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« Forts des Halles » : différence entre les versions

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*Microfilms de journaux parisiens de mars 1946 à la B.P.I. Centre Georges Pompidou.
*Microfilms de journaux parisiens de mars 1946 à la B.P.I. Centre Georges Pompidou.
*Actualités Éclair de mars 1946 au Forum des Images de la Ville de Paris.
*Actualités Éclair de mars 1946 au Forum des Images de la Ville de Paris.
*Histoire du "Marcel" http://www.arte.tv/fr/3404254,CmC=3404264.html


==Liens externes==
==Liens externes==

Version du 24 janvier 2012 à 19:20

Forts des Halles vers 1900.

Les Forts des Halles était le nom des manutentionnaires qui avaient pour mission de transporter les marchandises de l'extérieur vers l'intérieur des pavillons des anciennes Halles de Paris.

Portant une tenue de travail très caractéristique, les Forts formaient une corporation très célèbre dans la capitale, créée sous le règne de Louis IX, et qui a aujourd'hui disparu.

Description

Les Forts, qui étaient peu nombreux, se reconnaissaient du premier coup au « coltin » : un vaste chapeau caractéristique en cuir jaune à très larges bords et muni d'une calotte de plomb à l'intérieur, qui leur permettait de supporter les lourdes charges « coltinées » sur la tête et qui la protégeait, ainsi que le cou et les épaules.
Comme signes distinctifs entre eux, les chefs des Forts portaient une médaille en argent, tandis les simples forts avaient une médaille en cuivre.

On prête aux Forts la paternité de la création au milieu du XIXème siècle du débardeur sans manche appelé familièrement "marcel" qui avait la double fonction de libérer les mouvements des bras et de protéger leurs reins des courants d'air glacés.

Pour porter les charges aux Halles il existait également d'autres employés : les portefaix ou porteurs, vêtus d'une blouse et coiffés d'une casquette. Ils étaient chargés des corvées sur le « Carreau des Halles », espace autour des pavillons où se passait la vente en plein air.

Traditions

À la Mi-Carême au Carnaval de Paris 1907.

Certains considéraient un peu les forts comme une sorte d'aristocratie des Halles. Une tradition parisienne voulait qu'ils portent le muguet au président de la République au Palais de l'Élysée le matin de chaque 1er mai[1].

En 1907, ils participèrent au Carnaval de Paris. Chaque arrondissement avait son char. On en voit sur la photo du char du 1er arrondissement de Paris.

Ils furent, aux côtés des étudiants et des grands journaux parisiens, les initiateurs du grand cortège qui défila pour la Mi-Carême le jeudi 28 mars 1946. Ce défilé parti de la place du Panthéon se dispersa aux Halles après avoir effectué un très long parcours devant une foule nombreuse. Ce fut le dernier grand cortège du Carnaval de Paris sorti à ce jour.

La Fanfare des Halles de Paris, fondée en 1913, qui exista durant plus de 80 ans, portait la tenue des Forts des Halles, considérée comme emblématique des Halles de Paris[2].

Au premier étage de la mairie du 1er arrondissement, on peut voir un très grand tableau datant de 1900, figurant la soupe à l'oignon à cinq heures du matin aux Halles où des Forts sont représentés.

Les Forts représentait une population restreinte et très pittoresque du Paris d’autrefois. Suite au transfert de l’activité des Halles vers le Marché international de Rungis en mars 1969, leur corporation n’a pas survécue à l’adoption des nouvelles conditions de travail mises en place sur le nouveau site et a donc aujourd'hui disparu.

Lors des dernières années de leur existence les Forts assuraient la police et la surveillance des pavillons des Halles et étaient employés de la Préfecture de police de Paris.

Recrutement

La corporation était précisément règlementée[3].

À l'époque moderne, pour en faire partie, le candidat devait remplir ces conditions :

  • très robustes physiquement, il fallait passer avec succès une fameuse épreuve consistant à porter sur une distance de 60 mètres une charge de 200 kilos[4] ;
  • posséder un minimum de culture, sanctionné par un examen du niveau du certificat d'études ;
  • mesurer une taille d'au moins 1,67 mètre ;
  • être de nationalité française :
  • être libéré des obligations militaires ;
  • posséder un casier judiciaire vierge.

Notes

  1. Une vidéo de 1967 le montre sur Internet [1]. Une autre en 1996 précise qu'il s'agit du muguet offert par les professionnels du marché de Rungis et de l'Union fédérale des marchés. Il n'y a plus de Forts des Halles présents. La délégation comprend une Reine du muguet de Rungis et une Demoiselle d'honneur du muguet de Rungis : [2]. En 1998, il est offert au président de la République par la SEMMARIS, société gérant le marché de Rungis. Curieusement, en 2006, le Parisien parle du muguet offert au président de la République par les Forts des Halles, alors que ceux-ci n'existent plus [3].
  2. Elle porta à la fin le nom officiel de Fanfare des Halles de Paris-Rungis, suite au déménagement des Halles de Paris à Rungis.
  3. On trouve, par exemple, dans le Traité de la police de Nicolas de Lamare publié en 1722, un Arrêt du Conseil d'Etat du 30. décembre 1698 pour maintenir la liberté entière de la Halle au bled les jours de marché, contre ceux qui en occupoient une partie, publié & affiché le 7. Janvier 1699., où sont, entre autres, précisés certaines obligations pour les Forts des Halles.
  4. En 1989 existait encore une épreuve similaire en plus dur : celle des Forts des Abattoirs de Lille, consistant à porter sur 100 mètres une charge de 220 kilos. Voir à ce propos la vidéo sur Internet : [4].

Sources

Liens externes