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« Attentat du 4 décembre 2009 à Rawalpindi » : différence entre les versions

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Le 4 décembre 2009, tôt le matin, quatre militants islamistes déclenchent une explosion à un point de contrôle de la ville de garnison de Rawalpindi, leur permettant de s'infiltrer dans la zone<ref name="Yahoo 04/12 AP" />. Les assaillants se dirigent vers la [[mosquée]] du marché Qasim qu'ils prennent d'assaut au moment où se déroule la [[Salat (islam)|prière du vendredi]], réunissant près de 200 personnes. Jetant des grenades et mitraillant les fidèles, les quatre hommes se séparent en deux groupes, l'un s'engouffrant dans des bâtiments voisins, l'autre pénétrant dans la mosquée<ref name="Yahoo 04/12 AP" />. Une fusillade s'engage alors avec les forces de sécurité pakistanaises qui bouclent le quartier<ref name="Figaro 04/12">[http://www.lefigaro.fr/international/2009/12/04/01003-20091204ARTFIG00422-fusillade-dans-une-mosquee-au-pakistan-.php lefigaro.fr], ''Fusillade dans une mosquée au Pakistan'', {{date|4|décembre|2009}}.</ref>. L'échange de tirs durera une heure avant que deux des assaillants soient abattus, les deux autres ayant actionné les charges explosives qu'ils portent sur eux dans la mosquée faisant s'effondrer le toit de l'édifice<ref name="Figaro 04/12" />. Durant et après l'opération, les forces de l'ordre utilisent des hélicoptère afin de traquer d'autres éventuels suspects qui auraient pu s'enfuir après l'attaque. Selon un témoin, Bakthaouar Hussain, l'imam venait d'achever son sermon lorsqu'une explosion retentit : {{citation|On venait de finir la prière. J'ai entendu une explosion et des coups de feu. J'ai vu des blessés dans la cour de la mosquée}}<ref name="Yahoo 04/12 Reuters" />.
Le 4 décembre 2009, tôt le matin, quatre militants islamistes déclenchent une explosion à un point de contrôle de la ville de garnison de Rawalpindi, leur permettant de s'infiltrer dans la zone<ref name="Yahoo 04/12 AP" />. Les assaillants se dirigent vers la [[mosquée]] du marché Qasim qu'ils prennent d'assaut au moment où se déroule la [[Salat (islam)|prière du vendredi]], réunissant près de 200 personnes. Jetant des grenades et mitraillant les fidèles, les quatre hommes se séparent en deux groupes, l'un s'engouffrant dans des bâtiments voisins, l'autre pénétrant dans la mosquée<ref name="Yahoo 04/12 AP" />. Une fusillade s'engage alors avec les forces de sécurité pakistanaises qui bouclent le quartier<ref name="Figaro 04/12">[http://www.lefigaro.fr/international/2009/12/04/01003-20091204ARTFIG00422-fusillade-dans-une-mosquee-au-pakistan-.php lefigaro.fr], ''Fusillade dans une mosquée au Pakistan'', {{date|4|décembre|2009}}.</ref>. L'échange de tirs durera une heure avant que deux des assaillants soient abattus, les deux autres ayant actionné les charges explosives qu'ils portent sur eux dans la mosquée faisant s'effondrer le toit de l'édifice<ref name="Figaro 04/12" />. Durant et après l'opération, les forces de l'ordre utilisent des hélicoptère afin de traquer d'autres éventuels suspects qui auraient pu s'enfuir après l'attaque. Selon un témoin, Bakthaouar Hussain, l'imam venait d'achever son sermon lorsqu'une explosion retentit : {{citation|On venait de finir la prière. J'ai entendu une explosion et des coups de feu. J'ai vu des blessés dans la cour de la mosquée}}<ref name="Yahoo 04/12 Reuters" />.


D'après le témoignage de Nasir Ali Sheikh, témoin de l'attentat, les terroristes étaient {{citation|habillés de façon traditionnelle, en pantalon large et tunique longue, et portaient des grenades, des armes automatiques ainsi que des ceintures de munitions passés sur leurs épaules}}<ref name="Yahoo 04/12 AP" />.
D'après le témoignage de Nasir Ali Sheikh, témoin de l'attentat, les terroristes étaient {{citation|habillés de façon traditionnelle, en pantalon large et tunique longue, et portaient des grenades, des armes automatiques ainsi que des ceintures de munitions passées sur leurs épaules}}<ref name="Yahoo 04/12 AP" />. Parmi les victimes figurent des militaires pakistanais mais aussi des civils. Dans un communiqué, le général Athar Abbas, porte-parole de l'armée, déclare : {{citation|Il y avait des enfants qui accompagnaient leur père à la prière. Il y avait aussi des personnes âgées, des membres des services de sécurité à la retraite}}<ref name="L'Express 04/12">[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/un-attentat-contre-une-mosquee-tue-40-personnes-au-pakistan_833734.html lexpress.fr], ''Un attentat contre une mosquée tue 40 personnes au Pakistan'', {{date|4|décembre|2009}}.</ref>. On dénombre 27 civils tués, dont 17 enfants, et neuf militaires tués, plus les quatre hommes armés<ref name="Yahoo 04/12 AP" />.


== Victimes ==
== Contexte ==


Rawalpindi, qui se situe dans la banlieue d'Islamabad, est une ville-garnison abritant l'[[État-major]] de l'armée pakistanaise ainsi que de nombreuses casernes. De ce fait, la ville est souvent prise pour cible par les islamistes. En octobre 2009, un commando avait donné l'assaut contre le quartier général, faisant quatorze victimes. En novembre, deux attaques suicides avaient fait 35 morts. En outre, le Pakistan connait depuis 2 mois une vague d'attentats perpétrés par les [[Talibans]] qui entendent répondre à la vaste offensive de l'[[forces armées du Pakistan|armée pakistanaise]] lancée en octobre au [[Waziristan du Sud]], le fief du [[Tehrik-e-Taliban Pakistan|Mouvement des Talibans pakistanais]]<ref name="Figaro 04/12" />.
Parmi les victimes figurent des militaires pakistanais mais aussi des civils. Dans un communiqué, le général Athar Abbas, porte-parole de l'armée, déclare : {{citation|Il y avait des enfants qui accompagnaient leur père à la prière. Il y avait aussi des personnes âgées, des membres des services de sécurité à la retraite}}<ref name="L'Express 04/12">[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/un-attentat-contre-une-mosquee-tue-40-personnes-au-pakistan_833734.html lexpress.fr], ''Un attentat contre une mosquée tue 40 personnes au Pakistan'', {{date|4|décembre|2009}}.</ref>. On dénombre 27 civils tués, dont 17 enfants, et neuf militaires tués, plus les quatre hommes armés<ref name="Yahoo 04/12 AP" />.


L'attaque de Rawalpindi intervient deux jours après un [[attentat-suicide]] ayant visé le Quartier Général de la [[Marine pakistanaise|Marine nationale]] à Islamabad, qui coûta la vie à deux militaires<ref>[http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/278663/pakistan-un-commando-fait-40-morts-dans-une-mosquee-frequentee-par-les-militaires ledevoir.com], ''Pakistan - Un commando fait 40 morts dans une mosquée fréquentée par les militaires'', {{date|5|décembre|2009}}.</ref>. Dans la soirée du 4 décembre, une quarantaine d’islamistes ont par ailleurs attaqué un poste de contrôle de l’armée à [[Wana (Pakistan)|Wana]], au Waziristan du Sud, tuant un soldat<ref>[http://fr.euronews.net/2009/12/05/pakistan-massacre-dans-la-maison-de-dieu/ fr.euronews.net], ''Pakistan : “Massacre dans la maison de Dieu”'', {{date|5|décembre|2009}}.</ref>. Le lundi 7 décembre, un [[attentat-suicide]] tuait 10 personnes à [[Peshawar]]<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hviTAyJ0SOANc0uuWOL1hTeR1Stg google.com], ''Pakistan: au moins 10 morts dans un attentat suicide à Peshawar'', {{date|7|décembre|2009}}.</ref> tandis qu'un double attentat à la bombe faisait 49 morts et 150 blessés à [[Lahore]]. En un peu plus de deux ans, 2 600 personnes ont été tuées dans des attentats à travers tout le Pakistan<ref name="Figaro 04/12" />.
== Contexte ==

== Réactions ==
{{drapeau|Pakistan}} Le président pakistanais [[Asif Ali Zardari]] et le premier ministre [[Syed Yousuf Raza Gilani]] condamnent fermement l'attentat et adressent leur condoléances aux familles. Dans son message, le président affirme que les auteurs de ces crimes odieux ne seront pas épargnés et que le gouvernement est déterminé à éradiquer le terrorisme du pays. Dans un communiqué séparé, le premier ministre déclare que les terroristes et extrémistes sont les plus grands ennemis du pays et que tous les efforts seront entrepris pour les éliminer à tout prix. En outre, il charge les autorités d'enquêter sur l'attentat et demande au personnel médical d'assurer le meilleur traitement aux blessés<ref>[http://www.apakistannews.com/president-pm-gilani-condemn-rawalpindi-blast-150151 apakistannews.com], ''President, PM Gilani Condemn Rawalpindi Blast'', {{date|4|décembre|2009}}.</ref>.

{{drapeau|France}} [[Bernard Kouchner]], [[Ministère des Affaires étrangères (France)|ministre français des affaires étrangères]], {{citation|condamne avec la plus grande fermeté l'attentat}} et apporte son soutien au gouvernement pakistanais : {{citation|Alors que le Pakistan est une nouvelle fois endeuillé par un terrorisme aveugle, la France adresse ses condoléances aux familles des victimes et à leurs proches, au gouvernement et au peuple pakistanais dont elle partage l'émotion. La France se tient résolument aux côtés des autorités pakistanaises dans leur lutte contre le terrorisme}}<ref>[https://pastel.diplomatie.gouv.fr/editorial/actual/ael2/pointpresse.asp?liste=20091204.html pastel.diplomatie.gouv.fr], ''Point de presse du 04 décembre 2009, déclarations du porte-parole'', {{date|4|décembre|2009}}.</ref>.


{{drapeau|États-Unis}} Le porte-parole du [[Département d'État des États-Unis]], Ian Kelly, condamne l'attentat et appelle à poursuivre la lutte anti-terroriste : {{citation|Ces attaques mettent en lumière la nature malfaisante et inhumaine de ces ennemis dont la vraie cible est le gouvernement démocratiquement élu du Pakistan et la sécurité de tous les Pakistanais (...) Ces attaques horribles soulignent le besoin pour nous de soutenir le gouvernement du Pakistan qui lutte contre cet ennemi commun et ce défi que nous avons en commun. Nous allons continuer à le soutenir dans le combat contre ce terrible fléau.}}<ref>[http://www.romandie.com/infos/ats/display.asp?page=20091205041224020172019048000_brf009.xml romandie.com], ''Les USA condamnent l'attaque contre une mosquée'', {{date|5|décembre|2009}}.</ref>.
Rawalpindi, qui se situe dans la banlieue d'Islamabad, est une ville-garnison abritant l'[[État-major]] de l'armée pakistanaise mais aussi de nombreuses casernes. De ce fait, la ville est souvent prise pour cible par les islamistes. En octobre 2009, un commando avait donné l'assaut contre le quartier général, faisant quatorze victimes. En novembre, deux attaques suicides avaient fait 35 morts. En outre, le Pakistan connait depuis 2 mois une vague d'attentats perpétrés par les [[Talibans]] qui entendent répondre à la vaste offensive de l'[[forces armées du Pakistan|armée pakistanaise]] lancée en octobre au [[Waziristan du Sud]], le fief du [[Tehrik-e-Taliban Pakistan|Mouvement des Talibans pakistanais]]<ref name="Figaro 04/12" />. L'attaque de Rawalpindi intervient seulement deux jours après un [[attentat-suicide]] ayant visé le Quartier Général de la [[Marine pakistanaise|Marine nationale]] à Islamabad, qui coûta la vie à deux militaires<ref>[http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/278663/pakistan-un-commando-fait-40-morts-dans-une-mosquee-frequentee-par-les-militaires ledevoir.com], ''Pakistan - Un commando fait 40 morts dans une mosquée fréquentée par les militaires'', {{date|5|décembre|2009}}.</ref>. Dans la soirée du 4 décembre, une quarantaine d’islamistes ont par ailleurs attaqué un poste de contrôle de l’armée à [[Wana (Pakistan)|Wana]], au Waziristan du Sud, tuant un soldat<ref>[http://fr.euronews.net/2009/12/05/pakistan-massacre-dans-la-maison-de-dieu/ fr.euronews.net], ''Pakistan : “Massacre dans la maison de Dieu”'', {{date|5|décembre|2009}}.</ref>. Le lundi 7 décembre, un nouvel [[attentat-suicide]] tuait 11 personnes à [[Peshawar]]<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hviTAyJ0SOANc0uuWOL1hTeR1Stg google.com], ''Pakistan: au moins 10 morts dans un attentat suicide à Peshawar'', {{date|7|décembre|2009}}.</ref>. En un peu plus de deux ans, 2 600 personnes ont été tuées dans des attentats à travers tout le Pakistan<ref name="Figaro 04/12" />.


== Conséquences immédiates ==
== Réactions internationales ==
{{drapeau|France}} Le jour même, le [[Ministère des Affaires étrangères (France)|ministre français des affaires étrangères]], [[Bernard Kouchner]], déclare : {{citation|Je condamne avec la plus grande fermeté l'attentat suicide qui a visé une mosquée de Rawalpindi et qui aurait fait, selon le dernier bilan, au moins trente-neuf morts. Alors que le Pakistan est une nouvelle fois endeuillé par un terrorisme aveugle, la France adresse ses condoléances aux familles des victimes et à leurs proches, au gouvernement et au peuple pakistanais dont elle partage l'émotion. La France se tient résolument aux côtés des autorités pakistanaises dans leur lutte contre le terrorisme}}<ref>[https://pastel.diplomatie.gouv.fr/editorial/actual/ael2/pointpresse.asp?liste=20091204.html pastel.diplomatie.gouv.fr], ''Point de presse du 04 décembre 2009, déclarations du porte-parole'', {{date|4|décembre|2009}}.</ref>.


Le 5 décembre devait s'ouvrir à [[Rawalpindi]] le procès de sept Pakistanais accusés d'être impliqués dans les [[Attaques de novembre 2008 à Bombay|attentats de Bombay de novembre 2008]]. En raison d'une grève déclenchée par les avocats en signe de protestation contre l'attentat, le procès fut ajourné d'une semaine<ref>[http://actu.europe1.fr/cmc/scanner/international/200949/attentats-de-bombay-le-proces-reporte_276062.html?popup actu.europe1.fr], ''Attentats de Bombay: Le procès reporté'', {{date|5|décembre|2009}}.</ref>.
{{drapeau|États-Unis}} Le 5 décembre, le porte-parole du [[Département d'État des États-Unis]], Ian Kelly, condamne l'attentat et appelle à soutenir le gouvernement pakistanais : {{citation|Ces attaques mettent en lumière la nature malfaisante et inhumaine de ces ennemis dont la vraie cible est le gouvernement démocratiquement élu du Pakistan et la sécurité de tous les Pakistanais (...) Ces attaques horribles soulignent le besoin pour nous de soutenir le gouvernement du Pakistan qui lutte contre cet ennemi commun et ce défi que nous avons en commun. Nous allons continuer à le soutenir dans le combat contre ce terrible fléau.}}<ref>[http://www.romandie.com/infos/ats/display.asp?page=20091205041224020172019048000_brf009.xml romandie.com], ''Les USA condamnent l'attaque contre une mosquée'', {{date|5|décembre|2009}}.</ref>.


== Références ==
== Références ==

Version du 8 décembre 2009 à 08:46

L'attentat du 4 décembre 2009 à Rawalpindi, près d'Islamabad, au Pakistan, est une attaque suicide perpétrée par des militants islamistes dans une mosquée de la ville de garnison de Rawalpindi durant les opérations militaires contre les talibans au Pakistan. La mosquée, située à proximité du quartier général de l'armée pakistanaise, en plein cœur de la zone abritant les casernes et les logements des militaires et de leurs familles[1], fut en partie détruite après une double déflagration. Au moins 36 personnes trouvèrent la mort, dont 9 militaires, plus les 4 assaillants, et 70 autres personnes furent blessées[2][3].

Déroulement

Le 4 décembre 2009, tôt le matin, quatre militants islamistes déclenchent une explosion à un point de contrôle de la ville de garnison de Rawalpindi, leur permettant de s'infiltrer dans la zone[2]. Les assaillants se dirigent vers la mosquée du marché Qasim qu'ils prennent d'assaut au moment où se déroule la prière du vendredi, réunissant près de 200 personnes. Jetant des grenades et mitraillant les fidèles, les quatre hommes se séparent en deux groupes, l'un s'engouffrant dans des bâtiments voisins, l'autre pénétrant dans la mosquée[2]. Une fusillade s'engage alors avec les forces de sécurité pakistanaises qui bouclent le quartier[4]. L'échange de tirs durera une heure avant que deux des assaillants soient abattus, les deux autres ayant actionné les charges explosives qu'ils portent sur eux dans la mosquée faisant s'effondrer le toit de l'édifice[4]. Durant et après l'opération, les forces de l'ordre utilisent des hélicoptère afin de traquer d'autres éventuels suspects qui auraient pu s'enfuir après l'attaque. Selon un témoin, Bakthaouar Hussain, l'imam venait d'achever son sermon lorsqu'une explosion retentit : « On venait de finir la prière. J'ai entendu une explosion et des coups de feu. J'ai vu des blessés dans la cour de la mosquée »[3].

D'après le témoignage de Nasir Ali Sheikh, témoin de l'attentat, les terroristes étaient « habillés de façon traditionnelle, en pantalon large et tunique longue, et portaient des grenades, des armes automatiques ainsi que des ceintures de munitions passées sur leurs épaules »[2]. Parmi les victimes figurent des militaires pakistanais mais aussi des civils. Dans un communiqué, le général Athar Abbas, porte-parole de l'armée, déclare : « Il y avait des enfants qui accompagnaient leur père à la prière. Il y avait aussi des personnes âgées, des membres des services de sécurité à la retraite »[5]. On dénombre 27 civils tués, dont 17 enfants, et neuf militaires tués, plus les quatre hommes armés[2].

Contexte

Rawalpindi, qui se situe dans la banlieue d'Islamabad, est une ville-garnison abritant l'État-major de l'armée pakistanaise ainsi que de nombreuses casernes. De ce fait, la ville est souvent prise pour cible par les islamistes. En octobre 2009, un commando avait donné l'assaut contre le quartier général, faisant quatorze victimes. En novembre, deux attaques suicides avaient fait 35 morts. En outre, le Pakistan connait depuis 2 mois une vague d'attentats perpétrés par les Talibans qui entendent répondre à la vaste offensive de l'armée pakistanaise lancée en octobre au Waziristan du Sud, le fief du Mouvement des Talibans pakistanais[4].

L'attaque de Rawalpindi intervient deux jours après un attentat-suicide ayant visé le Quartier Général de la Marine nationale à Islamabad, qui coûta la vie à deux militaires[6]. Dans la soirée du 4 décembre, une quarantaine d’islamistes ont par ailleurs attaqué un poste de contrôle de l’armée à Wana, au Waziristan du Sud, tuant un soldat[7]. Le lundi 7 décembre, un attentat-suicide tuait 10 personnes à Peshawar[8] tandis qu'un double attentat à la bombe faisait 49 morts et 150 blessés à Lahore. En un peu plus de deux ans, 2 600 personnes ont été tuées dans des attentats à travers tout le Pakistan[4].

Réactions

Drapeau du Pakistan Le président pakistanais Asif Ali Zardari et le premier ministre Syed Yousuf Raza Gilani condamnent fermement l'attentat et adressent leur condoléances aux familles. Dans son message, le président affirme que les auteurs de ces crimes odieux ne seront pas épargnés et que le gouvernement est déterminé à éradiquer le terrorisme du pays. Dans un communiqué séparé, le premier ministre déclare que les terroristes et extrémistes sont les plus grands ennemis du pays et que tous les efforts seront entrepris pour les éliminer à tout prix. En outre, il charge les autorités d'enquêter sur l'attentat et demande au personnel médical d'assurer le meilleur traitement aux blessés[9].

Drapeau de la France Bernard Kouchner, ministre français des affaires étrangères, « condamne avec la plus grande fermeté l'attentat » et apporte son soutien au gouvernement pakistanais : « Alors que le Pakistan est une nouvelle fois endeuillé par un terrorisme aveugle, la France adresse ses condoléances aux familles des victimes et à leurs proches, au gouvernement et au peuple pakistanais dont elle partage l'émotion. La France se tient résolument aux côtés des autorités pakistanaises dans leur lutte contre le terrorisme »[10].

Drapeau des États-Unis Le porte-parole du Département d'État des États-Unis, Ian Kelly, condamne l'attentat et appelle à poursuivre la lutte anti-terroriste : « Ces attaques mettent en lumière la nature malfaisante et inhumaine de ces ennemis dont la vraie cible est le gouvernement démocratiquement élu du Pakistan et la sécurité de tous les Pakistanais (...) Ces attaques horribles soulignent le besoin pour nous de soutenir le gouvernement du Pakistan qui lutte contre cet ennemi commun et ce défi que nous avons en commun. Nous allons continuer à le soutenir dans le combat contre ce terrible fléau. »[11].

Conséquences immédiates

Le 5 décembre devait s'ouvrir à Rawalpindi le procès de sept Pakistanais accusés d'être impliqués dans les attentats de Bombay de novembre 2008. En raison d'une grève déclenchée par les avocats en signe de protestation contre l'attentat, le procès fut ajourné d'une semaine[12].

Références

  1. lemonde.fr, Au moins 30 morts après plusieurs attaques kamikazes au Pakistan, .
  2. a b c d et e fr.news.yahoo.com, Au moins 36 morts dans l'attaque d'une mosquée au Pakistan, .
  3. a et b fr.news.yahoo.com, Attentat contre une mosquée au Pakistan, environ 40 morts, .
  4. a b c et d lefigaro.fr, Fusillade dans une mosquée au Pakistan, .
  5. lexpress.fr, Un attentat contre une mosquée tue 40 personnes au Pakistan, .
  6. ledevoir.com, Pakistan - Un commando fait 40 morts dans une mosquée fréquentée par les militaires, .
  7. fr.euronews.net, Pakistan : “Massacre dans la maison de Dieu”, .
  8. google.com, Pakistan: au moins 10 morts dans un attentat suicide à Peshawar, .
  9. apakistannews.com, President, PM Gilani Condemn Rawalpindi Blast, .
  10. pastel.diplomatie.gouv.fr, Point de presse du 04 décembre 2009, déclarations du porte-parole, .
  11. romandie.com, Les USA condamnent l'attaque contre une mosquée, .
  12. actu.europe1.fr, Attentats de Bombay: Le procès reporté, .

Voir aussi