« Perte de la biodiversité » : différence entre les versions

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La perte de la biodiversité, appelée aussi érosion de la biodiversité, est une crise écologique qui implique l'extinction d'espèces (végétales ou animales) dans le monde entier, ainsi que la réduction ou la perte locale d'espèces dans un habitat donné, et la disparition d'écosystèmes. Selon plusieurs études, cette perte pose la question d'une sixième crise d'extinction majeure en cours sur Terre.

Quelques chiffres

Selon Ceballos et al., les disparitions d’espèces de vertébrés ont été multipliées par 100 depuis 1900, soit un rythme sans équivalent depuis l’extinction des dinosaures[1]. Les mêmes chercheurs publient une étude en 2017, portant sur les évolutions des populations de 27 600 espèces de mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens terrestres. Elle relève que 32 % de ces vertébrés sont en déclin, qu'entre 1900 et 2015 tous les groupes de mammifères ont perdu 30 % de leur étendue géographique, et 40 % d'entre eux ont connu un déclin sévère[2].

Selon un rapport de l’IPBES rendu public en 2018 et réalisé par plus de 550 experts bénévoles de 100 pays, à partir de plus de 10 000 publications scientifiques[3] :

  • En Afrique, près de 500 000 km2 de terres sont déjà dégradées du fait de la déforestation, de l’agriculture non durable, du surpâturage, des activités minières, des espèces invasives ou du réchauffement climatique. En raison du changement climatique, d'ici 2100, plus de 50 % de la population de certaines espèces d'oiseau et de populations est menacée de disparition, et la productivité des lacs (en poissons) pourrait avoir baissé de 20 % à 30 %.
  • En Asie-Pacifique, 60 % des prairies sont dégradées, près de 25 % des espèces endémiques sont menacées et 80 % des rivières les plus polluées par les déchets plastiques dans le monde se trouvent dans cette zone. Si la surpêche se poursuivent au même rythme, les stocks de poissons seront épuisés en 2048. 90 % des coraux connaîtront une grave dégradation avant 2050.
  • Dans les Amériques, 31 % des populations d’espèces indigènes ont décru de 31 % depuis la colonisation européenne. Plus de 95 % des prairies d’herbes hautes d’Amérique du Nord, 50 % de la savane tropicale et 17 % de la forêt amazonienne en Amérique du Sud ont été transformés en des paysages dominés par l’homme par rapport à leur état originel.
  • En Europe et Asie centrale, 42 % des animaux terrestres et des plantes, 71 % des poissons et 60 % des amphibiens ont enregistré un déclin de leurs populations au cours de la dernière décennie.

Principales causes

Les principales causes évoquées sont les pertes et fragmentation d'habitats (déforestation, agriculture, routes, urbanisation, exploitations minières et pétrolières…), chasse et braconnage, surpêche, la pollution (des eaux, des sols, de l'air), ravages par des espèces envahissantes, changement climatique, lequel ne cesse de s'intensifier[2].

Notes et références

  1. (en) Gerardo Ceballos, Paul R. Ehrlich, Anthony D. Barnosky, Andrés García, Robert M. Pringle Todd M. Palmer, « Accelerated modern human–induced species losses: Entering the sixth mass extinction », Science Advances, vol. 1, no 5,‎ (DOI 10.1126/sciadv.1400253).
  2. a et b (en) Gerardo Ceballos, Paul R. Ehrlich & Rodolfo Dirzo, « Biological annihilation via the ongoing sixth mass extinction signaled by vertebrate population losses and declines », PNAS, vol. 114, no 30,‎ , p. 6089-6096 (DOI 10.1073/pnas.1704949114).
  3. Pierre Le Hir et Audrey Garric, « Le déclin massif de la biodiversité menace l’humanité », sur lemonde.fr, .

Voir aussi