Voir la source de Élevage du cheval en France

{{En-tête label|AdQ|année=2012|TdQ}}
{{Article général|élevage équin}}
[[Fichier:Chateau des Cours Pirrefitte en Cinglais 97.JPG|thumb|Élevage de chevaux à [[Pierrefitte-en-Cinglais]], dans le Calvados.]]
L{{'}}'''élevage du cheval en France''' est une pratique attestée depuis l'époque [[Celtes|celte]]. Lié au prestige politique, à l'efficacité militaire et à la nécessité d'obtenir des animaux de travail au quotidien, il passe des mains de riches seigneurs et d'[[abbaye]]s au [[Moyen Âge]] à celles des rois français, par le biais des [[haras nationaux]] créés sous [[Louis XIV]] par [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]] pour contrôler l'élevage privé. Son histoire dépend étroitement des activités humaines et des besoins de chaque époque qui voit émerger ou disparaître des types de chevaux spécifiques ([[rôle du cheval dans la guerre|de guerre]], [[cheval carrossier|carrossiers]], [[cheval de trait|de trait]], de course, de sport, de loisir…) en fonction des usages et des besoins. La cavalerie militaire et le transport des personnes ou des matériaux, en particulier, sont les deux motivations principales à cet élevage. Si la réputation des chevaux de travail français, et surtout celle du [[Percheron]], a franchi les frontières, celle des chevaux de selle militaires laisse à désirer. L'organisation de l'élevage et la création des registres de races, ou ''[[Registre généalogique|stud-books]]'', ne date que de la fin du {{s-|XIX|e}}.

La [[Moteur|motorisation]] et les progrès de l'[[agriculture]] font largement reculer l'élevage au {{s-|XX|e}}. Avec les techniques induisant la fin des usages militaires et utilitaires du cheval, les éleveurs trouvent désormais quatre débouchés principaux. Le [[sport hippique]] concerne surtout les élevages de [[Pur-sang]]s et de [[Trotteur français|Trotteurs]], ces derniers étant les plus répandus sur le territoire. Quelques personnalités s'y sont forgées un nom, comme [[Jean-Pierre Dubois (hippisme)|Jean-Pierre Dubois]]. Le [[sport équestre]] a révélé quelques athlètes équins de race [[Selle français]] et [[Anglo-arabe]] au monde entier, comme [[Jappeloup]], qui a fait connaître la qualité de l'élevage français. Les loisirs, voire la compagnie, se développent toujours bien que l'effectif des chevaux adaptés reste réduit, avec quelques initiatives locales à succès comme celle du [[Henson (cheval)|Henson]]. Enfin, la [[viande de cheval|production de viande]] concerne presque essentiellement les races de trait à l'exportation ou les chevaux de réforme. 1 million d'équidés sont recensés en France en 2017<ref name=":0" />. Les haras nationaux se désengagent de leur longue tutelle historique sur l'élevage privé. Les nombreuses réformes dans la filière ont finalement conduit, en 2010, à la création de l'[[institut français du cheval et de l'équitation]]. L'élevage français traverse une crise depuis les [[années 2010]].

L'élevage des chevaux relève entièrement du domaine agricole depuis 2005. Il est soumis à des règles concernant l'identification, la vente, le choix des techniques de [[Reproduction du cheval|reproduction]] et le suivi des naissances. L’État français distribue toujours des primes pour la naissance des poulains de races menacées et lors de concours d'élevage ou de valorisation sportive pour jeunes chevaux. Les éleveurs se regroupent eux-mêmes en [[Association loi de 1901|associations]], [[syndicat]]s et [[Fédération syndicale|fédérations]] pour défendre et promouvoir leur activité.
{{Sommaire|niveau=2}}

== Sources ==
[[Fichier:Poitevin-mulassier06 SDA2012.JPG|thumb|Présentation d'un cheval de trait français [[Poitevin mulassier]] au [[Salon international de l'agriculture]] en 2012. Ces chevaux ont longtemps été au centre d'une industrie mulassière réputée.]]
{{Article détaillé|Équitation de tradition française}}
L'élevage équin français est longtemps resté un sujet ignoré. Yves Grange soutient en 1981 une thèse sur « les relations politiques de l'homme et du cheval en France de 1614 à 1914 » à l'[[institut d'études politiques de Grenoble]]<ref name="Oublié"/>, mais il faut attendre [[Jacques Mulliez]], en particulier avec ''Les chevaux du royaume'', paru en 1983 (et réédité chez [[Belin éditeur|Belin]] en 2004), pour obtenir le premier ouvrage d'un historien du monde rural sur le sujet<ref>{{harvsp|Mulliez|2004|p=Présentation éditeur}}</ref>. [[Jean-Pierre Digard]] écrit de nombreux articles et livres depuis la fin des années 1990. L'historien de l'Ancien Régime [[Daniel Roche]] a écrit une série de trois ouvrages sur la culture équestre occidentale du {{s-|XVI}} au {{s-|XIX|e}}, avec ''Le cheval moteur''<ref>{{harvsp|Roche|2008|p=}}</ref> (2008), ''La gloire et la puissance''<ref>{{harvsp|Roche|2011|p=}}</ref> (2011) et ''Connaissances et passions'' (2015). L'histoire récente du cheval de trait français est abordée plusieurs fois par [[Bernadette Lizet]], sous un angle [[sociologie|sociologique]]<ref group="Note">En particulier dans {{Bibliographie|Q28926162|collection=Bibliothèque équestre}}, [[Académie Pégase|prix Pégase]] en 1997.</ref>. Le colonel [[Denis Bogros]] étudie le cheval militaire, en particulier dans ''Les chevaux de la cavalerie française'', paru en 2001.

{{citation bloc|L'étalon et la jument font le [[poulain]], mais c'est l'éleveur qui fait le cheval. En d'autres termes la question chevaline est une affaire de mœurs plus que d'argent.|[[Charles Mourain de Sourdeval]]<ref>[[Charles Mourain de Sourdeval]], secrétaire de la commission Bethmont-Fould, cité par {{harvsp|Bogros|2001|p=chapitre « Exergues »}}</ref>}}

== Histoire ==
Le statut du cheval en France est commun à toute l'[[Europe de l'Ouest]], la maîtrise de l'animal témoignant de la supériorité d'une [[classe sociale]], notamment celle de la [[noblesse]] et de la [[chevalerie]]. Contrôler l'[[élevage équin]] est un enjeu militaire et politique. Pour l'historien [[Daniel Roche]], {{citation|l’histoire du cheval épouse celle de la nation : le rayonnement d’un pays se conjugue avec le fait de posséder ses propres haras}}<ref>{{harvsp|Roche|2008|p=Chapitre « Les chevaux de l’élevage »}}, résumé dans {{Lien web|url=http://clio-cr.clionautes.org/spip.php?article1962|titre=Daniel Roche : La culture équestre de l’Occident XVIème- XIXème : l’ombre du cheval. Fayard, 2008, 479 pages|éditeur=Clio.cr|consulté le=7 mars 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>. Par conséquent, une distinction existe entre le cheval militaire ou aristocratique (destiné aux [[tournoi (Moyen Âge)|tournois]], aux manèges, aux carrosses, à la chasse ou aux gradés de l'armée), qui doit être élégant, et le cheval de travail des [[paysan]]s et du peuple, pour qui le fond prime sur la forme{{sfn|Mulliez|1983|p=79-80}}. L'élevage ne nécessite pas en principe de [[équitation|savoir monter à cheval]], mais sous l'influence du désir d'agir sur les formes et le caractère des animaux, une sélection se met en place : « l'élevage montre comment le savoir équestre se proposa d'investir le corps biologique du cheval »<ref name="Oublié"/>.

Le rôle des [[haras nationaux]] est primordial, puisque cette structure d’État créée sous [[Louis XIV]] a géré la population équine française jusqu'au début du {{s|XXI|e}}, surtout en ce qui concerne l'approbation ou l'autorisation des [[Étalon (cheval)|étalons]] reproducteurs selon leurs qualités. Les haras détiennent des étalons de différentes races, en particulier des chevaux de trait et de sport depuis la fin du {{s|XX|e}}<ref name="Sévestre367">{{harvsp|Sevestre|Rosier|1994|p=367}}</ref>. Cette même époque voyant la fin des chevaux militaires et utilitaires. Elle entraîne une profonde mutation de l'élevage et des rapports avec l'animal.

=== La France, pays du cheval de travail ===
[[Fichier:ELD 69 - PARIS - Boulevard de Sébastopol -détail-.jpg|thumb|left|La culture d’élevage française est bâtie autour de l'exploitation musculaire du cheval à la traction (ici, la [[compagnie générale des omnibus]]).]]
Tous les spécialistes s’accordent pour considérer la France comme un pays d'élevage de [[cheval de trait|chevaux de travail]]{{sfn|Bogros|2001|p=Chapitre : « La réalité française : le cheval de trait »}}. Pour [[Denis Bogros]], cette orientation découle d'habitudes [[sédentarité|sédentaires]] très ancrées{{sfn|Bogros|2001|p=Chapitre : « La réalité française : le cheval de trait »}}. Une culture d'éleveurs s'est développée autour de l'exploitation musculaire du cheval au [[labour]] puis au [[transport]], en particulier grâce au [[collier d'épaule]], fait constaté au moins depuis le {{s|XII|e}} avec l'emploi du [[tombereau]]{{sfn|Bogros|2001|p=Chapitre : « La réalité française : le cheval de trait »}}. Cette spécialisation autour du « cheval moteur » dont parle [[Daniel Roche]] entraîne un développement plus rapide des routes carrossables<ref group="Note">À titre de comparaison, les peuples nomades comme les Mongols ou les Huns se sont spécialisés dans un cheval de selle vif et léger pour tous leurs déplacements en terrains variés. C'est pourquoi de nos jours par exemple, le réseau routier est peu développé en [[Mongolie]].</ref>{{,}}{{sfn|Bogros|2001|p=Chapitre : « La réalité française : le cheval de trait »}}.

L'élevage des paysans reste longtemps « sauvage » : les poulinières sont saillies par des étalons laissés en semi-liberté, tous employés à de menus travaux. Il y a changement et sélection avec la recherche de juments plus aptes à la culture des terres{{sfn|Mulliez|1983|p=46}}. Les neuf races de [[cheval de trait|trait]] françaises n'émergent pas avant le {{s|XIX|e}}, contrairement à une opinion populaire répandue<ref group="Note">L'idée répandue selon laquelle les [[destrier]]s (entre autres français) étaient d'énormes [[Cheval de trait|chevaux de trait]] est sérieusement remise en cause, voir [[cheval au Moyen Âge]].</ref>{{,}}<ref name="Secco52">{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=52}}</ref>. Ces neuf races, qui constituent un héritage unique au monde par leur diversité et la sélection effectuée par les éleveurs français, ont été proposées en 2008 au [[patrimoine mondial]] de l'Unesco<ref>{{Lien web|url=http://www.web-agri.fr/actualite-agricole/economie-social/article/cheval-trait-patrimoine-1142-52093.html|titre=Equins - Le cheval de trait français demande son inscription au patrimoine mondial|éditeur=élevage-net.fr|consulté le=8 juillet 2012}}.</ref>, qui n'a vraisemblablement pas donné suite.

Les bons [[cheval de selle|chevaux de selle]] sont à la fois rares et chers en France, et naissens presque exclusivement autour de [[Tarbes]] ([[cheval navarrin]], [[Anglo-arabe]]) et [[cheval limousin|en Limousin]]. En temps de paix, l'armée française se fournit surtout en [[Allemagne]] et aux [[Pays-Bas]]. Selon le colonel [[Denis Bogros]], {{citation|jusqu'en 1762, le roi et l’État devront souvent intervenir dans l'achat des montures, et en faveur de la production du cheval de selle, mais les éleveurs eux-mêmes abusent de ces aides.}} Un grand nombre de défaites de la [[cavalerie]] française seraient imputables, non pas aux hommes, mais à la mauvaise qualité des chevaux de troupe français, plus adaptés à la culture des terres qu'aux exigences militaires<ref name="BogrosRemonte">{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « De la remonte de la cavalerie »}}</ref>.

=== Antiquité ===
{{Article détaillé|Cheval chez les peuples celtes|Cheval dans l'Antiquité}}
[[Fichier:Cheval gallo-romain Musée d'Evreux 2129.jpg|thumb|Statuette de cheval gallo-romaine conservée au [[musée d'Évreux]].]]
Les [[Homo|populations humaines]] présentes sur le territoire de la future France [[chasse]]nt les [[Equus ferus|chevaux sauvages]] depuis [[homme de Tautavel|au moins {{unité|450000}} ans]]<ref>{{Article|nom=Bellai|prénom= Driss|titre=Techniques d'exploitation du cheval à la Caune de l'Arago (Tautavel, Pyrénées-Orientales).|revue=Paléo|numéro=7|année=1995|page=139|doi = 10.3406/pal.1995.1211|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pal_1145-3370_1995_num_7_1_1211|consulté le=13 mars 2012}}.</ref>. Le [[cheval]] domestique est introduit en [[Gaule]] depuis l'[[Europe de l'Est]] au cours de l'[[âge du bronze]]<ref name="Jussiau114">{{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=114}}.</ref>. Les [[Celtes]], [[peuple cavalier]], en pratiquent l'élevage de façon importante, comme l'attestent des vestiges archéologiques. Le cheval fait l'objet de très nombreuses utilisations<ref>Musée des antiquités nationales, ''Vercingétorix et Alésia: Saint-Germain-en-Laye, 29 mars-18 juillet 1994'', Réunion des Musées nationaux, 1994, {{ISBN|2711827895|9782711827893}}, {{p.|216}}.</ref>. Il semble [[culte du cheval|faire l'objet de culte]]s, et il n'est pas rare d'en retrouver dans des sanctuaires ou des tombes<ref name="jussiau115"/>. Le cheval se répand, mais reste en retrait des autres animaux élevés sur le territoire français. Les restes de chevaux ne représentent jamais plus de {{unité|10|%}} des restes d'animaux domestiques retrouvés lors de fouilles<ref name="Jussiau114"/>. Ces animaux élevés par les [[Gaulois (peuples)|Gaulois]] sont nettement plus petits que ceux connus de nos jours, mesurant environ {{unité|1.3|m}}, et présentant des similitudes avec le [[Tarpan]], leur probable ancêtre<ref name="Jussiau114"/>.

Ils sont abattus jeunes (entre 3 et {{nombre|5|ans}}), ce qui suggère une consommation pour leur [[viande de cheval|viande]]<ref name="jussiau115">{{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=115}}.</ref>. Les Gaulois consomment vraisemblablement aussi le [[lait de jument]]. Avant d'être abattus, ces chevaux servent de monture ou sont mis à la traction, bien que la [[traction bovine]] soit davantage usitée. Les chevaux tirent des chars légers, les labours et les chars plus lourds sont réservés aux [[Bœuf (animal)|bœufs]]. Ils sont utilisés pour la guerre. Les [[Rome antique|Romains]], peu habitués à combattre à cheval à l'origine, intègrent finalement des cavaliers étrangers et notamment Celtes dans leur armée<ref name="jussiau115"/>. Après le {{s-|I|er}} {{ap JC}}, l'[[hippophagie]] recule fortement dans une société qui se romanise, la consommation du cheval étant très rare à [[Rome]]. Elle réapparaît au {{s|IV|e}}, lorsque l'Empire romain perd son influence<ref name="jussiau140">{{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=140}}.</ref>.
{{clr}}

=== Moyen Âge ===
{{Article détaillé|Cheval au Moyen Âge}}
[[Fichier:Battle of Muret.jpg|thumb|La [[Bataille de Muret]] d'après une enluminure du {{s|XIV|e}} (Grandes Chroniques de France, BNF, Ms français 2813, fol. 252v.)]]
L'élevage équin médiéval est peu connu car les sources sont rares<ref name="Limousin41">{{harvsp|de Blomac|Barrière|2006|p=41}}</ref>. Les ''comes stabuli'' (littéralement : « [[Connétable|comtes de l'étable]] »), sous [[Clotaire Ier]] au {{s-|VI|e}}, ont pour fonction de gérer les chevaux<ref>[[Jean-Pierre Leguay (historien)|Jean-Pierre Leguay]], ''L'Europe des états barbares: {{s mini-|V|e}}-{{s mini-|VIII|e}} siècles'', Europe & histoire, Belin, 2002, {{ISBN|2701132541|9782701132549}}, {{p.|155}}</ref>. Au {{s-|VII|e}}, le royaume [[Mérovingiens|mérovingien]] garde toujours au moins un centre d'élevage en activité<ref name="Nicolle267">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Nicolle|lien auteur1=David Nicolle|titre=Medieval Warfare Source Book: Warfare in Western Christendom|éditeur=Brockhampton Press|année=1999|passage=267|isbn=1-86019-889-9|lire en ligne=}}</ref>. La [[féodalité]] fait du cheval l'animal de statut de la [[noblesse]], ce qui contribue à rendre l'hippophagie taboue dès l'[[Antiquité tardive]] et le [[Chronologie du Haut Moyen Âge|Haut Moyen Âge]]<ref>{{Ouvrage|auteur=Florent Quellier|titre=La Table des Français : une histoire culturelle (XVe-début {{s-|XIX}})|éditeur=Presses universitaires de Rennes|année=2007|isbn=9782753505056|passage=182}}.</ref>. Le Pape [[Grégoire III]] l'interdit dans le monde chrétien en 732<ref name="Bonnassie">{{Ouvrage|prénom1=Pierre|auteur1=Bonnassie|lien auteur1=Pierre Bonnassie|titre=Les sociétés de l'an mil : un monde entre deux âges|volume=18 de Bibliothèque du Moyen Âge|éditeur=De Boeck Université|année=2001|isbn=9782804134792|passage=147}}</ref>. La même année, des bêtes de grande valeur, au sang espagnol et oriental, sont peut-être capturées à la suite de la victoire de [[Charles Martel]] sur l'[[Islam]] des [[Omeyyades]], envahisseurs à la [[Bataille de Poitiers (732)|bataille de Poitiers]], et ajoutées au cheptel français<ref group="Note">Cette croyance populaire, très répandue dans le milieu de l'élevage rural français, n'est pourtant que peu voire pas abordée du tout par les historiens modernes : il s'agit peut-être d'une légende.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur=Noël Nel|mois=septembre|année=2008|périodique=Cheval Attitude|numéro=16|url=http://www.percheron.org.uk/about/|titre=Le cheval de 732|consulté le=14 août 2008}}.</ref>. Cependant, cet évènement pourrait aussi relever du mythe historique.

[[Charlemagne]], au {{s-|VIII|e}}, décide dans ses [[capitulaire]]s que les poulains de l'année doivent être vus<ref>''[[Capitulaire De Villis]]'' : ''XIII Qu'ils prennent bien soin des étalons, et qu'ils ne les laissent pas longtemps dans le même pâturage… XIV Qu'ils gardent bien nos juments, et qu'ils en séparent les poulains au bon moment… XV Qu'ils fassent rentrer nos poulains au palais à la Saint-Martin d'hiver…'', voir Jean-Pierre Devroey, ''Économie rurale et société dans l'Europe franque ({{s mini-|VI|e}}-{{s mini-|IX|e}} siècles)'', Histoire Belin Sup, volume 1, Belin, 2003, {{ISBN|2701126185|9782701126180}}, {{p.|97}}.</ref>. Durant le Haut Moyen Âge, les moines des [[abbaye]]s jouent le plus grand rôle<ref name="Prévot106"/>. La [[France]] produit alors de bons chevaux de guerre, certains chercheurs attribuant ce succès à la [[Féodalité|société féodale]]<ref name="Gies & Gies, p. 88">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Frances|nom1=Gies|lien auteur1=Frances et Joseph Gies|prénom2=Joseph|nom2=Gies|lien auteur2=Frances et Joseph Gies|titre=Daily Life in Medieval Times|éditeur=Grange Books|année=2005|passage=88|isbn=1-84013-811-4|lire en ligne=}}.</ref>, mais également à l'influence historique des traditions romaines en matière d'élevage, préservées par les [[Mérovingiens]]<ref name="Nicolle267"/>. Par la suite, les croisés côtoient des chevaux turcs et [[arabe (cheval)|arabes]], qu'ils ramènent en France avec une forte influence en pays Limousin. Des routes d'importation se créent avec l'Espagne<ref name="Limousin40">{{harvsp|de Blomac|Barrière|2006|p=40-41}}.</ref>.

Les [[Carolingiens]] augmentent leurs effectifs en [[cavalerie lourde]], ce qui aboutit à la saisie de terres (pour la production fourragère), et à un changement dans les tributs prélevés aux [[Vassalité|vassaux]] pour financer l’élevage des [[rôle du cheval dans la guerre|chevaux de guerre]] destinés à les protéger<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Matthew|nom1=Bennet|prénom2=Jim|nom2=Bradbury|lien auteur2=Jim Bradbury|prénom3=Kelly|nom3=DeVries|lien auteur3=Kelly DeVries|titre=Fighting Techniques of the Medieval World : AD 500-AD 1500|éditeur=Amber Books|lieu=Londres|année=2005|passage=71-72|isbn=1-86227-299-9|lire en ligne=}}</ref>. Au {{s|IX}}, les possesseurs de vastes terres passent souvent à travers champs sur leurs chevaux, dévastant les prés et les cultures. Il n'est pas rare de les voir réclamer ensuite aux paysans du fourrage pour leurs chevaux une fois l'hiver venu<ref>Michel Mollat, ''Les Pauvres au Moyen Âge'', volume 11 de Historiques, Bruxelles, Éditions Complexe, 2006, {{ISBN|9782804801113}}, 389 pages, {{p.|48}}</ref>.

Le rôle des [[abbaye]]s est déterminant grâce aux [[cartulaire]]s<ref name="Prévot106">{{harvsp|Prévot|Ribémont|1994|p=106}}</ref>, qui forment la principale source écrite du {{s mini-|XI|e}} au {{s-|XIII|e}} avec la [[littérature courtoise]], et ne mentionnent pas d'élevage équin sur les terres de l'Église. Il n'est pas exclu que les sources utilisées par les historiens soient orientées<ref name="Limousin26">{{harvsp|de Blomac|Barrière|2006|p=27}}</ref>, mais cette absence de mention d'élevage par l'Église peut aussi suggérer que les chevaux soient exclusivement élevés dans les réserves seigneuriales, ce qui semble cohérent avec leur statut d'animal de prix utilisé par les seigneurs<ref name="Limousin42">{{harvsp|de Blomac|Barrière|2006|p=42}}</ref>. L'importation de reproducteurs allemands, hollandais et danois est favorisée. L'élevage privé est de bonne qualité, chaque seigneur ayant à cœur de développer dans son fief un élevage à des fins militaires. Au {{s|XIII}}, des chevaux dits « Norrois » sont importés de [[Frise (région historique)|Frise]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Brigitte|nom1=Prévot|prénom2=Bernard|nom2=Ribémont|titre=Le Cheval en France au Moyen Âge : sa place dans le monde médiéval ; sa médecine, l'exemple d'un traité vétérinaire du {{s-|XIV|e}}, la Cirurgie des chevaux|éditeur=Paradigme|lieu=Caen|année=1994|volume=10 de Medievalia|pages totales=522|passage=57|isbn=9782868780720|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=22seAQAAIAAJ}}</ref>. À la fin du Moyen Âge, l'[[Auvergne]] est une importante région d'élevage, et exporte sa production vers la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]<ref name="Limousin46">{{harvsp|de Blomac|Barrière|2006|p=46}}</ref>.

La possession d'un cheval par les agriculteurs et paysans français semble peu fréquente jusqu'au {{s-|XI|e}}<ref>{{harvsp|de Blomac|Barrière|2006|p=29}}</ref>. Les chevaux remplacent les bœufs sur les fermes à la suite du développement du [[collier d'épaule]], d'après des sources iconographiques comme la [[tapisserie de Bayeux]]. La persistance de certaines traditions populaires laisse supposer que le cheval de travail, animal précieux, fait l'objet de soins attentifs de la part des paysans médiévaux, et se voit parfaitement intégré au cercle familial, contrairement à l'idée colportée par les sources d'époque<ref>Lucienne A. Roubin et Christiane Mandrou dans {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Société des études euro-asiatiques|titre=Le Cheval en Eurasie|sous-titre=Pratique quotidienne et déploiements mythologiques|éditeur=L'Harmattan|lien éditeur=L'Harmattan|lieu=Paris|année=1999|volume=8 de collection Eurasie|pages totales=222|isbn=2-7384-7845-X|passage=34-37}}</ref>.

=== Temps modernes ===
[[Fichier:Henry4-A.jpg|thumb|L'idée des haras nationaux, émise sous [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], est mise en application sous Louis XIV.]]
La disparition de la [[féodalité]] et de la [[chevalerie]] entraîne la concentration de l'élevage autour du [[Liste des monarques de France|roi de France]]. La fin des conflits armés seigneuriaux après la [[guerre de Cent Ans]] réduit la nécessité d'entretenir un élevage équin militaire<ref name="Oublié"/>{{,}}<ref name="Mulliez81"/>. Les utilisations du cheval se développent, [[Louis XI]] instaurant les [[relais de poste]] en 1477<ref>J. Jobé, ''Au temps des cochers'', Lausanne, Édita-Lazarus, 1976, {{p.|54}}</ref>, que [[Louis XII]] met à disposition des voyageurs en 1506. Tous les [[haras]] sont localisés dans les domaines de châteaux. Le nombre de bons chevaux de guerre va en diminuant, les [[guerres d'Italie]] et les [[Guerres de Religion (France)|guerres de religion]] n’arrangeant pas la situation. C'est pourquoi, début {{s|XVI|e}}, la pénurie en chevaux de guerre force le pays à se fournir à l'étranger<ref name="Denis"/>.

==== D'Henri IV à Louis XIII ====
L'agronome [[Olivier de Serres]], au service d'[[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], fait état du manque de chevaux de selle et de traction rapide dans le royaume. En 1614, Jean Tacquet préconise dans ''Haras des chevaux'' de se procurer des [[cheval oriental|animaux orientaux]]<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « Henri IV : fondateur de la cavalerie française »}}</ref>, en 1626, d'autres [[hippiatrie|hippiatres]] et notables s'alarment du nombre des montures de guerre importées<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=72}}</ref>. [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]] fait raser les châteaux des [[Fronde (histoire)|frondeurs]], qui perdent une partie de leur puissance militaire du même coup, mais la disparition de ces haras diminue d'autant les montures militaires disponibles<ref name="Oublié"/>{{,}}<ref name="Mulliez81"/>. Toujours sous [[Louis XIII]], un mémoire anonyme conseille d'établir des haras en France<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « La cavalerie sous l'Ancien Régime »}}</ref>. La notion de sélection fait son apparition. L'orientation recherchée est celle d'un « bon et beau » cheval. La noblesse importe des animaux depuis toute l'Europe sans qu'une race particulière ne s'impose dans les [[Territoires du royaume de France|provinces françaises]], où elles sont « une multitude »<ref name="Oublié">{{harvsp|Grange|1981|p=}}</ref>.

==== Création et applications des haras nationaux sous Louis XIV ====
[[Fichier:Louis XIV-Equestre-Pl-Bellecour-ret.jpg|thumb|left|[[Louis XIV]], lui-même fin cavalier, contribue pour beaucoup à faire du contrôle de l'élevage équin un enjeu d’État.]]
{{Article détaillé|Haras nationaux{{!}}Haras nationaux français}}
Au milieu du {{s|XVII|e}}, le [[royaume de France]] manque toujours de chevaux de guerre pour [[Remonte militaire|remonter]] ses troupes : d'après [[Denis Bogros]], [[Roncin (cheval)|roussins]] et [[bidet (cheval)|bidets]] forment l'essentiel des équidés du territoire. [[François Michel Le Tellier de Louvois|Louvois]] met en place une inspection des effectifs et de l'entretien, espérant stopper les onéreuses importations. [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]] se penche sur la question en 1663. Il publie un décret le 17 octobre 1665, mais contrairement à ce que l'on croit bien souvent, il ne s'agit pas de construire les fameux [[haras nationaux]] ou de nationaliser une partie de l'élevage ;  Il aide le privé dans un premier temps, mettant en place une administration d’État destinée à intervenir<ref>''Histoire du cheval 1/4'' : 32 min</ref>{{,}}<ref name="Maj">Émilie Maj, « Jean-Pierre Digard. Une histoire du cheval : art, technique, société. Arles, Actes Sud, 2004, 232 p., bibl., chronol., gloss., index, ill. », ''L’Homme'', 175-176, juillet-septembre 2005, mis en ligne le 10 novembre 2005 {{lire en ligne|url=http://lhomme.revues.org/index2050.html}} Consulté le 7 mars 2012</ref>{{,}}<ref name="ArrestBogros">{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « L'arrest royal du 17 octobre 1665 »}}</ref>.

Son développement sous [[Louis XIV]] est indissociable de l'[[absolutisme]]. Il touche toute la société puisque l’État tente peu à peu de contrôler et de centraliser l'élevage. Les éleveurs privés se sentent dépossédés<ref>''Histoire du cheval 1/4'' : 31 min</ref>. Le but de Colbert est d'intéresser les grands propriétaires fonciers à l'élevage<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=91}}</ref>. Pour cela, il met en place un système simple : un étalon du roi est confié gratuitement au garde-étalon d'un haras privé n'importe où dans le royaume, contre la promesse de le tenir à disposition de qui le demande pour la reproduction, de le nourrir et de l'entretenir<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=90}}</ref>. L'approbation des étalons privés et les encouragements à entretenir des jumenteries complètent le système. Peu à peu, le rôle des inspecteurs des haras se renforce et les garde-étalons se voient contraints d'appliquer à la lettre des instructions royales de plus en plus coercitives<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=93}}</ref>. Colbert et son successeur [[Jean-Baptiste Colbert de Seignelay|Seignelay]] orientent d'abord leurs efforts sur la production de [[cheval carrossier|chevaux carrossiers]] (dont l'utilisation est importante) et le maintien d'un effectif correct en [[cheval de selle|chevaux de selle]] : le « cheval danois » est le plus recherché pour la traction, le [[Barbe (cheval)|Barbe]] le plus réputé des chevaux de selle à l'époque<ref name="Mulliez96">{{harvsp|Mulliez|1983|p=96}}</ref>.

L'élevage est surtout orienté sur la qualité des étalons, les juments n'entrant pas en ligne de compte, ce qui est une erreur. Contrairement à ce qui se passe en [[Angleterre]], les haras français ne recèlent que des étalons<ref>''Histoire du cheval 1/4'' : 33 min</ref>. L'idée dominante semble être qu'en croisant un grand et bel étalon à une petite jument, le produit sera amélioré car l'étalon est dominant. De plus, la royauté et les haras recherchent un type de cheval, ils ne raisonnent pas du point de vue des [[Race chevaline|races]], ce qui provoque la disparition de certaines races par le croisement<ref>''Histoire du cheval 1/4'' : 38-39 min</ref>. Si les mesures prises par les haras donnent les moyens d'un contrôle qui intéresse l'économie locale<ref>{{harvsp|Roche|2008|p=54}}</ref>, les conflits et négociations entre monde paysan, industries et institution des haras nationaux ne cessent jamais d'exister<ref>{{harvsp|Roche|2008|p=166}}</ref>. Aucune amélioration des chevaux français n'est observée sur toute l'époque de Louis XIV, les importations restent fortes<ref name="ArrestBogros"/> en dépit des efforts observés. Gaspard Saunier fait état d'essais de croisements entre chevaux étrangers dans ''Art de la Cavalerie''<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « La question du cheval de selle au grand siècle »}}</ref>.

==== Principales régions d'élevage au {{XVIIe}} ====
L'élevage équin s'installe le plus souvent quand les possibilités de production céréalière sont médiocres : sur la façade Atlantique, dans les moyennes montagnes et dans les zones marécageuses<ref name="jussiau240"/>. Les régions les plus réputées pour leur élevage à la fin du {{s|XVII|e}} sont le [[Boulonnais]], la [[Normandie]], le [[Poitou]], le [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]], les [[Pyrénées]], l'[[Auvergne]], la [[Bretagne]] et la [[Franche-Comté]], ces deux dernières faisant naître un grand nombre de chevaux chaque année, mais considérés comme de mauvaise qualité<ref name="Mulliez15">{{harvsp|Mulliez|1983|p=15}}</ref>. L'[[Diocèse de Léon|évêché de Léon]] et [[Diocèse de Tréguier|celui de Tréguier]] voient dans le commerce de chevaux une source de profits<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=43}}</ref>. Les nobles s'approprient la production du [[cheval limousin]], rare et très réputé du {{s|XVII|e}}<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=33-34}}</ref> au début du {{s|XIX|e}}, au point de faire l'objet d'une « véritable vénération »<ref name="Mulliez15"/>. En Poitou<ref name="Mulliez58">{{harvsp|Mulliez|1983|p=58}}</ref>, la production s'oriente peu à peu vers le [[mulet]] qui devient l'objet d'une industrie florissante dans la région jusqu'au début du {{s-|XX|e}}<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=40}}</ref>. De l'époque d'Henri IV à la fin du {{s-|XVII|e}}, le [[cheval navarrin]], produit dans les [[Pyrénées]], a une certaine réputation dans la [[cavalerie légère]]<ref name="Mulliez25">{{harvsp|Mulliez|1983|p=25}}</ref>. Le besoin en chevaux de troupe pousse le royaume de France à fermer les frontières avec l’Espagne au début du {{s-|XVIII|e}}. Les pyrénéens se tournent alors vers la production de [[mulet]]s<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=28}}</ref>. La [[Franche-Comté]] fait partie des régions d'élevage qui émergent près des théâtres d'opérations militaires sous Louis XIV<ref name="Mulliez25"/>.

La suprématie de la [[Normandie]]<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=51}}</ref>, en particulier du [[Perche (province)|Perche]], et l'émergence de la [[généralité d'Alençon]] en tant que terres d'élevage sont finalement assez récentes, elles se produisent au cours du {{s|XVIII|e}}<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=58-59}}</ref>.

==== Après Louis XIV ====
[[Fichier:Haras du Pin main.jpg|thumb|Le [[haras national du Pin]], surnommé « Versailles du cheval », est le plus ancien et le plus prestigieux des haras royaux français.]]
En 1715, la mort de Louis XIV voit la fin de son économie de guerre, mais aussi de sa politique de persuasion par l'indication des types de chevaux à produire. Les élevages, particulièrement épuisés, sont réorganisés par [[Louis II Phélypeaux de Pontchartrain|Pontchartrain]] et [[Louis de Brancas|Brancas]] pour être « conçus comme un tout » en 1717. Ils offrent un « véritable quadrillage du territoire par des institutions centrales promotrices d'élevages locaux, conçus comme autant de [[Laboratoire de recherche|laboratoires]] de production de formes particulières et singulières en vue de croisements dosés pour la confection d'un cheval type »<ref name="Oublié"/>. Ce nouveau règlement suscite des réflexions. Il est tantôt strictement appliqué, tantôt discuté pour rechercher de nouvelles solutions<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=69}}</ref>.

L'une des principales mesures de cette réforme est la construction des haras royaux, en particulier [[Haras national du Pin|celui du Pin]]. Les étalons royaux « améliorateurs » y sont croisés avec les juments locales<ref name="Oublié"/>, usage qui s'impose durant tout le {{s|XVIII|e}}<ref name="jussiau240">{{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=240}}</ref>. Les spécialistes savent qu'un [[Pur-sang]] n'est pas un bon choix de cheval de guerre, et que les [[bidet (cheval)|bidets]] rustiques de [[Bretagne]], capables de se nourrir d'[[Ulex|ajoncs]], résistent bien mieux aux privations et aux fatigues des combats que le « beau cheval »<ref name="Hist45-47">''Histoire du cheval 1/4'' : 45-47 min</ref>. Les érudits comme [[Claude Bourgelat]] et [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]] défendent l'utilisation d'étalons étrangers sur tout type de poulinière, et s'opposent aux croisements consanguins<ref name="jussiau240"/>. Certains [[hippiatrie|hippiatres]] cherchent à concilier « le beau et le bon » chez le cheval, en accordant la production régionale aux besoins du pays. Les conflits dans le domaine de l'élevage y trouvent leur origine<ref>''Histoire du cheval 1/4'' : 39-40 min</ref>. En 1781, Necker révèle le coût élevé des dépenses pour l'élevage français. D'après le major général de Bohan, le cheval de cavalerie français est {{citation|lâche, triste, mou et défiguré}} en raison de la mauvaise gestion du royaume {{citation|par le choix des pères et mères dont on veut tirer race}}<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « Le Roi Louis XVI monte sur le trône de France en 1774 »}}</ref>.

===== Principales régions d'élevage à la fin de l'Ancien Régime =====
[[Fichier:Cheval limousin.jpg|thumb|left|Le [[cheval limousin]], type réputé pour la selle.]]
Les principales régions française d'élevage du [[cheval de selle]] avant la [[Révolution française]] sont la [[Normandie]] et le [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]]<ref name="Hist45-47"/>. Pour le cheval de travail, un début de sélection par spécialisation se met en place à la fin du {{s-|XVII|e}}. Le [[pays de Caux]], en particulier, obtient une grande réputation lorsque les juments sont choisies sur leur emploi au labour des terres<ref name="Mulliez58"/>. Les juments Boulonnaises dites « [[Boulonnais (cheval)#Mareyeur|mareyeuses]] » sont l'objet d'une « sélection par l'épreuve » pour la traction lourde au trot, qui les rend très recherchées jusqu'au début du {{s-|XIX|e}}<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=61}}</ref>. La qualité des chevaux produits dans le pays reste « très contrastée »<ref name="jussiau240"/>. Quelques riches aristocrates se lancent dans l'élevage de chevaux de luxe coûteux, à partir du Pur-sang, essentiellement à destination des [[hippodrome]]s<ref name="Mulliez81">{{harvsp|Mulliez|1983|p=81}}</ref>. On peut parler de races de chevaux dès le {{s|XVIII|e}}<ref name="Denis">{{harvsp|Denis|2012|p=}}</ref>.

===== Contestation envers les garde-étalons et l'administration française =====
Une pénurie en chevaux de guerre s'observe à cause de la « liberté de saillie » : les éleveurs paysans n'envisagent pas d'entretenir un étalon royal exclusivement destiné à la reproduction, et continuent à faire naître des poulains avec leurs étalons locaux. L'ouverture du [[haras national du Pin]], entre 1714 et 1728, puis celle du [[haras national de Pompadour]] en 1751, a pour but de pallier le problème. Une série de réformes sont mises en place et imposent à tout éleveur, [[Aristocratie|aristocrate]] ou paysan, le recours à un étalon royal dont la saillie est payante pour avoir le droit de faire naître des poulains. Le résultat n'est pas toujours adapté à l'usage recherché, en particulier chez les paysans. Ces mesures coercitives s'accompagnent de trafics et de [[corruption]]s, elles sont perçues comme des ingérences<ref name="jussiau240"/>. De plus, le trésorier des haras est dispensé du contrôle de la [[cour des comptes (France)|cour des comptes]]<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=129}}</ref>. Sous l'[[Ancien Régime]], les paysans sont considérés comme de mauvais éleveurs, seuls les règlements administratifs apparaissent aptes à garantir la production de bons chevaux de guerre<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=75}}</ref>. Les garde-étalons deviennent très impopulaires mais, bien que de nombreux reproches leur soient adressés, certains critiquent eux-mêmes le fonctionnement de l'[[Administration publique française|administration française]]<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=192}}</ref>.

=== De la Révolution française au Premier Empire ===
[[Fichier:Ernest Meissonier - Napoleon I in 1814.JPG|thumb|[[Napoléon Ier]] en 1814 par [[Jean-Louis-Ernest Meissonier]] : la monture est un cheval arabe.]]
{{Article détaillé|Cheval durant les guerres napoléoniennes|Haras sous le Premier Empire}}
La [[Révolution française]] voit un nouveau bouleversement des rapports à l'élevage, cette fois en défaveur de la [[noblesse]] : les haras nationaux sont accusés de [[despotisme]] et l'[[Assemblée nationale constituante (1789)|Assemblée constituante de 1789]] les supprime l'année suivante<ref>''Histoire du cheval 1/4'' : 46 min</ref>. La [[cavalerie]], réputée dirigée par les nobles, doit se redéfinir et trouver de nouveaux moyens d'obtenir des chevaux<ref name="Oublié"/>, en l’occurrence par [[réquisition]], levée, prises sur l'ennemi et pillage de contrées occupées. Les étalons « royaux » sont dispersés dans tout le pays<ref name="jussiau347"/>, [[Denis Bogros]] déplore {{citation|l'émigration des cadres nobles, la démagogie et l'incompétence de leurs remplaçants}}<ref name="1erepuBogros"/>. Le système de réquisition ou de saisie induit aussi un nouveau rapport entre élevage paysan et monde militaire : voyant d'un mauvais œil la saisie de leurs chevaux de travail, même dans un but patriotique, les agriculteurs s'arrangent souvent pour n'élever que des animaux inutiles aux armées<ref name="1erepuBogros">{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « La 1ère République (1792-1799) »}}</ref>.

[[Napoléon Ier]] choisit le cheval arabe pour son usage personnel après la [[campagne d'Égypte]]<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « Intermède dans le delta du Nil »}}</ref>. En 1805, il peine à trouver ne serait-ce que cent chevaux de selle sur le territoire français car « partout ne s'élèvent que des chevaux de trait »<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « L'Empire (1804 - 1815) »}}</ref>. Il rétablit les haras en [[1806]], et les place sous la tutelle du [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministère de l'intérieur]]<ref name="Sourcesarchives">''Les sources de l'histoire du cheval dans les archives publiques françaises'', Archives nationales, 1993, {{ISBN|286000209X|9782860002097}}, {{p.|16}}</ref>. Son arrivée au pouvoir coïncide avec l'engouement pour le [[Arabe (cheval)|cheval arabe]], [[Jean-Pierre Digard]] précise qu'« après avoir trouvé ses racines en Angleterre, l'arabomanie équestre connait son apogée en France sous le [[Premier Empire]] »<ref>[[Jean-Pierre Digard]], ''Chevaux et cavaliers arabes dans les arts d'Orient et d'Occident'', Gallimard, 2002, {{p.|252-253}}</ref>. L'[[Cheval durant les guerres napoléoniennes|époque napoléonienne]] impose l'élevage du cheval arabe, des tentatives de croisement entre chevaux locaux français et chevaux orientaux sont tentés, avec plus ou moins de succès. Les très nombreuses réquisitions en chevaux lors des guerres épuisent les ressources du pays<ref name="jussiau347"/>. En 1810, Napoléon réorganise les remontes militaires et choisit ses montures de [[cavalerie légère]] dans les Pyrénées ([[cheval navarrin]]), en Auvergne ([[cheval d'Auvergne]]), en Limousin ([[cheval limousin]]), en Morvan ([[cheval du Morvan]]), en Bretagne ([[Bidet (cheval)|bidet breton]]), et dans les Ardennes ([[Ardennais (cheval)|Ardennais]] de type selle). Les [[dragon (militaire)|dragons]] et l'artillerie légère montent des chevaux normands et [[cheval lorrain|lorrains]] à deux fins. La [[cavalerie lourde]] se fournit exclusivement en Allemagne<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « Les gisements de chevaux de selle de guerre en 1810 »}}</ref>. Pour [[Denis Bogros]], l'élevage du cheval militaire français est « au niveau zéro ». Le [[duc de Wellington]] affirme en août 1815 que la cavalerie de la [[Grande Armée]] est la plus mal montée d'Europe. [[Fernand Braudel]] et [[Jacques Mulliez]] notent que le système d'élevage français n'a pas évolué depuis la [[guerre de Cent Ans]]<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « Le désastre de Russie - 1812 »}}</ref>. Le [[Antoine Fortuné de Brack|colonel de Brack]] donne sa préférence au [[cheval d'Auvergne]], [[cheval du Morvan]], bidet breton ou cheval du Béarn<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « Les cosaques »}}</ref>.

=== {{s-|XIX|e}} ===
La [[Révolution française]], l'[[Premier Empire|Empire]] et la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]] portent des coups durs à l'élevage français, considéré comme « en ruines » : les anciennes races locales, selon les spécialistes de l'époque, sont soit « disparues, » soit « dégénérées », et il faut en créer de nouvelles<ref name="educagri">Roland Jussiau, Louis Montméas et Alain Papet, ''Amélioration génétique des animaux d'élevage: bases scientifiques, sélection et croisements'', Educagri Éditions, 2006, {{ISBN|2844444792|9782844444790}}, {{p.|124}}</ref>, tant à l'usage de l'armée qu'à celui des transporteurs et des paysans. L'élevage du [[cheval de selle]] est étroitement lié aux déplacements individuels avant l'amélioration des routes vers 1815, ce qui généralise l'utilisation des attelages et de la [[traction hippomobile]], nécessitant davantage de [[cheval carrossier|chevaux carrossiers]] et de [[cheval de trait|trait]] : durant la première moitié du siècle, les races lourdes de traction au pas et les chevaux de tirage au trot, en particulier ceux de [[Caen]] qui prennent le nom de « cheval normand » ou « cheval français », sont les plus vendues<ref name="Bogrosquest">{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « La question de l'élevage du cheval de guerre en France au XIXème siècle »}}</ref>. Les races ne répondant plus aux besoins et aux usages disparaissent. L'assèchement des [[marais]] dans diverses régions favorise une meilleure qualité d'élevage, parallèlement les chevaux de travail sont sélectionnés en s'appuyant, selon [[Jacques Mulliez]], sur la présence d'animaux paysans employés à la culture des terres<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=19}}</ref>. Cet [[Élevage sélectif des animaux|élevage sélectif]] est d'excellente qualité, si bien que {{citation|les performances des [[traction hippomobile|attelages]] vont plus que doubler entre 1814 et 1847}}<ref name="Bogrosquest"/>. Pour obtenir davantage de chevaux de remonte, une loi fonde quinze dépôts de remonte militaire en 1831<ref name="Bogros1831_1">{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « Le service général des remontes (1831) »}}</ref>.

Dès le début du siècle, le débat sur la [[race]] se place au centre des discussions des éleveurs notables, qui par là « veulent vérifier dans l'espèce chevaline les règles d'un savoir plus universel, qu'ils aimeraient voir appliquer à l'[[Homo sapiens|espèce humaine]] ». Les bourgeois veulent créer des races et constituer des généalogies, tout en luttant contre la « dégénération ». Un conflit oppose les partisans de l’État et les [[libéralisme|libéraux]]<ref name="Oublié"/>.

Cette même époque voit la légalisation et la promotion de l'[[hippophagie]]<ref name="Sévestre365"/>, cependant elle ne touche pas directement l'élevage, seuls les chevaux de réforme sont abattus. Le perfectionnement des institutions et la naissance d'une véritable industrie des races chevalines, issues de différents croisements, marque la fin du siècle<ref name="Oublié"/>. Jusqu'au milieu du {{s|XX|e}}, la présence de chevaux reste la plus forte dans le Nord et l'Ouest du pays : [[Bretagne]], [[Normandie]], [[Nord-Pas-de-Calais]], [[Picardie (ancienne région administrative)|Picardie]] et [[Moselle (département)|Moselle]] en particulier<ref name="jussiau349">{{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=349}}</ref>.

==== Le Pur-sang s'impose ====
[[Fichier:Poulain de pur sang anglais en état d'entrainement.jpg|thumb|Le [[Pur-sang]], ici dans une encyclopédie agricole d'époque, est considéré comme la race chevaline la plus utile.]]
La [[Restauration (histoire de France)|Restauration]] coïncide avec l'arrivée en force du [[Pur-sang]] anglais<ref name="educagri"/>{{,}}<ref name="jussiau352"/>. Depuis la fin du {{s|XVIII|e}}, une grande rivalité existe entre le milieu cavalier français et l'anglais, chacun revendiquant être une nation cavalière. Les Anglais parviennent, au cours du siècle suivant, à imposer le [[Pur-sang]] comme la race chevaline la plus utile en France, mais pas leurs loisirs tels que la [[chasse au renard]]<ref name="Roche">''Le cheval et l’homme : travail et noblesse'', conférence de [[Daniel Roche]] dans ''Les Lundis du Collège de France'' par Christine Goémé, 30 juillet 2011, 22h05-23h04, sur [[France Culture]] [http://www.franceculture.com/emission-les-lundis-du-college-de-france-le-cheval-et-l%E2%80%99homme-travail-et-noblesse-2011-07-30.html Écouter en ligne]</ref>. Présent sur les hippodromes, il est également recherché comme cheval d'armes et de chasse, considéré comme supérieur dans le travail de haute école, comme le montrent plusieurs chevaux travaillés par [[François Baucher]]<ref name="Champion38">{{harvsp|Champion|1898|p=38}}</ref>. Les hommes de la fin du siècle l'interprètent comme preuve qu'une [[race humaine]] « peut se constituer afin d'éliminer les tares de la dégénérescence »<ref name="Oublié"/>. Le Pur-sang et l'[[Arabe (cheval)|Arabe]] sont reconnus comme « races pures » en 1833, leurs ''[[Registre généalogique|stud-books]]'' respectifs sont établis<ref name="jussiau352"/>.

Tout le {{s|XIX|e}} est marqué par la volonté de voir émerger une race concurrente du Pur-sang. La création de l'[[Anglo-arabe]] est le fruit de cette recherche d'un « Pur-sang français »<ref name="Sévestre365">{{harvsp|Sevestre|Rosier|1994|p=365}}</ref>.

==== D'anciennes races disparaissent ====
[[Fichier:ChevalNavarrin.jpg|thumb|left|Le [[cheval navarrin]], (ici, une lithographie rehaussée à l'aquarelle), race de selle de grande réputation, disparaît au milieu du {{s-|XIX|e}}.]]
De nombreuses races disparaissent, faute d'usage et d'intérêt à les élever, en particulier de petits animaux semi-sauvages. Le [[cheval du Morvan]], bidet rustique à deux fins qui vivote en bordure de forêts, est concurrencé par les chevaux de trait plus puissants<ref>{{harvsp|Lizet|1989|p=73; 141}}</ref>. Parallèlement, le [[trait picard]], issu de l'ancien [[Flamand (cheval)|cheval flamand]], disparaît tout comme le cheval artésien au profit du [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]], plus réputé<ref name="Secco53"/>.

Le cheval [[brenne (région naturelle)|brennou]], petit animal des landes et des marais, laisse sa place aux bovins. Le cheval des Landes, lui aussi laissé à l'état sauvage depuis le {{s|XVII|e}}, disparaît au {{s-|XIX|e}}<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=21}}</ref>. Les croisements incessants avec des chevaux de sang sont une autre cause de disparition, ainsi le [[cheval navarrin]] (navarin, navarrois, bigourdin ou tarbais), qui était surtout élevé dans les plaines des [[Pyrénées]] près de [[Tarbes]], ainsi qu'en [[Bigorre (région naturelle)|Bigorre]], dans les [[Hautes-Pyrénées]], est absorbé par des croisements avec les [[Pur-sang]]s et les [[Arabe (cheval)|Arabes]], en formant l'une des souches de l'[[Anglo-arabe]].

==== Loi Bocher et cheval militaire ====
[[Fichier:Neuville Alphonse Marie De «French Cuirassiers».jpg|thumb|[[Cuirassier]] français pendant la [[guerre franco-allemande de 1870]], par [[Alphonse de Neuville]].]]
D'après [[Denis Bogros]], les éleveurs de chevaux carrossiers trotteurs trompent longtemps l’État en parvenant à lui vendre des rebuts d'élevage comme remontes militaires grâce à un puissant [[lobby]]ing, c'est pourquoi ils répandent la notion de « cheval à deux fins ». La [[Conquête de l'Algérie par la France|conquête de l'Algérie]] permet enfin d'obtenir une bonne remonte militaire grâce aux [[Barbe (cheval)|chevaux Barbes]]. [[Napoléon III]] les préfère aux chevaux français dans toutes ses expéditions. Pour Denis Bogros, {{citation|le cheval du Maghreb était bien, et restera, le meilleur cheval de guerre de troupe de la cavalerie française.}}<ref name="Bogros1831_2">{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitres « L'aventure de la cavalerie au Maghreb » et « 1870 - L'humiliation et la gloire »}}</ref>. Cette nouvelle vague d'engouement pour les chevaux orientaux est peut-être liée au best-seller ''[[Les Chevaux du Sahara]]'', paru en 1851<ref>Barah Mikaïl, ''Médias: stratégies d'influences'', confluences Méditerranée, Redditions L'Harmattan, 2009, {{ISBN|2296091504|9782296091504}}, {{p.|167}} {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=AKtTK7YCwy0C&lpg=PA167}}</ref>.

En 1870, après la [[bataille de Sedan]] et la fin de l'Empire, l'élevage prend une forme qui ne se modifie plus jusqu'à la [[Première Guerre mondiale]]<ref name="Oublié"/>. La loi dite « [[Édouard Bocher|Bocher]] » ou « loi des haras et remontes » est votée en 1873 et instaure des primes pour les producteurs de métropole tout en taxant les importations<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre VI : « La loi sur les haras et remontes »}}</ref>, ce qui empêche l'achat des chevaux du [[Maghreb]]. Ce [[protectionnisme]] est le résultat du désir des éleveurs métropolitains de protéger leurs intérêts<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre VI : « Les chevaux de la cavalerie métropolitaine de la IIIe république : les anglo-normands »}}</ref>. Leur poids économique est tel qu'ils influencent négativement l'efficacité de l'armée française en ne produisant que de grands chevaux corpulents, moins résistants à la fatigue que les [[Barbe (cheval)|Barbes]] et les [[Arabe (cheval)|Arabes]]<ref name="BogrosBocher"/>. L'[[Anglo-arabe]], produit autour de Tarbes, se révèle plus efficace pour l'armée que l'[[Anglo-normand (cheval)|Anglo-normand]]<ref name="Du demi-sang Anglo-arabe">{{harvsp|Bogros|2001|p=chapitre « Du demi-sang Anglo-arabe »}}</ref>, son stud-book est ouvert en 1833, comme race française.

''La Société d'encouragement à l'élevage du cheval de guerre français'' est fondée en 1898 par l'hippologue Maurice de Gasté, qui dira à ce sujet {{citation|L'éleveur aujourd'hui ne peut faire des chevaux de selle, pour cette excellente raison que l'étalon de selle n'existe pas en France}}. [[Denis Bogros]], en conclut qu'{{citation|il aura fallu trois siècles et demi pour qu'on décide d'agir pour produire, en France le cheval nécessaire à l'armée.}}<ref name="BogrosBocher">{{harvsp|Bogros|2001|p=chapitres « La mise en œuvre de la loi Bocher » et « La société du cheval de guerre »}}</ref>.

==== Triomphe du demi-sang ====
[[Fichier:Anglo-Norman3.jpg|thumb|left|L'Anglo-normand (ici, la variété de [[Merlerault (cheval)|Merlerault]]) est le plus célèbre demi-sang.]]
À la fin du siècle apparaissent des races locales issues de croisements entre la jumenterie française et le Pur-sang. Ce type de croisement, à savoir une jument autochtone, à orientation [[cheval carrossier|carrossière]] ou militaire<ref name=HN>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/races-dequides/chevaux-de-sang/selle-francais.html|titre=Selle français|site=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=31 octobre 2011}}.</ref>, et un étalon [[Pur-sang]], est reconnu en [[1914]] sous le nom de « [[demi-sang (cheval)|demi-sang]] ». Des chevaux « demi-sang » sont créés dans de nombreuses régions françaises, régions dont ils tirent généralement leur nom<ref name="Bataille110">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Lætitia|nom1=Bataille|titre=Races équines de France|éditeur=France Agricole Éditions|année=2008|pages totales=286|passage=110|isbn=9782855571546|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=3LLZpbM8K9oC}}</ref>. Leur utilisation première est militaire, puisqu'ils alimentent les remontes françaises, mais ils servent également à l'attelage<ref name="Champion58">{{harvsp|Champion|1898|p=58}}</ref>. Ces croisements appauvrissent génétiquement les races françaises locales et créent une convergence morphologique pour tous les demi-sangs<ref name="Sévestre365"/>.

Parmi ces dizaines de « demi-sangs » existent l'[[Anglo-normand (cheval)|Anglo-normand]], l'[[Charentais (cheval)|Anglo-poitevin]], le [[demi-sang du Centre]], le [[Demi-sang de la Dombes|demi-sang de l'Ain]], l'[[Angevin (cheval)|Angevin]], le [[Charentais (cheval)|Charentais]], le [[Charolais (cheval)|Charolais]], ou encore le [[Vendéen (cheval)|Vendéen]]<ref name="educagri"/>. Pour Nicole de Blomac, {{citation|ce {{s-|XIX|e}} va se terminer dans l'apothéose du demi-sang.}}<ref>Nicole de Blomac, ''L'Arabe'', 1978, cité par {{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « La mise en œuvre de la loi Bocher »}}</ref>. Ils sont en vogue chez les notables comme chevaux d'attelage, signe de prestige et d'élégance, mais l'arrivée de l'[[automobile]] à la même époque entraîne peu à peu leur réorientation vers le [[sport]]<ref name="jussiau353">{{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=353}}</ref>.

==== Les chevaux de trait émergent ====
[[Fichier:Cheval Herse Rouillard Orsay RF3754.jpg|thumb|''Cheval à la Herse'' de [[Pierre Louis Rouillard]], 1878, illustrant le triomphe du cheval de traction agricole durant la seconde moitié du {{s|XIX|e}}. Le modèle de l'animal sculpté, proche du cheval de sang, est très éloigné de celui des véritables chevaux de trait.]]
Alors que la [[traction bovine]] a longtemps eu les faveurs des agriculteurs et même des monarques<ref name="Secco52"/>, la [[révolution industrielle]] entraîne d'énormes besoins en animaux de traction à la fois puissants et rapides dans tous les [[Pays développé|pays industrialisés]], dont la France, pour déplacer des charges et des machines de plus en plus pesantes. Les [[Bœuf (animal)|bœufs]] étant lents, les chevaux sont, de décennie en décennie, l'objet d'un [[Élevage sélectif des animaux|élevage sélectif]] visant à augmenter leur puissance de traction sans leur faire perdre en vivacité. Les chevaux au modèle lourd sont favorisés car, contrairement aux [[États-Unis]] où la taille immense des champs permet de créer des attelages à quinze chevaux voire plus, en France, il faut pouvoir obtenir un maximum de puissance avec un minimum d'animaux, en particulier pour répondre aux besoins des céréaliers du [[Vexin]], de la [[Beauce (France)|Beauce]] et de la [[Brie (région)|Brie]]<ref name="Secco53">{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=53}}</ref>. L'émergence, près de [[Boulogne-sur-Mer]], dans le [[Vimeu]] et en [[Haute-Normandie]] des [[Boulonnais (cheval)|chevaux Boulonnais]]<ref>{{harvsp|Mulliez|1983|p=65}}</ref>, précède celle des [[Percheron]]s issus du [[Perche (province)|comté du Perche]].

[[Fichier:Jean Louis Théodore Géricault 008.jpg|thumb|left|Peinture de Théodore Géricault avec des [[Cheval de trait|chevaux de trait]], en 1821.]]
L'élevage du [[cheval de trait]] s'organise essentiellement du milieu du {{s|XIX|e}} au début du {{s|XX|e}}, sous la houlette des haras nationaux qui émettent l'idée des premiers ''stud-book'', ou registres généalogiques, pour fixer les caractéristiques des races. Ils permettent la reconnaissance officielle des premières races chevalines françaises<ref group="Note">Bien qu'il soit considéré comme une création française, l'[[Anglo-arabe]] est en effet issu du croisement de deux races étrangères, ce qui fait du Nivernais le premier cheval de souche française reconnu.</ref>{{,}}<ref name="educagri"/>{{,}}<ref name="Secco53"/> : le [[Nivernais (cheval)|Nivernais]] en 1880, le [[Percheron]] en 1883, le [[Poitevin mulassier]] en 1884 et le [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]] en 1886<ref>{{harvsp|Mavré|2004|p=44}}</ref>. Ces animaux sont des auxiliaires précieux pour une foule de travaux, pas seulement dans l'[[agriculture]], mais aussi pour tous types de transports (omnibus, diligences, tramways, halage, [[cheval dans les mines|wagons des mines]]…). L'élevage est florissant, et les chevaux de trait français concurrencent les races britanniques sur la scène internationale<ref name="Secco53"/>. La normalisation de l'élevage du cheval de trait s'accompagne d'une certaine uniformisation de ces races, qui tendent toutes vers l'animal puissant et de grande taille, à la robe foncée (le [[Robe noire du cheval|noir]], en particulier, est très prisé)<ref name="jussiau352">{{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=352}}</ref>.

De toutes ces races de trait émergentes, la Percheronne est indéniablement la plus réputée :

{{citation bloc|La race percheronne est celle qui jouit, en Europe et même dans le monde entier, de la plus haute considération. Elle a [...] répandu sur tout le globe la renommée de la petite province française [...]. Cette réputation ne saurait être comparée qu'à celle du [[Pur-sang|cheval anglais]]|Déclaration d'[[André Sanson]] en 1883<ref name="Lizet 115">{{harvsp|Lizet|1989|p=115}}</ref>}}

=== {{s-|XX}} et {{s-|XXI}} ===
{{Article détaillé|Cheval durant la Première Guerre mondiale|Cheval durant la Seconde Guerre mondiale}}
Le {{s|XX|e}} correspond à une transition extrêmement importante dans le milieu de l'élevage équin. Au début du siècle, l'animal conserve un rôle utilitaire et militaire, en 1906, la cavalerie française recherche {{formatnum:5000}} chevaux de selle par an. De nombreux concours primés pour jeunes chevaux de selle sont organisés avant la [[Première Guerre mondiale]], la majorité des achats concerne des [[Anglo-normand (cheval)|Anglo-normands]], 40 % environ sont des [[Anglo-arabe]]s<ref>{{harvsp|Bogros|2001|p=Chapitre « La Période de 1898 à 1912 »}}</ref>. En 1913, la population de chevaux sur le territoire français atteint son apogée, avec {{formatnum:3222080}} têtes<ref group="Note">La population humaine du pays est d'environ {{nombre|41|millions}} de personnes à la même époque, ce qui fait environ un cheval pour {{nombre|14|habitants}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mavré|2004|p=6}}</ref>.

Avec le progrès, le cheval devient presque exclusivement un partenaire de sport et de loisir, mutation qui correspond à un changement dans l'utilité sociale de cette espèce<ref name="Audiot86"/>. Ses effectifs diminuent dès lors régulièrement, tant pour le [[cheval de trait]] que pour le [[cheval de selle]], de moins en moins utilisés par l'armée, en particulier après la [[Première Guerre mondiale]]. Contrairement à l'idée répandue, la fin des chevaux utilitaires reste toutefois un phénomène très progressif, qui s'étale de la fin du {{s-|XIX|e}} aux [[années 1970]]. Le cheval agricole reste indispensable jusqu'aux années 1950, celui de transport des personnes et des marchandises est très employé jusqu'aux [[années 1930]]<ref name="jussiau347">{{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=347}}</ref>. Un seuil minimal est atteint en 1995 et on observe depuis une nette progression du nombre de chevaux en France, liée à de nouveaux usages<ref name=":0">{{Lien web|auteur1=Maie Gérardot|titre=Les chevaux et la Normandie, géographie d’une filière d’élevage|url=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/france-espaces-ruraux-periurbains/elevage-cheval-normandie|site=Géoconfluences|date=5 février 2020}}.</ref>.

{|cellpadding="3px" style="margin: 0 0 1em 1em;border:1px solid #999; font-size:95%; background-color: #FFFFFF"
! scope=col style="background-color:#D1D1ED text-align:center"|Types de chevaux
! scope=col style="background-color:#D1D1ED text-align:center"|Effectifs estimés en 1950<ref>E. Quittet, ''Races chevalines'', 1953, cité par {{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=353}}</ref>
|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Ardennais (cheval)|Ardennais]] et races dérivées type [[Auxois (cheval)|Auxois]] et [[trait du Nord]]
| align="right" | {{formatnum:500000}}
|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Percheron]] et races dérivées type [[trait du Maine]] et [[Augeron (cheval)|Augeron]]
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|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Breton (cheval)|Breton]]
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| [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]]
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| [[Anglo-normand (cheval)|Anglo-normand]] et autres demi-sangs
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|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Comtois (cheval)|Comtois]]
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| [[Poitevin mulassier]]
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|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Arabe (cheval)|Arabe]] et demi-sang arabe
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|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Pur-sang]]
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|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Trotteur français]]
| align="right" | {{formatnum:6000}}
|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Poney landais]]
| align="right" | 600
|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Mérens (cheval)|Ariégeois]]
| align="right" | 500
|-bgcolor="#EFEFEF"
| Produits de croisements et autres
| align="right" | {{formatnum:800000}}
|-bgcolor="#EFEFEF"
| Total
| align="right" | {{formatnum:2420000}}
|}

==== Nouvelles races de trait reconnues et fin du cheval carrossier ====
[[Fichier:Stieglitz-Snapshot2.jpg|thumb|Cheval de travail à Paris en 1911, photo d'[[Alfred Stieglitz]].]]
De nouvelles races de trait françaises destinées au travail agricole s'imposent sur un marché en pleine croissance<ref name="Secco53"/> : l'[[ardennais (cheval)|Ardennais]] (reconnu en 1908) et ses races dérivées l'[[Auxois (région)|Auxois]] (reconnu en 1913) et le [[Trait du Nord]] (reconnu en 1903), puis le [[Comtois (cheval)|Comtois]] (reconnu en 1919) et le [[Breton (cheval)|Breton]] (reconnu en 1909), ces deux derniers étant de petits chevaux rustiques et « pleins de jus », qui font le bonheur des exploitations agricoles de taille modeste<ref name="Mavré24">{{harvsp|Mavré|2004|p=24}}</ref>. La décennie 1900-1910 se révèle être la dernière de l'âge d'or des [[cheval carrossier|chevaux de traction]] pour le transport, leur nombre augmente alors de {{formatnum:500000}} têtes<ref name="Secco54"/>.

Un premier signe de déclin est la [[Moteur|motorisation]] de la [[compagnie générale des omnibus]] de Paris en 1913, qui envoie ses milliers de [[Percheron]]s à la boucherie et investit dans des machines. En cinquante ans, le cheptel des chevaux de traction français est quasiment réduit à néant<ref name="Secco54">{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=54}}</ref>. Les races de trait sont réorientées, pour celles qui ne l'étaient pas déjà, vers les travaux agricoles, où la motorisation se révèle beaucoup plus lente à arriver, et permet aux éleveurs de vivre une période relativement faste jusque dans les années 1950<ref name="Secco54"/>.

==== Fin des chevaux utilitaires ====
L'élevage pour le trait agricole commence lui-même à péricliter avant la [[Seconde Guerre mondiale]], l'animal perd toutes ses fonctions de travail historiques et le tracteur arrive.

===== Résistance des éleveurs français =====
Contrairement à ce que l'on croit bien souvent, les éleveurs de chevaux, parfois issus de véritables dynasties familiales, n'ont pas regardé leur marché disparaître sans rien faire. Ils se livrent à une intense [[propagande]], en particulier à destination de l'armée, afin qu'elle continue à leur acheter des chevaux, quand bien même cette unité militaire est devenue obsolète. Dans le même temps, les fabricants de véhicules à moteurs restent discrets sur leurs produits, en raison de difficultés à se procurer rapidement les matériaux de fabrication, et afin de répondre à la demande toujours croissante<ref name="Auto">Ladislas Mysyrowicz, ''Autopsie D’une Défaite'', collection Historica, L'AGE D'HOMME, 1973, {{ISBN|2825130117|9782825130117}}, {{p.|163}}</ref>. Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], le cheval (de selle en particulier) est très peu employé par les armées car il a prouvé ses limites face aux engins motorisés. Par contre, tous les stocks de carburants disponibles sont réquisitionnés, le [[cheval de trait]] reste indispensable au transport comme aux travaux des champs, il est très demandé jusqu'à la reddition des Allemands en [[1945]]<ref name="Mavré66">{{Harvsp|Mavré|2004|p=66}}</ref>.

===== Un déclin inexorable =====
La commercialisation à grande échelle du [[tracteur agricole|tracteur]] et de la [[moissonneuse-batteuse]] commence vers [[1945]], une jument ardennaise de bonne qualité est alors vendue {{unité|110000|[[Franc français|francs]]}} et un petit tracteur à [[pétrole]] {{unité|100000|francs}}. La très forte demande en tracteurs multiplie ce prix par dix en dix ans, mais l'enrichissement des [[agriculteur]]s durant les [[Trente Glorieuses]] leur permet de s'équiper massivement de machines<ref name="Métiers">Hubert Fontaine, « Des métiers disparus », dans Le Curieux vouzinois, {{numéro}}53, mars 2000</ref>{{,}}<ref name="Mavré34"/>. Le déclin de l'[[élevage équin|élevage]] est palpable dès le début des {{nobr|[[années 1950]]}} mais c'est surtout dans les [[années 1960]] que l'on assiste à un véritable effondrement des effectifs de chevaux de trait, sans qu'une entreprise de sauvegarde ne se mette en route<ref name="Mavré34">{{Harvsp|Mavré|2004|p=34}}</ref>{{,}}<ref name="Audiot86">{{harvsp|Audiot|1995|p=86}}</ref>. Entre 1965 et 1995, l'effectif des chevaux de France se réduit de 85 % au détriment des chevaux de trait surtout, mais dans le même temps, l'effectif des chevaux de sang augmente<ref>{{harvsp|Audiot|1995|p=84}}</ref>.

===== Fusion avec le Percheron =====
Dans les [[années 1930]], un classement savant avait établi que deux races de chevaux de trait français ayant leur propre [[Registre d'élevage|stud-book]], le [[Augeron (cheval)|trait Augeron]] et le [[trait du Maine]], sont des variétés du Percheron, et que le [[Nivernais (cheval)|Nivernais]], première race chevaline française à avoir eu son propre registre, est le fruit de croisements entre l'étalon Percheron et des juments locales de la Nièvre<ref name="Mavré26">{{harvsp|Mavré|2004|p=26}}</ref>. En [[1966]], plusieurs races de trait sont désignées comme des « sous-races » du Percheron et englobées dans son stud-book : le [[trait du Maine]], l'[[Augeron (cheval)|Augeron]], le [[Berrichon (cheval)|Berrichon]], le [[Bourbonnais (cheval)|Bourbonnais]], le [[Percheron|trait de la Loire]], le [[Percheron|trait de Saône-et-Loire]] et le [[Nivernais (cheval)|Nivernais]]<ref name="Audiot86"/>. Le but est d'uniformiser ces races, mais rien de tel ne se produit, des différences de modèles subsistent entre les chevaux, en raison surtout de l'absence d'échange entre les éleveurs de ces différentes régions<ref name="Leboucq17">{{harvsp|Leboucq|2002|p=17}}</ref>. Toutes ces anciennes races disparaissent sous leur nom propre dans les années qui suivent, sauf la nivernaise, historiquement de [[noir (cheval)|robe noire]], qui est toujours l'objet de revendications pour être séparée du Percheron, bien que rien ne la différencie plus d'un Percheron à robe noire élevé dans la Nièvre<ref name="Rapport1999">{{Lien web|titre=Chevaux de trait : le retour ?|date=25 août 1999<!-- |groupe=Fiche N°9 : Société Hippique Percheronne de France  ← paramètre inconnu -->|éditeur=Syndicat Hippique Percheron de la Nièvre|auteur=François Portet|url=http://hippotese.free.fr/lizet.sit/boufic09.htm}}</ref>. Elle est probablement condamnée à court terme<ref name="Leboucq17"/>.

==== Développement du sport équestre et création du Selle français ====
[[Fichier:Bosty olala 01.JPG|thumb|left|Le saut d'obstacle est l'une des disciplines sportives pour lesquelles les éleveurs français ont commencé à produire des chevaux adaptés.]]
La fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] entraîne aussi un changement majeur dans l'élevage du [[cheval de selle]]. La [[cavalerie]] et l'utilisation de la [[cavalerie légère]] et de la [[cavalerie de ligne]] ayant disparu, cet élevage s'oriente vers les [[Sport équestre|sports équestres]], grâce notamment à monsieur de Laurens de Saint-Martin, qui dirige le [[haras national de Saint-Lô]] en 1944 et développe le [[Selle français]]. Il forme aussi de jeunes fils d'éleveurs normands à l’équitation de haut niveau, alors que cette pratique était réservée aux classes sociales élevées. Ces cavaliers deviennent, pour certains, de grands champions du sport équestre<ref name="Henriques79"/>.

La France rejoint les nations du sport équestre (avec l'[[Allemagne]], le [[Royaume-Uni]] ou encore le [[Canada]]) également grâce à la qualité de certaines lignées de chevaux [[Anglo-normand (cheval)|Anglo-normands]]. Toutes les races régionales de « demi-sang » sont fusionnées en 1958 dans la race nationale [[Selle français]]. Cette fusion répond au besoin moderne de la création d'un cheval de sport dans une société qui se veut tournée vers le loisir et les disciplines sportives<ref name=ANSF>{{Lien web|url=http://www.sellefrancais.fr/le-selle-francais-presentation-2.html|titre=Le selle français|éditeur=ANSF|consulté le=10 janvier 2010|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>. Les premiers sujets sont peu homogènes<ref name="Bataille110"/> mais offrent une grande [[diversité génétique]], complétée par des croisements avec des chevaux [[Pur-sang]], [[Anglo-arabe]] et [[Trotteur français]]<ref name=ANSF/>. Les origines normandes sont cependant les plus représentées<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=France, Ministère de l'agriculture, Service de l'information et de la documentation générale|année=1966|titre=Revue française de l'agriculture, Numéro 14|éditeur=Ministère de l'Agriculture}}</ref>, les étalons [[Anglo-normand (cheval)|Anglo-normands]] ayant sailli sur l'ensemble du territoire français<ref name="Sevestrerosier">{{harvsp|Sevestre|Rosier|1994|p=125-126}}</ref>. La qualité de l'élevage français de sport rayonne grâce à des chevaux comme [[Le Tot de Sémilly]], [[Jappeloup de Luze]] (castré, il n'aura pas de carrière comme reproducteur), [[Baloubet du Rouet]] ou encore [[Quidam de Revel]].

==== Situation dans l'élevage de course ====
Dans les années 1950, La [[Société d'encouragement à l'élevage du cheval français]] favorise l'établissement de grands élevages de [[Pur-sang]]s pour les riches propriétaires, ce qui permet à la France d'atteindre le troisième rang des pays producteurs et le premier rang pour ce qui est de la qualité, exæquo avec les [[États-Unis]], dès les années 1970. Ce succès pousse les Américains à s'offrir les meilleurs chevaux de l'élevage français et, dans les années qui suivent, ces grands haras privés disparaissent, provoquant un déclin considérable<ref name="Sévestre366"/>. Une autre difficulté dès les [[années 1980]] concerne la fiscalité avantageuse mise en place par les [[Irlande (pays)|Irlandais]], entraînant une fuite des riches éleveurs de Pur-sang français vers ce pays<ref name="Avenircourses"/>.

En 1987, les Pur-sangs français sont au douzième ou au treizième rang mondial par le nombre, et ont beaucoup baissé en qualité. Les AQPS (courses d'obstacles) et les Trotteurs français (courses de trot) sont épargnés par ce phénomène car ils ne sont pas l'objet de négoces internationaux<ref name="Sévestre366">{{harvsp|Sevestre|Rosier|1994|p=366}}</ref>.

==== Reconversion des races de trait pour la viande ====
[[Fichier:Trait-Ossau.jpg|thumb|[[Élevage extensif]] d'un [[Ardennais (cheval)|cheval de trait Ardennais]] en région montagneuse.]]
Au début des [[années 1970]], les effectifs de chevaux de trait ont très fortement baissé en [[France]]<ref name="Mavré31">{{Harvsp|Mavré|2004|p=31}}</ref>. La [[boucherie]] devenant la seule alternative pour les éleveurs de chevaux de trait français, ceux-ci, plutôt que de se spécialiser dans la production de bêtes à viande, revendent massivement leurs animaux aux abattoirs et s'orientent vers un autre type d'élevage. La France devient {{citation|l'un des pays les plus hippophages du monde}} ({{unité|110290|[[Tonne équivalent-carcasse|T.E.C.]]}} de viande consommées en [[1964]]<ref name="viande">{{Lien web|url=http://www.fnc.fnsea.fr/sites/fnc/viande_de_cheval/les_indispensables/la_viande_chevaline_un_patrimoine_indispensable_et_juridiquement_encadre.pdf|titre=La Viande chevaline, un patrimoine indispensable et juridiquement encadré|auteur=FNSEA|lien auteur=Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles|date= |consulté le=25 août 2009|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>), en [[1967]], les droits de douane sont supprimés pour l'importation de chevaux de boucherie vivants depuis les [[Bloc de l'Est|pays de l'Est]], ce qui pousse encore davantage les éleveurs de trait français à abandonner leur production<ref name="Lizet287">{{harvsp|Lizet|1989|p=287}}</ref>.

Les neuf races de trait françaises sont menacés d'extinction<ref name="avenir">{{Lien web|format=pdf|auteur=Sylvie Brunel et Bénédicte Durand|url=http://bfcpc.info/cpc/file/cheval.pdf|titre=Le cheval, une énergie d'avenir ?|éditeur=Rapport d'une conférence du festival international de géographie à [[Saint-Dié-des-Vosges]]|date=2007|consulté le=1{{er}} février 2011}}.</ref> et les progrès induisent un changement de statut du cheval qui, d'animal de travail quotidien lié à l'économie, est devenu un compagnon de loisirs et de vie, provoquant le rejet progressif de l'[[hippophagie]]<ref name="Baratay129">{{harvsp|Baratay|2003|p=129}}</ref>.

À la même époque, [[Henri Blanc (équitation)|Henri Blanc]] est nommé à la direction des [[haras nationaux]] et organise la reconversion des neuf races de [[Cheval de trait|chevaux de trait]] en animaux de boucherie. Jusqu'en [[1982]], il freine les importations de [[Viande de cheval|viande]] et finance une recherche de l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] près de [[Clermont-Ferrand]] sur l'engraissement des poulains de trait. Il encourage les éleveurs français, qui ne parviennent plus à trouver d'acheteurs pour leurs animaux, à engraisser ceux-ci pour les revendre au poids aux [[abattoir]]s. L'hippophagie assure, paradoxalement, une partie de la sauvegarde des chevaux de trait en gardant leur capital génétique intact, mais aussi en transformant les animaux, autrefois taillés pour le travail, en {{Citation|bêtes à viande}}. Un arrêté du 24 août [[1976]], paru dans le [[journal officiel de la République française|journal officiel]], renomme toutes les races de {{Citation|chevaux de trait}} françaises en {{Citation|chevaux lourds}} et pousse les éleveurs à sélectionner des étalons reproducteurs les plus gros possibles. Les haras nationaux achètent et approuvent ce type d'étalon destiné être croisé à des juments lourdes et à donner naissance à des poulains qui s'engraissent rapidement. Ces derniers sont abattus avant {{nombre|18|mois}} pour produire de la [[viande de cheval|viande]]<ref name="Mavré31"/>. Entre le milieu du {{s|XX|e}} et les {{nobr|[[années 1980]]}}, le poids de ces chevaux augmente de {{unité|300|kg}} en moyenne, au détriment de leurs aptitudes physiques<ref name="Mavré150">{{Harvsp|Mavré|2004|p=150}}</ref>{{,}}<ref name="Secco54"/>.

Le marché de la [[viande de cheval]] ne suit pas, et les éleveurs français sont dépassés par les importations de chevaux à bas prix venus du [[Amérique|continent américain]] et des pays de l'Est<ref name="Mavré34"/>. Dans les années 1980, plusieurs études démographiques et génétiques réalisées par l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] dressent un constat inquiétant sur la situation de ces chevaux, victimes de [[consanguinité]], de [[dérive génétique]], et de la disparition des structures qui les produisent<ref name="Audiot87">{{harvsp|Audiot|1995|p=87}}</ref>. Les effectifs de la plupart des races de chevaux de trait continuent à baisser jusqu'en [[1994]]<ref name="Mavré34"/>.

==== Développement de l'équitation de loisir ====
{{article connexe|Équitation de loisir}}
[[Fichier:Quend 20 plage chevaux.jpg|thumb|left|Randonnée équestre à [[Quend]], dans la Somme.]]
Les premières randonnées équestres s'organisent dans les [[années 1950]] sous l'impulsion du Touring Club de France. Les activités de loisir se développent et mènent à la création de l'ANTE (association nationale pour le tourisme équestre et l’équitation de loisir) en [[1963]]<ref name="Sevestrerosier331">{{harvsp|Sevestre|Rosier|1994|p=331}}</ref>{{,}}<ref name="CNTE">{{Lien web|titre=Présentation du CNTE|url=http://www.ffe.com/tourisme/CNTE/Presentation|site=[[Fédération française d'équitation]]|consulté le=18 février 2012}}.</ref>. Avec le temps, la structure évolue, prenant le nom de DNTE en [[1987]] puis de CNTE en [[2000]], mais son rôle reste identique, à savoir le développement et la promotion des activités de tourisme liées au cheval<ref name="CNTE"/>. Depuis [[1961]], l'[[Equirando]] est l'une des grandes manifestations organisées par le CNTE et la [[Fédération française d'équitation|FFE]], rassemblant cavaliers et meneurs d’équitation de pleine nature<ref name="CNTE"/>.

La recherche d'une équitation de plaisir entraîne la multiplication des [[centre équestre|centres équestres]] et la diversification des activités. La population cavalière devient de plus en plus jeune et féminine. À la randonnée et à l'[[attelage (équitation)|attelage]] s'ajoutent des dizaines de pratiques<ref name="20e">{{Lien web|titre=Cheval et changement social aux 19-20èmes siècles : le {{s-|20}} est celui des cavaliers|url=http://www.cheval-attitude.com/articles/fiche/cheval-et-changement-social-aux-19-20emes-siecles-570/le-20eme-siecle-est-celui-des-cavaliers-571|site=Cheval attitude|année=2009|consulté le=9 mars 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref> qui demandent des chevaux à la morphologie et au caractère adaptés. De plus en plus de cavaliers acquièrent leur propre cheval, ce qui jusqu'au milieu du siècle était un privilège réservé à une minorité très fortunée. Selon [[Jean-Pierre Digard]], un profond décalage subsiste entre anciens et nouveaux cavaliers car l'élevage équin français, qui produit surtout des chevaux de course et de sport, n'est globalement pas adapté aux activités de loisir<ref group="Note">D'après [[Denis Bogros]], qui rejoint cet avis. Il révèle que plusieurs éleveurs auraient demandé l'autorisation de croiser des étalons Barbes pour donner des chevaux de loisir mieux adaptés.</ref>. Une autre conséquence de cette nouvelle culture, fondée sur la sensibilité envers le traitement des chevaux, entraîne la baisse de la fréquentation des [[hippodrome]]s et la non-médiatisation des sports équestres<ref>{{Lien web|titre=Cheval et changement social aux 19-20èmes siècles : mise en perspective historique|url=http://www.cheval-attitude.com/articles/fiche/cheval-et-changement-social-aux-19-20emes-siecles-570/mise-en-perspective-historique-572|site=Cheval attitude|consulté le=9 mars 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>.

===== Équitation sur poney =====
[[Fichier:Pfs pim pam dressage01.jpg|thumb|[[Poney français de selle]] sur une reprise de dressage.]]
{{Article détaillé|Équitation sur poney}}
Les races de poneys françaises ont connu un déclin plus précoce que les chevaux de selle et de trait, nombre d'entre elles ayant disparu au {{s|XIX|e}}. Quelques groupes semi-sauvages survivent en faible nombre, le dernier troupeau de poneys landais du littoral disparaît en 1960. De ces anciens poneys locaux jadis utilisés au travail, seules deux races originaires du sud-ouest perdurent, le [[Pottok]] et le [[poney landais|landais]]<ref name="Cmag2001">{{article|titre=Poneys français, un brassage perpétuel|auteur=Nathalie Calvo Platero|périodique=[[Cheval Magazine]]|mois=novembre|année=2001|numéro=360|pages=123-125}}</ref>.

L'[[équitation sur poney]] fait depuis longtemps partie de la culture anglo-saxonne, avec ses nombreuses races parfaitement adaptées à l'instruction des jeunes cavaliers, mais ce n'est pas le cas en France. Il faut attendre les [[années 1970]] pour voir les premières importations de poneys britanniques. L’intérêt des enfants pour l'équitation et l'évolution de l'enseignement équestre permettent, sur le modèle anglais, la création des [[Équitation sur poney|poney-clubs]]. En 1969, l'Association française du poney de croisement créé un stud-book dans le but d'obtenir une race française de poney de sport, en 1991 cette race est nommée le [[poney français de selle]]. Dès lors, la recherche de montures adaptées à l'équitation sur poney entraîne la reconnaissance des races britanniques ([[Shetland (cheval)|Shetland]], [[Dartmoor (cheval)|Dartmoor]], [[Welsh (cheval)|Welsh]]…), mais aussi l'inclusion de petits chevaux de selle rustiques tels que le [[Fjord (cheval)|Fjord]] et l'[[Islandais (cheval)|Islandais]] au groupe des poneys, même s'ils sont nommés des « chevaux » dans leurs pays d'origine<ref name="Bataille-po95">{{harvsp|Bataille|2006|p=95}}</ref>. Le [[Pottok]] basque, considéré comme un « produit de cueillette » jusqu'à la [[Seconde Guerre mondiale]], se perpétue grâce au terrain et sans besoin du marché de l'équitation sur poney<ref name="Audiot86"/>. Ce marché contribue toutefois au renouveau et à la sauvegarde de races très locales aux faibles effectifs, en particulier le Mérens et le Landais. En 2007, 68 % des cavaliers licenciés sont des mineurs et les poneys représentent la majorité de la cavalerie d'instruction des [[centre équestre|centres équestres]]<ref name="20e"/>.

===== Créations et sauvegardes des races françaises sport-loisir : Henson, Mérens et poney landais =====
[[Fichier:Merens.jpg|thumb|Jument et poulain de Mérens en Ariège.]]
[[Fichier:Polocrosse Marquenterre 192 9280.jpg|thumb|left|Le Henson (à gauche sur la photo) est un exemple réussi d'élevage local de cheval de loisir.]]
{{Article détaillé|Mérens (cheval){{!}}Cheval de Mérens|Henson (cheval){{!}}Henson|Poney landais}}
L'engouement pour les loisirs équestres entraîne la création d'un nouveau marché pour les races de chevaux de loisir. L'idée d'élever des chevaux pour le [[Randonnée équestre|tourisme équestre]] est à l’origine de la naissance du [[Henson (cheval)|Henson]], race française créée dans les années 1970, la plus récente de toutes les races chevalines françaises. Il est devenu l'un des emblèmes de la [[baie de Somme]], son poids économique reste modeste mais s'accroît d'année en année, avec l'essor du [[Écotourisme|tourisme vert]]. Il est considéré comme une réussite régionale inscrite « dans la nouvelle logique de pratique de l’[[équitation]] »<ref name="Chevalpicard4">{{Lien web|titre=Le cheval en Picardie|auteur=Observatoire économique régional de Picardie|site=cheval-picardie.com|url=http://www.haras-nationaux.fr/particuliers/sinformer/statistiques-et-economie/etudes-thematiques/les-observatoires-economiques-regionaux/document/telechargement/le-cheval-en-picardie-2008.html|date=2008|consulté le=9 janvier 2012|page=4}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Bénédicte|nom1=Durand|titre=Le henson, un cheval agent de développement local ?|périodique=Hommes et terres du Nord|numéro=2|éditeur=Université de Lille 1|lieu=Villeneuve d'Ascq|année=2004-2005|pages=57-68|issn=0018-439X|doi=10.3406/htn.2004.2872}}</ref>.

Au début des [[années 1970]], le cheval de Mérens, dont il ne reste plus qu'une quarantaine d'individus inscrits au ''[[Registre d'élevage|stud-book]]''<ref name="Bataille84">{{harvsp|Bataille|2008|p=84}}</ref>, est remis au goût du jour comme animal de loisir par [[Lucien Lafont de Sentenac]]. Les efforts des éleveurs s'orientent vers le {{Citation|phénomène poney}}, le cheval de Mérens est donc renommé {{Citation|poney}} pour des raisons commerciales et administratives<ref name="Ariège75"/>. Grâce à une bonne gestion de la communication en sa faveur, les effectifs de la race se reconstituent<ref name="Bataille84"/>. Entre [[1975]] et [[1985]], leur nombre est multiplié par deux, passant de {{formatnum:2000}} à {{nombre|4000|individus}}<ref name="Ariège75">{{Ouvrage|prénom1=Michel|nom1=Chevalier|titre=L'Ariège|éditeur=Ouest-France|année=1985|pages totales=210|passage=75|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=kywfAAAAMAAJ&q=cheval+M%C3%A9rens&dq=cheval+M%C3%A9rens&hl=fr&cd=10}}</ref>.

Le [[poney landais]], menacé d'extinction lors de sa reconnaissance en 1968, est également remis au goût du jour par le marché de l'[[équitation sur poney]] : le {{Dr}} Soulé estime à juste titre qu'il peut concurrencer les poneys britanniques sur ce segment<ref>Josette Yannick Leblond, ''Plan de sauvegarde du poney landais'', thèse pour le doctorat vétérinaire, École nationale vétérinaire d'Alfort, 2006, {{lire en ligne|url=http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=841}}, {{p.|22}}</ref>.

===== Impact sur les chevaux de trait =====
[[Fichier:Haras in Saint-Lô , Normandië, France.jpg|thumb|Percherons du haras national de Saint-Lô à l'attelage.]]
Le développement de l'équitation de loisir n'est pas sans conséquence sur les [[Cheval de trait|chevaux de trait]] : la perception de ces animaux comme compagnons de loisir et de sport entraîne une baisse de la consommation de [[viande de cheval|leur viande]]. En 1988, seules {{formatnum:32000}} juments lourdes sont mises à la reproduction chaque année<ref name="Audiot86"/>, c'est pourquoi les haras réorientent la sélection de ces races au début des [[années 1990]]<ref>{{harvsp|Collectif|2002|p=105}}</ref>.

Le 11 mars [[1994]], le [[Journal officiel de la République française|Journal officiel]] français publie un arrêté redonnant au {{Citation|cheval lourd}} son ancien nom de {{Citation|cheval de trait}}. La [[caudectomie]], pratique d'élevage traditionnelle consistant à écourter la queue des chevaux de trait, est abolie en [[1996]] par un autre arrêté, pour tous les chevaux de trait nés en France : très décriée au [[Royaume-Uni]] et en [[Allemagne]], cette pratique fermait ces deux marchés aux éleveurs français<ref name="lizet99149"/>. De plus, l'attelage de loisir se développe sous l'influence des Anglo-saxons, pour qui le dégoût unanime de l'[[hippophagie]] fait rejeter les chevaux français obèses aux queues écourtées<ref name="lizet99151">[[Bernadette Lizet]] dans {{harvsp|Ouédraogo|Le Neindre|1999|p=151}}</ref>. La condamnation politico-médiatique unanime de la caudectomie est vécue comme une mort culturelle et une offensive contre la tradition par certains éleveurs<ref name="lizet99149">[[Bernadette Lizet]] dans {{harvsp|Ouédraogo|Le Neindre|1999|p=149}}</ref>{{,}}<ref name="lizet99151"/>, en particulier en [[Bretagne]]<ref>[[Bernadette Lizet]] dans {{harvsp|Ouédraogo|Le Neindre|1999|p=150}}</ref>. Le cheval de trait perd un lien avec le monde paysan pour se rapprocher des chevaux vus par l'imaginaire citadin<ref name="lizet99151"/>.

Certaines lignées retrouvent une silhouette athlétique<ref name="Agri3">{{Harvsp|Mavré|2004|p=33}}</ref>, et des manifestations sportives destinées à sauvegarder le cheval de trait sont créées, telles que la [[route du Poisson (attelage)|route du Poisson]] et les parcours de maniabilité ou d'endurance<ref>{{harvsp|Collectif|2002|p=106}}</ref>{{,}}<ref name="lizet99152">[[Bernadette Lizet]] dans {{harvsp|Ouédraogo|Le Neindre|1999|p=152}}</ref>. Leur succès est dû à l'intérêt des Français pour sauvegarder un cheval du terroir, emblématique de leur région<ref name="lizet99155">[[Bernadette Lizet]] dans {{harvsp|Ouédraogo|Le Neindre|1999|p=155}}</ref>, comme à l'engouement pour les compétitions sportives où s'affrontent différents milieux sociaux<ref name="lizet99157">[[Bernadette Lizet]] dans {{harvsp|Ouédraogo|Le Neindre|1999|p=157}}</ref> dans une ambiance familiale<ref name="lizet99158">[[Bernadette Lizet]] dans {{harvsp|Ouédraogo|Le Neindre|1999|p=158}}</ref>.

==== Modernisation des haras nationaux ====
En 1995, un amendement est proposé à l'[[Assemblée nationale (France)|assemblée nationale]] pour supprimer les haras nationaux, considérés comme passéistes et coûteux. Si l'amendement est rejeté, il entraîne néanmoins une rupture dans leur rôle et leurs pratiques, lesquelles n'avaient plus évolué depuis plus d'un siècle<ref>[[Bernadette Lizet]] dans {{harvsp|Ouédraogo|Le Neindre|1999|p=147}}</ref>. Leur gestion de l'élevage français, qualifiée de « [[tutelle]] », se réduit pour laisser s'épanouir les initiatives privées. Cette transformation est officialisée en 1999, « établissements publics à caractère administratif », les haras sont désormais chargés de l'accompagnement et du développement des entreprises équines, de la sécurité sanitaire, de la gestion de l'identification et de l'amélioration génétique des chevaux, de l'expertise dans les collectivités territoriales et de la conservation des races. Ils s'investissent aussi dans la [[Recherche scientifique en France|recherche]] par le biais de publications et de formations<ref name="Lebrun16"/>.

Depuis 2010, les haras nationaux n'ont plus d'existence juridique propre, leur rôle est dévolu à l'[[institut français du cheval et de l'équitation]] qui {{citation|a pour missions de promouvoir l'élevage des équidés et les activités liées au cheval}}. La gestion de la [[reproduction du cheval|reproduction]] est transférée peu à peu vers le [[Groupement d'intérêt public|GIP]] « France Haras »<ref>{{Lien web|url=http://www.france-haras.fr/france-haras/|titre=Création du GIP France-Haras|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=29 février 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=A38A8C64853C4239D42C4016FBA20075.tpdjo15v_1?idArticle=LEGIARTI000021744331&cidTexte=LEGITEXT000006071367&dateTexte=20110718|titre=Code rural et de la pêche maritime, sous-section 2 : 'Institut français du cheval et de l'équitation|éditeur=Legifrance|consulté le=29 février 2012}}.</ref>.

==== Crise et difficultés ====
{{Voir autre projet|La TVA augmentée d'ici la fin de l'année dans la filière équestre française ?|projet=wikinews}}
Dans les années 1990 et les années 2000, l’élevage français est florissant grâce à une augmentation des pratiques d’équitation qui accroît la demande. Le marché se partagent entre les grands haras professionnels, les éleveurs agriculteurs et les éleveurs amateurs. Un pic dans les naissances de chevaux de sport est atteint en 2003<ref name="GPélevage"/>. Du 29 juillet 2003 au {{1er}} janvier 2012, la « nouvelle politique pour le cheval » permet aux éleveurs équins de bénéficier d'un taux de [[Taxe sur la valeur ajoutée en France|TVA]] réduit à 5,5 %<ref>{{Lien web|éditeur=[[Haras national du Pin]]|url=http://www.ghn.com.fr/downloads/dossierdepresse290703.pdf|titre=Une nouvelle politique pour le cheval|date=29 juillet 2003|consulté le=19 février 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>.

L'élevage français affronte cependant de nombreuses difficultés depuis les [[années 2010]]. Le taux de TVA réduit a été remis en cause par la [[commission européenne]], qui a demandé son retour au taux de TVA français normal<ref>{{Lien web|url=http://www.lafranceagricole.fr/actualite-agricole/chevaux-la-filiere-equine-se-mobilise-contre-le-passage-a-la-tva-de-5-5-a-19-6-video-48498.html|titre=La filière équine se mobilise contre le passage à la TVA de 5,5 à 19,6 %|date=5 octobre 2011|éditeur=La France agricole|auteur=S.B.|consulté le=19 février 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>. En 2012 les saillies et les ventes d'animaux restent à 5,5 % tout comme la filière d'élevage destiné à la consommation<ref>{{Lien web|url=http://www.pleinchamp.com/actualites-generales/actualites/filiere-cheval-et-tva-passage-du-taux-reduit-de-5-5-a-7-au-1er-janvier-2012|titre=Filière cheval et TVA : passage du taux réduit de 5,5 % à 7 % au 1er janvier 2012|éditeur=pleinchamp.com|date=10 janvier 2012|consulté le=3 mars 2012}}.</ref>, mais le taux plein est appliqué progressivement en 2013 et 2014. En [[février 2015]], une analyse de [[Grand Prix magazine]] fait état d'une baisse continue des nouvelles naissances de chevaux de sport, d'une {{citation|réduction drastique de la jumenterie}}, d'une {{citation|chute des prix des montures dites moyennes}} et d'une hausse des charges consécutive au désengagement définitif de l’État<ref name="GPélevage">{{article|lire en ligne=http://www.grandprix-replay.com/content/mais-o%C3%B9-va-donc-l%E2%80%99%C3%A9levage-fran%C3%A7ais|titre=Mais où va donc l'élevage français ?|mois=février|année=2015|périodique=[[Grand Prix magazine]]}}</ref>.

== Panorama de l'élevage français ==
[[Fichier:Anglo-Arabe-Elevage-de-Mels.jpg|thumb|Poulinière et poulain [[Anglo-arabe]] à l'élevage de Mels, [[Lamagdelaine]].]]
La France reste une terre d'élevage : en 2001, {{formatnum:57000}} poulains ont vu le jour sur le sol du pays<ref>{{harvsp|Carius|2005|p=99}}</ref>. Après une baisse constante entre 1992 et 2001, le nombre d'éleveurs a augmenté de 6 % entre 2002 et 2012, ils sont désormais environ {{formatnum:45000}}<ref name="Anefa">{{Lien web|url=http://anefa.org/system/files/ELEVAGE%20EQUIN.pdf|titre=Elevage équin : un secteur passion|éditeur=anefa.org|date=2012|consulté le=3 mars 2012}}.</ref>{{,}}<ref name="Lebrun11"/>. Cette progression est la conséquence de deux lois en 2004 et 2005, qui ont rattaché tous les élevages au domaine agricole<ref name="Lebrun11"/>.

Fin 2009, l'effectif total des chevaux est estimé entre {{formatnum:900000}} et {{formatnum:1000000}} de têtes, ce qui fait de la France le troisième pays d'élevage équin en Europe, après l'[[Angleterre]] et l'[[Allemagne]], et le quatrième exportateur mondial de chevaux.
La France se distingue de ses voisins européens par la grande diversité de sa production, principalement pour les [[Sport hippique|courses]] (50 % des emplois directs<ref name="Anefa"/>), le [[sport]], les [[loisir]]s ou la [[viande de cheval|viande]]<ref name="effectifs">{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/filiere-equine/entreprises-et-economie/ressources/les-effectifs-dequides-en-france.html|titre=Les effectifs d'équidés présents en France|date=janvier 2011|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=19 février 2012}}.</ref>{{,}}<ref name="Lebrun10">{{harvsp|Lebrun|2010|p=10}}</ref>.

D'importants changements se sont produits depuis la fin de la « tutelle des haras nationaux », les professionnels s’impliquent désormais davantage dans la gestion et la promotion de leur production. La [[mondialisation]] accélère ce changement, et la nécessité d’organisation et de structuration des éleveurs<ref name="Anefa"/>. La France est aussi au quatrième rang mondial en matière de recherche équine<ref>{{harvsp|Lebrun|2010|p=15}}</ref>. Le cheval est un animal particulièrement populaire, une enquête des Haras nationaux réalisée en 2006 montre qu'un tiers des Français désirent en posséder un, que 62 % souhaiteraient le retour de cet animal en ville, et que 29 % désireraient pratiquer l'[[équitation]]<ref>Isabelle Brisson, ''Langue de vipère et œil de biche: Les dessous scientifiques des métaphores animalières'', coll. Science qui rit, Eyrolles, 2011, {{ISBN|2212056613|9782212056617}}, {{p.|124-129}}</ref>.

=== Spécificités des régions ===
[[Fichier:Horses in camargue.JPG|thumb|En [[Camargue]], l'élevage s'effectue en [[manade]]s.]]
L'élevage est possible dans chacune des [[Région française|régions de France]], mais toutes n'offrent pas les mêmes conditions en matière de qualité d'[[herbe]], de [[climat]] et d'environnement humain et technique : chaque région, ou quasiment, a une production plus adaptée et un système de conduite d'élevage à appliquer<ref>{{harvsp|de Blomac|Haras nationaux, direction des connaissances|1997|p=4}}</ref>.
{{clr}}

[[Fichier:Carte des races de chevaux de trait françaises et des chevaux de territoire.svg|vignette|center|upright=3|Cartes des races de chevaux françaises de trait et de territoire.]]

==== Dynamisme ====
[[Fichier:Cheval Estive Ariège.jpg|thumb|Cheval à l'estive dans les [[Pyrénées]], région où se pratique l'élevage extensif.]]
L'essentiel de la production se concentre dans le Nord-ouest du pays<ref name="Anefa"/>, la [[Normandie]] est sans conteste la région la plus réputée<ref>Armand Frémont, ''L'Élevage en Normandie: étude géographique'', volume 11 de Publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Caen, Association des publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université, 1967, {{p.|102}}</ref>, en l'an 2000, 15 % des exploitations agricoles comptent des éleveurs de chevaux en [[Basse-Normandie]] et 10 % du cheptel total provient de cette région ({{formatnum:115000}} équidés en 2017<ref name=":0" />), loin devant la moyenne nationale, qui est de 8 % de chevaux parmi les exploitations<ref name="élevIDF"/>. Avec les [[Pays de la Loire]], la Basse-Normandie recèle de nombreux élevages de course et de sport qui représentent plus des trois quarts des effectifs de chevaux présents dans ces régions<ref name="effectifs"/>. La [[Bretagne]] est également une région dynamique<ref name="Anefa"/>. L'[[Île-de-France]] détient de nombreux chevaux en centres équestres, mais peu en élevage puisque 5 % des exploitations franciliennes en 2000 (essentiellement en [[Seine-et-Marne]] et dans les [[Yvelines]]) détiennent des chevaux. À l'absence de tradition d'élevage s'ajoute la rareté des [[prairie (agriculture)|prairie]]s disponibles<ref name="élevIDF">{{Article|url=http://driaf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_N58-2002-05RA2000_DRIAFIledeFrance08_cle44219b-1.pdf|périodique=Agreste Île-de-France|titre=L’élevage du cheval : une affaire de cœur|numéro=58|mois=mai|année=2002}}</ref> et leur recul face aux autres cultures<ref name=":0" />.

Bien qu'il soit moins concentré, l'élevage du cheval est aussi très présent dans les régions de moyenne montagne<ref>Jean-Gabriel Filliat, ''Élevage rationnel du cheval et entretien d'une zone de moyenne montagne délaissée par l'agriculture moderne'', thèse d'exercice sous la direction de Claude Jean-Blain, 1994, [s.n.], num de thèse 1994LYO1V024, Worldcat 490185124</ref>, notamment pour les chevaux de trait et les poneys rustiques. L'[[Auvergne]], [[Midi-Pyrénées]] et l'[[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]] sont les principales régions d'élevage de trait<ref>{{harvsp|Collectif|2011|p=6}}</ref>. La région [[Rhône-Alpes]] a également beaucoup d’élevages de tous types<ref name="effectifs"/>.

==== Régionalisme ====
[[Fichier:Logonna-Daoulas, postiers bretons.JPG|thumb|left|L'élevage des chevaux [[Breton (cheval)|Bretons]] (ici à [[Logonna-Daoulas]]) s'accompagne souvent d'un fort sentiment de régionalisme.]]
L'élevage de certaines races est indissociable du [[patrimoine culturel]] des régions françaises où elles sont présentes, à l'exemple du [[Camargue (cheval)|cheval de Camargue]], élevé traditionnellement de [[élevage extensif|façon extensive]] en [[manade]], c'est-à-dire en troupeaux libres avec des bovins dans des zones marécageuses. Le cheval Camargue est un très important symbole culturel au centre de [[mythe]]s, son mode d'élevage est proche d'une [[appellation d'origine contrôlée]]<ref>{{Chapitre|langue=fr|prénom1=Jocelyne|nom1=Bonnet|titre=Camargue, le cheval d'une région et ses mythes|auteur ouvrage=Société des études euro-asiatiques|titre ouvrage=Le cheval en Eurasie: pratiques quotidiennes et déploiements mythologiques|éditeur=L'Harmattan|lieu=Paris|année=1999|volume=8 de Eurasie |pages=47-63|isbn=9782738478450|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=mhbbAAAAMAAJ|commentaire=Issu d'une [http://alor.univ-montp3.fr/eurides/articles/camargue.pdf thèse d'ethnologie] publiée à l'[[Université Montpellier III]]}}</ref>.

Les [[Pyrénées-Atlantiques]] ont le plus grand nombre d'éleveurs de [[poney]]s en raison de la présence ancestrale des [[Pottok]]ak au [[Pays basque]]<ref name="Sud-ouest"/>, ces derniers ayant également inspiré des mythes. Le sentiment régionaliste se retrouve pour le [[Mérens (cheval)|Mérens]] pyrénéen<ref name="SHERPArace">{{Lien web|url=http://www.chevaldemerens.com/francais/merens/cheval-merens.htm|titre=Le Mérens|date=|site=chevaldemerens.com|éditeur=SHERPA|consulté le=7 décembre 2009|brisé le = 2024-02-16}}.</ref> et dans toute la Bretagne<ref>{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Collectif|titre=Chevaux et poneys|éditeur=Éditions Artemis|année=2002|pages totales=128|isbn=978-2-844160256|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=tR8khdK6WJcC|passage=213}}</ref>. Le [[Marquenterre]] s'est forgé une nouvelle identité par la présence des [[Henson (cheval)|Henson]]<ref name="Bataille68">{{harvsp|Bataille|2008|p=68}}</ref>, race récente qui possède déjà sa légende<ref name="Guide54">{{Ouvrage|prénom1=Jacques|nom1=Béal|titre=Guide de la baie de Somme à vélo|éditeur=Renaissance Du Livre|année=2006|pages totales=167|passage=54|isbn=9782874155901|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=N1mgItGnasAC&pg=PA54&dq=Cheval+Henson&hl=fr&cd=1#v=onepage&q=Cheval%20Henson&f=false}}</ref>.

=== Profil des éleveurs ===
Depuis la disparition des grands haras privés de propriétaires de Pur-sang, la grande majorité des éleveurs français (81 % en 2009<ref name="Anefa"/>) ne possèdent qu'une ou deux juments et les font se reproduire pour leur plaisir plutôt que pour vivre de cette activité, le nombre de petits élevages ayant augmenté entre 2000 et 2010. 10 % environ sont des éleveurs professionnels, qui étudient de près le marché et exercent un contrôle sur le prix de vente de leurs produits<ref name="Henriques73"/>{{,}}<ref name="sevestre371">{{harvsp|Sevestre|Rosier|1994|p=371}}</ref>. L'[[institut français du cheval et de l'équitation]] compte {{formatnum:42601}} élevages en 2010<ref name="chiffres2010"/>, qui vendent principalement des [[poulain]]s au [[sevrage (alimentation)|sevrage]] (six mois) et de jeunes chevaux de trois ans. Ils sont rarement spécialisés dans la naissance de chevaux et font cohabiter leurs équidés avec des [[Bos taurus|bovins]] et des [[Mouton|ovins]]. Bien qu'un [[brevet de technicien supérieur agricole]] existe pour la production du cheval, les jeunes éleveurs sortent rarement d'une école et sont généralement formés par leurs parents, eux-mêmes agriculteurs. Le profil des éleveurs tend toutefois à se diversifier<ref name="Henriques73">{{harvsp|Henriques Pereira|2002|p=73}}</ref>{{,}}<ref name="sevestre371"/>{{,}}<ref name="Anefa"/>.

Les éleveurs professionnels ont un statut d'[[agriculteur]], ils considèrent leur élevage comme une véritable entreprise qu'il faut rentabiliser. Ils valorisent leurs produits sur des manifestations, en les faisant entre autres monter par des [[cavalier professionnel|cavaliers professionnels]] de haut niveau<ref>{{harvsp|Henriques Pereira|2002|p=76}}</ref>. À l'inverse, les éleveurs amateurs sont plus difficiles à cerner, ce sont surtout des [[profession libérale|professions libérales]] qui possèdent un vaste terrain près de leur domicile, et qui peuvent payer une personne extérieure pour s'occuper de leurs chevaux<ref>{{harvsp|Henriques Pereira|2002|p=77}}</ref>. Le cas des [[haras nationaux]] est particulier, s'agissant d'un organisme public, leurs directeurs sont formés dans des écoles supérieures d'agronomie, comme l'[[École nationale d'ingénieurs des travaux agricoles|ENITA]]<ref name="Arné220"/>. Un décalage parfois profond existe entre le milieu des éleveurs, en particulier ceux de chevaux de trait destinés à la consommation, et le milieu cavalier, dont une grande partie tend à considérer le cheval comme un [[animal de compagnie]], ce qui entraîne des conflits fragilisant toute la filière<ref group="Note">Un exemple est le conflit qui oppose les associations de [[Droits des animaux|protection animale]] et les éleveurs de chevaux de boucherie autour de l'[[hippophagie]], dont les deux parties se présentent en défenseurs du cheval.</ref>{{,}}<ref name="Lebrun9">{{harvsp|Lebrun|2010|p=9}}</ref>.

=== Types d'élevages ===
[[Fichier:La Rhune.jpg|thumb|Élevage extensif de [[Pottok]]ak à [[La Rhune]].]]
L'élevage a principalement pour but les [[Sport hippique|courses hippiques]], le sport de haut niveau, les loisirs (et certaines disciplines orientées sport ou loisir<ref name="Arné20">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=20}}</ref>) ou la production de [[viande de cheval|viande]]. Il existe aussi des spécialisations pour le travail ([[débardage]], [[équithérapie]], [[équitation Camargue]], [[Équitation Western|Western]] ou [[doma vaquera]]), la production d'[[hormone]]s, de [[sérum]]s, de [[Vaccination|vaccins]] ou encore de [[lait de jument|lait]] (essentiellement chez les races [[Comtois (cheval)|Comtoise]], [[Auxois (cheval)|Auxoise]] et [[Haflinger]] dans ce dernier cas), mais leur implantation reste faible, même si certains secteurs comme le travail urbain et la thérapie se développent<ref name="Arné20"/>{{,}}<ref name="panorama3">{{harvsp|Collectif|2011|p=2-3}}</ref>. Le secteur du [[spectacle équestre]], s'il représente un faible débouché pour les éleveurs, voit la France s'illustrer de manière internationale à travers le [[Cadre noir]], la troupe de [[Bartabas]], celle de [[Mario Luraschi]], le cirque ou encore le [[musée vivant du cheval]]<ref name="Lebrun14"/>.

L'élevage des chevaux de course et de sport du type [[Pur-sang]], [[Trotteur français|Trotteur]] ou [[Selle français]] n'est pas adapté aux environnements de moyenne montagne ni aux terrains difficiles ou isolés, en raison notamment de la fragilité de ces animaux. Les élevage de chevaux de loisir, d'endurance, d'attelage, de [[poney]]s et de trait peuvent s'établir dans une plus grande variété de lieux<ref name="Arné19">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=19}}</ref>, les poneys sont particulièrement rustiques<ref name="Arné29"/>. Un cheval élevé dans un but particulier peut être réorienté au cours de sa carrière, le cas est notamment fréquent dans le domaine des courses<ref name="panorama3"/>.

==== Élevage de course ====
[[Fichier:OurasiCassiusClay.jpg|thumb|left|[[Ourasi]], le plus fameux des [[Trotteur français|Trotteurs français]], est issu d'un élevage de l'[[Eure (département)|Eure]].]]
L'élevage de course concerne essentiellement le [[Pur-sang]] pour les courses de galop, le [[Trotteur français]] pour les courses de trot, et les [[Autre que pur-sang|AQPS]] pour les courses d'obstacles. L'[[Arabe (cheval)|Arabe]] et l'[[Anglo-arabe]] peuvent être concernés, mais plus rarement<ref name="Arné20"/>{{,}}<ref name="gestion"/>. Dans ce domaine, la formation est assurée principalement par l'AFASEC (Association de formation et d'action sociale des écuries de course)<ref name="Arné220"/>. Le Trotteur français étant beaucoup produit dans le pays, des primes sont versées en cas de retrait de chevaux de la filière d'élevage<ref name="Carius 103"/>.

Les Pur-sang forment la première race importée, en particulier depuis l'[[Irlande (pays)|Irlande]], l'[[Angleterre]] et l'[[Allemagne]]<ref name="chevauxétrangers">{{Article|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/races-dequides/les-races-dequides-en-france/les-chevaux-etrangers-en-france.html|titre=Les chevaux étrangers en France|auteur=J. Schneider|périodique=Equ'Idée|numéro=71|mois=Été|année=2010|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]}}</ref>. L'implantation de ce type d'élevage représente un investissement coûteux, en particulier pour l'achat d'[[étalon (cheval)|étalons]] reproducteurs Pur-sang et Trotteur français de qualité<ref name="Arné26"/>. Le Pur-sang, de par sa relative fragilité, demande une bonne qualité de pâture<ref name="Arné29"/>. Ces chevaux quittent généralement l'élevage à dix-huit mois pour être mis à l'entraînement<ref name="panorama3"/>. L'éleveur peut être conduit à les réformer s'ils ne se révèlent pas ou plus adaptés aux courses. Dans le cas des juments et des étalons dotés d'un bon palmarès, ils deviennent respectivement des [[poulinière]]s, et des reproducteurs, et réintègrent donc l'élevage. Les autres sont revendus pour le sport, les loisirs, ou l'instruction en [[centre équestre]]. Ceux qui ne s'adaptent pas à ces nouvelles activités ou qui ne trouvent pas preneur sont, en dernier recours, envoyés à l'[[abattoir]], en particulier les chevaux âgés, plus limités en activités<ref name="Arné43">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=43}}</ref>.

L'élevage de course est bien implanté en [[Basse-Normandie]] grâce à un pôle de compétitivité, mais aussi autour de [[Chantilly]]<ref name="Lebrun12"/>. Certains éleveurs français sont considérés comme des maîtres, en particulier [[Jean-Pierre Dubois (hippisme)|Jean-Pierre Dubois]] par son rôle de pionnier dans l'élevage des Trotteurs et les croisements franco-américains, et [[Pierre Levesque]]<ref>{{Lien web|url=http://www.cheval-francais.eu/fr/le-trot-de-a-a-z/le-trotteur-francais/elevage-du-trotteur-francais.html|titre=Elevage du trotteur français|éditeur=cheval-francais.eu|consulté le=4 mars 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>. L'élevage du Pur-sang est marqué par des personnalités comme [[Daniel Wildenstein]] et des lieux tels que le [[haras de Méautry]] ou les ''[[Karim Aga Khan IV|Aga Khan Studs]]'' en Normandie, mais a fortement décliné depuis les années 1980.

==== Élevage de sport ====
[[Fichier:SF pouliniere gestation.JPG|thumb|Le [[Selle français]] (ici, une [[poulinière]] gestante dans la Creuse) est la principale race élevée en France pour le sport.]]
[[Fichier:Henridelage02.jpg|thumb|left|[[Henry Delage]], l'éleveur du célèbre [[Jappeloup de Luze]], au [[jumping international de Blaye]].]]
Deux races sont principalement élevées pour le sport de haut niveau dans les trois disciplines olympiques ([[saut d'obstacles]], [[concours complet d'équitation|complet]] ou [[dressage (équitation)|dressage]]), le [[Selle français]] surtout pour le [[saut d'obstacles]], et l'[[Anglo-arabe]] pour le [[concours complet d'équitation]] en particulier. Il est également possible d'élever des poneys de sport pour ces trois disciplines. Certains sports équestres, comme le [[polo]], le [[Techniques de randonnée équestre de compétition|TREC]], l'[[attelage (équitation)|attelage]], l'[[endurance (équitation)|endurance]] et la [[voltige en cercle|voltige]], peuvent également se pratiquer comme des loisirs<ref name="Arné20"/>{{,}}<ref name="Pereira65"/>{{,}}<ref name="Arné19"/>.

Les chevaux de sport équestre doivent être inscrits à un [[Registre d'élevage|stud-book]] de race pour concourir<ref name="Arné20"/>. Leur élevage passe souvent par une valorisation, afin de faire grimper leur prix de vente entre le [[débourrage]] vers trois ans, et une revente à l'âge de six ans, mais aussi pour les développer physiquement. Les « éleveurs-cavaliers », principalement des normands qui ont l'élevage équin pour principale activité, montent eux-mêmes les chevaux qu'ils estiment prometteurs sur des compétitions réservées aux jeunes animaux, en cycle classique ou en cycle libre<ref>{{harvsp|Henriques Pereira|2002|p=78}}</ref>. Au sud de la [[Loire (fleuve)|Loire]], les éleveurs confient plus généralement leur animal à un [[cavalier professionnel]]. Le prix de revente peut ainsi quadrupler en quatre ans<ref name="Henriques79">{{harvsp|Henriques Pereira|2002|p=79}}</ref>, et atteindre « plusieurs millions de [[Franc français|francs]] » pour les chevaux exceptionnels. Les éleveurs professionnels revendent les chevaux qu'ils estiment peu prometteurs ou mal conformés au sevrage à six mois, ou à trois ans lorsqu'ils ont acquis leur taille adulte<ref name="Henriques80"/>.

Le Selle français n'est pas une race rustique, l'Anglo-arabe est plus résistant<ref name="Arné29"/>. Son élevage est surtout présent dans le Sud-Ouest car l'administration des haras nationaux a encouragé le développement de l'Anglo-arabe autour de [[Tarbes]]<ref name="Sud-ouest">Hervé Ménager, « Les deux faces de l'équitation moderne dans le Sud-Ouest » dans ''Territoires et pratiques sportives'', volume 13 de Sud-Ouest Européen, Presses Univ. du Mirail, 2002, {{ISBN|2858166706|9782858166701}}, {{p.|61-67}} {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=jCJ3VdR5C8wC}}</ref>.

La région de [[Saint-Lô]] est l'un des grands centres d'élevage du cheval de sport, avec {{formatnum:1300}} éleveurs recensés au début des [[années 2000]], et bien que la plupart d'entre eux s'occupent surtout de [[lait de vache|vaches laitières]], cette activité annexe est devenue lucrative<ref name="Henriques80">{{harvsp|Henriques Pereira|2002|p=80}}</ref>.

==== Élevage de loisir ====
{{article connexe|Cheval de loisir}}
[[Fichier:PurSangArabeViceChampion2-3ans.JPG|thumb|left|L'élevage du cheval Arabe (ici, le vice champion de la catégorie 2-{{nombre|3|ans}} à la Fête du Cheval, du poney et de l'Âne à [[Rennes]] en 2008) est bien implanté en France, en particulier pour les loisirs.]]
[[Fichier:Attelage poneys landais SDA2010.JPG|thumb|Le [[poney landais]], ici au [[Salon international de l'agriculture]] 2010, est un bon animal de loisir, adapté à l'attelage.]]
La notion de « [[cheval de loisir]] » est floue, pouvant désigner beaucoup de races. Tout élevage visant à faire naître des animaux destinés à la [[randonnée équestre|randonnée]] et au tourisme est « de loisir ». Le marché du cheval d'extérieur connaît un fort développement à la suite de l'arrivée de nouveaux cavaliers à la recherche de montures calmes et dociles<ref name="panorama3"/>, et en raison de l'explosion des demandes de vacances et de loisirs authentiques, proches de la [[nature]] : la France est, depuis de nombreuses années, la première destination touristique européenne des cavaliers randonneurs<ref name="Lebrun14">{{harvsp|Lebrun|2010|p=14}}</ref>.

Les chevaux de loisir sont moins chers à l'achat que ceux de sport et de course, même si d'importantes variations de prix s'observent pour les animaux de modèle exceptionnel ou d'origines prestigieuses<ref name="Arné26">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=26}}</ref>. Généralement sélectionnés sur leur caractère, leur modèle et leur tempérament, ils doivent permettre à un cavalier, même peu expérimenté, de les monter aisément à l'extérieur<ref name="Henriques64">{{harvsp|Henriques Pereira|2002|p=64}}</ref>{{,}}<ref name="gestion"/>. Les qualités primordiales sont la sociabilité envers les autres équidés, un caractère facile et franc, une tolérance aux erreurs des débutants, l'équilibre psychologique, de bonnes capacités de portage, des [[Allure (équitation)|allures]] régulières, la facilité de contrôle de la part du cavalier, et une certaine rusticité leur permettant de vivre à l'extérieur. Des critères plus subjectifs, tels qu'un modèle harmonieux, peuvent être pris en compte, le but étant d'« évoquer du rêve »<ref name="Pereira65">{{harvsp|Henriques Pereira|2002|p=65}}</ref>. Ils sont généralement vendus à l'âge de trois ans, soit au [[débourrage]]<ref name="panorama3"/>.

Le [[Camargue (cheval)|Camargue]], le [[Mérens (cheval)|Mérens]], le [[Henson (cheval)|Henson]], le [[Barbe (cheval)|Barbe]] et le [[Lusitanien (cheval)|Lusitanien]] sont bien adaptés<ref name="Henriques64"/>{{,}}<ref name="gestion"/>, tout comme les chevaux américains du type [[Quarter horse]] et [[Paint horse]], reconnus et élevés en France où ils forment les deux principales races étrangères immatriculées, et qui possèdent également des dispositions pour l'[[équitation Western]] de loisir ou de compétition<ref name="gestion"/>{{,}}<ref name="chevauxétrangers"/>. Les chevaux ibériques, [[Pure race espagnole]] et [[lusitanien (cheval)|Lusitanien]], représentent 8 % des importations vers la France en 2010 et sont les deuxièmes races étrangères élevées dans le pays<ref name="chevauxétrangers"/>, ils peuvent aussi concourir en [[dressage (équitation)|dressage]]. Le [[Arabe (cheval)|cheval Arabe]] est surtout élevé pour l'[[endurance (équitation)|endurance]], discipline équestre dont la pratique est bien ancrée sur le territoire français<ref name="Arné20"/>, et pour des shows de beauté, il est recherché par des cavaliers de loisir comme [[cheval de selle]] élégant. C'est, contrairement à une opinion populaire répandue, une race relativement rustique<ref name="Arné29">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=29}}</ref>, qui peut supporter de grandes variations climatiques, mais son caractère fort et son influx nerveux n'en font pas un cheval adapté aux novices. Le [[poney français de selle]], issu de nombreux croisements, est la première race de poney présente dans le pays. Comme les races anglo-saxonnes, il est élevé indifféremment pour les loisirs ou la compétition sportive. Les [[Pottok]]ak et [[poney landais|Landais]] sont plus orientés loisir et [[attelage (équitation)|attelage]], tout comme le [[Fjord (cheval)|Fjord]] et le [[Haflinger]]<ref name="gestion"/>. Le [[Connemara (cheval)|Connemara]], le [[Shetland (cheval)|Shetland]] et le Haflinger sont les races de poney étrangères les plus présentes<ref name="chevauxétrangers"/>.

==== Élevage hippophagique ====
{{Article détaillé|Hippophagie|cheval lourd}}
[[Fichier:Un Comtois.jpg|thumb|left|Le [[Comtois (cheval)|Comtois]] fait partie des races de chevaux de trait françaises les plus appréciées pour la production de viande.|alt=Cheval lourd et gras de couleur fauve, à la crinière et à la queue plus claires, en train de brouter.]]
[[Fichier:Chevaline Pezenas.jpg|thumb|Boucherie chevaline à [[Pézenas]], dans le [[Languedoc]].|alt=devanture d'un magasin dont l'enseigne indique "chevaline".]]
L'élevage de [[Cheval de trait|chevaux de trait]] a principalement pour but de produire de la viande, on parle alors de [[cheval lourd]]. Inversement, les [[cheval de selle|chevaux de selle]] ne sont, en principe, pas élevés pour cela, même s'ils peuvent être envoyés à l'abattoir pour [[réforme du cheval|réforme]]. La filière bouchère offre une « porte de sortie » aux éleveurs pour les chevaux qui ne trouvent pas preneur ailleurs<ref name="Lebrun13">{{harvsp|Lebrun|2010|p=13}}.</ref>.

En 2006, 98 % des chevaux de trait sont destinés à l'[[abattoir]] ou à la reproduction pour la viande<ref name="Clé2006"/>. Les trois quarts des poulains de trait qui naissent sont abattus avant dix-huit mois<ref name="panorama5">{{harvsp|Collectif|2011|p=5}}</ref>. La grande majorité fournissent le marché italien<ref name="vcfr"/>{{,}}<ref name="panorama3"/>. Les [[haras nationaux]] soutiennent cet élevage<ref>Déclaration des Haras nationaux en février 2006, consultable sur {{Lien web|url=http://www.viande-chevaline.fr|titre=rubrique Foire Aux Questions|site=viande-chevaline.fr|consulté le=29 février 2012}}.</ref>, les races les plus appréciées sont le [[Comtois (cheval)|Comtois]] et le [[Breton (cheval)|Breton]], particulièrement rustiques et adaptées à la moyenne montagne<ref name="Dal'Secco19">{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=19}}</ref>.

La sauvegarde des races de [[cheval de trait|trait]] françaises est invoquée par les professionnels de la filière viande pour justifier cet élevage controversé. Il permet de valoriser les [[Prairie (agriculture)|pâturages]] des zones difficiles avec des [[Bos taurus|bovins]] et des [[Élevage ovin|ovins]]<ref>{{Article|langue=fr|nom1=Martin-Rosset W. et al.|titre=Exploitation du pâturage par le cheval en croissance ou à l’engrais|périodique=Le Cheval|année=1981|pages=|consulté le=26 août 2009}}.</ref>. Toujours d'après eux, cette activité est indispensable pour garder un cheptel non [[consanguinité|consanguin]], autrement les chevaux de trait seraient menacés d'extinction, faute d'utilité économique<ref name="viande"/>{{,}}<ref name="Sacco66"/>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Saint_Pol_sur_Ternoise/actualite/Saint_Pol_sur_Ternoise/2010/09/05/article_sauver-la-race-pouline-en-la-consommant.shtml|titre=Sauver la race pouline en la consommant, le cheval de bataille de Philippe Blondel|éditeur=[[La Voix du Nord]]|date=5 septembre 2010|consulté le=21 février 2011}}.</ref>. La position est plus contrastée chez les chercheurs. L'ethnologue [[Jean-Pierre Digard]] a affirmé en 1993 que les [[cheval de trait|races de trait]] sont condamnées à disparaître si les Français cessent de manger du cheval<ref name="Digard1993">{{Chapitre|nom1=Digard|prénom1=Jean-Pierre|lien auteur1=Jean-Pierre Digard|titre=Cheval, mon amour|auteur ouvrage=Christian Bromberger|titre ouvrage=Des sports|volume=25 de Terrain|lieu=Paris|éditeur=Éditions MSH|année=1993|isbn=9782110889287|passage=59-60}}</ref>, mais a changé d'avis en 1999<ref>{{Ouvrage|nom1=Digard|prénom1=Jean-Pierre|lien auteur1=Jean-Pierre Digard|titre=Les Français et leurs animaux|lieu=Paris|éditeur=Fayard|année=1999|pages totales=281|passage=70}} [http://lhomme.revues.org/index5903.html#bodyftn7 Voir le résumé de l'ouvrage effectué par Bernadette Lizet dans la revue ''l'Homme''].</ref>. Pour Marcel Mavré, en 2005, {{citation|le [[cheval lourd]] de {{unité|1200|kg}} est moins prisé}}<ref name="Mavré211">{{harvsp|Mavré|2004|p=211}}</ref>. [[Bernadette Lizet]] en conclut que {{citation|derrière l'écran du [[développement durable]] et d'une valorisation d'un patrimoine de races régionales, de paysages et de métiers ruraux, la réalité de l'hippophagie [française] est celle d'une filière profondément [[mondialisation|mondialisée]]}}<ref name="Lizet2010">{{harvsp|Lizet|2010|p=intro}}.</ref>.

L'hippophagie a baissé de 60 % entre [[1980]] et [[2001]] chez les consommateurs français<ref name="Onevoicehear">{{Lien web|url=http://www.onevoice-ear.org/campagnes/chevaux/viande.html|titre=On achève bien les chevaux|date=|site=One Voice|consulté le=13 janvier 2010}}.</ref>, marginalisée<ref name="Billon789">{{Chapitre|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Billon|auteur ouvrage=Henri Dupin|titre=La viande de cheval|titre ouvrage=Alimentation et nutrition humaines|éditeur=Esf Editeur|année=1992|passage=789-796|isbn=9782710108924|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=-MalcwbZlN4C&pg=PA789}}</ref>, elle a fortement décliné<ref name="Simoons193">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Frédéric J.|nom1=Simoons|titre=Eat not this Flesh, Food Avoidances from Prehistory to Present|éditeur=University of Wisconsin Press|année=1994|pages totales=550|isbn=9780299142544|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JwGZTQunH00C|passage=193}}</ref>. 60 % des ménages refusent la [[viande de cheval]] en 2006<ref name="Sacco66">{{harvsp|Dal'Secco|2006|p=66}}</ref>. Certaines études avancent que cette pratique alimentaire pourrait être condamnée à disparaître dans les prochaines années<ref name="Jussiau91">{{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=91}}</ref>. La filière française est mise en difficulté par le changement de statut du cheval, devenu proche d'un animal de compagnie, et par la réglementation stricte concernant sécurité des aliments et [[bien-être du cheval|bien-être animal]]<ref name="Lizet2010"/>. La [[balance commerciale]] est déficitaire de {{unité|53.5|millions}} d’euros en 2005, car la viande consommée en France est surtout importée de [[Pologne]] et du [[Canada]]<ref name="Clé2006">{{Lien web|url=http://www.fnc.fnsea.fr/sites/fnc/viande_de_cheval/points_marches/equin_2006_document_final_valide.pdf|titre=Production viande chevaline 2006 : chiffres clés|éditeur=[[Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles|FNSEA]]|consulté le=22 février 2011|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>. La reconversion des chevaux de trait en animaux à viande est donc un échec<ref name="Jussiau83">{{harvsp|Jussiau|Montméas|Parot|1999|p=90}}.</ref>{{,}}<ref name="avenir"/>. Deux créations d'[[appellation d'origine contrôlée]]s sur la viande de poulain d'origine française, « Poulains du Nord » et « Poulain laiton comtois », sont des échecs commerciaux<ref name="vcfr">{{Lien web|url=http://www.interbev.fr/fileadmin/docs/vc-5-la-viande-chevaline-en-france.pdf|titre=La viande chevaline en France|éditeur=Interbev équins|site=interbev.com|consulté le=1{{er}} janvier 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>.

=== Répartition des effectifs par race et type d'élevage ===
[[Fichier:Racing horse with mantle DSC03719.JPG|thumb|Le [[Trotteur français]] est la race la plus présente, en particulier en [[Basse-Normandie]].]]
[[Fichier:Elevage-shagya-1.JPG|thumb|Les races étrangères (ici, des [[Shagya]]s) sont de plus en plus présentes dans les élevages français.]]
{{formatnum:460000}} des {{formatnum:900000}} équidés français comptabilisés en 2008 sont stationnés dans des élevages, ce qui s'explique facilement par la présence de juments [[poulinière]]s, de jeunes chevaux jusqu'à trois ans et d'étalons reproducteurs. {{formatnum:220000}} chevaux et {{formatnum:50000}} poneys sont destinés au sport ou aux loisirs, qui représentent le principal débouché de l'élevage français. {{formatnum:80000}} chevaux de course sont dans des élevages de races [[Trotteur français]], [[Pur-sang]], [[Autre que pur-sang|AQPS]] ou [[Arabe (cheval)|Arabe]]. Les chevaux de trait sont plus de {{formatnum:70000}} en élevage. Sur {{formatnum:175000}} chevaux de course, plus de {{formatnum:60000}} sont réorientés vers le sport, les loisirs ou l'instruction, en étant rachetés par des [[centre équestre|centres équestres]] et surtout par des particuliers<ref name="effectifs"/>. Il y a 82 % de chevaux de selle, et 18 % de trait<ref name="Lebrun11">{{harvsp|Lebrun|2010|p=11}}</ref>.

Les élevages de Pur-sangs et Trotteurs français sont, en 2010, presque aussi nombreux ({{formatnum:12197}}) que ceux des chevaux de selle d'origine française ({{formatnum:12408}}). {{formatnum:1336}} élevages de chevaux de selle étrangers, {{formatnum:2881}} de poneys et {{formatnum:8272}} de chevaux de trait sont comptabilisés la même année; {{formatnum:9016}} élevages ont des équidés n'appartenant pas à une race reconnue. Le [[Trotteur français]] est la race la plus présente<ref name="chiffres2010"/> et une forte hausse des élevages de chevaux d'origine étrangère s'observe depuis le début du {{s|XXI|e}}<ref name="chevauxétrangers"/>.

{|cellpadding="3px" style="margin: 0 0 1em 1em;border:1px solid #999; font-size:95%; background-color: #FFFFFF"
! scope=col style="background-color:#D1D1ED text-align:center"|Race
! scope=col style="background-color:#D1D1ED text-align:center"|Nombre d'élevages en 2010, en France<ref name="chiffres2010"/>.
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| [[Trotteur français]]
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| [[Selle français]]
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| [[Comtois (cheval)|Comtois]]
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| {{formatnum:2848}}
|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Arabe (cheval)|Arabe]]
| {{formatnum:1404}}
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| Demi-sang arabe
| {{formatnum:1315}}
|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Poney français de selle]]
| {{formatnum:1178}}
|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Autre que pur-sang|AQPS]]
| {{formatnum:1053}}
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| [[Percheron]]
| 928
|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Anglo-arabe]]
| 914
|-bgcolor="#EFEFEF"
| [[Connemara (cheval)|Connemara]]
| 558
|}

L'effectif des poneys a connu une progression jusqu'au début des années 1990 et a baissé jusqu'aux années 2000 pour se stabiliser depuis, celui des chevaux de trait est également en baisse régulière depuis de nombreuses années. Les chevaux de sang sont relativement stables<ref name="chiffres2010">{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/uploads/tx_dlcubeargus/CHIFFRES_GLOBAUX_ELEVAGE_01.pdf|titre=Chiffres globaux d'élevage 2010|éditeur=Les haras nationaux|date=11 avril 2011|consulté le=20 février 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>.

=== Avenir ===
[[Fichier:Cluny (Saône-et-Loire, Fr) ramassage déchets par cheval.JPG|thumb|Le [[cheval territorial]], dont l'utilisation se développe petit à petit, est un animal d'avenir pour l'élevage français. Ici, un [[Auxois (cheval)|Auxois]] à Cluny.]]
La tendance de la filière d'élevage équin français est la diversification des utilisations du cheval, dans le cadre du [[développement durable]]. Le secteur a progressé (au moins jusqu'en 2010) et généré des emplois, particulièrement en zone rurale<ref>{{harvsp|Lebrun|2010|p=8}}</ref>. Les perspectives d'avenir sont pessimistes. La crise financière entraîne une réduction des subventions accordées par l’État, en particulier pour la filière du [[sport équestre]], ce qui fait craindre à terme une diminution du nombre d'éleveurs et de la qualité des animaux<ref>{{Lien web|url=http://www.cavadeos.com/elevage/Organisations-Officielles/Mort-programmee-de-l-elevage-du-cheval-de-sport-en-France-et-de-son-pole-d-excellence-de-production-le-Selle-Francais|titre=Mort programmée de l’élevage du cheval de sport en France et de son pôle d’excellence de production « le Selle Français|jour=14|mois=janvier|année=2011|nom1=[[Association nationale du selle français]]|éditeur=Cavadeos.com|consulté le=7 mars 2012}}.</ref>. En 2011, les subventions accordées aux éleveurs ont baissé de 19,8 %, la filière du sport étant la plus touchée : l'[[association nationale du selle français]] n'est désormais plus soutenue par l’État<ref>Dominique-Laurence Repessé, ''La restriction des aides à la filière équine'', Cheval Savoir {{n°|16}}, décembre 2010</ref>. L'élevage du [[Pur-sang]] souffre d'un déficit de communication et d'une mauvaise image, alors que les [[sport hippique|courses]] sont bien couvertes par les [[média]]s. Elles voient rarement triompher des chevaux nés et entraînés en France sur les épreuves les plus prestigieuses<ref name="Avenircourses">{{Article|auteur=Thierry de la Héronnière et Éric Puérari|titre=L'avenir de l'élevage français|périodique=Jour de galop|jour=24|mois=août|année=2010}}.</ref>.
Les éleveurs de trait, qui produisent majoritairement de la [[viande de cheval|viande]], demandent leur rattachement à la [[politique agricole commune]] car ils peinent à maintenir leur activité<ref>{{Lien web|url=http://www.senat.fr/questions/base/2009/qSEQ09020464S.html|titre=Avenir de l'élevage des chevaux de trait, 13ème législature : Question orale sans débat n° 0464S de M. Jean-Luc Fichet (Finistère - SOC) publiée dans le JO Sénat du 26/02/2009 - page 467|éditeur=Senat.fr|consulté le=7 mars 2012}}.</ref>.

À plus long terme et pour [[Jean-Pierre Digard]], les Français du {{s|XXI|e}} utiliseront de moins en moins le cheval, et se dirigeront vers un idéal de « cheval-potager » gardé au fond d'un [[Prairie (agriculture)|pré]], en raison de la sensibilité envers le traitement de ces animaux. La féminisation de l'équitation est invoquée comme une cause<ref name="Maj"/>. Il y voit un risque de déclin et un prochain statut d’[[animal de compagnie]] qui limitera les possibles utilisations, et donc les raisons d'élever des chevaux<ref>{{harvsp|Digard|2004|p=199}}</ref>. Cet avis n'est pas partagé, le retour récent des [[Cheval de trait|chevaux de trait]] au travail, en ville et en attelage sportif tend à démontrer l'inverse d'après [[Bernadette Lizet]]<ref>Voir la conclusion de [[Bernadette Lizet]] dans {{harvsp|Ouédraogo|Le Neindre|1999|p=158}}, où elle s'oppose nommément à [[Jean-Pierre Digard]].</ref>. L'interdiction de commercialiser la [[viande de cheval]], si elle est acceptée comme les associations de protection animale le demandent depuis plusieurs années, impacterait négativement l'économie de l'élevage<ref name="Lebrun16">{{harvsp|Lebrun|2010|p=16}}</ref>. Un rapport parlementaire préconise à l’État français de refuser à tout prix cette demande, déjà formulée en 2010<ref name="Lebrun26">{{harvsp|Lebrun|2010|p=26}}</ref>.

== Encadrement juridique et technique ==
Toutes les activités d'élevage équin sur le sol français relèvent désormais de l'[[agriculture]]<ref>Réponse à la question {{numéro|14031}} du député Sauvadet par le [[Ministère de l'Agriculture (France)|ministre de l’Agriculture]], publiée au [[Journal officiel de la République française|Journal Officiel]] du 26 février 2008 à la {{p.}}1609.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|de Blomac|Haras nationaux, direction des connaissances|1997|p=7}}</ref>, ce qui place l'éleveur sous les règles du [[Code rural et de la pêche maritime|code rural]] et lui permet de bénéficier d'aides lorsqu'il démarre son activité sous certaines conditions<ref>{{harvsp|Carius|2005|p=100}}</ref>. Il existe aussi des primes versées lors de concours d’élevage, sur aptitudes, comme récompense à la fin des compétitions, et attribuées aux organismes d'élevage reconnus. L'état continue à garder un œil sur l'admission des [[étalon (cheval)|étalons]] reproducteurs<ref name="Carius 103">{{harvsp|Carius|2005|p=103}}</ref>. La filière est financée à 80 % par les revenus du [[Pari mutuel urbain|PMU]], une originalité en comparaison à d'autres pays<ref name="Audiot88">{{harvsp|Audiot|1995|p=88}}</ref>{{,}}<ref name="Lebrun12">{{harvsp|Lebrun|2010|p=12}}</ref>, qui explique aussi pourquoi sa situation économique dépende des courses<ref name="Sévestre365"/>. Tous les éleveurs doivent cotiser à une caisse de mutualité sociale agricole, le montant dépend des revenus générés par leur activité<ref>{{harvsp|Carius|2005|p=101}}</ref>. Il n'existe pas de [[convention collective]] d'élevage équin<ref name="Lebrun11"/>.

=== Races reconnues ===
[[Fichier:Vision d'Etat.jpg|thumb|Le [[Pur-sang]] (ici, le cheval français Vision d’État) est originaire d'Angleterre mais élevé en France depuis le début du {{s|XIX|e}}.]]
{{Article détaillé|Races chevalines de France}}
La France reconnait 24 races de chevaux de sang, 11 races de [[poney]]s et 10 races de [[Cheval de trait|chevaux de trait]] sur son territoire en 2012, de nouvelles races étant reconnues d'année en année. Parmi elles, neuf de trait ([[Ardennais (cheval)|Ardennais]], [[Auxois (cheval)|Auxois]], [[Boulonnais (cheval)|Boulonnais]], [[Breton (cheval)|Breton]], [[Cob normand]], [[Comtois (cheval)|Comtois]], [[Percheron]], [[Poitevin mulassier]] et [[Trait du Nord]]), neuf de selle ([[Anglo-arabe]], [[Autre que pur-sang]], [[Camargue (cheval)|Camargue]], [[Castillonnais (cheval)|Castillonnais]], [[cheval Corse]], [[Henson (cheval)|Henson]], [[Mérens (cheval)|Mérens]], [[Selle français]] et [[Trotteur français]]) et trois poneys ([[Poney français de selle|Français de selle]], [[poney landais|Landais]] et [[Pottok]]) sont natives du territoire. Le [[Pur-sang]] et l'[[Arabe (cheval)|Arabe]] sont d'origine étrangère mais élevés depuis très longtemps en France, ce qui leur confère un statut différent des autres races d'origine étrangère, reconnues depuis des époques relativement récentes<ref name="gestion">{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/races-dequides/les-races-dequides-en-france/les-races-reconnues-et-gerees-en-france.html|titre=Les races d'équidés reconnues et gérées en France|date=janvier 2011|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=19 février 2012}}.</ref>. Les deux races les plus récemment reconnues sont le cheval Corse, début 2012<ref name="CMagjuil">« Cheval Corse : structuration en cours » dans [[Cheval Magazine]], juillet 2012, {{n°|488}}, {{p.|52}}</ref>, et le [[cheval d'Auvergne]] fin 2012<ref>{{lien web|url=http://www.infomagazine.com/journal/puy-de-dome/le-cheval-dauvergne-desormais-reconnu.html|titre=Le cheval d’Auvergne désormais reconnu|éditeur=Info magazine|date=17 décembre 2012|consulté le=10 mars 2013}}.</ref>.
{{clr}}

<center>'''Quelques races françaises emblématiques'''</center>
<gallery>
Fichier:Percheron cluny102.jpg|[[Percheron]], la plus exportée historiquement.
Fichier:Meaulnes du Corta.jpg|[[Trotteur français]], la plus élevée dans le pays.
Fichier:SF hurlevent-de-breka cluny.JPG|[[Selle français]], race de sport internationalement reconnue.
Fichier:Pfs gambie modele01.jpg|[[Poney français de selle]], principale race de poney.
Fichier:Camarquehorse.jpg|[[Camargue (cheval)|Camargue]], très populaire culturellement.
</gallery>

=== Enregistrement des chevaux ===
{{Article détaillé|Transpondeur électronique d'identification des équidés|Registre d'élevage}}
Le [[registre d'élevage]] et le ''[[Registre d'élevage|stud-book]]'' servent à recenser, comptabiliser et gérer les populations d'[[Equidae|équidés]] [[Domestication|domestiques]] présentes sur le territoire. Tous deux sont tenus par les [[haras nationaux]] et la structure nationale (association, syndicat ou fédération) de chaque race reconnue. Depuis [[2007]], tous les chevaux présents sur le sol français sont soumis à une obligation de puçage électronique<ref name="avenir"/>{{,}}<ref name="effectifs"/>. En Europe, la France est le pays comptant le plus grand nombre d'équidés, avec environ {{unité|840000|individus}} répertoriés en 2015<ref>http://www.worldhorsewelfare.org/Removing-the-Blinkers</ref>.

Les ''stud-books'', ou livres des origines, sont destinés aux [[Races chevalines de France|races équines]] et [[Liste des races asines de France|asines]], les registres d'élevage répertorient les produits issus de croisements et non reconnus en tant que races<ref name=Harasnat>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/portail/uploads/tx_dlcubehnshop/REG_08_RACES_GEREES_EN_FRANCE__2__APPELLATIONS_STUD_BOOKS.pdf|titre=Races gérées en France|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=20 février 2012}}.</ref>. Il existe aussi des registres pour les chevaux n'appartenant pas à une race, les anciens registres « [[cheval de selle]] », « [[poney]] » et « [[cheval de trait|trait]] », dédiés aux chevaux de chacun de ces trois types non-inscriptibles à un ''stud-book'' de race mais dont la naissance est bien déclarée, ont été remplacés par le registre « Origines constatées » depuis le {{date|1er janvier 2007}}. Le registre « Origine étrangère » est pour les équidés introduits ou importés qui ne sont pas inscrits dans un ''stud-book'' reconnu par les haras nationaux. Enfin, sont « Origine non constatée » les équidés qui n'entrent dans aucune des autres catégories<ref name=Harasnat/>.

=== Gestion de la reproduction ===
L'éleveur qui désire faire pouliner une jument en France doit choisir un [[étalon (cheval)|étalon]] privé. Il était possible de choisir un étalon public, mais cette mission des haras nationaux a pris fin<ref>{{lien web|url=http://www.entreprises.ouest-france.fr/node/69442|titre=L'État serre la bride à l'étalonnage public pratiqué par les haras|éditeur=Ouest-France}}.</ref>.

==== Indices génétiques de performances ====
Les étalons de sport sont porteurs d'un indice [[génétique]] de performance qui change annuellement, et permet d'estimer leur valeur en tant que reproducteur (plus l'indice est élevé et fiable, plus l'étalon est jugé performant en concours, et plus le prix de sa saillie ou de son sperme augmente en conséquence). Depuis 1972, il en existe un pour chacune des disciplines équestres olympiques : BSO ([[saut d'obstacles]]), BCC ([[concours complet d'équitation|concours complet]]) et BDR ([[dressage (équitation)|dressage]]). Ces indices mesurent la valeur du cheval selon ses gains en concours, depuis 1997, l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] prend en compte les classements épreuve par épreuve en plus des gains, et récemment les performances des parents, descendants et collatéraux (frères, sœurs…) du cheval entrent aussi en compte. La carrière dans une discipline est donc synthétisée par la suite de ces indices annuels. À l'indice s'ajoute un coefficient de détermination (CD) qui indique sa précision, et par là le niveau de confiance que l'on peut lui accorder : il va de 0 à 1 selon les informations disponibles pour chaque cheval. La moyenne, de 100, est calculée à partir des indices de tous les chevaux d'une année donnée<ref>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/genetique/les-indices/indices-genetiques-sport.html?type=98|titre=Indices génétiques Sport|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=22 février 2012}}.</ref>.

En [[endurance (équitation)|endurance]], la sortie d'indices sur performance n'a été réalisée qu'à partir de [[2006]], sur la base des chevaux ayant commencé leur carrière à partir de [[2002]]. Les indices utilisés dans la discipline ont ainsi longtemps été les « labels endurance ». Ces labels, symbolisés par des étoiles, différencient la qualification sur performances propres d’un cheval (IRE) et sur performances de ses descendants (DRE). Les étoiles sont obtenues par les classements et victoires sur les épreuves à vitesse libre allant de {{unité|90|km}} à {{unité|160|km}}<ref>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/particuliers/consultez-le-sire/endurance-indices-et-pace.html|titre=Endurance - indices et prime PACE|éditeur=Les haras nationaux|consulté le=22 février 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.shagyafrance.fr/sport/endurance/label-endurance|titre=Label endurance|éditeur=Shagya France|consulté le=22 février 2012}}.</ref>.

Pour les juments, le reflet de leur valeur en tant que poulinière est défini par les points PACE. Ces derniers sont calculés d'après différents éléments comme les performances propres de la jument représentées par les indices, les indices de ses produits pour ceux ayant un indice supérieur ou égal à 120, ainsi que sa mère et ses collatéraux. Ces points totalisés permettent l'obtention d'une prime, attribuée à une jument en fonction du nombre de points dont elle est titulaire<ref>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/demarches-sire/au-cours-de-la-vie/primes-et-concours-delevage.html|titre=Primes|éditeur=Les haras nationaux|consulté le=22 février 2012}}.</ref>.

==== Choix dans les techniques de reproduction ====
[[Fichier:France Lozère Causse Méjean Chevaux de Przewalski 3.jpg|thumb|left|Les [[cheval de Przewalski|Przewalski]] du [[Causse Méjean]], en semi-liberté, se reproduisent sans intervention de l'homme.]]
{{Article détaillé|Reproduction du cheval|clonage du cheval}}
L'éleveur français a plusieurs choix dans les techniques de reproduction : monte en liberté, monte en main, [[insémination artificielle]] ou [[clonage]]. Certaines techniques sont autorisées ou non en fonction des ''stud-books'' des races.

La [[monte en liberté]] concerne un nombre très réduit de chevaux à l'état sauvage, avec un contrôle humain minimal (troupeau de [[cheval de Przewalski|Przewalski]] du [[Causse Méjean]], certains [[Camargue (cheval)|chevaux Camargue]]…). Plus fréquemment, ce nom désigne l'introduction d'un étalon dans un pré avec une jument ou un groupe de juments en chaleur, sous une petite surveillance<ref>{{Lien web|auteur=F. Grosbois et A. Margat|mois=Janvier|année=2011|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/reproduction/techniques-de-reproduction/methodes-employees/monte-en-liberte.html|titre=La monte en liberté|éditeur=Les haras nationaux|consulté le=6 mars 2012}}.</ref>. La [[monte en main]] est la technique de reproduction la plus fréquemment employée, elle nécessite davantage de connaissances de la part de l’[[wikt:étalonnier|étalonnier]]<ref>{{Lien web|auteur=F. Grosbois et A. Margat|mois=Janvier|année=2011|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/reproduction/techniques-de-reproduction/methodes-employees/monte-en-main.html|titre=La monte en main|éditeur=Les haras nationaux|consulté le=6 mars 2012}}.</ref>. L'[[insémination artificielle]] se décline en de nombreuses techniques, en sperme frais ou sperme congelé. Comme dans tous les autres pays, elle est interdite chez le Pur-sang, mais reste possible en [[sperme]] frais chez le [[Trotteur français]]<ref name="Arné27">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=27}}.</ref>. Chez les juments de sport, le [[transfert d'embryon]] permet une reproduction sans ralentir leur carrière<ref>{{Lien web|auteur=P. Doligez et I. Bersinger|mois=Janvier|année=2011|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/reproduction/techniques-de-reproduction/methodes-employees/transfert-dembryons.html|titre=Le transfert d'embryons chez les équidés|éditeur=Les haras nationaux|consulté le=6 mars 2012}}.</ref>.

La technique du [[clonage du cheval|clonage]] est presque essentiellement utilisée pour obtenir des étalons génétiquement identiques à des chevaux de valeur [[hongre|castrés]], ou dont la carrière reproductive a été trop courte. Des chevaux français clonés, comme [[Pieraz]], ont déjà donné eux-mêmes des poulains. Les clones et leurs descendants ne sont toutefois pas inscriptibles à la plupart des stud-books de races français<ref>{{Lien web|auteur=M. Caillaud, A. P. Reis et E. Palmer|mois=Avril|année=2011|url=http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/reproduction/techniques-de-reproduction/methodes-employees/clonage-equin.html|titre=Le clonage chez les équidés|éditeur=Les haras nationaux|consulté le=6 mars 2012}}.</ref>.

=== Réglementation des saillies et de la naissance des poulains ===
[[Fichier:Poulain ardennais 02.jpg|thumb|Très jeune poulain [[Ardennais (cheval)|Ardennais]] tétant sa mère.]]
En France, l'étalonnier est responsable de la [[wikt:saillie|saillie]] de la jument, et doit vérifier l'identité de celle-ci avant de lui présenter l'étalon. Il déclare chaque saillie dans les quinze jours qui la suivent, et le résultat (jument pleine, non-gestation ou [[avortement]]) avant les quinze jours qui suivent la date où il est connu. Pour être inscriptible à un registre, le poulain doit être issu d'une [[:wikt:saillie|saillie]] déclarée et effectuée par un [[Étalon (cheval)|étalon]] approuvé. Sa naissance doit être déclarée et son signalement relevé sous sa mère par un [[officier des haras]] avant le [[31 décembre]] de son année de naissance<ref name="Sévestre368">{{harvsp|Sevestre|Rosier|1994|p=368}}</ref>{{,}}<ref name=Harasnat/>. Le nom du poulain doit correspondre à la lettre de son année de naissance, pour 2012, il s'agit de la lettre « C »<ref>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/demarches-sire/les-papiers-de-mon-cheval.html|titre=Quels papiers pour mon cheval ?|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=20 février 2012}}.</ref>. Les chevaux de course font l'objet d'une vérification supplémentaire pour le nom, sont censurés les noms « trop farfelus, malséants ou homonymes de personnalités notoires »<ref name="Sévestre368"/>. Les contrôles de filiation par [[génotype]] ont été généralisés afin de vérifier que le poulain est bien le produit de la jument et de l'étalon déclarés sur les papiers<ref>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/index.php?id=4708|titre=La déclaration de naissance - Cas général|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=20 février 2012}}.</ref>.

=== Vaccinations et détection des maladies ===
Depuis 2006, le règlement de certains ''stud-books'' exige des dépistages sanitaires pour les animaux reproducteurs, en particulier sur trois maladies : [[anémie infectieuse équine]] (AIE), [[Maladies des équidés#Métrite contagieuse équine|métrite contagieuse équine]] (MCE) et [[artérite virale équine]] (AVE, en particulier chez le [[Poney français de selle]]<ref>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/demarches-sire/sanitaire/suivi-sanitaire-de-la-monte/document/telechargement/attestation-de-production-en-poney-francais-de-selle.html|titre=Attestation de production en poney français de selle|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=3 mars 2012}}.</ref> et le [[cheval crème]]<ref>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/demarches-sire/sanitaire/suivi-sanitaire-de-la-monte/document/telechargement/attestation-de-production-creme.html|titre=Attestation de production Crème|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=3 mars 2012}}.</ref>), ainsi qu'une vaccination contre la [[grippe équine]] et la [[Maladies des équidés#Rhinopneumonie équine|rhinopneumonie équine]]. Chaque ''stud-book'' a cependant des conditions particulières<ref>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/demarches-sire/sanitaire/suivi-sanitaire-de-la-monte.html|titre=Suivi sanitaire de la monte|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=22 février 2012}}.</ref>. Il existe aussi des tests sur des maladies génétiques à écarter chez certaines races, par exemple l'[[épidermolyse bulleuse jonctionnelle létale]] qui touche le [[Comtois (cheval)|Comtois]]<ref name="ReglaraComtois">{{Lien web|url=http://www.chevalcomtois.com/userfiles/1/File/pdf/stud-book/clg2010610projetcomtois2011.pdf|titre=Règlement du stud-book du cheval Comtois|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|année=2006|consulté le=6 janvier 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>. Des spécificités concernent les reproducteurs importés ou ayant séjourné à l'étranger, par exemple le dépistage de la [[dourine]] sur les Pur-sangs et AQPS ayant séjourné plus d'un an dans un pays où sévit la maladie<ref>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/demarches-sire/sanitaire/suivi-sanitaire-de-la-monte/document/telechargement/attestation-de-production-en-pur-sang.html|titre=Attestation de production en Pur-sang|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=3 mars 2012}}.</ref>. La réglementation est généralement plus stricte pour les races de sang et de concours hippique que pour les races de loisir et de trait<ref>{{Lien web|url=http://www.haras-nationaux.fr/demarches-sire/sanitaire/suivi-sanitaire-de-la-monte/document/telechargement/depistage-vaccination-etalonsjuments-2010.html|titre=Dépistage et vaccination étalons et juments 2010|éditeur=[[Haras nationaux|Les haras nationaux]]|consulté le=3 mars 2012}}.</ref>.

=== Règlementation des ventes ===
L'éleveur a trois moyens de vendre ses chevaux : à l'amiable, en passant par un [[marchand de chevaux]], ou aux [[enchère]]s<ref name="Arné41-42">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=41-42}}</ref>. La vente de chevaux, qu'elle soit effectuée par des professionnels ou des particuliers, est encadrée par la protection de l'acheteur contre les [[vice]]s rédhibitoires, qui sont au nombre de sept : la présence d'un d'entre eux peut annuler la vente<ref name="Arné33">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=33}}</ref>. Ces vices sont la [[Boiterie (cheval)|boiterie]] ancienne intermittente, l'immobilité, la [[fluxion périodique]], le tic aérophagique<ref name="Arné34">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=34}}</ref>, l'[[emphysème pulmonaire]], le cornage chronique et l'[[anémie]] infectueuse<ref name="Arné35">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=35}}</ref>{{,}}<ref name="Sevestrerosier355">{{harvsp|Sevestre|Rosier|1994|p=355}}</ref>. La vente d'un cheval atteint d'une des maladies réputées légalement contagieuses ([[rage (maladie)|rage]], [[Sarcopte|gale sarcoptique]], [[morve]], [[dourine]], [[anémie]] infectieuse, [[métrite]] contagieuse) est également déclarée nulle de plein droit<ref name="Sevestrerosier355"/>.

=== Préservation des races menacées ===
[[Fichier:Trait du nord02 SDA2010.JPG|thumb|left|Le [[trait du Nord]] est l'une des races de trait françaises les plus menacées de disparition.]]
La question de la préservation des races menacées commence à se poser dans les années 1980, pour les chevaux de trait notamment, mais aussi d'anciennes races de [[poney]]s et de petits chevaux adaptées aux biotopes difficiles, comme le [[Pottok]] et le [[Mérens (cheval)|Mérens]]<ref name="Audiot86"/>.

La prime « à la jument allaitante » est créée par [[Philippe Vasseur (homme politique)|Philippe Vasseur]] le 12 octobre 1995 sur le modèle déjà existant pour les bovins, afin de préserver les races de chevaux lourds à vocation bouchère, mises en difficultés par une forte concurrence dans le secteur de la viande et considérées comme indispensables pour le [[pastoralisme]] en moyenne montagne<ref>{{Lien web|url=http://www.senat.fr/questions/base/1996/qSEQ960213656.html|titre=Elevage des chevaux de trait : 10ème législature|éditeur=senat.fr|année=1996|consulté le=18 février 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://archives.assemblee-nationale.fr/10/cri/1995-1996-ordinaire1/010.pdf|titre=ASSEMBLÉE NATIONALE – SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1995|éditeur=assemblee-nationale.fr|consulté le=19 février 2012}}.</ref>. Elle permet aux éleveurs de bénéficier de meilleurs revenus<ref>Académie d'agriculture de France, ''Comptes rendus de l'Académie d'agriculture de France'', volume 87, Numéros 5 à 8, L'Académie, 2001, {{p.|164}}</ref>. Elle est plus tard étendue à toutes les races chevalines aux faibles effectifs. En 2002, la création du contrat d'[[agriculture durable]] modifie légèrement l'attribution de ces primes, qui se décide désormais au niveau local<ref>{{harvsp|Carius|2005|p=100-101}}</ref>. Leur existence pousse à tenter la reconnaissance comme race de populations chevalines locales. Le [[Castillonnais (cheval)|Castillonnais]], reconnu en 1996, bénéficie ainsi de ces primes. Le [[cheval Corse]] a été reconnu en 2012. Le [[cheval d'Auvergne]] et le [[cheval Barraquand]] sont soutenus par des régions et des associations en attendant une éventuelle reconnaissance. Prochainement, le [[cheval de Megève]] pourrait lui aussi être reconnu<ref>{{Article|prénom1=Clémence|nom1=Fugain|titre=Trois races en quête de reconnaissance|numéro=477|mois=août|année=2011|périodique=[[Cheval Magazine]]|pages=46-47}}</ref>.

=== Diplômes et métiers ===
{{Article détaillé|Enseignement agricole en France}}
Pour la formation privée au métier d'éleveur professionnel, l'[[enseignement agricole en France]] est dispensé par un bon nombre d'organismes délivrant des diplômes qui vont du niveau du [[certificat d'aptitude professionnelle agricole]] (CAPA, pour devenir [[Élevage équin#Responsable d'élevage et agent d'élevage|agent d'élevage]]) à celui du [[brevet de technicien supérieur agricole]] (BTSA, pour devenir [[Élevage équin#Responsable d'élevage et agent d'élevage|responsable d'élevage]]), qui donne lui-même accès aux grandes écoles d'[[ingénieur]]. Le responsable d’élevage a davantage de responsabilités que l'agent d'élevage, tous deux travaillent avec des [[étalonnier]]s ou exercent eux-mêmes ce métier<ref name="Anefa"/>.

=== Institutions et organismes ===
[[Fichier:UNIC.jpg|thumb|L'[[Union nationale interprofessionnelle du cheval|UNIC]] s'occupe de la promotion des chevaux français à l'étranger.]]
{{Article détaillé|Institut national de la recherche agronomique{{!}}INRA|Centre d'étude et de recherche sur l'économie et l'organisation des productions animales{{!}}CEREOPA|Fédération nationale du cheval{{!}}FNC|Union nationale interprofessionnelle du cheval{{!}}UNIC}}
La recherche en élevage équin est confiée à l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] (Institut national de la recherche agronomique), en particulier sur les sites de [[Tours]] pour la [[reproduction du cheval]] et celui de [[Theix]] pour le pâturage et l'alimentation. Le [[Centre d'étude et de recherche sur l'économie et l'organisation des productions animales|CEREOPA]] (Centre d'étude et de recherche sur l'économie et l'organisation des productions animales) s'en occupe également, et organise une journée de la recherche équine chaque année<ref name="Arné220">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=220}}</ref>. La [[fédération nationale du cheval|FNC]] (Fédération nationale du cheval), section de la [[Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles|FNSEA]] (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), a vocation à fédérer, représenter et défendre les différents syndicats ou associations d'éleveurs d'équidés, toutes races et tous modes de valorisation confondus. Enfin, l'[[Union nationale interprofessionnelle du cheval|UNIC]] (Union nationale interprofessionnelle du cheval) s'occupe de la promotion des chevaux français à l'étranger.

Les éleveurs se regroupent dans des [[Association loi de 1901|associations]], des [[syndicat]]s et des [[Fédération syndicale|fédérations]] pour la promotion et le développement de certaines races, comme l'[[association nationale du selle français]]<ref name="Arné221">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=221}}</ref>. Une trentaine d'organismes de ce type sont répertoriés en 2007<ref name="Arné222">{{harvsp|Arné|Zalkind|2007|p=222}}</ref>. Le même type d'organisme existe pour la promotion de l'élevage équin dans les régions du pays : Association des éleveurs de la circonscription de Compiègne, Association des éleveurs du cheval normand, Association des éleveurs de chevaux de selle de Bretagne, Fédération de Provence du cheval de trait, etc<ref>{{Lien web|url=http://www.fnc.fnsea.fr/sites/fnc/assoc/reg/|titre=Coordonnées des associations régionales d'éleveurs|site=[[fédération nationale du cheval|FNC]]|consulté le=16 février 2012|brisé le = 2024-02-16}}.</ref>.
{{clr}}
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe="Note"|colonnes=2}}

=== Références ===
{{Références}}

== Annexes ==

=== Articles connexes ===
* [[Liste des races chevalines de France]]
* [[Haras nationaux]]

=== Liens externes ===
* {{Lien web|url=http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoire-du-cheval-14-2011-11-21|titre=La Fabrique de l'Histoire : Histoire du cheval 1/4|auteur=Emmanuel Laurentin, [[Jacques Mulliez]] et [[Daniel Roche]]|date=21 novembre 2011|année=2011|mois=novembre|site=France Culture.fr|éditeur=France Culture|consulté le=29 novembre 2011|id=DRJM}} {{plume}}

== Bibliographie ==
{{légende plume}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=L.|nom1=Champion|titre=Du cheval de selle français|éditeur=Lavauzelle|année=1898|isbn=2702509002|isbn2=9782702509005|pages totales=160|plume=oui}}
* {{Ouvrage|titre=L'élevage du cheval en France: Précédé d'une bibliographie de l'élevage du cheval en France du {{s-|XVII}} à nos jours, suivi d'études sur l'élevage du cheval dans le Perche, le Boulonnais et la Basse-Normandie|prénom1=René|nom1=Musset|prénom2=Henry|nom2=Robien (comte de)|éditeur=Librairie agricole de la maison rustique|année=1917|pages totales=232}}
* {{Ouvrage|titre=Le cheval : techniques d'élevage|prénom1=Nicole|nom1=de Blomac|nom2=Haras nationaux, direction des connaissances|numéro d'édition=8|éditeur=IFCE - les Haras nationaux|année=1997|isbn=2910610195|isbn2=9782910610197|pages totales=242}}
* {{Ouvrage|titre=Marketing et management de l'équitation: suivi de Élevage et commercialisation du cheval de selle à la fin du {{s-|XX}}|prénom1=Carlos|nom1=Henriques Pereira|éditeur=Éditions L'Harmattan|année=2002|isbn=2747521737|isbn2=9782747521734|pages totales=133|plume=oui}}
* {{Chapitre|titre=Élever|titre ouvrage=Le droit du cheval et de l'équitation|lieu=Paris|prénom1=Manuel|nom1=Carius|éditeur=France Agricole Éditions|année=2005|isbn=2855571278|isbn2=9782855571270|passage=99-114}} {{plume}}
* {{Ouvrage|prénom1=Véronique|nom1=Arné|prénom2=Jean-Marc|nom2=Zalkind|titre=L'élevage du cheval|éditeur=Educagri Editions|année=2007|isbn=2844444431|isbn2=9782844444431|pages totales=239|plume=oui}}

=== Ouvrages généralistes ===
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Sevestre|prénom2=Nicole Agathe|nom2=Rosier|titre=Le cheval|année=1994|pages totales=384|éditeur=Larousse|isbn=2035171180|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Collectif|titre=Chevaux et poneys|éditeur = Éditions Artemis|année= 2002|pages totales=128|isbn=978-2-844160256|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=tR8khdK6WJcC|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Marcel|nom1=Mavré|titre=Attelages et attelées : un siècle d'utilisation du cheval de trait|éditeur=France Agricole Éditions|année=2004|pages totales=223|isbn=9782855571157|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Vc9jtpoFM-IC|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Emmanuelle|nom1=Dal'Secco|titre=Les chevaux de trait|éditeur=Éditions Artemis|année=2006|pages totales=119|isbn=9782844164599|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=KER0CJVjNocC|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Lætitia|nom1=Bataille|lien auteur1=Lætitia Bataille|titre=Races équines de France|éditeur=France Agricole Éditions|année=2008|pages totales=286|isbn=9782855571546|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=3LLZpbM8K9oC|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Lætitia|nom1=Bataille|lien auteur1=Lætitia Bataille|titre=Les poneys: races et élevage|éditeur=France Agricole Éditions|année=2006|pages totales=351|isbn=9782855571409|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=VkhOiPPiJHwC|plume=oui}}
* {{Ouvrage|titre=L'élevage en France 10 000 ans d'histoire|prénom1=Roland|nom1=Jussiau|prénom2=Louis|nom2=Montméas|prénom3=Jean-Claude|nom3=Parot|éditeur=Educagri Editions|année=1999|isbn=2844440665|isbn2=9782844440662|pages totales=539|plume=oui}}

=== Études ===
* {{Article|auteur= [[Charles Calemard de Lafayette]]|titre=Rapport sur la question chevaline dans la Haute-Loire|périodique=Annales de la [[Société académique du Puy-en-Velay et de la Haute-Loire|Société d'agriculture, sciences, arts et commerce du Puy]] |année=1852 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k229385x/f294.item}}
* {{Ouvrage|titre=Les chevaux de la cavalerie française: de François Ier, 1515 à Georges Clemenceau, 1918|collection=Les Cavales|prénom1=Denis|nom1=Bogros|lien auteur1=Denis Bogros|éditeur=PSR éditions|année=2001|isbn=2908571323|isbn2=9782908571325|pages totales=111|lire en ligne=http://www.bmlisieux.com/inedits/cavale00.htm|résumé=http://documentation.equestre.info/index.php?option=com_joodb&view=article&joobase=3&id=9016%3Abogros-denis-&Itemid=69|lieu=Loudun|plume=oui}}

==== Sources universitaires ====
* {{Ouvrage|prénom1=Yves|nom1=Grange|titre=Le cheval oublié (thèse de doctorat)|éditeur=Institut d’Études Politiques de Grenoble|année=1981|lire en ligne=http://documentation.equestre.info/index.php?option=com_content&view=article&id=69:le-cheval-oublie-essais-dyves-grange&catid=12:dossiers&Itemid=109|plume=oui}}
* {{Ouvrage|titre=Les chevaux du royaume: histoire de l'élevage du cheval et de la création des haras|prénom1=Jacques|nom1=Mulliez|lien auteur1=Jacques Mulliez|éditeur=Montalba|année=1983|pages totales=398|plume=oui}} et sa réédition : {{Ouvrage|titre=Les chevaux du royaume:aux origines des Haras nationaux|prénom1=Jacques|nom1=Mulliez|éditeur=Belin|collection=Histoire et société|année=2004|pages totales=415|isbn=2701132819|isbn2=9782701132815}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernadette|nom1=Lizet|lien auteur1=Bernadette Lizet|titre=La bête noire: à la recherche du cheval parfait|sous-titre=France Mission du patrimoine ethnologique|éditeur=Éditions MSH|année=1989|pages totales=341|isbn=2-7351-0317-X|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=as-LaWSon8EC|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Éric|nom1=Baratay|lien auteur1=Éric Baratay|titre=Et l'homme créa l'animal: histoire d'une condition|éditeur=Odile Jacob|collection=Sciences humaines|année=2003|pages totales=376|isbn=9782738112477|lire en ligne=|plume=oui}}
* {{Ouvrage|nom1=Leboucq|prénom1=Christophe|titre=Origine et avenir du cheval de trait Percheron|éditeur=Thèse d'exercice, École Nationale Vétérinaire de Toulouse - ENVT|année=2002|pages totales=105|lire en ligne=http://oatao.univ-toulouse.fr/828/1/andro_828.pdf|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Digard|lien auteur1=Jean-Pierre Digard|titre=Une histoire du cheval : art, technique, société|lieu=Arles|éditeur=Actes Sud|année=2004|pages totales=232}}
* {{Ouvrage|prénom1=Nicole|nom1=de Blomac|prénom2=Bernadette|nom2=Barrière|titre=Cheval limousin, chevaux en Limousin|éditeur=Presses univ. Limoges|année=2006|pages totales=380|isbn=9782842874049|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=CCW-9mC8-asC}}
* {{Ouvrage|prénom1=Daniel|nom1=Roche|lien auteur1=Daniel Roche|titre=La culture équestre de l'Occident XVIème-XIXème : L'ombre du cheval|lieu=Paris|tome=1 : le cheval moteur, Essai sur l'utilité équestre|éditeur=Fayard|année=2008|pages totales=479}}
* {{Article|prénom1=Bernadette|nom1=Lizet|lien auteur1=Bernadette Lizet|titre=Le cheval français en morceaux. Statut de l'animal, statut de sa viande|périodique=Anthropozoologica|année=2010|volume=45|numéro=1|pages=137-148|éditeur=Muséum national d'Histoire naturelle, Publications Scientifiques|lieu=Paris|issn=0761-3032|doi=10.5252/az2010n1a9}}
* {{Ouvrage|prénom1=Daniel|nom1=Roche|lien auteur1=Daniel Roche|titre=La culture équestre de l'Occident XVIème-XIXème : L'ombre du cheval|lieu=Paris|tome=2 : la gloire et la puissance, Essai sur l'utilité équestre|éditeur=Fayard|année=2011}}
* {{Article|prénom1=Bernard|nom1=Denis|titre=Les races de chevaux en France au {{s-|XVIII}}. Et les idées relatives à leur amélioration|périodique=In Situ|numéro=18|année=2012|consulté le=20 janvier 2013|lire en ligne=http://insitu.revues.org/9677}} {{plume}}

==== Études de l'INRA ====
* {{Ouvrage|titre=Le cheval: reproduction, sélection, alimentation, exploitation : exposés présentés au XIIIe Journées du Grenier de Theix, 25-26-27 novembre 1981|prénom1=Robert|nom1=Jarrige,|prénom2=William|nom2=Martin-Rosset|éditeur=Institut national de la recherche agronomique, Centre de recherches zootechniques et vétérinaires de Theix|année=1984|isbn=2853406059|isbn2=9782853406055|pages totales=689}}
* {{Ouvrage|prénom1=Annick|nom1=Audiot|titre=Races d'hier pour l'élevage de demain|sous-titre=Espaces ruraux|éditeur=Éditions Quae|année=1995|pages totales=230|isbn=978-2-7380-0581-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=L7PfarWx1YYC|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Arouna P.|nom1=Ouédraogo|prénom2=Pierre|nom2=Le Neindre|titre=L'homme et l'animal: un débat de société|éditeur=Éditions Quae|année=1999|isbn=2738008585|isbn2=9782738008589|pages totales=218|plume=oui}}

==== Autres études d’État ====
* {{Ouvrage|titre=L'élevage du cheval de sport en France: résultats d'une enquête|prénom1=Serge|nom1=Rousselle|éditeur=s.n.|année=1989|pages totales=140}}
* {{Ouvrage|nom1=Collectif|titre=Panorama Économique de la Filière Équine|éditeur=IFCE - les Haras nationaux|mois=janvier|année=2011|isbn=2915250197|isbn2=9782915250190|plume=oui}}
* {{Ouvrage|nom1=Lebrun|prénom1=Jacky|titre=Les enjeux et les perspectives de la filière équine en France|éditeur=Avis et rapports du conseil économique, social et environnemental de la république française|année=2010|lire en ligne=http://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Avis/2010/2010_09_jacky_lebrun.pdf|plume=oui}}

{{Palette|Chevaux français|Élevage du cheval en Europe}}
{{Portail|monde équestre|élevage|France}}
{{Article de qualité|oldid=77948804|date=24 avril 2012}}
{{Wikipédia:Thèmes de qualité/Propositions/Élevage du cheval en France}}

{{DEFAULTSORT:Elevage du cheval en France}}
[[Catégorie:Élevage équin en France|*]]
[[Catégorie:Élevage du cheval par pays]]