Baisser pavillon

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Le HMS Iphigenia baissant pavillon à la bataille de Grand Port (historiquement, c'est arrivé le lendemain).

Baisser pavillon, mettre pavillon bas[1], striking the colors en anglais ou amener pavillon[2] dans la Marine française, signifie abaisser le pavillon de son mât[note 1] en allégeance d'un navire ou d'une garnison. En période de conflit c'est une indication de reddition universellement reconnue, en particulier pour les navires de guerre en mer[1],[3],[4],[2]. Pour un navire, la reddition est datée du moment où le pavillon est frappé.

L'expression « baisser pavillon » remonte au XVIIe siècle[2] ou au XVIe siècle[3], où il est de coutume d'obtenir le drapeau du navire comme un aveu de défaite[5]. Au sens figuré, dans le langage commun, cela signifie s'avouer vaincu ou abandonner[1],[3],[2].

En droit international[modifier | modifier le code]

Obligations et droit[modifier | modifier le code]

Le droit international oblige absolument un navire de guerre à arborer son enseigne au début de tout acte hostile, c'est-à-dire avant de tirer sur l'ennemi[6].

Pendant une bataille, frapper les couleurs (abaisser le pavillon) indique la reddition. Continuer à se battre après avoir frappé ses couleurs, tout comme tirer sur un ennemi après qu'il a frappé ses couleurs constitue une infraction, à moins qu'il n'indique par une autre action, comme continuer à tirer ou chercher à s'échapper, qu'il ne s'est pas vraiment rendu. Pour cette raison, le fait de frapper les couleurs est une preuve concluante d'une capitulation ayant eu lieu dans le cas d'un navire de guerre, mais pas dans le cas d'un navire marchand.

Marine marchande[modifier | modifier le code]

Un navire marchand peut revêtir ses couleurs de ruse de guerre pour tenter d'échapper à la capture, car il n'engage pas l'ennemi au combat[7].

La réglementation internationale indique que les navires marchands de toutes nationalités doivent saluer tout navire de guerre qu'ils croisent, en rentrant trois fois son pavillon. Le navire de guerre répond en abaissant son pavillon jusqu'au tiers du mât avant de le remonter[8].

Pavillon Blanc[modifier | modifier le code]

À la différence de frapper ses couleurs, hisser un pavillon / drapeau blanc n'est pas en soi une indication de reddition. Plutôt, hisser un pavillon blanc indique une demande de trêve afin de communiquer avec l'ennemi. En vertu des Conventions de Genève, les personnes portant ou brandissant un pavillon blanc ne doivent jamais être ciblées et ne sont pas autorisées à ouvrir le feu.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Pavillon est le nom donné à un drapeau sur un bateau pour indiquer la nationalité d'un navire. Ce terme dérive du tissu utilisé identique à celui de tentes militaires portant le nom de pavillon. Il est hissé à l'arrière ou sur un autre mât, il indique alors le rang de l'officier qui commande le navire.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « baisser-pavillon », sur expressio.fr (consulté le )
  2. a b c et d « L'expression "baisser pavillon" », sur defense.gouv.fr (consulté le )
  3. a b et c « Baisser-pavillon/ », sur linternaute.fr (consulté le )
  4. « Pavillon », sur cnrtl.fr (consulté le )
  5. (de) « Flagge, die », sur duden.de,
  6. Hallek 1861, p. 402-405
  7. Colombos 1972, p. 78
  8. « Us et coutumes des marins et le cérémonial à bord », sur actumaritime.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • C. John Colombos, The International Law of the Sea, New York, David McKay Company, , 6th rev éd.
  • William John Bennett, America : From the Age of Discovery to a World at War, 1492–1914, Thomas Nelson, , 573 p. (ISBN 978-1-59555-055-2, lire en ligne)
  • The Naval War of 1812: A Documentary History, vol. 1, Washington, Naval Historical Center,
  • The Naval War of 1812: A Documentary History, vol. 2, Washington, Naval Historical Center,
  • H. W. Halleck, International Law; or, Rules Regulating the Intercourse of States in Peace and War, New York, D. Van Nostrand, (lire en ligne)
  • A Naval Encyclopedia, Philadelphie, L. R. Hamersly & Co.,

Articles connexes[modifier | modifier le code]