Aller au contenu

Utilisateur:Ylzkhan/Brouillon4

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La mafia turque est une organisation criminelle qui opère principalement en Turquie et en Europe, et composée de ressortissants turcs.

Historique[modifier | modifier le code]

Au temps des Ottomans jusqu'à l’avènement de la République de Turquie en 1923 et peu après, on distinguait essentiellement deux sortes de bandits sur le territoire anatolien. D'abord les Eşkiya puis les Kabadayı. Le premier type renvoie aux bandits des montagnes, des Robin des bois en somme, qui plient ceux et celles qui passent sur son territoire, qui vivent reculés dans les montagnes et qui peuvent porter un certain message politique et idéologique. Il s’agissait essentiellement de Kurdes.

Les Kabadayı, à l'origine des anciens janissaires purgés, sont des hommes, de toute origine et croyance (on retrouve des Turcs et des Kurdes mais aussi des Arméniens, des Grecs et des Juifs), qui se construisent une réputation de gaillard honnête, juste et protecteur dans les quartiers populaires, principalement à Istanbul. Ils sont soumis, à la manière des yakuzas nippons, à un code d'honneur : le Racon. Ils peuvent être jugés par leurs pairs s'ils agissent en contradiction avec ce code.

Ces « mafieux traditionnels » sont éliminés pour l'essentiel avec l'arrivée des Jeunes Turcs au pouvoir : les Eşkiya par l'armée et les Kabadayı à travers la loi de 1909 sur les voyous.

Présentation[modifier | modifier le code]

La mafia turque est organisée en clans familiaux et chaque famille est dirigée par son parrain, le Baba, qui gère l'organisation, les membres et les éventuels complices soumis à la stricte loi du silence et de la loyauté. Ces familles sont ethniquement homogènes, c'est-à-dire qu'il s'agit de familles turques ou kurdes. Au temps de l'Empire ottoman, on pouvait néanmoins trouver des bandits solitaires et de toute origine, arméniens et grecs aussi, et que l'on appelle les Kabadayı.

Les mafieux turcs viennent essentiellement de la région de la mer Noire, de l'agglomération d'Istanbul ou encore d'Izmir, et de la région de l'Anatolie du sud-est pour les mafieux kurdes. Les familles recrutent chez les cousins, les voisins et les amis, et exigent, comme tout réseau criminel souterrain, la complaisance ou du moins le silence des pouvoirs en place, moyennant des récompenses, afin de poursuivre leurs activités.

La Turquie a un atout essentiel pour le trafic criminel : son emplacement géographique. En effet, elle est au carrefour des continents asiatiques et européens, et des millions de véhicules traversent chaque année son territoire. La mafia turque, malgré la polyvalence de ses activités (contrebandes, trafic d'êtres humains, de stupéfiants, casinos, jeux, arnaques, piratages, etc.), s'est ainsi spécialisée dans le trafic d'héroïne. C'est à partir des années 1970 qu'elle a conquis le marché européen de l'héroïne avec l'aide des diasporas installées en Europe, suivis par les mafieux albanais. Ce trafic s'organise traditionnellement de la manière suivante :

  1. Afghanistan : culture du pavot et récolte de l'opium ;
  2. Afghanistan, Iran : fabrication de la morphine et transport vers la Turquie ;
  3. Turquie : fabrication de l'héroïne et transport vers l'Europe à travers la route des Balkans ;
  4. Europe : vente en gros (100 kg à plusieurs tonnes) ou demi-gros (20 à 100 kg).

En France, le gramme d'héroïne se vendait à 70 euros en 1999, 40 euros en 2009, et à 35 euros depuis 2013. Selon les études d'Europol, l'Europe consomme environ 120 tonnes d’héroïne chaque année, et le marché représenterait plusieurs milliards d'euros.

Au début des années 2000, la mafia turque évolue et passe des accords avec plusieurs clans européens. Des liens sont ainsi créés avec la Camorra pour échanger des armes et de l'héroïne turques avec de la cocaïne italienne, en vue de satisfaire les clients fortunés moyen-orientaux de la mafia turque. Elle commence également à investir dans la criminalité informatique et plus particulièrement le piratage de cartes bancaires.

Affaires[modifier | modifier le code]

Affaire de Susurluk[modifier | modifier le code]

Le 3 novembre 1996, une luxueuse voiture s'encastre sous un poids lourd et trois personnes perdent la vie : Hüseyin Kocadağ, un responsable de la police d'Istanbul et membre de la contre-guérilla, Abdullah Çatlı, un parrain membre des Loups gris, et la copine de ce de dernier, le mannequin Gonca Us. Le député Sedat Bucak n'est que blessé et des armes sont retrouvés dans le coffre arrière de la voiture. Cette affaire met en évidence les liens qui existent entre les politiciens, la police et la mafia en Turquie, et provoquent indignation au sein de la population.

Sommet criminel de janvier 2006[modifier | modifier le code]

En janvier 2006, à l'initiative du parrain Sedat Peker, un sommet, plus ou moins couvert par les médias, est organisé autour de cinq grandes familles afin de créer un conseil de direction et développer la coopération criminelle. La couverture médiatique de l'événement gène la police notamment vis-à-vis de l'Union européenne, et elle décide de purger la mafia turque, et de nombreux chefs mafieux se trouvent ainsi en prison.

Clans et parrains connus[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]