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"La Nona Ora" est une sculpture réalisée par l'artiste italien Maurizio Cattelan en 1999. Elle représente le pape Jean-Paul II écrasé par une météorite.

Scandales liés à l'oeuvre[modifier | modifier le code]

L'oeuvre fut d'abord exposée à la Royal Academy de Londres où elle ne choqua pas le public, majoritairement anglican. Puis, elle fut exposée à Varsovie en Pologne, le pays d’origine du pape Jean Paul II (représenté dans la sculpture). Ce fut considéré comme un blasphème intolérable. De plus, un homme politique polonais, le député Witold Tomczak (un des leaders du parti d’extrême droite Liga Polskich Rodzin, Ligue des familles polonaises) essaya de vandaliser la sculpture : «Je l’ai détruite car telle était l’attente de mes électeurs »[1]. Un conservateur tenta de recouvrir l'oeuvre d’un drap blanc. Deux députés essayèrent de redresser le pape, mais lui brisèrent les jambes. La directrice du musée, Anda Rottenberg, fut forcée de demissionner sur la demande de 90 parlementaires polonais au nom de la culture polonaise. Malgré le scandale causé par cette œuvre en Pologne et au sein des communautés catholiques du monde entier, la sculpture fut vendue pour 80 000 dollars à un collectionneur privé puis achetée par le collectionneur François Pinault pour 3 millions de dollars, faisant de Cattelan une figure incontournable de l'art contemporain[2].

De plus, cette oeuvre est assez provocante sachant que Jean Paul II était pape pendant la création et l'exposition. Cattelan suggère ici que Dieu a guidé la météorite, puisqu'elle tombe du ciel, et beaucoup ont accusé Cattelan de souhaiter la mort du premier pape polonais. D'après le site profondeurdechamps.com cet "attentat" contre le pape, mal vu du public, en a déclenché un autre contre la liberté et contre l’art[3].

"L’artiste représente l’émissaire terrestre de la pensée divine avec le ciel qui lui tombe littéralement sur la tête. Cette sculpture est représentative de l’humour noir qui traverse l’œuvre de Cattelan"[4].

Les polémiques autour de l'oeuvre[modifier | modifier le code]

Il est possible de voir la violence du choc car des éclats de verre sont disposés autour du pape. De plus, le titre de l'œuvre fait référence à un verset de la Bible durant la mort de Jésus sur la croix : « Et vers la neuvième heure, Jésus clama en un grand cri : Eli, Eli, lama sabachthani ? » en hébreu, c’est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27:46). Cela a choqué certaines communautés catholiques[5].


D'autres se sont demandés si cette sculpture était réellement une œuvre d'art, et non une satire réaliste du Pape et de l’Eglise. En effet, tous les éléments proviennent des meilleures boutiques (afin d’avoir la reproduction la plus réaliste), et de nombreuses techniques numériques et scientifiques furent utilisées afin de reproduire le visage du Pape à la perfection (ordinateurs transformant une photographie en image 3D) : des caractéristiques contraires au côté artistique de l’œuvre ; cette dernière étant ainsi plus considérée comme une reconstitution scientifique et millimétrée, que comme une réelle œuvre d’art. Néanmoins, d'autres affirment que cette sculpture, en plus de provoquer l'émotion du sensationnel, requiert pour autant l'intelligence des sensations. Il est vrai que dans les dernières années de sa vie, le Pape fut sujet à de nombreux problèmes qui suscitèrent l'émoi de la presse (divers attaques et attentats à son égard, ainsi qu’une fin de vie marquée par des problèmes de santé multiples). Ainsi, au travers de cette œuvre, Cattelan aurait pu représenter la vie de ce Pape, star fabriquée par les médias, et idolâtrée des foules, alors abandonné par Dieu ; une vision erronée selon le Père Michel Brière, aumônier des Beaux-arts et au service du Monde de l'art[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Matthieu Stankowski, « La Pologne fait-elle une croix sur la laïcité ? », sur cafebabel.com, (consulté le )
  2. robapy, « œuvre à scandale », sur œuvre à scandale, (consulté le )
  3. François Comba, « Profondeur de champs », sur Profondeur de champs, (consulté le )
  4. « Maurizio Cattelan, le maestro du scandale », sur Paris ZigZag | Insolite & Secret (consulté le )
  5. Paul Nyzam, « memento », sur diptyqueparis-memento.com, (consulté le )
  6. Michel Brière, « Le rouge, la pourpre et l’Esprit. En observant La Nona Ora de Maurizio Cattelan », sur narthex.fr, (consulté le )