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Utilisateur:Valawa/Brouillon

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L'antinatalisme ou l'anti-natalisme est une position philosophique qui valorise négativement la procréation. Les antinatalistes soutiennent que les humains devraient s'abstenir de procréer parce que c'est moralement répréhensible et indéfendable. Dans les textes savants et littéraires, divers arguments éthiques ont été avancés pour défendre le mouvement antinatalisme[1] [2] [3] [4] [5]. Certaines des premières formulations survivantes de l'idée qu'il serait préférable de ne pas être né se trouvent dans la Grèce antique[6]. L'antinatalisme s'oppose au natalisme et a probablement été utilisé pour la première fois par Théophile de Giraud dans son livre L'art de guillotiner les procréateurs: Manifeste anti-nataliste[7].

Les arguments de l'existence

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David Benatar, auteur du livre Better Never to Have Been : The Harm of Coming into Existence, affirme l’existence d’une asymétrie entre le bien et le mal de mauvaises choses en comparant deux scénarios dans un schéma qui figure sa position. Il détermine les avantages et les inconvénients relatifs d’exister et de ne jamais exister :

Scénario A (existe) Scénario B (n’existe jamais)
1 3
2 4
  1. La présence de douleur est mauvaise;
  2. La présence du plaisir est bonne ;
  3. L’absence de douleur est bonne, même si ce bien n’est apprécié par personne ;
  4. L’absence de plaisir n’est pas mauvaise à moins qu’il n’y ait quelqu’un pour qui cette absence est une privation.

Les arguments soulignent la préférence à la non-existence puisque toute existence souffre de douleur. Certains antinatalistes, comme David Benatar, soutiennent que toutes les formes de vie sensibles, c’est-à-dire toutes les formes de vie conscientes, devraient cesser de procréer. D'après eux, les formes de vie conscientes sont celles qui ont le potentiel de souffrir[8]. À ce propos, si une forme de vie a ou non une conscience, les philosophes jugent la moralité de tuer quelqu’un/quelque chose[9]. À l’ajout de l’existence d’une conscience, ceux-ci affirment généralement que c’est moralement répréhensible de tuer. Si une forme de vie est inconsciente, ils disent que c’est moralement acceptable. Au sujet de la souffrance, les antinatalistes disent que la mort et la vie sont interconnectées : la mortalité est le résultat de la mort naturelle déjà donné à la naissance[9]. La mort est vue comme sensiblement mauvais, car les humains vivent déjà à leur perte en existant. Aussi, si la mort est vue comme un mal dans la vie humaine, ils se prononcent sur l'absurdité de la naissance  : la mort est un mal, mais la naissance est un bien. La mortalité est également souffrance dans la mesure où il y a la vieillesse, la décomposition et la friction de toutes choses. Les hommes accordent de l’importance à l’existence (vie) plutôt qu’à la non-existence (mort)[10]. Ils veulent la vivre à tout prix alors que ça ne signifie pas qu’elle a de la valeur. De ce fait, les philosophes énoncent deux types de valeur de la vie humaine : une valeur sensible et une valeur morale. « La différence ontologique se présente dans l’absurdité de la vie humaine en accordant une valeur à quelque chose pour son propre être », selon Cabrera, professeur de philosophie[9]. Selon lui, il y’a une différence dans le but d’un être (la procréation) et un être valable simplement parce qu’il est humain (les humains se pensent valables parce qu’ils sont des êtres humains).

Notes et références

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  1. K. Akerma, Antinatalism: A Handbook, Neopubli GmbH, 2021. K. Akerma, Antinatalismus – Ein Handbuch, epubli, 2017 (original German extended edition).
  2. K. Coates, Anti-Natalism: Rejectionist Philosophy from Buddhism to Benatar, First Edition Design Publisher, 2014.
  3. K. Lochmanová, M. Kutáš, F. Svoboda, T. de Giraud, M. Poledníková, K. Akerma, J. Koumar, J. Cabrera, V. Vohánka, History of Antinatalism: How Philosophy Has Challenged the Question of Procreation, Independently published, 2020.
  4. M. Starzyński, Antynatalizm. O niemoralności płodzenia dzieci, Kraków: Towarzystwo Naukowe im. Stanisława Andreskiego, 2020.
  5. [1] M. Morioka, What Is Antinatalism? Definition, History, and Categories, The Review of Life Studies, 2021, volume 12, pp. 1–39.
  6. W. Tatarkiewicz, O szczęściu, Warszawa: Państwowe Wydawnictwo Naukowe, 1979, pp. 420–421.
  7. K. Akerma, Antinatalismus... op. cit., p. 301.
  8. (en) Peter Wessel, « The last Messiah », sur Philosophy Now,
  9. a b et c (en) Julio Cabrera, Porque te amo, Não Nascerás! Nascituri te Salutant, Brasilia, LGE Editoria (lire en ligne)
  10. (en) David Benatar, Better Never to Have Been: The Harm of Coming into Existence, New York, Oxford University Press Inc., 250 p. (file:///C:/Users/vakke/Downloads/Better%20Never%20To%20Have%20Been%20(%20PDFDrive%20)%20(1).pdf), p. 40-49