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Utilisateur:Taelakene/Brouillon

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Partie info générales:

ADRESSE :

31 rue Borie

33000 BORDEAUX

Site officiel : https://www.museehistoiremaritimedebordeaux.fr/

Lien facebook : https://www.facebook.com/museehistoiremaritime/?ref=page_internal

Tarifs : Entrée : 5€ et 3€ tarif réduit, réduction avec le Bordeaux Métropole City Pass, gratuit pour les moins de 12 ans.

Site de l’asso qui a fait le musée : https://www.bordeaux-marinopole.fr/le-mus%C3%A9e/

Partie 1 : Historique création du musée :

Volonté de conserver passé maritime bordeaux de Daniel Binaud:

1973: Musée Maritime de Bordeaux déménage à Paris. Création du Conservatoire de l’Estuaire de la Gironde

2004: lance le Collectif Marinopole Bordeaux (créer un musée sur le passé maritime et de monter un programme de conférences…).

Juin 2017 : ouverture du musée. Présente l’histoire maritime du port de Bordeaux depuis l’époque gallo-romaine à nos jours. Collections appartiennent à des familles bordelaises

Ce Musée, dont les collections appartiennent à des familles bordelaises, a pour ambition de faire vivre le passé maritime, portuaire et fluvial du Port de la Lune pour mieux comprendre et appréhender le présent.

Partenariat: Musée de l’histoire de la mer marine.

Ce musée privé a ouvert ses portes en juin 2017 sous l’impulsion du Collectif Bordeaux Marinopole crée lui-même en 2004 par Daniel Binaud, 7e génération de courtiers maritimes à Bordeaux, entouré d’historiens, d’universitaires, d’industriels, d’économistes et de passionnés. Ce collectif s’est donné pour objectif de faire vivre le passé maritime, portuaire et fluvial du port de la lune. Ses premières missions furent de participer à l’élaboration du dossier d’éligibilité de Bordeaux au patrimoine mondial de l’Unesco, de faire classer certains bâtiments anciens de la zone portuaire, de créer un musée et de faire vivre ce passé par des conférences et événements.

           Ce musée, dont les collections appartiennent à des familles bordelaises, a pour ambition de partager avec ses visiteurs le passé maritime, portuaire et fluvial du Port de la Lune pour mieux comprendre et appréhender le présent.

Sous partie ? : Le collectif Marinopole :

Promouvoir la mémoire maritime de Bordeaux.

1e Président et fondateur : Stéphane Binaud.

2e Présidente : sa fille

Président actuel de l’assoc : Philippe Doutreloux

Valoriser ce patrimoine c’est rendre sa personnalité à Bordeaux, et leur fierté aux Bordelais.  C’est aussi recréer le lien étroit et unique entre le port et les vignobles qui lui doivent leur développement et leur renommée mondiale.

Contribuer à rendre à la ville cette part considérable de son identité, c’est l’objectif que s’est fixé le Collectif Bordeaux Marinopole, sous l’impulsion de son Président Fondateur Daniel BINAUD, décédé en 2010, dont les héritiers familiaux ou spirituels, amis et nombreux soutiens, ont souhaité poursuivre l'oeuvre.


Sous partie : Daniel BINAUD : personnalité marquante du musée et de l’assoc puisque fondateur ? :

Crédits photo : https://www.bordeaux-marinopole.fr/nos-missions/%C3%A0-l-origine-du-projet-un-homme-daniel-binaud/


Né à Bordeaux, en 1923, septième génération de courtiers maritimes du Port de la Lune, Daniel Binaud vécu les soubresauts de la deuxième guerre mondiale en s'engageant volontaire en 1944 dans l'armée du Général de Lattre de Tassigny.

La guerre achevée il revient à Bordeaux et reprend en 1949 la charge familiale de Courtier maritime.


Il crée à Blaye le Conservatoire de l'Estuaire de la Gironde en 1987. Il  en assurera la Présidence pendant 17 ans.

Puis au terme de cette aventure il consacra toute son énergie à sa seconde passion : l'histoire maritime de Bordeaux, qui doit sa fortune à la mer, donc à son port.

Il crée, à cet effet, en 2004 le Collectif Bordeaux Marinopole, s’entourant d’historiens et de spécialistes reconnus, dont Anne-Marie Cocula, Dominique Sentagnes, Pierre Cétois, Philippe Doutreloux, Hervé Guichoux, Robert Pierron, Philippe Vitrac et bien d'autres,  avec pour objectifs de faire vivre le passé portuaire, maritime et fluvial de Bordeaux à travers quatre grands axes :

  • le jalonnement des quais par des panneaux retraçant le passé maritime de la ville
  • la préservation de bâtiments emblématiques
  • un musée maritime à l’instar des autres grands ports d’Europe
  • une portée culturelle par des conférences et colloques.

Sa volonté était de « rendre leur fierté aux Bordelais et donc de recréer le lien étroit et unique entre le port et les vignobles, leur développement et leur renommée mondiale ».


Daniel Binaud consacra une partie de son temps à une autre passion, l'écriture.

On lui doit entre autre:

- "Blaye, citadelle de Bordeaux",

- "Histoire des corsaires de la Gironde" (descendant lui-même du corsaire Jacques Binaud),

- " Washington nous voilà, ou l’épopée de Lafayette".


Décédé en Avril 2010.


Partie 2 : Passé maritime de Bordeaux :


D’autres musées qui parlent du passé de Bordeaux: Musée des douanes, entrepôt Lainé (visite entrepophagique…)…

Bordeaux doit son existence même et sa fortune à sa situation géographique, proche de la façade atlantique et en lien avec le monde méditerranéen, mais aussi aux personnages célèbres et  lignées familiales qui ont façonné son histoire et contribué à son essor:  poètes, philosophes, aventuriers, armateurs, navigateurs, corsaires du Roi, négociants, industriels, etc.

Port de Bordeaux : Garonne est axe communication naturel entre la Méditerranée et l’Atlantique. Dès l’Antiquité : fleuve navigable depuis Toulouse devient axe commercial. Au débouché d’un estey s’installe un petit port vers lequel l’Italie envoie ses marchandises. Au cours des siècles, les marchands bordelais commercialisent les récoltes et donnent essor.

XVIIIe s à Bordeaux port très actif en relation avec la Hollande, le Danemark, les Pays Scandinaves… : vins/eaux de vie, blé, poisson, bois, sucre, café, cacao, indigo des Antilles faits par des esclaves africains. Les Chartrons : faubourg comme un village dans la ville le long de la Garonne. Avant la Révolution : droit de cité aux étrangers et aux protestants à Prospérer les maisons de commerce + armement maritime.

Milieu XVIIIe s : Commerce avec les Antilles augmente : notamment la Perle.

Jusqu’au début  XIXe s : Chartrons séparés de la ville par le Château Trompette. Finalement abandonné puis démoli. Quartier ensuite ordonné autour de la place des Quinconces.

Révolution : effondrement du Port + révolte de Saint Domingue + blocus anglais.

Son ouverture internationale lui a valu son inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco, une ouverture qui s’est faite à travers les hommes et leur histoire, une histoire à Bordeaux qui s’écrit à travers son passé maritime, portuaire et fluvial, visible dans son paysage urbain actuel.

Quel port français peut faire état d’une activité remontant aux Celtes qui fondèrent l’emporion devenu à l’époque gallo-romaine la ville-marché de Burdigala, important  l’étain de Cornouailles et recevant du vin de la Provence (provincia romana) et de plus loin encore?

Du Haut Moyen-Âge on sait que les Vikings montèrent jusqu’à Périgueux et ruinèrent Bordeaux au 9ème siècle. Ils utilisèrent l’ancestrale voie maritime qui permit ensuite l’exceptionnel développement des exportations de vin durant les trois siècles de la présence anglaise, les relations avec les Pays-Bas qui marquèrent au 17ème siècle   le terroir, le commerce et le trafic maritime des eaux de vie dont naquit le Cognac.

Mais ce fut aussi la voie royale d’un 18ème siècle qui fit de Bordeaux le premier port de France par son cabotage national, son approvisionnement de l’Europe en denrées coloniales et ses échanges avec les Antilles, la Guyane, le Canada, et l’Océan Indien.

Le 19ème siècle montre une opulence qui repose sur la poursuite d’une activité maritime étendue à l’Amérique du Sud, à la côte d’Afrique, à l’Indochine, à la Nouvelle Calédonie grâce à de dynamiques entrepreneurs et armateurs qui fondèrent des comptoirs dans ces pays lointains.

Sous partie : l’esclavage et les traites passant par le port : très pratiquée à Bordeaux :

Tous les ports européens ont pratiqué la Traite négrière. En nombre d’expéditions, les ports anglais dominent largement ce marché : 4894 expéditions négrières partent de Liverpool, 2704 de Londres et 2064 de Bristol. En France, Nantes est le port négrier le plus important avec 1 714 expéditions répertoriées. Il est suivi d’assez loin par Bordeaux, La Rochelle et Le Havre-Rouen qui ont organisé chacun entre 400 et 500 expéditions.

La Traite négrière bordelaise représente 480 expéditions recensées entre 1672 et 1837. A l’origine de la déportation de 120000 à 150000 Noirs, elle est pratiquée par près de 180 armateurs bordelais, dont seule une minorité a organisé plus d’une dizaine d’expéditions. Les maisons Gradis, Nairac, Couturier, Laffon de Ladebat sont les plus importantes. Mais la majorité n’a financé qu’entre deux et cinq expéditions. Pour la Traite comme pour le commerce en droiture, plusieurs négociants se regroupent alors pour prendre des parts sur la cargaison et partager ainsi les risques et les bénéfices. On peut considérer que plusieurs milliers de Bordelais ont participé directement ou indirectement à ce trafic d’être humains. Le commerce triangulaire pratiqué par la Ville reste très fragmentaire jusqu’au milieu du XVIIIème siècle. Entre 1672 et 1740, soit en 68 ans, les Bordelais n’ont armé que 24 navires à la Traite, dont la moitié après 1730. Ce commerce, qui se met en place très lentement, s’intensifie en revanche à partir de 1740 : en trois ans, les Bordelais vont ainsi expédier autant de navires que pendant les 68 années précédentes. Cependant, Bordeaux se situe encore au 5e rang des ports négriers français en 1743.


C’est surtout après la guerre d’indépendance américaine (1783) que la Traite bordelaise connaît sa plus forte expansion allant jusqu’à représenter 12% du trafic colonial. Les négociants français sont désormais confrontés à la concurrence des Américains sur le marché des colonies. Pour autant, les besoins des îles en main-d’œuvre et les difficultés d’approvisionnement en esclaves sur les côtes occidentales de l’Afrique entraînent une forte augmentation du prix de vente des esclaves, ce qui va également inciter les négociants bordelais à intensifier la Traite des Noirs, désormais plus lucrative que le commerce traditionnel.

Source de ces infos : https://www.memoire-esclavage-bordeaux.fr/histoire

Partie 3 : Les collections du musée :

Le musée n’aborde pas seulement la période de la traite, mais présente à travers 20 siècles d’histoire, l’aventure du Port de la Lune : partez à la rencontre d'Aliénor d'Aquitaine, découvrez la fabuleuse histoire des corsaires et parcourez le temps d’une visite* l’histoire des grands personnages qui ont forgé l’histoire maritime de Bordeaux.

Ce positionnement original, complémentaire aux musées bordelais existants et futurs, a pour vocation de faire découvrir aux Bordelais et aux visiteurs étrangers la richesse de l’héritage maritime du Port de la Lune, à l’instar des autres grands ports français (Dunkerque, Le Havre, Nantes, La Rochelle, Concarneau, Port Louis, Rouen) et européens (Oslo, Copenhagen, Stockholm, Greenwich, Amsterdam, Bremerhaven, Madrid, et Lisbonne).

Véritables trésors sortis tout droit du grenier de familles bordelaises, les cartes, reproductions, maquettes, documents originaux, instruments de navigation et objets anciens parsèment la visite et font vivre un véritable voyage dans le temps.

Burgigala, le nom latin de la ville :


           Commençons cette visite par l’observation de cette représentation du Bordeaux au 2e siècle, chantée par le poète Ausone, qui représente le Peugue et la Devèse se jetant dans la Garonne et constituant cet emporium, ce premier port de commerce, échangeant de l’étain de Cornouailles, etc. Notons qu’une embacartion transportant 4000 sesterces, datant de 155 ap.JC, a été retrouvée au fond de la Garonne sur la rive droite.


Vitrine sur votre droite retrace les invasions Vikings :

           Ce fabuleux estuaire de la Gironde, le plus grand d’Europe, a poussé les vikings venus du Danemark à pénétrer dans les terres au 9e siècle dans l’objectif de s’y établir. Ils remontèrent la Dordogne jusqu’à Périgueux et la Garonne jusqu’à Toulouse. Il fallut 50 ans d’âpres combats combats pour les en dissuader. Dans la vitrine vous pouvez découvrir la maquette d’un Knarr, équivalent du Drakkar pour le transport des marchandises.


Vitrine sur votre gauche raconte le rôle d’Aliénor dans les exportations de vin :


           Faisons un bond dans le temps pour retrouve la fascinante Aliénor d’Aquitaine née à Belin au sud de Bordeaux.

           De retour de la deuxième croisade où elle a, sur sa demande, accompagnée son mari le Roi Louis VII, elle va s’installer à l’île d’Oléron et elle va promulguer un recueil de jurisprudence, codifié, destiné au départ à la réglementation de l’exportation des vins depuis le port de Bordeaux vers l’Angleterre.

           Les rôles d’Oléron, vont devenir le premier code maritime international (code maritime, code de protection social et sécurité sur les navires), ils seront repris ensuite par son 2e mari, Henri de Plantagenêt, et deviendront aussi les lois de l’Amirauté britannique. Dans la vitrine vous pouvoir voir les sceaux des villes anglaises et de la Baltique avec lesquelles Bordeaux commençait déjà, ainsi que la maquette d’un navire de commerce, une kogge, équivalent allemand d’une caraque.

           Parlons aussi de Jaufré Rudel, prince de Blaye, parti en croisade avec Aliénor et qui tomba amoureux, sans jamais la rencontrer, de la comtesse Hodierne de Tripoli. Il fut le premier troubadour à chanter l’amour lointain.


Bordeaux, grand port fluvial :


           La maquette du coureau, ainsi que celle de la gabare que vous verrez à la fin de la visite nous rappellent que Bordeaux fut aussi un grand port fluvial, qui développa un commerce très important avec l’arrière-pays.


Montaigne et le phare de Cordouan :


           Au XVIe siècle le commerce de Bordeaux s’étend sur toute l’Europe du Nord et du Sud. Un grand nombre de navires de toutes provenances passent par la Gironde, où seule une vieille tour à feu érigée par les anglais, éclaire l’embouchure. De nombreux pillards, créant des feux de part et d’autres, font échouer des navires et les délestent de leur cargaison. Michel de Montaigne, alors maire de Bordeaux, va co-signer le devis de construction du phare de Cordouan, dénommé le phare des rois, les rois des phares. Le gravure à gauche de la vitrine illustre bien la première architecture ainsi que les villes et pays commerçant alors avec Bordeaux.


Sur votre droite, la vitrine des livres de la Jurade de Bordeaux :


Deux livres y sont présentés :

           Le livre des bouillons qui contient la majeure partie des chartes de la ville de Bordeaux et des privilèges octroyés aux Bordealais par les ducs d’Aquitaine et rois d’Angleterre du XIIIe au XVe siècle.

Le livre des privilèges : Ce livre transcrit les titres qui assurent à la commune et à ses habitants la jouissance de leurs droits les plus précieux. Ce sont les maires et les jurats de la ville de Bordeaux qui le firent réaliser en 1564.


Le mur des cartes marines et des instruments de navigation :


           Depuis Christophe Colomb, tous les grands pays européens partirent à la conquête de ces nouveaux mondes pour en faire leur propriété. C’est alors que se développe de façon stratégique la cartographie marine, dont les tracés s’améliorent avec l’évolution des instruments de navigation, dont on peut suivre les différentes étapes sur le côté de la vitrine. La notion de longitude et de latitude permit de faire des relevés de plus en plus précis, comme on peut le remarquer depuis la carte de la Saintonge de 1585 en bas à gauche en parcourant les autres vers la droite puis en remontant. La vitrine présente certains de ces instruments de navigation.

           La maquette de la Couronne et la gravure sur sa gauche nous renseignent sur l’évolution importante de la construction navale depuis le XIIIe siècle.

           Le XVIIe siècle fut à la fois le siècle de la colonisation des Antilles comme le montre la gravure encyclopédique de l’époque, celui de la domination des Hollandais dans le transport du vin grâce à leur nouveau navire la Flute, celui du colbertisme, de la création des douanes, de l’incitation à la construction navale, et de l’avènement des courtiers maritimes royaux. Afin de stopper l’hégémonie des hollandais et d’inciter les bordelais à construire leurs propres navires pour transporter le fret de Bordeaux aux Antilles et retour, Colbert décréta l’Exclusif, une ordonnance royale qui interdisait aux navires étrangers de charger dans les Antilles pour la France. De plus, il créa les douanes pour harmoniser les taxes dans tous les ports de France.


La vitrine de la création de la charge des courtiers maritimes royaux :


           Les conséquences du droit maritime en gascon et en anglais créées par Aliénor et les nécessités administratives imposées par les douanes obligèrent Colbert à créer la charge des courtiers maritimes royaux, étant interprètes jurés et chargés de la conduite en douane de tous les navires étrangers arrivant de toute l’Europe et dont les capitaines ne parlaient pas français.

           Cette charge pouvait se transmettre de père en fils. Cependant, les compétences linguistiques, juridiques, administratives, comptables, et la probité étaient validées par 4 experts, comme en témoignent les livres en bas à gauche de la vitrine.

           Le XVIIIe siècle est riche d’histoire et d’expansion pour le port de Bordeaux.


Les guerres sur mer :


           Tout d’abord, ce fut un siècle de guerres permanentes, de Louis XIV à Napoléon, qui se traduisit par des guerres sur mer, l’objectif étant de couper les approvisionnements ennemis et de s’emparer de leurs richesses. La flotte royale française n’étant pas suffisante pour faire face, Vauban incita le roi Louis XIV à relancer la guerre de course. Les corsaires royaux, très réglementés par l’amirauté, se partageaient les prises avec leurs équipages et l’armateur à hauteur de 90 %, les 10 % restant revenaient à l’amirauté. En 120 ans plus de 1000 corsaires bordelais sillonnèrent les mers. Vous pouvez découvrir la maquette d’un brigantin, type de navire corsaire de Surcouf construit à Bordeaux, et des documents de missions,les lettres de marque, et les publications des prises et de leurs ventes.


L’épopée de La Fayette :


           Le XVIIIe, siècle des Lumières, fait souffler un vent de liberté qui va pousser le jeune marquis de La Fayette ) aller, contre l’avis du roi, porter secours à G. Washington qui se bat à la tête des insurgés contre les anglais. Armant à ses frais un navire à Bordeaux, la Victoire, chargé de vivres et de munition il prendra la mer en  1777. Il combattra glorieusement durant deux ans aux côtés des insurgés. De retour en France le Roi Louis XVI créera un corps expéditionnaire sous le commandement de La Fayette qui partira à nouveau de Bordeaux en 1780 sur l’Hermione.

           Les conséquences des lois protectionnistes de Colbert, le développement du commerce avec les Antilles, et la guerre de course amèneront Bordeaux à devenir le premier port de construction navale en Europe. Dans les années 1785, un navire sortait des chantiers navals tous les 15 jours.


La traite négrière :


           En raison de l’expansion de la colonisation et de l’exploitation des richesses, en particulier sucre, café, et cacao tous les pays de la façade atlantique européenne érigèrent le commerce triangulaire en système économique. Le principe : partir des ports européens chargés de marchandises, pour aller acheter des esclaves noirs dans le golfe de Guinée et les revendre dans les colonies. Plus de  millions d’esclaves furent déportés, vendus par les chefs des tribus. Comme le montre le tableau de chiffres, Bordeaux participa à près de 480 expéditions, contre 1745 pour Nantes et plus de 4900 pour Liverpool. A noter aussi que le commerce triangulaire ne représenta jamais que 3 à 5 % du trafic du port, le reste étant fait en droiture. Ce fut ce qu’on appela la traite transatlantique qui succéda à la traite arabo musulmane qui déporta plus de 30 millions d’esclaves noirs du VIIe au XIVe siècles.


L’abolition de l’esclavage :


           Mais parlons aussi des bordelais qui se sont élevés contre l’esclavage et la torture. Le précurseur fut Montesquieu dans L’esprit des lois en 1748. Il fut suivit par André Daniel Lafon de Labedat, bordelais et député de la Gironde qui prononça, à l’Académie Royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, le 26 août 1788, son célèbre discours sur la nécessité et les moyens de détruire l’esclavage dans les colonies qui donnera lieu à la lecture à l’Assemblée législative. Quelques années plus tard il faudra malheureusement attendre 1848 pour que Victor Schelcher obtienne l’abolition de l’esclavage dans les Antilles.


Les nouveaux horizons commerciaux :


           Camille de Roquefeuil Cahuzac, voici un homme qui ouvrit de nouveaux horizons au commerce international. Parti de Bordeaux en 1816, sur le Bordelais armé par Jean Étienne Balguerie Junior, il lui faudra 3 ans pour accomplir le premier tour du monde marchand, ouvrant les routes du commerce vers la pacifique et l’océan indien. L’idée étant, sur la base du troc, de fournir aux chinois des peaux de loutres de mer chassées en Alaska et du santal des îles du Pacifique. En échange ramener des soieries et des porcelaines. Son hibernation forcée aux Îles Marquises reste un épisode surprenant de cette épopée.


Le siècle du développement commercial international :


          Bien que ce voyage ne fut pas un succès commercial il ouvrit cependant la voie à de nombreux armateurs, aventuriers, négociants qui partirent ouvrir des comptoirs à l’autre bout du monde. Qui des Le Quellec partis à Valparaiso pour le commerce du nitrate et du gouano, des Denis partis en Cochinchine et installés à Saïgon pour le riz, des Ballande en Nouvelle Calédonie pour le nickel, et bien d’autres. Sans oublier l’armement des Bordes qui construisit le premier cinq mats de 137m et pouvant embarquer 6000 tonnes de marchandises, et Balguerie Stuttenberg qui participa au financement du pont de pierre, des entrepôts Laisné et est à l’origine des Caisses d’épargne et de prévoyance. Sur votre droite la maquette d’un cap hornier.

           Qui dit contrées lointaines dit maladies exportées mais aussi importées. Ainsi Alexandre le Dantec créa la première chaire de maladies tropicales à la faculté de médecine de Bordeaux qui donna lieu à l’Ecole de santé naval. Plus de 8500 médecins y firent leurs études dont l’écrivain et ethnologue Victor Segalen ou le chercheur en neurosciences Henri Laborit, inventeur de l’anesthésie moderne. C’est aussi à cette époque que la Société des œuvres de Mer crée le navire hôpital pour sillonner les mers d’Islande et de Terre Neuve dont vous voyez ici une des maquettes.


Les progrès de l’industrie et de la construction navale :

           Si le XVIIIe siècle vit l’explosion de la construction navale, le XIXe siècle le poursuivit avec des inventions nouvelles. Ce fut le cas du premier bateau à roue et à vapeur lancé à Bordeaux en 1818, comme le montre la maquette ou encore les clippers de Lucien Arman et ses chantiers de l’océan.

           Ne fut-il pas le premier aussi à lancer l’utilisation de matériaux composites (bois et métal), à utiliser la voile et le vapeur, la propulsion à hélice, et à créer ainsi les premiers cuirassiers, qui seront vendus en Allemagne et au Japon. Ce savoir-faire se poursuivra à Bordeaux par la construction du premier porte-hydravion puis du premier porte-avions et le lancement du dernier cuirassier le Jaureguiberry, en 1956.

           Nous arrivons maintenant dans la partie du musée consacrée aux denrées transportées. Parlons tout d’abord de la plus importante : le vin.

           On ne peut faire allusion au port sans y associer le commerce du vin et réciproquement, tant les exportations firent connaître cette noble boisson dans le monde entier. Retraçons rapidement quelques grandes dates de l’évolution du transport du vin. De la période gallo-romaine jusqu’au Moyen Âge ce fut l’époque des amphores. Le vin de la Provincia Romana remontait en grande partie par la Garonne jusqu’à Bordeaux.

           Au XIIe siècle sous Aliénor d’Aquitaine, les exportations de vin vers l’Angleterre ne firent que s’accroître et le vin fut transporté en tonneaux de 900 litres. Cette unité deviendra la mesure de jauge des navires. Au XVIIe siècle ce sont les hollandais qui introduisent le soufrage des barriques et la distillation des vins blancs. Le XVIIIe siècle voit la naissance des vins fins servis en bouteille de verre et des exportations vers les pays d’Europe du Nord.

           Le XIXe malgré les crises et les maladies crée le classement de 1855 qui donnera toutes leurs lettres de noblesse aux grands crus bordelais. Quant au XXe, il sera celui du grand export, vers les États-Unis, le sud-est asiatique et la Chine. Les expéditions se feront alors par conteneurs au départ du Havre.

           Mais voyons aussi toutes les richesses des nos colonies d’alors : dans les différentes vitrines vous découvrirez ce qui fit de Bordeaux un grand port colonial.

           Tout d’abord l’arachide : dès 1822 les familles Maurel et Prom s’installent en Gambie et cultivent l’arachide. Bordeaux en importe 20000 tonnes par an à la fin du XIXe siècle.

           Le café : dès 1721 la production de café se développe sur l’île bourbon (île de la Réunion). Puis, via Saint Domingue, Bordeaux deviendra le principal producteur de café au monde, au XIXe.

           Le cacao : à partir du XVIIIe, les navigateurs et négociants bordelais, intensifient le commerce. La fève de cacao transformée devient du chocolat de plus en plus prisée par les français. Bordeaux devient alors le premier port français pour le cacao et le restera jusqu’à la fin du XXe.

           Le sucre : la réussite exceptionnelle du négoce et du raffinage du sucre à Bordeaux au XVIIIe, XIXe, et dans la première moitié du XXe, est la résultante de plusieurs éléments : la naissance des grands dynasties bordelaises de négociants, Gradis et Faure par exemple, et leurs liens familiaux étroits avec l’Europe du Nord ainsi que leur implantation aux Antilles, Bordeaux devient le premier port sucrier pour l’Europe du Nord au XVIIIe.

           Bien sûr nous pourrions aussi parler du rhum, boisson réputée des marins produite aux Antilles, mais aussi des denrées tropicales, dites coloniales à l’époque, vanille, girofle, cannelle, muscade, poivre, et tapioca qui étaient traités par des négociants du quartier de la Rousselle dans le vieux Bordeaux jusqu’au milieu du XIXe siècle.


Sur le mur de gauche : une superbe maquette d’un terre neuve pour illustrer l’importance de la pêche à la morue :


           Le port de Bordeaux était déjà au Moyen Âge une plaque tournante du poisson séché et fumé venu du Nord et de la morue à partir de 1530. Les morutiers partaient pour des campagnes de pêche de six mois à Terre-Neuve, île au large de la côte canadienne, une des plus riches zones de pêche au monde avec la mer d’Islande. C’est à partir de 1820 que la ville s’organise pour sécher la morue verte dans ses banlieues et exporter la morue dans le monde entier. Bordeaux devient à la fin du XIXe la première place du négoce de la morue et va rivaliser avec Fécamp pour lancer, à partir de 1920, un armement de pêche moderne avec des bateaux à moteur. Dans les années 50, la ville comptait 32 sécheries et des milliers d’ouvriers et ouvrières, qui avaient les mains rongées par le sel. A Bègles, que l’on surnommait « le faubourg des odeurs », la morue était la principale source d’activité.

           Nous terminons cette visite par quelques photos du port de Bordeaux, celle du haut représentent les diverses activités, dont celles du port au cœur de la ville dans les années 1970, puis les évolutions plus récente de Bordeaux Port Atlantique, avec les différents appontements de Bassens, Grattequina, Ambès, Blaye, Pauillac et le Verdon. Les photos du bas illustrent le transport des passagers dans les années 1930 avec les moles de Pauillac et du Verdon, qui ont été détruits durant la Seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, les quais réaménagés accueillent les énormes paquebots de croisière en centre ville.

Les personnages qui ont contribué à l’histoire bordelaise

Le musée met l’accent sur des figures emblématiques/ remarquables dévoilant l’importance, à travers les siècles du port, de la ville et plus largement de l’histoire française et internationale liée aux échanges maritimes. Nous pouvons citer Jaufré Rudel (XIIème siècle, troubadour surnommé « le Prince de Blaye »), Aliénor d’Aquitaine (1122-1204, à l’origine du Code Maritime international), Michel Montaigne (1533-1592, maire de Bordeaux et humaniste), Roquefeuil-Cahuzac (1781-1831, grand navigateur, ayant réalisé plusieurs tours du monde), Marquis de Lafayette (1757-1834, acteur de l’indépendance américaine face aux anglais), Montesquieu (1689-1755, philosophe des Lumières, fervent opposant à l’esclavage et à la torture), Pierre Balguerie-Stuttenberg (1778-1835, négociant, armateur et banquier, soutien à la construction du Pont de pierre à Bordeaux), Ange Le Quellec (1768- ?, exportateur de guano et nitrate du Chilli à la France), Etienne Denis (1799-1879, fondateur de comptoirs de commerce), Armand-Louis et André Ballande (1817-1882 et 1857-1936, père et fils, négociant armateur et exportateur de nickel), Antoine-Dominique Bordes (1815-1883, à la tête de la septième flotte française en 1898)


(Ne pas oublier de mettre les liens hypertextes pour chacun des personnages)


Les autres témoins de l’histoire maritime bordelaise

D’autres lieux à Bordeaux évoquent le lien intrinsèque entre la ville et son port : le bâtiment de l’actuel CAPC (qui servait autrefois d’entrepôt pour les denrée issues du commerce portuaire), le bâtiment renfermant Le musée national des Douanes (appelé aussi l’hôtel des Douanes, destiné au prélèvement des taxes sur les marchandises) ainsi que ses collections. Plus récemment le Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine (CIAP) de la ville de Bordeaux souligne à travers son exposition l’importance du port bordelais, son implantation et ses répercussions sur la ville et son développement. Ces lieux permettent d’enrichir la connaissance de la ville et d’apprécier son rayonnement à plus grande échelle.

Le parcours : ?

  1. Historique du musée: Collectif...
  2. Histoire maritime de bordeaux :
  3. Muséographie
  4. Les autres témoins de l’histoire maritime bordelaise

Brouillon de page pour le Musée de l'Histoire maritime de Bordeaux.