Utilisateur:Sarah Abdellaoui/Brouillon

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Jean-François Bony, né à Givors le 24 février 1754 et mort à Paris en 1825, est un peintre français.

Élève de Gonichon, à Lyon, il aurait suppléé en 1809 à Jacques Barraband malade, comme professeur de la classe de fleurs, à l'École de dessin de Lyon. Il est l'un des fondateurs de la manufacture lyonnaise de soieries, « Bissardon, Cousin et Bony ». Artiste talentueux, on lui doit le dessin de la robe et du manteau portés par Joséphine de Beauharnais lors du sacre de Napoléon Ier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Contexte

Quand, au XVIIème, Les Lyonnais ont donné une grande impulsion à leur fabrique de soierie, ils ont fait le choix de miser sur la valeur esthétique de leur production. Leurs articles s’adressant aux cours et aux classes aisées devaient l’emporter sur la concurrence par la beauté des motifs, le plus souvent floraux, et par le caractère de nouveauté de ces motifs. La peinture de fleurs ne pourrait être que le délassement obligé du dessinateur de fabrique. Encore qu’il ne faille pas étager le lien de nécessité entre la condition de dessinateur en soie et celle de peintre de fleurs. Les vocations de peintre ne représentent qu’une très faible proportion des employés des cabinets de dessin. D’autre part, la peinture de fleurs est un genre qui est né et a évolué indépendamment de l’industrie textile. Il n’est peut-être pas utile de rappeler que la fleur peinte n’est pas un modèle pour la fleur tissée. Les contraintes techniques de tissage sont tels que l’on ne trouvera jamais un tissu façonné reprenant la composition d’un tableau de fleurs. Le dessinateur pour la soierie intègre, lui, ces contraintes techniques. La classe de la fleur à l’école de dessin de Lyon enseigne le dessin de fabrique et non les compositions dans la tradition de Monnoyer ou des Holandais. Dans l’insiste que l’on met à Lyon à accréditer ce lien entre fleur et soierie, indépendamment de considérations pédagogiques, l’argument publicitaire n’est pas loin. La plus belle réussit de cette propagande se donne à voir dans le coup de force de l’économiste Natalis Rondot (1821-1900) pour faire admettre, à l’exposition internationale des produits de l’industrie de 1851, à Londres, des toiles du fleuriste Simon Saint-Jean (1808-1860), au motif que la soierie lyonnaise y trouvait son inspiration. L’alliance entre le dessin de fabrique et la peinture de fleurs est avant tout une fiction commerciale. Dupe de cette fiction, le critique d’art Louis Clément de Ris (1820-1882) pouvait écrire, dix ans plus tard : « À proprement parler, ce que l’on appelle l’École de Lyon n’est pas une école de peinture, mais un procédé d’industrie ». Le dessinateur en soie dont l’oeuvre de peintre nous occupe ici, aimait à rappeler dans le libellé de la signature de ses tableaux qu’il était aussi le dessinateur de sa propre maison de soierie.


Vie de l’artiste[modifier | modifier le code]

Jean-François Bony est né à Givors, le 24 février 1754 est a été baptisé le même jour. Son père, Nicolas Bony, était maître boulanger. Sa mère s’appelait Antoinette Mussieux. Le parrain est son grand-père maternel, Jean Musssieux, marchand à Givors, et sa marraine, la soeur de son père, Louise Bony, mariée à Floris Pitrat, voiturier par eau. Comme on le voit, le milieu familial est étranger au monde de la fabrique de soieries de Lyon.

Bony apprit le dessin de la fleur et de l’ornement auprès de Jean Godichon qui avait été nommé professeur à l’école gratuite de dessin de Lyon. Peut-être poursuivit-il à Paris, conformément à l’usage, son apprentissage de « dessinandier », soit dans quelque cabinet de dessin, soit dans une manufacture royale. Néanmoins, la tradition familiale, recueillie par l’historien de Givors, veut que le jeune Bony se soit placé, dès sa sortie de l’école, comme dessinateur chez Bissardon, qui était alors l’un des grands fabricants lyonnais d’étoffes pour meubles. Là, Bony se spécialisa dans le dessin de broderie et livra ses premières commandes dès 1774. En mai 1786, il signait les modèles de toutes les broderies du lit de la grande chambre de la reine Marie-Antoinette à Versailles. À la mort de son ami, le peintre Jacques Barraband (1767 ou 1768-1809), et jusqu’à l’arrivée d’Antoine Berjon (1754-1843), en juin 1810, il assura gratuitement l’intérim de la classe de la fleur à l’école des Beaux Arts de Lyon. Associé à son premier employeur, sous la raison sociale de Bissardon, Cousin et Bony, puis celle de Bissardon, Bony et Cie, le dessinateur reçut de nombreuses commissions sous l’Empire. Parmi les modèles conservés, on peut citer la tenture à l’usage du Petit Selon de l’impératrice Marie-Louise au château de Versailles, vers 1811, et l’année suivante, toujours pour Versailles, un panneau de tenture exécuté pour un salon du Petit Appartement de l’impératrice. Ce qu’a retenu la postérité, ce sont surtout ses réalisations pour Joséphine, notamment la robe et le manteau du sacre. Bony qui s’était acquis une grande réputation comme brodeur, ne souhaitait pas se cantonner dans cette spécialité. Les albums de dessins que conserve la bibliothèque du musée des tissus et du musée des arts décoratifs de Lyon, montrent que le Givordin est non seulement un créateur de mode ou un styliste, mais encore un ensemblier qui conçoit toute la décoration intérieure. Une autre ambition tenaillait Bony, celle de la peinture. Le premier témoignage que nous pouvons citer à l’appui de son intérêt pour cet art, est une lettre qu’il adressa, le 24 brumaire an IX (15 novembre 1800), à Urbain Jaume (?-1816), secrétaire général de la préfecture du département du Rhône et ancien fabricant de cartes à jouer, pour lui signaler l’état de péril dans lequel se trouvait L’Adoration des bergers de Jordaens (reconnue aujourd’hui comme une copie). Ainsi, Bony inspira-t-il l’arrêté préfectoral qui ordonnait le transport du tableau dans le bâtiment de Saint-Pierre où il est aujourd’hui conservé. Un second témoignage est procuré par le journal de Pierre Vitet, le fils de l’ancien maire conventionnel de Lyon et le père de l’écrivain Ludovic Vitet (1802-1873). En septembre 1817, Pierre Vitet et son ami le peintre Alexandre Hyacinthe Dunouy (1757-1841), de qui il avait reçu des leçons de peinture dans sa jeunesse, se rencontrèrent à Lyon et allèrent dîner ensemble chez Bony. Dès 1804, Bony avait envoyé deux grands pendants au Selon de Paris, Le Printemps et L’Eté, lesquels cependant, n’attirèrent pas l’attention de la critique. En 1819, il récidiva avec des Fleurs et fruits dans un vase de cristal exposé au Musée des Beaux-Arts de Lille. Le Givordin regarde à l’évidence du côté de Jean-François Van Daël (1764-1840), le peintre de L’Offrande à Flore (Salon de 1799) et du Tombeau de Julie (Salon de 1804), qui a ennobli la nature morte florale par des allusions morales, et que collectionnait avec passion Joséphine, elle-même férue de botanique. À l’ouverture du musée de Lyon en 1814, Bony avait offert l’un de ses tableaux pour figurer dans le nouveau Selon des fleurs, aux côtés des maîtres nordiques et notamment des deux Van Daël achetés par la ville quelques années plus tôt. En 1815, Bony est nommé membre du jury charger de juge les travaux des élèves pour le concours annuel de l’école des Beaux-Arts.
 Au printemps de l’année 1820, Bony quitta Lyon pour fixer son domicile à Paris. Cinq ans plus tard, poussé par la perte de sa fortune qu’il avait confiée à un associé, Bony se suicida par défenestration. La perte de l’état civil parisien, pendant la Commune, ne permet pas de justifier la date de 1825 qui serait celle de son décès, ne de connaître le lieu de son inhumation. En 1828, l’exposition annuelle dite « des tableaux des artistes de l’École lyonnaise » rendit hommage au dessinateur en présentant sept de ses peintures et une gouache. Sa veuve, Jeanne Marie Drevet (1764-1846), se retira à Givors, où elle vécut dans la gêne, malgré le soutien de la famille Joannon-Verne, ses parents, et dans le caveau desquels elle repose au cimetière de Bans. En 1829 et 1844, la ville de Lyon lui acheta des oeuvres de son mari, ce qui l’aida ainsi financièrement.

Jean-François Bony réunissait en lui les talents multiples de ces hommes en qui la fabrique de soierie de Lyon aimait à s’incarner. S’il lui manquait le génie mécanicien d’un Philippe de la Salle (1723-1804), il l’emportait sur son brillant aîné par l’affirmation d’une vocation de peintre qui l’arrachait aux contraintes de l’art décoratif. Cette vocation, répétons-le, n’allait pas de soi chez un « dessinandier ». Rien de plus faux, en définitive, et rien de plus marqué au coin des préjugés de son époque que ce jugement d’un critique d’art, défenseur de la peinture symboliste dont il était le contemporain : « Comme presque tous les dessinateurs, Bony a peint des fleurs et des fruits, mais sans arriver à faire oeuvre d’art ».

Oeuvres principales[modifier | modifier le code]

Le Printemps (Fleurs dans une fontaine antique)[modifier | modifier le code]

1804 Huile sur toile H : 1, 895 m L : 1, 355 m Musée des Beaux arts de lyon

Histoire de l’œuvre : Le tableau et son pendant sont restés en position du peintre, jusqu’à sa mort , puis on appartenu à sa veuve qui les céda à la ville de Lyon en 1844 Contre une rente viagère . Intervention : A.Fanti pour restaurer une grande déchirure dans le quart inférieur 3 , le tableau a été rentoilé et fixé sur un nouveau châssis .A cette occasion, les ports peints on été repliés sur les montants du châssis amenant une perte de 7 centimètres dans le sens de la hauteur et dans celui de la largeur. Source : Arch mun Lyon 78 Wp 4 (acquisition)

L’Eté (Fleurs devant la statue de Cérès)[modifier | modifier le code]

1804 Huile sur toile H :1, 99 m L : 1, 42 m Musée des beaux arts lyon

Histoire : Même provenance que le printemps Source : Arch mun ; ibid 78 Wp 1 (dépôt )



Vase de bronze rempli de fleurs rares[modifier | modifier le code]

1812 Huile sur toile H : 1,17 m L : 0,90 Musée des beaux arts de Lyon

Histoire : Donné par l’artiste au Musée de Lyon en 1814 à l’occasion du passage en cette ville du comte D’artois , frère du roi


Fleurs et fruits dans un vase de cristal[modifier | modifier le code]

1815 Huile sur toile H :1,165 m L : 0,910 Lille musée des Beaux arts

Histoire : Galerie de Bayser , Paris . Achat 3 mars 1975


La belle Givordine[modifier | modifier le code]

1816 Huile sur toile H : 2, 10 m L : 1, 46 m Collection particulière


Portrait de Mademoiselle Albert[modifier | modifier le code]

1817 Huile sur toile H : 2,30 m L : 1m63

Musée Collection particulière

Histoire : Vendu à l’Hôtel de Lyon


Fruits recouverts d’un voile de gaze et placés dans une corbeille[modifier | modifier le code]

Huile sans toile H : 0,824 m L : 0,651 m Musée des beaux arts de Lyon

Histoire : Achat auprès de la veuve du peintre en 1829 sur le fond annuel d’encouragement pour l’acquisition d’ouvrages d’artistes lyonnais. Déposé à la ville de Givors en 1950

Source : Arch Mun Lyon 78 Wp 4 ( acquisition ) – Arch mun Givors , procès verbaux des délibérations du conseil municipal 10 décembre 1950 (dépôt)


Deux lézards verts[modifier | modifier le code]

Huile sur papier marouflé sur toile H : 0,165 m L : 0,410 m Lyon , collection particulière

Histoire : Ancienne collection de la maison de soierie Tassinari & Chatel


Serpent lové[modifier | modifier le code]

Huile sur papier marouflé sur toile H : 0,168m L : 0,410 m Lyon , collection particulière

Histoire : Ancienne collection de la maison de soierie Tassinari & Chatel

Coupe de fleurs et de fruits[modifier | modifier le code]

1815 Huile sur toile H : 1,16 L : 0,91 m

Signé et daté en bas à gauche : Fait par Bony dessinateur de sa fabrique d’étoffe de soie Lyon

Exposé dans le Salon des Fleurs du Musée des Beaux-Arts de Lyon

Histoire : Les peintures de Bony sont rares et ce tableau, apparu il y a peu de temps sur le marché français de l’art, ne semble pas être mentionné dans les très rares études consacrées à cet artiste, connu surtout pour les modèles fournis aux fabriques de soieries lyonnaise . Si la présentation sur un fond de paysage aéré donne une réelle ampleur, où l’on peut voir sans doute l’héritage des fastueuses compositions flamandes et hollandaises du siècle d’or , on rencontre , dans l’exécution ce « soin le plus scrupuleux…qui paraît manquer d’une certaine vibration généreuse du pinceau »

Notes et références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]