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Utilisateur:Roxana Eminescu

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Geneviève Hennet de Goutel[modifier | modifier le code]

Geneviève Hennet de Goutel, née à Paris le 11 avril 1885 et morte près de Jassy/Iaşi, Roumanie, le 4 mars 1917, était infirmière major de la Croix Rouge, membre de l’équipe du Dr Clunet de la Mission sanitaire française sur le Front d’Orient.

Morte pour la France, Croix de Guerre, Médaille des épidémies, Croix de la Reine Marie.

Biographie

Elle est l’aînée des  trois filles d’Anne Marie Pauline, dite Annie (1852-1918) et d’Alfred Pierre Émile Hennet de Goutel (1855-1935). Ses parents, peintres à leurs heures perdues, se sont rencontrés dans l’atelier d’Ingres, sa mère, maîtresse titulaire de dessin à Paris, étant la fille du « peintre d’histoire » Raymond Balze.

Geneviève obtient aussi son diplôme d’institutrice, puis fait des études de philosophie, de littérature et d’arts plastiques. Passionnée des montagnes, elle rejoint la Société des Peintres des Montagnes (SPM)[1]. Ses centaines d’aquarelles sont gardées dans les archives de la famille.

Désireuse de se rendre utile aux plus démunis, elle rejoint Le Sillon, mouvement fondé par Marc Sangnier pour élever le niveau culturel et idéologique des ouvriers. Elle donne des conférences, enseigne la peinture, la musique et la broderie aux ouvrières, peint des affiches pour la Société des Chemins de fer Paris-Lyon-Marseille (PLM), écrit et met en scène ses pièces de théâtre[2] pour financer leurs vacances. Le Pape Pie X ayant condamné, en 1910, Le Sillon à la dissolution, Geneviève décide de suivre les cours de l’École d’infirmières des Peupliers de la Société de Secours aux Blessés Militaire (SSBM). Au début de la guerre, elle exerce dans les Hôpitaux militaires de Laval et Nevers.

En 1916, à l’incitation d’amies roumaines des familles régnantes Bibesco et Brancovan[3], elle intègre la première équipe sanitaire en partance pour la Roumanie, qui venait de rompre sa neutralité en faveur des Alliés.

La mission sanitaire française[4] est une composante de La Mission militaire du Général Berthelot[5], dont les objectifs étaient de réorganiser, instruire et rééquiper l’armée roumaine avec de l'armement français moderne. Cette aide avait été sollicitée par le Gouvernement roumain, qui s’engageait à rémunérer le personnel selon les normes françaises, leur octroyant, en sus, des indemnisations d’arrivée, d’installation, de départ et d’hébergement.

Le nombre de médecins ayant exercé sur le sol roumain entre l’automne 1916 et l’été 1917 devrait approcher les deux centaines. Le plus jeune de ces médecins avait 27 ans, le plus âgé 57. Certains étaient venus avec leurs épouses travaillant souvent à leurs côtés en tant qu’infirmières. Parmi eux, il y eut de nombreux chercheurs. Ceux qui n’y ont pas laissé leurs vies ont publié au retour d’importants travaux basés sur leurs expériences du front.

Exode vers Jassy/Iaşi

La SSMB avait comme première mission de mettre sur pied l’Hôpital français de Bucarest, financé en partie par une souscription lancée dans Le Figaro. Geneviève Hennet de Goutel y formera les infirmières roumaines. Mais Bucarest et sa région se retrouvent vite sous occupation allemande. L’administration du pays et les missions étrangères, tout comme une grande partie de la population, se réfugient dans la région nord-est du pays, restée libre.

L’Hôpital Greierul (Le Grillon)

C’est près de Jassy, la capitale de la Moldavie roumaine, que le Dr Clunet, secondé par son épouse, par Geneviève Hennet de Goutel et par Andrée Flippes, de l’Union des Femmes de France, monte son hôpital pour contagieux, où seront soignés les  malades atteints par le typhus, une épidémie qui durera jusqu’au printemps 1917.

Geneviève Hennit de Goutel,  qui allait chercher les malades à la Gare de Jassy, s’occupait du triage et leur prodiguait des soins sans relâche, est contaminée à son tour et en meurt, suivie de près dans la tombe par l’infirmière Flippes, le Dr Clunet et Antoinette  Roux, Sœur de Saint-Vincent-de-Paul. Un monument[6] leur rend hommage.

Geneviève Hennet de Goutel est enterrée à Paris, dans la 10e division du Cimetière du Montparnasse.

Sur Geneviève Hennet de Goutel

Marthe Wolfrom, Geneviève Hennet de Goutel, Beauchesne et fils, IIe éd., Paris, 1921, traduit en anglais par L. M. Leggatt, A life's oblation: the biography of Genevieve Hennet De Goutel, Burns Oates & Washbourne, Londres, 1921.

Marthe Wolfrom, Geneviève Hennet de Goutel, feuilleton illustré en 47 épisodes, dans la revue pour enfants Bernadette, n° 78 du 22 décembre 1957 au n°96 du 27 avril 1958.

Liens

100ème Anniversaire du début de la Grande Guerre (1914-1918), Les Cahiers de Charlotte, Bulletin de l’Association Charlotte Sibi, Institut Français de Jassy:

https://lescahiersdecharlotte.files.wordpress.com/2012/02/1914_2.pdf

Héros de la Grande Guerre au cimetière du Montparnasse: https://www.landrucimetieres.fr/spip/IMG/pdf/montparnasse.pdf


[1] http://spm.chez.com/ Dans son n° 2 de 2015, Le Bulletin de la SPM lui rend hommage.

[2] Le miracle des fuseaux, R. Haton, Paris, 1908 ; Au pays des cigales, R. Haton, Paris, 1911 ; La Nuit de cristal, C. Klotz, Paris, 1912 ; Marlbrough s'en va-t-en guerre, adaptation pour théâtre et dessins de Geneviève Hennet de Goutel, R. Haton-C. Klotz, Paris, 1912 ; Le Mystère des Saints-Dormants, jouée au Théâtre de l'Athénée-Saint-Germain, le 27 avril 1913, Ch. Klotz, Paris, sans date, 3e édition, 1936.

[3] Claire-Hélène Bibesco (1870-1945), épouse du marquis Hubert de Belloy de Saint-Liénard (1865-1929), capitaine de vaisseau, attaché naval de la légation française, Nicole Cesiano (Colette) (1891-1968), princesse Bibesco-Bassaraba de Brancovan par le mariage, fille de Claire-Hélène Bibesco et de son premier époux, Dimitrie Cesiano, Geneviève Bibesco (1863-1910) et sa fille, Helena Starjenski (Loulou) (1894- ?).

[4] Voir Leontin Stoica, Serviciul sanitar al armatei române în perioada 1914-1919 (Le service sanitaire de l’armée roumaine entre 1914 et 1919) thèse de doctorat, Université « Ion Creangă » de Kichinev, 2012. http://www.cnaa.md/files/theses/2012/21566/leontin_stoica_thesis.pdf

[5] Berthelot Jean-Noël Grandhomme Le général Berthelot et l’action de la France en Roumanie et en Russie méridionale, 1916-1918, aspects diplomatiques, militaires et culturels avec leurs incidences, prolongements et perspectives, Château de Vincennes, Service historique de l armée de terre, 1999, XXIX-1120 p. 

[6] Œuvre du sculpteur Salvador Scutari (1880-1932), auteur aussi du monument surplombant le Caveau militaire français du cimetière Eternitatea de Iaşi.