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Utilisateur:RTBDA/150 miles de Chevalet

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Contexte

Depuis leur origine, les rallyes automobiles (et motocyclistes) étaient essentiellement des épreuves de navigation à la carte, d’endurance physique et mécanique, de régularité et, éventuellement, d’adresse de pilotage.  Au début des années 1960, avec l’introduction du classement « scratch » basé sur les temps réalisés, la vitesse générale des épreuves s’est élevée, favorisée par la rapide amélioration des performances des voitures et de l’état des routes en Europe occidentale.  Ajouté à l’augmentation de la circulation, il devenait de plus en plus difficile et dangereux de continuer à organiser de telles épreuves sur routes ouvertes à la circulation et certains organisateurs ont pensé à faire fermer de portions de voies publiques pour y organiser leur épreuve, réinventant ainsi la course en circuit telle qu’elle était née au début du XXe siècle (Circuit des Ardennes, le 31 juillet 1902).

Description du déroulement de l’épreuve

Les 150 miles de Chevalet – Souvenir Henri « Vittel » sont une épreuve qui s’est courue en juillet 1970, 1971 et 1972 à partir de la ville d’Herbeumont (Belgique) où est par ailleurs organisée de longue date une course de côte sur la route menant à Sainte Cécile.

Le nom de l’épreuve organisée par le Cercle d’Entraide Automobile de Belgique (C.E.A.B.) fait référence à la distance approximative sur laquelle est se déroule et le nom d’un rocher qui domine le parcours.  Il rend hommage à un pilote décédé en 1966.

Il s’agit d’un circuit de 18 kilomètres prenant son départ dans le village et  à parcourir 14 fois (15 en 1972).  Les entraînements ont lieu le samedi.  Le dimanche, les voitures de série (groupes 1 et 3) courent le matin et les voitures a »améliorées » (groupes 2, 4, 5, 6 et 7) l’après-midi.  Le premier tour n’est pas chronométré et est considéré comme dernier tour d’entraînement.  La traversée du village est neutralisée et doit prendre entre 1 minute 30 et 3 minutes. Un tour ne peut pas prendre plus de 15 minutes.  Au septième tour, un temps supplémentaire de 3 minutes est alloué pendant cette neutralisation pour effectuer une éventuelle intervention sur les voitures.  Les départs sont échelonnés toutes les trente secondes.  

Les trois épreuves se courront par un beau temps sec et chaud.

Résumé des épreuves

1970 (11 et 12 juillet) – Epreuve nationale.[1]

Les départs sont donnés par l’haltérophile et champion olympique local Serge Reding.  L’assistance est estimée à 4000 spectateurs.

Il y a 12 partants pour la course des voitures de série qui sera remportée par le journaliste Philippe Toussaint au volant d’une Opel Commodore GSE suivi de Francis Polak et R. Sauvelon.

14 concurrents s’élancent pour la course des voitures améliorées et prototypes.  Le même Philippe Toussaint s’impose cette fois-ci sur une Daf 555-Renault d’usine devant Roger Vanderschrieck et C . Feltz.

Au classement général, P. Toussaint remporte les deux premières places devant R. Vanderschrieck.

1971 (10 et 11 juillet) – Epreuve internationale[2]

Toujours 12 concurrents au départ de la course de voitures de série mais le seul étranger sort de la route pendant le tour non chronométré !  Jean-Marie Jacquemin sur une Alpine berlinette l’emporte devant « Didi » et R. Thierpont.

Seulement 10 concurrents prennent le départ de la course de l’après-midi dont pas moins de trois Daf 555 d’usine ! Jean-Louis Haxhe l’emporte sur sa Daf 555-Ford - dont c’était la première course - devant Roger Vanderschrieck sur Porsche 904 – 6 cylindres et Philippe Toussaint sur Daf 555-Renault.

R. Vanderschrieck établi un record du tour (7 mn 23 sec 35) qui ne sera pas battu l’année suivante.

Au classement général, Haxhe devance Vanderscrieck,  Jacquemin, Toussaint (Alfa Romeo Duetto)...

Tracé du circuit

1972 (8 et 9 juillet)[3]

Si les organisateurs ont reçu 40 inscriptions, seulement 14 concurrents en voitures de série et 8 en voitures améliorées se présentent au départ.

Dans la première course, Joosen l’emporte sur sa BMW 2002 Ti devant Lebrun et Trousbeck.

L’après-midi, l’éclectique Luxembourgeois Nicolas Koob sur BMW 2002 Ti Proto devance Boskaert et Paradès.

Au classement général, Koob devance Joosen et Lebrun.

L’organisation ne sera jamais reconduite et le Trophée Henry Vittel qui devait récompenser le premier pilote l’ayant emporté trois fois ne sera donc jamais attribué.

Conclusion.

Manifestement, cette épreuve n’a pas réussi à attirer les pilotes potentiels malgré ses nombreuses qualités.  Le circuit aurait pourtant pu accepter 25 voitures par course.

Cette formule rencontrera de toute façon les mêmes problèmes d’organisation que les rallyes dans le cours de la décennie (virages négociables entre 140 et 160 km/h, pas de protection pour les pilotes et le public en cas de sortie de route…) et les plupart des autres Rondes évolueront ou disparaîtront également.

  1. Pierre Capart, « Philippe Toussaint réalise le doublé », Sportmoteur,‎ , p. 7, 8, 9
  2. Pierre Capart, « Daf récidive avec Haxhe », Sportmoteur,‎ , p. 8, 9, 10
  3. Pierre Capart, « La formule est bonne ! », Sportmoteur, vol. 13 juillet 1972,‎ , p. 12