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Jean CHAUVIN Sculpteur 1889-1976


             Jean Chauvin est né à Rochefort (Charente-Maritime) le 30 mars 1889. Il s'installe à Paris en 1908. Il décède le 15 mai 1976 au château de Chaillé à Saint Martin-lès-Melle.
             Dans l'histoire de l'Art, Chauvin est avant tout, cité comme un  pionnier de la sculpture abstraite. Il reste pourtant  difficilement classable dans les différents courants de ce siècle: l'abstraction pure ou bien  architecturale, celui des sculpteurs« Organiques » « Vitalistes » ou encore les «Surréalistes». Il est à considérer comme le fondateur d'un langage nouveau et  particulier.

...Peu d'œuvres sont aussi étranges, insolites et même scandaleuses, à première vue, que celles de Chauvin. On y va des formes les plus simples, les plus abstraites --courbes et oves-- à des formes plus complexes qui évoquent d'une manière à la fois claire et mystérieuse l'humain, le végétal, l'animal, et même le sexuel...[1]

Un art entre figuration et abstraction.

            De 1915 à la fin de ses jours,   si l'oeuvre de Chauvin possède une unité esthétique forte,   un style clairement identifiable et reconnaissable, elle n'en comporte pas moins des différences internes profondes dans son rapport  à la représentation. Quelques sculptures  demeurent dans un rapport figuratif  strict, même s'il est libre et fort éloigné  de l'ambition mimétique  qui nourrit le projet des  artistes de  l'Antiquité et fut repris à la Renaissance,   tandis que  d'autres plus nombreuses, et à nos yeux  plus importantes, sont l'exploration d'une relation nouvelle au réel qui ressortit de   l'art abstrait. Entre les deux se placent quelques  sculptures dont la forme abstraite n'empêche pas un mode  d'évocation et  suggestion qui les relie étroitement à l’apparence  sensible du monde

Une langue nouvelle. Le langage particulier qu'invente Chauvin est un idiolecte comme diraient les linguistes c'est-à-dire une langue personnelle, fonctionnant selon les lois propres à un individu particulier, qui s'offre à la compréhension tout en s'y refusant. On trouve dans beaucoup de ses sculptures, particulièrement après 1945, des motifs formels, analogues dans le monde visuel à des mots dans l'univers linguistique.

Des dessins autonomes? En dehors de son oeuvre sculpté, Chauvin s'adonna très largement au dessin, dès les débuts de son existence et tout au long de sa vie.

Chauvin photographe: une pratique "dématérialisée" de la sculpture? On doit encore faire place, dans le travail de Chauvin, à ses activités de photographe. Dès les années 1920, Chauvin prit le soin jaloux de photographier lui-même ses oeuvres,

MODERNITÉ DE CHAUVIN. Dans l'art du XXe siècle, Jean Chauvin demeure une figure étonnante mais essentielle. Son oeuvre trouve une grande actualité et une résonance particulière en une période comme la nôtre où l'on tente de dresser un bilan général du siècle qui fut bien plus polymorphe qu'on ne l’affirma longtemps.[2]


Éléments biographiques 1889 : Jean Chauvin naît le 30 mars 1889 à Rochefort sur mer. Seul survivant d’une fratrie de six enfants dont son jumeau André Joseph. Toute son œuvre sera profondément marquée par le thème de la naissance et de la gémellité.

1906 : Première sculpture connue ‶La Métamorphose ″ bois de bouleau, taillée au couteau à l’age de 17 ans et qu’il dira plus tard avoir caché, sous un tas de charbon, du regard d’un père opposé avec dureté à sa vocation.

1908-1909 : Le jeune Chauvin s’installe à Paris. Il s’inscrit à l'École des Arts Décoratifs le 14 mars puis on le retrouve ensuite à l'École des Beaux Arts, où il fréquente l'atelier du sculpteur Antonin Mercié à compter du 7 janvier 1909.

1909 : Réalise la première sculpture qualifiée d’abstraite “ La Toilette “ en bois d’ébène du Japon.

1913-1914 : Travaille aux côtés de Joseph Bernard dans son atelier, cité Falguière. Il y achève certainement sa formation à la taille directe. Au même moment, Chauvin réalise sa première œuvre de style cubiste : La Maternité, bois et plâtre.

1915-1920 : Chauvin expose au Salon d’automne et à celui des Indépendants Il participe à la taille de “ La Frise de la danse “ de Joseph Bernard (actuellement au Musée d’Orsay), mais s’oriente définitivement vers la sculpture abstraite.

1924 : Première exposition particulière, à la galerie "Au sacre du Printemps".

1935 : Réalise une grande sculpture en bronze “ Fontaine Lumineuse “ pour le paquebot Normandie.

1936 : Exposition particulière à la galerie Jeanne Bucher.

1937 : Exposition Universelle de Paris Chauvin réalise une sculpture monumentale en béton éclaté (H : 11 mètres) pour le pavillon des Artistes décorateurs et deux grandes vasques lumineuses (H : 1 mètre) en porcelaine pour le pavillon de Sèvres,

1939 : Exposition à la galerie Charpentier. Il crée la sculpture “La Guerre” .

1941 : Paris, galerie Jeanne Bucher “Chauvin"

1946 : Berne, Kunsthalle, Suisse “Sculpteurs contemporains de l’École de Paris” .

       Prague, Tchécoslovaquie  “Sculpteurs de l’École de Paris” . 
       Paris, salon des Réalités Nouvelles, exposition de groupe. 

1947 : Paris, salon des Réalités Nouvelles, exposition de groupe.

1948 : Amsterdam, Stedelijk Museum, Pays-Bas “Treize sculpteurs de Paris ”

1949 : Stockholm, Nationalmuseum, Suède “Fransk Konst 1938-1948”.

       Rétrospective à la Galerie Maeght Paris qui obtient un grand succès.
       Chauvin commence une nouvelle série d’ “architectures fantastiques“.

1950 : Düsseldorf, Kunstmuseum, Allemagne “Franz Kunst 1938-1948”.

        La Chaux de Fonds, musée des beaux-arts, Suisse “Peintres et sculpteurs Français actuels” février 

1951 : Paris, galerie Jeanne Bucher “Chauvin, dessins".

1952 : Liège, Société Royale des beaux-arts. Belgique. Salon, octobre.

       -Ljubljana, Moderna Galerija, Yougoslavie “Sodobna Francosha Umetnost.
        -Paris, musée Rodin, 4° salon de la jeune sculpture:"  Arp, Brancusi, Chauvin, Zadkine rendent hommage à Rodin. 

1954 : Paris, M.N.A.M.”La Sculpture Contemporaine au musée d'Art Moderne".

        Venise, pavillon Français.27e Biennale. 	
        Zurich, Kunsthaus , Suisse “Begründer der Modernen Plastik” 
        Yverdon, Suisse “Sept pionniers de la Sculpture moderne “ Chauvin, Laurens, Brancusi, Arp, Duchamp-Villon, Pevsner, Gonzales “. 	

1955 : Anvers, Belgique. Biennale.

1956 : Tournai, musée des beaux-arts, Belgique, exposition de groupe.

1957 : Paris, galerie Suzanne de Coninck “Chauvin, plâtres et bronzes”

1958 : Paris, galerie Claude Bernard, exposition de groupe.

1960 : Paris, galerie Jeanne Bucher “Hommage à Jeanne Bucher” mai juin.

       Paris, galerie de l’Élysée.”Chauvin” novembre décembre.
       Marseille, musée Cantini “Sculpture contemporaine” mars avril.
       Saint-Étienne, musée d’Art et d’Industrie “Cent sculpteurs de Daumier à nos jours”

1962 : Chauvin représente la France à la Biennale de Venise.

       Zervos lui consacre une monographie aux éditions des Cahiers d’Art.
       Exposition à la galerie de l’Élysée.

1971-1976 : Exposition particulière à la Galerie Villand et Galanis en 1971 puis à la Galerie L’Enseigne du Cerceau en 1974.

               Chauvin s’éteint le 15 mai 1976 au château de Chaillé à Saint-Martin-Lés-Melle après avoir fait don de la totalité des maquettes de ses sculptures au Musée National d’Art Moderne.


Bibliographie sommaire

Nicole Barbier “ Jean Chauvin ", dans Encyclopedia Universalis, 1977. “ Begründer der Modernen Plastik “ éditions Kunsthaus, Zurich, 1954. Philippe Camin “ Jean Chauvin, une oeuvre capitale “ dans La Lettre des expositions, éditions du musée de Mont-de-Marsan, juin 1993. Denys Chevalier “ Chauvin, le solitaire “ Lettres Françaises du 16 juin 1971 et “ Chauvin, sculptures “ éditions l’Enseigne du Cerceau, Paris 1974. “ Collection du Musée National d’Art Moderne “ éditions du M.N.A.M. 1950. “ Derrière le miroir “ éditions galerie Maeght, Paris 1949. Philippe Garner “ Jean Chauvin" dans “ The Connoisseur", juin 1980. “High Style “ article, Sunday Times Magazine, décembre 1974. Stéphanie Jamet “ Jean-Gabriel Chauvin “ dans “The origins of Modern Art in France “ éditions Serge Lemoine pour le Singapore Art Museum , mai 1998. Sabine Rewald “ The Metropolitan Museum Bulletin “ New York , automne 1991. Paul Louis Rinuy “ Jean Chauvin” éditions Fondation de Coubertin 1992. " Chauvin Sculpteur" Catalogue raisonné. Éditions Gourcuff, 2007. Véronique Weisenger “ La Collection du musée National d’Art Moderne " éditions M.N.A.M. Paris 1987. Christian Zervos “ Note sur les sculptures de Chauvin dans ” les Cahiers d’Art, Paris, 24e année, 1949. “ Chauvin ” éditions Les Cahiers d’Art, Paris 1960.


Dans les Musées.

Fonds National d’Art Contemporain, France. ( Achat de 15 sculptures). Musée National d'Art Moderne, France. ( + Donation de 160 maquettes en plâtres par l'artiste). Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. France. Musée d'Art Moderne de Grenoble, France. Musée des Arts Décoratifs, Paris, France. Musée des beaux-arts de Calais, France. Musée de Dijon, donation Pierre Granville, France. Musée Réattu, Arles, France. Metropolitan Museum de New York, U.S.A. Musée d’Art Moderne de Liège, Belgique. Tel Aviv Museum of Art,(Donation Alex Maguy), Israël. Smithsonian Institution (3 sculptures), Washington D.C. U.S.A.









Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Charles Estienne dans Combat, 7 mars 1949.
  2. Plan pour étude critique de Paul Louis Rinuy au catalogue raisonné: Chauvin Sculpteur.
Dessin à la plume 1960
Dessin à la plume 1960
Fichier:File:Sculpture Signal Exposition Universelle 1937.jpg thumb
Béton dit "éclaté" hauteur 11 mètres

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Fichier:File:Enfant Égaré.jpg thumb bronze 1938
Enfant Égaré, bronze, 1938.
Fichier:File:Dessin sans titre.jpg thumb
Dessin au fusain sur papier, 1930;