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Utilisateur:Oursonnoir/Brouillon

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Il existe un débat entre les démographes au sujet de la revanche des berceaux, à savoir si elle a réellement existé ou non. Le consensus autour du fait que les Canadiennes françaises avaient un indice de fécondité plus élevé est clair, mais il n’est pas atteint sur les raisons de cette surfécondité. Les experts ne s’entendent pas quand il est question d’identifier la principale raison de cette forte fécondité. Pour certains, c’est la conservation de la langue française et de la culture québécoise. Pour d’autres auteurs, plusieurs autres facteurs explicatifs ont été mis de l’avant afin d’expliquer cette surfécondité des Québécoises tel que l’âge du mariage. Les Québécoises se mariaient plus jeunes que les Françaises et donc, commençaient à fonder leur famille plus rapidement, ce qui leur permettaient d’avoir un plus grand nombre de grossesses au courant de leur vie. Un autre facteur abordé a été l’allaitement, qui étaient chez les Canadiennes françaises, de plus courte durée. Ce qui leur permettaient d’avoir d’autres enfants plus rapidement puisque les femmes sont infertiles tout au long de la période d’allaitement. Il y aurait aussi des facteurs physiologiques, comme l’immigration, qui selon les experts auraient rendu les Canadiennes françaises plus fortes et résistantes aux maladies et aux virus. Ces changements physiologiques se seraient produit à cause de leur nouvelle réalité dans des conditions plus difficiles. La résistance des Québécoises face aux maladies se serait donc transmise à leurs enfants et il y aurait eu moins de mortalité infantile et intra-utérine. Entre 1870 et 1940, la contraception fait son apparition au Canada. Elle fût plus lente à être adoptée par les couples au Québec que dans les autres provinces canadiennes, comme l’Ontario. Ce décalage quant à l'usage de mesures contraceptives au Québec s’explique par les valeurs religieuses qui ontété longtemps présentes dans les foyers et a entraîner la province dans une nouvelle phase de surfécondité[1][2]. Une autre explication afin de comprendre pourquoi la surfécondité des Québécoises a été vu comme supérieure est l’illusion arithmétique qui veut que les familles nombreuses aient été surreprésentées par leurs enfants, ce qui a donné l’impression que les familles nombreuses étaient fréquentes alors que ce n’était pas le cas[3]. De plus, il y a eu quelques périodes où la fécondité des Québécoises n’était pas plus élevée qu’ailleurs dans le monde, ce serait donc un concours de circonstances et des facteurs physiologiques et biologiques qui ont eu pour effet une surfécondité des femmes canadiennes françaises et non pas une volonté de préservation de la langue française comme le laissen entendre certains[4]. C’est ce qui fait dire à certains que la « revanche » est un mythe.  

  1. Sandra Laugier, « Naître ou ne pas être », L'école des parents, vol. N° 646, no 1,‎ , p. 28–30 (ISSN 0424-2238, DOI 10.3917/epar.646.0028, lire en ligne, consulté le )
  2. Jacques HENRIPIN, « ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE FUTURE DES GROUPES LINGUISTIQUES AU CANADA ET AU QUÉBEC », dans L'économie québécoise, Presses de l'Université du Québec, (lire en ligne), p. 277–282
  3. Jacques Henripin, « Trois siècles de grosses familles », Cap-aux-diamants,‎
  4. Gérard Bouchard et Richard Lalou, « La surfécondité des couples québécois depuis le XVIIe siècle, essai de mesure d'interpréation », Recherches sociographiques, vol. 34, no 1,‎ , p. 9–44 (ISSN 0034-1282 et 1705-6225, DOI 10.7202/056736ar, lire en ligne, consulté le )