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Utilisateur:Neige des Cévennes/Brouillon

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ORIZA L. LEGRAND

Histoire[modifier | modifier le code]

C’est en 1720, sous le règne de Louis XV, que Jean Fargeon, Parfumeur et Distillateur du Roi et de sa Cour (que l’on surnomme en Europe “La Cour parfumée”), donne naissance à la Maison Oriza. Les élégantes parisiennes comptent parmi les plus fidèles clientes de sa boutique située dans l’Enclos Privilégié de La Cour du Louvre. Ses préparations destinées à entretenir la fraîcheur du teint et composées à l’intention de Ninon de l’Enclos, contribuent à la longévité de sa réputation tant au coeur du Royaume de France qu'auprès des Cours étrangères. La famille Fargeon s’illustra jusqu’à la Cour de Louis XVI et par les grâces de la Reine Marie-Antoinette, réputée pour son raffinement extrême. En 1811 L. Legrand acquiert la Maison Oriza et ouvre sa boutique au 207 rue Saint-Honoré à Paris.

Essor de l'Industrie du Parfum[modifier | modifier le code]

Antonin Raynaud, son successeur en 1860, né à Grasse et apprenti dans la prestigieuse Parfumerie Violet, soucieux de perpétuer le prestige de cette riche Maison, installe la première usine à vapeur à Levallois-Perret.

Le vaste Hôtel particulier qui abrite les ateliers dispose d’une savonnerie, d’une salle d’alambics, d’une cave de macération, de laboratoires d’extraction et enfin d’un atelier de conditionnement où deux cents ouvriers, hommes et femmes, s’affairent à l’habillage et à l’étiquetage des étuis et flacons élégants. La pillerie, la tamiserie et la distillerie sont mises en mouvement par la vapeur. Les salles d’expéditions s’ouvrent sur le jardin clos de l’Hôtel Particulier. En 1879 est créé un nouveau salon de vente au 9 boulevard de la Madeleine. En cette seconde moitié du XIXème siècle, l’essor de la parfumerie moderne met au premier plan l’usine Oriza L. Legrand, considérée comme un modèle économique et social du genre.

Innovation & Inventions[modifier | modifier le code]

Aux parfums créés par L. Legrand s’ajoutent des cosmétiques (poudres de riz parfumées, poudres à poudrer les cheveux et les perruques, fards de ville, savons, crèmes adoucissantes et hygiéniques, rouges à lèvres), des soins pour la toilette (vinaigres de toilette, eaux de toilette, lotions bienfaisantes pour la tête et les cheveux), des parfums concentrés (pour parfumer le linge, le mouchoir, l’éventail), des pulvérisateurs (pour parfumer les appartements, les tentures, les soieries) et des sachets-fleurs (pour parfumer les armoires, le linge, les salons).

La Parfumerie Oriza devient ainsi l’une des premières à concevoir une véritable gamme parfumée, les différentes créations se déclinant aux fragrances de la maison. Le succès est tel que la Maison Legrand devient rapidement connue sous le nom de Oriza L. Legrand.

« Esprit positif, travailleur infatigable, Antonin Raynaud, possesseur d’une des premières fabriques de parfumerie de la capitale, n’est pas homme à se contenter des résultats obtenus, il veut le progrès. Peu lui importe de fabriquer beaucoup (il est sûr d’y parvenir au moyen du succès), il veut bien fabriquer. La qualité doit passer avant la quantité. » (Alice de Savigny, L’univers Illustré, 1862).

En 1887, sort de l’usine de Levallois-Perret le tout premier parfum sous forme solide. Véritable innovation et prouesse de la science, cette invention - qui fera l’objet d’un brevet déposé par Oriza L. Legrand – mise au point par Antonin Raynaud est baptisée Essence Oriza Solidifiée. Les parfums, à l’état concret, sont renfermés dans des cassolettes en ivoire, cristal et gaines en forme de crayons.

Modèle Social[modifier | modifier le code]

Soucieux du bien-être de ses employés et sensible aux enjeux sanitaires et sociaux de la population levalloisienne, Antonin Raynaud fait construire en 1888 une maison hospitalière de retraite destinée à accueillir les ouvriers de la Parfumerie. Au printemps 1890, Antonin Raynaud créé une boutique prestigieuse au 11 place de la Madeleine. S’y pressent les élégantes de Paris et la Parfumerie Oriza L. Legrand jouit d’une vogue immense en France et plus encore à l’étranger.

Rayonnement International[modifier | modifier le code]

La Maison fournit les Cours étrangères (Russie, Italie, Angleterre), la Cour de Napoléon III et présente ses créations lors des Expositions Universelles dans le monde (Paris, Vienne, Philadelphie, Chicago).

Artistes Illustrateurs[modifier | modifier le code]

Le raffinement des fragrances de la Maison Oriza L. Legrand n’a d’égal que l’élégance et le prestige de ses flacons dont la confection et la réalisation sont confiées à la célèbre cristallerie de Baccarat. Georges Lepape, figure emblématique des années Art-Déco dans les domaines de l’art et de la mode, signe en 1913 le catalogue illustrant Les dernières compositions de L. Legrand. La même année, Oriza L. Legrand confie à Maggie Salcedo – célèbre illustratrice des Années Folles - la confection et l’illustration de son nouveau catalogue.

Les Années Folles[modifier | modifier le code]

En 1910 Armand Schul, associé d'Antonin Raynaud reprend l'affaire et l'étend plus encore. Il forme la Société Centrale de La Parfumerie Française, ancêtre du Groupement Technique de la Parfumerie en 1942, puis de l'actuelle Société Française des Parfumeurs. En 1930 la Maison Oriza L. Legrand acquiert la Maison de Parfums de Paul Poiret, Les Parfums de Rosine.