Utilisateur:LucaBonf/Brouillon

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Contrairement à Clarke qui traite les omissions comme des absences, Payton propose de les traiter comme des événements[1]. L'auteur part d’une théorie événementielle de l’action (conformément aux analyses de Davidson) pour expliquer d’où vient la conception, selon lui erronée, des omissions comme absences d’évènement. La théorie de Davidson stipule que les actions doivent être analysées comme des quantifications existentielles sur des évènements[2]. Par exemple, l’action de Jones de beurrer un toast dans la salle de bain à minuit (exemple de Davidson) va être analysée, d’après la théorie davidsonienne, comme suit:[2]


(A) : Il existe un évènement tel que cet évènement est un beurrage de toast par Jones dans la salle de bain à minuit[2].


Si d’après cette théorie, les actions sont analysées comme des quantifications existentielles sur des évènements, les omissions, elles, sont analysées comme des quantifications existentielles négatives sur des évènements. L'omission correspondant à (A) serait donc (Non-A):[2]


(Non-A) : Il n'existe pas d’évènements tel que cet évènement est un beurrage de toast par Jones dans la salle de bain à minuit[2].


Le problème que Payton relève à propos de cette théorie est celui de la différence entre (Non-A), qui est clairement une omission, et :


(Non-B) : Il n’existe pas d’événements tel que cet événement est le meurtre de la reine d’Angleterre par Jones dans la salle de bain à minuit[2].


Autrement dit, on ne voit pas comment différencier les cas d’événements qui ne se sont simplement pas produits car l’agent n’était pas supposé le faire (Non-B), des cas d’omissions (Non-A) qui, dans la conception ordinaire, sont comprises comme des cas où l’agent était supposé agir et donc où il était supposé y avoir un évènement mais qu’il n’y en a pas eu[2].


Payton propose donc d’aborder les omissions, non pas comme des quantifications existentielles négatives, mais comme des quantifications existentielles positives sur des évènements, de la même manière que les actions. Ainsi, pour Payton, l’omission de Jones de beurrer son toast dans la salle de bain à minuit, devrait être analysée comme suit :


(C) : Il existe un évènement e tel que, dans tous les mondes proches (ou situations semblables), cet évènement e n’est pas un beurrage de toast par Jones dans la salle de bain à minuit[3].


Autrement dit, l’idée de Payton est de dire qu’omettre de faire une action à un temps T pour un agent X n’est rien d’autre que le fait, pour cet agent X, de s’assurer par son comportement (intentionnel ou non) qu’il ne fera pas cette action à un temps T[3].

  1. (en) Jonathan D. Payton, « How to Identify Negative Actions with Positive Events », Australasian Journal of Philosophy, vol. 96, no 1,‎ , p. 87 (ISSN 0004-8402 et 1471-6828)
  2. a b c d e f et g (en) Jonathan D. Payton, « How to Identify Negative Actions with Positive Events », Australasian Journal of Philosophy, vol. 96, no 1,‎ , p. 88 (ISSN 0004-8402 et 1471-6828)
  3. a et b (en) Jonathan D. Payton, « How to Identify Negative Actions with Positive Events », Australasian Journal of Philosophy, vol. 96, no 1,‎ , p. 89 (ISSN 0004-8402 et 1471-6828)