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Utilisateur:Loic Golliet/Organe Coordinateur des Opérations Anti-subversives

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Diagramme des organisations de la dictature militaire uruguayenne consacrées à la répression politique. Les OCOA occupent une place centrale dans le dispositif[1].

L'Organe coordinateur des opérations anti-subversives (Órgano Coordinador de Operaciones Antisubversivas, OCOA) était l'un des principaux organes chargé de la répression politique sous la dictature civilo-militaire uruguayenne (1973-1985). L'OCOA a été créé par le Commandement Général de l'Armée de terre (Ejército nacional) uruguayenne et en dépendait directement, mais dans le cadre des opérations de répressions politiques il assurait une coordination avec la police et les autres armes. Ce faisant, l'OCOA a été un des principaux instruments dans la mise en place de la guerre sale (guerra sucia) en Uruguay, responsable de la persécution des opposants politiques à la dictature.

L'OCOA n'était pas une organisation paramilitaire ou clandestine, contrairement aux escadrons de la mort, mais bien une structure intégrée à l'appareil militaire uruguayen. Cependant, toute son existence est entourée de secrets, l'armée garde toujours une politique de rétention d'informations quant à son existence, ses missions et ses pratiques, ce qui entrave le travail d'enquête sur ses crimes[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'OCOA était, avec le Service d'information de la défense (Servicio de Información de Defensa, SID), un des organes les plus importants chargés des activités de renseignement et des opérations de répression à grande échelle à l'encontre des opposants politiques à la dictature et il a agi autant dedans de l'organigramme de l'État de l'Uruguay aussi bien qu'en dehors du même. Cet organisme trouve probablement ses origines en avril 1972, avant le coup d'État du 27 juin 1973, lorsque lui fut chargé aux Forces Armées le combat à la guérilla du Mouvement de libération national, à travers la déclaration par part du parlement de l'État de Guerre Interne[3].

Bien que l'on se réfère couramment à l'OCOA comme organisme général, il s'agissait en réalité de 4 organismes nommés OCOA et numérotés du n°1 au n°4, chacun affecté à une des quatre régions militaires qui divise l'Uruguay. L'OCOA n°1 était le plus actif et le plus nombreux, il dépendait de la Division d'Armée I dont la juridiction couvrait l'aire de Montevideo[3].

Le siège de l'OCOA était situé dans l'ancien bâtiment principal du marché au bétail La Tablada Nacional, fermé en 1975. Dans ce même lieu, l'OCOA a mis en place et administré le centre clandestin de détention et de torture de La Tablada, aussi appelé Base Roberto par les militaires, où des prisonniers politiques sont retenus, torturés et assassinés jusqu'en 1984[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Junta de Comandantes en Jefe, Las Fuerzas Armadas al pueblo oriental, , p. 366
  2. (es) Samuel Blixen et Nilo Patiño, « Un modelo de Guerra Sucia : El rol operativo del OCOA en la represión », CRUZAR-Proyecto Sistematización de archivos militares, Montevideo, Facultad de Información y Comunicación-Universidad de la República,‎ (lire en ligne)
  3. a et b Política y memoria : A cuarenta años de los golpes de Estado en Chile y Uruguay. Ana Buriano Castro, Silvia Dutrénit Bielous y Daniel Vázquez Valencia. 2015.
  4. « MARÍN, C. y TOMASINI, M. (2019) "La Tablada Nacional. Historia de un edificio de las afueras de Montevideo al servicio del Estado", en V. Ataliva et al. (Comp), Arqueología Forense y procesos de memorias. Saberes y reflexiones desde las prácticas »

[[Catégorie:Dictature uruguayenne (1973-1985)]]