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Pour le 12 Février

L'expérience de Asch[modifier | modifier le code]

L'expérience de Asch, réalisée dans les années 1950 par Solomon Asch, porte sur le conformisme.Elle met en évidence à quel point les individus peuvent être influencés par la pression du groupe, au point d'être irrationnel dans nos choix [1].

Méthodologie[modifier | modifier le code]

A gauche: la droite de référence; à droite: les droites parmi lesquelles le sujet doit choisir celle qui a la même longueur que celle de référence.

L'expérimentateur place le sujet avec sept autres personnes, qui sont en fait des acteurs à l'insu du sujet. Il leur est présenté trois droites de différentes longueurs chacune et une autre droite isolée. Il leur est demandé de désigner parmi les trois droites celle qui a la même longueur que la droite isolée. Les différences de longueur entre les droites sont suffisamment importantes pour qu'aucun doute ne puisse subsister quant à l'estimation de la bonne longueur.

Chaque personne est invitée à répondre chacun à son tour. Le groupe est organisé de façon telle que les sept "acteurs" répondent avant le sujet. Chaque "acteur" va alors désigner une même droite qui ne correspond aucunement, et ce de façon manifeste, à la droite de référence. Le sujet est ensuite invité à choisir quelle droite a la longueur identique à celle de référence.

L'expérience est menée dix-huit fois par sujet. Sur ces dix-huit fois, les acteurs vont proposer 12 fois une mauvaise réponse de façon unanime.

Les résultats[modifier | modifier le code]

Lorsque cet exercice est mené en conditions "normales", c'est-à-dire sans l'intervention d'acteurs, on obtient un score de 99% de bonnes réponses.

Lors de l'expérience, seulement 25% des sujet réalisent l'expérience sans erreurs, ce qui signifie que si en temps normal, 99% des sujets obtiennent un sans-faute, alors près de 75% des sujets se laissent influencer au moins une fois en suivant l'avis du groupe qui est pourtant erroné sans équivoque. Le taux de mauvaise réponse lors de l'expérience est alors de 30%, contre 1% en conditions normales, ce qui montre vraiment la sensibilité des individus à la pression du groupe.

Discussion autour des résultats[modifier | modifier le code]

Les résultats obtenus par l'expérience montre que trois personnes sur quatre auront été influencés par la norme groupale. En outre, l'auteur a relevé trois nuances intéressantes dans le justificatif des sujets à avoir suivi le groupe, qui viennent enrichir l'analyse:

  • certains sujets étaient persuadés qu’ils avaient toujours donné la bonne réponse
  • d'autres sujet se sont laissés convaincre par les réponses unanimes du groupe
  • tandis que d'autres encore avaient la bonne réponse mais ne voulaient pas "sortir des rangs".

Les différentes variations de l'expérience[modifier | modifier le code]

Afin approfondir dans quelle mesure nous sommes sensibles à l'effet de groupe, Asch a réalisé de nombreuses fois cette expérience en modifiant certaines variables. Il en est ressorti que les facteurs suivants influencent notre propension à nous conformer ou non au groupe:

  • la taille du groupe : l'effet de groupe est présent dès qu'il y a 2 comédiens mais son intensité n'augmente plus au-delà d'un certain seuil, bien que les avis divergent quant au nombre de comédiens à atteindre.
  • la présence d'un allié : si le sujet est accompagné ne serait-ce que d'une seule personne qui partage le même avis que lui, l'influence du groupe disparait.
  • l'exposition : s'il est demandé au sujet de répondre par écrit plutôt qu'oralement, l'effet de groupe est atténué.
  • "l'attraction" du groupe : il a été remarque que si le groupe a un "effet attractif" sur le sujet, s'il lui ressemble, s'il partage des similarités avec lui, l'effet de groupe est plus important.
  • le besoin de reconnaissance : si le sujet a un besoin de reconnaissance plus prononcé, l'effet de groupe serait plus important.
  • la culture : les sociétés individualistes auraient tendance à être moins soumises à l'influence du groupe. Ainsi, l'on estime que l'effet de groupe serait moins fort à l'heure actuelle aux États-Unis que dans les années 1950.
  • la personnalité : l'effet serait plus prononcé chez les personnes autoritaires, qui seraient plus sensibles à l'importance de la norme sociale.
  • le genre : même si le sujet porte à caution, les femmes seraient plus influençables que les hommes. Il est toutefois important de préciser que l'ampleur de l'influence n'est ici pas révélée. Il se pourrait dès lors que l'effet soit "statistiquement significatif", tout en restant faible.