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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Texte occidental des Actes des Apôtres

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Officiellement et pour nombre de critiques « il n'y a qu'un texte des Actes. Ainsi la 26e édition du Novum Testamentum Graece de Nestle-Aland (1979) n'en imprime qu'un seul, comme si les nombreuses variantes par rapport à ce texte ne s'expliquaient que par une dégradation rapide de cette forme unique. BL ont fondamentalement raison de postuler à l'origine de l'histoire du texte des Actes deux formes cohérentes, fruit d'une activité littéraire réfléchie, systématique. Mais tandis que le TA est aisément saisissable, le TO est un texte fluant, un texte éclaté; il n'est plus conservé comme tel. C'est qu'il y a eu très tôt contamination entre ces deux formes de texte, le TA l'ayant emporté sur l'autre. »

« On considère le texte occidental comme une forme longue du livre des Actes »

« Dans l'approche du TO lui-même, BL se situent à l'opposé de É. Dele- becque2, par exemple. Celui-ci appuie son commentaire du texte occidental sur e texte du codex de Bèze corrigé et complété par endroits; il construit donc son analyse en partant d'un texte qui a réellement existé, et du texte d'un des meilleurs représentants du TO. La manière de procéder de BL est tout autre: ils proposent, eux, une reconstitution du TO à partir d'une analyse verset par verset, mot par mot de tous les témoins qui entrent en ligne de compte dans une étude du texte occidental. Chaque lieu variant est donc analysé pour lui-même; la valeur interne des variantes est chaque fois pesée; et les témoins à l'appui d'une variante ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux qui confirment le choix de la variante suivante. »

« Commençons par l'inventaire des témoins. Il est en effet indispensable de parler d'abord des témoins utilisés par BL car ils permettent de se rendre compte de l'ampleur de la documentation maniée et en même temps des lacunes de celle-ci. BL reprennent parmi les témoins grecs les papyrus P29 -38 -48 (mais aussi p*i 45.50. 74^ témoins secondaires qui confirment des leçons attestées par des versions mais absentes de D, et même P8), le codex de Bèze (D) bien sûr, les codices Ephrem rescriptus (C) et Laudianus (E), mais aussi paradoxalement Y Alexandrinus (A) ainsi que des témoins de la Koïnè car par endroits ils ont pu conserver des leçons longues du texte occidental; s'y ajoutent deux fragments d'onciaux: 0165 et 0236 (d'après la classification de von Soden). Les minuscules (présentés en I, p. 25-27) sont répartis en plusieurs groupes4 : SodC comprend seize manuscrits (2412 614 2495 2147 383 257 1799 2401 1518 2138 1108 1611 913 876 1765) et offre beaucoup plus d'intérêt pour le texte occidental que le second groupe, SodB (945 242 1739 1891 2298 522 323). D'autres minuscules ne se rattachent à aucun groupe. Parmi ceux-ci, il faut signaler spécialement les manuscrits 36 et 453 qui donnent le texte des homélies de Jean Chrysostome sur les Actes, mais dont les lemmes ont été groupés hors du commentaire. Une place particulière est en effet réservée à Jean Chrysostome qui cite presqu'entiè- rement le texte biblique des Actes. Pourtant tout n'est pas dit: on aurait aimé, dans l'introduction, une enquête sur les citations patristiques grecques aussi fouillée que l'étude des citations de Chrysostome. Ce très vaste domaine, peu accessible, il est vrai, est en grande partie inexploré.

Des témoins latins (inventaire complet en I, p. 38-44), nous ne mentionnerons ici que les manuscrits vieux latins les plus connus, à savoir le palimpseste de Fleury (h) considéré comme le meilleur représentant du texte occidental, la partie latine du codex de Bèze (d) et du Laudianus (e), le codex Gigas Holmiensis (g) qui présente un texte quasi identique à celui de Lucifer de Cagliari. En plus des citations bibliques de Tertullien, Cyprien, Augustin, Lucifer de Cagliari, Ambroise et Cassiodore, BL ont dépouillé le texte des versions réalisées au moyen âge à partir d'un texte latin différent de la vulgate, à savoir les versions provençale, néerlandaise, allemande et bohémienne.

Les témoins syriaques regroupent l'ancienne version syriaque (connue par un fragment christo-palestinien, les citations d'Éphrem, la traduction latine des discours d'Eusèbe d'Émèse, les citations du Liber Graduum, de Jacques d'Édesse et de Denys Bar Salibi), la Peshitta et la version philoxéno-harkléenne. Pour la Peshitta et la philoxéno-harkléenne, BL n'ont utilisé, faute de mieux, que des anciennes éditions peu sûres. De la tradition copte, BL ne retiennent en fait que le manuscrit Glazier 67. Les versions sahidique, bohaïrique et fayoumique ne sont quasiment pas exploitées; on s'en étonne pour la sahidique qui, de l'avis de BL, a pu être «traduite sur un manuscrit grec de type occidental, assez proche de D, qui aurait ensuite subi des révisions successives en fonction du texte Alexandrin» (I,p.77).

BL signalent encore les témoins géorgiens, arméniens, arabes et éthiopiens. »


Voici ce que dit A.C. Clark dans son analyse philologique des 2 textes des Actes des apôtres :

-325 versets identiques sur 1007 au total

-681 changements

-525 additions

-162 suppressions"


Raymond E. Brown dans son encyclopédie intitulée : "Que sait-on du Nouveau Testament" de 1997 ?

"Actes présente un problème textuel plus aigu que n'importe quel autre livre du Nouveau Testament. Les témoins textuels occidentaux ont un texte grec d'environ 10% plus long que la tradition textuelle égyptienne ou alexandrine. Le matériel en plus contient des phrases, des gloses et même des versets entiers. A partir des seuls manuscrits et témoignage patristique, on ne peut décider ce qui est le plus ancien. La majorité considère le texte oriental comme étant le plus original et le texte occidental comme paraphrasé, reflétant l'addition par des copistes de gloses riches du point de vue religieux. Il y a cependant des motifs de désaccord : les données supplémentaires dans le texte occidental correspondent au du reste du texte, sont souvent neutre et semblent parfois indiquer un suppléments de connaissance. Pour résoudre ce problème, beaucoup ont recours à la théorie de Blass (les 2 éditions par Luc)."