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Utilisateur:Langardner/Brouillon

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En 1947, les États-Unis lancent le plan Marshall, un programme de prêts élaboré par le secrétaire d'État américain George C. Marshall [1], pour aider à la reconstruction de l'Europe. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe est non seulement confrontée à de graves pénuries alimentaires, elle est également en manque de dollars, ce qui limite fortement ses importations en produits d'équipement civil et militaire.[2] De plus, il y a une inquiétude de voir le communisme emporter l’Europe de l’Ouest. Cette aide accordée aux différents États de l'Europe a été conditionnée par une étroite coopération européenne. Le plan Marshall n’était pas seulement un « aide » au sens propre du terme. Il s’agissait d’endiguement de la prolifération du communisme à l'Ouest comme une réaction face à la pauvreté et à la pénurie. Le plan a été promulgué en 1948 et a fourni plus de 15 milliards de dollars pour aider à financer les efforts de reconstruction en Europe.

L'implémentation du Plan Marshall requiert de la part des pays européens la conclusion de conventions et accords entre eux et avec les États-Unis qui sont pour le Luxembourg:[3] 1° la Convention de Coopération Economique Européenne ; 2° l'Accord de Coopération Economique entre le Luxembourg et les Etats-Unis d'Amérique; 3° la Convention entre Le Luxembourg et l'Export & Import Bank à Washington ; 4° l'Accord de Paiement et de Compensation du 16 octobre 1948.

Projets d'infrastructures[modifier | modifier le code]

Au Luxembourg, le prêt américain a rendu possible de grands projets d'infrastructure, comme le barrage ou la canalisation de la Moselle. Entre avril 1948 et juin 1951, les États-Unis distribue 13 milliards de dollars en injections directes de liquidités et en prêts aux pays partenaires. En février 1949, le gouvernement publie une liste de souhaits pour des projets d'infrastructures : barrages à Esch/Sauer et Rosport, centrale de pompage-turbinage à Vianden, canalisation de la Moselle, électrification des voies ferrées vers Bruxelles et Metz, nouvelle haute des lignes de tension, une extension de l'aéroport du Findel. Les fonds du plan Marshall n'étaient pas suffisants. Mais ils ont été un catalyseur pour que l'administration réalise des projets d'infrastructure planifiés de longue date. L'État a utilisé 110 millions de francs de prêts du Plan Marshall pour produire de l'électricité et de l'eau potable à Esch/Sauer, comme l'écrivait l'historien Jean-Marie Kreins en 2009 dans le magazine « Hémecht ».[4] Cela ne représentait qu'un quart du coût total. L'installation de pompage-turbinage de Vianden a finalement été financée différemment. Gérard Trausch[5] met en évidence dans son histoire économique : Dès 1952, la production de la sidérurgie était plus élevée qu'avant la guerre.[6],[7]

Unification européenne[modifier | modifier le code]

Les États-Unis ont forcé les États européens à travailler ensemble. Car le vrai danger n’était pas la menace militaire soviétique, mais le profit que l’URSS pourrait tirer de la désintégration économique, de l’Europe occidentale. C’est pour cela que qu’en 1947, les États- Unis se consacrent d’avantage au sauvetage de l’Europe occidentale et à l’établissement d’une zone euro-atlantique.[8] L’intégration des tous les pays bénéficiaires est aussi devenue une priorité des États-Unis, car seule une intégration à l’échelle de tous les participants permettra l’élimination des barrières monétaires et la formation d’un grand marché unique.

Le Luxembourg abandonne sa politique de neutralité après la Deuxième Guerre mondiale, et se lance dans une politique de coopération internationale dans les domaines économique et militaire. En septembre 1944, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas avaient signé à Londres une convention douanière instituant le Benelux.[9]

Le 17 mars 1948, à Bruxelles, la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni signent le traité de collaboration en matière économique, sociale et culturelle et de légitime défense collective. Ce traité donne naissance à l’Union occidentale.[10] Un an plus tard, le 4 avril 1949, douze ministres des Affaires étrangères signent à Washington le traité établissant l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Les États-Unis, le Canada, le Danemark, l'Islande, l'Italie, la Norvège et le Portugal s’ajoutent aux cinq pays du pacte de Bruxelles.[11]

Le 16 avril 1948, 16 pays, dont le Luxembourg, signent à Paris la convention portant création de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), ancêtre de l'actuelle OCDE, pour coordonner les aides financières. Les États-Unis ont garanti à ces pays un soutien financier par le biais du « Programme de rétablissement européen », en anglais : European Recovery Program, ou ERP, jusqu’en 1952.[12]

L'Accord de coopération économique entre le Grand-Duché et les États-Unis[modifier | modifier le code]

Le Luxembourg devait participer à l'engagement multilatéral des pays bénéficiaires afin de pouvoir bénéficier du prêt américain. Au vœu de la loi américaine, il devait conclure un accord bilatéral avec les États-Unis, dans lequel sont inscrits les engagements que la Convention de Paris et le Congrès ont estimé nécessaires pour assurer la réalisation des objectifs poursuivis du plan Marshall. Le Gouvernement luxembourgeois fera tous ses efforts pour:[13] a) maintenir en vigueur les mesures nécessaires pour assurer de façon rationnelle et efficace l'utilisation de toutes les ressources mises à sa disposition; b) favoriser le développement de la production industrielle et agricole sur une base économiquement rationnelle; c) stabiliser sa monnaie; d) coopérer avec les pays participants pour faciliter et stimuler les échanges croissants de marchandises et de services entre les pays participants ainsi qu'avec d'autres pays.

Conclusion[modifier | modifier le code]

Le plan Marshall n’a pas conditionné la vie économique au Luxembourg, mais un important effort de modernisation et d’équipement a été réalisé dans le cadre du plan Marshall. L’aide américaine était un catalyseur qui a fait naître de nouveaux projets. Au plan Marshall s’ajoute aussi la volonté d’instaurer une paix et une prospérité durables. Cependant, le manque de volonté des pays de l’Europe occidentale de coopérer sur un niveau économique a souvent posé des difficultés. En tenant compte du refus du bloc de l'Est de participer, le plan Marshall a certainement renforcé la coupure qui commençait déjà à s'enraciner dans le monde. Néanmoins, dans l'ensemble, le plan Marshall a généralement été salué pour les efforts désespérés pour unifier les pays européens. Mais l’intégration, telle que les Américains l’avaient toujours rêvée ne se réalisera qu’avec le plan Schuman en 1950. Mais, il faut le dire, sans le Plan Marshall il n'y aurait pas de Plan Schuman et donc pas de Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA).

  1. "Discours de George Marshall (Harvard, 5 juin 1947)", sur Cvce.eu, 2021. https://www.cvce.eu/obj/discours_de_george_marshall_harvard_5_juin_1947-fr-dc2f8c43-4269-48c8-ab58-2ef075080e6c.html
  2. "Le plan Marshall et la création de l'OECE", sur Cvce.eu, 2021. https://www.cvce.eu/collections/unit-content/-/unit/02bb76df-d066-4c08-a58a-d4686a3e68ff/84c940fe-a82b-4fe8-ad53-63144bfe30b1
  3. Service information et presse, Le Grand-Duché de Luxembourg et le Plan Marshall, Luxembourg, 1949, p.22. https://sip.gouvernement.lu/dam-assets/publications/bulletin/1949/BID_1949_2/BID_1949_2.pdf
  4. KREINS, Jean-Marie, La réception du plan Marshall au Grand-Duché de Luxembourg 1947-1951, in : Hémecht 61 (2009), p. 309-343, 437-465.
  5. TRAUSCH, Gérard, Histoire Économique Du Grand-Duché De Luxembourg : 1815- 2015. STATEC, 2017.
  6. SCHMIT, Laurent, 70 Jahre Marshallplan. Ein Schubs für Luxemburg, in: Wort (10.6.2017)https://www.wort.lu/de/business/ein-schubs-fuer-luxemburg-593acc02a5e74263e13c1a91
  7. https://players.brightcove.net/1859050515001/default_default/index.html?videoId=5760908795001
  8. Pierre Mélandri : « L’intégration contre la désintégration : les États-Unis, le Plan Marshall et l’unification économique de l’Europe 1947-1950 », in René Girault, Maurice Lévy-Leboyer (éds), Le Plan Marshall et le relèvement économique de l’Europe ; ministère des Finances, Paris, 1993.
  9. "Le Luxembourg et la construction européenne", sur Cvce.eu, 2021. https://www.cvce.eu/collections/unit-content/-/unit/af4a5463-df64-486b-9648-1e432a98953c
  10. "Signature du traité de Bruxelles (Bruxelles, 17 mars 1948)", sur Cvce.eu, 2021. https://www.cvce.eu/obj/signature_du_traite_de_bruxelles_bruxelles_17_mars_1948-fr-2feb47db-8236-4076-b48e-5754b9e2fad1.html
  11. "La création de l'OTAN", sur Cvce, 2021.https://www.cvce.eu/education/unit-content/-/unit/0e04d7f8-2913-4cfc-8dd7-95a2f2e430e1/dba7edf4-cd47-49bf-9f4f-3b1af85a2e4b
  12. "Le plan Marshall et la création de l’OECE", sur Cvce.eu, 2021. https://www.cvce.eu/education/unit-content/-/unit/0e04d7f8-2913-4cfc-8dd7-95a2f2e430e1/834f40a8-e081-42f5-8316-603c416ffa0c
  13. Service information et presse, Le Grand-Duché de Luxembourg et le Plan Marshall, Luxembourg, 1949, p.25-26.https://sip.gouvernement.lu/dam-assets/publications/bulletin/1949/BID_1949_2/BID_1949_2.pdf