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Utilisateur:L33naev/Brouillon

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Enayat Asadi[modifier | modifier le code]

Enayat Asadi, né en 1981 en Iran, est un photographe autodidacte. Son travail gravite principalement autour de la justice sociale, des droits de l'homme, de la violence, de la discrimination, de la pauvreté ainsi que des troubles mentaux. Il se considère comme un "photographe chercheur" ayant comme volonté et ambition de "découvrir les problèmes fondamentaux de la vie humaine et de la tragédie"[1].

D'abord détenteur d'un diplôme en ingénierie électrique, il commence à travailler en tant que photographe en 2009 puis part couvrir la guerre en Afghanistan en 2011. Quelques années plus tard, entre 2017 et 2019, aux lendemains de la guerre, il commence à photographier les immigrants afghans qui se dirigent vers l'Iran et la Turquie, en visant la Grèce. Il explore et questionne ainsi les affaires d'immigration illégale qu'il retranscrit dans son projet Rising From the Ashes of War.

À partir de 2019, il travaille sur un projet personnel intitulé "Ranj", souffrance en français. Asadi a voyagé pendant près d'un an à travers l'arrière-pays, les montagnes et les déserts jusqu'à des villages reculés et des communautés isolées afin d'aller à la rencontre et faire la chronique de ceux qui sont cachés de tous. En 2020 et jusqu'à 2021 il travaille sur un projet "Hard Land" dans lequel il suit les nomades Bakhtiari au sud de l'Iran. Il s'immerge dans leur vie pendant un mois en 2020 puis trois mois durant le printemps et l'été 2021, il gagne ainsi leur confiance. Cette série cherche à "capturer leur force et leur riche culture face aux difficultés qu’ils endurent dans des images intimes qui permettent un regard extérieur sur l'inconnu"[2]. Son dernier travail en cours s'intitule "Survivors of Death Row[3]" , un projet dans lequel il raconte les condamnés à mort, le principe de qisas, mais surtout il décide de faire face à son passé, lui qui a perdu deux de ses meilleurs amis dans des pendaisons injustes.

commentaire[modifier | modifier le code]

L'approche photographique de Enayat Asadi réside dans ce qu'il appelle le "devoir de l'artiste" qui, pour lui, se doit de faire connecter les choses entre elles, en créant des ponts qui lient le passé avec le présent puis vers le futur attendu au travers de l'expérience photographique. Pour lui, le photographe joue un rôle fondamental dans la sensibilisation et l'alerte du public d'une manière qu'aucun autre médium ne peut réaliser.

Cette volonté s'est traduite dans son travail par les multiples histoires qu'il a racontées, à travers lesquelles il a su donner une voix à des communautés ou des groupes qui vivaient dans l'ombre, à des sujets que peu de gens explorent et que très peu réussissent à traiter d'une façon respectueuse. Ainsi, son premier projet en tant que tel, Rising From the Ashes of War , comprend des images puissantes des migrants afghans fuyant le danger perpétuel de la vie quotidienne. Ces itinéraires n’étant pas réglementés, ils sont continuellement sujets à de nouvelles formes de danger, principalement dus à un réseau de mules qui, sans arrêt, pillent, kidnappent et se livrent à la traite d'êtres humains. De par le danger, ces zones ne sont quasiment jamais signalées et encore moins photographiées. Asadi offre ainsi une ouverture sur des situations invisibles de l'histoire, il réussit à obtenir ces clichés après des mois de patience, de construction de confiance, d'échecs, de discussions. Il confie dans une interview pour LensCulture qu'un des passeurs a confessé vouloir le tuer car il le pensait espion pour des services de renseignement iraniens. Et c'est dans cette atmosphère qu'évoluera le projet Rising From the Ashes of War.

Eyenat Asadi travaille toujours en monochrome numérique. Selon lui, le noir et blanc met en lumière la perspective d'espoir et de désespoir, qui est ce qu'il essaie principalement de communiquer. Il ajoute que les éléments abstraits et symboliques que révèle le monochrome ont un effet visuel plaisant sur lui. Ses images sont rarement construites minutieusement, au vu des situations dans lesquelles il les prend. Il ne pense qu'à une chose, et les réfugiés également : survivre. Et je pense que ceci participe activement à la beauté de ses images ; le sens de communion qu'il entretient dans cet instant avec la photographie, son sujet et le réel.

Son deuxième projet conséquent, nommé "Hard Land", dépeint la vie des nomades bakhtiaris vivant dans les montagnes Zagros, situées dans l'ouest et le sud-ouest de l'Iran. Comme à son habitude, Asadi utilise sa méthode d'immersion afin de gagner la confiance de la communauté. Il les suit ainsi pendant des mois, ce qui donne lieu à une fascinante série sur les femmes nomades, les illustrant avec toute leur force et leur richesse culturelle, en contraste avec la violence qu'elles subissent dans des conditions difficiles qui comprennent le mariage d'enfants, la violence domestique et la pauvreté.

Asadi a ainsi offert un espace dans lequel s'inscrivent ces traditions, ces histoires et récits qui ne seraient jamais remontés à la surface sans lui. C'est le cas pour son dernier projet en date, qui est toujours en cours : Survivors of Death Row[3]. Lors de ses voyages dans l'arrière-pays (notamment pour le projet "Ranj"), il fit la rencontre d'un vieil homme, Rahmatullah. Le fils de ce dernier avait tué un homme lors d'un combat et fut condamné à mort. Cela faisait déjà 12 ans qu'il attendait sur le banc ; il avait une chance de survivre grâce à la loi du talion, qisas en Iran, c'est une rétribution en nature. Ainsi, après des années de négociations, la famille de l’homme que le fils de Rahmatullah avait tué avait accepté de lui pardonner formellement : d’arrêter l’exécution en échange du « prix du sang ». La mission du père était donc de récolter cet argent après avoir déjà vendu tous ses biens. Cette histoire a fait remonter de vieux démons à Asadi et c'est ainsi qu'il décida de se confronter au fantôme de ses deux meilleurs amis exécutés, de raconter l'histoire de ceux qui vivent dans l'ombre de la mort.

  1. enayat asadi | LensCulture, « enayat asadi », sur LensCulture (consulté le )
  2. (en-US) « Bio – Enayat Asadi » (consulté le )
  3. a et b (en-GB) Ramita Navai, « Under the shadow of death: prisoners who escaped execution in Iran », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )

prix[modifier | modifier le code]

2017- Selective in the Native & Everyday Projects Mentorship Program in the Native Agency

2018- Winner of 2nd place in Istanbul Photo Awards in story news

2018- Recipient of the W. Eugene Smith Fellowship

2018- Finalist of the Philip Jones Griffiths Award

2019- Winner of 3rd place of the World Press Photo contest in Contemporary Issues – singles

2019- Finalist of Leica Oskar Barnack Award

2019- Finalist of Photography 4 Humanity Award

2019- Winner of 1st place the conflict of the Direct Look photo contest

2019- Winner of 2nd place single in LensCulture Black and White Photography Award

2020- Winner of 2nd place series in LensCulture Exposure Award

2020- One of the winners of the May 2020 Allard Prize Photography Competition.

2020- Accepted to be part of the 32st edition of the International Festival of Photojournalism “Visa pour l’Image – Perpignan“ in a screening show

2021- Recipient of the Pulitzer Center Grant

2022-Finalists of the LensCulture Black & White Awards

publications[modifier | modifier le code]

2019- Publishing a photo of a project about Afghan refugees called “Rising From the Ashes of War” in the 6Mois Magazine

2022- Publishing a photo collection of Bakhtiari nomadic women called “Hard Land” in the NPR News.

2022- Publishing a project called “Survivors of Death Row” in the Guardian Newspaper.

2023-Publishing a project called “Survivors of Death Row” in the Courrier Japan Newspaper

bibliographie/webographie[modifier | modifier le code]