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La Vision de Lazare[modifier | modifier le code]

Lazare de Béthanie[modifier | modifier le code]

Lazare de Béthanie, personnage apparaissant dans le Nouveau Testament et reconnu dans le chapitre 11 de l’Évangile selon Jean est celui qui serait revenu à la vie 4 jours après sa mort sous l’ordre de Jésus. Il a également témoigné de son voyage dans l’au-delà en attendant son retour sur terre. Il était un proche de Jésus avec qui il avait une grande amitié. Lazare de Béthanie, suite aux persécutions des romains qui se faisaient grandissantes, serait parti de son village avec ses sœurs pour s’expatrier. Plusieurs histoires occidentales et orientales le mentionnent comme personnage secondaire. Un autre Lazare dont l’histoire a un témoignage de la vie après la mort existe dans la bible. Ce dernier est un itinérant qui s’est fait martyriser par un roi et lorsque le monarque tomba gravement malade quelques semaines après la mort de Lazare, il vu Lazare aux côtés de St Paul dans un paradis ensoleillé pendant qu’il était dans les flammes de l’enfer à souffrir pour l’éternité. Lazare (en Hébreux : אלעזר «dieu a aidé») vivait en Judée, alors province romaine au premier siècle de notre ère situé dans le territoire d’Israël. Il vivait avec ses deux sœurs Marthe et Marie dans le village de Béthanie qui est l’actuelle ville arabe d’El Hazara issu de la traduction grec et arabe qui signifie «Le lieu de Lazare» ou «La ville de Lazare». Lazare de Béthanie vivait très humblement dans son village et il était aimé de tous.

Origines bibliques[modifier | modifier le code]

Selon l’Évangile de Jean, Jésus, fils de dieu et prophète juif, venait régulièrement dans la maison de Lazare avec qui il est devenu ami. Ce dernier vivait avec ses deux sœurs et ils avaient une relation très étroite avec Jésus qui venait se ressourcer dans l’habitation et fuir les tumultes et persécutions romaines dans le territoire de Judée. Jésus en retour, enseigna sa philosophie et apporta sa parole à la famille de Lazare et au village de Béthanie où il était très populaire. Un jour, Lazare serait tombé gravement malade. Son état de santé se détériorait grandement même avec les soins promulgués et les prières de ses proches. Marthe et Marie firent donc appel à Jésus pour guérir leur frère. «Seigneur, voici, celui que tu aimes. Après avoir entendu cela, Jésus dit : cette maladie n’est pas pour la mort, mais pour la gloire de dieu, afin que le fils de dieu soit glorifié pour elle»[1]. Deux jours plus tard, Lazare décéda. Dieu n’avait pas supprimé la maladie de Lazare. Ayant appris cette nouvelle, Jésus qui était parti quelque temps en Judée la nuit pour ne pas qu’on le voit, se dirigea en Béthanie pour ressusciter son ami. Il se rend à sa tombe « Jésus, frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au tombeau. C’était une grotte et une pierre était placée devant»[2]. «Jésus dit : ôtez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà, car c’est le quatrième jour. Jésus lui dit : ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de dieu? Ils ôtèrent donc la pierre devant la tombe. Jésus cria d’une voix forte : Lazare, sors.»[3]. Ce dernier sortit alors de la tombe, recouvert de bandelette. Il raconta alors son expérience dans le monde des morts à ces proches.

Vision[modifier | modifier le code]

Lazare raconte ce qu’il a vu avant sa résurrection. Il a dit avoir été témoin en enfer, des punitions sévères que subissent les pécheurs. Chacun des 7 péchés capitaux est puni d’une façon différente l’une à l’autre. Ceux ayant vaincu une vie gourmande sont nourris avec des créatures dégoutantes. Les envieux sont condamnés à nager dans un lac gelé où ils vont souffrir dans le froid, le colérique est envoyé dans une caverne obscure où il sera torturé. La personne punie de luxure est enfermée dans un puits de sulfure et de flammes et finalement, l’orgueilleux est attaché et tournée sur une roue indéfiniment. Toutes ces punitions sont infligées pendant l’éternité sans possibilité de salut pour l’individu. Malheureusement, la vision de Lazare n’est pas suffisamment documenté pour en ressortir davantage d’éléments.

Analyse historique et authenticité[modifier | modifier le code]

L’histoire de la résurrection de Lazare peut être interprétée de différentes façons. Des thèses ont été avancées sur la réalité des faits. L’une d’entre elles avance que Lazare n’est pas réellement mort, mais inconscient lors de sa supposée mort. On l’aurait alors enveloppé dans des banderoles sans savoir qu’il était en vie et que Jésus, sachant que la maladie de ce dernier ne pouvait le tuer a alors commandé aux villageois d’ouvrir sa tombe. On peut également penser que le retour de Jésus vers Lazare lui aurait été bénéfique pour son rétablissement. L’autre thèse dite que l’histoire de la résurrection était fausse et que « Fatigués du mauvais accueil que le royaume de Dieu trouvait dans la capitale, les amis de Jésus désiraient un grand miracle qui frappât vivement l'incrédulité hiérosolymite [de Jérusalem]. La résurrection d'un homme connu à Jérusalem dut paraître ce qu'il y avait de plus convaincant »[4]. Pour l’auteur Ernest Renan, « Jésus subissait les miracles que l'opinion exigeait de lui bien plus qu'il ne les faisait »[5]. Holbach, philosophe des lumières ayant écrit l’Histoire critique de Jésus christ, souligne également en se basant sur l’Évangile de Jean, le manque de témoins lors de la mort de Lazare, mais que tout le monde était présent lors de sa résurrection. Il est important d’ailleurs de souligner l’incohérence que Thomas Woolston (1669-1733) a trouvée sur le fait que Jésus ait pleuré la mort de son ami qu’il s’apprêtait à ressusciter. La vision qu’à eux Lazare est alors remise en question. Tout d’abord puisque la notion des 7 péchés capitaux est arrivée bien plus tardivement dans l’histoire. Elles accompagnent les comportements des sociétés médiévales et non celles de l’antiquité. «La classification des péchés capitaux est le fruit d’une évolution des réflexions théologiques, des pères de l’église aux prédicateurs du XVe siècle»[6]. Dans le temps de Lazare, il n’y avait pas de péchés capitaux, d’ailleurs, quelque siècle après, ils étaient très différents de la forme que nous connaissons aujourd’hui et étaient un peu plus nombreux. «Au IIIe siècle, les Pères du Désert établissaient une liste de huit péchés capitaux. Parmi ceux-ci, la tristesse et l'acédie(…)»[7]. Leur fonction et leurs noms vont changer graduellement pendant les divers changements sociaux notamment lorsque l’église va s’installer de plus en plus et avoir une position d’autorité au sein de l’Europe. On a commencé à les représenter dans les églises au Moyen-âge en groupe de 7 : l’avarice, la gourmandise, la colère, l’orgueil, l’envie, la luxure et la paresse. Ce qui a fortement influencé l’imaginaire collectif et dont la société, renforcé la position de l’église face au peuple et forcé les moines à avoir une vie plus pieuse. C’est sous Grégoire le Grand (540-604) que cette configuration classique est établie avec ces 7 péchés que nous connaissons aujourd’hui, mais la liste a été fixée par Thomas d’Aquin (1224-1274). Il va alors viser les membres ecclésiastiques pour lesquels ces vices sont des obstacles à l’obtention de la perfection. Dans la société, ces péchés vont être associés à des animaux, des objets et des concepts comme l’arbre, des monstres, des batailles, les loups les chiens, le lion, le singe, l’âne et le cochon ou même l’hiver. C’est pour ça que nous pouvons retrouver dans la vision de Lazare ces mêmes éléments. Par exemple, le coupable de la gourmandise va devoir manger des créatures répugnantes ou les envieux qui sont envoyés dans un lac glacé. Pendant le IVe concile de Latran en 1215, les fidèles devront prendre connaissance d’avantage de ces pêchés et devront se confesser au moins une fois par an.


Lazare en France[modifier | modifier le code]

L’auteur allemand Max Voigt avance que la première allusion connue de Lazare et son enfer des 7 péchés date du milieu du XIIIe siècle, mais uniquement des textes du XVe siècle nous sont parvenus. Il remarque également l’ajout du féminin pour parler des péchés ce qui prouve l’intention de l’auteur de faire allusion à tout le monde concernant les conséquences d’une vie de débauche. Lazare est devenu un culte pour les Français dus à ces nombreuses copies et à sa soi-disant visite en ‘’France’’ après avoir été ressuscité en y laissant des reliques. Ces allégations sont probablement fausses selon les historiens qui disent que, si Lazare avait existé, il serait resté dans la région de Judée. Selon la légende, après la mort de Jésus, il serait allé avec ses sœurs Martha et Marie en Provence à partir d’un bateau provenant de Judée et n’ayant ni voile ni guide, serait arrivé à accoster. Certains textes historiques avancent qu’il fut réellement allé en ‘’France’’, mais il s’agirait en revanche d’un autre Lazare du Ve siècle. «(…)[Les textes historiques] révèlent non moins clairement l’existence d’un autre Lazare, qui n’eut rien de commun avec le Ressuscité, hormis le nom, et qui lui, fût évêque d’Aix au commencement du Ve siècle : à moins de forcer les dates ou d’accorder une longueur extraordinaire au ressuscité, il est impossible de confondre les deux personnages»[8]. Un moine autunois au 11e siècle a changé d’emplacement la relique du Saint Lazare contre une invasion sarrasine et cette dernière est revenue à Autun au milieu du 12e siècle et installée dans la cathédrale de la ville. À chaque 17 décembre est célébré cet évènement. Des éditions de la vision ont été recopiées dans le Calendrier des bergers et le livre de bien mourir suite à ces évènements.[9] Le Lazare biblique est en revanche célébré en occident le 29 juillet et est le patron des lépreux.

  1. Jean 11 3-4, Bible
  2. Jean 11 38-44, La Bible
  3. Jean 11 44-50, La Bible
  4. RENAN Ernest, La vie de Jésus. Michel Lévy frères, 1863, p.359
  5. RENAN Ernest, La vie de Jésus. Michel Lévy frères, 1863, p.359
  6. CASAGRANDE Carla, VECCHIO Silvana, Histoire des péchées capitaux au Moyen-âge, Paris, Aubier, p.80
  7. Radio-Canada, http://ici.radio-canada.ca/radio/profondeur/peches/. Page consulté le 6 Mars.
  8. Thevenot, p.156
  9. GALLAGHER Edward, The ‘’Visio Lazari’’ The cult, and the old French life of Saint Lazarus , Modern Language Society, Neuphilologische Mitteilungen, 1989, p.331-339.