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Orientation lors de la migration[modifier | modifier le code]

Migration d'un barge à queue noire.

Plusieurs aptitudes semblent impliquées dans l’orientation des oiseaux : la vue, la perception du champ magnétique terrestre et l'odorat. Il faut cependant considérer que l'un de ces moyens d'orientation semble ne pas suffire à lui seul. C'est plutôt grâce à l'action combinée de tous ceux-ci que les oiseaux arrivent à trouver la direction à emprunter et à maintenir le cap.

Orientation olfactive[modifier | modifier le code]

L’odorat serait le sens prédominant dans l’orientation. En effet, les oiseaux possèdent des capacités olfactives plus ou moins importantes qui leur permettraient de se repérer lors de leur migration. Les oiseaux captent ainsi les différentes odeurs de l'environnement et grâce aux souvenirs de leurs anciens voyages, ils sont capables de s'orienter convenablement. Les oiseaux se constitueraient alors une "carte odorante" qui rassemblerait l'ensemble des odeurs rencontrées lors de leur migration.

Orientation magnétique[modifier | modifier le code]

La magnétoréception est un sens connu chez beaucoup d’animaux. Elle serait aussi utile aux oiseaux qui pourraient par son biais ressentir le champ magnétique terrestre et ainsi s’orienter. Ce serait par exemple le cas des grives à dos olive. Les récepteurs sensoriels impliqués dans la magnétoréception directe seraient probablement des molécules rétiniennes (cryptochromes) ou des molécules de magnétite présentes chez l’oiseau. Les cryptochromes permettraient à l’oiseau d’avoir une « vision » des champs magnétiques en donnant une superposition « d’ombres et de lumières » par-dessus le spectre lumineux visible. Bien qu’intéressante, cette théorie a des limites : en effet, on constate que les oiseaux ont tendance à être désorientés lors de temps très nuageux prolongés, conditions dans lesquelles le champ magnétique ne change pas a priori.

Orientation visuelle[modifier | modifier le code]

Plusieurs observations ont été faites à propos de l’orientation visuelle. Par exemple, les grives à dos olive peuvent corriger leur orientation lors de la migration en fonction de paramètres extérieurs : ils modifient leur direction par rapport à la position du lever de soleil. De plus, certains oiseaux mis en cage montrent une direction préférentielle qui correspond à la direction migratrice qu'ils emprunteraient en vol lorsqu'ils voient le soleil. Cependant, lorsque l'on change l'orientation des rayons avec un miroir, cette direction préférentielle n'est plus la même, ce qui prouve qu'ils se servent de la position du soleil pour s'orienter.

Les espèces à migration nocturne s'orienteraient grâce aux étoiles. Des chercheurs ont découvert une zone spécifique dans le cerveau qui semble spécialisée pour cette tâche. Pour tester cette capacité, les scientifiques utilisent un appareillage spécifique connu sous le nom d'entonnoir d'Emlen. C’est une cage circulaire dont le sommet est couvert d'un verre ou d'un écran de fil pour que le ciel étoilé ou un planétarium soit visible. Le comportement de l'oiseau, et plus spécifiquement son orientation, est alors étudié en fonction des traces que l'oiseau laisse sur les parois de l'entonnoir (celles-ci sont faites pour que l'oiseau en laisse).

La mémoire nécessaire à l'orientation[modifier | modifier le code]

Par conséquent, les oiseaux possèdent nécessairement une mémoire de leurs voyages. Les jeunes oiseaux apprennent ainsi les trajets des plus anciens. On sait aussi que le pigeon biset, même s'il n'est pas migrateur, constitue une carte olfactive des environs de son nid ; son étendue peut atteindre jusqu'à 700km. Ce phénomène reste cependant mystérieux, notamment pour les oiseaux – tels que les coucous – qui migrent en solitaire sans être guidés par leurs parents.

Certains ambitieux exploitent d’ailleurs cette capacité de mémoire pour enseigner, à l'aide d'un ULM, un nouvel itinéraire de migration à des grues blanches. On a également pu apprendre à des bernaches du Canada un trajet de migration plus sûr.

Malgré tout ceci, des oiseaux, surtout jeunes, peuvent s'égarer et sortir des routes qui leur sont connues. Par exemple, des individus peuvent voler plus loin que leur destination prévue. Il semble donc que la durée du vol n'est pas innée. On a pu également observer, pour des jeunes de plusieurs espèces, des migrations dans le sens inverse, qui peuvent amener les individus à des milliers de kilomètres de la destination normale. Cette erreur rare est plus largement répandue chez les espèces comme les cygnes ou certains passereaux, par exemple le pouillot de Pallas, chez qui la route est davantage « programmée » génétiquement. Dans ce cas, s’ils réussissent à survivre à l'hiver, ils peuvent, l'année suivante, s'orienter dans la bonne direction ou commettre la même erreur. Ce genre d'erreur est particulièrement spectaculaire en France chez les oiseaux en provenance d'Amérique ou d'Asie orientale comme la Sibérie. Pour les oiseaux américains, la cause de leur présence si loin de la destination habituelle est plus souvent due à des conditions climatiques exceptionnelles (comme un vent violent poussant vers l'est) qu'à une erreur d'orientation.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (fr) Maxime Zucca, La migration des oiseaux : comprendre les voyageurs du ciel, Editions Sud ouest, 2010, 349p
  • (fr) Encyclopédie Larousse, article Coucou [lire en ligne (page consultée le 14/05/2014)]