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Galerie Jocelyn Wolff[modifier | modifier le code]

La galerie Jocelyn Wolff, établie au cœur du quartier de Belleville dans l’Est Parisien depuis son ouverture en Octobre 2003, est une galerie d'art contemporain dont le programme artistique relève essentiellement de l'art conceptuel et minimal.

Façade de la galerie Jocelyn Wolff, 78 rue Julien Lacroix 75020. Crédits photographiques : F. Doury.

Jocelyn Wolff[modifier | modifier le code]

Après avoir étudié l'art, la philosophie et les sciences politiques à Strasbourg puis à Paris, Jocelyn Wolff a travaillé chez Flohic Editions ainsi qu'au Crédac à Ivry-sur-Seine. Il fait la rencontre de l'artiste Valérie Favre qu'il assiste sur plusieurs projets d'envergure (Les restes de la Méduse, Crédac/Ivry-sur-Seine - Musée de Picardie/Amiens, 1997). Parmi les personnes qui ont marqué son parcours, Jocelyn Wolff évoque sa rencontre avec Alexander Koch, alors qu'il était assistant à la Hochschule für Grafik und Buchkunst (HGB) de Leipzig et commissaire indépendant. Selon Jocelyn Wolff, "starting a gallery meant wanting to make particular, deserving artistic positions visible in the art field; it did not mean recuperating work done by others elsewhere"[1].

Historique de la galerie[modifier | modifier le code]

En Octobre 2003, Jocelyn Wolff ouvre un premier espace dédié à l’art contemporain à Belleville, un quartier émergeant de l'Est parisien, en présentant une exposition monographique de Clemens von Wedemeyer à laquelle succèdent d’autres expositions monographiques des artistes représentés par la galerie. "Pionnier du mouvement, Jocelyn Wolff s'est installé près des jardins de Belleville, après un passage dans un petit local de la rue Rébeval. (...) "On ne choisit pas seulement Belleville pour ses loyers moins chers, analyse-t-il. Quand j'ai débuté, incoonu montrant des artistes inconnus, j'ai voulu donner un signe fort de ma foi en ma programmation en affirmant que je pouvais commencer où je voulais. J'aime le côté "quartier initié" de Belleville. Et j'ai confiance dans la curiosité des gens, plutôt que dans une logique de shopping-mall". Les six premiers mois ? Il n'a vu passer "rien ni personne". Puis la rumeur s'est propagée"[2] rapporte la journaliste et critique d'art Emmanuelle Lequeux dans un dossier consacré à "L'autre colline des arts" dans Beaux Arts Magazine en 2010.

Vue d'exposition: Guillaume Leblon, Les Nouveaux Anges, du 2 Mars au 17 Avril 2013, Galerie Jocelyn Wolff, Paris, France. Crédits Photographiques: F. Doury

En 2006, la galerie déménage dans un nouvel espace, en restant attaché au quartier de Belleville en pleine mutation, rue Julien Lacroix. Alors que son intérêt pour la scène artistique allemande, dans toute sa diversité et son intensité, le conduit à privilégier les relations avec des artistes allemands, Jocelyn Wolff affirme néanmoins sa volonté de s'établir à Paris: " in Paris, we are very fortunate to make artistic positions visible to an audience that is both receptive and diverse. The quality of the show is always a priority. There is always so much to see in the city, and we are located in Belleville - an emerging neighborhood that is still clearly off the beaten path. We compensante for this fragile aspect with stronger shows"[3]. Jocelyn Wolff a été le premier à exposer la jeune scène allemande en France, "loin des quartiers chics du monde de l'art, Jocelyn Wolff reconnait "être entré dans le métier avec des moyens ridicules". Avec peu d'argent, il sait néanmoins viser juste. En défendant des plasticiens comme Clemens von Wedemeyer ou Christoph Weber, des artistes proches de l'art conceptuel, Wolff se révèle un galerie exigeant et pertinent."[4]

Depuis dix ans, les artistes représentés par la galerie ont pu investir l’espace et créer une géographie éphémère du lieu, chaque fois singulière. Par exemple, Katinka Bock et Guillaume Leblon, deux artistes de la même génération, interrogent le lieu pour travailler au dialogue formel entre la matière et l’espace. La galerie est également un lieu "utopique" et expérimental, qui ne cesse d’être recomposé dans l’aléa des projets artistiques : un espace activé et dynamisé par les artistes qui ont carte blanche pour se l’approprier. La galerie Jocelyn Wolff, "ce laboratoire hyper pointu"[5], s'est intégré dans le quartier de Belleville, devenu "l'arche de Noé d'une scène ultra confidentielle avec l'ouverture de galerie (Bugada & Cargnel, Crèvecoeur...) autour du centre d'art contemporain parisien du FRAC Ile-de-France (Le Plateau)"[6].

Ainsi, Guillaume Leblon a récemment délocalisé un mur intérieur de la galerie pour le reconstruire à l’extérieur lors de son exposition personnelle en Avril 2013, Les Nouveaux Anges. L’artiste aménage un lieu à la fois clos et ouvert, soumis aux dégradations et aux intempéries, qui déborde sur l’espace public et fonctionne comme un seuil à ciel ouvert. L’artiste est par ailleurs intervenu sur le sol en le rehaussant avec un matériau de construction dont la couleur s’harmonise avec le sable et la pierre apparente de l’espace de la galerie. Comme le souligne Philippe Dagen, "la disparition et le manque sont les points communs de ces oeuvres, mais aussi le refus de l'emphase, la légèreté, une sorte de discrétion et de détachement propres à Guillaume Leblon. (...) Aussi l'appentis que Leblon a fait construire sur le trottoir devant la galerie est-il voué à une proche destruction. Du robinet de bronze qu'il y a placé, nulle eau ne peut couler. Cette exposition est aussi logique que poétique."[7]

Vue d'exposition: Katinka Bock, Les arbres grandissent et les fluides circulent : eau, chaleur, monument, du 14 Mars au 28 Avril 2007, Galerie Jocelyn Wolff, Paris, France. Crédits Photographiques : F. Doury

En 2007, Katinka Bock, pour son exposition Les arbres grandissent et les fluides circulent : eau, chaleur, monument, imagine une installation spécialement conçue pour la galerie Jocelyn Wolff. L’eau de pluie est acheminée dans l’espace d’exposition afin de la transformer en source de chaleur, une énergie fragile, insaisissable et en constant renouvellement  : la circulation des fluides agencent une nouvelle conception topographie de la galerie en reliant l’espace intérieur aux aléas du climat. "La gouttière de la galerie Jocelyn Wolff recueille l'eau de pluie pour alimenter une chaudière. Un réseau de tuyaux de cuivre, connecté à cette dernière, se déploie à l'intérieur de l'espace d'exposition afin de le chauffer. Tout est une question de passage et de cycle dans le travail de Katinka Bock. Le terreau de ses productions émane de la généalogie d'une lieu ou d'une situation. Elle évoque des territoires partagés et habités, et s'inspire ici de l'histoire du quartier de Belleville et de ses flux de population. L'artiste, parcette installation en circuit fermé, modifie la déambulation des visiteurs au sein de la galerie. Par ailleurs, à travers ce processus, elle met en évidence un changement d'état, de liquide, l'eau se transforme en vapeur et en chaleur."[8]

Entre janvier 2008 et Janvier 2009, la galerie Jocelyn Wolff charge l’artiste américain Oscar Tuazon de créer le design de l’espace du bureau. L’artiste modifie à la fois l’organisation du lieu et le mobilier selon un principe d’intervention et d’occupation de l'espace en recyclant les éléments matériels préexistants. L’association entre une approche fonctionnaliste et la relation au matériau en lui-même crée un espace atypique et singulier. Oscar Tuazon est intervenu dans l’espace de la galerie tout au long de l’année afin de modifier, ajouter, déplacer les éléments de ce lieu qui constitue à la fois un espace bureau opérationnel et une scultpure.

Interrogé à propos des relations qu'il entretient avec la scène artistique allemande, Jocelyn Wolff montre son engagement auprès de cette nouvelle génération d'artistes : "I do view the art scene in Germany as being richer, denser, and more complex than elsewhere in the world. I am conviced that there is praticable no one who is a real expert on this scene as a whole  : You have the Hamburg scene, and those of the great art schools in Karlsruhe, Leipzig, Munich, Berlin, and so on. There is no "German art", per se. There is a multiplicity of schools, cities, scenes, generations, with multiple and paradoxal traditions."[9] La conscience politique et sociale, la mise en perspective historique et critique alimentent la programmation de la galerie et les réflexions curatoriales. Dans un entretien accordé aux magazine Beaux-Arts en 2011, Jocelyn Wolff évoque l'évaluation et la cote des artistes dans le monde de l'art contemporain : "si le marché de l'art devait refléter un tant soit peu l'importance et la qualité des positions historiques, alors deux types de productions en sont tenues à l'écart injustement. Il y a d'une part, de manière générale, tous les artistes conceptuels, dont l'oeuvre n'a pas de vertu décorative, "vintage", matérielle."[10]

Depuis son ouverture, la galerie entretient d'étroites relations avec les autres galeries implantées dans le quartier de Belleville et participe à de nombreux projets collaboratifs et associatifs (Biennale de Belleville, Villa Tokyo, Villa Reykjavik et travaille en collaboration avec son voisin Castillo/Corrales. Chaque année, la galerie Jocelyn Wolff participe à de nombreux manifestations et foires d'art contemporain (FIAC, Art Cologne, Independent New-York, Frieze New-York, Art Basel).

Artistes et Programme artistique[modifier | modifier le code]

Si la galerie Jocelyn Wolff s'est d'abord engagée auprès de jeunes artistes de sa génération (Clemens Von Wedemeyer, Katinka Bock, Guillaume Leblon, Valérie Favre,...), le programme s'est élargi par la suite avec la collaboration d'artistes historiques qui ont contribué à développer considérablement l'envergure internationale de la galerie (Franz Erhard Walther, William Anastasi). Néanmoins, la galerie continue de s'investir sur la scène contemporaine aux côtés de jeunes artistes émergents (Elodie Seguin, Zbynek Baladran, Francisco Tropa). Le positionnement artistique de la galerie se situe également au niveau de la diversité des pratiques et médiums représentés (peinture, dessin, sculpture mais aussi installation visuelle et sonore, vidéo, film, performance).

Equipe[modifier | modifier le code]

Sandrine Djerouet, directrice de la galerie, a fait des études de lettres et de communication. Elle a travaillé pendant plusieurs années à la galerie Nelson-Freeman et a rejoint l'équipe de la galerie en 2008. Nasim Weiler, directrice de la galerie, a ouvert une galerie à Hambourg en Allemagne il y a plusieurs années. Elle a rejoint récemment l'équipe de la galerie en 2013. Louise Desmas, directrice de la production, a rejoint l'équipe en 2013 après avoir travaillé pendant plusieurs années avec la Galerie Continua. Sarah Aguilar, chargée de la documentation des oeuvres et de l'archivage, a fait des études d'histoire de l'art. Elle travaille à la galerie Jocelyn Wolff depuis 2008. Chloé Philipp, diplômée de l'école d'art de Mulhouse, est en charge de la régie des oeuvres depuis 2011. Elle a travaillé auparavant à la galerie Schleicher/Lange et au Palais de Tokyo. Eline Grignard, assistante de recherche et chargée d'inventaire, mène une recherche de doctorat et est chargée d'enseignement à l'université.

Contact[modifier | modifier le code]

Adresse  : 78, rue Julien Lacroix, 75020 Paris

Ouverture du Mardi au Vendredi de 14h à 19h, Samedi de 11h à 19h et sur rendez-vous.

Website : http://www.galeriewolff.com

La Galerie Jocelyn Wolff est membre du Comité des galeries d'art, du collectif Galeries Mode D'emploi et du réseau des galeries d'art du Grand Belleville.

Références[modifier | modifier le code]

  1. BELLINI Andrea, Everything You Always Wanted to Know About Gallerists But Were Afraid to Ask, Zurich, JRP RINGIER, 2009.
  2. LEQUEUX Emmanuelle, "Reportage à Belleville, L'autre colline des arts", Beaux Arts Magazine, Avril 2010, p. 57.
  3. Ibid., p. 326
  4. "Galerie Jocelyn Wolff. Le 20ème allemand", Paris Métamorphoses, Aéroports de Paris, N.64, Mars 2012.
  5. "Booster Bellevilois, Jocelyn Wolff", Les douze galeristes les plus influents du moment, Ideat, 2011, p. 99.
  6. "Booster Bellevilois, Jocelyn Wolff", Les douze galeristes les plus influents du moment, Ideat, 2011, p. 99.
  7. DAGEN Philippe, "Guillaume Leblon", Galeries, Le Monde, Dimanche 10 Mars/Lundi 11 Mars 2013.
  8. TANGUY Karen, "Katinka Bock, Baüme wachsen und ströme fliessen : wasser, wärme, monument", Semaines, May-June 2007.
  9. Ibid., p. 322
  10. "Enquête. Jocelyn Wolff, galerie", Beaux Arts Magazine, Janvier 2011, p. 92.