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LES CHAINES PHYSIOLOGIQUES

Les chaînes physiologiques peuvent être observées par une étude rigoureuse de l’anatomie et de la physiologie du corps humain qui appréhende le corps dans sa globalité, aussi bien mécanique, physiologique que génétique. La notion de chaînes physiologiques se situe à la croisée de ces différentes déterminations. Elle permet une lecture globale du corps, elle décrit la continuité et les rapports de contiguïté des structures conjonctives, musculaires et viscérales qui ont en charge le bon fonctionnement du corps. Ces différentes chaînes, véritables circuits anatomiques, assurent la statique, l’équilibre, les mouvements et l’adaptation aux contraintes internes et externes.


SOMMAIRE

  1. Les principes de base
  2. Description des sept chaînes physiologiques
    1. Les chaînes statiques : conjonctives
      1. La chaîne statique musculo-squelettique
      2. La chaîne statique neurovasculaire
      3. La chaîne statique viscérale
    2. Les chaînes dynamiques : musculaires
      1. Les chaînes musculaires de flexion
      2. Les chaînes musculaires d’extension
      3. Les chaînes musculaires croisées d’ouverture
      4. Les chaînes musculaires croisées de fermeture
  3. L’historique et l’évolution des chaînes
  4. Biographie et bibliographie des concepteurs
  5. Les références


1. LES PRINCIPES DE BASE DES CHAINES PHYSIOLOGIQUES.

Les chaînes physiologiques rassemblent des chaînes statiques et des chaînes dynamiques (musculaires). Les chaînes conjonctives assurent la statique, les chaînes musculaires assurent l’équilibre et gèrent la chorégraphie des mouvements. Les chaînes physiologiques se prolongent au niveau du crâne par des trajets anatomiques qui confirment la cohérence globale de l’anatomie fonctionnelle. Le crâne est intégré et dynamisé dans le fonctionnement d’ensemble des chaînes.

Le fonctionnement des chaînes prend en compte :

1-Les relations de contiguité entre le squelette et les organes voisins. Le système musculo-squelettique est en relation étroite avec le contenu des cavités. L’analyse des chaînes physiologiques comprend l’étude de la relation entre le contenant musculo-squelettique et le contenu viscéral. De fait, le fonctionnement des chaînes musculaires peut être modifié par des tensions parasites venant du plan viscéral.

2-Deux systèmes d’autorégulation que la physiologie associe à ce canevas anatomique : la proprioceptivité pour la rééquilibration musculo-squelettique d’une part, et le système nerveux autonome pour l’homéostasie (rééquilibration organique) d’autre part.

Le programme de base régissant le fonctionnement du corps humain est globalement paramétré pour assurer un fonctionnement harmonieux – ce que l’on appelle une « bonne santé ». Certaines dysfonctions peuvent vicier en partie ce programme, le complexifier d’une manière unique pour chaque personne. Ces dysfonctions apparaissent quand l’équilibre de la physiologie, est perturbé par des tensions. Celles-ci s’expriment au niveau d’une ou plusieurs chaînes et dérèglent le fonctionnement harmonieux. Ces tensions peuvent être relâchées et les différentes chaînes rééquilibrées, reprogrammées les unes par rapport aux autres afin de permettre à l’organisme de retrouver son fonctionnement naturel. Mais chaque personne présente des différences : on ne libère pas de la même manière les tensions d’un nourrisson et celle d’un adulte. Le travail de rééquilibration et de détente tissulaire, musculaire et viscérale respecte la physiologie de chaque âge : du bébé à l’adulte, du sédentaire au sportif de haut niveau jusqu’à la personne âgée. Cet équilibre fonctionnel permet de rétablir les conditions durables d’une bonne santé et d’améliorer la statique et la dynamique du patient dans les limites de son potentiel (déterminé par la présence ou non de pathologies, de problèmes héréditaires ou de traumatismes).


2.DESCRIPTION DES SEPT CHAINES PHYSIOLOGIQUES Les chaînes physiologiques présentent une continuité anatomique et physiologique sans faille de la tête aux pieds. On ne peut considérer la globalité de l’homme s’il est décapité ou encore éviscéré.

Léopold Busquet décrit deux types de chaînes :
1.Les chaînes statiques
2.Les chaînes musculaires

2.1 Les chaînes statiques :conjonctives Ce sont des chaînes organisatrices


2.1.1 La chaîne statique musculo-squelettique: assure la statique de l’homme debout.

2.1.2 La chaîne statique neurovasculaire : CSNV

La CSNV est le câblage qui permet au système musculo-squelettique de fonctionner. Cette chaîne doit être neutre par rapport à la dynamique du corps. Elle ne doit pas subir de tensions qui seraient sources de parésies, paresthésies, névralgies. Ce n’est pas la CSNV qui bouge mais son environnement. D’où le système de glissement autour du paquet vasculo-nerveux conçu pour ne pas être directement sollicité par le mouvement mais pour que le mouvement lui assure simplement sa trophicité. Le tissu nerveux est très sensible à l’hypoxie d’où sa dépendance avec le système vasculaire qui l’escorte formant ainsi le paquet vasculo-nerveux. Le système nerveux autonome fait partie de la CSNV. C’est un système de rééquilibration neurovégétatif. C’est un modérateur autonome. Le but du traitement du système nerveux autonome est de dé-saturer, de défragmenter les informations qui convergent vers lui. On ne l’inhibe pas, on ne le stimule pas, on le libère.

2.1.3 La chaîne statique viscérale.

En plus de la vocation physiologique de chacun des viscères pour notre santé, notre statique dépend de la relation « contenant – contenu » et des pressions internes qui en découlent. Le « contenu viscéral » peut être le siège de tensions centrifuges dans les cas de déploiements ou de forces centripètes dans le cas de reploiement. Le « contenant musculo-squelettique » est conditionné par les influences viscérales. Ainsi notre statique est en étroite relation avec les différentes cavités viscérales (pelvienne, abdominale, thoracique et crânienne).

2.2 Les chaînes dynamiques : musculaires Ce sont les chaînes du mouvement.

2.2.1 Les chaînes de flexion :

Ces deux chaînes longitudinales droite et gauche font la flexion de la tête, de la colonne, des membres. Les chaînes de flexion entraînent la flexion de la colonne, entrainent la cyphose.

La tendance comportementale de ces chaînes correspond à l’enroulement,au replis sur soi.

2.2.2 Les chaînes d’extension :

Ces deux chaînes longitudinales droite et gauche font l’extension de la tête, de la colonne, des membres. Les chaînes d’extension entraînent l’extension de la colonne, entraînent la lordose.

La tendance comportementale de ces chaînes correspond au désenroulement, à l’altruisme.

2.2.3 Les chaînes croisées d’ouverture :

Les deux chaînes d’ouverture droite et gauche font le mouvement de torsion postérieure droit et gauche de la colonne, la supination, abduction plus rotation externe des membres supérieurs et inférieurs (ouverture iliaque, varus de la hanche, varus du genou, varus du calcanéum, pied versé externe et le quintus varus).

La tendance comportementale de ces chaînes correspond à la communication centrifuge, à la dispersion.

2.2.4 Les chaînes croisées de fermeture :

Les deux chaînes de fermeture droite et gauche font le mouvement de torsion antérieure droit et gauche de la colonne, la pronation, adduction plus rotation interne des membres supérieurs et inférieurs (fermeture iliaque, valgus de la hanche, valgus du genou, valgus du calcanéum, pied versé interne et l’hallux valgus).

La tendance comportementale de ces chaînes correspond à la communication centripète, à l’introversion.

3.HISTORIQUE ET EVOLUTION DES CHAINES PHYSIOLOGIQUES

L’historique de la découverte des chaînes physiologiques tient en trois étapes décisives, sur une période de trente-cinq ans, durant laquelle la pratique et l’enseignement ont été en synergie constante, se corrigeant et se nourrissant l’une l’autre. Les kinésithérapeuthes Françoise Mézières, Suzanne Piret et Marie Madeleine Béziers peuvent être à juste titre considérés comme les précurseurs décisifs de cette découverte.

La première étape, fondée sur la lecture anatomique du corps a consisté à confirmer l’organisation en chaînes des muscles de la tête aux pieds dans le corps humain. Léopold Busquet les décrit en 1979 et édite un premier livre sur les chaînes musculaires (1982). C’est le moment de la découverte de la cohérence des phénomènes de compensation : cherchant à comprendre l’origine de diverses déformations (scolioses, déformations thoraciques, attitudes antalgiques, périarthrites scapulo-humérales, déviation de genoux, subluxations de rotules, pieds versés, voûtes plantaires modifiées, etc.), Léopold Busquet observe qu’une statique perturbée est en fait le résultat d’une adaptation ingénieuse, intelligente pour parer à ses problèmes internes. Si comme l’affirme le docteur P. Tépé, « on a la statique qu’on peut, pas la statique qu’on veut », les compensations prouve une remarquable capacité d’adaptation du corps, y compris lorsque sa dynamique est limitée voire contrecarrée par des tensions. En 1986, indépendamment du collège d’ostéopathie où il enseigne, il débute sa formation: « Les chaînes musculaires ». Les circuits anatomiques ayant été définis, la pratique qui en découle a pour but l’équilibration des chaînes en se basant intégralement sur leurs trajets anatomiques. Il expose ses observations et ses nouveautés à un collègue ayant suivit un cursus parallèle, Bernard Pionnier, qui adhère au projet.

La seconde étape a consisté à décrypter le lien entre les chaînes musculaires et l’organisation viscérale. Le plan viscéral, intra-cavitaire, peut gouverner n’importe quelle chaîne quand il est le siège de tensions, de souffrances. La chaîne viscérale est déterminante pour la fonction statique. En suivant ce nouvel axe de recherche, en 1990, les relations entre le système musculo-squelettique et le système viscéral sont définies et surtout confirmées cliniquement. Mais il faut développer les liens anatomiques entre ces deux systèmes. Il faut également structurer une pratique viscérale qui soit dans la même logique, dans la même cohérence de la Méthode initiale des chaînes musculaires. Le mérite de ce développement majeur de la Méthode revient à Michèle Busquet-Vanderheyden (1992). Elle fait la description, l’examen et le traitement spécifique de la chaîne viscérale dans la cohérence de la Méthode. Les échanges quotidiens dans le cadre des traitements, dans le cadre des cours et des livres ont été le moteur de ces observations, de ces synthèses nécessaires pour assurer l’évolution de la méthode. En 1992, suite à la lecture de l’ouvrage du Dr Leboyer présentant les techniques du massage Shantala, spécialement destiné aux bébés, Michèle Busquet-Vanderheyden met en corrélation les chaînes physiologiques et la physiologie du bébé, rapportée à son immaturité, sa sensorialité et ses différentes étapes psychomotrices.

La troisième étape, à partir de 1999, a consisté à intégrer la chaîne neurovasculaire. Inspiré dès 1995 par les travaux remarquables d’un confrère australien, David Buttler, Léopold Busquet réalise que ce dernier ne traite le système neuroméningé qu’au niveau périphérique. Le neuroméningé intra-cavitaire viscéral et le neuroméningé central au niveau du crâne ne sont pas totalement abordés. C’est donc un nouvel enjeu pour la méthode que d’intégrer ce troisième niveau physiologique. La chaîne neurovasculaire (dans la mesure où le système nerveux est toujours lié au système vasculaire:« paquet vasculo-nerveux »)vient compléter le plan viscéral et le plan musculaire. Cette chaîne intègre le système vasculaire et nerveux de la tête aux pieds ainsi que dans les cavités : crâne-gorge-thorax-abdomen-pelvis.

En 2004, la méthode complète permet d’aborder l’analyse du crâne.

En 2009, suite à l’enrichissement conséquent du concept initial des chaînes musculaires, la dénomination « chaînes physiologiques » est adoptée. Ce nom correspond mieux à l’organisation des chaînes intégrant les chaînes musculaires, les chaînes viscérale et neurovasculaire.

4.BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE DES CONCEPTEURS

Léopold Busquet :

Il est né en France à Nay (64800) en 1946. En 1968, il est diplômé de kinésithérapie (Ecole EFOM de Paris). En 1977, il suit la formation de la physiothérapeuthe Françoise Mézières, première praticienne à parler d’une chaîne postérieure musculaire, dont l’enseignement est pour lui matriciel, y compris pour sa méthode ultérieure. En 1979, il obtient le diplôme d’ostéopathie du Collège Sutherland à Paris. Il y enseigne de 1979 (avec un premier cours décisif consacré aux axes myotensifs) à 1994. Il s’investit dans un travail d’intégration, de synthèse et de mise en évidence de la cohérence de l’anatomie et de la physiologie du corps humain. Le décodage du corps fonctionnant dans un système de plusieurs chaînes est devenu pour lui une évidence. La découverte de l’ouvrage de Suzanne Piret et Marie Madeleine Béziers (kinésithérapeutes belges) sur La coordination motrice (Ed Masson, 1971), décrivant une organisation musculaire à partir d’un système droit et d’un système croisé est alors déterminante. La théorie de mesdames Piret et Béziers lui fournit la « clé » qui lui permet de faire son travail de décodage des chaînes. Il est alors co-fondateur de académie d’ostéopathie crânienne en France (AOC) et co-directeur du groupe de recherche en ostéopathie crânienne (GROC). De 1980 à 1986, il est l’ostéopathe de l’équipe de France de rugby. De 1983 à 1996, il est l’ostéopathe du Stade toulousain de rugby. A partir de 1986, et jusqu’à aujourd’hui, il développe sa propre formation d’enseignement théorique et pratique des chaînes physiologiques.

Ouvrages :

Les Chaînes Musculaires. Tome 1. Tronc et membres supérieurs, 1ère édition,.
Ed. Frison Roche, 1982 – 1992 - 1997 – 2000 – 2004.
Les chaînes Musculaires. Tome 2. Lordoses, cyphoses, scolioses, 1ière édition,.
Ed. Frison Roche, 1992 – 1995 – 1998 – 2002 – 2005.
Les Chaînes Musculaires. Tome 3. La Pubalgie, ,1ière édition,.
Ed. Frison Roche 1993 – 1998 – 2001 – 2003 - 2005.
Les Chaînes Musculaires. Tome 4, Membres inférieurs, 1ièreédition,.
Ed. Frison Roche, 1995 – 2000 - 2003.
Les Chaînes Physiologiques. Tome 2, La ceinture pelvienne - Le membre inférieur, 1ière édition, Ed. Busquet, 2010.
Les Chaînes Physiologiques, Tome 5, Traitement du crâne, 1ère édition,.
Ed. Busquet, 2004 – 2007 – 2010.
Les chaînes physiologiques, Tome 7. La chaîne viscérale : Thorax Gorge Bouche, 1ière édition, Ed. Busquet, 2008 – 2011.
En collaboration avec Michèle Busquet-Vanderheyden.
L'ostéopathie crânienne, 1ière édition, Ed Frisson Roche, 1985, Ed. Busquet, 1996 – 1999 – 2002 – 2004 - 2007.
Ophtalmologie et Ostéopathie, 1ière édition, Ed Maloine, 1988, Ed. Busquet, 2004.
En collaboration avec B. Gabarel.
Manuel pratique de manipulations, Editions Maisonneuve, 1992 – 1996.
En collaboration avec les enseignants du Collège Sutherland :.

Articles :.
« Historique de la méthode », Revue Profession kinésithérapeute : n° 6..
« La relazioni catene muscolari-viscere », revue Fisioterapia (Italie), Janvier 1996..
« La scoliose. Nouvelles pistes de recherches », revue Physiothérapie n°9, septembre 2000..
« Les relations entre chaînes musculaires et viscères », revue Physiorama (Suisse), avril 2001..

Interview :.
« Les chaînes musculaires » in Revue Kinétude, n° 6,1er trimestre 2000.


Michèle Busquet-Vanderheyden

Née en Belgique à Bruxelles en 1963..
En 1984, elle est diplômée de kinésithérapie (Ecole ISCAM à Bruxelles)..
En 1992, elle obtient son diplôme en ostéopathie (Collège Sutherland de Namur)..
En 1990, elle suit la formation des chaînes musculaires avec Léopold Busquet et Bernard Pionnier et intègre l’équipe..

Ouvrages :.

Les chaînes physiologiques.Tome 6. La chaîne viscérale : Abdomen Pelvis,.
1ière édition, Ed. Busquet, 2004 – 2005 – 2010.
Les chaînes physiologiques. Tome 7. La chaîne viscérale : Thorax Gorge Bouche, 1ière édition, Ed. Busquet, 2008.
En collaboration avec Léopold Busquet.
Les chaînes physiologiques.Tome 8. Bébé au cœur de vos mains,.
1ière édition, Ed. Busquet, 2008 - 2010.

Articles :« Méthode Busquet: les chaînes physiologiques Bébé », revue Kiné Actualité n° 1265, février 2012..

Interview : L’Express. fr, 28/01/2011 Interview de Michèle Vanderheyden-Busquet(Elle a développé la méthode des chaînes physiologiques chez le bébé), suite à la polémique déclenchée par la vidéo « Baby Yoga Lena Fokina ». Montrant une femme faisant voltiger en tous sens le corps d’un nouveau-né durant cinq minutes, la vidéo se présentait comme une pseudo-méthode yogi de renforcement des capacités du nourrisson. Elle a été retirée de la plateforme Youtube à la mi-janvier 2011.

5.LES REFERENCES

Kapendji, I. A., Physiologie articulaire.Tomes 1,2,3, Maloine,1985.
Mézière, F., Originalité de la Méthode Mézières, Maloine, 1984 – 37.
Piret S., Bézier, M. : La coordination motrice, Masson, 1971.
Souchard, Ph. E., Le diaphragme, Maloine, 1980.
Struyf-Denys, G., Les chaînes musculaires et articulaires, SBO et RTM, 1979.
Struyf-Denys, G., Manuel du méziériste T1, Frison Roche, 1997.