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Stéphane Kipré
Stephane Kipré - président de l'Union des Nouvelles Générations (UNG)

Stéphane Kipré, né le 06 mai 1980 à Bouaké est un homme d’affaires et homme politique ivoirien. Il est le CEO de SK Global Investment Group[1] est impliqué dans les finances, les mines, les travaux publics, l’immobilier et les technologies de l’information et de la communication et président de l’Union des Nouvelles Générations (UNG), un parti politique ivoirien d’opposition fondé le 25 juillet 2007.


1. Biographie

1.1 Origines familiales

Stéphane Kipré est issu d’une famille de quatre enfants nés de l’union entre feu Sylvestre Dogbo Kipré, ancien Préfet de région et Odette Akissi N’guessan, économe des lycées et collèges. Son père est originaire d’un petit village du département de Daloa, au centre-ouest de la Côte d’Ivoire, et sa mère de Yamoussoukro et Bouaké, respectivement capitale politique et deuxième plus grande ville de Cote d’Ivoire[1].


1.2 Parcours académique

La scolarité de Stéphane Kipré s’effectue à travers toute la Côte d’Ivoire, dans les localités où son père exerce. Elle débute à Yamoussoukro et Bondoukou (localité située à 22 kms à l’est d’Abidjan) où il effectue son cycle primaire, avant de poursuivre son second cycle d’éducation à Dimbokro (région centre de la Côte d’Ivoire) et Odienné (nord-ouest). C’est à Treichville, une commune de la capitale économique Abidjan qu’il débute le Lycée avant de s’envoler pour la France.


Parallèlement à ses études Stéphane Kipré est doué dans la pratique du basketball et intègre à cet effet la prestigieuse académie Mimosifcom qui a formé de grands sportifs ivoiriens tels que les frères Kolo et Yaya Touré[2]. Il décroche au sein de cette académie une bourse sport-études qui lui offre l’opportunité de poursuivre ses études et le basketball en France. Ce rêve se concrétise à l’été 1996, date de son arrivée en France et son admission au club de Massy Palaiseau dans la catégorie cadets national.


L’année d’après, celle de l’obtention de son baccalauréat en technologie au Lycée Louis Armand de Chambéry, il est recruté en espoir pro à Maurienne Basket[3[1]].


Stéphane Kipré décide de donner une toute autre orientation à son cursus académique et fais le choix de se consacrer entièrement à ses études. Exit la France, direction les États-Unis. Il y travaille  en tant qu’agent commercial puis assistant manager de ventes dans une entreprise de vente et d’installation de terminaux de paiements après un Bachelor en Marketing Management à l’Université de Rockville dans l’État d’Iowa[4[2]]. En 2019, il obtient un MBA en Management Général et Stratégique de la très réputée Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne[5[3]].


1.3. Incursion dans le monde des affaires

En 2004, Stéphane Kipré décide de rentrer en Côte d’Ivoire alors que le pays fait face à une crise politico-militaire. Dans la conjoncture économique difficile qui est celle de la Côte d’Ivoire à cette époque, il réussit avec deux de ses amis, Fernand Koffi et Jean Claude Kouadio à mettre sur pied une société commerciale - La Mécanique du Futur (MECAF)-  spécialisée dans la mécanique industrielle, un secteur d’activités où il existe un quasi-monopole des entreprises étrangères. Il investit par la suite dans l’agro-industrie.


Le mois d’avril 2011 marque un autre tournant dans la vie de l’homme politique et l’homme d’affaires Stéphane Kipré. Le 11 avril 2011, Alassane Ouattara s’installe au pouvoir à la suite d’une crise militaro-politique issue de la présidentielle ivoirienne de 2010. Stéphane Kipré est contraint de prendre le chemin de l’exil le 12 avril 2011. Il fait partie d’une liste de personnalités dont les comptes bancaires sont gelés[6] et les activités de ses entreprises sont empêchées sur le territoire national. En exil, Stéphane Kipré décide par conséquent de donner une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle en se spécialisant en Trading Forex et à l’analyse technique des devises.


Il crée en 2012 la société S.K. Global investment, une entreprise spécialisée dans les placements et investissements financiers, immobiliers et industriels et implantée en Afrique en Europe en Amérique et en Asie[7]. Stéphane Kipré opère par la suite un retour vers l’agro-industrie, un secteur dans lequel il avait débuté les affaires et entreprend une expansion de son groupe et une diversification de ses activités dans le domaine des travaux publics, la communication et les services[[4]8]. En 2020, Stéphane Kipré est à la tête d’un groupe multinational qui emploie plus de cinq cent personnes sur quatre continents[9].



2. Des affaires à la politique

2.1. Engagement politique

En 2004 milite, dans un premier temps, au sein du Mouvement des Forces d’Avenir (MFA), formation politique d’opposition, dirigé par monsieur Anaky Kobenan[10], qui a la double casquette d’homme d’affaires et de personnalité politique.


2.2. Création de l’Union des Nouvelles Générations

Très vite les dissensions naissent entre Stéphane Kipré et les autres membres du parti, quant à la stratégie de conquête du pouvoir d’État. Stéphane Kipré se dit outré par le fait que les responsables de la coalition de l’opposition, à laquelle appartient le MFA, soutiennent l’éviction du président en exercice par un coup d’état militaire et ne condamnent pas l’action de l’armée française qui est impliquée dans la tuerie d’une soixantaine de jeunes manifestants ivoiriens sur l’esplanade de l’hôtel ivoire d’Abidjan[11]. Cet événement va définitivement marquer la rupture entre le MFA. Il claque la porte de cette formation politique et fonde le 25 juillet 2007 l’Union des Nouvelles Générations (UNG), dont il est le premier Président. Afin d’implanter son parti et partager sa vision de la société avec les populations ivoiriennes, Stéphane Kipré parcourt plusieurs contrées de la Côte d’Ivoire et anime des centaines de meetings politiques. Une année après sa création, l’UNG revendique trente mille adhérents et une centaine de sections locales reparties sur toute l’étendue du territoire nationale[12].


2.3. Campagne présidentielle de 2010 et crise post-électorale

Après une décennie de crises politico-militaires, la Côte d’Ivoire se résout à aller aux élections dans un climat délétère[13]. Le pays est coupé en deux avec le nord aux mains d’une rébellion armée et le sud administré par le gouvernement du président Laurent Gbagbo[14]. L’UNG fait le choix de la défense des institutions de la République incarnées par le président Laurent Gbagbo et fait de lui son candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2010[15]. Stéphane Kipré est nommé membre du haut conseil de la campagne du candidat Laurent Gbagbo[16]. Les élections débouchent sur une crise post-électorale qui fait officiellement, selon les décomptes des Nations Unies, 3000 morts. Le 11 avril 2011, après une semaine intense de bombardement de sa résidence par les hélicoptères militaires des forces françaises, le président Laurent Gbagbo est arrêté par l’armée française et remis aux forces rebelles qui ont soutenu l’accession au pouvoir de Alassane Ouattara. Plusieurs partisans du président déchu sont arrêtés dans la foulée. Certains d’entre eux sont dans l’obligation de prendre le chemin de l’exil. Stéphane Kipré en fait partie.


3. L’exil et le combat pour la libération de Laurent Gbagbo

Stéphane Kipré est contraint de quitter la Côte d’Ivoire le 12 avril 2011, au lendemain de l’arrestation de son mentor. Il rejoint le Ghana, puis le Sénégal et enfin l’Europe en juillet 2013. Il a été visé en septembre 2017, par un mandat d’arrêt international émis par les autorités ivoiriennes pour des faits supposés d’attaques contre les positions des forces armées ivoiriennes[17]. Il s’en est défendu et a dénoncé une cabale du pouvoir d’Abidjan en raison de son soutien assumé à l’ex-président[18].


Resté proche de Laurent Gbagbo, il le visite régulièrement à la prison de Scheveningen à la Haye jusqu’à son acquittement le 15 janvier 2019 et sa libération sous conditions le 1er février 2019. Il est également un visiteur assidu de l’ancien président ivoirien installé à Bruxelles dans l’attente de son retour en Côte d’Ivoire.  


4. Election présidentielle de 2020

Stéphane Kipré, en exil en France, n’est pas candidat à la présidentielle d’octobre 2020. L’UNG, son parti, est membre de la plateforme Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) un groupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile dont il est le troisième vice-président en charge de la diaspora[19]. Réunis en convention les 08 et 09 août 2020 à Yamoussoukro, les militants de son parti ont désigné Laurent Gbagbo comme son candidat à l’élection présidentielle de 2020[20]. Mais cette candidature a été rejetée par le conseil constitutionnel ivoirien[21].


5. Vie privée

Stéphane Kipré et Marie-Laurence Gbagbo, fille de Laurent et Simone Gbagbo, ont convolé en justes noces devant l’officier d’état civil ivoirien le 29 Juin 2007. Stéphane et Marie Laurence Kipré sont parents de trois enfants. Il se présente comme un fervent chrétien évangélique et est membre de l’organisation Leaders Pour Christ (LPC), un réseau d’hommes d’affaires chrétiens[22].


[1] Biographie du Président Stéphane Kipré sur la page « le parti » du site officiel de l’Union des Nouvelles Générations, http://ungci.com, consulté le 28 septembre 2020 à 11h37.

[2] Présentation de l’académie Mimosifcom sur le site officiel de l’Asec mimosas www.asec.com

[3] Stéphane Kipré: « De moi, de toi, de la Côte d’Ivoire », Entretien avec le professeur Marc-Arthur Diaye, Paris, éditions KIWI, avril 2020, p. 23.

[4] Biographie du Président Stéphane Kipré sur la page « le parti » du site officiel de l’Union des Nouvelles Générations, http://ungci.com, consulté le 26 septembre 2020 à 17h53.

[5] Stéphane Kipré: « De moi, de toi, de la Côte d’Ivoire », Entretien avec le professeur Marc-Arthur Diaye, Paris, éditions KIWI, avril 2020, p. 59.

[6] http://www.france.diplomatie.gouv.ci/fichiers/1465576501liste-Gel-avoirs.pdf

[7] https://skglobalinvestment.com

[8] Stéphane Kipré : « De moi, de toi, de la Côte d’Ivoire », Entretien avec le professeur Marc-Arthur Diaye, Paris, éditions KIWI, avril 2020, pp. 20-21.

[9] Jeune Afrique, Présidentielle en Côte d’Ivoire : à quand le tour de la nouvelle génération ? 13 novembre 2019 à 15h18 https://www.jeuneafrique.com/mag/854014/politique/cote-divoire-a-quand-le-tour-de-la-nouvelle-generation/

[10] https://fr.wikipedia.org/wiki/Anaky_Kobéna

[11] Jean-Dominique Merchet et Thomas Hofnung, « Des morts ivoiriens sous le feu de Licorne », Libération, 26 novembre 2004 à 03:11, consulté le 20 septembre 2020 à 22h09 https://www.liberation.fr/planete/2004/11/26/des-morts-ivoiriens-sous-le-feu-de-licorne_500781

[12] Baudelaire Mieu, « Pour qui roule Kipré ? », Jeune Afrique, 13 décembre 2008, https://www.jeuneafrique.com/207314/politique/pour-qui-roule-kipr/

[13] Le Point international « Côte d'Ivoire: reportée depuis 2005, la présidentielle fixée au 31 octobre », publié le 05/08/2010 à 17:57, consulté le 24 septembre 2020 à 09h24, disponible ici: https://www.lepoint.fr/monde/cote-d-ivoire-reportee-depuis-2005-la-presidentielle-fixee-au-31-octobre-05-08-2010-1222557_24.php

[14] Philippe Bolopion « Un rapport de l'ONU s'inquiète du réarmement en cours en Côte d’Ivoire », Le Monde Afrique, 30 octobre 2009 à 14h40, disponible ici

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2009/10/30/un-rapport-de-l-onu-s-inquiete-du-rearmement-en-cours-en-cote-d-ivoire_1260583_3212.html

[15] Cyrille Djedjed  « Election présidentielle : L’UNG met ses délégués en ordre de bataille », Le Quotidien, 21 janvier 2010, consulté le 22 septembre 2020, lien: https://news.abidjan.net/h/354026.html

[16] http://luciomontemayor.centerblog.net/6315448-gbagbo-presente-son-equipe-de-campagne

[17] RFI « Côte d’Ivoire: Ouattara attribue une série d’attaques aux proches de Gbagbo », publié le 11/09/2017 à 11h25, lien: https://www.rfi.fr/fr/afrique/20170911-cote-ivoire-alassane-ouattara-attribue-une-serie-attaques-proches-gbagbo

[18] RFI « Accusé par l'Etat ivoirien, Stéphane Kipré dénonce une campagne de diffamation », publié le 08/09/2017 à 20h47, lien: https://www.rfi.fr/fr/emission/20170908-accuse-etat-ivoirien-stephane-kipre-denonce-une-campagne-diffamation

[19] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/03/21/stephane-kipre-notre-marche-est-une-reponse-au-refus-de-dialoguer-d-alassane-ouattara_5274249_3212.html

[20] Jean Kelly Kouassi « Présidentielle 2020: L'UNG et Stéphane Kipré choisissent Gbagbo » Afrique-sur7, 30 juillet 2020 à 13:26, consulté le 26 septembre à 14h43, lien: https://www.afrique-sur7.fr/442138-2020-ung-stephane-kipre-gbagbo

[21] Le Figaro avec AFP « Côte d'Ivoire: la candidature de Ouattara acceptée, celles de Soro et Gbagbo rejetées », Le Figaro, 14 septembre 2020 à 22:47, consulté le 25 septembre 2020 à 02:05, lien: https://www.lefigaro.fr/flash-actu/cote-d-ivoire-la-candidature-de-ouattara-acceptee-celles-de-soro-et-gbagbo-rejetees-20200914

[22] https://www.jeuneafrique.com/1043413/politique/stephane-kipre-gbagbo-na-quune-envie-rentrer-en-cote-divoire/


[1] Jeune Afrique, Présidentielle en Côte d’Ivoire : à quand le tour de la nouvelle génération ? 13 novembre 2019 à 15h18 https://www.jeuneafrique.com/mag/854014/politique/cote-divoire-a-quand-le-tour-de-la-nouvelle-generation/

  1. Stephane Kipré, « « De moi, de toi, de la Côte d’Ivoire » », Entretien avec le professeur Marc-Arthur Diaye, Paris, éditions KIWI,‎ , P. 23
  2. Stéphane Kipré, « Biographie du Président Stéphane Kipré », sur ung.ci (consulté le )
  3. Stéphane Kipré, « De moi, de toi, de la Côte d’Ivoire » , Entretien avec le professeur Marc-Arthur Diaye, Paris, éditions KIWI, p. 59
  4. Stephane Kipré, « De moi, de toi, de la Côte d’Ivoire », Entretien avec le professeur Marc-Arthur Diaye, Paris, éditions KIWI, pp. 20-21

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