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Utilisateur:Elise Von Lecht/Brouillon

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La réflexion sur le pouvoir dans Le Prince Philosophe[modifier | modifier le code]

On retrouve dans Le Prince Philosophe l'intérêt habituelle d'Olympe de Gouges pour la politique. Cependant, ce texte se démarque des autres écrits d'Olympe de Gouges.

D'une part, car il aurait une position conservatrice sur la question des femmes, voire supporterait l'oppression des femmes[1].

D'une autre part, c'est là l'opinion d'Ariella Azoulay dans son article « The absent philosopher-prince : Thinking political philosophy with Olympe de Gouges » (Radical Philosophy, 2009), en tant qu'il est une ébauche des positions politiques de son autrice et notamment ses conceptions alternatives de la souveraineté[2]. Dans son article, Ariella Azouley développe l'idée qu'Olympe de Gouges met en avant dans Le Prince Philosophe des idées radicalement nouvelles sur la souveraineté. C'est ce qu'elle étudie en particulier dans l'épisode de l'abdication d'Almoladin[3], dont elle dit qu'il décrit ce que Louis XVI aurait du faire pour éviter les massacres et la révolution française[4].

Dans ce passage, elle voit le couronnement de Noradin, fils d'Almoladin, non pas comme la perpétuation de la tradition de la dynastie royale mais comme une cérémonie qui constitue un nouvel engagement, sur lequel serait fondé un nouveau type de souverain et de souveraineté.

Avant de partir, Almoladin n'accepte de céder la couronne à son fils que s'il se plie à deux conditions. Ces conditions sont :

  • que sans l'accord d'Almoladin, il ne peut y avoir aucune application effective de la peine de mort,
  • que si Noradin devient le tyran de son peuple, Almoladin reviendra à Siam et lui reprendra la couronne.

Pour Ariella Azouley, ces deux conditions ébranlent la structure même de la souveraineté dans la mesure où elles remettent en question la domination absolue du souverain sur ses sujets et abolissent tacitement la peine de mort. Avec sa première condition, Almoladin fonde son régime sur un mécanisme d'exception, l'exception étant l'application effective de la peine de mort. Ce mécanisme repose sur la retraite d'Almoladin, qui rend son consentement aussi inaccessible que sa personne, après son départ de la cour et donc, abolit la peine de mort en rendant son exécution impossible.

À travers sa demande et son exil, Almoladin devient alors une « autorité absente » ("absent authority"), dont la « présence absente » ("absent presence") doit garantir le respect de ces conditions[2].

Ainsi Gouges, à travers cet épisode affirme une position monarchiste, non sans ébranler les fondements de celle-ci avec sa conception nouvelle de la souveraineté.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en-GB) Ariella Azoulay, « The absent philosopher-prince: Thinking political philosophy with Olympe de Gouges », Radical Philosophy, no 158,‎ (ISSN 0300-211X, lire en ligne, consulté le )
  • Olympe de Gouges, Le Prince philosophe, Paris, Briand, , 522 p. (lire en ligne)
  • Leopold Lacour, Trois femmes de la révolution, Paris, Librairie Plon,

Références[modifier | modifier le code]

  1. Leopold Lacour, Trois femmes de la révolution, Paris, Librairie Plon, , p. 82
  2. a et b (en-GB) Ariella Azoulay, « The absent philosopher-prince: Thinking political philosophy with Olympe de Gouges », Radical Philosophy, no 158,‎ , p. 44 (ISSN 0300-211X, lire en ligne, consulté le )
  3. Olympe de Gouges, Le Prince philosophe, Paris, Briand, , 522 p. (lire en ligne), Seconde Partie, 143-151
  4. (en-GB) Ariella Azoulay, « The absent philosopher-prince: Thinking political philosophy with Olympe de Gouges », Radical Philosophy, no 158,‎ , p. 44 (ISSN 0300-211X, lire en ligne, consulté le )