Utilisateur:Elisabeth desaymard grosjean

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DOCTEUR PIERRE GROSJEAN (1952-1983) PREMIER MEDECIN FRANÇAIS TUÉ LORS D'UNE MISSION HUMANITAIRE AU NICARAGUA (Amérique centrale) LE 26MARS 1983.

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  Description 1

Au mois d'août 1982, le docteur Pierre Grosjean est parti en mission au Nicaragua dans le cadre d’accords entre l'université Claude Bernard (Paris) et la faculté de médecine de León (Nicaragua) et de contrats de coopération entre les gouvernements français et nicaraguayen.

Petit rappel historique sur la situation du Nicaragua à cette époque

En 1979, les nicaraguayens se sont révoltés et se sont libérés de la dictature de la famille Somoza qu'ils subissaient depuis 1936 et qui laissaient le pays dans une misère extrême: analphabétisme, malnutrition, maladies... Les Sandinistes « révolutionnaires » prenaient alors le pouvoir avec un programme volontariste de développement, notamment au niveau de la santé. Le président des Etats-Unis de l'époque, Ronald Reagan, n'accepte pas la prise d’autonomie de ce petit état d'Amérique centrale et par peur de la contagion aux autres pays, joue en sous-main la déstabilisation du Nicaragua en armant des contre-révolutionnaires : « la Contra » constituée d’antisandinistes qui s’entraînent au Honduras voisin.

Sa mission

C'est dans ce contexte que le docteur Pierre Grosjean arrive au Nicaragua. Ayant réalisé avant son départ une formation en médecine tropicale à l’hôpital Bichat-Claude Bernard à Paris, Pierre est chargé de cours à la faculté de médecine de León et mène en parallèle un travail de recherche et de prévention sur les maladies endémiques qui sévissent au Nicaragua : - la malaria ; - la tuberculose ; - le paludisme ; - enfin la leishmaniose ou lèpre des montagnes. « -Pour réaliser les enquêtes et prélèvements nécessaires à l'étude de cette dernière maladie, Pierre s'était rendu avec quatre autres médecins biologistes dans la région de Matagalpa, dans le village de Rancho-Grande où des cas de leishmaniose étaient signalés. Le matin du 26 mars 1983, vers 5H30, le groupe de médecins est réveillé par une explosion et des tirs. Ils se sont tous couchés à terre et Pierre ne s'est pas relevé.

Il a été tué d'une balle dans la nuque dix minutes après le début de cette attaque menée par la contra sur le village de Rancho-Grande». Ce compte-rendu « officiel » a été donné à la famille de Pierre Grosjean par ses collègues présents lors de cette attaque. Au terme de cette issue tragique, le docteur Pierre Grosjean a été nommé chevalier de la légion d'honneur à titre posthume par le Président de la République François Mitterrand.

Des Vosges à Rio de Janeiro

Le docteur Pierre Grosjean était originaire de Vagney dans les Vosges où il était né le 24 juin 1952. Ses parents tenaient une quincaillerie dans le village, et avaient cinq enfants. Il avait fait ses études de médecine à l'université Louis Pasteur de Strasbourg et les a terminées en janvier 82 en soutenant sa thèse de doctorat qui évoquait déjà son penchant pour la médecine à vocation humanitaire et épidémiologique dans les pays en sous-développement puisqu'elle s'intitulait: « CONDITIONS GÉNERALES DE SANTÉ DANS LES FAVELAS DE RIO DE JANEIRO » ville où il a séjourné au tout début des années 80 et où il s'est marié avec une brésilienne. Lors de ces voyages, Pierre avait appris facilement à parler plusieurs langues (anglais, portugais, espagnol). Il aimait écouter toutes les musiques et en jouait (guitare, piano). Il chantait bien Bob Dylan, Neil Young et John Lennon... Il dessinait et dévalait les pistes de skis avec un style éblouissant ! Il aimait la vie et les gens et s'intéressait aux problèmes du monde. Sensible à l'injustice et au sous-développement, il avait trouvé dans son métier de médecin le bonheur de répondre à son idéal d'humanisme.