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Utilisateur:Donatus Magloire/Brouillon

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BONA’ANJA – SIGA BONJO

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Reconnue officiellement par l’arrêté du 15 décembre 2017 du Préfet du département du Nkam[1], Bona’Anja[2] est une chefferie traditionnelle de 3ème degré[3],composante du Canton Wouri-Bwelé[4], dans la région du Littoral. Elle jouit d’une reconnaissance et d’un classement administratif accordés par le Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation du Cameroun, Siga Bonjo[5], siège administratif de cette Chefferie,est un fief ancestral exploité dès le 18ème siècle par les fils de Bona’Anja[2] sous l’impulsion du Chef Bossambé Epellé.

La localité de Siga bonjo

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Situé sur la rive droite du fleuve Wouri[6], en face de l’île Wouri[6] (qui abrite en partie les villages Bonjo[7], Bonépéa[8], Mutimbélembé et Munjamussadi), Siga Bonjo est frontalier au Nord et à l’Ouest de Mangamba (canton Abo Nord) dont il est séparé par la limite administrative entre les arrondissements de Yabassi[9] (Nkam) et de Fiko[10] (Moungo[11]). À l’Est, il est délimité par un cours d’eau et est frontalier du village Bonéko[12] au Sud.

Longtemps défavorisé par son enclavement, Siga Bonjo est aujourd’hui une localité en plein essor, à la faveur de l’ouverture et de la construction par l’État en 2011 de la route Mangamba[13]-Bonjo.

Désormais, la localité abrite des structures comme un centre de santé intégré, une école publique, une adduction d’eau, une centrale d’énergie solaire. Bona’Anja Siga-Bonjo voit se développer progressivement diverses activités, notamment agricoles, piscicoles et pastorales. Le Pr Narcisse Mouelle Kombi[14], un digne fils de Bona’Anja, en est le président du Comité de développement, Un Musée et un jardin de plantes médicinales sont en projet.En effet, l’un des paris de Siga Bonjo est de devenir un centre attractif d’activités éco touristiques et culturelles.

Histoire de la chefferie Bona'anja

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Fondée vers 1700 par Anja Ebonjo, Bona’Anja est une vieille principauté qui porte en partie le nom de son fondateur né vers 1660. Il est le 1er fils d’Ebonjo Bwele, à l’origine du village Bonjo. Anja a pour petit frère Ebendé Ebonjo, lui-même fondateur du clan Bonébendé, et fils de Bwelé Ewodi, à l’origine du canton Wouri-Bwelé.

Bwelé Ewodi est l’un des fils de Ewodi Mudibe Mbedi, petit fils de Mbedi Mbongo Mbe, l’ancêtre des principales composantes du groupe ethnique Sawa (Bakolé, Bodiman, Douala, Ewodi/Wouri, Malimba, mongo, Pongo, etc) dont les origines remontent au Congo. Le frère puiné de Bwélé Ewodi, appelé Essouan Ewodi est à l’origine du canton Wouri-Bossoua. Rappelons que le terme Wouri est la transcription en français de Ewodi ou Ewori, transformé successivement en Wori par les Anglais, puis Wuri par lesAllemands.

Les Bona’Anja sont locuteurs du parler Wuri encore désigné par eux-mêmes Oli, Ewodi par les Douala, Koli par les Abo et les Bassa, Wouri en Français, Wuri en Allemand, Wori en Anglais. Le grand linguiste français Claude Hagège a consacré à la description phonologique du parler Wuri un remarquable article paru en 1967 dans le Journal of West African Langages. Le Wuri est présenté comme une variante ou un dialecte de la langue duala que la SIL et le Cerdotola mentionnent comme le groupe 610 des langues camerounaises auquel appartiennent aussi le Bodiman, le Malimba, le Mongo et le Pongo.

Initialement installés au lieu-dit Bonjo Kogi, juste en amont du village Bonangando Akwa, les Bona’Anja s’établirent et se multiplièrent sur l’île Wouri, aux côtés de leurs frères du clan Bonébendé (Bonasiki, Bonabou et Bonamassao, descendants de Ebendé Ebonjo, deuxième fils de Ebonjo Bwelé), rejoints quelques générations plus tard par les membres de la grande famille Bonasola (Bonadindé et Bonajonguissé). Les Bona’Anja peuplèrent aussi le domaine de Siga Bonjo dès la fin du 18ème siècle, sous l’impulsion du chef Bossambé Epellé. Celui-ci y installera plusieurs de ses enfants adoptifs et serviteurs (tels Ndobo, Mbouma, Nyambi, Wankem, Ngangué, Manyaka, Kalla, Njaka, Moni, Essangui, Bekima, Nyamsi, Mambon, Essongué, etc. de Bonabwaka. Par la suite, vint Makogi Mbotto Boulé de Bonakingang, neveu utérin des Bonabwaka) qu’il mobilisera pour diverses activités agricoles et commerciales, à l’instar de l’ouverture du marché de Nfon Ndobo, à la limite entre les Wuri et les Abo. Marché qui fut très florissant au cours de la période allemande et qui fonctionna jusqu’aux premières décennies du 20ème siècle. Le patriarche Mbouma Njoh de Bonabwaka fut le dernier occupant de ce fief où fut enterrée, sur la berge de Siga Néné, la princesse Endallé Ndoumé Mouellé, sœur de Walther Kombi en 1951.

Rappelons que Bossambé Epellé est le seigneur qui attacha son nom au fameux Etia Bossamba, dans la zone de Bonjo Kogi, en aval de Bonépéa et en amont de Bonangando et Yassem, aux confins du point triple de la rencontre, sur le lit du fleuve Wouri, des limites administratives entre les départements du Moungo, du Nkam et du Wouri. Bossambé était en effet le gardien du secret de la puissance de ce tourbillon sacré, haut lieu de performances rituelles, que le regretté prince Dika Akwa nya Bonambella appelait le gouffre de la Pléiade.

Bona’Anja est composé de deux grandes entités : Bonabwaka et Bonakingang. Chacune de ces entités est subdivisée en lignages et foyers. Ainsi, à Bonabwaka, on rencontre les lignages Bonanjoné (Bonamouellé Njoné, Bonessombé Mbango, Bonakombi Bellé ...), Bonabaté (intégrant le foyer Bonamounyellé) et Bonébanda (Bonakomé, Bonanjallé et Bonamunyedi). A Bonakingang, on rencontre les lignages Bonakwedi – Diboussi, Bonapombo – Musonjo et Bonamoueli, avec des foyers tels Bonanjué-Mbongo, Bonetuké-Bulé et Bonabimba-Yali.

La lignée régnante est de la descendance de Ndoumé Mouellé dont procède Kombi Djengué Ndoumé, au sein du foyer Bonanjoné Bossambé.

La devise de la chefferie de Bona’Anja est « Wei, Mwayé na Weya » qui signifie: "le soleil : qu’il nous illumine, qu’il nous réchauffe."

Notabilité coutumière

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Quelques notabilités coutumières de Bona’Anja.

(Photo 233)

De gauche à droite : Douala Kwedi Joseph, chef de famille Bonakingang ; Mbappe Ekambi Daniel, représentant du foyer Bonebanda-Bonabwaka; Eboa Ntone Ekwalla Samuel, représentant du foyer Bonabaté-Bonabwaka

Les Chefs coutumiers successifs de Bona’Anja

Depuis la fondation de la principauté de Bona’Anja, ses chefs coutumiers successifs furent :

• Anja Ebonjo (né vers 1660 – mort vers 1750) ;

• Bwaka Anja (1690 - 1778);

• Bossambé Bwaka (1725 - 1800) ;

• Epellé Bossambé Bwaka (1755 - 1815);

• Bossambé Epellé (1780 –1870). Règne de 1815 à 1870;

• Bellé (Njoné) Bossambé (régent, 1815-1858);

• Mouellé (Njoné) Bossambé (1817 - 1888);

• Ndoumé Mouellé Bossambé (1850 – 1930). Règne de 1888 à 1930;

• Kombi Djengué Ndoumé Walther Heinrich (1900 - 1984). Règne de 1930 à 1984 ;

• Mouellé Kombi Guillaume né en 1930 (règne depuis 1984). Homologué comme premier chef traditionnel de 3e degré de Bona’Anja-Siga Bonjo en 2017.

Quelques Chefs traditionnels apparentés à Bona’Anja

• S.M. Edimo Alexandre Martin, chef supérieur du canton Wouri Bwelé. Fils de Hermine Titi Kombi, soeur de S.M. Mouellé Kombi Guillaume. (Bonabwaka)

• S. M. Moussinga Doumbe Herman, chef de Bonakata- Bodiman. Fils de Kwedi Mbimbe ya Endalle Ndoumé, soeur de Walther Kombi, donc neveu de S. M. Mouellé Kombi (Bonabwaka ).

• S.M. Ebanda Simon, chef de Malamboa. Petit fils de Ndongo Kombi Suzanne soeur aînée de S.M. Mouelle Kombi Guillaume.

• S. M. Eyango Ekoutou Richard, chef supérieur du canton Wouri Bossoua, de regrettée mémoire, petit-fils de Abel Ndoumé Nyamé de Bonakingang- Bona’Anja.

• S.M. Din Dika Akwa Charles, Chef Supérieur du canton Akwa, dont le grand-père maternel Ekotto Semé Zachée de Bonepéa-Wouri-Bwele était un neveu utérin de Bonabwaka-Bona’Anja.

Sa majesté MOUELLE KOMBI GUILLAUME

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(Photo 235)

Chef de Bona’Anja-Siga Bonjo

Le chef actuel de Bona’Anja-Siga Bonjo est Sa Majesté Mouellé Kombi Guillaume.

Né en 1930, de Walther Heinrich Kombi Djengué Ndoumé de Bonanjoné Bonabwaka Bona’Anja Bonjo (Wouri-Bwelé) et de Maria Soué Nyambi de Bona’Ekambi Bonabou Bonébendé Bonjo, Mouellé Kombi Guillaume est le premier fils d’une fratrie de onze enfants.

Son père Walther Heinrich Kombi est, avec ses sœurs Louise Endallé Ndoumé et Mulema Ndoumé, le rescapé d’une fratrie d’une douzaine d’enfants dont trois seulement survécurent. Il est issu de l’union légitime de Ndoumé Mouellé Bossambé et de Tobbo Longo Mbonjo de Bonabwanga Bonandjeng (Bodiman), elle-même nièce utérine des Bonamambongo- Moutimbélembé. Le miraculé et unique rejeton mâle du chef Ndoumé Mouellé aura pour parrain et protecteur Kombi Bellé Bossambé de Bonabwaka et Djengué Mbaka Ebokolo de Bonamassao Bonjo Wouri-Bwelé, qui prendront toutes les précautions traditionnelles utiles et nécessaires pour le mettre à l’abri d’une disparition précoce et mystérieuse chez leurs parents utérins de Munjamoussadi et Mutimbélembé. Ceci jusqu’au moment où le jeune Walther entamera ses études à l’école allemande (Mittel Schule et Deutsche Schule) à Mangamba puis à Bonabéri. Aussi l’enfant prodige portera t-il le nom composé de Kombi-Djengué (signalons que Kombé en duala / Kombi en wuri signifie épervier, tandis qu’en allemand le terme "Kombi" signifie interrupteur). Le patriarche Ebongo Anatole (107 ans), cousin de Walther Heinrich Kombi dans la parentèle utérine de Bonamambongo, raconte dans sa biographie comment lui-même ne dû sa naissance miraculeuse qu’à la protection magique de ses oncles de Bonamambongo.

Instituteur principal retraité, Mouellé Kombi Guillaume a fait ses études primaires à Douala et secondaires jusqu’en classe de 1ère au Collège Alfred Saker, au Collège Evangélique de la Libamba (BEPC) et au Centre National de Télé Enseignement de Vanves. Études interrompues pendant la 1ère Guerre mondiale. Ancien élève de l’ENI de Nkongsamba, il a obtenu divers diplômes professionnels (Certificat d’Aptitude Pédagogique, Brevet Supérieur de Capacité, CAPI). Dès le début des années 1960, il a servi tour à tour à Yaoundé, Nkongsamba, Mbanga et Douala comme enseignant, correspondant de l’Agence Camerounaise de Presse (ACAP) puis comme Directeur d’Ecoles Publiques et enfin comme Sous-inspecteur de l’enseignement primaire.

A la tête de Bona’Anja depuis la mort de son père, Mouellé Kombi Guillame est le neuvième chef de la dynastie de Anja Ebonjo dont il est le descendant en droite ligne. A la suite de son père, qui régna de 1930 à 1984, il a été ex officio, notable aux chefferies de Bonjo et du canton Wouri-Bwelé. Il est depuis 1991, Chevalier de l’Ordre National du Mérite Camerounais. Marié successivement à Marthe Malongo Djengué Mongué de Bonanjombé Déné Wouri-Bossoua, Charlotte Seppo Bossambé de Bonajonguissé-Bonjo et Edimo Mathilde dite Enjomé de Bonaseppo Bonabéri-Douala, il a eu de ces mariages 17 enfants et compte une cinquantaine de petits-fils et arrières petits-fils.

Intronisation

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Intronisé dans la pure tradition Sawa comme chef coutumier et notable, avec les rites d’initiation appropriés, Sa Majesté Mouellé Kombi Guillaume a été adoubé dans les formes officielles par les autorités administratives du Nkam, en marge de la troisième édition du Festival culturel MADIBA, le Samedi 24 mars 2018.

Généalogie

(photo 236)

Symboles et lieux sâcrés

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Le Baobab sacré de Bonabwaka- Bona'Anja Bonjo

(photo237)

Des mythes, il en reste encore dans ces contrées. Des rites aussi parfois macabres. Mais toujours aussi importants, pour les contemporains. Le constat a été fait tout récemment, à Bonjo. « La flèche ayant servi à éventrer ma mère, morte avec un fœtus dans son sein se trouve plantée dans cet arbre », explique Jean Mbongue, un natif du coin. L’histoire remonte aux années cinquante. Jeanne Ngasse, enceinte et mère de cet homme, venait de passer de vie à trépas. Ne pouvant pas l’inhumer avec un fœtus vivant, les « anciens » ont exigé l’euthanasie préalable du fœtus. Un arbre, d’une circonférence de trente-sept mètres. Selon Guillaume Mouelle Kombi, gardien des traditions, autrefois, ce baobab servait d’arbre à palabres. « C’est à son pied que se prenaient toutes les grandes décisions, relatives à la vie de la contrée, à l’instar du choix du chef du village et de son intronisation », indique-t-il. Pour ce patriarche, son implication dans la vie des hommes d’aujourd’hui, permet aussi d’avoir les contributions des ancêtres, sur des sujets donnés. « C’est un porte-bonheur, un médiateur, entre les vivants et les morts, un purificateur... », confie-t- il.

L’Etia’ Bossamba : Un lieu sacré chez les Sawa

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Le célèbre Etia’ Bossamba, tourbillon tumultueux, est l’un des lieux les plus énigmatiques et les plus mystérieux du Wouri. Celui que le regretté prince Dika Akwa nya Bonambella[15] appellera le ‘‘gouffre de la Pléiade’’. La Pléiade[16], par rapprochement sémantique entre le suffixe Samba (du nom Bossamba) désignant le chiffre 7 (en Duala / Wuri / Ewodi / Pongo / Bodiman / Malimba / lingala, etc.) d’une part et les 7 Pléiades, filles d’Atlas et de Pléioné, dans la mythologie grecque. Comme on le sait, en astrologie, les Pléiades désignent aussi une constellation d’étoiles. Au niveau de Bonjo Kôgi et de l’Etia Bossamba, la nature a ses mystères. Il s’agit de deux grandes collines qui se font presque face en oblique. L’une en amont et l’autre en aval. Ces deux collines soulignent la présence d’une faille dans le fleuve, faille certainement liée à la surrection du Mont Cameroun (qui se trouve à moins de 50 kms à vol d’oiseau) et qui explique les profondeurs exceptionnelles en ces lieux (12 m, soit l’endroit le plus profond du fleuve Wouri, de sa source dans le département de la Menoua à son embouchure sur l’Océan Atlantique). Ici, le fleuve Wouri appelé Nkam dans sa partie supérieure, se divise en deux bras : le chenal principal à gauche en partant de Douala vers Yabassi et le Mboné à droite, dont un affluent dessert Tondé (village du canton Wouri Bwelé) à hauteur du PK 30 de la route Douala- Bonépoupa-Yabassi (route Razel). Ces deux bras vont se rejoindre plus haut à presque 5 kms à la confluence de Mutimbélembé, pour former l’île Wouri où sont établis les villages Bonépéa, Bonjo, Munjamussadi et Moutimbélembé (Bonamondo).

D’où vient donc le nom Etia’ Bossamba ?

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Simplement d’un des grands maîtres des lieux, un ‘‘prêtre’’ du culte de l’eau, grand initié de la confrérie Jengu : le Seigneur Bossambé Epellé, fils de Epellé Bossambé Bwaka, l’un des ancêtres des Bona’Anja. Bien qu’étant établi avec sa famille sur l’île Wouri à Bonjo à environ 3 km en amont, le chef Bossambé Epellé (ou Bossamb’a Pellé) continua de fréquenter Bonjo Kôgi où il avait gardé une résidence rituelle, pour mieux assurer son rôle héréditaire de gardien du temple aquatique sacré, auquel les Wuri vont, par reconnaissance attacher son nom. Le grandissime Bossambé Epellé mort, son fils Mouellé Bossambé prendra efficacement la relève. A ce niveau, les docteurs Christine Buhan et Etienne Kangé Essiben dans leur ouvrage La Mystique du Corps : Les Yabyan et les Yapeke de Dibombari au Sud-Cameroun (Paris, l’Harmattan, 1986). « La puissance du fleuve à Bossamba (Bisamba en Bakoko) appartenait à un certain Mouellé Bossambé (Muelé Sambi) originaire de Bonjo (Vuri). Survint à Yamijan un différend qui poussa les habitants à chasser de chez eux le dénommé Disongo di Nkohe. Muelé Sambi l’adopta, l’autorisa à construire et lui révéla le secret du lieu. Disongo s’établit là avec toute sa famille » (p. 100). Les auteurs ajoutent que Mouellé Bossambé était « un chef puissant de Bonjo » (p. 441). L’Etia Bossamba, c’est le sanctuaire par excellence des ondines, les miengou (jengu au singulier), les mamy wata. Dans ce gouffre de la Pléiade règne selon la légende, la ‘‘femme au sein unique et à la queue de poisson’’. Les grosses pierres présentes mystérieusement en ces lieux constituent autant de refuges pour les génies et l’eau de l’ensemble du pays Sawa. Les esprits de certains ancêtres sont également connectés à cet espace sacré, que les initiés Sawa en général et Wuri en particulier n’évoquent qu’avec un mélange de vénération et d’émerveillement. Quand on maîtrise sa généalogie et qu’on est de noble ascendance. Quand on connait certains mots de passe rituels et les codes secrets de communication avec l’invisible. Quand on y déverse les présents idoines en guise de sacrifice, alors on peut y prononcer des vœux. Et si telle est la volonté des ancêtres, des divinités de l’eau et de Nyambé Eweke (le Dieu Tout Puissant, Créateur et Incréé), on peut obtenir entière satisfaction. Encore faut-il que les intentions soient pures, nobles et dépouillées de visées sordides ou scabreuses.

On comprend pourquoi toutes les pirogues de course de la vallée du Wouri/Nkam, depuis les plus anciennes Makembé Bwalo, Nkond’a Bwalo, Nkam Nkam aux plus récentes, à l’instar de Njoh a Bwalo (du nom de son donateur le Pr. Ebénézer Njoh Mouellé), transitent impérativement par le sanctuaire de Bossamba pour les ultimes rites de protection, de ‘‘blindage’’ et évidemment de bénédiction avant toute compétition nautique, notamment à l’occasion du Ngondo. Ces pirogues, on le sait, ont toujours été pour les Jebalé, Malimba, Deido, Akwa, Bota, Isubu, Pongo Songo, Bakoko, les concurrents les plus redoutables.

Le patriarche Ebongo Anatole (né en 1911) dans son livre Souvenirs d’un enfant du siècle (Edition          Clé,     Yaoundé       2013)   : Immédiatement en aval de Moutimbelembè se trouve le plus mystérieux des sites sacrés du fleuve Wouri ou Nkam, l’Etia Bosamba, nom de l’ancêtre du village Bonjo. Traverser l’Etia Bosamba de nuit a souvent exposé les piroguiers à de curieux incidents ».

A côté de l’emblématique tourbillon de la Pléiade, ‘‘tribunal des eaux’’, les autres contre courants fluviaux du Wouri les plus réputés sont l’Etia Dingong, que surplombe la préfecture de Yabassi ; l’Etia Koum, à l’entrée du pont du Wouri, côté Bonabéri dont Guy Georgy, dans son livre, Le Petit Soldat de l’Empire, évoque la menace qu’il faisait planer sur le pont du Wouri la veille de son inauguration en mai 1955. Elle n’aurait été conjurée, selon l’auteur, qu’avec la mort accidentelle de Doumbè Mbappè, un grand initié de Bonabéri.

Le Fleuve Wouri/Nkam, Trait D’union Entre les Communautés Sawa

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Le fleuve Wouri, en duala Mopi mw’Ewodi (ou mw’Ewori) est célébré par le grand poète Fernando d’Almeida comme le plus beau fleuve au monde. Et s’il y avait un fleuve monument au Cameroun, ce serait bien celui-là. En effet, de ce "Rio dos Camaroes" des navigateurs Portugais qui l’abordent en 1472, le Cameroun tire son nom (les "camaroes" désignant les légendaires crustacés mbéa towe que l’essayiste Valère Epée présente comme une manne divine et endémique). C’est aussi sur ses rives que se jouèrent les premiers évènements majeurs qui engagèrent notre pays dans l’histoire dite moderne. Il en est ainsi de la signature le 12 juillet 1884 du traité Germano-Kamerounais entre Nachtigal et des souverains Duala. D’autres traités furent signés sur ces rives à l’instar de celui de février 1885 entre l’amiral Knorr et le chef Kwa Makembé de Wouri- Bwelé.

Navigable sur moins d’une centaine de kilomètres de Yabassi à son embouchure sur l’océan Atlantique, le Wouri est appelé Nkam dans sa partie supérieure, c’est-à-dire au-delà du canton Wouri-Bossoua. Il tire sa source des hautes terres bamiléké dans le département de la Menoua. Le bassin versant du Wouri/Nkam draine les eaux coulant de plusieurs départements de l’Ouest (Bamboutos, Menoua, Hauts plateaux, Ndé), du Littoral (Moungo, Sanaga Maritime, Nkam) et même du Centre (Mbam et Inoubou). En aval de Dschang et en amont de Melong il reçoit la rivière Menoua. Après avoir traversé la plaine des Mbô, au niveau de Melong, il s’associe à un bras venant des pentes du massif de Bana pour déverser ses eaux plus bas par les spectaculaires chutes d’Ekom – Nkam. Dévalant les pentes du Manengouba, il est enrichi d’abord par les eaux de la Nsebe, ensuite par celles de la Makombé qui avec, son affluent, la Mahou a des ramifications connectées à des cours d’eau de Banganté, Ngambé, Yingui, Ndikinimeki et du Nord Makombé (Ndobian). Les eaux du Nkam coulent ainsi pour traverser Yabassi – ville puis le canton Bodiman, avant d’être enrichies une fois de plus, au niveau de Bonanjoa dans le canton Wouri Bossoua par la Dibombé. Dès lors, on ne parle plus du Nkam, qui change de nom pour devenir le Wouri. Quand on sait que la Dibombe draine le flanc Sud du Mont Manengouba, le Mont Koupé près de Loum et les confins de Mbanga, on comprend pourquoi les eaux du Wouri, recevant les particules des sols montagneux du Moungo, changent de couleur à hauteur de Bonanjoa. La basse vallée du Wouri est ainsi souvent sujette à de graves inondations en saison de pluies. A titre d’illustration, avec les dernières grandes crues de septembre 2017, il y avait plus de 2 mètres d’eau sous la dalle du Musée de l’Eau à Bona’Anja.

Après la rencontre entre le bras principal du fleuve et son bras secondaire le Mboné qui se séparent à Moutimbélembé et se rejoignent à Bonamakong- Bonépéa pour former l’île Wouri, en aval de l’Etia Bossamba, se trouve l’embouchure de l’Abo. Cette rivière se jette dans le Wouri en amont du village Yassem (Bakoko-Dibombari). Puis le Wouri continue majestueusement sa marche vers Douala en se subdivisant en plusieurs méandres dont les principaux forment la grande île de Jebalé avant de servir de point d’ancrage au port de Douala, l’un des plus grands de la côte Ouest africaine.

Le Wouri sur les berges duquel est né le Ngondo, plus grande instance traditionnelle Sawa au début du 19ème siècle, a toujours servi de trait d’union entre les communautés de la côte camerounaise.

Cantons riverains du Bassin du Wouri/Nkam

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Plusieurs cantons sont riverains du bassin du Wouri ou de ses affluents : Malimba, Bell, Akwa, Deïdo, Bele- Bele, Bassa-Wouri, Bakoko-Wouri, Bakoko-Dibombari, Pongo, Wouri- Bwelé, Wouri-Bossoua, Bodiman, Yabassi, Dibeng-Ndokbelé, Abo Nord, Abo Sud.

Foyers et lignages

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(Photo 238)

Le drame de BONAKINGANG

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La pendaison de 7 personnes à Bonjo par les Allemands

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Il s’agit là certainement de la plus grande tragédie qu’ait connue Bonjo tout au long de son histoire. Nous sommes en 1897. Par un matin pluvieux de cette terrible année, le village est réveillé par de stridentes lamentations. Edinguelé Dibunjé, fils de Dibunjé Pépé, notable de Bonakingang est mort par noyade dans le Wouri. Aux yeux de la plupart des habitants, cette disparition est très suspecte. Elle est d’autant plus suspecte que le défunt, comme tout bon Wouri savait parfaitement nager. Pour percer le mystère de cette mort accidentelle, certains patriarches décidèrent de passer l’évènement malheureux au crible de la voyance.

A cette époque, Bonasiki avait l’apanage du Dibondé la Madiba, la technique de voyance et de divination dans un vase rempli d’eau. Le vase consulté livra son résultat. Encore fallait­ il interpréter les signes des messages des oracles. A l’issue de cet exercice, d’aucuns sous l’impulsion de Djengue Ebanda de Bonadindé établirent que la famille Bédimo de Bonadjengué était responsable de la mort de Edinguelé Dibunjé. Les membres de cette famille, aux dires de leurs détracteurs, auraient mystiquement capturé la victime dans l’eau selon des méthodes ésotériques apanages de la redoutable confrérie des hommes caïmans. La sentence décidée par Djengué Ebanda et d’autres chefs de famille tomba de manière irrévocable : ce sera la peine de mort pour les frères Mouen Bédimo, Mouyemé Bédimo et Ngallé Bédimo selon la loi du Talion œil pour œil dent pour dent (appelée Dibombé chez les Sawa). Les trois fils de Bonadjengué furent ainsi exécutés sans appel, au grand dam de leur sœur Engomé Bédimo qui courut s’en plaindre auprès de leur parent Meetom Mouangué de Bonébélankon­-Bonakouamouang à Akwa­ Douala.

Meetom Mouangué, clerc dans l’administration du protectorat allemand sous le gouverneur Von Puttkamer sonna immédiatement l’alerte auprès de ses patrons. Outrés par le témoignage tragique et émouvant de Engomé Bédimo, les administrateurs allemands, qui avaient engagé une guerre sans merci contre toutes les pratiques considérées comme obscurantistes débarquèrent avec une escouade de soldats à Bonjo. Tous ceux qui de près ou de loin avaient été mêlés au triple meurtre des frères Bédimo, furent interpellés. La sentence suprême leur fut aussi appliquée. C’est ainsi que furent pendus sur un arbre au bord du Wouri à Bonakingang : Djengué Ebanda et Nkwé Ndifon de Bonadindé, Nyamé Dibunjé de Bonakingang (frère de Edinguélé Dibunjé), Djengué Mouellé de Bonasiki, Mbaka Ebokolo de Bonamassao, Ekambi Mbangué de Bonabou et Mbella Ntéppè de Bonango­-Mutimbélembé. Cet arbre funeste est resté debout jusqu’à la fin du 20ème siècle avant de s’effondrer dans les eaux du Wouri où son tronc est encore présent, non loin des berges de l’école publique de Bonjo.

L’on remarquera qu’aucun nom  de Bonabwaka ne figure parmi les 7 pendus. Il se trouve simplement que Ndoumé Mouellé Bossambé alors chef de Bonabwaka et de Bona’Anja avait été le seul dignitaire à s’opposer à la sentence capitale prononcée par ses pairs à l’encontre des frères Bédimo. Grâce à sa clairvoyance et à son esprit de justice, il fut ainsi épargné d’une mort abominable. La famille Bonadjengué ne s’est jamais remise de ce traumatisme. A ce jour, elle n’a plus aucun descendant mâle, le dernier de la lignée Mbengué Mbanda surnommé Mbengué Ebolo étant décédé en 1951, ne laissant que des filles.

L’histoire terrible des hommes caïmans à Bonjo est connue dans les archives allemandes sous le titre Aligator Palaver (1895-­1899) Cf Archives Nationales.

Projet de developpement

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Centre de santé intégré (Photo 239)

Ecole primaire (Photo 240)

Centrale Solaire (Photo 241)

Château d’eau (Photo 242)

La ferme piscicole (Photo 243)

Le Musée de l’eau

(Photo 244)

Environnement, Arts et Univers social chez les Sawa)

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Le musée de l’eau est la matérialisation concrète d’un concept original destiné au grand public.

L’eau, source de vie, est un moyen de communication et par conséquent, un vecteur de rapprochement, de socialisation des populations, se mouvant dans une dynamique de rapports entre l’homme, la faune, la flore aquatique puis les arts et rites qui en découlent.

Le Musée de l’eau, dont l’architecture tire son enracinement de la physionomie singulière de l’environnement aquatique, a pour ambition de révéler au public, à travers un parcours muséographique, scientifique, ludique, interactif et pédagogique, le rôle que joue l’eau, au fil des siècles. Il présentera également les fondements culturels des communautés de l’eau et singulièrement des Sawa du littoral camerounais.

Situé sur la rive droite du Wouri, en face du débarcadère de Bonabwaka-Bonjo (Île Wouri), à une vingtaine de kilomètres en amont de Douala par le Wouri/Nkam, le fameux Rio dos Camaroes des Portugais, dont le Cameroun tire son nom, ce musée mettra en exergue l’histoire et le vécu des principautés et communautés de la côte. Les interactions entre les tribus côtières, celles de l’hinterland et l’élément occidental constituaient déjà dès le 15e siècle, une plateforme du dialogue des cultures pour le vivre-ensemble. Ceci par le canal de ce cours d’eau auquel les Wuri (Ewodi/Ewori/Oli) ont donné son nom et que le regretté poète Fernando d’Almeida célébrait comme « le plus beau fleuve au monde ». Le Musée de l’Eau valorisera une triple thématique : Environnement, Arts et Univers social chez les Sawa (généalogie, système de parenté, pouvoir     traditionnel, organisation sociale, cosmogonie). Un jardin de plantes médicinales est prévu en annexe à Siga Bonjo, dans la perspective de la sauvegarde de notre pharmacopée traditionnelle.

Accessible tant par la voie terrestre (route Mangamba-Bonjo) que par la voie fluviale à environ une heure de Douala, le bâtiment abritant ce projet culturel se distingue tant par ses décorations que par son architecture originale évoquant un navire voguant sur les eaux.

L’écriture architecturale s’appuie sur des symboles forts de la cosmogonie Sawa : la pirogue qui porte le Musée, des façades parsemées de symboles totémiques et aquatiques. Le matériel s’estompe pour laisser cours à l’immatériel qui nous transmet les messages des pratiques ancestrales des communautés de l’eau.

Le visiteur sera amené à plonger dans le dialogue entre l’homme et l’eau, pour mieux comprendre un univers encore méconnu du spécialiste comme du grand public.

Pour sa concrétisation efficace et la mise en place de ses contenus matériel et immatériel, le projet Musée de l’Eau, bénéficie de l’assistance technique du Programme Route des Chefferies. Toutefois, il reste ouvert à toute contribution utile et nécessaire.

Le festival Madiba

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Lieu de valorisation des « universaux culturels » Sawa

(Photo 245)

Le Festival culturel MADIBA est un évènement culturel de qualité composé d’un ensemble d’activités et de festivités caractéristiques du mode de vie, d’organisation et de pensée des Sawa, leur permettant de perpétuer les croyances et les rituels ancestraux en tant que véritables expressions et symboles culturels. Il est une initiative du Professeur Narcisse Mouelle Kombi, principale élite de la localité.

En effet, il s’agit de valoriser dans l’espace Sawa, ce que le Président Paul Biya, dans son célèbre ouvrage Pour le Libéralisme communautaire a appelé « les universaux culturels, ensemble de ces données originales, positives et constantes qui ont fondé l'existence communautaire des ethnies camerounaises et garanti leur survie au fil de l’histoire ».

L’édition 2017 du festival MADIBA, aura marqué les esprits par la qualité de son affiche et de l’engouement suscité auprès d’un public varié.

Pendant le festival, toute une gamme d’activités de découverte et d’initiatives s’est greffée à un véritable village d’animation où différents acteurs ont apporté une ambiance festive et récréative à l’évènement. Avec une programmation pluri artistique originale, chaque articulation a connu son lot d’acclamations, célébrant ainsi le génie des communautés Sawa.

Bona’Anja-Siga Bonjo, localité se dressant avec fierte en face de l’île Wouri, servira de lieu de rencontre. Elle est reliée à Douala, la capitale économique du Cameroun, par deux voies : la fluviale, à 20 km et la terrestre, à 50 km, en passant par Bonabéri, puis Magamba.

Le cours d’eau du Wouri la relie également au chef-lieu du Département du Nkam, Yabassi, à une distance d’environ 40 km.

Site magnifique et paisible, le lieu du festival se situe au     cœur de         la vallée du Wouri/Nkam (arrondissement de Yabassi), gisement d’immenses richesses naturelles, halieutiques et culturelles, offrant de belles perspectives pour l’écotourisme.

Le Festival MADIBA s’érige à cet effet comme une plateforme qui met en avant des éléments authentiques de la culture Sawa, composantes du riche patrimoine culturel camerounais. Il fait revivre l’ambiance des rencontres inter communautaires à l’occasion desquelles les fils Sawa se retrouvaient sur des débarcadères, des plages ou des marchés pour divers échanges.

La programmation du festival offre ainsi un menu dense et varié, allant des rites traditionnels aux compétitions et parades nautiques, en passant par les danses patrimoniales, les jeux traditionnels, la gastronomie traditionnelle Sawa, etc.

Références

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  1. « Nkam », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  2. a et b « Cameroun: la chefferie Bona'a Anja - Camerlex », Camerlex,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Chefferies traditionnelles au Cameroun », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  4. JeNy, « ORIGINE ET PEUPLEMENT YABASSI », sur www.litenlibassa.com (consulté le )
  5. « Cameroun: Festival MADIBA 2018 (Bona'anja - Siga Bonjo) - Camerlex », Camerlex,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  7. « Bonjo », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  8. « Bonepéa I », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  9. « Yabassi », dans Wikipédia, (lire en ligne)
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  13. « Mangamba (Bonaléa) », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  14. « Narcisse Mouelle Kombi », dans Wikipédia, (lire en ligne)
  15. « Dika Akwa « Afrocentricité », sur www.afrocentricite.com (consulté le )
  16. « Pléiade », dans Wikipédia, (lire en ligne)