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Utilisateur:Djak26/Brouillon

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Victor-Marie Deguette, missionnaire Mep, 1848-1889

Deguette, Victor Marie, Missionnaire en Corée

Victor Marie Deguette[1], né le 7 août 1848 à Ponts-sous-Avranches (Manche) a été un des premiers missionnaires catholiques français partis en Corée et ayant pu survivre aux persécutions anti-chrétiennes du 19e siècle. Il effectua ses études au séminaire de l'Abbaye Blanche de Mortain, puis au grand séminaire de Coutances. A partir du 25 mai 1872, date de son ordination, il fut vicaire à Saint-André-de-Bohon puis à la Lucerne-d'Outre-mer (Manche) avant d'aller au séminaire des Missions Etrangères de Paris en janvier 1875.

Il partit pour la terre de mission de Corée le 24 avril 1876[Mepasie 1] et pénétrait secrètement à Séoul le 10 mai de la même année en compagnie de Monsieur Blanc[2]. Aucun missionnaire étranger n'avait pu pénétrer en Corée depuis les persécutions sanglantes de 1866[3][4] et les décrets anti-chrétiens[5][6] étaient toujours en vigueur. Il resta caché à Séoul plusieurs mois puis en 1877 passa à Ryong-in dans la même province de Kyeng-keul pour y commencer son ministère.

Les missionnaires catholiques français avaient déjà payé un lourd tribu au développement du christianisme, introduit par les coréens eux-mêmes à partir du fils d'un diplomate en poste à Pékin en 1784[7], qui commença a convertir ses parents et amis. La nouvelle religion avait eu un succès considérable, dans un pays traditionnellement confucianiste et fermé au monde extérieur. Des milliers de convertis réclamèrent des prêtres européens à Pékin, qui pénétrèrent dans le pays à partir de 1834.

Plusieurs persécutions tentèrent d'éradiquer la nouvelle religion du "maître du ciel"[8][9][10] et en 1866, neuf missionnaires[11][12] des MEP avaient été décapités avec des milliers de chrétiens coréens. Seuls trois missionnaires purent survivre et quitter le pays.

En 1876, le gouvernement de Corée dut assouplir sa politique anti occidentale notamment après une intervention japonaise[13] et le premier traité "inégal" avec les puissances étrangères[14]. Mais les persécutions contre les chrétiens recommencèrent et les missionnaires devaient se cacher dans les montagnes. Victor-Marie Deguette fut dénoncé et arrêté en 1877 et renvoyé en à Tcha-kéou (Mandchourie) grâce à l'intervention notamment du consulat français[15] de Pékin. Il put alors écrire le récit de sa captivité et de sa libération [16]et travailler à un dictionnaire de langue coréenne.

Il put rentrer en Corée en 1883 depuis le Japon, en compagnie de Monsieur Poisnel[17], nouveau missionnaire fraîchement arrivé des M.E. et reprit sa mission.

Grace au traité signé entre la France et la Corée en 1886[Gallica-bnf page 260 1], il put continuer sa mission ouvertement en 1887 et s'installa à Ouen-san, un des ports concédés à la libre circulation par le gouvernement coréen, sur la côte Est (Mer du Japon). Il pouvait alors résider sans passeport dans la concession. Il fut cependant arrêté de nouveau et ramené à Séoul ou il put faire reconnaître ses droits.

Les missions catholiques et chrétiennes[18] commençaient à se développer dans le pays, en même temps que l'influence occidentale était mieux acceptée dans le pays.

Il put donc continuer sa mission. Les persécutions reprenaient cependant, tandis qu'il accomplissait ses visites régulières des stations chrétiennes[19] ; aussi, en février 1889, fixa-t-il sa résidence dans une autre partie du district, à Pi-tai-ol. Au mois d'avril suivant, il se rendit à Séoul pour répondre à un appel de son évêque ; il y fut atteint de la fièvre typhoïde, et le 29 du même mois il expira. Son corps fut inhumé près de la ville, dans un lieu appelé Sam-ho-tjyang, en face de la plaine de Saï-nam-hte, où les martyrs de 1866 avaient versé leur sang.

En cette occasion, les représentants des corps diplomatiques de toutes les puissances occidentales (France, Angleterre, Etats-Unis, Allemagne, Italie, Russie, Japon) furent présents et défilèrent dans les rues de Séoul en son honneur.

  1. « Victor Marie Deguette », sur missions etrangères de Paris
  2. MEP volume 580 lettre de Mr Blanc à Mgr Ridel - pages 93 et suivantes
  3. Felix-Clair Ridel, Relation de la captivité et de la délivrance de Mgr Ridel, de la Société des Missions-Etrangères, évêque de Philippopolis et vicaire apostolique de la Corée., Paris, Librairie Victor Lecoffre, 90, rue Bonaparte, Paris ; 2, rue Bellecour, Lyon,
  4. Histoire de l’Eglise de Corée, par le RP Dallet, Histoire de l’Eglise de Corée
  5. (en) Korean Graduate Studies Prep, The 5 Year crisis 1866-1871 : Korea in the Maelstrom of Western Imperialism,
  6. Chaillé-Long, la Corée ou Tchosen, p 214-215
  7. lettre du supérieur De Govéa, évêque jésuite portugais de Pékin, adressée le 13 aôut 1797 à Monseigneur de Saint Martin, Évêque de Caradre et Vicaire Apostolique de la province de Sutchuen en Chine
  8. MEP, Documents relatifs aux Martyrs de Corée de 1866, Hong Kong, Imprimerie Nazareth,
  9. « Rapports de police de Séoul », rapports de police,‎
  10. (en) Korean Graduate Studies Prep, « The 5 Year crisis 1866-1871 : Korea in the Maelstrom of Western Imperialism », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant, paramètre « date » manquant
  11. Jean-François Gossiaux, Point de vue de l’acteur et regard myope. Anthropologie apocryphe de la déroute française en Corée (1866), ch15 "un missionnaire en Corée"
  12. MEP, archives
  13. (en) « engagement militaire entre la Corée et le Japon », North China Daily News du 18 octobre 1875,‎
  14. 26 février 1876, traité de Kong hwa
  15. lettre de Mr Jules Patenôtre, représentant diplomatique de la France à Pekin à Mr Richard  - 4p        - p 635 à 638 - Patenôtre Jules (1845-1925), Mae, Personnel 2e série. Traité Patenôtre, Mae, Correspondance politique, Chine. cf La France dégénérée, par Jules Patenôtre, 1871 Ed Lachaud
  16. Victor Marie Deguette, Relation de la capture et de la délivrance de M. Deguette, Paris, Oeuvre du Saint Sacrement, , 24 p.
  17. « Poisnel », sur Missions Etrangères de Paris
  18. (en) « Chejungwon », sur wikipedia.org
  19. « archives Mep », Administration,‎ à partir de 1876


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