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Utilisateur:Descabel/Brouillon/UQAM

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Études féministes

Les débuts

Dès l’année suivante, des cours adoptant une approche féministe apparaissent aux programmes des départements d’histoire, de sociologie, de sciences religieuses et de biologie ».  Ceux-ci constituent l’assise sur laquelle se construira au fil des décennies une programmation structurée, diversifiée et multidisciplinaire qui établira au sein de l’UQAM une véritable pratique et traditions d’études et de recherche féministes[1].

La croissance 

Rapidement, les professeures impliquées dans cette initiative réalisent qu’elles doivent présenter un front concerté pour que les études féministes soient reconnues comme champ académique légitime et compatible avec l’esprit scientifique. C’est donc en 1976, avec la création du Groupe interdisciplinaire d'études et de recherches féministes (GIERF), que les études féministes prennent leur véritable essor à l’UQAM. L'approche à l'enseignement et à la recherche qui est alors privilégiée est volontairement distincte de celle des "Women's Studies", davantage pratiquée en Amérique du Nord. Les membres du GIERF, s’appuyant sur une définition des études féministes comme champ pluridisciplinaire de production de savoirs engagés dans la transformation des rapports sociaux de sexe,  décident de ne pas demander la création d’un programme ou d’un département d’études sur les femmes, mais plutôt de favoriser le développement de cours et de projets de recherche dans le plus grand nombre possible de départements, comme le souligne la sociologue Francine Descarries[2]. « Les féministes n’ont pas voulu d’un savoir "à part" mais d’un savoir qui bouscule le sexisme et l’androcentrisme des disciplines traditionnelles jusque dans leurs fondements. Elles n’ont pas quémandé une petite place pour "la femme" ou le féminin à l’orée des connaissances, mais revendiqué d’inscrire la question féministe dans les trames paradigmatiques pour que l’on pense et produise différemment le savoir en intégrant pleinement les genres et les rapports sociaux de sexe[3]» selon Marie-Andrée Roy, ancienne directrice de l'Institut de recherche et d'études féministes.

La maturité

C’est sur la base de cette première expérience et de la reconnaissance de l’expertise développée par un noyau de plus en plus important de professeures dynamiques et engagées que l’UQAM, le 18 décembre 1990, donne son aval à la création de l’Institut de recherche et d’études féministes (IREF) ».  Dans la continuité du mandat accordé au GIERF, l’IREF a pour principal mission de promouvoir, développer et coordonner la formation et la recherche féministe dans une perspective inter et multidisciplinaire, et d’intensifier la collaboration avec les groupes de femmes, notamment dans le cadre du Protocole UQAM-Relais-femmes[4]. L’IREF  regroupe aujourd’hui plus de 400 membres professeures, chercheures, chargées de cours, professionnelles, étudiantes et étudiants de l’UQAM[5] ainsi que des professeures et des membres associées d’autres milieux universitaires et communautaires.    

Direction

Se sont succédées à la direction de l'IREF:

- Anita Caron, Département des sciences religieuses (1990-1993)

- Jacqueline Lamothe, Département de linguistique (1993-1995)

- Léa Cousineau (intérim), Bureau de la coopération internationale (1995-1996)

- Évelyne Tardy, Département de science politique (1995-1996)

- Micheline de Sève, Département de science politique (1998-2001)

- Christine Corbeil, École de travail social (2001-2006)

- Marie-Andrée Roy, Département des sciences de religions (2006-2011)

- Sylvie Paré, Département d'études urbaines et touristiques (2011-2013)

- Rachel Chagnon, Département des sciences juridiques (2014-2020)

Enseignement

Au-delà des activités de diffusion et de transfert des connaissances inscrites à sa programmation, l’IREF, depuis sa création, a présidé à l’implantation d’un programme de concentration en études féministes, amorcé dès 1990 au premier cycle, et offert maintenant aux trois cycles d’enseignement.  S’ajoute à cette offre d’enseignement, un programme de certificat largement fréquenté par des intervenantes des milieux de pratique. Au moins une soixantaine de cours, dont une dizaine aux cycles supérieurs, sont offerts chaque année en collaboration avec plusieurs départements de l’UQAM. Au cours des dernières années, ces cours ont attiré annuellement environ 1500 étudiantes et étudiants[5].

Recherche

Plusieurs équipes de recherche sont également accueillies au sein de l’IREF.  Leurs travaux se déploient sur un vaste continuum de thématiques et de disciplines à travers lesquelles sont abordés des questions relatives à la dynamique des rapports sociaux de sexe, la diversité des expériences des femmes, le(s) genre(s), l’identité, les représentations et les théories féministes[[5].

Le développement de la recherche féministe à l’UQAM a aussi fortement profité de l’intégration d’une approche partenariale dans les pratiques de recherche de ses professeures et de la volonté de ces dernières de maintenir un lien privilégié et solidaire avec les groupes de femmes du Québec. Cette conception de la recherche reçoit l’aval institutionnel et mène, en 1982, à la signature d’un protocole de partenariat entre les groupes de femmes et les chercheures universitaires[1]. Connu sous le nom de Protocole UQAM/Relais-femmes[4], ce partenariat continue, à ce jour, de favoriser l’accès des groupes de femmes aux ressources universitaires et, par effet de retour, le contact des chercheures avec la pratique et les champs d’action sociale développés par les groupes.

Quelques réalisations

Grâce à son expertise et la présence d’une masse critique de chercheures féministes, l’IREF a également été en mesure d’être à l’initiative de la création d’un Réseau québécois en études féministes (RéQEF) reconnu par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) depuis 2011.  Le RéQEF œuvre à fédérer l’ensemble des ressources en recherche féministe au Québec, de promouvoir la recherche dans ce champ et de faire émerger des savoirs et des pratiques socialement ciblés. Aujourd’hui le RéQEF représente le plus important réseau d’universitaires féministes de la francophonie[6] au carrefour des universités, des disciplines et des perspectives théoriques. Près de 100 professeures affiliées à 11 différentes universités en sont membres régulières et collaboratrices, auxquelles s’ajoutent une quinzaine de chercheures des milieux de pratique représentant autant de groupes membres.

En août 2015, l’UQAM accueillait, avec un succès sans précédent dans les annales de cet événement, le 6e Congrès international des recherches féministes dans la francophonie[x]. L’IREF et le RéQEF assumaient la coresponsabilité de cet événement auquel ont participé plus de 1 200 chercheures francophones du monde entier[7].

Ce rapide survol pourrait être complété par l’évocation de nombreuses autres initiatives et réalisations [8]. Il permet néanmoins de constater que la contribution de nombreuses professeures et chargées de cours de l’UQAM et l’accueil de l’institution à leurs propositions, ont favorisé, au fil des années le développement d’un champ d’études qui traverse plusieurs disciplines et thématiques, et mobilise un nombre de plus en plus important de ressources professorales et d’étudiantes et d’étudiants. Pionnière de l’institutionnalisation des études féministes dans la francophonie, l’UQAM, particulièrement à travers l’IREF[8], s’est en conséquence positionnée comme chef de fil du développement universitaire des savoirs et de la création féministes au Québec.


  1. a et b Descarries, Francine (2018) « Parcours des études féministes au sein du réseau de l’Université du Québec » in Pour marquer un demi-siècle d'apports à la société québécoise, Montréal, sous la direction de Dussault, Edmond Pierre, Pierre DORAY, Yvan Rouseau et Lyne Sauvageau, Presses Université du Québec, p. 341-352.  
  2. Descarries, Francine, (2016) « Un projet pour penser, dire et transformer les rapports sociaux de sexe : les études féministes au Québec, in Rogers, Rebecca et Pascale Molinier, Les femmes dans le monde académique, Presses universitaires de Rennes, p. 143-156.
  3. Roy, Marie-Andrée, « Et que le mouvement batte son plein! » Bulletin d’information, IREF, No. 55, p. 1
  4. a et b « UQAM | Service aux collectivités | Service aux collectivités », sur sac.uqam.ca (consulté le )
  5. a b et c https://iref.uqam.ca/a-propos-de-liref/presentation.html
  6. https://reqef.uqam.ca/
  7. « 7e Congrès international des recherches féministes dans la francophonie | Erreur 404 - Page introuvable », sur cirff2015.uqam.ca (consulté le )
  8. a et b IREF ( 2019). Panorama de la recherche et de l’enseignement à l’IREF, deuxième édition, Montréal, IREF, mai, [coordination : Thérèse St-Gelais, Caroline Désy et Alice van der Klei.] https://iref.uqam.ca/publications/panorama-de-la-recherche-et-de-lenseignement.html