Utilisateur:Courcellesromain

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'11 MAI 1950 : la tragique catastrophe minière de Mariemont - Bascoup !'

Le 11 mai 1950, 38 ouvriers - mineurs périssaient, victimes d' un coup de grisou et de l' incurie des patrons charbonniers, lors de la terrible catastrophe minière de MARIEMONT- BASCOUP, au "Pays-Noir", près de Charleroi.

Les 6, 7 et 8 mai 2000, l' Administration communale de COURCELLES a dignement commémoré l' événement au cours d' une cérémonie - exposition, tenue dans la salle des fêtes de l' ex - hôtel de ville de Trazegnies, sur le territoire de l'ex - commune où eut lieu la catastrophe.

En souvenir de mes 2 oncles (Jacques CHIRAC, citoyen français, et Pierre STANSON, des 2 veuves et des orphelins qu 'ils ont laissés), de leurs malheureux et infortunés compagnons, je me permets de reproduire de larges extraits de la brochure commémorative éditée par l'Administration communale de COURCELLES. Mon père, toujours en vie, fut aussi ancien mineur de Mariemont - Bascoup, un peu avant la catastrophe... Il travaillait dans la même taille que ses 2 beaux - frères et les autres victimes.

                                                         Roger ROMAIN,
                                                               a/conseiller communal.

LA CATASTROPHE MINIÈRE de TRAZEGNIES:

DATE:

Jeudi 11 mai 1950, ironie du sort... à quelques jours de la Fête des Mères !

CIRCONSTANCES

Un coup de grisou. Une fatalité, dans un puits où la teneur en grisou -ce gaz mortel- est quasi inexistant !

LIEU

Puits n° 6 - de la société des charbonnages de Mariemont Bascoup - puits situé dans la campagne, un endroit idyllique s' il en est, entre Trazegnies et Piéton.

SITUATION DANS LE PUITS

À 570 m de profondeur, à la taille 27, une galerie en cours de travaux de 280 m de longueur et remontant à 490 m.

LES SECOURS

Furent très vite organisés, avec l' aide des mineurs du charbonnage et de la Centrale de sauvetage de Marcinelle.

Les médecins de la région, la croix rouge, les infirmières -même celles de l' O.N.E.-, le clergé et les forces de l' ordre.

Des fostîs, tous volontaires dans l' adversité, faisant preuve de courage au travers de tous les dangers.

Au fond de la mine, on se sent uni jusqu' à la mort.

Deux sentiments animent ces travailleurs du charbon : fraternité et solidarité. Quand un mineur sait que ses compagnons sont en danger, il ne lui viendra jamais à l' idée de se demander si ce sont des ingénieurs, des porions, des boutefeux, des hiercheurs, etc..., des Belges ou des étrangers.

Toujours, il répondra présent afin de porter secours, dans des conditions inimaginables, aux gars du fond qui, ultime espoir, sont peut - être encore en vie. Malheureusement, en cas de catastrophe, cette aide se résume à remonter des corps mutilés et calcinés. Dès ce moment, il connaîtra la douleur d'avoir perdu des camarades et la révolte devant l' impuissance de n' avoir pu les sauver.

LE DRAME, HEURE PAR HEURE

9 h - coup de grisou

11 h - trois cadavres sont remontés

11, 30 h - trois blessés suivent

13 h - dix nouveaux cadavres sont remontés de la taille

15 h - le bilan est déjà lourd : 14 morts et 4 blessés graves

LA RÉACTION de TRAZEGNIES

En très peu de temps, une foule se pressa devant les grilles du charbonnages n° 6. Par quel phénomène ? Comment ont - ils su ? Impossible à comprendre ni de décrire le lourd silence qui pesait sur les corons.

Quartier par quartier, rues après rues, les maisons se sont vidées, les épouses, fiancées, mères et pères, les amis, ..., tous se dirigeaient en file, dans un silence implacable et ne voulaient pas croire à la fatalité.

Malgré un magnifique soleil, le village était plongé dans un silence, une ambiance lourde indescriptible.

VICTIMES

38 tués, 2 rescapés : un jeune Flamand : Julien ROELANDT, 17 ans, décédé un peu après son hospitalisation à l' hôpital Louise de Morlanwelz et Yvon STURBOIS, 14 ans, gravement brûlé (habitant toujours Trazegnies).

Parmi les victimes, il y avait différentes nationalités : 22 Belges, 1 Allemand, 4 Polonais, 7 Ukrainiens, 3 Italiens, 1 Français et 2 Russes.

LES FUNÉRAILLES

Le samedi 13 mai.

Ici, il n' y avait plus de Belges ni d' étrangers, mais des copains de travail, des amis, des gens qui s' estimaient et dans une même tristesse ... toutes croyances confondues, prêtres orthodoxes, catholiques, protestants.

Pour la plupart, car certaines familles avaient désiré attendre le lundi 15 mai et les célébrer chez eux.

Une chapelle ardente dans la salle de l' hôtel de ville de Trazegnies.

Des milliers de personnes, de toutes les régions du Pays : Anvers, Gand, Limbourg, Liège, du Borinage, sont venues rendre un dernier hommage aux victimes et familles.

Il a fallu interrompre le défilé à la chapelle ardente, et cela dura plus de deux heures.

Des centaines de gerbes de fleurs, portées par des enfants des écoles, des enfants de mineurs, par des mineurs d' ici et d' ailleurs, des parents, des associations.

Plusieurs cérémonies:

Une cérémonie religieuse - catholique, conduite par Mgr Immer, Évêque de Tournai. Une cérémonie laïque. Une cérémonie religieuse - orthodoxe

Un cortège funèbre était emmené par le Bourgmestre, accompagné du Ministre Duvieusart

Une foule immense se pressait le long du parcours

Il y eut également des funérailles, avec toujours la même solidarité, la même foule, le même hommage et cela dans les communes voisines : à Gouy - lez - Piéton (Dauge), à Piéton (Hennequière), à Courcelles (Rouckhout, Boidenghien), à Gosselies (Chirac), à Deinze, en Flandre (Roelandt), à Chapelle, à Morlanwelz.

VISITE ROYALE

La Reine Élisabeth, arrivée de façon impromptue à l' hôtel de ville, accueillie par le Bourgmestre Louis Rayée, a voulu connaître le pourquoi de la catastrophe. Ensuite, accompagnée de Monsieur Georges SIMON, l' architecte et le Président de la Croix - Rouge et Madame Christiane SIMON, Présidente de l' O.N.E., la Reine rendit visite à quelques familles endeuillées et, par la suite, à Yvon Sturbois, à l' hôpital.

L' APRÈS CATASTROPHE

Une enquête par le parquet, un procès. Suicide d' un ingénieur à l' issue du procès.

La construction d' un monument et de 22 pierres tombales en hommage aux victimes de la mine du 11 mai 1950.

1960, commémoration du 10ème anniversaire avec les écoles communales mixtes. 1970, commémoration du 25ème anniversaire.

LES VICTIMES

ARMASOKOW victor, 23 ans, Ukrainie - BARBIERET Arnoldo, 38 ans, Italien - BENDIK Josef, 28 ans, Polonais - BOIDENGHIEN Roger, 47 ans, Belge - BOLOTIUK Josef, 34 ans, Ukrainien - BRACKELEER Léon, 54 ans, Belge - CARBONE Philippe, 32 ans, Italien, CHAPELLE Herman, 54 ans, Belge - CHIRAC Henri, 25 ans, Français - DASCANIA Renato, 14 ans, Italien - DAUGE Gustave, 27 ans, Belge - DELHAYE Oreste, 18 ans, Belge - DERAMMELAERE Jérôme, 49 ans, Belge - DESMET Maurice, 32 ans, Belge - DUQUESNE Jean - Baptiste, 43 ans, Belge - HENCKE Arthur, 24 ans, Allemand - HENNEQUIERE Gaston, 30 ans, Belge - HURKO Yvan, 30 ans, Ukrainien - JACUBIN Pietro, 24 ans, Ukrainien - KRAWEZENSKI Bogdan, 46 ans, Polonais - KRETSKOWSKY Pietro, 28 ans, Ukrainien - KUSNESOW Nicolas, 30 ans, Russe - LESSINES Jules, 57 ans, Belge - MINSKI Yvan, 26 ans, Ukrainien - NOEL Goliath, 36 ans, Belge - NOEL Edouard, 43 ans, Belge - NOEL Francis, 15 ans, Belge - ROUCKOUT Fernand, 49 ans, Belge - SHASKERIN Jakow, 36 ans, Ukrainien - SIKALAN Marian, 26 ans, Polonais - SOKOLOW Pietro, 35 ans, Russe - STURBOIS Georges, 27 ans, Belge - STANSON Pierre, 29 ans, Belge - TKASSCHOW Yvan, 17 ans, Polonais - VAMBERCIES Emile, 44 ans, Belge - VERMOTTE Léon, 36 ans, Belge - VLEYSSCHMAN André, 55 ans, Belge - YERNAUX Gabriel, 22 ans, Belge.

Trois rescapés, hospitalisés à la clinique Louise à Morlanwelz : MALFAIT Georges, marié, de Trazegnies - ROELANDST Julien, 17 ans, de Chapelle - lez - Herlaimont, décédé à l' hôpital - SQTURBOIS Yvon, 14 ans, de Trazegnies, toujours en vie.

L' autre grande catastrophe minière : le Bois du Cazier à Marcinelle, le 8 août 1956