Utilisateur:Cm8/brouillon3
Avertissement : cet algorithme n'est pas vraiment « gratuit », car pour qu'il soit vraiment efficace il faut faire un effort sur soi, en essayant de ne faire appel qu'à l'intellect, à la logique, en mettant le plus possible de côté ses affects. Cet effort ne peut parfois être accepté qu'au bout de quelques minutes, quelques jours, voire plus, et parfois on ne pense même pas à utiliser cette méthode ; l'inconscient utilise parfois des ruses insoupçonnées, il sait très bien que l'homme est partisan du moindre effort et même très souvent paresseux.
Algorithme de remise en forme
[modifier | modifier le code]Je voudrai vous partager un petit ‘système’ qui m’a bien servi à une époque, et qui me sert encore parfois. Il pourra peut-être être utile à d’autres personnes, c’est un moyen de retrouver une sérénité. Il ne fonctionne pas forcément sur tout le monde. S’il ne fonctionne pas (si par exemple on n’a pas une pratique de l’auto-analyse), on pourrait bien le faire fonctionner avec un second algorithme… mais qui lui ne peut être efficace que si on le trouve soi-même, alors… inutile d’en parler. J’ai découvert cet « algorithme » il y a exactement 20 ans, au cours d'une randonnée de 34 km en allure rapide (à la pause casse-croûte/repos) sur des chemins boueux et sous le soleil. Il a mis à peine un dixième de seconde à fonctionner — et encore : il m'a suffi, après avoir réalisé que c'était la chose à faire, à « l'injecter », et hop ça été instantané, même si je n'avais ‘injecté’ que le (1) : « S’obliger à… ». Il m’a ensuite fallu trois ans pour le mettre au point avec les phrases a), b), c) et d) car il ne fonctionnait pas toujours à tous les coups. Une amie a revu la formulation des trois premières pour les rendre à la fois précises et courtes.
Si l’on se sent déprimé, fatigué, sans raison apparente, et que cela dure depuis plusieurs jours déjà :
- 1) S’obliger à prendre quelques minutes pour se détendre, et chercher quelle a pu être la pensée négative (pensée triste ou angoissante, désespérante, etc.), et fausse, que l’on s’est mise en tête ces derniers temps, avant les premiers symptômes de mal-être.
- 2) Lorsque la pensée déclencheur est trouvée, il est parfois difficile d’admettre, surtout si le malaise est installé depuis un certain temps :
— a) D’une part que cette idée puisse être une fausse idée – c’est la plus grande difficulté.
— b) D’autre part qu’elle puisse être la cause d’un tel malaise.
— c) Enfin qu’il existe sans doute une autre issue que ce mal-être.
— d) Se demander alors si cet état – état négatif – a vraiment sa place dans la dynamique constructive de la vie. On voit immédiatement que non, et on admet mieux alors que l’idée négative déclencheur est une idée fausse.
- 3) Il peut PARFOIS être troublant de constater que l’on a pu se mettre en tête une idée aussi saugrenue. Se demander alors si lorsque cela s’est produit, on n’était pas déjà dans un état de fragilité. Si tel est le cas, cette découverte est rassurante, qui nous permet de mieux comprendre pourquoi la déprime a pu survenir.
- Nous fantasmons parfois beaucoup sur un futur idyllique, "sans souci", que nous procurerait un évènement tardant à venir. L’attente est difficile. Cette idée fausse d’un avenir idyllique contrarie beaucoup notre manière de vivre le présent, lequel nous paraît terne en comparaison. Souvent aussi on cogite sur tel évènement survenu que l’on vit mal. Le premier réflexe naturel est souvent de se dire « Ah si ce n’était pas arrivé. » … et on vit mal le présent.
Si décidément on n’arrive pas à trouver l’idée négative, souvent issue d’associations d’idées inconscientes, se poser la question : « Dans tout ce que j’ai pu ressentir récemment, où puis-je dire qu’il y a eu "pulsion de mort" ? »
- L’idée fausse peut être liée à un concept plus général, comme :
— L’impression de ne plus se sentir aimé. Par exemple lorsqu’une forte adversité survient. On pense alors que personne au monde – et surtout pas Dieu ! – ne pourra nous aider dans cette épreuve. Si l’on se sent abandonné par une personne, cela nous ramène à nos abandons d’enfance. Se les remémorer, en reprendre conscience, nous donne une explication qui, par elle-même, soulage. La psychanalyse nous enseigne qu’il est tout à fait humain, honnête envers soi-même, urgent et libérateur, de réveiller en nous, mentalement, l’agressivité que l’on éprouve, tout au fond de soi, envers les personnes (souvent très proches) par qui on s’est senti abandonné – même si elles ne pouvaient faire autrement, de leur point de vue. La médecine chinoise nous enseigne qu’une douleur à la hanche est souvent révélatrice d’un sentiment d’abandon douloureusement vécu – courant chez les personnes âgées, veuves par exemple. La symbolique en étant que si la jambe veut bien partir en avant – il faut bien avancer dans la vie –, le reste du corps, non participatif, se sentant abandonné, préfère rester sur place : s’installe une dysharmonie pouvant à la longue provoquer une lésion irréversible si l’on continue à vouloir nier ses problèmes. Alors que tenter d’y remédier peut amener la guérison. Ce sentiment d’abandon ramène à l’idée fausse – souvent inconsciente – d’un abandon total de la part du Projet de l’Univers, de Dieu.
Si j’ai abandonné ou négligé une personne, ou un projet, je peux aussi ressentir plus ou moins consciemment un malaise.
— La crainte de ne pas pouvoir retrouver cet amour (un tel amour), cette amitié (une telle amitié), ce grand projet (ou un aussi grand projet), qui nous tenait à cœur.
Quand on a compris le caractère illusoire de l’idée fausse, enfin mise au jour, un changement de polarité se produit dans notre esprit, du négatif vers le positif. À un sentiment de fatalité déprimante, voire désespérante, se substitue cette idée libératrice et dynamisante : il est normal d’avoir toujours, comme un sportif, à lutter — c'est quand l'homme lutte qu'il est vivant, la vie est un sport (et il y a deux notions importantes à ne jamais oublier : "lutte au présent", mais aussi "repos") —. Alors nous pourrons être, davantage encore qu’auparavant, le véritable acteur de notre légende personnelle.
Cette idée ouvre le chemin à une nouvelle et très belle disponibilité. Un sentiment de plénitude survient.
Remarque : la méthode décrite ci-dessus devrait en principe valoir aussi pour une dépression profonde. Ce serait négliger qu’une recherche solitaire et ponctuelle ne possède pas la puissance réparatrice suffisante.
Il pourrait être avantageux alors de réexaminer tranquillement, avec un médecin de l’âme, en un dialogue bienveillant, une écoute respectueuse, les pensées erronées (et leurs implications) que l’idée fausse déclencheur, placée là en germe – souvent ancienne et considérée depuis longtemps comme une fatalité –, a suscitées et laissées se développer. Et déposer là, en un dépôt sacré, l’idée déclencheur qui a essaimé, plus ou moins profondément.
Cette petite méthode peut cependant aider à éclaircir une situation de mal-être, donner des pistes de réflexion.
Les tournants difficiles de l’existence recèlent souvent des malles au trésor insoupçonnées, qui ne demandent qu’à être ouvertes. Le tout est de trouver la clé.