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Utilisateur:Claudeh5/Bergère d'Ivry

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La bergère d'Ivry est une expression désignant une jeune femme de 19 ans, Aimée Millot, orpheline, placée comme bergère qui faisait paître ses moutons à Ivry et qui est passée à la postérité pour avoir été assassinée par dépit amoureux par Honoré Ulbach le 25 mai 1827.

L'affaire criminelle[modifier | modifier le code]

Ayant rencontré Honoré Ulbach, celui-ci lui fit quelques cadeaux de faibles importances mais symboliques de son intérêt pour elle. Cependant, Honoré Ulbach avait une singulière passion, celle d'aller souvent assister aux procès d'assises, ce qui lui faisait, semble-t-il une mauvaise réputation. La patronne d'Aimée ayant appris l'intérêt d'Honoré Ulbach pour la bergère, celle-ci interdit à Aimée de le revoir et lui ordonna de lui rendre ses cadeaux, ce qu'elle fit.

Honoré Ulbach pris cela très mal et se décida le,lendemain à acheter un grand couteau "qui ne pliait pas". Il attendit la bergère en un lieu appelé le champ de l'Alouette et la frappa de cinq coups de couteaux dont trois mortels, en présence d'une enfant qui accompagnait la bergère. Puis il se cacha et prit de remords, il alla se livrer à la police.

Jugé pour assassinat, Ulbach fut condamné à mort et guillotiné le 10 septembre 1827 à 4 heures de l'après-midi.

Conséquences littéraires[modifier | modifier le code]

Dans les témoins de l'exécution se trouvait Victor Hugo qui commença le lendemain un nouveau roman, Le dernier jour d'un condamné et qui constitue le début de son combat contre la peine de mort. Dans le roman Les misérables, Victor Hugo écrivit

«  Comme le lieu vaut la peine d'être vu, personne n'y vient. A peine une charrette ou un routier tous les quarts d'heure. Il arriva une fois que les promenades solitaires de Marius le conduisirent à ce terrain près de cette eau. Ce jour-là, il y avait sur ce boulevard une rareté, un passant. Marius, vaguement frappé du charme presque sauvage du lieu, demanda à ce passant: – Comment se nomme cet endroit-ci?

Le passant répondit: – C'est le champ de l'Alouette.

Et il ajouta: – C'est ici qu'Ulbach a tué la bergère d'Ivry. »

Cet assassinat fit sensation dans tout Paris et fut l'objet d'une chanson, intitulée Complainte sur l'assassinat de la jeune bergère d'Ivry, qui fut publiée à Paris par l'imprimerie de L.-E. Herhan et qu'on peut entendre en générique du film de Jean Faurez, "Histoires extraordinaires", tourné en 1949.

Cette affaire criminelle fit l'objet d'un drame en 5 actes La bergère d'Ivry, par Eugène Grangé, publié en 1870 chez C. Levy. Il avait été auparavant représenté au théâtre de l'ambigu-comique à Paris le 30 juin 1866.

Autres mentions[modifier | modifier le code]

On éleva une croix de bois en souvenir de celle qu'on désignait déjà comme la bergère d'Ivry, croix sur laquelle on avait gravé "À la vertu", rue Croulebarbe. Cette croix disparue dans les années 1860.

On en trouve mention dans le livre "Promenades dans toutes les rues de Paris", du marquis de Rochegude, publié à Paris chez Hachette en 1910:

« Rue Croulebarbe.

Suit le cours de la Bièvre. La rue, fort ancienne, doit son nom à Jean de Groulebarbe, propriétaire du tief et du moulin de ce nom qui était déjà connu en 1214. Le moulin se trouvait à peu près à l'angle de la rue Croulebarbe et de la rue Corvisart et était séparé du clos Payen par la Bièvre. C'est derrère les palissades de la rue Croulebarbe que se commit en 1827 un crime passionnel qui révolutionna Paris. Aimée Millot, dite la Bergère d'Ivry, fut assassinée par jalousie par Honoré Ulbach, dont, disait une inscription disparue en 1860, elle avait repoussé l'amour. M. Georges Cain ajoute : « En 1827 il y avait encore des bergères à Paris et elles étaient vertueuses ».  »

D'autres souvenirs de cette affaire traversèrent le XIXe siècle, comme une enseigne peinte sur laquelle on pouvait lire "A la Bergère d'Ivry".

Récemment, l'affaire criminelle a fait l'objet d'une étude historique par Gérard Conte, publiée par La Société d'histoire et d'archéologie du XIIIe arrondissement dans son bulletin.[1]

Et elle a désormais une place à son nom[2], "place de la Bergère d'Ivry" à Paris XIIIe.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Conte (Gérard). "La bergère d'Ivry". L'affaire Ulbach ou l'assassinat de la bergère d'Ivry [Aimée Millot] (vendredi 25 mai 1827), 1998, n° 29, p. 94-103.
  2. http://www.v2asp.paris.fr/v2/nomenclature_voies/Voieactu/0888.nom.htm

Liens externes[modifier | modifier le code]

http://www.paperblog.fr/1371772/a-propos-de-l-exposition-victor-hugo-a-carnavalet-la-bergere-d-ivry/