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Utilisateur:Chetao/Brouillon/5

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Les trois axiomes de 1a logique classique sont les suivants :


1. L'axiome d'identité 2. L'axiome de non-contradiction 3. L'axiomc du tiers exclu


Il est important d'observer que l'axiome du tiers exclu est indépendant de deux autres axiomes et, en particulier, de celui de non-contradiction.


La mécanique et, ensuite, la physique quantique ont fait surgir des couples de contradictoires mutuellement exclusifs (A et non-A). Quelques exemples : onde et corpuscule, continuité et discontinuité, séparabilité et non séparabilité, causalité locale et causalité globale, autonomie et contrainte, visible et invisible, manifesté et nonmanifesté, symétrie et brisure de symétrie, réversibilité et irréversibilité du temps. J'ai analysé ces couples dans mon livre "Nous, la particule et le monde"18. Certains de ces couples, et surtout celui onde - corpuscule, ont joué un rôle déterminant dans la formulation du principe de complémentarité qui, de par sa généralisation, a joué un rôle central dans la pensée de Bohr et Pauli. Par l'intermédiaire de Pauli, la pensée de Jung a été elle-même fortement imprégnée du principe de complémentarité. D'autres couples




A est A

z A n'est pas non-A

i1 n‘existe pas un troisième terme T (T de "tiers inclus") qui est à la fois A et non-A.

de contradictoires, comme par exemple symétrie — brisure de symétrie, sont apparus dans la physique après l'époque de J ung et Pauli.



Il y a deux solutions possibles à cette situation déconcertante : soit on n'accorde aucun statut de réalité à l'échelle quantique (ce qui revient, une fois de plus, à proclamer la mort de la Nature, quelles que soient les précautions oratoires), soit on change de logique. Ainsi est apparue, sous l'impulsion des travaux de Birkhoff et von Neumann, une véritable floraison de logiques quantiques”. En marge de ces logiques quantiques s'est contourée lentement une autre approche qui se consacre plutôt à la résolution des paradoxes quantiques et qui demande l'abandon de l'axiome du tiers exclu (Korzybski20, Lupascom), Il faut remplacer cet axiome par l'axiome du tiers inclus — il existe un troisième terme T qui est à la fois A et non—A - formulation apparemment paradoxale mais qui s'éclaire singulièrement si l‘on tient compte de la notion de niveaux de Réalité18. On peut représenter les trois termes de la nouvelle logique — A, non-A et T - et leurs dynamismes associés par un triangle dont l'un des sommets se situe sur un niveau de Réalité et les deux autres sur un autre niveau de Réalité (voir Fig. 2). Si l'on reste à un seul niveau de Réalité toute manifestation apparaît comme une lutte entre deux éléments contradictoires (exemple : onde et corpuscule). Le troisième dynamisme, celui de l'état T, s'exerce à un autre niveau de Réalité, où ce qui apparaît comme désuni (onde ou corpuscule) est en fait uni (quanton) et ce qui apparaît comme contradictoire est perçu comme non-contradictoire.


Il est crucial d'observer que la nouvelle logique du tiers inclus est, comme la logique classique, non-contradictoire. L'axiome de non-contradiction reste valable dans les deux cas mais sa formulation est différente : cette formulation contient deux termes (A et non-A) dans le cas de 1a logique classique et trois termes (A, non-A et T) dans le cas de la logique du tiers inclus.


J 'ai utilisé l'expression "niveaux de Réalité" que je dois maintenant décrire.


J'entends par Réalité ce qui résiste à nos expériences, représentations, descrip-


12 tions, images. J'entends par niveau un ensemble de systèmes invariant à l'action de certaines lois. Enfin, je dis que deux niveaux de Réalité sont différents si, en passant de l'un à l'autre, il y a rupture des lois et rupture des concepts fondamentaux (comme, par exemple, la causalité). L'exemple évident est celui du couple niveau microphysique — niveau macrophysique”. En effet, la rupture entre la physique classique et la physique quantique est radicale. C'est pourquoi l'interprétation des phénomènes quantiques en langage macrophysique engendre des paradoxes sans fin. Personne n'a réussi à trouver un formalisme mathématique qui permette le passage rigoureux d'un monde à l'autre. Et pourtant ces deux mondes coexistent. La preuve : notre propre existence.


Il faut faire une remarque importante : l'existence d'au moins deux niveaux de Réalité différents dans 1a Nature, nous offre la possibilité logique de postuler l'existence de plusieurs niveaux de Réalité. Le fait que leur nombre soit fini ou infini n'est pas important dans le contexte de notre discussion. Ce qui est important c'est le caractère discontinu de l'ensemble de niveaux de Réalité.


Dans notre représentation, les niveaux de Réalité sont considérés comme des niveaux énergétiques, le passage d'un niveau à l'autre étant, par définition, discontinu. L'énergie est un concept unificateur : elle apparaît sous une forme codée, en tant qu'information ou sous une forme concrétisée, en tant que substance. Ces niveaux de Réalité sont compris ici dans leur acception à 1a fois opératoire et ontologique.


Notre représentation de la Nature en termes de niveaux de Réalité conduit à une structure gà'delienne de notre connaissance. Si l'on reste à un seul niveau de Réalité, soit la description est contradictoire soit elle conduit à des propositions indécidables. L‘introduction du tiers inclus à un deuxième niveau de Réalité résout la contradiction au premier niveau mais il ouvre la contradiction à ce deuxième niveau. Et ainsi de suite. Autrement dit, l'introduction du tiers inclus ne conduit jamais à une description complète, mais il assure l'imbrication cohérente de l'ensemble de niveaux de Réalité.