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L'HISTOIRE DU CENTRE VILLE DE BEYROUTH[modifier | modifier le code]

Le centre ville de Beyrouth est une zone rénovée et commerciale qui a subit de multiples transformations au fil du temps

L'évolution du Centre-ville de Beyrouth dans le temps  :[modifier | modifier le code]

A partir de 1875 [1], l’élite urbaine va moderniser le centre-ville de Beyrouth en y mettant en place divers infrastructures (des voies de communication , l’établissement de services publics …). L’empire ottoman, quant à lui, va lui aussi aménager le vieux noyau historique de la ville en modifiant les modes de production, de contrôle de l’espace urbain et donc le fonctionnement de l’Etat libanais. Ces mesures-là vont ainsi mener à la disparition de plusieurs monuments historiques, mais aussi de plusieurs bâtiments et architectures typiquement arabes .

A partir de 1924[2], le mandat francais , pour « légitimer son occupation »[3] va entreprendre au centre-ville de Beyrouth un vaste projet de destruction du patrimoine urbain libanais intitulée « Beyrouth pour 5 ans » pour y « greffer les idées urbanistiques de la France [4]». Ainsi , après que le Service des Antiquités soit crée et que le Musée National de Beyrouth ait ouvert ses portes , de nombreux archéologues francais refusent de mettre en avant et de s’intéresser aux vestiges arabes du patrimoine libanais et de considérer ses richesses architecturales , pour la majorité symboliques de l’époque ottomane coloniale. De plus, les citadelles, palais, hammâms, khâns, fontaines... , tous ces bâtiments-là , qui reflètent toute l’authenticité de ce pays , sont négligés ou détruits par le processus de modernité établit par le mandat français.

La guerre civile , qui éclate en 1975 , va aussi causer de nombreuses destructions au cœur de Beyrouth : en effet , le centre-ville sera le principal champs de bataille entre les 2 armées ennemis et sera le symbole de la fureur et de la violence des combats mais aussi des lourdes pertes humaines, économiques et patrimoniales engendrés par la guerre .        

La Reconstruction du centre ville de Beyrouth[modifier | modifier le code]

Les objectifs:[modifier | modifier le code]

Le projet de reconstruction du centre obéit à deux objectifs principaux :

- Sur le plan social, il consiste à recréer un endroit dont le principe serait de redonner vie aux habitudes libanaises passées, de ressusciter un sentiment d’appartenance national aux libanais, de recréer ce que l’on appelle «le vivre-ensemble ».

- Sur le plan économique, il s’agit de mettre à disposition d’autrui des services qui pourront favoriser leurs besoins collectifs et personnels et rendre Beyrouth plus attractive pour de futurs habitants et agents économiques et la placer à l’échelle de la concurrence mondial. Il s’agit de créer « un pôle régional tourné vers la finance, les affaires et le tourisme ».[5]

La prise en charge de ce projet :[modifier | modifier le code]

Solidere, une société privée, a été chargé de réaliser un vaste plan de modernisation du centre-ville autour de grandes infrastructures commerciales. La société a pour mission de réaliser des travaux sur un espace dont la superficie n’excède pas les 4,7 millions de m², qui devraient s’achever en 2043[6].

Les réalisations[modifier | modifier le code]

Il s’agit de cibler le secteur tertiaire et de mettre en place des services luxueux, attirant ainsi une population de classe moyenne et aisée , sachant que 40% des surfaces sont consacrés au secteur résidentiel [7].De même , des bureaux de travail et des centres commerciaux ont remplacé les souks traditionnels .Solidere utilise , pour atteindre tous ces objectifs , le recyclage : Ils ont déjà exploité et traité les ordures rejetées dans la baie durant la guerre civile et ont construit une énorme plateforme marine , visant à étendre le centre-ville : Le BIEL . La première phase du projet a duré de 1994 à 2004[8]. La principale réalisation a été la réhabilitation du quartier du mandat français . Des rues piétonnes ont été crées dans le quartiers Foch-Allenby et Maarad, aux alentours de la place de l’Etoile. De nombreux restaurants , hôtels et commerces ont ouvert leurs portes . Enfin , plusieurs immeubles d’habitation ont été réhabilités ou bien reconstruits dans les quartiers résidentiels d’Abu Jamil et de Saïfi . La deuxième phase a débuté en 2005 et devrait s’achever en 2030[9].Les aménagements gagent le front de la mer. Jusqu’à maintenant, Solidere a fini d’aménager seulement le port de plaisance « Zaitunay Bay », à l’Ouest du centre-ville . Construit selon des principes touristiques et immobiliers, se trouvent tout au long de la baie divers restaurants caractérisés chacune par ses nourritures d’origines différentes (spécialités libanaises, françaises, américaines...etc.) . Au bord de la cote, nous retrouvons aussi de longs bâtiments modernes et une grande marina , pouvant accueillir plus de 100 bateaux . Mais bien que le déroulement du projet paraisse bien facile , de nombreux obstacles se mettent en travers du chemin de Solidere .

Les lenteurs du projet[modifier | modifier le code]

La concession, au départ limitée à 25 ans, a été prolongée de 10 ans[10]. Par ailleurs, une grande partie des terrains restent en attente d’investissements et sont utilisés comme parkings ou activités temporaires [11]. De plus , Solidere n’a pas encore confirmé les futurs projets tournant autour du remblai de 64 ha, construit sur la mer a partir des ordures rejetées dans la baie , leur ayant coûté 230 millions de dollars.

Centre ville de Beyrouth aménagé par Solidere


Des indemnisations insuffisantes :[modifier | modifier le code]

Soutenu par l’Etat , Solidere entreprend une campagne d’expropriation des terrains détenus par les propriétaires du centre-ville . En échange , les propriétaires peuvent devenir actionnaires de Solidere . Mais contrairement aux attentes , les remboursements sont jugées insuffisantes. La privatisation des espaces publics.Pour la réalisation de travaux visant au secteur tertiaire, le projet a mené à la privatisation de plusieurs espaces publiques comme par exemple La Place des Martyrs. L’association citoyenne « masha3 », qui subsiste jusqu’à maintenant, a dénoncé et s’est opposé à la progressive privatisation de la baie.

La destruction du patrimoine historique[modifier | modifier le code]

Le plan initial imposé par Solidere a démolit plusieurs batiments anciens et traditionnels du XIXeme siecle . Plusieurs villas de style ottoman et vénitien de cette époque mais aussi plusieurs maisons au style colonial datant du mandat francais ont été détruites par Solidere . Des associations de défense du vieux patrimoine architectural tel que « Save Beirut Heritage » ( organisation crée en 2010) se sont alors formées . Y.Bou Melhem (porte-parole de l’organisation « save beirut heritage » ) défend ses intérêts en disant : « beyrouth a plus été défigurée et détruite en temps de paix qu’en temps de guerre »[12]. Ainsi , elle arrive à conserver 240 maisons beyrouthines ( à la Place de L’Etoile, mais aussi à L’Ouest et au Nord du centre ville), sur les 2400 maisons inscrites sur la liste nationale du patrimoine à préserver de 1986[13].

Le mixité sociale menacée au péricentre[modifier | modifier le code]

Le projet en visant à moderniser et à reconstruire le centre-ville, a visé aussi à attirer une population de classe moyenne et même de classe supérieure (pouvoir d’achat élevé) . En effet, en envisageant de construire sur la cote de nombreux grattes ciels, ce projet a eu pour effet d’augmenter le prix de l’immobilier et de repousser les populations pauvres. Ce qui a aboutit à l’apparition d’une sorte de discrimination sociale mais aussi à des inégalités démographiques et géographiques entre les quartiers pauvres et riches qui se sont formés au fur et à mesure. Brunot Marot ( administrateur de l'entreprise Gie les Vins de la Vallee des Rois qui a été créée en 2007. Son activité principale est le commerce de détail de boissons en magasin spécialisé [14]) et Serge Yazigi (architecte-urbaniste et enseignant à l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA) et à l’université Saint-Joseph (Beyrouth). Il est le fondateur et le directeur de l’observatoire urbain académique « Majal » (IUA-ALBA, université de Balamand). Ses travaux et son activité professionnelle sont tournés vers les projets de reconstruction et les enjeux de régénération urbaine au Liban et au Moyen Orient [15]) , qui se sont intéressés au cas du centre-ville, prévoient l’extension de ce phénomène de « gentrification »[16] dans les quartiers péricentraux , repoussant toujours plus loin les populations pauvres . Zokak el-blat , quartier , situé au Sud du centre-ville , connu pour sa pauvreté mais à la fois bien reconnu pour la qualité des services qu’ils habritent , a été l’un des quartiers ciblés par les aménagements prévus par Solidere et a fait partie des quartiers dont la mixité sociale fut mise en danger .

References :[modifier | modifier le code]

  1. M. Catherine Aime et Mehrdad Abbasi, « Figure 3 from: Aime MC, Abbasi M (2018) Puccinia modiolae in North America: distribution and natural host range. MycoKeys 39: 63-73. https://doi.org/10.3897/mycokeys.39.27378 », sur dx.doi.org, (consulté le )
  2. M. Catherine Aime et Mehrdad Abbasi, « Figure 3 from: Aime MC, Abbasi M (2018) Puccinia modiolae in North America: distribution and natural host range. MycoKeys 39: 63-73. https://doi.org/10.3897/mycokeys.39.27378 », sur dx.doi.org, (consulté le )
  3. M. Catherine Aime et Mehrdad Abbasi, « Figure 3 from: Aime MC, Abbasi M (2018) Puccinia modiolae in North America: distribution and natural host range. MycoKeys 39: 63-73. https://doi.org/10.3897/mycokeys.39.27378 », sur dx.doi.org, (consulté le )
  4. M. Catherine Aime et Mehrdad Abbasi, « Figure 3 from: Aime MC, Abbasi M (2018) Puccinia modiolae in North America: distribution and natural host range. MycoKeys 39: 63-73. https://doi.org/10.3897/mycokeys.39.27378 », sur dx.doi.org, (consulté le )
  5. « Beyrouth (2) : la reconstruction du centre-ville par la société Solidere - Les clés du Moyen-Orient », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )
  6. « Beyrouth (2) : la reconstruction du centre-ville par la société Solidere - Les clés du Moyen-Orient », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )
  7. « Beyrouth (2) : la reconstruction du centre-ville par la société Solidere - Les clés du Moyen-Orient », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )
  8. « Beyrouth (2) : la reconstruction du centre-ville par la société Solidere - Les clés du Moyen-Orient », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )
  9. « Beyrouth (2) : la reconstruction du centre-ville par la société Solidere - Les clés du Moyen-Orient », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )
  10. « Beyrouth (2) : la reconstruction du centre-ville par la société Solidere - Les clés du Moyen-Orient », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )
  11. « Beyrouth (2) : la reconstruction du centre-ville par la société Solidere - Les clés du Moyen-Orient », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )
  12. « Beyrouth (2) : la reconstruction du centre-ville par la société Solidere - Les clés du Moyen-Orient », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )
  13. « Beyrouth (2) : la reconstruction du centre-ville par la société Solidere - Les clés du Moyen-Orient », sur www.lesclesdumoyenorient.com (consulté le )
  14. « Bruno MAROT - Dirigeant de la société Gie les Vins de la Vallee des Rois - BFMBusiness.com », sur dirigeants.bfmtv.com (consulté le )
  15. « Serge Yazigi - Métropolitiques », sur www.metropolitiques.eu (consulté le )
  16. « La reconstruction de Beyrouth : vers de nouveaux conflits ? - Métropolitiques », sur www.metropolitiques.eu (consulté le )

Sources :[modifier | modifier le code]

Source 1 : https://books.openedition.org/pur/2233?lang=fr

Source 2 : https://www.lesclesdumoyenorient.com/Beyrouth-2-la-reconstruction-du-centre-ville-par-la-societe-Solidere

Source 3 : https://www.metropolitiques.eu/La-reconstruction-de-Beyrouth-vers.html

Source 4 : https://www.metropolitiques.eu/_Yazigi-Serge_.html

Source 5 : https://dirigeants.bfmtv.com/BRUNO-MAROT-1862892/