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Madeleine Sémer, de son vrai nom Héloïse Bernadette Rémès, née à Genève le 9 avril 1874 et décédée à Paris le 8 mai 1921 est une mystique catholique française laïque auteure d'un Journal spirituel.

Biographie[modifier | modifier le code]

Madeleine Sémer est la fille naturelle de Frédéric Rémès, entrepreneur de travaux publics, et de Bernarde Clotilde Pujade. Elle doit son prénom à son père, grand lecteur de Jean-Jacques Rousseau (auteur de La Nouvelle Héloïse). Elle est une jeune fille très fervente jusqu'à l'âge de ses 13 ans puis perd brutalement la foi catholique. D'elle-même, elle écrit dans son Journal spirituel : « Je me souviens de mes derniers transports de foi vers 12 ou 13 ans. Je serais devenue dans cette voie une sainte Thérèse. A 13 ans et demi, avant 14, le voile s'est déchiré. ». Sa mère décède le 6 décembre 1889 alors que Madeleine Sémer n'a que 15 ans. Ses études s'arrêtent au niveau du Brevet élémentaire[1].

Elle déménage avec son père à Constantine en Algérie[2] où, en sa qualité d'ingénieur civil, il est nommé directeur des travaux du Coudiat-Aty. Après un an de fiançailles, elle se marie civilement à l'âge de 17 ans, le 26 septembre 1891, avec Émile Morinaud, publiciste et conseiller général, de 9 ans son aîné. Elle donne naissance deux ans plus tard à un fils, Paul, auquel elle ne prodigue aucune éducation religieuse, l'enfant n'est même pas baptisé. « Belle, cultivée, elle mène une vie mondaine, collectionne les amitiés et les conquêtes. »[2]

Se rendant coupable d'adultère, elle divorce le 25 septembre 1907. Elle se retrouve alors seule et sans ressource. Elle se rend à Paris pour gagner sa vie. Faute d'emploi et d'argent, elle est hébergée au couvent des Dames Bénédictines du Saint-Sacrement. Elle se confie sur sa vie passée à la prieure qui devient une amie. Elle lit Montaigne, Rousseau, Condorcet, Georg Büchner et Nietzche qui la renforcent dans son scepticisme[2],[1]. À partir de 1910, elle trouve un poste de gouvernante[3] chez diverses grandes familles de la capitale. La même année, elle débute son Journal qu'elle intitule « Pensées de solitude » dans lequel elle retrace ses doutes, mais aussi son cheminement vers la conversion. Elle se met à lire le philosophe Henri Bergson dont elle dit : « En me détournant scientifiquement du matérialisme, en me donnant la foi en une possible liberté, [il] m'a rendu le sens du spirituel, du divin. Il a été pour moi le pont sur l'abîme que je croyais infranchissable, la main qui vous conduit dans le chemin nouveau. » Elle est influencée par le mysticisme de William James et Ralph Waldo Emerson « si près de Dieu, loin de tout dogme ».

En 1912, elle aurait eu une vision du Christ[2]. Elle se convertit et prend le prénom de Madeleine, en référence à la femme pécheresse disciple de Jésus dans l'Évangile. Au printemps 1914, elle retrouve le chemin de la pratique religieuse, se porte au secours des pauvres et des soldats.

notamment chez une nonagénaire, Flore Singer, nièce d'Alphonse Ratisbonne[4].

Elle approfondit sa connaissance de la doctrine catholique en lisant des auteurs religieux, notamment Henri Lacordaire, Maurice d'Hulst, John Henry Newman, et des livres de saints[1]. Elle explique sa conversion à ses proches, dont son fils qu'elle guide vers la foi catholique : celui-ci reçoit le baptême en mars 1917[2]. Elle connaît une première expérience mystique le 15 septembre 1917[1]. Elle refuse plusieurs propositions de mariage et fait vœu de chasteté en 1918. Elle devient, jusqu'à son décès, la secrétaire particulière d'Albert Ier prince de Monaco. Elle écrit à Henri Bergson pour le remercier d'avoir retrouvé grâce à lui le chemin de la foi chrétienne. Elle entretient avec lui une longue correspondance dans laquelle elle lui expose son parcours mystique qui retient l'attention du philosophe[1],[2].

Elle meurt, au milieu de grandes souffrances physiques, dans la nuit du 7 au 8 mai 1921[1],[2].

Postérité[modifier | modifier le code]

Sa vie et son parcours sont popularisés par l'abbé Félix Klein (1862-1953), professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris. Dans son livre paru en 1923[5], il cite abondamment son Journal spirituel, qui n'a jamais été publié. Par discrétion, l'auteur utilise le nom de Madeleine Sémer, palindrome de son patronyme.

Le philosophe Henri Bergson dit à son sujet avoir été « frappé de ce qu'il y a de merveilleux dans ce cas : une femme étrangère, hostile même à toute religion, qui, un jour, avait vu toute la vérité, qui l'avait vue au sens propre, non par raisonnement, mais comme un fait concret. »[6] Selon le témoignage de Félix Klein, Henri Bergson écouta Madeleine Sémer « avec un vif intérêt et resta très frappé, non seulement de sa sincérité et de sa vive intelligence, mais de sa pondération et de son parfait équilibre. »[1]

Elle fait partie des auteurs plagiés par Marthe Robin repérés par le carme Conrad De Meester dans son livre La Fraude mystique de Marthe Robin paru en 2020[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Félix Vernet, « Chronique d'histoire moderne », Revue des sciences religieuses,‎ , p. 658-663 (lire en ligne)
  2. a b c d e f et g Audrey Fella (dir.) et Antoinette Gimaret, Les Femmes mystiques : Histoire et dictionnaire, Robert Lafon, , 1120 p. (ISBN 978-2221114728), « RÈMES [sic], Héloïse », p. 1067-1068
  3. Encyclopédie Treccani (lire en ligne)
  4. Félix Vernet, « Chronique d'histoire moderne », Revue des sciences religieuses,‎ , p. 658-663 (lire en ligne)
  5. Félix Klein, Madeleine Sémer : convertie et mystique : 1874-1921, Paris, Bloud et Gay, (lire en ligne)
  6. Cité par Antoinette Gimaret dans Jacques Chevalier, Entretiens avec Bergson, Paris, Plon, , p. 202-203, 273
  7. Conrad De Meester, La Fraude mystique de Marthe Robin, Paris, éditions du Cerf, , 416 p. (ISBN 978-2-204-14070-6, BNF 46656806, lire en ligne), p. 39-48

Félix Klein, Madeleine Sémer, convertie et mystique, Paris, Bloud et Gay,

Fille de Frédéric Rémès, ingénieur civil (directeur des travaux du Coudiat-Aty) et de Bernarde Clotilde Pujade (décédée le 6 décembre 1889)

Mariage le 26 septembre 1891 à Constantine en Algérie avec Jean Émile Morinaud publiciste et conseiller général, né le 17/02/1865.

Divorce le 25 septembre 1907.

https://gw.geneanet.org/roxalka?lang=fr&pz=axel+andre+maurice&nz=soudan&p=heloise+bernadette&n=remes

https://www.geneanet.org/fonds/individus/?go=1&nom=R%C3%A9m%C3%A8s&prenom=H%C3%A9lo%C3%AFse+Madeleine&prenom_operateur=or&with_variantes_nom=&with_variantes_nom_conjoint=&with_variantes_prenom=&with_variantes_prenom_conjoint=&size=10

Acte de mariage : http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr/caomec2/osd.php?territoire=ALGERIE&acte=251448

Sources :

+ https://www.treccani.it/enciclopedia/heloise-semer/ Encyclopédie Treccani

+ Supplément No 9-10 1923 pp. 178-180 Résonances, mensuel de l’École valaisanne :

https://issuu.com/resonances22/docs/suppl._9-10_1923

+ Chronique d'histoire moderne Félix Vernet 1925 pp. 658-663 :

https://www.persee.fr/doc/rscir_0035-2217_1925_num_5_4_1324

(Mort le 7-8 mai 1919 ???)

+ RÈMES (sic), Héloïse, laïque, auteur d'un Journal spirituel (Madeleine Sémer)

Les Femmes mystiques : Histoire et dictionnaire, Robert Lafon, , 1120 p. (ISBN 978-2221114728), p. 1067-1068

https://www.wikidata.org/wiki/Q110040421

https://data.bnf.fr/fr/17024513/madeleine_semer/

https://ge.ch/arvaegrefdoc/EC3/88261/00000131.JPG

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