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Utilisateur:Anne-Sophie Cartau/Brouillon

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Historique de l'œuvre[modifier | modifier le code]

L’œuvre est l’une des sept tapisseries représentant un passage de l’épopée d’Homère L’Illiade (chant VI vers 290 et chant XXIV vers 49): la mort de Polydoros, fabriquée en Chine sous la commande du royaume du Portugal au début du XVII siècle, période de la dynastie des Ming et Qing.


Description[modifier | modifier le code]

La tapisserie est d’une dimension de 3,70 mètres de hauteur et 5 mètres de largeur et est fabriquée à partir de fils de soie, de fils d’or ou métalliques et de satin peints sur du papier de coton doré, matériel traditionnel en Chine utilisé pour la peinture et la calligraphie. Les fils de métal nécessitaient dans le mode de tissage 10000 nœuds au dm2 et les autres fils étaient frottés ou rasés afin de rendre à la tenture un aspect plus lisse. Par ailleurs, la peau des personnages n’est pas faite à partir des différents fils mais est peinte sur la feuille dorée en jaune avec des touches de marron pour les effets d’ombre, ce qui la rend proche d’une peinture traditionnelle, avec des personnages semblables aux modèles des peintures européennes. Cependant, les personnages furent en réalité dessinés et/ou peints sur une toile par des artistes portugais, dont le support a été confié aux artisans chinois comme base pour commencer la tenture et tisser les motifs typiques à l’artisanat de Chine, tout en respectant la base européenne et antique. Nous pouvons le voir avec les toges, le vase, et la façon dont est dessinée l’anatomie en Europe.

Origines[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

L’origine de cette commande par le Portugal peut s’expliquer du fait qu’à la Renaissance, avec la montée de l’islam puis la découverte de l’Amérique par Christophe COLOMB en 1492, de nombreux navigateurs européens se sont mis à la recherche de nouveaux itinéraires marins afin d’atteindre l’Asie et les Indes de manière plus efficace, d’élargir les échanges commerciaux et d’étendre leur pouvoir politique et religieux. Le royaume du Portugal, avec la découverte du cap de Bon Esperance par Vasco de Gama en 1498 et le cap Horn en 1521 par Magellan, a installé ses colonies au Japon et dans la côte Est de la Chine et utilise les grandes villes de Chine comme manufactures dont Macao qui fut une de ses principales manufactures.                                                                                                               Cette tapisserie fut une des premières qui fut exportée de Chine. Quant aux objets d’arts les plus exportés en Europe, il s’agissait d’abord de la porcelaine et du textile, qui sont le plus mis en avant comme objets d’arts et les plus représentatifs de l’esthétique chinoise. Leurs échanges ont attribué aux européens le goût pour les traditions chinoises. On pourrait supposer que les 7 tentures furent commandées par Francisco MASCARENHAS, le gouverneur portugais de Macao de1623 à 1626, car les médaillons  représentant la femme serpent des deux côtés du cadre et le blason du lion à chaque recoin, seraient alors les blasons représentant le gouverneur et sa famille. 

Esthétique[modifier | modifier le code]

La tapisserie est originaire de Babylone, elle fut connue en Europe et appréciée au Moyen-Age dès la fabrication de la célèbre tapisserie L’Apocalypse d’Angers. En Asie, dans le cas de la Chine, la tapisserie fut connue et appréciée au XIII° siècle lors de la dynastie des Yuan, de par la venue et l’installation d’artisans issus de peuples turco- mongols d’origine musulmane, qui ont fait la première fois preuve de leur travail en confectionnant une tapisserie pour les funérailles à Pékin de l’empereur Yuan, empereur ayant fondé cette dynastie. Fait qui a permis d’entrer la tapisserie dans les goûts décoratifs de la noblesse chinoise, alors les plus grands amateurs de tapisserie. Les échanges et la recherche d’itinéraire pour la vente et l’achat de la soie furent une autre influence sur la découverte et l’appréciation de la tapisserie. La tapisserie connue de la Chine par des artisans turco-mongols ou originaires de Babylone, les ateliers tisserands s’installent ainsi en Chine occidentale comprenant le Xinjiang, le Qinghai et le Tibet, territoire principalement musulman. Mais à notre surprise, la tapisserie est fabriquée dans un atelier situé à Macao.



Sources[modifier | modifier le code]

  • Archives du musée des Beaux-Arts de Lyon, catalogue n°1970/538
  • Grand guide du Tapis ; Jacques Anquetil, édition Hachette
  • La Route du tapis ; Edith et François-Bernard Huyghe
  • L’art de l’Ancienne Chine ; W.WATSON
  • L’Histoire Universelle de l’Art, partie art chinois par Gabriel Mandel (1988)
  • L’Illiade chant VI vers 290 et chant XXIV vers 49 ; Homère
  • Les Métamorphoses ; Ovide
  • Les Fables ; Hygin
  • L’Enéide ; Virgile
  • Dictionnaire des Symboles ; Jean CHEVALIER et Alain GHEERBRANT, édition Robert LAFFONT/Jupiter