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Tadeusz Kantor

Biographie[modifier | modifier le code]

Peintre et homme de théâtre qui n’a jamais dissocié ses deux disciplines. Sa démarche créative passe par quatre périodes distinctes : le théâtre autonome, le théâtre informel, le théâtre zéro et le théâtre Happenning.


Oeuvre[1][modifier | modifier le code]

1942 : fonde un théâtre indépendant clandestin , Le Théâtre Expérimental, qui produisaient des représentations dans des catacombes, des ruelles, appartements privés et autres lieux impromptus.

 Tout son travail est axé sur la puissance de l’objet et de la présence de la matière brute sur scène.

Reprend l’esprit dadaïste, plus particulièrement le travail de Marcel Duchamp, le "ready made".

En pleine guerre, théâtre de l’urgence :

-Théâtre de la nécéssité absolue, qui se forme avec une réflexion sur le monde.

-Abandon complet du lieu théâtral : On ne joue plus dans des salles, on cherche à provoquer en jouant dans des lieux "insalubres".

-Travail de la matière brute, de l’objet usé, rejeté, qui passera de la poubelle à l’éternité.

1945 - 1955 : Devient scénographe pour les théâtres officiels polonais, et il est nommé professeur aux beaux arts.

Monté du stalinisme : son travail et lui même sont observés, il devient discret dans ses oeuvres et décide de s’émanciper. Il quitte la Pologne pendant quelque temps.

1955 : fondation du théâtre Cricot 2, un théâtre autonome qui faisaient des représentations dans des caves. Cette troupe était composée de gens qui voulaient réfléchir et qui n’étaient pas intéressées par le vedettariat. Le nom «cricot 2» est un clin d’oeil à un cabaret de Cracovie, lieu de résistance durant la 2e guerre mondiale, ainsi qu'un anagramme de "to cyrc".

le Théâtre Autonome[modifier | modifier le code]

Refus de l’allégeance au texte, prône l’autonomie de l’art théâtral grâce à des artistes indépendants, s’émancipe complètement de la fable grâce à un système complexe qui donne la primauté à l’action scénique. 
Institutionelle : Refus des rouages de l’industrie théâtrale (entre autres les répétitions et la forme qu'ont les représentations), refus du lieu théâtral (on joue dans des caves, dans des lieux qui ne sont plus traditionnels).

Kantor préfère le gout du risque et de l’aventure, fait de la création un processus vital et rejette complètement le système institutionnel, car il ne correspond pas à la création tel qu’il le souhaite.

Théâtre informel[modifier | modifier le code]

1961 ; Fortement inspiré du Théâtre de la destruction (Dadaïsme) La création doit être destruction « la matière qui se laisse maîtriser que par la méthode de la DESTRUCTION, du HASARD, et de la SPONTANÉITÉ de l’action.» Il contraint le mouvement de l’acteur pour qu’il devienne objet également, il perd son individualité et devient lui-même matière

Théâtre zéro[modifier | modifier le code]

1963 ; Il ne reste plus rien du texte. On est dans la réduction du sens, l’amplification des sens. C’est un théâtre dépourvu d’action, il l'appelle le théâtre de l’évidence.

Théâtre happenning[modifier | modifier le code]

1962 - 1968 ; Cherche à intégrer l’art à la vie. Sortir de la "peinture". Pas de décors, pas de lieu théâtral, le théâtre se produit partout et n'importe quand.

1975 : La Classe Morte[modifier | modifier le code]

1975 ; S’inspire de la pièce de Witkiewicz «Tumeur Cervicale», la pièce entière est basée sur ses textes.

La pièce est présentée dans une cave de Krysztofory à Cracovie.[2]

Dans une salle de classe où des vieillards revivent leur jeunesse en transportant des versions mannequines d’eux-même, enfants, qu’ils ramènent à la vie en titubant. Tantôt présents, tantôt objets, les acteurs valsent entre le présent et le passé avec leurs poupées qu’ils finiront par massacrer. L'utilisation de mannequins sur scène devient un double pour l'acteur, un organe complémentaire et un message de mort (l'objet, la marionnette est entre la vie et la mort). Kantor explique ce principe dans son essais "Le théâtre de la mort", où il fait un parallèle avec la surmarionette de Craig : Objet à qui on a donné vie, celle-ci incarne la condition tragique de l'homme. L'objet est ainsi une métaphore sur la réalité du rang le plus bas. Les objets expriment la pauvreté, ils sont l'usure à l'image du monde ; ils disent ce passage du temps sur lequel l'homme n'a aucun pouvoir. L'acteur est ainsi un clown triste qui assume la construction artificielle du son personnage. Le texte, de son côté, ne sert pas à expliquer ou à illustrer mais il est simplement une partition sonore, musicale, performatrice qui n'est que partenaire du jeu physique des acteurs. C'est une pièce de théâtre qui se déploie par la vision. «Il n’y a rien à regarder ou a consommer, on ne peut que recevoir le climat»[3].

Présent sur scène, Kantor, fantôme errant entre les acteurs, dirige et observe ce ballet psychédélique.

Sa présence sur scène crée une rupture de l'illusion théâtrale, et transforme le spectacle en un organisme vivant. C’est une pièce qui marque le théâtre de la mort revendiqué et rêvé par son créateur, le point tournant de sa carrière de théoricien et de metteur en scène.

  1. Claude Amey, T. KANTOR - Theatrum litteralis, Paris, France, Éditions L'Harmattan, , 302 p. (lire en ligne)
  2. « La Classe Morte », sur universalis-edu-com
  3. Tandeusz Kantor, Le théâtre de la mort, Lausanne, L'Âge d'Homme,