Utilisateur:AdrienFaidor/Sandbox

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Entraînement de retranscription[modifier | modifier le code]

Introduction aux fake news[modifier | modifier le code]

Il nous arrive parfois de douter face à une information qui nous est présentée tant elle semble farfelue ou difficile à relier avec nos connaissances. Pourtant, dans cette agrégation de vraies et de fausses informations, la véracité des faits ne se vérifie pas toujours à leur probabilité de réalisation. Par ailleurs, pouvez-vous affirmer avec certitude que le président actuel des Etats-Unis d’Amérique a eu une relation de 10 mois avec une ancienne top model de playboy ?

Image à insérer.

Ou encore que Mark Zuckerberg compte vraiment fermer Facebook? Qu'un "train de caca" a été bloqué en Alabama? Et enfin qu'une adolescente américaine a avorté en live en vue de récolter des bitcoins de donation pour un planning familial?

Mais avant de vous donner des réponses toutes faites à ces questions, nous vous invitons à vous questionner sur votre sens critique mais également à en apprendre davantage sur le phénomène des "Fake News". Car comme vous le savez, une personne avertie en vaut deux...

Que savez-vous sur le sujet?

Avant d'entrer dans le vif du sujet, nous avons retenu les témoignages de trois personnes résidents en Belgique afin d'examiner leur perception des fake news. Nous leurs avons donc posé cette question: Que signifie le terme "fake news" pour vous,3

Pour Clément, 19 ans, "les fake news à la télé, c'est l'exagération d'un sujet, c'est quand on juge trop vite, qu'on n'a pas assez de recul, et puis on se rend compte que ce n'était pas ça. C'est aussi lié aux préjugés. Par exemple, s'il y a un attentat on va tout de suite dire que c'est des musulmans. Sur Youtude, le but des fake news c'est aussi d'avoir le plus de "vues", on fait un truc aguicheur, et puis en fait c'était pas vrai. C'est aussi du bouche-à-oreille, quand tu exagères ou que tu mens pour attirer l'attention et te rendre intéressant".

Pour Gwendy, 25 ans, "je pense que c'est comme les rumeurs: ça fait parler les gens, ça fait de l'audience. Même si c'est faux, les gens en parlent quand même et réagissent, et c'est d'ailleurs le but recherché. Plus il y a de réactions, mieux c'est. C'est un peu comme si on voulait l'avis des gens, si ça se passait réellement. Et beaucoup se feront prendre dans le panneau parce qu'ils ne vérifient pas la source".

Pour Martine, 64 ans, "Ce sont des informations tronquées ou fausses pour manipuler l'opinion publique et ce dans des domaines divers: la politique, la culture, etc. C'est manipuler les masses pour qu'elles prennent position en faveur ou en défaveur d'une personne afin de servir des intérêts obscurs".

Face à ces croyances, affirmations, ou ébauches de définitions nous remarquons des avis semblables mais aussi divergents sur certains points. Mais qu'en est-il vraiment?



L'influence des fake news[modifier | modifier le code]

De nombreuses recherches scientifiques ont été menées sur le phénomène des fake news et plus particulièrement sur l'influence des fausses nouvelles et sur les techniques de lutte contre ces dernières. Cette problématique peut s'envisager à au moins deux niveaux à savoir: la vigilance épistémique et la confiance vis-à-vis des sources.

La vigilance épistémique[modifier | modifier le code]

La vigilance épistémique[1] correspond à la faculté que possède l'individu de traiter l'information avant de l’intégrer ou non à sa représentation du monde. Par exemple, si un ami lui dit que sa grand-mère s'est cassé la jambe, il effectuera sans doute un traitement moins approfondi (il sera moins "vigilant") que si un inconnu lui affirme que la Russie a déclenché la troisième guerre mondiale. Toute personne commence sa vie avec une très faible vigilance épistémique. Par conséquent, cela sous-entend que les enfants sont plus susceptibles de croire ce que leurs parents ou enseignants vont leur dire. Ceci va leurs permettre d'apprendre plus vite. Cette vigilance s'accroît avec l'âge et de fait, l'individu devient moins naïf[2]. De plus, l'expérience personnelle façonne la manière dont nous choisissons d’accorder ou non notre confiance à telle ou telle source d'information. Travailler sur la vigilance épistémique consiste à s'intéresser aux processus qui font qu'une personne lambda considère que les informations qui lui sont présentées sont "fausses" ou "vraies".

Processus déterminant la crédulité des personnes face aux fake news[modifier | modifier le code]

Modèle de la probabilité d'élaboration de l'information[modifier | modifier le code]

Lorsque l'on présente une information à visée persuasive à un individu, celui-ci ne va pas toujours l'analyser en profondeur. Souvent, il va simplement traiter l'information de façon superficielle[3]. Si rien ne semble l'alerter dans son contenu (concernant la véracité des propos), la personne ne va pas investiguer plus loin et sera susceptible de se laisser influencer. Si l'information semble s'appuyer sur une source scientifique qui soutient la position défendue dans le document, il y a de fortes chances pour que l'individu soit influencé positivement dans son sens.

Scepticisme vs. Crédulité par défaut[modifier | modifier le code]
  • En dehors de situations d'influences à visée persuasive, comprendre la crédulité face au fake news demande de répondre à la question suivante: comment les gens en viennent-ils à considérer une information comme vraie ou fausse? Deux grands types de réponses ont été apportées par rapport à cette question[4].
  • Premièrement, le scepticisme correspond au postulat cartésien selon lequel il est possible d'être exposé à une information fausse (comme une fake news) sans pour autant y adhérer. Descartes, dans ses méditations métaphysiques[5] opère une distinction fondamentale entre la représentation et la conviction. Il invite l'individu à se montrer sceptique face à toute théorie et à analyser les différents éléments qui créditent ou discréditent cette théorie avant de se prononcer. Selon ce postulat, on peut donc "envisager" une idée avant de la considérée comme vraie. Lorsque l'intellect de l'individu en aura formulé une représentation qu'il considère comme satisfaisante, il sera alors en mesure de décider s'il y adhère ou s'il la considère comme fausse et/ou infondée.
  • Spinoza, lui, pense autrement en envisageant les croyances comme étant des états cognitifs produits en réponse à des stimuli[6]. Selon cette vision de l'esprit, l'individu est enclin à croire tout ce qu'il sait, et seul sa volonté pourrait le mener à rejeter certaines représentations qui, initialement, forçaient sa conviction. A l'appui de cette hypothèse, et contrairement à la vision cartésienne, se distancer des fake news demanderait donc davantage d'efforts que d'y adhérer.
  • Pantazi, Kissine, et Klein[7] ont mené une expérience, très similaire à celle de Gilbert. Les chercheurs décrivaient un crime en y ajoutant des informations présentées explicitement comme fausses. Celles-ci apportaient soit des circonstances aggravantes, soit des circonstances atténuantes. À la fin de l'expérience, les sujets devaient attribuer une peine aux prévenus sur base de ces informations. Ce qui en est ressorti est qu'ils se montraient davantage cléments envers ces derniers lorsque l'information fausse comportait des circonstances atténuantes. Appliquée aux fake news, cette expérience suggère qu'il est difficile de se montrer en véritable sceptique devant de telles constructions: faute de ressources cognitives suffisantes et de la motivation nécessaire, l'individu est capable de prendre celles-ci comme vraies sans même s'apercevoir de la faillite de son esprit critique.
Effet de vérité illusoire[modifier | modifier le code]

"L'effet de vérité illusoire" est un autre phénomène expliquant la vulnérabilité aux fake news. Selon Unkelbach et Rom (2017)[8], plus une information serait répétée, plus les personnes qui y sont confrontées seraient susceptibles d'y croire. De plus, lors de la première écoute, des liens entre les différents éléments de l'information se forment au sein de la mémoire de l'individu. Dès lors, à chaque écoute de cette information ou d'une information comprenant les mêmes liens, ces derniers seront davantage renforcés. Si par après l'information s'avère fausse, cela n'a plus beaucoup d'effet.

Implantation de fausses informations[modifier | modifier le code]

Outre leur influence directe sur les jugements, si on confronte des personnes à de fausses informations qui semblent s'imposer comme des évidences, leur mémoire peut s'en trouver altérée. Un exemple parlant, qui provient des travaux d'Elizabeth Loftus[9], est le suivant: si on raconte un souvenir à une personne et que l'on modifie un détail en le présentant comme une évidence même de l'histoire, on peut influencer cette personne et effectivement l'amener à croire que cet élément reflète une expérience autobiographique. C'est ce qu'on appelle des Faux souvenirs induits. Ce concept a été travaillé dans une étude de Loftus[10] nommée "Perdu dans un centre commercial". C'est une technique d'implémentation de la mémoire qui avait pour but de démontrer que des confusions étaient possibles sur des événements qui ne se sont jamais produits à partir de suggestions faites à des sujets expérimentaux.

Myopie méta-cognitive[modifier | modifier le code]

La myopie méta-cognitive est un terme utilisé la première fois par Robyn Dawes. Cette myopie suggère que les individus se préoccupent davantage de l'utilisation correcte de l'échantillon d'informations qu'ils ont à leur disposition plutôt que de l'évaluation critique de l'origine de cet échantillon ainsi que de la validité des sources de celui-ci[11]. Cette myopie méta-cognitive englobe donc l'approche spinozienne mentionnée ci-dessus.

  1. Dan Sperber, Fabrice Clement, Christophe Heintz, Olivier Mascaro, Hugo Mercier, Gloria Origgi And Deirdre Wilson, 2010. Epistemic Vigilance. Mind & Language, Vol. 25, pp. 359–393.
  2. cf le livre « The enigma of reason » par Hugo Mercier et Dan Sperber. Harvard University Press, 2017. cité par SOURCE
  3. Petty, R.E.,& Cacioppo, J.T (1986).The elaboration likelihood model of persuasion. In Communication and persuasion (pp. 1-24). Springer New York. https://pdfs.semanticscholar.org/99af/4f08542ce181fa67349e57806387ece1f335.pdf
  4. GILBERT D. T., TAFARODI R. W. & MALONE P. S., "You can't not believe everything you read". Journal of Personality and Social Psychology, n° 65, 1993, p.221-233.
  5. DESCARTES R., Méditations métaphysiques, Paris, 1641, p. 62. Extrait d'internet: http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/file/descartes_méditations.pdf
  6. SPINOZA B;, éthique, trad. par Ch. APPUHN, Paris, Garnier, 1929.
  7. Pantazi, M., Kissine, M., & Klein, O. (2017). The power of the truth bias: False information affects memory and judgment even in the absence of distraction. Social cognition
  8. Unkelbach, C., & Rom, S. C. (2017). A referential theory of the repetition-induced truth effect. Cognition, 160,110-126.
  9. Inspirée des travaux de Loftus et Palmer (1974): Loftus, E. F., & Palmer, J.C. (1974). Reconstruction of automobile destruction: An example of the interaction between language and memory. Journal of verbal learning and verbal behavior, 13(5), 585-589.
  10. Loftus, E. F., & Pickrell, J. E. (1995). The formation of false memories. Psychiatric Annals, 25, 720-725
  11. « ScienceDirect », sur www.sciencedirect.com (DOI 10.1016/b978-0-12-394293-7.00001-7, consulté le )