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Sujet sur Discussion utilisateur:D Cat laz

Ma petite contribution à propos de certains points du commentaire de Fabius

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Dominic Mayers (discutercontributions)
  • Ce devrait être des bouquins d'histoire de la philo mais je n'en connais pas d'exhaustifs, peu de chance qu'on en voit traitant des 30 dernières années... Je ne vois pas pourquoi il se limite aux 30 dernières années, étant donné que l'histoire de l'épistémologie contemporaine de la tradition anglophone débute dans les années 1940-1950. On parle d'environ 75 ans d'histoire et cette histoire est couverte par des sources. En fait, je crée présentement une liste de ces sources.
  • ... étude soit de la connaissance en général, soit de la connaissance scientifique, sujets traités différemment selon telle ou telle école. L'expression « connaissance en générale » elle même a différentes significations selon les époques et les cultures. Cela devrait se clarifier avec la présentation des sources.
  • L'épistémologie historique n'est qu'une approche (historique...), qui a pu être favorisée en France mais jusqu'à preuve du contraire, on n'a jamais utilisé épistémologie pour réduire l'étude de la connaissance scientifique à ce style. Ce que plusieurs sources disent est que l'épistémologie "style français" a adopté cette approche, mais c'est d'un point de vue historique et c'est rattaché à Gaston Bachelard. Voici le texte de Pierre Wagner, écrit exactement dans le contexte d'une distinction avec l'épistémologie de la tradition anglaise:

« Ces circonstances seraient purement anecdotiques si elles n'avaient des conséquences philosophiques d'importance. Car les travaux de Bachelard et de ses élèves (notamment Canguilhem et Foucault) ont fait prévaloir non seulement un sens du mot « épistémologie » qui le rapproche de « philosophie des sciences » et l'éloigne d'epistemology, mais aussi et surtout un « style français » en épistémologie qui met au premier plan l'analyse des sciences d’un point de vue historique. L'une des conséquences « sociologiques » et « institutionnelles » est la suivante : jusqu'à une époque récente, en France, l’épistémologie était comprise non seulement comme une philosophie des sciences, mais essentiellement comme une philosophie des sciences «de style français» (même si elle n'avait garde de se désigner comme telle). »

Le désaccord est probablement lié à la question de savoir si donner le lien avec les traditions culturelles est important. Dans une certaine perspective, qu'une approche soit française ou anglaise n'a pas trop d'importance, car ce sont les concepts que l'on veut expliquer. Je trouve qu'il est important de garder cela à l'esprit. D'un autre côté, il faut être réaliste et accepter qu'il faut bien cerner le sujet et aider le lecteur à se situer.

D Cat laz (discutercontributions)

J'avoue que je n'ai pas vraiment compris où il voulait en venir, j'espère qu'il clarifiera. Pour l'instant il me semble que l'article va dans un sens compatible avec ce qu'il souhaitait, à savoir une page "expliquant les divers sens et problèmes de traduction", j'ai l'impression que c'est un problème de forme

D Cat laz (discutercontributions)

Après pour l'histoire des 30 ans, il est important qu'on est une source pour parler du/des sens actuel(s), c'est même les sens qui nous intéressent le plus.

Dominic Mayers (discutercontributions)

On donne déjà une source dans l'article: Robert Nadeau. Mais, pour qu'il n'y ait pas de doutes, je fais une liste des sources avec bref commentaires. Évidemment, la plupart sont anglaises et elles font plus que simplement identifier l'épistémologie contemporaine de la tradition anglaise. Ce sont des critiques de différents aspects de ce "mainstream epistemology", des fois accompagnées d'un peu d'histoire, mais en se faisant, les caractéristiques de ce courant de pensée contemporain sont identifiées.

Dominic Mayers (discutercontributions)

Peut-être que tu as raison qu'une seule bonne source est suffisant. Je n'ai pas lue la source encore, mais en surface Sander Verhaegh[1] semble complet.

  1. (en) Sander Verhaegh, « Justified True Belief: The Remarkable History of Mainstream Epistemology » (À venir), Journal of the History of Philosophy, (lire en ligne)

Il n'y a pas de doute que si on inclut « social epistemology », etc. alors dans ce sens large, il n'y a rien à identifier et ça devient un fourre tout pour tous les sens possibles, mais si les sources notent les divisions et font ressortir l'importance de ce courant que Sander Verhaeg appelle la "mainstream epistemology", on peut le faire aussi. En passant, "mainstream epistemology" a plusieurs significations. J'ai cru pendant un moment que c'était une meilleure manière que post-Gettier epistemology de bien identifier ce courant, mais ce n'est pas le cas. J'ai même vu des sources qui utilisent "mainstream epistemology" en référant à la théorie de la connaissance de Platon à nos jours. On ne peut pas non plus considérer le contenu de livres classiques récents avec le titre "Epistemology". Certains livres avec le titre "epistemology" vont glisser des sections à la fin sur "social epistemology", etc., quoique le cœur du contenu est essentiellement l'épistémologie post-Gettier. Je suis d'accord avec Fabius qu'il faut utiliser des sources sur l'histoire de l'epistemology dans la tradition anglaise. On n'a pas à commencer à se préoccuper qu'un livre avec le titre "epistemology" a une section à la fin sur "social epistemology".

D Cat laz (discutercontributions)

À propos des sources ça serai vraiment bien d'organiser la bibliographie comme Fabius l'a fait dans un de ses brouillons. Ça permettrai à nous même et aux lecteurs d'y voir plus claire et de mieux s’orienter

Dominic Mayers (discutercontributions)
D Cat laz (discutercontributions)

Oui celui là même Émoticône sourire

Dominic Mayers (discutercontributions)

J'ai regardé plus en détails cette liste de sources. Comme Fabius lui même le dit, pour la question des courants, il faut privilégier les sources qui traitent d'histoire de la philo. C'est triste à dire, mais les philosophes de la connaissance sont des experts à propos de la connaissance (étudiée selon leur point de vue), mais ils ne sont pas des experts à propos de leur discipline ou du courant auquel ils appartiennent en tant qu'objet d'étude. Par exemple, Joëlle Proust n'est pas historienne et sa contribution Les grands courants de l’épistémologie contemporaine dans l'entrée de Catherine Chevalley semble ignorer l'histoire. Malgré cela, il faut rester ouvert et discuter de ces autres sources. Dans le cas de la contribution de Proust, lorsqu'on réalise qu'elle parle des courants actuels sans considérer l'histoire, ça corrobore ce qui est dit par les historiens. Elle écrit C’est ce dernier sens qui prévaut pour le terme anglais d’epistemology ; ce dernier renvoie à l’étude de la connaissance et de la justification des croyances, c’est-à-dire à ce qu’on appelle aussi « théorie de la connaissance » et « gnoséologie ». Dans cette acception du terme, la science ne constitue pas le domaine d’examen unique ni privilégié de l’épistémologie, puisque la question de la justification des croyances et des connaissances se pose aussi dans le cas ordinaire du jugement de perception, du souvenir, ou des croyances formées sur la base du témoignage d’autrui. Le point est que les problèmes spécifiques à la science n'y sont pas traités. C'est aussi ce que Robert Nadeau a écrit (à propos de la connaissance ordinaire vs scientifique dans les textes d'introduction à l'epistemology). Il faut situer tout cela, à l'aide d'autres sources, dans le grand discours qui relie les différents courants et ce discours se fait dans l'histoire. J'y travaille.

Dominic Mayers (discutercontributions)

Voici un commentaire additionnel à propos de la contribution de Proust. Après avoir expliqué que l'epistemology n'est pas orientée vers la science ni vers des systèmes de preuves, mais sur la justification dans un sens plus large, elle discute du débat internaliste/externaliste. Ellle poursuit en mentionnant la distinction normatif/naturaliste.

Dans un cadre normatif, elle discute de fondationnalisme et de coherentisme. Elle finie la partie normative en parlant de l'influence de Gettier. Cela pourrait donner l'impression qu'elle couvre ce qui s'est passé avant l'epistemology post-Gettier qu'elle ne mentionne que brièvement à la fin. Ce n'est pas le cas. Par exemple, l'entrée Internalism and Externalism in Epistemology de l'IEP dit dès le début: « The rise of the I-E debate coincides with the rebirth of epistemology after Edmund Gettier’s famous 1963 paper, “Is Justified True Belief Knowledge?” » De même, l'entrée Coherentism in Epistemology de l'IEP, dès le début de la section histoire dans l'Introduction, dit: « However, it is a group of contemporary epistemologists that has done the most to develop and defend coherentism... ». Le point est que ces débats n'étaient pas très populaires (et je ne pense pas qu'on puisse même parler de débat) avant le courant contemporain de l'epistemology de la culture anglaise. Bref, cette première partie de sa contribution porte sur le courant contemporain et elle ne discute pas de l'histoire.

Dans un cadre naturaliste, elle présente des critiques de l'epistemology contemporaine précédemment décrite, mais là on voit sortir des termes tels "épistémologie naturaliste", "epistemology social", "épistémologie évolutionniste" et la "réfutabilité de Karl Popper". Évidemment, la connaissance scientifique est spécifiquement considérée dans cette vision élargie d'epistemology. Encore ici, elle présente cela sans discuter de l'histoire de ces courants.

Mais bon, cela ne fait que renforcer ma position qu'il faut utiliser des bouquins d'histoire afin qu'on soit vraiment sur des bases solides. Entre autre, je ne suis pas certain qu'un historien utiliserait l'opposition normatif/naturaliste pour décrire l'histoire des courants. Par exemple, Popper se voyait comme normatif au niveau de la méthodologie (évidemment pas au niveau de la justification de vérités scientifiques, car il en rejetait l'utilité.).

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