Voir la source de Roger Taillefer

{{Infobox Biographie
| nom                 = Roger Taillefer
| image               = Roger Taillefer.jpg
| légende             = Roger Taillefer en 1950.
| nom de naissance    = 
| date de naissance   = {{date|4|juin|1907}}
| lieu de naissance   = [[Froissy]]
| date de décès       = {{date de décès|5|mai|1999|4|juin|1907}}
| lieu de décès       = [[Montmeyan]]
| nationalité         = [[France|Française]] {{drapeau|France}}
| profession          = Ouvrier à la [[Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris]]
| activités autres    = [[Résistance intérieure française|Résistant français]] : réseaux de renseignements et de passeurs
| formation           = 
| surnom              = Max Gauthier<br />Capitaine Burin<ref>Jean Pétré, ''Archives de l'[[Armée secrète (France)|Armée secrète]]'', Région Sud-Est, 1943.</ref>
| hommage             =[[Ordre national de la Légion d'honneur|Chevalier de la Légion d’honneur]]<br />[[Médaille militaire]]<br />[[Croix de guerre 1939-1945]]<br />[[Médaille de la Résistance]]<br />[[Juste parmi les nations]] 
| ascendants          = 
| famille             = 
}}

'''Roger Taillefer''', né à [[Froissy]] le {{date|4|juin|1907}} et mort à [[Montmeyan]] le {{date|5|mai|1999}}, est un [[Résistance française|résistant]] [[France|français]].

== Biographie ==

Roger Taillefer est le fils d’Eugène Taillefer (1864-1936), chef de train, et d'Alice Thiebaux (1872-1951), chef de station, tous deux employés à la gare des chemins de fer de [[Froissy]] ([[Oise (département)|Oise]]) sur la [[ligne Estrées-Saint-Denis - Froissy - Crèvecœur-le-Grand]]. Il est l’époux d'Antoinette Bennezon (1907-1971) dont il a un fils, Maurice Taillefer (1929-2021). Après le décès d'Antoinette, il se remarie avec Juliette Menestrey (1912-1990).

Il fréquente l'école communale de [[Froissy]] où il obtient son [[certificat d'études primaires]]. Après un apprentissage en mécanique automobile et électricité, il effectue son service militaire au {{37e|régiment}} d'aviation de [[Casablanca]] ([[Maroc]]) de novembre [[1925]] à février [[1927]]. À son retour, il devient ouvrier sur les lignes de l'entreprise ferroviaire [[PO-Midi]], puis à la [[Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris]] (CMP)<ref>Roger Taillefer, ''Document autobiographique'', Archives familiales, 6 octobre 1991.</ref>. Il est militant de la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] et « trésorier de la 13e section socialiste de Paris »<ref name="ref_auto_1">Daniel Bénédite, ''La filière marseillaise : un chemin vers la Liberté sous l'occupation'', Éditions Clancier Guénaud, 1984.</ref>.

Mobilisé en septembre [[1939]], il est affecté à la {{2e|compagnie}} des ouvriers militaires de l'armée d'[[Amiens]] ([[Somme (département)|Somme]]) qui est chargée du ravitaillement de la [[2e armée (France)|{{2e|armée}}]]. Envoyé dans la zone avancée des armées à [[Brieulles-sur-Meuse]]. En juin [[1940]], il est capturé par les Allemands à [[Gérardmer]] ([[Vosges (département)|Vosges]]) puis est envoyé dans le camp de [[prisonniers de guerre]] [[Stalag]] VI-B en [[Allemagne]]<ref>Immatriculé au Stalag VI-B sous le n° 18555.</ref>.

Il s’évade de Hazen en février [[1942]] et rejoint la [[France]]<ref>Roger Taillefer, ''Lettre à Daniel Ungemach-Bénédite'', Archives familiales, 28 août 1980.</ref>. Recherché par les Allemands, il ne peut reprendre son emploi à la [[Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris|CMP]]. Il se rend alors en [[zone libre]] et devient ajusteur sur prototypes à [[Société nationale des constructions aéronautiques du sud-est]] de [[Marignane]] ([[Bouches-du-Rhône|Bouches du Rhône]]).

Il entre dans la [[Résistance intérieure française|Résistance]] par l'intermédiaire d'un ancien ami de [[Paris]] réfugié à [[Marseille]], le médecin [[Juif]] [[Paul Schmierer]]. Ce dernier et [[Daniel Bénédite|Daniel Ungemach-Bénédite]], qui sont responsables du « Centre américain de secours de [[Marseille]] » (fondé par [[Varian Fry]]), lui demandent de mettre sur pied une filière d’évasion vers la [[Suisse]]<ref>Varian Fry, ''Mission américaine de sauvetage des intellectuels anti-nazis'', Éditions [[Actes Sud]], 1999.</ref>{{,}}<ref>Attestation écrite de Daniel Ungemach-Bénédite sur la filière d'évasion vers la Suisse, Archives familiales, 20 mai 1986.</ref>. Durant l'été et l'automne [[1942]], aidé par sa femme Antoinette, il conduit jusqu'à [[Chamonix-Mont-Blanc|Chamonix]] ([[Haute-Savoie]]) cinq groupes de fugitifs [[Juifs]]<ref>Rosemary Sullivan, ''Villa Air-Bel'', Éditions Harper Perennical, New York, 2007.</ref>. Ce sont au total vingt personnes qu'il va réussir à faire passer par le [[col de Balme]] jusqu'à [[Martigny]] ([[Suisse]]) avec l'aide d'un [[guide de haute montagne]]<ref>[http://www.chamonix.fr/chamonix-sous-l-occupation/regime_vichy/resistance ''La vallée de Chamonix sous l'occupation'' sur le site de la ville de Chamonix.]</ref>.
[[Fichier:Brassard FFI-FTP Seconde Guerre mondiale00-999P.JPG|vignette|Brassard de FFI / FTP, portant au centre une [[croix de Lorraine]]]]
En janvier [[1943]], il s’engage dans les [[Forces françaises libres]]<ref>Immatriculé à Londres sous le n° RJ 601 en vertu du décret 366 du {{1er}} juillet 1942.</ref>{{,}}<ref>[http://www.memoresist.org/spip.php?page=oublionspas_detail&id=2076 Liste des membres masculins des Français libres de la Résistance intérieure sur le site de ''Mémoire et espoirs de la Résistance''.]</ref>. Il est affecté dans les [[Forces françaises combattantes]] et il dirige à [[Marseille]] sous le nom de code Dorine la sous-section du [[réseau Tartane-Masséna]]<ref>C.L. Flavian, Ils furent des hommes, Nouvelles Editions Latines, 1948.</ref>. Il passe ensuite sous l'égide des [[Mouvements unis de la Résistance]] et il dirige le [[service de renseignement|sous-réseau de renseignement]] « Burin»<ref>[http://www.var39-45.fr/theseJMG/partie3/chapitre3/A.php Jean-Marie Guillon, Thèse sur les antennes du Bureau central de renseignements et d’action, sur le site de ''Var 39-45''.]</ref>. En juin [[1943]], avec [[Daniel Bénédite]]<ref>[http://www.memoresist.org/spip.php?page=oublionspas_detail&id=2363 Daniel Ungemach-Bénédite sur le site de ''Mémoires et espoirs de la Résistance''.]</ref> et [[Paul Schmierer]]<ref>[http://www.reseaugallia.org/news/news.php?id=36 Paul Schmierer sur le site de l'amicale du réseau ''Gallia''.]</ref>, il participe à la création d'un chantier forestier dans la [[forêt domaniale de Pélenc]]<ref>Victor Masson, ''La Résistance dans le Var, 1940-1944'', Association des Mouvements Unis de la Résistance et des Maquis du Var, 1983.</ref>. Jusqu'en août [[1944]], cette exploitation forestière accueille des réfugiés et sert de base arrière pour les activités de [[renseignement]]<ref name="ref_auto_1" />{{,}}<ref>Attestation écrite de Daniel Ungemach-Bénédite sur le chantier forestier du Pelenc, Archives familiales, 20 mai 1986.</ref>{{,}}<ref>Daniel Bénédite, ''Un chemin vers la liberté sous l'occupation'', Éditions du Félin, 2017.</ref>.

La citation de la ''[[King's Medal for Courage in the Cause of Freedom]]'' est éloquente : « De {{date-|février 1943}} à la Libération, il a dirigé les missions clandestines d’un groupe d’agents qui a fourni de précieux renseignements et informations militaires sur les activités ennemies dans le pays. Grâce aux détails précis contenus dans ses rapports, l’aviation des forces alliées a réussi de nombreux bombardements sur des cibles militaires ennemies. Il fait preuve de grand courage et de dévouement dans l’accomplissement de son important travail d’espionnage dans des conditions toujours plus dangereuses dues aux activités de contre-espionnage conduites par l’ennemi ».

En sa qualité de chef de [[service de renseignement|sous-réseau de renseignement]], il est chargé de mission de 1{{e}} classe<ref>Certificat national {{n°|72245}}.</ref>. Début [[1944]], « surpris alors qu'il prépare l'envoi d'un courrier, réussit, alors qu'il est arrêté par la [[Gestapo]], à s'échapper par les toits, menottes aux poignets. Reprenant contact avec son réseau, il continue la lutte jusqu'à la Libération<ref>Extrait du décret du 5 juillet 1951 portant concession de la médaille militaire, Journal officiel de la République française du 7 juillet 1951.</ref> ». « Chef d'un sous-réseau dont il avait fait une équipe homogène toute dévouée à la cause de la France, (il) a pu pendant 18 mois malgré les arrestations massives de la Gestapo soutenir de façon permanente le moral de sa troupe grâce à son exemple et à son mépris du danger<ref>Citation à l'ordre de l'armée, 26 avril 1945.</ref> ».

En octobre [[1944]], avec le grade d'assimilation de [[capitaine (France)|capitaine]]<ref>Admission à l'honorariat du grade d'assimilation de capitaine par décision ministérielle du 5 juillet 1982.</ref>, il occupe les fonctions de chef adjoint d'un service de la [[Direction générale des Études et Recherches|DGER]] du Sud-Est à [[Marseille]]<ref>Livret militaire de Roger Taillefer, Matricule n° 1415, Archives familiales.</ref>. Il est démobilisé en juillet [[1945]].

À partir de 1945, il ne quittera plus la région du [[Var (département)|Var]]. De [[1945]] à [[1950]], épaulé par son épouse Antoinette qui a le sens du commerce, il devient marchand [[forain]] et vit à [[Régusse]]. Il est ensuite [[hôtelier]] restaurateur [[cafetier]] à [[Saint-Maximin-la-Sainte-Baume]] entre [[1950]] et [[1966]]. Sa fin de carrière se passe à [[Six-Fours-les-Plages]] où il est chargé de l'entretien d'une propriété de [[1966]] à [[1972]], puis il se retire à [[Montmeyan]] pour prendre sa retraite.

[[File:Diplome de Juste parmi les nations.jpg|thumb|Le diplôme de Juste parmi les nations, 1990.]]

Taillefer sera abondamment décoré et notamment, reconnu [[Juste parmi les nations]] à [[Jérusalem]] en 1989.

== Décorations ==
* {{déco CLH}}
* {{déco MM}}<ref>Décret du 5 juillet 1951, Journal officiel de la République française du 7 juillet 1951.</ref>
* {{Déco Croix de guerre 1939-1945, palme de bronze}} et une palme d'argent<ref>Citation à l'ordre de l'armée, Décision n° 671 du 26 avril 1945.</ref>
* {{déco MR}}<ref>Décret du 15 octobre 1945, Journal officiel de la République française du 20 octobre 1945.</ref> 
* {{Déco Croix du combattant volontaire de la guerre de 1939-1945}}<ref>Décision n° 1390 du 5 novembre 1959.</ref>
* {{Déco Croix du combattant volontaire de la Résistance}}<ref>Carte de combattant volontaire de la Résistance n° 37483 du 7 mai 1953.</ref>
* {{Déco Médaille des évadés}}<ref>Décret du 30 novembre 1949, Journal officiel de la République française n° 287 du 5 décembre 1949.</ref>
* {{Déco Médaille commémorative de la guerre 1939-1945}}
* {{Déco KMCCF}} ({{Royaume-Uni}})
* [[Juste parmi les nations]]<ref>Séance du 16 mai 1989 de la commission d'hommage aux Justes des nations, dossier n° 4104.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre={{!}} Le comité français pour Yad Vashem|url=https://yadvashem-france.org/les-justes-parmi-les-nations/les-justes-de-france/dossier-4104/|site=yadvashem-france.org|consulté le=2019-02-09}}</ref> ({{Israël}})

== Bibliographie ==
* Victor Masson, ''La Résistance dans le Var, 1940-1944'', Association des Mouvements Unis de la Résistance et des Maquis du Var, 1983.
* Daniel Bénédite, ''La filière marseillaise : un chemin vers la Liberté sous l'occupation'', Éditions Clancier Guénaud, 1984.
* Varian Fry, ''Mission américaine de sauvetage des intellectuels anti-nazis'', Éditions Actes Sud, 1999.
* Rosemary Sullivan, ''Villa Air-Bel'', Éditions Harper Perennical, New York, 2007.

== Notes et références ==
{{Références}}

{{Portail|Seconde Guerre mondiale|Résistance française|renseignement|récompenses et distinctions|XXe siècle|France|Shoah}}

{{DEFAULTSORT:Taillefer, Roger}}
[[Catégorie:Résistant français]]
[[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Titulaire de la médaille militaire]]
[[Catégorie:Titulaire de la croix de guerre 1939-1945]]
[[Catégorie:Titulaire de la médaille de la Résistance française]]
[[Catégorie:Croix du combattant volontaire de la Résistance]]
[[Catégorie:Juste parmi les nations français]]
[[Catégorie:Personnalité de la Section française de l'Internationale ouvrière]]
[[Catégorie:Naissance dans l'Oise]]
[[Catégorie:Naissance en juin 1907]]
[[Catégorie:Décès en mai 1999]]
[[Catégorie:Décès à 91 ans]]