Timbre préoblitéré

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Un timbre préoblitéré est un timbre-poste surchargé d'une marque équivalant à une oblitération.

Utilisation postale[modifier | modifier le code]

Vendus en grand nombre, ces timbres ne sont acceptés par l'administration postale émettrice que s'ils affranchissent un envoi en grand nombre et en un seul jour. C'est pour cette raison que certains des premiers timbres préoblitérés portaient la date du jour d'utilisation.

L'administration économise le temps destiné à l'oblitération ; parfois, elle accorde un prix préférentiel aux acheteurs de ces timbres.

Progressivement, ces timbres sont remplacés par des marques préimprimées sur les emballages des plis.

Utilisation philatélique[modifier | modifier le code]

Ces timbres sont souvent collectionnés neufs achetés à l'unité au service philatélique. Pour les collectionner sur pli, il faut disposer de pièces permettant de démontrer qu'il s'agit bien d'un exemplaire d'un envoi en nombre ; preuve peu évidente qui peut expliquer que la collection des préoblitérés est peu courante comme semble indiquer un article philatélique de 1999 : « Supplique pour la réhabilitation des préoblitérés ».

Variantes par pays[modifier | modifier le code]

Belgique[modifier | modifier le code]

La Belgique a émis des timbres préoblitérés à partir de 1906[1] (timbres typographiques) et 1894 (timbres roulettes ou préoblitérés à la main). Les cachets des timbres préoblitérés belges avaient initialement trois indications :

  • un nom de ville en français,
  • sa traduction en flamand,
  • et un millésime.

Ensuite, à partir de 1931, seule la mention de l'année a été conservée.

Enfin, actuellement, depuis 1967, les oblitérations n'ont plus d'indication de date et sont réduites à un cor dans un rectangle aux angles arrondis.

Canada[modifier | modifier le code]

Timbre préoblitéré du Canada.

Le Canada a émis des timbres préoblitérés[2] à partir de 1889[3].

Les premières émissions étaient réduites à des oblitérations composées de barres horizontales sans indications géographiques.

Puis à partir de 1893, on a vu apparaitre des mentions de villes, accompagnées de code de province.

À partir de 1928, un simple numéro de bureau a remplacé les mentions géographiques.

États-Unis[modifier | modifier le code]

Timbre préoblitéré des États-Unis, au nom de la ville d'utilisation.

Comme pour la Belgique, les États-Unis ont émis des timbres dans un contexte local. On trouve généralement sur l'oblitération le nom de la ville et le code de l'État.

Compte tenu des multiples variantes des cachets sur différentes valeurs, la collection de préoblitérés américains est volumineuse et dépasse les cinq cent mille objets à collectionner[4].

Les États-Unis ont également émis des timbres fiscaux préoblitérés.

France[modifier | modifier le code]

Semeuse AFFRANCHts POSTES.

En France, dès les années 1860 et 1870, ainsi qu'en 1893[5], l'administration postale a mené des expériences d'utilisation de timbres oblitérés à l'avance.

À partir de 1920, ces timbres destinés aux « envois en nombre » réapparaissent et sont généralisés. Après une surcharge de type « POSTES PARIS [ou FRANCE] 1920 », les timbres d'usage courant utilisés portent désormais un arc de cercle marqué « AFFRANCHts - POSTES ».

En 1954, un timbre au type Coq est le premier type servant uniquement aux préoblitérés, suivi à partir de 1964 de séries thématiques illustrées : monnaie gauloise, signes astrologiques, champignons, monuments, éléments naturels, instruments de musiques et orchidées. Depuis 1965, ces timbres sont vendus à l'unité aux collectionneurs.

Autres pays[modifier | modifier le code]

D'autres pays ont émis des timbres préoblitérés[6] :

L'Administration postale des Nations unies a également émis des timbres préoblitérés sur le modèle des États-Unis.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Généralement dans les catalogues de timbres, les préoblitérés sont classés en « fin de catalogue » après les timbres-poste et de poste aérienne.

  • Petit-Pierre (pseudonyme), « Vive les préoblitérés de Belgique et d'ailleurs ! », article paru dans Timbroloisirs n°29, juin-, pages 24-29. Présentation illustrée des préoblitérés belges de 1894 aux années 1930.
  • Petit-Pierre (pseudonyme), « Supplique pour la réhabilitation des préoblitérés », article illustré paru dans Timbroloisirs n°112, janvier-, pages 64-68.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Catalogue officiel de timbres-poste Belgique (COB), éd. Chambre professionnelle belge des négociants en timbres-poste, Bruxelles, 1997, page 328.
  2. Kreamer et al., The standard Canada precancel catalogue 2000, The Unitrade Press, Toronto, Canada, 2000.
  3. Sur le site de la PSSGB, dans le glossaire, les premières émissions sont datées en 1889.
  4. Voir How Many Precancels are There?
  5. Catalogue de cotations de timbres de France, éd. Dallay, 2005-2006, pages 744-746.
  6. Voir la page Glossaire illustré sur le site de la Precancel Stamp society of Great Britain.

Liens externes[modifier | modifier le code]