Voir la source de Opération Éclair

{{titre mis en forme|Opération ''Éclair''}}
[[Fichier:Map 52 - Croatia - Western Slavonia, May 1995.jpg|thumb|right|Carte de l'opération ''Éclair''.]]
L''''opération Éclair''' (en [[croate]] : ''Operacija Bljesak,'' en [[serbe]] : ''Операција Бљесак''), était une brève offensive menée par l'[[Forces armées de la république de Croatie|armée croate]] contre les forces de la [[République serbe de Krajina|république serbe autoproclamée de Krajina]] (RSK), entre le 1<sup>er</sup> et le 3 mai 1995. L'offensive se déroula dans les derniers mois de la [[guerre de Croatie]], et constitua les premiers affrontements d'ampleur depuis le cessez-le-feu et la conclusion d'accords économiques entre la Croatie et la RSK en 1994. La dernière résistance structurée de la RSK fut éliminée le 3 mai, et la majorité des troupes restantes se rendirent le lendemain près de [[Pakrac]], bien que des escarmouches eurent lieu pendant encore deux semaines.

L'opération Éclair constitua une victoire stratégique pour la Croatie, qui recaptura un saillant de 558 km<sup>2</sup> contrôlé par la RSK et formé autour de la ville de [[Okučani]]. La ville, située sur l'[[Autoroute A3 (Croatie)|autoroute reliant Zagreb à Belgrade]], coupait la région de la [[Slavonie]] du reste de la [[Croatie]]. La zone était sous la surveillance du secteur ouest de l'[[opération des Nations unies pour le rétablissement de la confiance en Croatie]] (ONURC), sous le mandat de maintien de la paix du [[Conseil de sécurité des Nations unies|Conseil de sécurité de l'ONU]]. La force attaquante consistait en 7 200 soldats croates, soutenue par la police secrète croate, combattant approximativement 3 500 soldats de la RSK. En réponse à l'opération, la RSK bombarda Zagreb et d'autres centres civils, faisant 7 morts et 205 blessés.

42 soldats et policiers croates furent tués dans l'attaque et 162 blessés. Les pertes de la RSK sont floues - les autorités croates communiquent la mort de 188 soldats et civils serbes pour une estimation de 1 000 à 1 200 blessés. Les sources serbes mentionnent la mort de 283 civils serbes, le [[comité croate d'Helsinki]] mentionnat pour sa part 83 morts. Il est estimé que les deux-tiers des 14 000 Serbes vivant dans la région ont immédiatement fuis, et une augmentation du nombre dans les semaines suivantes est constatée. À la fin du mois de juin, il est estimé que seuls 1 500 Serbes sont restés. Par la suite, le représentant personnel du secrétaire-général des Nations unies [[Yasushi Akashi]] accusa la Croatie de « violations massives » des droits de l'homme, mais ses déclarations ont été réfutées par l'organisation [[Human Rights Watch]] et par le rapporteur de la commission des Nations unies sur les droits de l'homme [[Tadeusz Mazowiecki]].

== Origines ==

=== Contexte ===
La [[révolution des Rondins]] de 1990 menée par les [[Serbes de Croatie]] était centrée sur les zones à populations serbes dominantes dans l'arrière-pays [[Dalmatie|dalmate]], autour de [[Knin]], des parties de la [[Lika (région)|Lika]], la [[Kordun]], la [[Banovina (région)|Banovina]] et les localités de Croatie orientale avec d'importantes populations serbes, ainsi que des parties de la [[Slavonie]] occidentale centrées sur [[Pakrac]] et [[Okučani]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Roads Sealed as Yugoslav Unrest Mounts |url=https://www.nytimes.com/1990/08/19/world/roads-sealed-as-yugoslav-unrest-mounts.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=19 août 1990 |consulté le=28 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref name=":3">{{Lien web |langue=en |titre=Prosecutor v. Milan Martić |url=https://www.icty.org/x/cases/martic/tjug/en/070612.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=icty.org |date=12 juin 2007 |consulté le=28 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Lien web |langue=hr |auteur=Ivan Brigović |titre=Osvrt na operaciju "Bljesak" u dokumentima Republike Srpske Krajine |url=https://hrcak.srce.hr/48000?lang=en |accès url=libre |site=hrcak.srce.hr |date=2009 |consulté le=28 juin 2023}}.</ref>. Dans les premiers stades de la révolution des Rondins, des dizaines de milliers de Serbes ont fui les zones contrôlées par l'armée croate, conduisant à la formation d'une entité politique connue sous le nom de [[république serbe de Krajina]] (RSK)<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=ru|auteur1=Konstatin Nikiforov|titre=Югославия в XX веке: очерки политической истории|pages totales=781|isbn=9785916741216}}</ref>. La volonté affichée de la RSK de s'intégrer politiquement à la [[Serbie]] fut perçue par le gouvernement croate comme un acte de [[Révolte|rébellion]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Chuck Sudetic |titre=Rebel Serbs Complicate Rift on Yugoslav Unity |url=https://www.nytimes.com/1991/04/02/world/rebel-serbs-complicate-rift-on-yugoslav-unity.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=2 avril 1991 |consulté le=28 juin 2023}}.</ref>. À partir de mars 1991, le conflit dégénère en guerre — la [[guerre de Croatie]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Stephen Engelberg |titre=Belgrade Sends Troops to Croatia Town |url=https://www.nytimes.com/1991/03/03/world/belgrade-sends-troops-to-croatia-town.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=3 mars 1991 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. En juin 1991, pendant l'[[Dislocation de la Yougoslavie|éclatement de la Yougoslavie]], la Croatie proclame son indépendance, qui prend effet le 8 octobre de la même année après un moratoire de trois mois<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Chuck Sudetic |titre=2 Yugoslav States Vote Independence To Press Demands |url=https://www.nytimes.com/ |accès url=payant |site=nytimes.com |date=26 juin 1991 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=hr |auteur=Žarko Domljan |titre=Odluka |url=https://narodne-novine.nn.hr/clanci/sluzbeni/1991_10_53_1265.html |accès url=libre |site=narodne-novine.nn.hr |date=10 août 1991 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Chuck Suderic |titre=Conflict in Yugoslavia ; 2 Yugoslav States Agree To Suspend Secession Process |url=https://www.nytimes.com/1991/06/29/world/conflict-in-yugoslavia-2-yugoslav-states-agree-to-suspend-secession-process.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=29 juin 1991 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. De fin octobre jusqu'à fin décembre 1991, l'armée croate mena les opérations [[Opération Otkos 10|Otkos 10]] et [[Opération Orkan 91|Orkan 91]], permettant de recaptuer 60 % du territoire de la Slavonie occidentale contrôlée par les forces de la RSK, résultant en la fuite de Serbes de la région et en la mort d'un certain nombre dans un camp de la mort à Pakračka Poljana<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Sabrina P. Ramet|titre=Central and Southeast European Politics since 1989|lieu=Cambridge|éditeur=Cambridge University Press|date=2010|pages totales=563|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=oFXdiS25N78C&redir_esc=y}}</ref>{{,}}<ref name=":1" />. Une campagne de [[nettoyage ethnique]] fut entreprise par la RSK envers les civils croates et de nombreux non-Serbes furent expulsés début 1993<ref name=":4">{{Lien web |langue=en |titre=Situation of human rights in the territory of the former Yugoslavia |url=http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/2848af408d01ec0ac1256609004e770b/3e70ccf5ab7cd9c9802566710056e56f?OpenDocument#CONTENTS |accès url=libre |site=unhchr.ch |date=17 novembre 1993 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. Après la guerre, des milliers de civils massacrés par les forces serbes ont été déterrés des fosses communes<ref name=":2" />.

En raison du soutien qu'apporte l'[[armée populaire yougoslave]] (JNA) à la RSK et de l'incapacité de la police croate à surmonter la situation, la [[Garde nationale croate]] (ZNG) fut fondée en mai 1991. La ZNG devint l'armée croate en novembre de la même année<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Eastern Europe and the Commonwealth of Independent States|éditeur=Europa Publications|date=1999|pages totales=1 004|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=qmN95fFocsMC&redir_esc=y}}</ref>. L'instauration de l'armée en Croatie fut handicapée par un [[embargo]] sur les armes lancé par les Nations unies en septembre<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Christopher Bellamy |titre=Croatia built 'web of contacts' to evade weapons embargo |url=https://www.independent.co.uk/news/world/croatia-built-web-of-contacts-to-evade-weapons-embargo-1556500.html |accès url=libre |site=independent.co.uk |date=9 octobre 1992 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. Les derniers mois de 1991 ont vus les affrontements les plus violents de la guerre, culminant lors de la [[bataille des casernes]], le [[siège de Dubrovnik]] et la [[bataille de Vukovar]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Alan Cowell |titre=Serbs and Croats: Seeing War in Different Prisms |url=https://www.nytimes.com/1991/09/24/world/serbs-and-croats-seeing-war-in-different-prisms.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=24 septembre 1991 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref name=":5">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Charles W. Ingrao|auteur2=Thomas Allan Emmer|titre=Confronting the Yugoslav Controversies: A Scholars' Initiative|lieu=États-Unis|éditeur=Purdue University Press|date=2009|pages totales=444|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=t0nYdgFrdG8C&redir_esc=y}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Chuck Sudetic |titre=Croats Concede Danube Town's Loss |url=https://www.nytimes.com/1991/11/18/world/croats-concede-danube-town-s-loss.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=18 novembre 1991 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. La Slavonie occidentale fut le théâtre d'une offensive de la JNA en septembre et en octobre, visant à couper les communications entre la capitale croate [[Zagreb]] et la Slavonie. Bien que l'armée croate soit parvenue à reprendre la majorité des territoires conquis lors de l'avancée de la JNA, elle échoua à sécuriser l'[[Autoroute A3 (Croatie)|autoroute Zagreb-Belgrade]] qui est primordiale dans la défense de la Slavonie<ref name=":0" />.

En janvier 1992, l'[[accord de Sarajevo]] fut signé par les représentants de la Croatie, de la JNA et de l'ONU, mettant en place un [[cessez-le-feu]] actant l'arrêt des combats<ref name=":6">{{Lien web |langue=en |auteur=Chuck Sudetic |titre=Yugoslav Factions Agree To U.N. Plan To Halt Civil War |url=https://www.nytimes.com/1992/01/03/world/yugoslav-factions-agree-to-un-plan-to-halt-civil-war.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=3 janvier 1992 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. Une [[force de protection des Nations unies]] (UNPROFOR) fut déployée en Croatie pour superviser et maintenir l'accord<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Carol J. Williams |titre=Roadblock Stalls U.N.’s Yugoslavia Deployment : Balkans: The leader of Serbian enclave within Croatia balks at plans for the peacekeeping force. |url=https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1992-01-29-mn-906-story.html |accès url=libre |site=latimes.com |date=29 janvier 1992 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. Le conflit est pour l'essentiel passé dans une phase de [[guerre de positions]] et la JSA se retira de Croatie vers la [[Bosnie-Herzégovine]], où un nouveau conflit était anticipé, mais la Serbie continua de soutenir la RSK<ref name=":6" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Wayne C. Thompson|titre=Nordic, Central and Southeastern Europe|lieu=Lanham|éditeur=Rowman & Littlefield|date=2012|pages totales=568|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=cJM0z-eATfQC&redir_esc=y}}</ref>. Des avancées croates permettèrent la reprise de faibles zones sous contrôle croate, à travers l'[[opération Maslenica]], et la levée du siège de Dubrovnik<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Chuck Sudetic |titre=Croats Battle Serbs for a Key Bridge Near the Adriatic |url=https://www.nytimes.com/1993/01/24/world/croats-battle-serbs-for-a-key-bridge-near-the-adriatic.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=24 janvier 1993 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Michael T. Kaufman |titre=The Walls and the Will of Dubrovnik |url=https://www.nytimes.com/1992/07/15/world/the-walls-and-the-will-of-dubrovnik.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=15 juillet 1992 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. Les villes et villages croates furent attaqués par intermittence à l'artillerie ou par missiles<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":3" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Rebel Serbs List 50 Croatia Sites They May Raid |url=https://www.nytimes.com/1993/09/13/world/rebel-serbs-list-50-croatia-sites-they-may-raid.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=13 septembre 1993 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. Les villes contrôlées par la RSK furent également bombardées par les forces croates<ref name=":1" />. La [[république serbe de Bosnie]], territoire contrôlé par les Serbes situé en Bosnie-Herzégovine, fut impliquée dans la guerre à une échelle réduite, à travers une aide militaire à la RSK, les raids aériens lancés depuis [[Banja Luka]], et des attaques à l'artillerie contre diverses villes<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Peter Maass |titre=Serb Artillery Hits Refugees -- At Least 8 Die As Shells Hit Packed Stadium |url=https://archive.seattletimes.com/archive/?date=19920716&slug=1502415 |accès url=payant |site=archive.seattletimes.com |date=16 juillet 1992 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Raymond Bonner |titre=Dubrovnik Finds Hint of Deja Vu in Serbian Artillery |url=https://www.nytimes.com/1995/08/17/world/dubrovnik-finds-hint-of-deja-vu-in-serbian-artillery.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=17 août 1995 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. L'armée croate se déploya en Bosnie-Herzégovine, se lançant principalement dans une campagne contre les [[Serbes de Bosnie|Bosniaques serbes]]. L'intervention fut officialisée le 22 juillet 1995, lorsque le président croate [[Franjo Tuđman]] et le président bosniaque [[Alija Izetbegović]] signèrent l'[[accord de Split]] sur la défense mutuelle, permettant le déploiement à grande-échelle de l'armée croate sur le territoire bosnien, qui repousserait les forces serbo-bosniaques et avancerait jusqu'à distance de frappe de Banja Luka<ref name=":5" />{{,}}<ref name="The Three Yugoslavias: State-Building and Legitimation, 1918-2005">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Sabrina P. Ramet|titre=The Three Yugoslavias: State-Building and Legitimation, 1918-2005|lieu=Bloomington|éditeur=Indiana University Press|date=6 juin 2006|pages totales=817|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=FTw3lEqi2-oC&redir_esc=y}}</ref>.

=== Prélude ===
L'[[Accord de Washington (1994)|accord de Washington]] de mars 1994 met un terme à la [[guerre croato-bosniaque]] et créa les conditions pour la mise en place d'une aide militaire américaine à la Croatie<ref>{{Lien web |langue=hr |titre=Krešimir Ćosić: Amerikanci nam nisu dali da branimo Bihać |url=https://web.archive.org/web/20101028092334/http://www.jutarnji.hr/kresimir-cosic--amerikanci-nam-nisu-dali-da-branimo-bihac/234966/ |accès url=libre |site=web.archive.org |date=9 décembre 2007 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref name=":02">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Molly Dunigan|titre=Victory for Hire: Private Security Companies’ Impact on Military Effectiveness|lieu=Stanford|éditeur=Stanford University Press|date=28 février 2011|pages totales=235|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=AZJtWi-zF4IC&redir_esc=y}}</ref>. Le même mois, la Croatie demanda aux conseillers militaires américains de la [[société de ressources militaires professionnelles]] (MPRI) d'assurer la formation des relations civilo-militaires, le programme et les services financiers de l'armée croate, et la formation de la MPRI fut permise par le [[Département d'État des États-Unis|département d'État]] par l'accord de [[Richard Holbrooke]] en août<ref name=":02" />. La MPRI fut engagée puisque l'embargo des Nations unies sur les armes était toujours en vigueur, possiblement pour préparer l'armée croate au programme de participation du [[Partenariat pour la paix]] de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]. Le personnel et les officiers croates furent entraînés pendant 14 semaines, de janvier à avril 1995. Il fut spéculé que la MPRI apporta également une assistance [[Doctrine|doctrinale]], des scénarios de planification et des informations satellitaires du gouvernement américain à la Croatie, ce que démentent les officiers croates et de la MPRI<ref name=":02" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Deborah D. Avant|titre=The Market for Force: The Consequences of Privatizing Security|lieu=Cambridge|éditeur=Cambridge University Press|date=4 août 2005|pages totales=310|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=TJ3CzP2MiZUC&redir_esc=y}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=hr |auteur=Ankica Barbir-Mladinović |titre=Tvrdnje da je MPRI pomagao pripremu 'Oluje' izmišljene |url=https://www.slobodnaevropa.org/a/hrvatska_oluja_vojska_mpri/2133466.html |accès url=libre |site=slobodnaevropa.org |date=20 août 2010 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. En novembre 1994, les États-Unis mettèrent unilatéralement fin à l'embargo sur les armes contre la Bosnie-Herzégovine, permettant à l'armée croate de s'approvisionner de 30 % des armes et munitions expédiées à travers la Croatie comme transbordement<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Giovanna Bono|titre=NATO's 'peace Enforcement' Tasks and 'policy Communities': 1990-1999|éditeur=Ashgate|date=2003|pages totales=177|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=UhT4G7aXK9oC&redir_esc=y}}</ref>{{,}}<ref name="The Three Yugoslavias: State-Building and Legitimation, 1918-2005" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Peter Andreas|titre=Blue Helmets and Black Markets: The Business of Survival in the Siege of Sarajevo|lieu=États-Unis|éditeur=Cornell University Press|date=15 août 2011|pages totales=224|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=LKxOvYnbHokC&redir_esc=y}}</ref>. L'implication américaine reflétait la nouvelle politique militaire endossée par [[Bill Clinton]] depuis février 1993<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Vaughan Lowe|auteur2=Adam Roberts|auteur3=Jennifer Welsh|auteur4=Dominik Zaum|titre=The United Nations Security Council and War: The Evolution of Thought and Practice since 1945|éditeur=OUP Oxford|date=15 avr. 2010|pages totales=816|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=i9zyRYYIJK4C&redir_esc=y}}</ref>.

En 1994, les États-Unis, la [[Russie]], l'[[Union européenne]] (UE) et l'ONU songèrent à remplacer le plan de paix de 1992 rédigé par Cyrus Vance, envoyé-spécial du secrétaire général de l'ONU ayant servi dans l'UNPROFOR. Ils proposèrent le [[plan Z-4]] qui accordait une autonomie renforcée aux zones de peuplement serbes en Croatie<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Judith Armatta|titre=Twilight of Impunity: The War Crimes Trial of Slobodan Milosevic|lieu=États-Unis|éditeur=Duke University Press|date=30 juil. 2010|pages totales=576|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pXygFoqg-G0C&redir_esc=y}}</ref>. Après plusieurs et réguliers développements mal coordonnés, incluant la fuite des éléments du plan à la presse en octobre, le plan Z-4 fut présenté le 30 janvier 1995. Ni la Croatie ni la RSK n'accepta le plan. La Croatie s'inquiéta que la RSK puisse l'accepter, mais le président serbe [[Slobodan Milošević]] décida de ne pas l'accepter par peur d'un possible accord politique sur le [[Kosovo]], permettant ainsi à la Croatie d'appliquer le plan avec de faibles possibilités qu'il soit implémenté. La RSK le refusa finalement<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Brad K. Blitz|titre=War and Change in the Balkans: Nationalism, Conflict and Cooperation|lieu=Cambridge|éditeur=Cambridge University Press|date=12 oct. 2006|pages totales=290|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Mvjm82mAKfkC&redir_esc=y}}</ref>.

En août 1994, la Croatie et la RSK conclurent un accord économique restorant les connections roulières et ferroviaires, les réserves d'eau et de gaz et l'utilisation d'une partie de l'[[oléoduc d'Adria]]. Malgré qu'une partie de l'accord ne fut jamais implémentée, l'oléoduc et une section de 23,2 km de l'[[Autoroute A3 (Croatie)|autoroute Zagreb-Belgrade]] passant à travers le territoire de la RSK, autour d'[[Okučani]], furent ouverts, raccourcisant le trajet entre la capitale et la Slavonie de plusieurs heures<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Robert Bideleux|auteur2=Ian Jeffries|titre=The Balkans: A Post-Communist History|éditeur=Taylor & Francis|date=15 nov. 2006|pages totales=640|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5jrHOKsU9pEC&redir_esc=y}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=hr |titre=Autocesta – okosnica rata u zapadnoj Slavoniji |url=https://hrcak.srce.hr/clanak/113509 |accès url=libre |site=hrcak.srce.hr |date=2011 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Roger Cohen |titre=Croatia Hits Area Rebel Serbs Hold, Crossing U.N Lines |url=https://www.nytimes.com/1995/05/02/world/croatia-hits-area-rebel-serbs-hold-crossing-un-lines.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=2 mai 1995 |consulté le=29 juin 2023}}.</ref>. À partir de son ouverture, la section autoroutière est devenue d'importance stratégique pour la Croatie et la RSK, pour la tenue de prochaines négociations. La section fut fermée par la RSK pendant 24 heures le 24 avril 1995, en réponse à l'augmentation des contrôles sur le trafic commercial quittant le territoire contrôlée par la RSK en Slavonie orientale — constituant probablement une tentative de la Croatie de reconquérir le territoire à travers des moyens non-militaires<ref name=":12">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Judy Ball|titre=Balkan Battlegrounds: A Military History of the Yugoslav Conflicts, 1990-1995, with Maps|éditeur=DIANE Publishing Company|date=2002|pages totales=501|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0AoPAAAACAAJ&redir_esc=y}}</ref>. Les contrôles furent mis en place par la résolution 981 du Conseil de sécurité des Nations unies du 31 mars 1995, instaurant les forces de maintien de la paix de l'[[Opération des Nations unies pour le rétablissement de la confiance en Croatie]] (ONURC) à la place de celles de l'UNPROFOR, chargèrent ces dernières de la surveillance des frontières internationales croates séparant le territoire contrôlé par la RSK en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, et facilite la mise en place du cessez-le-feu du 29 mars 1994 et l'accord économique de décembre 1994<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard Jones|auteur2=Oliver Ramsbotham|auteur3=Tom Woodhouse|titre=Peacekeeping mission updates|éditeur=International Peacekeeping|date=1995|pages totales=251}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=United Nations Confidence Restoration Operation |url=https://www.un.org/en/peacekeeping/missions/past/uncro.htm |accès url=libre |site=un.org |consulté le=30 juin 2023|brisé le = 2024-02-10}}.</ref>.

La situation s'aggrava le 28 avril 1995, lorsqu'un Serbe fut poignardée par un réfugié croate dans une station-service adjacente à l'autoroute, située en territoire contrôlé par les Croates près de [[Nova Gradiška]]<ref name=":22">{{Lien web |langue=hr |auteur=Ivan Brigović |titre=Osvrt na operaciju "Bljesak" u dokumentima Republiske Srpske Krajine |url=https://hrcak.srce.hr/48000?lang=en |accès url=libre |site=hrcak.srce.hr |date=2009 |consulté le=30 juin 2023}}.</ref>. En réponse, un groupe de Serbes, dont un frère de l'homme tué, incendia des véhicules sur l'autoroute qui fut restée ouverte malgré une demande de l'ONURC formulée à la Croatie suggérant de fermer la route. Trois civils furent tués dans la fusillade et des soldats de la RSK en arrêta cinq<ref name=":12" />. La fusillade s'arrêta à une heure du matin, les cinq civils arrêtés furent relâchés dans la matinée et l'ONURC exigea la réouverture de l'autoroute<ref name=":32">{{Lien web |langue=hr |auteur=Domagoj Štefančić |titre=Autocesta – okosnica rata u zapadnoj Slavoniji |url=https://hrcak.srce.hr/clanak/113509 |accès url=libre |site=hrcak.srce.hr |date=2011 |consulté le=30 juin 2023}}.</ref>. Le 18<sup>e</sup> corps de la RSK et le chef de la police d'Okučani déclina les demandes des dirigeants de la RSK à Knin, mais acceptèrent plus tard de rouvrir la route le 1<sup>er</sup> mai à six heures du matin<ref name=":22" />. Cependant, la décision de rouvrir l'autoroute fut annulée le 30 avril à 20 heures. La même soirée, trois lance-roquettes furent lancés en direction de la ville de [[Pakrac]] dans le territoire contrôlée par la Croatie, et un véhicule fut attaqué sur la route Pakrac-[[Požega (Croatie)|Požega]] située proche des positions de la RSK, causant la mort et la capture d'un civil<ref name=":32" />{{,}}<ref name=":22" />. Hrvoje Šarinić, conseiller du président croate [[Franjo Tuđman]], confirma que la Croatie envisageait de simuler un incident qui provoquerait la prise de la zone autour de l'autoroute, mais a jugé que cela n'était pas nécessaire puisque des incidents avaient régulièrement lieu<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Retranscription du procès de Slobodan Milošević par le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie |url=https://www.icty.org/x/cases/slobodan_milosevic/trans/en/040122ED.htm |accès url=libre |site=icty.org |date=22 janvier 2004 |consulté le=30 juin 2023}}.</ref>.

=== Ordre de bataille ===
[[File:Croatia Occupied Areas 30 April 1995 Sector West.svg|300px|thumb|right|{{Légende/Début}} {{Légende|#fee4d1|Zones de la RSK capturées par la Croatie à la suite de l'opération Éclair.}} {{Légende|#d080ff|Zones toujours contrôlées par la RSK à la suite de l'opération Éclair.}}{{Ligne de légende|#00ff00 solid 2px|Autoroute Zagreb–Belgrade}}{{Ligne de légende|#ff0000 solid 2px|Autres routes}} {{Légende/Fin}}1 - Okučani, 2 - Novska, 3 - Nova Gradiška, 4 - Pakrac, 5 - Lipik, 6 - Stara Gradiška, 7 - Novi Varoš, 8 - Dragalić, 9 - Cage, 10 - Bijela Stijena, 11 - Rajić, 12 - Jasenovac, 13 - Bročice, 14 - Draksenić, 15 - Gradiška, 16 - Cernik]]L'[[état-major]] croate développa un plan destiné à recapturer les zones de la Slavonie occidentale sous contrôle de la RSK, en décembre 1994. Les forces croates convergeraient sur Okučani, avançant vers l'est depuis [[Novska]] et l'ouest depuis [[Nova Gradiška]], encerclant les forces de la RSK restées au nord de la ligne, avant que ces dernières se soient éliminées par des brigades d'infanterie de réserve et des régiments de garde civile. Une partie de la force principale sécuriserait la zone située au sud de l'axe principal de l'attaque, atteignant la rivière Sara afin d'empêcher des effectifs de la part de l'[[armée de la république serbe de Bosnie]] (VRS) d'atteindre la zone. Le plan prévoit des frappes aériennes de l'[[Forces de l'armée de l'air et de défense aérienne de la république de Croatie|armée de l'air]] croate uniquement sur le pont situé sur la rivière Sara, situé entre [[Stara Gradiška]] et [[Gradiška]]. Lors de la seconde phase de l'offensive, une opération de nettoyage est destinée à éliminer toutes les poches de résistance restantes<ref name=":12" />. L'état-major croate et le corps croate de [[Bjelovar]] performèrent une opération de répétition grandeur nature en février 1995<ref name=":12" />. L'opération fut dirigée par le corps de Bjelovar commandé par le brigadier [[Luka Džanko]], bien que l'état-major croate metta en place trois postes de commandement avant pour permettre une rapidité de réaction du lieutenant-général [[Zvonimir Červenko]]<ref name=":12" />. Les principaux postes étaient situés à Novska et à Nova Gradiška, sous le commandement du major-général Ivan Basarac et du lieutenant-général Petar Stipetić respectivement. Červenko servait comme chef de l'état-major puisque le général Janko Bobetko était hospitalisé à [[Zagreb]]<ref name=":12" />.

La Croatie déploya 7 200 soldats pour mener son offensive, incluant des éléments de trois brigades de la Garde et un bataillon indépendant de la Garde, soutenus par des forces spéciales de la police croate et des troupes de réserve de l'armée croate et de la Garde civile<ref name=":03">{{Lien web |langue=hr |titre=Vojno redarstvena operacija "Bljesak" |url=https://www.morh.hr/aktualne-teme/15.-obljetnica-operacije-bljesak-2010/vojno-redarstvena-operacija-bljesak.html |accès url=libre |site=morh.hr |date=2010 |consulté le=30 juin 2023}}.</ref>. Le 18<sup>e</sup> corps slavonien occidental de la RSK, défendant la zone, fut présentie d'avoir 4 773 soldats à sa disposition, et ordonna la mobilisation des troupes entre le 28 et le 29 avril 1995<ref name=":13">{{Lien web |langue=hr |auteur=Ivan Brigović |titre=Osvrt na operaciju “Bljesak” u dokumentima Republike Srpske Krajine |url=https://hrcak.srce.hr/48000?lang=en |accès url=libre |site=hrcak.srce.hr |date=2009 |consulté le=30 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref name=":03" />. Cette dernière apporta le 18<sup>e</sup> corps, commandé par le colonel Lazo Babić, à un effectif de 4 500 soldats<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Sabrina P. Ramet|titre=The Three Yugoslavias: State-Building and Legitimation, 1918-2005|éditeur=Indiana University Press|date=6 juin 2006|pages totales=817|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=FTw3lEqi2-oC&redir_esc=y}}</ref>{{,}}<ref name=":13" />. La commission de la RSK instaurée pour évaluer la bataille revendiqua que certaines des unités de la RSK n'étaient pas capables d'extraire les armes anti-tanks des dépôts de l'ONURC à Stara Gradiška et près de Pakrac, jusqu'au commencement de l'offensive. Les armes étaient stockées dans ces dépôts conformément à l'accord de cessez-le-feu de mars 1994<ref name=":13" />. Néanmoins, l'ONURC n'a pas empêchée les troupes de la RSK de retirer les armes stockées<ref name=":13" />.

== Chronologie ==

=== 1<sup>er</sup> mai ===
Le 1<sup>er</sup> mai 1995, Hrvoje Šarinić informa l'ONURC de l'offensive croate imminente au cours d'un appel téléphonique avec le général [[Canada|canadien]] Raymond Crabbe à quatre heures du matin, qui fut désigné pour laisser les troupes de l'ONURC de se mettre à l'abri à temps<ref name=":122">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Judy Ball|titre=Balkan Battlegrounds: A Military History of the Yugoslav Conflicts, 1990-1995, with Maps|éditeur=DIANE Publishing Company|date=2002|pages totales=501|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0AoPAAAACAAJ&redir_esc=y}}</ref>. L'opération ''Éclair'' commença par une phase préparatoire de frappes d'artillerie des positions de la RSK vers 4:30 du matin. Des unités croates d'infanterie et défensives convergèrent depuis [[Novska]], [[Nova Gradiška]] et [[Pakrac]] vers [[Okučani]] et une attaque depuis Novska vers [[Jasenovac]] commencèrent à divers moments, entre 5:30 et 7 heures du matin<ref name=":23">{{Lien web |langue=hr |auteur=Ivan Brigović |titre=Osvrt na operaciju “Bljesak” u dokumentima Republike Srpske Krajine |url=https://hrcak.srce.hr/48000?lang=en |accès url=libre |site=hrcak.srce.hr |date=2009 |consulté le=1er juillet 2023}}.</ref>. L'artillerie et les frappes de l'aviation croate causèrent la panique dans les rangs de la RSK, mais n'ont pas dynamiter le pont sur la rivière Sava à [[Stara Gradiška]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Judy Ball|titre=Balkan Battlegrounds: A Military History of the Yugoslav Conflicts, 1990-1995|éditeur=DIANE Publishing Company|date=2002|pages totales=501|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0AoPAAAACAAJ&redir_esc=y}}</ref>. Le général Janko Bobetko s'inquiétait que les chars de la RSK situés présents dans la ville ne puissent mener une contre-offensive, et suggéra que l'aviation croate utilise ses [[Mil Mi-24]] pour empêcher la défense de la RSK d'intervenir<ref name=":122" />.

À 5:30 du matin, la police spéciale croate avance dans une brèche des défenses de la RSK, entre la 98<sup>e</sup> brigade d'infanterie exposant Novska et le groupe-tactique 1 (TG1) défendant Jasenovac, perturbant l'intégralité des défenses de la RSK et débordant la 98<sup>e</sup> brigade sur l'axe Novska–Okučani de l'attaque croate, où un bataillon de la 1<sup>ère</sup> garde avançant le long d'une route secondaire parallèle à l'autoroute, et un bataillon de la 2<sup>ème</sup> et de la 3<sup>ème</sup> brigades de la Garde avancèrent à l'est de l'autoroute elle-même, écrasant les défenses de la RSK<ref name=":04">{{Ouvrage|langue=hr|auteur1=Milisav Sekulić|titre=Knin je pao u Beogradu|éditeur=Nidda Verlag|date=2000|pages totales=295|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=W0L_GAAACAAJ&redir_esc=y}}</ref>{{,}}<ref name=":122" />. À une heure de l'après-midi, le commandant de la 98<sup>e</sup> brigade d'infanterie de la RSK quitta l'unité et rapporta au commandement que la brigade était en désastre, citant de lourdes pertes<ref name=":04" />. Le plan de l'armée croate pour capturer Jasenovac consiste en une double offensive au sud et à l'est de [[Bročice]] et de [[Drenov Bok]], menée par la 125<sup>ème</sup> régiment de la Garde civile et soutenue par la police spéciale<ref name=":122" />. Le TG1 d'offrira qu'une faible résistance, permettant le contrôle de Jasenovac par l'armée croate entre minuit et une heure de l'après-midi<ref name=":14">{{Lien web |langue=hr |auteur=Ivan Brigović |titre=Osvrt na operaciju “Bljesak” u dokumentima Republike Srpske Krajine |url=https://hrcak.srce.hr/48000?lang=en |accès url=libre |site=hrcak.srce.hr |date=2009 |consulté le=1er juillet 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=hr |titre=U Novskoj obilježena 10. obljetnica "Bljeska" |url=https://www.index.hr/vijesti/clanak/u-novskoj-obiljezena-10-obljetnica-bljeska/262852.aspx |accès url=libre |site=index.hr |date=29 avril 2005 |consulté le=1er juillet 2023}}.</ref>. Dans l'après-midi, les autorités de la RSK menèrent l'évacuation des civils à Okučani, les éléments des 98<sup>e</sup> et 54<sup>e</sup> brigades se retirant suivant peu après<ref name=":14" />.  Le TG1 se retira vers le sud, franchissant la rivière Sara<ref name=":04" /> Après la capture de Jasenovac, le 125<sup>e</sup> régiment de la Garde civile croate et la police spéciale avancèrent en direction de l'est, le long de la rivière Sara<ref name=":122" />.

Sur l'axe Nova Gradiška–Okučani, la 54<sup>e</sup> brigade d'infanterie de la RSK tenait ses positions à l'est d'Okučani, exposant le 4<sup>e</sup> bataillon de la 5<sup>e</sup> brigade de la Garde, le 81<sup>e</sup> bataillon de la Garde, une compagnie défensive de la 123<sup>e</sup> brigade et le 121<sup>e</sup> régiment de la Garde civile de l'armée croate<ref>{{Lien web |langue=hr |titre=Vojno redarstvena operacija "Bljesak" |url=https://www.morh.hr/aktualne-teme/15.-obljetnica-operacije-bljesak-2010/vojno-redarstvena-operacija-bljesak.html |accès url=libre |site=morh.hr |date=2010 |consulté le=1er juillet 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=hr |titre=Predsjednik Josipović odlikovao 15. križevačku protuoklopnu topničko-raketnu brigadu |url=https://www.predsjednik.hr/14122016 |accès url=libre |site=predsjednik.hr |date=14 décembre 2012 |consulté le=1er juillet 2023}}.</ref>. En raison d'une dégradation de la chaîne de commandement, l'attaque croate fut retardée, forçant le 81<sup>e</sup> bataillon de la Garde de combattre des défenseurs entraînés à [[Dragalić]]<ref name=":122" />. Petar Stipetić, qui visita personnellement la ligne de front, déclara que le délai fut retardé de deux heures et demies<ref name=":122" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=hr |auteur=Jasna Babić |titre=Janko Bobetko: 'Greške generala Džanka u akciji 'Bljesak' može potvrditi moj tadašnji pomoćnik general Stipetić' |url=https://www.nacional.hr/clanak/10218/janko-bobetko-greske-generala-dzanka-u-akciji-bljesak-moze-potvrditi-moj-tadasnji-pomocnik-general-stipetic |accès url=libre |site=nacional.hr |consulté le=1er juillet 2023|brisé le = 2024-02-10}}.</ref>. En réponse, l'armée croate redirigea le 4<sup>e</sup> bataillon de la 5<sup>e</sup> brigade de la Garde, la 265<sup>e</sup> compagnie de reconnaissance de sabotage et la compagnie blindée de la 123<sup>e</sup> brigade pour disloquer les forces de la RSK<ref name=":122" />. La 54<sup>e</sup> brigade d'infanterie de la RSK opposa une forte résistance jusqu'à neuf heures du matin, lorsque le commandant ordonna un retrait<ref name=":04" />. L'armée croate captura le village de Bijela Stijena sur la route [[Okučani]]–[[Pakrac]] et encercla Okučani à 23 heures le 1<sup>er</sup> mai, avant d'interrompre ses avancées pour la nuit<ref name=":23" />. La capture de Bijela Stijena isola la 51<sup>e</sup> brigade d'infanterie de la RSK, les 59<sup>e</sup> et 63<sup>e</sup> détachements et le bataillon de police spéciale de la RSK, ainsi que le 1<sup>er</sup> bataillon de la 54<sup>e</sup> brigade d'infanterie et le 2<sup>e</sup> bataillon de la 98<sup>e</sup> brigade d'infanterie, au nord d'Okučani<ref name=":04" />{{,}}<ref name=":23" />. Également, les forces de la RSK près de Pakrac ne peuvent plus communiquer avec le commandement, puisque le système de communication échoue<ref name=":23" />. Dans la zone de Pakrac, l'armée croate déploya la 105<sup>e</sup> brigade d'infanterie et le 52<sup>e</sup> régiment de la Garde civile. Il était estimé que les forces de la RSK déployées dans ce secteur étaient enracinées et l'armée croate choisissa de les encercler plutôt que d'engager un combat direct<ref name=":23" />.

=== 2 mai ===
[[Fichier:SVLR_M-87_Orkan.jpg|gauche|vignette|Exemplaire d'un missile Orkan M87 utilisé lors des attaques des 2 et 3 mai, à Zagreb.]]
L'armée croate reprend son avancée dans les premières heures du matin du 2 mai. Les éléments de la 98<sup>e</sup> et de la 54<sup>e</sup> brigades d'infanterie battant en retraite couplées de civils évacuant vers le sud en direction de la [[république serbe de Bosnie]], affrontèrent la 265<sup>e</sup> compagnie de reconnaissance de sabotage près de Novi Varoš, mais parvinrent à poursuivre vers le sud. Le 18<sup>e</sup> corps de la RSK déplaça son quartier-général de Stara Gradiška, le long de la rivière Sava, vers Gradiška en république serbe de Bosnie contre les ordres du général Čeleketić, chef d'état-major de la RSK<ref name=":05">{{Lien web |langue=hr |auteur=Ivan Brigović |titre=Osvrt na operaciju “Bljesak” u dokumentima Republike Srpske Krajine |url=https://hrcak.srce.hr/48000?lang=en |accès url=libre |site=hrcak.srce.hr |date=2009 |consulté le=4 juillet 2023}}.</ref>. L'armée croate captura Okučani à une heure de l'après-midi en avançant depuis Novska et Nova Gradiška<ref name=":15">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Judy Ball|titre=Balkan Battlegrounds: A Military History of the Yugoslav Conflicts, 1990-1995|éditeur=DIANE Publishing Company|date=2002|pages totales=501|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0AoPAAAACAAJ&redir_esc=y}}</ref>. Au même moment, le commandant de la 54<sup>e</sup> brigade d'infanterie de la RSK arriva à Stara Gradiška (ayant été évacué d'Okučani), et ordonna une frappe d'artillerie sur Nova Gradiška en représailles<ref name=":05" />. Bien qu'une troupe de soutien composée de 195 soldats de la RSK arriva sur le front depuis la Slavonie orientale, ils refusèrent de combattre jusqu'à avoir eu connaissance de la situation sur le terrain<ref name=":33">{{Ouvrage|langue=hr|auteur1=Milisav Sekulić|titre=Knin je pao u Beogradu|éditeur=Nidda Verlag|date=2000|pages totales=295|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=W0L_GAAACAAJ&redir_esc=y}}</ref>.

Les demandes du 18<sup>e</sup> corps de la RSK d'un [[appui aérien rapproché]] furent rejetées par le commandement politique de la république serbe de Bosnie et par l'état-major de la RSK, craignant une possible attaque croate et en raison de l'[[opération Deny Flight]] de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] — instaurant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Bosnie-Herzégovine qui devrait être survolée pour pouvoir assister le 18<sup>e</sup> corps. La RSK ne déploya que deux hélicoptères de soutien au corps, mais il n'ont pû combattre contre l'armée croate en raison de l'échec du système de communication. L'aviation croate bombarda les positions de la RSK à Stara Gradiška, notamment le pont enjanbant la rivière Sava. Lors de cette sortie, la défense aérienne de la république serbe de Bosnie abatta un MiG-21 de l'armée croate commandé par [[Rudolf Perešin]], à une heure de l'après-midi, le tuant<ref name=":05" />.

Le commandement de la RSK riposta contre la Croatie en effectuant des bombardements d'artillerie sur les centres urbains croates. Le 2 mai, l'armée de la RSK attaqua [[Attaque de missiles sur Zagreb|Zagreb]] et son [[Aéroport Franjo-Tuđman de Zagreb|aéroport]] en utilisant neuf missiles [[Orkan M87]], transportant des [[Arme à sous-munitions|armes à sous-munitions]]<ref name=":24">{{Lien web |langue=en |titre=Serbs Attack Zagreb With Cluster Bombs / Step toward full-scale war |url=https://www.sfgate.com/news/article/Serbs-Attack-Zagreb-With-Cluster-Bombs-Step-3034539.php |accès url=libre |site=sfgate.com |date=3 mai 1995 |consulté le=4 juillet 2023}}.</ref>. L'attaque fut répétée le jour suivant<ref name=":15" />. Six civils furent tués et 205 blessés dans les deux attaques, et un policier fut mort en essayant de désamorcer une bombe<ref>{{Lien web |langue=hr |titre=Centar Zagreba prije 17 godina raketiran u odmazdi za "Bljesak": Poginulo je šestero, a ranjeno 205 ljudi |url=https://www.jutarnji.hr/zagreb-prije-17-godina-napadnut-raketnim-sustavom--quot-orkan-quot-/1025435/ |accès url=libre |site=jutarnji.hr |date=2 mai 2012 |consulté le=4 juillet 2023|brisé le = 2024-02-10}}.</ref>. L'ambassadeur des États-Unis en Croatie, [[Peter W. Galbraith|Peter Galbraith]], considéra l'attaque comme une déclaration de [[guerre totale]]<ref name=":24" />.

=== 3 mai ===
Le 3 mai, la Croatie et la RSK signèrent un accord, sous la médiation du représentant personnel du secrétaire-général des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] [[Yasushi Akashi]], cessant les hostilités à quatre heures de l'après-midi du même jour. Par la suite, l'état-major de la RSK ordonna au 18<sup>e</sup> corps slavonien occidental de cesser les combats à trois heures de l'après-midi. Milian Babić ordonna au lieutenant-colonel Stevo Harambašić, commandant de la 51<sup>e</sup> division d'infanterie de la RSK, de rendre 7 000 soldats et civils encerclés par l'armée croate au sud de Pakrac au bataillon [[Argentine|argentin]] de l'ONURC — comme accepté par les autorités croates<ref name=":05" />. Harambašić et quelque 600 soldats se rendirent le 3 mai, mais la majorité restèrent dans la montagne de Psunj à l'est et au sud-est de Pakrac<ref name=":15" />. La capitulation fut acceptée par le chef de la police de Pakrac, Nikola Ivkanec<ref>{{Lien web |langue=hr |auteur=Zvonimir Krstulović |titre=Heroj domovinskog rata |url=https://arhiv.slobodnadalmacija.hr/20040918/temedana01.asp |accès url=libre |site=arhiv.slobodnadalmacija.hr |consulté le=4 juillet 2023}}.</ref>.

=== 4 mai et suites ===
Puisque des centaines de soldats de la RSK refusèrent de se rendre, restant dans les forêts de Psunj, le général Janko Bobetko nomma le lieutenant Petar Stipetić pour mener des opérations de nettoyage contre ces troupes. L'armée croate utilisa de l'artillerie pour chasser approximativement 1 500 soldats de la RSK vers leurs positions, et les captura en fin de journée. Néanmoins, l'armée et la police secrète croates continuèrent de surveiller la zone à la recherche de personnel militaire de la RSK restant<ref name=":15" />. Un groupe d'environ 50 soldats du 2<sup>e</sup> bataillon de la RSK de la 98<sup>e</sup> brigade d'infanterie franchissa la rivière Sava en direction de la république serbe de Bosnie, le 7 mai<ref name=":05" />. Les opérations de nettoyage durèrent jusqu'au 20 mai, lorsque les derniers soldats de la RSK se rendirent à la police croate à Psunj<ref name=":33" />.

== Conséquences ==
L'opération ''Éclair'' fut une victoire stratégique pour la Croatie. Elle recaptura 558 kilomètres<sup>2</sup> de territoire, plaçant l'intégralité de la région de la Slavonie occidentale sous contrôle croate et sécurisant les principales voies d'approvisionnement routières et ferroviaires reliant la capitale [[Zagreb]] et l'est du pays<ref name=":06">{{Ouvrage|langue=sr|auteur1=Milisav Sekulić|titre=Knin je pao u Beogradu|éditeur=Nidda Verlag|date=2000|pages totales=295|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=W0L_GAAACAAJ&redir_esc=y}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=hr |auteur=Domagoj Štefančić |titre=Autocesta – okosnica rata u zapadnoj Slavoniji |url=https://hrcak.srce.hr/clanak/113509 |accès url=libre |site=hrcak.srce.hr |date=2011 |consulté le=15 juillet 2023}}.</ref>. Les pertes militaires croates se constituèrent de 42 morts et 162 blessés. La Croatia estima initialement les pertes de la RSK entre 350 et 450 morts, et 1 000 à 1 200 blessés<ref name=":16">{{Lien web |langue=hr |auteur=Ivan Brigović |titre=Osvrt na operaciju “Bljesak” u dokumentima Republike Srpske Krajine |url=https://hrcak.srce.hr/48000?lang=en |accès url=libre |site=hrcak.srce.hr |date=2009 |consulté le=15 juillet 2023}}.</ref>. Le nombre de morts au combat fut plus tard révisé à 188, incluant les pertes militaires et civiles<ref name=":25">{{Lien web |langue=en |titre=The Croatian army offensive in Western Slavonia and its aftermath |url=https://www.hrw.org/sites/default/files/reports/croatia957.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=hrw.org |date=juillet 1995 |consulté le=15 juillet 2023}}.</ref>{{,}}<ref name=":34">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Sabrina P. Ramet|titre=The Three Yugoslavias: State-Building and Legitimation, 1918-2005|lieu=Indiana|éditeur=Indiana University Press|date=6 juin 2006|pages totales=817|isbn=978-0-253-34656-8|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=FTw3lEqi2-oC&redir_esc=y}}</ref>. Au cours des journées du 3 et du 4 mai, l'armée et la police spéciale croates capturèrent approximativement 2 100 prisonniers de guerre<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Judy Ball|titre=Balkan Battlegrounds: A Military History of the Yugoslav Conflicts, 1990-1995|éditeur=DIANE Publishing Company|date=2002|pages totales=501|isbn=978-0-7567-2930-1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0AoPAAAACAAJ&redir_esc=y}}</ref>. Ces derniers, incluant des officiels de la RSK, furent transférés dans des centres de détention à Bjelovar, Požega et Varaždin pour être interroger sur leur implication dans des [[Crime de guerre|crimes de guerre]]<ref name=":16" />. Certains de ces détenus furent battus ou abusés la première nuit de leur détention, mais ils furent généralement bien traités<ref name=":25" />. Trois soldats jordaniens servant dans l'ONURC furent blessés par des tirs de l'armée croate<ref name=":25" />.

La population serbe de la région, estimée avant l'offensive entre 13 000 à 14 000, fut grandement impactée par la reconquête croate. Les deux tiers de cette population fuyèrent la zone pendant ou immédiatement après l'opération ''Éclair''. 2 000 de ces individus furent évacués, à leur demande, vers les zones sous contrôle serbe situées en [[Bosnie-Herzégovine]], un mois après l'offensive. Il fut estimé jusqu'à 1 500 le nombre de Serbes restants vivant dans la région à la fin du mois de juin<ref name=":34" />. Les sources serbes revendiquent que 283 Serbes furent tués et qu'entre 15 000 à 30 000 devinrent réfugiés, tout en affirmant que 15 000 individus habitait la région avant l'offensive<ref name=":42">{{Ouvrage|langue=sr-cyr|auteur1=Savo Štrbac|titre=Хроника прогнаних Крајишника|éditeur=Српско културно друштво "Зора"|pages totales=355|isbn=978-86-83809-24-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=qY1pAAAAMAAJ&redir_esc=y}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Anniversary of Croatia's "Flash" onslaught |url=https://web.archive.org/web/20121104185138/http://www.b92.net/eng/news/crimes-article.php?yyyy=2009&mm=05&dd=01&nav_id=58861 |accès url=libre |site=web.archive.org |date=1er mai 2009 |consulté le=15 juillet 2023}}.</ref>. D'autres sources serbes et russes évaluent la quantité de la population jusqu'à 29 000<ref name=":42" />{{,}}<ref name=":06" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=ru|auteur1=Гуськова Е.Ю.|titre=История югославского кризиса|lieu=Moscou|date=1er janvier 2001|pages totales=720|isbn=5941910037|lire en ligne=https://www.goodreads.com/book/show/116170789-istorii-a-i-u-goslavskogo-krizisa}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=ru|auteur1=K. V. Nikiforov|titre=Югославия в XX веке : очерки политической истории|lieu=Moscou|éditeur=Indrik|date=2011|pages totales=887|isbn=5916741219|lire en ligne=https://www.worldcat.org/title/719860927}}</ref>. Le [[Comité croate d'Helsinki]] rapporta 83 civils tués, incluant les 30 civils tués près de Novi Varoš où les civils serbes et l'armée de la RSK s'entremêlèrent pendant leur fuite vers la [[république serbe de Bosnie]]<ref name=":16" />. Une partie de ces civils fut tuée par les attaques de l'armée croate, et les autres furent tués par les forces de la RSK pour accélérer la retraite<ref>{{Lien web |langue=hr |titre=HHO iznio imena 83 srpska civila koje je navodno ubila HV tijekom "Bljeska" |url=https://www.index.hr/vijesti/clanak/hho-iznio-imena-83-srpska-civila-koje-je-navodno-ubila-hv-tijekom-bljeska/150324.aspx |accès url=libre |site=index.hr |date=24 juillet 2003 |consulté le=15 juillet 2023}}.</ref>.

=== Réactions ===
Le secrétaire général des Nations unies [[Yasushi Akashi]] fut critiqué par [[Human Rights Watch]] (HRW) pour des allégations de violations « massives » des droits de l'homme commises par l'armée croate, malgré un manque de preuves<ref name=":17">{{Lien web |langue=en |titre=The Croatian army offensive in Western Slavonia and its aftermath |url=https://www.hrw.org/sites/default/files/reports/croatia957.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=hrw.org |date=juillet 1995 |consulté le=16 juillet 2023}}.</ref>. L'organisation critiqua également la déclaration d'Akashi du 6 mai 1995, qui revendique que le bureau de l'ONURC à Banja Luka a interviewé 100 réfugiés de Slavonie occidentale et détermina que les colonnes de réfugiés furent sujettes aux attaques d'artillerie et de tirs de l'armée croate. HRW conclut que les trois responsables non-serbes du bureau de l'ONURC n'ont pas pû mené une interview impliquant 100 personnes en quatre jours, affirmant que les circonstances de cette dernière étaient hautement suspectes<ref name=":17" />. HRW jugea la conduite de l'armée croate comme professionnelle<ref name=":17" />. Plus tard, le rapporteur de la Commission des Nations unies sur les droits de l'homme [[Tadeusz Mazowiecki]] visita la région, et conclut que les deux camps menèrent de sérieuses violations des lois humanitaires et des droits de l'homme, bien qu'à une échelle réduite<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Geert-Hinrich Ahrens|titre=Diplomacy on the Edge: Containment of Ethnic Conflict and the Minorities Working Group of the Conferences on Yugoslavia|éditeur=Woodrow Wilson Center Press|date=6 mars 2007|pages totales=672|isbn=978-0-8018-8557-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=b3fLRcHYSVAC&redir_esc=y}}</ref>.

Le [[Conseil de sécurité des Nations unies]] publia deux déclarations, la première le 1<sup>er</sup> mai 1995 et la seconde le 4 mai, respectivement avant et après l'offensive. La première déclaration exigea de la Croatie qu'elle cesse son attaque dans la zone, et appelle à la collaboration entre la Croatie et la RSK pour maintenir les accords économiques et de cessez-le-feu en vigueur<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Statement by the President of the Security Council (S/PRST/1995/23) |url=https://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/PRST/1995/23 |accès url=libre |site=un.org |date=1er mai 1995 |consulté le=16 juillet 2023|brisé le = 2024-02-10}}.</ref>. La seconde déclaration réintère les demandes formulées trois jours plus tôt, condamne les attaques de la RSK sur Zagreb et d'autres centres urbains ainsi que les incursions de l'armée croate dans les zones de séparations en [[Banovina]], dans la [[Kordun]], dans la [[Lika (région)|Lika]] et en [[Dalmatie]] septentrionale près de [[Knin]], et exige un cessez-le-feu immédiat négocié par Akashi. Elle appelle au retrait des forces des zones de séparation dans les secteurs Nord, Sud et Est, mais échoue à traiter tout détachable du secteur Ouest, la zone où s'est déroulé l'opération ''Éclair''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Statement by the President of the Security Council (S/PRST/1995/26) |url=https://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/PRST/1995/26 |accès url=libre |site=un.org |date=4 mai 1995 |consulté le=16 juillet 2023|brisé le = 2024-02-10}}.</ref>. Les déclarations furent appuyées par la [[Résolution 994 du Conseil de sécurité des Nations unies|résolution 994]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=RESOLUTION 994 (1995) - adopted by the Security Council at its 3537th meeting,
on 17 May 1995 |url=https://www.refworld.org/docid/3b00f15d54.html |format=pdf |accès url=libre |site=refworld.org |date=17 mai 1995 |consulté le=16 juillet 2023}}.</ref>. Les forces de l'ONURC se retirèrent de la Slavonie orientale après l'[[Opération Tempête|opération ''Tempête'']], en août 1995<ref>{{Lien web |langue=en |titre=United Nations Confidence Restoration Operation |url=https://www.un.org/en/peacekeeping/missions/past/uncro.htm |accès url=libre |site=un.org |consulté le=16 juillet 2023|brisé le = 2024-02-10}}.</ref>.

La défaite de la RSK aggrava la confrontation politique, conduisant à des accusations mutuelles de la part des politiciens serbes et de la RSK, et la victoire de l'armée croate constitua un important facteur psychologique pour la Croatie<ref>{{Ouvrage|langue=sr-lat|auteur1=Milisav Sekulić|titre=Knin je pao u Beogradu|éditeur=Nidda Verlag|date=2000|pages totales=295|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=W0L_GAAACAAJ&redir_esc=y}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Roger Cohen |titre=Rebel Serbs Pound Zagreb for Second Day |url=https://www.nytimes.com/1995/05/04/world/rebel-serbs-pound-zagreb-for-second-day.html |accès url=payant |site=nytimes.com |date=4 mai 1995 |consulté le=16 juillet 2023}}.</ref>. Cette dernière créa une [[Médaille pour la participation à l'opération Éclair|médaille commémorative]] délivrée aux soldats croates ayant pris part à l'offensive, et des commémorations de la bataille furent organisées chaque année à [[Okučani]]<ref>{{Lien web |langue=hr |titre=Odluka o ustanovljenju medalja za sudjelovanje u vojno-redarstvenim operacijama i u iznimnim pothvatima (NN 060/1995) |url=https://sredisnjikatalogrh.gov.hr/cadial/searchdoc.php?query=&lang=hr&bid=TyJuvw9k0ErWujUZ%2B3qO0g%3D%3D |accès url=libre |site=sredisnjikatalogrh.gov.hr |date=7 août 1995 |consulté le=16 juillet 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=hr |titre=Bebić: "Bljesak" je obasjao nadolazeću "Oluju |url=https://www.nacional.hr/clanak/107080/bebic-bljesak-je-obasjao-nadolazecu-oluju |accès url=libre |site=nacional.hr |date=1er mai 2011 |consulté le=16 juillet 2023|brisé le = 2024-02-10}}.</ref>. Les Serbes marquèrent la bataille en organisant des messes aux morts<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Anniversary of Croatia's "Flash" onslaught |url=https://web.archive.org/web/20121104185138/http://www.b92.net/eng/news/crimes-article.php?yyyy=2009&mm=05&dd=01&nav_id=58861 |accès url=libre |site=web.archive.org |date=1er mai 2009 |consulté le=16 juillet 2023}}.</ref>.

Le [[tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]], installé en 1993 par la [[résolution 827 du Conseil de sécurité des Nations unies]], jugea [[Milan Martić]] et [[Momčilo Perišić]], le chef de l'état-major de la [[république fédérale de Yougoslavie]] au moment de l'opération ''Éclair'', pour divers crimes de guerre, incluant les attaques à la roquette sur Zagreb<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=William A. Schabas|titre=The UN International Criminal Tribunals: The Former Yugoslavia, Rwanda and Sierra Leone|lieu=Cambridge|éditeur=Cambridge University Press|date=20 juillet 2006|pages totales=768|isbn=978-0-521-84657-8|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=uWl5WE2riGUC&redir_esc=y}}</ref>. Martić, président de la RSK lors de l'offensive, fut condamné le 12 juin 2007 à 35 ans de prison, et Perišić fut condamné à 27 ans de détention le 6 septembre 2011<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Prosecutor vs. Milan Martic – Judgement |url=https://www.icty.org/x/cases/martic/tjug/en/070612.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=icty.org |date=12 juin 2007 |consulté le=17 juillet 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Summary of the Judgement in the Case of Prosecutor v. Momčilo Perišić |url=https://www.icty.org/x/cases/perisic/tjug/en/110906_summary.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=icty.org |date=6 septembre 2011 |consulté le=17 juillet 2023}}.</ref>. La condamnation de Martić fut confirmée par la cour d'appels du TPIY le 8 octobre 2008, et celle de Perišić fut cassée le 28 février 2013<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Case information sheet – "RSK" (IT-95-11) Milan Martić |url=https://www.icty.org/x/cases/martic/cis/en/cis_martic_en.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=icty.org |consulté le=17 juillet 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Momcilo Perisic: Yugoslav army chief conviction overturned |url=https://www.bbc.co.uk/news/world-europe-21621242 |accès url=libre |site=bbc.co.uk |date=28 février 2013 |consulté le=17 juillet 2023}}.</ref>. En avril 2012, les autorités croates commencèrent à mener une enquête sur la mort de 23 personnes à Medari, près de [[Nova Gradiška]], et les accusations se penchèrent sur de présumés mauvais traitements de prisonniers de guerre, dans un centre de détention à [[Varaždin]]<ref>{{Lien web |langue=hr |titre=Stipetić: Nakon Bljeska nije bilo mučenja ratnih zarobljenika |url=http://www.glas-slavonije.hr/166139/1/-Stipetic:-Nakon-Bljeska-nije-bilo-mucenja-ratnih-zarobljenika |accès url=libre |site=glas-slavonije.hr |date=4 mai 2012 |consulté le=17 juillet 2023}}.</ref>.

Après la fin de la guerre, le [[Conseil national serbe]] assura le rapatriement des Serbes des zones exposées à l'opération ''Éclair'', dans le respect des droits de l'homme<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Vaughan Lowe|auteur2=Adam Roberts|auteur3=Jennifer Welsh|auteur4=Dominik Zaum|titre=The United Nations Security Council and War: The Evolution of Thought and Practice since 1945|éditeur=OUP Oxford|date=15 avril 2010|pages totales=816|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=i9zyRYYIJK4C&redir_esc=y}}</ref>. Human Rights Watch rapporta en 1999 que les Serbes ne peuvent prétendre à leurs droits civiques en tant que citoyens croates, à travers des pratiques et lois discriminatoires, et sont particulièrement affectés dans les zones ayant été sous protection des Nations unies, situées en [[Slavonie]] occidentale<ref>{{Lien web |langue=en |auteur= |titre=Second Class Citizens: The Serbs of Croatia |url=https://www.refworld.org/docid/3ae6a7df4.html |accès url=libre |site=refworld.org |date=1er mars 1999 |consulté le=18 juillet 2023}}.</ref>. Dans un rapport de 2017, [[Amnesty International]] s'inquiète des difficultés pour les Serbes pour récupérer leurs propriétés<ref name=":7">{{Lien web |langue=en |titre=Amnesty International Report 2016/17 - the state of the world's human rights |url=https://www.amnesty.nl/content/uploads/2017/02/POL1048002017ENGLISH.pdf?x93624 |format=pdf |accès url=libre |site=amnesty.nl |date=2017 |consulté le=18 juillet 2023}}.</ref>. L'organisation rapporte que les Serbes continuent de subir des discriminations dans le secteur public, sur l'emploi et la restitution des droits de location pour les logements sociaux quittés après la guerre. Elle pointe du doigt les propos haineux, « évoquant l'[[Oustachis|idéologie fasciste]] » et la politisation et le manque d'application du [[Manifestations anti-cyrilliques en Croatie|droit d'utilisation des langues minoritaires]]. Cependant, les tribunaux croates poursuivent régulièrement les cas de diffamation et d'injures à l'honneur et la réputation des personnes. Ces infractions sont classifiées comme constituant de graves délits criminels par le code criminel<ref name=":7" />.   

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
* [[Histoire de la Yougoslavie]]
* [[Histoire de la Croatie]]
* [[Dislocation de la Yougoslavie]]

{{Palette|Guerres de Yougoslavie}}
{{Portail|histoire militaire|Croatie}}

[[Catégorie:Guerre de Croatie]]
[[Catégorie:Bataille impliquant la Croatie]]
[[Catégorie:Mai 1995]]
[[Catégorie:Nom de code]]
[[Catégorie:Bataille en Croatie]]
[[Catégorie:1995 en Croatie]]