Voir la source de Musée Condé

{{En-tête label|AdQ|année=2011}}
{{voir homonymes|Condé}}
{{Infobox Musée
 | nom                     = Musée Condé
 | image            = Chateau de Chantilly garden.jpg
 | légende          = Le [[château de Chantilly]] vu des jardins.
 | latitude         = 49/11/38.2/N
 | longitude        = 2/29/07/E
 | référence        = <ref>Source : site [[Géoportail (France)|Géoportail]], position du vestibule d'honneur</ref>
 | pays             = France
 | ville            = [[Chantilly]]
 | dirigeant        = [[Mathieu Deldicque]]
 | collections      = [[Beaux-arts (disciplines)|Beaux-arts]]<br>livres et manuscrits<br>[[arts décoratifs]]
 | œuvres           = {{formatnum:20000}} environ<ref name="PalmarèsJdesA">{{article|titre=Palmarès des musées 2011|périodique=Le Journal des Arts|lien périodique=Le Journal des arts|numéro=350|jour=24|mois=juin|année=2011|pages=15-26}}.</ref>
 | superficie       = {{unité|2559|m|2}}<ref name="PalmarèsJdesA"/>
 | ouverture               = {{date|17|avril|1898}}
 | visiteurs        = {{formatnum:221206}} <small>(2010)</small><ref name="PalmarèsJdesA"/><br>{{formatnum:275775}} <small>(2009)</small><ref name="Stats-touriscopie2009">{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.oisetourisme-pro.com/content/download/18811/131295/file/Leschiffresclésdutourisme2009.pdf|titre=Touriscopie 2009|site=Comité départemental du tourisme de l'Oise|consulté le=16 janvier 2011}}.</ref>
 | adresse          = Château de Chantilly<br> {{formatnum:60500}}, [[Chantilly]]<br> France
 | site             = [http://www.musee-conde.fr/ www.musee-conde.fr]
 | géolocalisation  = Oise/France/Nord-Pas-de-Calais-Picardie
}}

Le '''musée Condé''' est un [[musée]] français localisé dans le [[château de Chantilly]], situé à [[Chantilly]] ([[Oise (département)|Oise]]), dans la région des Hauts-de-France, à {{unité|40|km}} au nord de [[Paris]].

[[Henri d'Orléans (1822-1897)|Henri d'Orléans]], [[Liste des seigneurs puis ducs d'Aumale|duc d'Aumale]], fils du roi {{Louis-Philippe Ier}}, lègue en 1897 le château, avec l'ensemble de ses collections, à l'[[Institut de France]]. Il comprend des salles aménagées en musée mais aussi les anciens grands appartements et petits appartements aménagés aux {{sp-|XVIII|e|et|XIX|e}}s par les [[Maison de Condé|princes de Condé]] et par le duc d'Aumale lui-même.

Sa [[Collection de peintures du musée Condé|collection de peintures anciennes]] compte sans doute parmi les plus importantes en [[France]]. Principalement constituée d'œuvres italiennes et françaises, elle compte, par exemple, trois tableaux de [[Fra Angelico]], trois tableaux de [[Raphaël (peintre)|Raphaël]], sept peintures de [[Nicolas Poussin]], quatre d'[[Antoine Watteau]] ou encore cinq signées [[Jean-Auguste-Dominique Ingres|Ingres]]. Le musée abrite un cabinet de {{nombre|2500 dessins}} et une bibliothèque comportant {{nombre|1500 [[manuscrit]]s}} dont 200 sont [[Enluminure|enluminés]] ; le plus célèbre d'entre eux étant ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]''. S'y ajoutent des collections d'[[estampe]]s, de [[Miniature (portrait)|portraits miniatures]], de [[sculpture]]s, d'antiquités, de photographies anciennes et d'[[arts décoratifs]], meubles et porcelaine notamment.

L'ensemble de ces collections n'est visible qu'à Chantilly car le [[Legs en France|legs]] du duc d'Aumale interdit tout prêt des collections et aucune modification des salles d'exposition n'est par ailleurs possible. La [[muséographie]] n'a en conséquence pratiquement pas changé depuis l'ouverture en 1898. Environ {{nombre|250000|visiteurs}} fréquentent le musée Condé chaque année. Des expositions temporaires sont organisées chaque année et permettent de voir notamment une partie des œuvres conservées en réserve habituellement.

== Historique ==
Tout au long de sa vie, [[Henri d'Orléans (1822-1897)|Henri d'Orléans]], désigné le plus souvent sous son titre de [[Liste des seigneurs puis ducs d'Aumale|duc d'Aumale]], acquiert en Europe des œuvres d'art ayant appartenu à ses ancêtres ou bien ayant été dispersées lors de différentes guerres et autres révolutions. Il profite notamment de son exil en [[Angleterre]] (1848-1870) pour collectionner tableaux et ouvrages. De retour en France, il entreprend la reconstruction du château dans sa propriété de Chantilly, pour y accueillir les œuvres rassemblées. Le « grand château » est achevé en 1885.

=== Constitution de la collection par le duc d'Aumale ===
==== Héritage des Condé ====
Les [[Maison de Condé|princes de Condé]] ont constitué progressivement toute une collection de tableaux de maîtres mais également de portraits de membres de leur famille. C'est à partir de 1643 et du [[Louis II de Bourbon-Condé|Grand Condé]] que le [[château de Chantilly]] sert de lieu d'exposition de tableaux. Outre les portraits du [[Louis II de Bourbon-Condé|Grand Condé]], le château conserve des toiles représentant ses exploits lors des batailles, actuellement conservées dans la galerie des actions de Monsieur le Prince. Lors de la [[Révolution française]], la dispersion des collections entraîne la disparition d'un certain nombre de tableaux. À la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]], [[Louis VI Henri de Bourbon-Condé]] tente de reconstituer ces collections et parvient à rassembler une centaine de toiles, essentiellement des portraits et des scènes de chasse des [[Peinture française|écoles françaises]], [[École flamande|flamandes]] et [[École hollandaise|hollandaises]]. En tant que légataire universel du dernier Condé, Henri, duc d'Aumale, en hérite en totalité<ref name="CPF-XV-XVII">Albert Châtelet, ''Chantilly, musée Condé. Peintures de l'École française {{sp-|XV|e|-|XVII|e}}'', 1970, Introduction, n.p.</ref>.

==== Débuts de collectionneur ====
[[Fichier:Adolphe Jean-Baptiste Bayot04.jpg|thumb|alt=Lithographie représentant le manoir entouré de son parc avec des groupes de personne s'y promenant|Orleans House, à [[Twickenham]], résidence du duc d'Aumale lors de son exil en Angleterre.]]
Le duc d'Aumale achète ses premières œuvres d'art à partir de 1844 afin d'embellir les appartements qu'il vient d'aménager dans le petit château de Chantilly pour sa nouvelle épouse [[Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1822-1869)|Marie-Caroline de Bourbon-Siciles]]. Il s'agit de plusieurs portraits du {{XVIIIe siècle}} dont des [[Nicolas de Largillierre|Largillierre]] et des [[Joseph Siffrein Duplessis]]. Mais c'est avec son départ en exil en 1848 qu'il commence véritablement à acquérir une démarche de collectionneur. En 1852, [[Napoléon III|Louis-Napoléon Bonaparte]] le contraint, lui et toute la [[Maison d'Orléans|famille d'Orléans]], à la vente de leurs biens sous séquestre. Il se retrouve donc avec des moyens financiers très importants à disposition immédiate. Dès 1850, il fait l'acquisition — à la vente de la collection de son père, après le décès de celui-ci — du ''Cheval sortant de l'écurie'' de [[Théodore Géricault|Géricault]]. En 1852, installé dans sa résidence londonienne à [[Twickenham]], il se consacre presque entièrement à la constitution de sa collection, aidé par des conseillers. Deux directions orientent ses choix : les œuvres rappelant ses célèbres ancêtres ou leur ayant appartenu et le souvenir de l'histoire prestigieuse de la France, qui l'a contraint à l'exil<ref name="CPF-XV-XVII"/>.

==== Grandes acquisitions de collections et achats ponctuels ====
En 1854, le duc d'Aumale devient propriétaire de la collection de son beau-père [[Léopold de Bourbon-Siciles]], ce qui représente plus de la moitié des peintures italiennes des collections actuellement exposées. Dans le même temps, il fait l'acquisition du ''[[Le Massacre des innocents (Poussin)|Massacre des innocents]]'' de [[Nicolas Poussin]]. Tout en se spécialisant dans la [[bibliophilie]], le duc d'Aumale achète des manuscrits enluminés du Moyen Âge, le plus célèbre étant ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]'' acheté en Italie en 1856. En 1861, c'est la collection de dessins mis en vente par [[Frédéric Reiset]], conservateur au [[musée du Louvre]], comportant les dessins les plus prestigieux de la collection actuelle : [[Albrecht Dürer|Dürer]], [[Raphaël (peintre)|Raphaël]], [[Nicolas Poussin|Poussin]], [[Claude Gellée|Le Lorrain]]. En 1869, c'est la collection du marquis Maison qu'il achète contenant des peintres du {{s mini-|XVIII}} et des orientalistes du {{s-|XIX}}. Lors de la vente Delessert en 1869, il réussit l'acquisition de ''[[La Madone d'Orléans]]'', de Raphaël, qui avait, comme son surnom l'indique, appartenu à sa famille<ref name="CPF-XV-XVII"/>{{,}}{{sfn|Macon|1910|p=221-241}}.

À son retour en France en 1871, devenu [[Académie française|académicien]], le duc d'Aumale poursuit ses acquisitions. En 1876, il achète au duc de Sutherland, sa collection de portraits français, constituée par [[Alexandre Lenoir]] et jusqu'alors conservée à Stafford House à Londres : [[François Clouet|Clouet]], [[Corneille de Lyon]], [[Pierre Mignard|Mignard]] et [[Philippe de Champaigne]]. Trois ans plus tard, c'est la collection de peinture de Frédéric Reiset, qui comprend des primitifs italiens, un Poussin ainsi que ses [[François Gérard|Baron Gérard]] et ses [[Jean-Auguste-Dominique Ingres|Ingres]]. En 1881, c'est au tour de la collection de 311 portraits alors attribués à Clouet de Lord Carlisle provenant de la collection de [[Catherine de Médicis]]. Par la suite, les acquisitions deviennent plus ponctuelles : ''[[Les Trois Grâces (Raphaël)|Les Trois Grâces]]'' en 1885, ''[[Le Concert champêtre]]'' de [[Jean-Baptiste Corot|Corot]] en 1890, les quarante enluminures extraites du ''[[Livre d'heures d'Étienne Chevalier]]'' de [[Jean Fouquet]] en 1891, ''[[Scènes de l'histoire d'Esther|Esther choisie par Assuérus]]'' de [[Filippino Lippi]] en 1892{{sfn|Macon|1910|p=244-250 et 272-278}}.

=== Aménagement d'un écrin pour les collections ===
{{Article connexe|Château de Chantilly}}
[[Fichier:Chateau de Chantilly 016.JPG|thumb|alt=Buste en marbre blanc du duc, âgé, en tenue de militaire avec les tableaux de la grande galerie en arrière plan|Buste en marbre du duc d'Aumale, par [[Paul Dubois (sculpteur français)|Paul Dubois]], au centre de la grande galerie.]]
En 1875, le duc d'Aumale s'accorde avec l'architecte [[Honoré Daumet]] (1826-1911) sur un projet de reconstruction du grand château à l'emplacement de la plate-forme laissée vide depuis sa destruction aux lendemains de la [[Révolution française|Révolution]]. Dès cette date, il prévoit, en plus de ses propres appartements et salles de réception, des galeries pour accueillir et présenter ses collections accumulées, et notamment une galerie vitrée pour présenter les vitraux du mythe de [[Psyché (mythologie)|Psyché]], provenant du [[château d'Écouen]]. Le gros œuvre est achevé en 1882 et les aménagements intérieurs en 1885. L'architecte privilégie de petits espaces mais agrémentés d'un éclairage zénithal, comme dans le ''{{langue|it|Santuario}}'' ou dans la Tribune. Il est fait appel à plusieurs artistes renommés de l'époque pour les décorations intérieures : le peintre [[Paul Baudry]], les sculpteurs [[Henri-Michel-Antoine Chapu|Henri Chapu]], [[Laurent Marqueste]], [[Georges Gardet]], l'orfèvre [[Émile Froment-Meurice]]. Lors de son second exil, entre 1886 et 1889, il fait réaménager le Logis en salles de musée et le théâtre en bibliothèque de travail{{sfn|Babelon|1999|p=190-218 et 226-227}}. Le duc fait régulièrement visiter son château et découvrir ses collections à ses invités à l'occasion de réceptions. L'ensemble des travaux de reconstruction, entre 1872 et 1897, est estimé à la valeur de {{unité|5365758.17|francs-or}}{{sfn|Broglie|1964|p=216}}.

Dès le mois de {{date||mars|1878}}, le duc d'Aumale décide d'ouvrir son château au public pendant la belle saison, du {{1er}} juin au {{1er}} octobre, les jeudis et dimanches<ref>{{Ouvrage | prénom1 = Raymond | nom1 = Cazelles | titre = Le Duc d'Aumale | numéro d'édition = 3 | lien éditeur = Librairie Jules Tallandier | éditeur = Tallandier | lieu = Paris | année = 1984-1998 | pages totales = 490 | isbn = 978-2-235-01603-2 | isbn10 = 2-23501-603-0 | lccn = 84247239 | passage = 410 }}.</ref>.

=== Don à l'Institut de France ===
Dans son [[Testament (droit)|testament]] du {{date|3|juin|1884}}, le duc d'Aumale, sans héritier direct, lègue ses collections, avec le reste du [[domaine de Chantilly]], à l'[[Institut de France]]. Il est lui-même déjà membre de deux académies dépendant de cette institution : l'[[Liste des membres de l'Académie française par fauteuil|Académie française]] depuis 1871 et l'[[Liste des membres de l'Académie des beaux-arts (France)|Académie des beaux-arts]] depuis 1880. Ce don est pour lui un moyen d'éviter la dispersion des collections. Ce legs aurait été suggéré par [[Justin Germain Casimir de Selves|Justin de Selves]], alors préfet de l'[[Oise (département)|Oise]] et futur ministre des Affaires étrangères. Avec la [[Loi du 22 juin 1886 d'exil des membres de famille ayant régné en France|loi d'exil du 22 juin 1886]], le duc est de nouveau contraint à quitter sa résidence et décide, dès lors, de faire du [[Legs en France|legs]] une [[Donation en droit français|donation]] irrévocable de son vivant sous réserve d'[[usufruit]]. L'acte est officialisé le {{date|25|octobre|1886}}. Les conditions du don sont très strictes : la présentation des œuvres ne peut être changée, elles ne peuvent être ni vendues ni même prêtées<ref name="CPF-XV-XVII"/>. L'acte de donation est définitivement accepté par [[Ordre exécutif|décret présidentiel]] du {{date|20|décembre|1886}}. Il précise que la direction est confiée à un collège des conservateurs, composé de trois membres de l'Institut : un membre de l'[[Académie française]], un membre de l'[[académie des beaux-arts (France)|académie des beaux-arts]] et un autre membre issu d'une autre académie, mais en réalité soit de l'[[académie des inscriptions et belles-lettres]], soit de l'[[académie des sciences morales et politiques]]. Un conservateur-adjoint est nommé pour la gestion quotidienne des collections, en la personne de Gustave Macon (1865-1930), jusque-là secrétaire particulier du duc. Les trois [[Conservateur de musée|conservateurs]] et le conservateur-adjoint se voient attribuer un logement de fonction dans le château d'Enghien, à l'entrée du parc, même si seul le conservateur-adjoint a pour obligation d'y résider. La donation devient effective à la mort du duc, le {{date|7|mai|1897}}{{sfn|Babelon|1999|p=228-229}}.

=== Évolutions du musée depuis la donation ===
[[Fichier:Entry Musée Condé Chantilly.jpg|thumb|alt=Armoiries en métal doré fixée au sommet d'une grille en fer forgé|La grille d'entrée du château comporte l'enseigne du musée surmontée des armoiries de la [[Maison de Condé|maison de Bourbon-Condé]]]]

==== Le musée de Gustave Macon ====
Le musée Condé ouvre pour la première fois sous l'égide de l'[[Institut de France]] le {{date|17|avril|1898}}, l'année après la mort du duc et reste ouvert alors de la mi-avril à la mi-octobre toujours les jeudis et dimanches après-midi<ref>{{Ouvrage | titre = Règlement du musée Condé | éditeur = Imprimerie nationale | année = 1898 | pages totales = 7 }} {{Gallica|id=bpt6k6147998j/f5}}.</ref>. Dès la première année, {{nombre|100000|personnes}} visitent le château, venant notamment en train depuis [[Paris]]. Pendant toute cette période, le conservateur-adjoint [[Gustave Macon]] s'attache à conserver la mémoire et le fonctionnement du château tel qu'à l'époque du duc d'Aumale{{sfn|Broglie|1964|p=249-258}}. Cependant, quelques épisodes viennent troubler cette continuité.

Lors de la [[Première Guerre mondiale]], l'évacuation des principales collections du musée est organisée dès le {{date|10|août|1914}}. Dix-neuf jours plus tard, les [[Jean Fouquet|Fouquet]], les [[Raphaël (peintre)|Raphaël]], une vingtaine de peintures, les plus beaux manuscrits, les 300 dessins de Clouet et le cabinet des [[gemme]]s prennent la direction du [[Musée des Augustins de Toulouse|musée de Toulouse]] dans dix-neuf caisses, en compagnie des collections du [[musée du Louvre]]. Le reste est stocké dans les caves. Les troupes allemandes occupent les salles du château les 3 et {{date|4 septembre}}, à l'occasion des [[Bataille de Senlis (1914)|combats autour de Senlis]]. En 1918, avec la nouvelle avancée allemande lors de la [[seconde bataille de la Marne]], la décision est prise d'évacuer le reste des collections ainsi que les archives vers le [[Musée des beaux-arts de Dijon|musée de Dijon]], en train ou en camion. L'ensemble des collections revient après le [[Armistice de 1918|11 novembre 1918]]<ref>{{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle | titre = Chantilly en 14-18 | sous-titre = Photographies inédites de Georges et Marcel Vicaire | éditeur = Ville de Chantilly - Fondation pour le domaine de Chantilly | lieu = Chantilly | année = 2007 | mois = septembre | pages totales = 133 | format = poche | isbn = 978-2-9532603-0-4 | passage = 9-19 }}.</ref>.

En 1926, le musée Condé subit le seul vol de son histoire avec l'enlèvement du diamant rose, le « Grand Condé ». Deux commerçants alsaciens Léon Kaufer et Émile Souter pénètrent par effraction dans le cabinet des gemmes dans la nuit du 11 au {{date|12|octobre|1926}} et s'emparent du diamant rose de 9,01 carats — l'objet le plus précieux des collections — ainsi que d'un poignard et une boucle de ceinture ayant appartenu à [[Abd el-Kader]] sertis de pierres précieuses et d'autres bijoux, soit soixante-huit pièces au total. À la fin de cette même année, les malfaiteurs sont arrêtés grâce à la suspicion d'un patron d'hôtel envers un de ses clients. Le diamant et quelques autres bijoux sont retrouvés, mais ceux en or et en argent ont été fondus ou jetés à la Seine. Le diamant rose réintègre définitivement les collections du musée le {{date|29|juin|1927}}{{sfn|Broglie|1964|p=233 et 266}}{{,}}<ref name="Gemmologie">{{Ouvrage | prénom1 = Marie-Hélène | nom1 = Quellier-Caranjeot | titre = Étude gemmologique de deux diamants historiques : Le Grand Condé et le Penthièvre | éditeur = Diplôme Universitaire de Gemmologie de l'Université de Nantes | année = 2005 | mois = octobre | jour = 10 | pages totales = 73 | passage = 26-27 | lire en ligne = http://www.gemnantes.fr/documents/pdf/DUGs/Quellier_DUG.pdf | consulté le = 4 février 2011 }}.</ref>.

==== Le musée et ses conservateurs successifs ====
[[Fichier:Plaque-SalleClouet-MuséeCondé.jpg|thumb|upright|alt=Plaque de marbre rouge surmontée d'un petit portrait peint placé sur une tenture rouge|Plaque rappelant le don de la vicomtesse de Montaigne de Poncins en 1939 dans la salle des Clouet, surmontée d'un portrait d'Anne de Montmorency d'après François Clouet]]
Avec la nomination en la personne d'[[Henri Malo]] d'un nouveau conservateur-adjoint en 1931, à la suite du décès de Gustave Macon, le musée Condé organise des expositions temporaires afin de présenter les dessins et ouvrages conservés dans les réserves. Seize expositions se succèdent ainsi entre 1930 et 1940{{sfn|Broglie|1964|p=259}}. Une collection importante fait l'objet d'une donation effectuée en 1939 et officialisée en 1946. Il s'agit d'un ensemble de cinquante-deux portraits de personnages illustres datant du milieu du {{XVe siècle}} au début du {{XVIIe siècle}} et conservés par le marquis Armand de Biencourt (1802-1862) dans son [[château d'Azay-le-Rideau]] jusqu'en 1905. Celui-ci aurait refusé de céder sa collection au duc d'Aumale. Le don est finalement réalisé en faveur du musée Condé par sa fille, la vicomtesse de Montaigne de Poncins. Ils viennent compléter la collection du musée dans la salle des Clouet située dans le Logis<ref name="CPF-XV-XVII"/>.

Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], les collections sont de nouveau évacuées. Les préparatifs commencent le {{date|26|août|1939}}. Après avoir envisagé dans un premier temps de tout entreposer dans les anciennes [[Carrière (géologie)|carrières]] situées sous l'[[hippodrome de Chantilly]], elles sont déplacées dans les sous-sols du château. La majeure partie des collections est finalement évacuée en catastrophe, du 26 au {{date|28|mai|1940}}, en pleine [[Bataille de France|débâcle]]. Le voyage s'effectue à l'aide d'une vingtaine de camions, en même temps que les [[Liste des musées parisiens|musées nationaux parisiens]], et ce, grâce à l'intervention du [[Philippe Pétain|maréchal Pétain]], académicien et à ce titre membre du collège des conservateurs du musée Condé. Elles arrivent finalement au [[château de Lancosme]], à [[Vendœuvres]], dans l'[[Indre (département)|Indre]], où elles passent la totalité de la guerre. En {{date||décembre|1945}}, les collections restées au château sont sorties de leur réserve et le reste des collections retourne à Chantilly en {{date||mars|1946}}, le musée rouvrant officiellement le {{date|8 juin}} de la même année<ref>{{article|prénom1=Nicole|nom1=Garnier-Pelle|titre=Les collections du musée Condé durant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation|périodique=Musée Condé|numéro=57|mois=novembre|année=2000|pages=18-26}}.</ref>.

Une autre donation importante est effectuée en 1957 par Léon Lefébure et sa femme sous la forme d'une centaine de pièces de [[porcelaine de Chantilly]], dont une grande partie dans le style [[Porcelaine d'Imari|Imari]]. Elles sont installées dans les vitrines du salon Orléans du Logis en 1958{{sfn|Broglie|1964|p=233-266}}.

Pendant toute la période et jusqu'à nos jours, la direction du musée est toujours assurée par un conservateur, d'une façon générale issu d'autres musées ou de bibliothèques patrimoniales, le tout suivi par le collège des conservateurs, issus des académies de l'Institut de France. Ce collège est, selon la tradition, présidé par un académicien issu de l'[[Académie française]].

{| class="wikitable centre" style="text-align:center; width:40%;"
|+ Conservateurs-adjoints et conservateurs des collections<br> du musée Condé{{sfn|Broglie|1964|p=233-266}}
|-
! scope=col | Période
! scope=col | Nom du conservateur
|-
|1897-1930
|[[Gustave Macon]]
|-
|1931-1948
|[[Henri Malo]]
|-
|1949-1953
|Albert Henraux
|-
|1954-1971
|[[Raoul de Broglie]]
|-
|1971-1983
|[[Raymond Cazelles]]
|-
|1983-1998
|Amélie Lefébure
|-
|1998-2022
|Nicole Garnier-Pelle
|-
|2022-...
|[[Mathieu Deldicque]]<ref>{{article|périodique=Le Parisien|titre=Château de Chantilly : après 30 ans de travail, celle qui «a fait entrer le musée dans le XXIe siècle» passe la main|url=https://www.leparisien.fr/oise-60/depart-de-nicole-garnier-conservatrice-generale-du-chateau-de-chantilly-depuis-30-ans-elle-a-fait-entrer-le-musee-dans-le-xxie-siecle-28-06-2022-IQQMY74WIFBZJDM3HEPBC37AHQ.php|jour=2|mois=juillet|année=2022|consulté le=6/07/2022}}.</ref>
|}

{| class="wikitable centre" style="text-align:center; width:40%;"
|+ Présidents du collège des conservateurs du musée Condé<ref>{{article|prénom1=Gabriel|nom1=de Broglie|lien auteur1=Gabriel de Broglie|titre=Chantilly et le quai Conty|périodique=Le Musée Condé|numéro=67|mois=décembre|année=2010|pages=11}}.</ref>
|-
! scope=col | Période
! scope=col | Nom du président
|-
|1897-1915
|[[Alfred Mézières]]
|-
|1917-1922
|[[Ernest Lavisse]]
|-
|1922-1935
|[[Paul Bourget]]
|-
|1936-1944
|[[Gabriel Hanotaux]]
|-
|1944-1963
|[[Henry Bordeaux]]
|-
|1963-1967
|[[Alphonse Juin]]
|-
|1967-1973
|[[Pierre Gaxotte]]
|-
|1973-1983
|[[André Chamson]]
|-
|1984-1998
|[[Maurice Schumann]]
|-
|1998-2009
|[[Alain Decaux]]
|-
|2009-2010
|[[Pierre-Jean Rémy]]
|-
|2010-2019
|[[Marc Fumaroli]]
|-
|2019-2022
|[[Amin Maalouf]]<ref>{{lien web|url=https://www.institutdefrance.fr/wp-content/uploads/2020/06/Rapport_Annuel_2018-2019.pdf|titre=Rapport annuel 2020|site=Institut de France|consulté le=7 juillet 2020}}.</ref>
|-
|2022-...
|[[Daniel Rondeau]]<ref>{{lien web|url=https://lalettrer.fr/mathieu-deldicque/|titre=Portrait de Mathieu Deldicque|site=Lettre R|consulté le=15/09/2022}}.</ref>
|}

==== Changements récents dans la gestion du musée ====
Dans les [[années 1980]], l'[[Institut de France]] connaît des problèmes de gestion, qui impliquent des difficultés financières à entretenir le domaine et notamment le musée Condé<ref>{{article|prénom1= Joël|nom1=Debourges|prénom2=Christophe|nom2=Martin|titre=Enquête sur les musées de l’Institut de France. Musée Condé de Chantilly : le chant du cygne|périodique=Le Journal des arts |lien périodique=Le Journal des arts|numéro=1|mois=mars|année=1994|pages=|url texte=http://www.artclair.com/jda/archives/docs_article/77084/enquete-sur-les-musees-de-l-institut-de-france.php|consulté le=13 janvier 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|prénom1=Anne|nom1=Pons|titre=Chantilly : tiercé pour un sauvetage|périodique=L'Express|lien périodique=L'Express|jour={{1er}}|mois=avril|année=2004|pages=|url texte=http://www.lexpress.fr/informations/chantilly-tierce-pour-un-sauvetage_605162.html|consulté le=11 janvier 2011}}.</ref>. Après l'aide de [[Mécénat|mécènes]] [[États-Unis|américains]], le domaine y compris le musée passent, en 2005 et pour une durée de vingt ans, sous la gestion de la Fondation pour la sauvegarde du domaine de Chantilly, une fondation privée financée en grande partie par l'[[Karim Aga Khan IV|Aga Khan]]<ref>{{Lien web|url=http://www.institut-de-france.fr/rubrique_-la_fondation_pour_la_sauvegarde_et_le_developpement_du_domaine_de_chantilly.html?arbo=107&page=667|titre=La Fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly|site=Institut de France|consulté le=11 janvier 2011}}.</ref>.

== Salles du musée ==
La reconstruction du château par [[Honoré Daumet]] est pensée dès le départ comme la conception d'un écrin pour les collections du duc d'Aumale. Plusieurs espaces sont ainsi conçus mais le musée Condé lui-même se concentre à l'origine dans les quelques grandes galeries de peinture. Mais dès l'ouverture du château à la visite en 1898, l'ensemble des salles constituent le musée, y compris les grands appartements<ref name="MuséeCondéCRDP">{{pdf}}{{Lien web|url=http://crdp.ac-amiens.fr/picar/data/chateau_chantilly_doc/histoireduchateau/musee_conde.pdf|titre=Le Musée Condé|site=Portail pédagogique CRDP/Domaine de Chantilly|consulté le=31 décembre 2010}}.</ref>.

[[Fichier:Plan rdc ChâteauChantilly.jpg|thumb|upright=1.5|center|alt=Plan du rez-de-chaussée du grand château et du premier étage du Petit château avec la cour d'honneur, la cour de la Capitainerie et le parterre de la Volière|Plan du château tel que dessiné par Honoré Daumet en 1875 qui correspond toujours au plan du musée actuel.]]

=== Vestibule d'honneur et chapelle ===
L'entrée du musée se fait par un grand [[vestibule]], décoré de [[marbre]]s, qui servait d'entrée principale lors des réceptions organisées par le duc d'Aumale au château. Sur les murs, sont fixées deux panneaux de carreaux de [[faïence de Rouen]] historiés et réalisés par [[Masseot Abaquesne]] en 1542 et 1544 et commandés par [[Anne de Montmorency (1492-1567)|Anne de Montmorency]] pour le [[château d'Écouen]]. Ils représentent deux épisodes de l'''Histoire romaine'' de [[Tite-Live]] : ''[[Curtius (héros)|Marcus Curtius]] se précipitant dans le gouffre du [[Forum romain|forum]] pour apaiser la colère des dieux'' et ''[[Caius Mucius Scaevola|Mucius Scaevola]] étendant la main sur le brasier''<ref name="MuséeCondéCRDP"/>.

[[Fichier:Chateau de Chantilly 010.JPG|thumb|upright|alt=Autel de marbre au premier plan surplombé par la voûte de la chapelle et ses deux grandes verrières de chaque côté|L'autel de la chapelle Saint-Louis.]]

Sur la gauche, se trouve le grand escalier d'honneur qui mène aux petits appartements, copie de l'escalier du [[Palais-Royal]], ancienne résidence des [[Maison d'Orléans|Orléans]] à Paris. Le plafond de cet escalier est décoré d'une peinture de [[Diogène Maillart]], ''L'Espérance tenant le drapeau français'', commandée à l'artiste en 1892, d'après une esquisse de [[Jules-Élie Delaunay]]{{sfn|Babelon|1999|p=220-221}}. Dans le couloir menant à la [[chapelle]], sont placés contre les murs des vêtements liturgiques [[Gênes|génois]], [[chasuble]] et [[dalmatique]] faits de draps d'or et datant du {{XVe siècle}}. Ils ont été acquis à l'occasion d'une [[Enchère|vente aux enchères]] à [[Florence]] en 1880{{sfn|Macon|1910|p=259}}.

La chapelle [[Louis IX de France|Saint-Louis]] a été conçue par Honoré Daumet de façon à pouvoir abriter les éléments provenant de la chapelle du château d'Écouen : l'[[Autel (religion)|autel]], portant un [[bas-relief]] représentant le [[Ligature d'Isaac|sacrifice d'Abraham]], sculpté par [[Jean Goujon]], les boiseries et les deux vitraux, représentant du côté gauche les fils du [[connétable]] [[Anne de Montmorency (1492-1567)|Anne de Montmorency]] présentés par [[Jean (apôtre)|saint Jean]], et du côté droit les filles du connétable et son épouse Madeleine de Savoie, présentées par [[Agathe de Catane|sainte Agathe]]. Les murs de la chapelle sont par ailleurs décorés de peintures représentant [[Christophe de Lycie|saint Christophe]] et [[Jacques de Zébédée|saint Jacques]] ainsi que d'un drapeau d'une milice de la ville d'[[Augsbourg]] pris sur le champ de [[bataille de Rocroi]]. Au fond du [[Chœur (architecture)|chœur]] de la chapelle, est installée la chapelle des cœurs des Condé. Il s'agit d'un ancien monument élevé dans l'[[église Saint-Paul-Saint-Louis]] à [[Paris]] en l'honneur de [[Henri II de Bourbon-Condé]], sculpté par [[Jacques Sarrazin]] et qui comportait le cœur du [[Prince (titre)|prince]]. Placé un temps dans l'église paroissiale de [[Chantilly]], il y accueille alors l'ensemble des cœurs des princes de Condé. Le monument est déplacé ici en 1885 par le duc d'Aumale et transformé pour être placé dans cette chapelle de forme ronde installée dans une des tours du château<ref name="MuséeCondéCRDP"/>.

=== Grandes galeries du musée ===
Baptisé ainsi en l'honneur du [[Louis II de Bourbon-Condé|Grand Condé]] par le duc d'Aumale, il comporte les principales galeries de peintures du musée. Ces salles étaient destinées, dès l'origine, à constituer un musée.

==== Galerie des Cerfs ====
[[Fichier:Chantilly Castle 04.jpg|thumb|upright|alt=Grande table de réception au centre avec des [[tapisserie]]s aux murs et un plafond à caissons|La Galerie des cerfs.]]
Cette salle doit son nom à une ancienne salle située à cet emplacement, construite par Anne de Montmorency en 1528 et détruite en 1785. Construite entre 1875 et 1880, elle est inaugurée le {{date|11|novembre|1880}}. C'est une salle à manger avec balcon pour y loger des musiciens à l'époque du duc d'Aumale. Décoré selon la mode du {{XVIe siècle}}, le plafond contient des [[Plafond à caissons|caissons]] représentant les [[Héraldique|armes]] des [[Liste des seigneurs de Chantilly|seigneurs de Chantilly]]. Tout le reste de la décoration est consacré à la chasse ; différents [[trophée]]s de [[chasse]]s sont ainsi exposés : massacres d'animaux, dépouilles de lions, etc. S'y ajoute une série de douze [[tapisserie]]s intitulée ''Les Chasses de Maximilien''. Il s'agit en fait des reproductions de tapisseries flamandes du {{XVIe siècle}} d'après des cartons de [[Bernard van Orley]]. Ces copies ont été réalisées par la [[Manufacture des Gobelins]] au début du {{XVIIIe siècle}} pour [[Louis Alexandre de Bourbon]] et elles représentent les étapes d'une [[Vénerie|chasse à courre]] dans les forêts environnant [[Bruxelles]] à différentes saisons. Une peinture de [[Paul Baudry]] est placée au-dessus de la cheminée, représentant ''La Vision de Saint Hubert'' (1882). La galerie des cerfs accueille les expositions temporaires de dessins. En dehors des expositions, la grande table centrale présente le grand [[wikt:surtout|surtout]] des chasses, [[Manufacture nationale de Sèvres|céramiques de Sèvres]] réalisées au {{s-|XIX}} d'après des dessins de [[Jean-Baptiste Oudry]]<ref name="MuséeCondéCRDP"/>.

Cette salle à manger est desservie par une galerie d'office : ce couloir, qui mène au Logis, communiquait avec les cuisines situées au rez-de-chaussée par un monte-plats. Les plats ainsi apportés et tenus au chaud dans un chauffe-plats, étaient dressés dans les plats de service avant d'être apportés dans la galerie des cerfs. Cette galerie présente toujours de grandes vitrines et des tiroirs exposant un certain nombre de services de [[porcelaine]]s, d'orfèvrerie et de [[cristal]] ayant appartenu au duc d'Aumale et restés dans leur présentation de 1897. On peut toujours y voir sept services différents de [[Manufacture nationale de Sèvres|porcelaine de Sèvres]] et de Paris ayant appartenu au duc (chiffrés de ses initiales « HO » pour Henri d'Orléans) ou à sa famille, un service de table en orfèvrerie [[Christofle]] ainsi que d'autres pièces en argent massif ayant appartenu aux Condé, et enfin une collection de verres en [[cristal de Bohême]] toujours au chiffre du duc<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DP2_tables_princieres.pdf|titre=Tables princières à Chantilly, du {{sp-|XVII|au|XIX}}|site=Château de Chantilly|année=2007|consulté le=22 février 2011}}.</ref>.

==== Galerie de Peintures et la Rotonde ====
[[Fichier:Chateau de Chantilly 009.JPG|thumb|alt=Grande salle aux tentures rouges couvertes de tableaux de grande dimension avec une porte d'entrée au fond|La galerie de Peinture avec l'entrée de la galerie des cerfs au fond.]]
C'est la plus grande salle du château. Dotée d'un éclairage zénithal, les murs sont couverts de tentures de couleur [[rouge pompéien]]. Les tableaux y sont accrochés côte à côte et les uns au-dessus des autres sans ordre apparent. Il s'agit pour la plupart de tableaux de grand format, exposés auparavant dans la salle du [[jeu de paume]], avant la reconstruction du château. On trouve sur la gauche en entrant, une majorité de tableaux de l'école italienne — [[Giovan Francesco Barbieri Guercino|Le Guerchin]] — ou réalisés en Italie — [[Nicolas Poussin|Poussin]], [[Gaspard Dughet|Dughet]] — alors qu'à droite domine l'école française — [[Philippe de Champaigne]], [[Jean-Marc Nattier|Nattier]], [[Eugène Delacroix|Delacroix]]. On y trouve par ailleurs un grand nombre de peintures [[Orientalisme|orientalistes]]. Les tableaux présents dans le fond de la salle sont datés essentiellement du {{s-|XVIII}}<ref name="MuséeCondéCRDP"/>.

Au fond de la galerie, on accède par un escalier à la rotonde, aménagée dans la tour de Vineuil{{sfn|Macon|1910|p=255}}. Le duc d'Aumale avait fait le choix d'y exposer des dessins. Pour des raisons de conservations, ils en ont été retirés au profit de plusieurs chefs-d'œuvre du château ici mis plus en valeur, tels que le ''[[Portrait de Simonetta Vespucci]] ([[Piero di Cosimo]])'' ou ''[[La Vierge de Lorette (Raphaël)|La Madone de Lorette (Raphaël)]]''. Cette dernière y a pris place en 1979 à la suite de son attribution à [[Raphaël (peintre)|Raphaël]]<ref name="ArticleTribune">{{article|prénom1=Nicole|nom1=Garnier|titre=La Salle de la Tribune du musée Condé|périodique=Le Musée Condé|numéro=48|mois=juin|année=1995|pages=6-10}}.</ref>. Au sol, une [[mosaïque]] issue des [[fouille]]s de la maison des fleurs à [[Pompéi]] représente une scène de chasse<ref>{{Base Joconde|M5052000117}}.</ref>.

==== Galerie de Psyché, le ''{{langue|it|Santuario}}'' et cabinet des Gemmes ====
La galerie de Psyché comporte 44 vitraux représentant le mythe de [[Psyché (mythologie)|Psyché]] réalisés entre 1541 et 1542 pour [[Anne de Montmorency (1492-1567)|Anne de Montmorency]] en son [[château d'Écouen]]{{sfn|Macon|1910|p=255}}. C'est dans cette salle, couverte de tentures vertes, que se déroulent les expositions temporaires, parfois étendues au cabinet des gemmes et à la galerie des cerfs.

Le ''{{langue|it|Santuario}}'' (« sanctuaire » en Italien) est une petite pièce avec un seul éclairage [[zénithal]] aménagée entre 1886 et 1889 et ouvrant sur la galerie de Psyché. À son emplacement se trouvait, à l'époque du duc d'Aumale, un cabinet des [[estampe]]s. Cette salle présente deux tableaux de [[Raphaël (peintre)|Raphaël]] (''[[Les Trois Grâces (Raphaël)|Les Trois Grâces]]'', ''[[La Madone d'Orléans]]''), un panneau de ''{{langue|it|[[cassone]]}}'' peint par [[Filippino Lippi]] et intitulé ''Esther et Assuerus'' et quarante enluminures peintes par [[Jean Fouquet]], extraites du ''[[Livre d'heures d'Étienne Chevalier]]''{{sfn|Garnier-Pelle|2003|p=170-171}}.

Le cabinet des Gemmes présente une collection d'[[arme]]s et de bijoux. Là est exposé le diamant rose, jusqu'à son vol en compagnie des armes d'[[Abd el-Kader]] et d'autres bijoux dans la nuit du 11 au {{date|12|octobre|1926}}. D'origine inconnue, il aurait été acquis par le Grand Condé, peut-être à la suite d'un don de [[Louis XIV de France|Louis XIV]]. Seule sa copie est présentée actuellement<ref name="Gemmologie"/>. On y trouve aussi une collection de portraits [[Miniature (portrait)|miniatures]] et des émaux{{sfn|Macon|1910|p=257}}.

==== La Tribune ====
[[Fichier:Chateau de Chantilly FRA 005.JPG|thumb|upright|alt=Vue en contre-plongée de la salle octogonale décorée de tentures rouges et de tableaux et surplombée d'une verrière|La Tribune.]]
Cette salle doit sans doute son nom à la [[Tribune des Offices|tribune]] de la [[Galerie des Offices]] à [[Florence]], aménagée dans les [[années 1580]] par [[Bernardo Buontalenti]]. Elle en possède la même forme hexagonale et les mêmes tentures rouges, ici du velours orné de [[passementerie]]s d'or<ref name="ArticleTribune"/>. Surplombée d'une verrière permettant là aussi un éclairage zénithal, elle est décorée, dans la partie haute, de huit tableaux commandés au peintre [[prix de Rome]] [[Armand Bernard (peintre)|Armand Bernard]]. Ils illustrent les lieux de vie du duc d'Aumale<ref>{{lien web|url=http://armandbernard.monsite-orange.fr/page7/index.html|titre=château de Chantilly, une histoire d'amitié|site=Site biographique sur Armand Bernard|consulté le=19 novembre 2009}}.</ref> : le [[Palais-Royal]] où il naît, le [[lycée Henri-IV]] où il a fait ses études, le château de [[Villers-Cotterêts]], où il a passé une partie de son enfance, les châteaux d'[[Aumale (Seine-Maritime)|Aumale]] et de [[Château de Guise|Guise]], qui appartenaient à sa famille, la résidence de Twickenham, où il s'est retiré en exil en Angleterre, et enfin le château de [[Palerme]], où il se rendait dans la famille de sa femme<ref name="ArticleTribune"/>.

La salle est, à l'origine, entièrement tapissée de tableaux, jusqu'en haut des murs. Plusieurs d'entre eux ont gagné le Logis lors de son aménagement de 1886. On en dénombrait encore 62 en 1897. Certains sont actuellement dans la Rotonde, d'autres dans la salle Clouet. Deux pans de la salle sont consacrés à la [[Renaissance italienne]] et [[Renaissance flamande|flamande]] — ''[[Le Mariage mystique de saint François d'Assise]]'' de Sassetta, le diptyque de Jeanne de France — un autre à la peinture des {{sp-|XVII|e|et|XVIII|e}}s avec Champaigne et [[Antoine Watteau|Watteau]], un pan à la peinture néo-classique dont quatre tableaux d'[[Jean-Auguste-Dominique Ingres|Ingres]] et un dernier pan à la peinture romantique dont un Delacroix<ref name="ArticleTribune"/>. Dans l'entrée de la Tribune, sont placés deux bas-reliefs attribués à [[Jean Goujon]] représentant ''Le Départ'' et ''La Chute de Phaéton'', provenant du château d'Écouen{{sfn|Macon|1910|p=256}}.

=== Le Logis ===
[[Fichier:Chantilly (60), musée Condé, galerie du Logis 1.jpg|thumb|upright|Entrée du Logis.]]
Cette aile du château est construite entre 1875 et 1885 pour en faire les appartements de [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|Philippe d'Orléans, comte de Paris]], neveu du duc d'Aumale. Ils sont aménagés par Daumet à l'emplacement de l'appartement royal du château des Condé. Le Logis comporte alors quatre chambres, trois cabinet de toilette, deux salons et une salle à manger. Cependant, en 1886, une [[Loi du 22 juin 1886 relative aux membres des familles ayant régné en France|loi d'exile]] contraint la famille d'Orléans à quitter la France. et rend caduque la fonction initialement envisagée. Finalement, le duc fait réaménager les appartements en salles de musée par la suppression des portes, des cheminées et des cabinets de toilette et élargir les passages d'une pièce à l'autre, entre 1889 et 1893<ref name="MC81">{{article|prénom1=Mathieu|nom1=Deldicque|titre=Histoire et restauration du Logis|périodique=le Musée Condé|numéro=81|mois=décembre|année=2023|pages=4-12}}.</ref>.

Le premier accrochage des œuvres à l'initiative du duc d'Aumale est profondément modifié au cours du {{s-|XX}} en raison notamment de l'évolution des normes de conservation des arts graphiques, trop fragiles pour être exposées en permanence. Une première modification des tentures est réalisée en 1968-1969. Une restauration des salles en profondeur est entamée en 2020 et s'achève en 2025 afin de retrouver les tentures d'origine, en parallèle de la restauration des œuvres qui y sont exposées<ref name="MC81"/>. 

==== Cabinet des Clouet ====
[[Fichier:Chateau de Chantilly FRA 007.JPG|thumb|upright|Cabinet des Clouet.]]
Le cabinet des Clouet était à l'origine la chambre dite « du musée » transformée en cabinet consacré aux portraits de toutes périodes à la collection de portraits. Aujourd'hui, il contient des portraits des {{sp-|XV|e|et|XVI|e}}s, issus notamment de l'entourage de [[Jean Clouet|Clouet père]] et [[François Clouet|fils]]. Le mur de droite a longtemps présenté la collection du duc d'Aumale, le mur de gauche une partie de la collection Poncins-Biencourt, donnée en 1939 par les [[Château_d%27Azay-le-Rideau#Mise en vente en 1899 et achat par l’État en 1905|anciens propriétaires du château d'Azay-le-Rideau]] et installée sur place en 1946. Le nouvel accrochage depuis 2021, est plus cohérent en terme chronologique et de qualité de tableaux<ref name="MC81"/>.

==== Salle Caroline ====
La salle Caroline porte le prénom de la duchesse d'Aumale, [[Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1822-1869)|Marie-Caroline de Bourbon-Siciles]] dont un portrait d'Eugène Lamy est installé en dessus de porte. Elle était à l'origine la chambre Jura. Elle présente aujourd'hui des portraits de l'école française des {{sp-|XVII|e|et|XVIII|e}}s signés notamment [[Jean-Baptiste Greuze|Greuze]] et Watteau<ref name="MC81"/>.

==== Salon d'Orléans ====
[[Fichier:Chateau de Chantilly FRA 008.JPG|thumb|upright|left|Le salon d'Orléans.]]
Le salon d'Orléans est l'ancien salon des appartements du comte de Paris. Il comporte de nombreux portraits de famille : statue et tableau de la mère du duc d'Aumale, buste de son père, tableau du duc d'Aumale lui-même par [[Léon Bonnat]]. Sa première destination dans le musée était un cabinet de dessins et d'estampes pour lesquels le duc d'Aumale a fait aménager les vitrines encore présentes dans la salle et consultables sur une grande table autrefois située au milieu de la pièce. Les dessins ont depuis été déplacés dans la bibliothèque du théâtre pour des raisons de conservation. Les vitrines sont occupées depuis 1958 par de la [[porcelaine de Chantilly]], issues en partie du legs Lefébure-Solacroup{{sfn|Broglie|1964|p=233 et 266}}.

==== Salle Isabelle ====
La salle Isabelle porte le prénom de la femme du [[Liste des comtes de Paris|comte de Paris]] et nièce du duc d'Aumale, [[Marie-Isabelle d'Orléans]] qui y avait sa chambre. Outre deux marines hollandaises, elle présente tous les courants de la peinture française du {{XIXe siècle}} à l'exception de l'[[Impressionnisme]] : le [[Peinture néoclassique|Néoclassicisme]] avec [[Jean-Auguste-Dominique Ingres|Ingres]], le [[Peinture romantique|Romantisme]] avec [[Théodore Géricault|Géricault]], l'[[Peinture orientaliste|Orientalisme]] avec une peinture de [[Eugène Delacroix|Delacroix]], l'[[Peinture académique|Académisme]] avec [[Jean-Léon Gérôme]], l'[[école de Barbizon]] avec [[Théodore Rousseau]]<ref name="MC81"/>.

==== Cabinet du Giotto ====
[[Fichier:Chateau de Chantilly FRA 010.JPG|thumb|upright|Le cabinet du Giotto.]]
Le cabinet du Giotto était la chambre du comte de Paris. Il est désormais consacré à la peinture italienne primitive, accueillant 25 tableaux, soit le quart des collections italiennes. Il présente notamment ''La Dormition de la Vierge'' de [[Maso di Banco]], longtemps attribué à [[Giotto di Bondone|Giotto]] et qui a donné son nom à la pièce. On y trouve aussi ''[[La Vierge de miséricorde de la famille Cadard]]'' attribué ''a posteriori'' à [[Enguerrand Quarton]]. La salle a fait l'objet d'une restauration complète en 2003, lui permettant de retrouver ses [[brocart]]s [[cramoisi]]s disparus à l'occasion d'un précédent aménagement datant de 1977{{sfn|Garnier-Pelle|2003|p=175-193}}. 

Dans l'entrée, se trouvait le cabinet de toilette du comte. Il contient aujourd'hui une vitrine présentant les collections d'Antiques du musée, dont certains issus des fouilles de Pompéi et donnés par le beau-père du duc<ref name="MC81"/>.

==== Rotonde de la Minerve ====
[[Fichier:Chantilly (60), musée Condé, rotonde de la Minerve.jpg|thumb|upright|left|Rotonde de la Minerve.]]
La salle, ou rotonde de la Minerve, ancien salon du Connétable à l'époque des appartements est logée dans la tour du Connétable. Elle doit son nom à une statuette gallo-romaine en bronze représentant la [[Minerve (mythologie)|déesse]]. La vitrine centrale présente également des [[Tanagra (statuette)|statuettes Tanagra]] et une [[Céramique attique à figures rouges|amphore grecque à figures rouges]] acquise à la vente [[James-Alexandre de Pourtalès|Pourtalès]] en 1865. Les dessins ici exposés à l'époque du duc d'Aumale ont été rangés en réserve. Elle regroupe aujourd'hui des portraits de la famille d'Orléans des {{sp-|XVII|e|et|XVIII|e}}s dont des portraits signés [[Nicolas de Largillierre]]. le plafond est occupé de voussures peintes par [[Paul Baudry]]<ref name="MC81"/>.

==== Salle de la Smalah ====
La salle de la Smalah était autrefois une salle à manger. Elle a par la suite été consacrée aux dessins orientalistes ou militaires dont la [[Bataille de la Smala]]. Là encore, ils en ont été enlevés pour des raisons de conservation à la mort du duc<ref name="MC81"/>. Elle accueille de nos jours des peintures acquises par les Amis du musée Condé lors de la vente de la collection du [[Henri d'Orléans (1908-1999)|comte de Paris]] en 1996 et données au musée à l'occasion du centenaire de la mort du duc d'Aumale en 1997. Il s'agit de deux portraits du duc et de son épouse peints par [[Charles Jalabert]] en 1866, un petit [[pastel]] signé [[Henri Cain]] représentant le duc en 1893 et un portrait du même un an avant sa mort signé [[Jean-Joseph Benjamin-Constant]]<ref>{{article|prénom1=Nicole|nom1=Garnier|prénom2=Florence|nom2=Adam|titre=Acquisition et restauration de portraits du duc et de la duchesse d'Aumale par Jalabert, Benjamin-Constant et Henri Cain|périodique=Le Musée Condé|numéro=55|mois=novembre|année=1998|pages=20-29}}.</ref>.

==== Les Galeries du Logis ====
La petite galerie du Logis était constituée à l'origine de deux toilettes, deux salles d'eau et deux antichambres. Une galerie étroite est aménagée dans ces espaces exigus pour accueillir des dessins. Ils sont occupés aujourd'hui par des portraits de famille du {{s-|XIX}}, des vues anciennes du château et des portraits hollandais du {{s-|XVII}}<ref name="MC81"/>.

=== Bibliothèque et cabinet des livres ===
[[Fichier:Chantilly3 tango7174.jpg|thumb|alt=Vue des deux murs de la bibliothèque parcourus par une passerelle à droite et en face, de vitrines d'expositions au centre et d'armoires de livres à gauche. Le tout est surplombé d'un plafond à caissons|Le Cabinet des livres du château.]]
La bibliothèque du musée comprend une salle accessible en visite libre appelée le Cabinet des livres, situé dans le Petit château. Cette salle est aménagée entre 1876 et 1877 par l'architecte du château [[Honoré Daumet]]. Elle comprend sur deux pans de murs des rayonnages métalliques sur deux niveaux auxquels on accède à l'aide d'une galerie. Les ouvrages y sont classés par dimension, par regroupements intellectuels et par type de reliure, jouant ainsi un rôle essentiellement décoratif. Le plafond est décoré de caissons ornés d'[[Liste des meubles héraldiques#Écusson|écussons]] des compagnons d'armes du [[Louis II de Bourbon-Condé|Grand Condé]]. Le buste de celui-ci, signé [[Antoine Coysevox|Coysevox]], est disposé sur la cheminée. On trouve également, posé sur un chevalet, un tableau de [[Gabriel Ferrier]] représentant le duc d'Aumale dans sa bibliothèque accompagné d'[[Alfred-Auguste Cuvillier-Fleury]] le conseillant dans ses acquisitions. C'est dans cette salle que se déroulent les expositions temporaires sur la bibliophilie, présentant livres anciens, documents d'archives et reliures rares<ref name="VBib&Arch">{{Lien web|url=http://www.bibliotheque-conde.fr/visite.htm|titre=Visite|site=Bibliothèque et Archives du Château de Chantilly|consulté le=13 décembre 2010}}.</ref>.

La bibliothèque comprend une autre salle aménagée entre 1888 et 1889 à l'emplacement de l'ancien théâtre des princes de Condé, appelée « Bibliothèque du théâtre », accessible uniquement en visite guidée. Elle contient les {{nombre|30000 ouvrages}} du {{s-|XIX}} et les documents bibliographiques qui servaient d'outils de travail au duc. Les autres pièces, non accessibles à la visite, sont la tour des Chartes, qui conserve les archives du domaine et du duc, ainsi qu'une salle de lecture pouvant accueillir les chercheurs sur rendez-vous<ref name="VBib&Arch"/>.

=== Grands appartements ===
Situées dans le Petit château, ces pièces conservent en partie les aménagements du château du {{s-|XVIII}}. Elles furent aménagées comme pièces d'apparat par le duc d'Aumale. Les pièces sont traversantes, nécessitant de passer d'une salle à l'autre pour traverser le château. Les Grands appartements sont ouverts en visite libre, comme les salles de peinture.

==== Antichambre ====
Cette pièce est construite au {{s-|XIX}} pour relier le nouveau château à l'ancien petit château. Elle comporte plusieurs objets autrefois placés dans le château des Condé avant la [[Révolution française|Révolution]] et plusieurs tableaux dont deux signés [[Jean-Baptiste Oudry]], la pièce la plus précieuse étant le meuble minéralogique donné par le roi [[Gustave III de Suède]] au prince [[Louis V Joseph de Bourbon-Condé]] en 1774 et qui comportait autrefois une collection de minéraux aujourd'hui conservée au [[muséum national d'histoire naturelle]]<ref name="BrochureMobilier">{{pdf}}{{lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/61/Flyerrestaur-W13ps.pdf|titre=Le Mobilier du château de Chantilly|site=Site officiel du château de Chantilly|consulté le=30 décembre 2010}}.</ref>.

==== Salle des gardes ====
[[Fichier:SalledesGardes-ChateauChantilly1.jpg|thumb|alt=Angle d'une salle décorée de boiseries blanches, de tableaux en hauteur et comprenant une grande vitrine à droite|Salle des gardes à l'entrée des grands appartements.]]
Elle est aussi appelée salle de la mosaïque car elle comporte au-dessus de la cheminée une mosaïque issue des fouilles d'une villa de [[Stabies]], non loin de [[Pompéi]], représentant ''L'Enlèvement d'Europe par le dieu de l’Olympe Jupiter qui a pris la forme d’un taureau''. Elle a servi de seconde antichambre avant la révolution, puis de salle à manger après. Elle a été entièrement réaménagée par Honoré Daumet. Depuis l'ouverture du musée, le mobilier du début du {{s-|XIX}} a été réinstallé et comprend notamment deux consoles en chêne et marbre de [[style Restauration]] signées [[Pierre-Antoine Bellangé]] (1757-1827)<ref name="BrochureMobilier"/>. On y trouve deux portraits peints par [[Antoine van Dyck]] et trois portraits du [[Louis II de Bourbon-Condé|Grand Condé]] dont l'un signé [[David Teniers le Jeune]]. Deux vitrines sont consacrées à des souvenirs militaires, ce qui explique le nom donné à la pièce. L'une, consacrée aux Condé, contient des drapeaux de régiments du {{s-|XVIII}}, un tambour de [[gardes suisses (France)|gardes suisses]] et des équipements ayant appartenu à l'[[armée des émigrés]] des princes de Condé. L'autre, consacrée au duc d'Aumale, conserve des souvenirs des [[Conquête de l'Algérie par la France|campagnes d'Afrique du nord]] : canons pris à [[Mascara (Algérie)|Mascara]] en 1835, ainsi que d'autres armes, et tambours<ref name="AppartementsCRDP">{{Lien web|url=http://crdp.ac-amiens.fr/chantilly/page4/page9/page7/page7.html|titre=Les appartements du château|site=Portail pédagogique CRDP/Domaine de Chantilly|consulté le=31 décembre 2010}}.</ref>.

==== Chambre de Monsieur le Prince ====
[[Fichier:ChambrePrince-ChateauChantilly2.jpg|thumb|alt=Salle décorée de boiseries blanches et de grandes toiles peintes, d'un tapis, de chaises, d'une commode et d'un bureau|Chambre de Monsieur le Prince.]]
Cette ancienne chambre conserve en partie ses boiseries posées dans les [[années 1720]] sous la conduite de l'[[Staffeur ornemaniste|ornemaniste]] Charles Maurissan. En 1820, cinq toiles peintes signées [[Christophe Huet (II)|Christophe Huet]] et datant de 1734-1735, y sont installées, représentant des animaux exotiques et des [[pagode]]s orientales. Elle sert alors de salle de billard. Elle est transformée en salon par le duc d'Aumale. La salle comprend plusieurs pièces de mobiliers du {{s-|XVIII}} : deux commodes dont une signée [[Jean-Henri Riesener]] et un bureau. Les autres meubles, un canapé, douze fauteuils et six chaises, ont été commandés par le duc d'Aumale et ornés de [[Manufacture de Beauvais|tapisseries de Beauvais]] du {{s-|XVIII}}<ref name="BrochureMobilier"/>{{,}}<ref name="AppartementsCRDP"/>.

==== Grand cabinet ====
Le cabinet des princes a conservé sa fonction jusqu'au duc d'Aumale. Il est décoré de boiseries blanches et or datant de 1720 et ornés de motifs liés à la chasse. Seuls les tableaux de dessus de portes ont été retirés à la Révolution et remplacés à la Restauration par des toiles provenant du [[palais Bourbon]], propriété des princes de Condé et représentant des scènes militaires des {{sp-|XVII|e|et|XVIII|e}}s. Le mobilier {{XVIIIe}} provient de la vente des collections de {{Louis-Philippe Ier}} en 1857. Il comprend six fauteuils et six chaises, un canapé à joues et un écran, tous décorés de tapisseries de Beauvais. On trouve aussi un [[guéridon]] datant de 1874 en émail cloisonné, réalisé par les ateliers [[Christofle]]<ref name="BrochureMobilier"/>{{,}}<ref name="AppartementsCRDP"/>.

==== Grande singerie ====
[[Fichier:GrandeSingerie-ChateauChantilly2.jpg|thumb|alt=Vue de deux murs d'un cabinet décoré de boiseries blanches et de dorures, couvertes de peintures, avec quatre chaises et un canapé|La grande singerie.]]
C'est l'une des plus célèbres pièces du château, comportant un ensemble de décors peints attribués à [[Christophe Huet (II)|Christophe Huet]] en 1737. Cette {{citation|[[singerie]]}} est une représentation de [[singe]]s imitant les actions de l'homme, et de chinois, alliant à la fois la mode nouvelle des [[chinoiserie]]s et de la [[caricature]]. Chaque panneau est une [[Allégorie (représentation)|allégorie]] des sciences et des arts, représentant la chasse, la guerre, la peinture, la sculpture, la géométrie, la géographie et la chimie. Sur l'un des panneaux, l'un des singes est peintre en porcelaine ([[Louis IV Henri de Bourbon-Condé]], son commanditaire, venait de fonder une [[Porcelaine de Chantilly|manufacture de porcelaine]] dans la ville, aux décors inspirés de motifs extrême-orientaux). Une toile peinte est présente en fond alors que le même prince a fondé aussi une manufacture produisant ce type de pièces et une presse à billets est placée en partie basse, peut-être une allusion à la fortune du prince constituée dans le cadre du [[système de Law]]. Le commanditaire se retrouve ainsi lui-même caricaturé. Le décor contient aussi une évocation des [[Sens (physiologie)|cinq sens]] et des [[continent|quatre parties du monde]]. Le plafond est entièrement consacré à la chasse. Le même peintre a réalisé des décors sur le même thème au [[château de Champs-sur-Marne]] et à l'[[hôtel de Rohan (Paris)|hôtel de Rohan]] (à Paris)<ref>{{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle | titre = Les Singeries | collection = Trésors de Chantilly | éditeur = Nicolas Chaudun - Fondation pour le domaine de Chantilly | lieu = Paris | année = 2008 | mois = septembre | isbn = 978-2-35039-063-5 | lccn = 2008487526 | passage = 4-18 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle | prénom2 = Anne | nom2 = Forray-Carlier | prénom3 = Marie-Christine | nom3 = Anselm | titre = Singeries et exotisme chez Christophe Huet | éditeur = Monelle-Hayot | lieu = Saint-Rémy-en-l’Eau | année = 2010 | mois = février | pages totales = 174 | isbn = 978-2-903824-69-3 | lccn = 2010420334 }}.</ref>.

Le mobilier du salon comprend quatre chaises provenant du cabinet de toilette de [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] à [[Château de Versailles|Versailles]] signées [[Georges Jacob (ébéniste)|Georges Jacob]], une chaise provenant de la [[Château de Rambouillet#La chaumière aux coquillages|chaumière de Rambouillet]] ainsi qu'un écran de cheminée décoré au {{s-|XIX}} d'une toile de Christophe Huet : ''La Leçon de lecture des singes''<ref name="BrochureMobilier"/>.

==== Grande galerie des actions de Monsieur le Prince ====
[[Fichier:Grandegalerie-ChateauChantilly.jpg|thumb|alt=Vue d'une salle tout en longueur couverte de grandes toiles et comportant plusieurs meubles le long d'un des longs murs|La grande galerie des batailles.]]
Cette [[Galerie (architecture)|galerie]] est conçue par [[Jules Hardouin-Mansart]] et achevée par la pose des boiseries lors des travaux de [[Jean Aubert (architecte)|Jean Aubert]] vers 1718. La salle comprend une série de onze toiles représentant les principales victoires du Grand Condé : les batailles de [[bataille de Rocroi|Rocroi]] (1643), [[Bataille de Fribourg (1644)|Fribourg]] (1644), [[Bataille d'Alerheim|Nördlingen]] (1645), [[Siège de Dunkerque (1646)|Dunkerque]] (1646), [[Bataille de Lens (1648)|Lens]] (1648), Le [[Fronde (histoire)#La guerre et le blocus de Paris (de janvier à mars 1649)|blocus de Paris]] (1649), La [[Guerre de Dévolution#La campagne de Franche-Comté|conquête de la Franche-Comté]] (1668), [[Guerre de Hollande#1672|Le passage du Rhin]] (1672). Ces toiles occupant trois des murs de la salle, sont commandées par le Grand Condé lui-même en 1686, année de la mort du chef de guerre, à Sauveur Le Conte (1659-1694), élève de [[Adam François van der Meulen|Van der Meulen]], le peintre des batailles de [[Louis XIV de France|Louis XIV]]. Elles sont achevées en 1692. Une peinture supplémentaire est commandée par le [[Henri Jules de Bourbon-Condé|fils du Grand Condé]], après la mort de celui-ci : ''Le Repentir''. Le peintre [[Michel Corneille le Jeune]] représente le Prince empêchant une [[renommée]] de publier ses actions de rebelles et invitant une autre renommée à proclamer son repentir, alors que l'histoire, appuyée sur [[Saturne (mythologie)|le Temps]] arrache d'un livre les pages symbolisant les actions que le chef de guerre souhaite faire oublier<ref name="AppartementsCRDP"/>{{,}}<ref name="MuséeCondéCRDP"/>.

La pièce abrite le mobilier le plus prestigieux du château, rassemblé par le duc d'Aumale : une table en cep de vigne de 1540 aux armes des [[Maison de Montmorency|Montmorency]], une autre table attribuée à [[André-Charles Boulle]], un ensemble de chaises et de fauteuils de Georges Jacob, un bureau et son cartonnier signé [[Joseph Baumhauer]] (1757) ainsi qu'un autre signé [[Jean-François Oeben|Jean-François Œben]]<ref name="BrochureMobilier"/>.

==== Salon de musique ====
Cette pièce forme autrefois le [[cabinet de curiosités]] des princes de Condé avec les deux pièces suivantes non ouvertes à la visite, comportant des collections de [[Minéral|minéraux]], d'espèces animales et autres curiosités naturelles. La pièce, donnant sur le [[Château de Chantilly#Le château d'Enghien|château d'Enghien]], présente divers objets en souvenir du [[Louis Antoine de Bourbon-Condé|duc d'Enghien]], [[Affaire du duc d'Enghien|fusillé dans les douves du château de Vincennes]]. Outre son portrait en tenue de chasse, plusieurs de ses effets personnels sont exposés<ref name="AppartementsCRDP"/>.

=== Petits appartements ===
Ces pièces, situées au rez-de-chaussée du Petit château, sont les appartements privés du duc d'Aumale, entièrement aménagés depuis qu'il eut décidé de s'installer dans le château hérité de son oncle [[Louis VI Henri de Bourbon-Condé]], peu de temps après son mariage avec sa cousine [[Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1822-1869)|Marie-Caroline de Bourbon-Siciles]]. Commencés en 1844 et achevés en 1846, les travaux sont menés par le décorateur [[Eugène Lami]] dans le style des arts décoratifs de la [[monarchie de Juillet]]. La plupart des meubles sont créés par les [[frères Grohé]]. Cependant, dès {{date||septembre|1847}}, le duc d'Aumale quitte le château pour gagner ses fonctions de gouverneur général de l'[[Algérie]]. À la suite de son exil en Angleterre en 1848, il ne regagne ses appartements qu'en 1876 où il réside jusqu'à sa mort en 1897. En 1886, le chauffage central et l'éclairage au gaz y sont installés. Conformément à ses vœux, les lieux n'ont subi aucune modification depuis. Ils sont ouverts au public à l'occasion de visites guidées depuis 1993<ref name="MuséeCondéCRDP"/>{{,}}<ref name="AppartementsCRDP"/>.

==== Salon de Guise ====
[[Fichier:Musée Condé - Salon de Guise.jpg|thumb|alt=Pièce comportant des boiseries blanches et dorées, parquet au sol et lustre doré, une porte à gauche surmonté d'un tableau, un bahut de couleur noire surmonté d'un miroir et plusieurs portraits peints aux murs|Le salon de Guise et l'entrée de la chambre de la duchesse.]]
Cette salle auparavant salon de musique de [[Bathilde d'Orléans]], [[Liste des seigneurs puis ducs de Bourbon|duchesse de Bourbon]], avait pour nom « salon des Dames », devient le « salon de Guise » en 1872, après la mort du fils du duc, François, duc de Guise, à l'âge de dix-huit ans. Le salon présente les portraits de ses deux fils, le prince de Condé et le duc de Guise, peints par [[Charles Jalabert]], ainsi que ceux du duc d'Aumale et de son frère [[Antoine d'Orléans (1824-1890)|Antoine d'Orléans]] enfants, peints par [[Joseph-Nicolas Robert-Fleury]]. Les dessus de portes sont décorés de toiles représentant le château de Chantilly au temps du Grand Condé, le [[Hameau de Chantilly|Hameau]] et la meute sortant des Grandes Écuries. Le mobilier est composé d'une table et d'une armoire-bahut en [[palissandre]] et [[ébène]], ornée de bronze<ref name="BrochureMobilier"/>{{,}}<ref name="AppartementsCRDP"/>.

==== Chambre de la duchesse ====
L'ancien salon de la duchesse de Bourbon : la pièce est composée d'un [[lit à baldaquin]] et de fauteuils de [[style Louis XV]]. Elle comprend également un cabinet de toilette. Les murs sont ornés de deux tableaux du duc d'Aumale et de la duchesse lors de leur mariage. Le plafond est peint par [[Narcisse Díaz de la Peña]] et représente deux oiseaux en balance sur une guirlande autour des initiales « C » et « A » ([[Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1822-1869)|Caroline-Auguste, duchesse d'Aumale]])<ref name="BrochureMobilier"/>{{,}}<ref name="AppartementsCRDP"/>.

==== Salon violet ====
[[Fichier:Musée Condé - Salon violet.jpg|thumb|alt=salle ronde aux murs couverts de violet et de boiseries dorées avec miroirs et portraits au pastel. La salle comprend un secrétaire au centre, un paravent et des chaises tapissés de violet|Le salon violet, restauré en 2009.]]
Cette pièce est aménagée sous une forme ronde dans l'ancienne chambre à coucher de la duchesse de Bourbon. C'est dans cette pièce qu'est né [[Louis Antoine de Bourbon-Condé]] en 1772. La pièce était, sous la monarchie de Juillet, décorée de [[lampas]] de couleur verte. À son retour en 1876, après la mort de sa femme en 1869, le duc d'Aumale remplace le vert par le violet, couleur du chagrin. Le salon est entièrement restauré et les lampas retissés en 2009<ref>{{article|titre=Le salon violet retrouve son éclat|périodique=Le Parisien|lien périodique=Le Parisien|jour=9|mois=décembre|année=2009|pages=|url texte=http://www.leparisien.fr/chantilly-60500/le-salon-violet-retrouve-son-eclat-09-12-2009-737907.php|consulté le=31 décembre 2010}}.</ref>.

==== Petite singerie ====
La seule pièce des petits appartements ayant totalement conservé sa décoration du {{s-|XVIII}}. Un panneau comporte la date de 1735 ; cette décoration est elle aussi attribuée à Christophe Huet. Six panneaux représentent les distractions des dames du château, dans ce qui était le [[boudoir (salon)|boudoir]] des princesses de Condé, à travers des personnages de guenons au cours des quatre saisons. Celles-ci participent à la chasse (l'Automne), cueillent des cerises (le Printemps), se baignent (l'Été), jouent au traîneau (l'Hiver). Deux panneaux supplémentaires représentent des singes jouant aux cartes et faisant leur toilette. Le plafond, lourdement restauré, représente à nouveau les allégories des quatre saisons, ainsi que les ''[[Fables de La Fontaine]]'' sur deux corniches (''[[Le Coq et la Perle]]'', ''[[Le Renard et la Cigogne]]'', ''[[Le Renard et le Buste]]'', ''[[La Poule aux œufs d'or (La Fontaine)|La Poule aux œufs d'or]]'') ainsi que les [[Cris de Paris]] sur les deux autres (dont le marchand d'[[oublie]]s). Enfin, les volets représentent des jeux de plein air (arc, volant, quilles) et un vantail, l'archerie{{sfn|Garnier-Pelle|2008|p=18-22}}.

==== Chambre du duc d'Aumale et sa salle de bain ====
[[Fichier:Musée Condé - Chambre du duc d'Aumale.jpg|thumb|alt=salle couverte de boiseries blanches, avec contre les murs, une cheminée, une vitrine et un lit surmonté d'un portrait. Trois fauteuils sont disposés au centre de la pièce|La chambre du duc avec son lit sur lequel sont posés ses costumes d'académicien]]
Les boiseries datent du {{s-|XVIII}}, seuls les dessus de portes ont été changés au siècle suivant. C'est l'ancienne chambre du Louis VI Henri de Bourbon-Condé avant la Révolution. Les murs supportent des tableaux et [[Miniature (portrait)|miniatures]] représentant la famille du duc d'Aumale, dont un portrait de sa mère signé du baron [[François Gérard]]. Une vitrine contient le [[masque mortuaire]] du duc ainsi que le [[Drapeau de la France|drapeau tricolore]] qui couvrait son cercueil lors de son retour de [[Sicile]]. Agrémentée de boiseries, la salle de bain attenante comprend tout le confort moderne avec eau courante, chaude et froide, lavabo, baignoire avec robinetterie d'époque<ref name="BrochureMobilier"/>{{,}}<ref name="AppartementsCRDP"/>.

==== Salon de Condé ====
La salle est aménagée par [[Eugène Lami]] dans le [[Éclectisme (architecture)|style éclectique]] avec notamment une imposante cheminée de [[style néorenaissance|néo-renaissance]]. Cette ancienne antichambre, puis salon du duc de Bourbon, est appelée tout d'abord « Salon des Condé » par le duc d'Aumale en raison du grand nombre de portraits d'ancêtres en peinture (Grand Condé par [[Juste d'Egmont]]) et en sculpture (Louis-Henri de Bourbon-Condé). Il est rebaptisé « Salon de Condé » en mémoire du fils aîné du duc d'Aumale, mort à {{nobr|21 ans}}<ref name="BrochureMobilier"/>{{,}}<ref name="AppartementsCRDP"/>.

==== Chambre de marbre, loggia et débotté ====
[[Fichier:Musée Condé - chambre de marbre.jpg|thumb|alt=salle au sol et à la cheminée couverts de marbres noir, blanc et rouge, avec une table au centre, des étagères en bois contre un mur de couleur bleu foncé et une tête en marbre posé sur un pupitre en bois|La Chambre de marbre à la décoration inspirée de la Renaissance]]
Ces trois pièces sont entièrement aménagées dans le style néo-renaissance avec boiseries, plafond à caisson, carreaux de pavement et ornements rappelant les décorations de la façade du petit château de [[Jean Bullant]]. La chambre de marbre, qui date de 1880, est un cabinet de travail devenu salle à manger privée du duc d'Aumale. Elle contient du mobilier signé [[Frères Grohé|Grohé Frères]] ainsi qu'un buste de [[Ferdinand-Philippe d'Orléans]], frère aîné du duc. La [[loggia]] et le [[wikt:débotté|débotté]] ont été aménagés à l'emplacement de l'entrée de l'ancien pont-levis du Petit château, vers 1875. La loggia comprend des décors directement inspirés de ceux du [[château d'Écouen]], en hommage à [[Anne de Montmorency (1492-1567)|Anne de Montmorency]]. Le débotté servait de salle d'accueil des visiteurs du duc, de retour de la chasse<ref name="BrochureMobilier"/>.

==== Galeries Duban et Daumet ====
La galerie Duban est construite en 1846 par l'architecte [[Félix Duban]] (1798-1870), prenant la forme d'une extension sur la façade du petit château, côté cour, pour desservir les petits appartements. Elle est dans un premier temps décorée des vitraux de Psyché, aujourd'hui dans la galerie du même nom. Ils sont remplacés par six vitraux héraldiques provenant eux aussi du [[château d'Écouen]] et représentant les armes de [[Guillaume Gouffier de Bonnivet]], compagnon d'armes d'Anne de Montmorency, du [[Dauphin (titre)|dauphin]], le futur [[Henri II de France|Henri II]] en 1541, peut-être celles de [[Philippe de Montmorency (évêque de Limoges)|Philippe de Montmorency]], [[Liste des évêques de Limoges|évêque de Limoges]] et frère d'Anne, armes d'Antoinette de La Marck, femme de [[Henri Ier de Montmorency|Henri {{Ier}} de Montmorency]], fils d'Anne, armes d'Anne lui-même et de Marie de Montmorency, sœur cadette d'Anne et [[Abbaye de Maubuisson|abbesse de Maubuisson]]. Les autres vitraux, qui datent du {{s-|XIX}}, portent les armes des Condé et des Orléans. Les vitrines situées dans la galerie exposent différentes armes ainsi qu'un costume de [[circassie]]n donné au duc d'Aumale par [[Constantin Nikolaïevitch de Russie]]. Au fond du couloir, se trouve l'ancien fauteuil roulant utilisé par le duc lors de ses promenades dans le parc du château à la fin de sa vie<ref name="MuséeCondéCRDP"/>.

La galerie Daumet construite par l'architecte du même nom en 1885-1886 pour relier le nouveau grand château aux petits appartements est décorée de boiseries et accueille une armoire du {{s-|XVIII}} décorée de [[marqueterie]]s contenant des [[Porcelaine de Saxe|porcelaines de Meissen]]. Les tableaux sur les murs de la galerie, ayant appartenu au beau-père du duc d'Aumale, représentent des vues de [[Naples]] et de ses environs<ref name="MuséeCondéCRDP"/>.

=== Cabinet d'arts graphiques ===
[[Fichier:Cabinet d'arts graphique - musée Condé (mars 2017).jpg|thumb|alt=Vue de dessins sous verre et de l'enfilade des pièces.|Le cabinet d'arts graphiques à l'occasion de l'exposition inaugurale ''Bellini, Michel-Ange, Le Parmesan'' en mars 2017.]]
Il s'agit de cinq salles situées à proximité des petits appartements, donnant sur le jardin de la Volière, et auxquelles on accède par la galerie Daumet. Aménagées au {{s-|XIX}}, elles servaient au logement de la famille du duc d'Aumale ou de ses invités, bénéficiant d'un système de chauffage central par le sol et de cabinets de toilette indépendants. Elles sont désignées sous le nom de : chambre de Naples, chambre La Bruyère, chambre Jeanne d’Arc, chambre de la Reine et salon Louis III. Elles sont décorées de boiseries, cheminées et leurs garnitures ainsi que de dix-huit tableaux de dessus de porte : un portrait de [[Jean-Baptiste Lully|Lully]] par [[Paul Mignard]], des copies anciennes d'autres portraits du {{s mini-|XVII}} et du début du {{s-|XVIII}}, des vues de Naples de [[Joseph Rebell]] ou encore des vases de fleurs d'[[Alexis-Joseph Mazerolle]] provenant de l'hôtel d'[[Achille Fould]] à Paris. Une restauration intervenue en 2016-2017 a permis la restitution de sa décoration de la période du duc. Ces salles accueillent désormais un cabinet d'arts graphiques, qui expose les collections de dessin, gravure et photographie du musée à l'occasion d'expositions temporaires. Elles se déroulent au rythme de deux à trois par an et peuvent contenir trente à cinquante œuvres à la fois<ref>{{ouvrage|titre=Dossier de presse de l'ouverture du cabinet d'arts graphiques|année=2017|mois=février|lire en ligne=http://www.geographie-histoire.info/170820-chantilly.pdf}}.</ref>.

== Collections ==
{{Catégorie principale|Œuvre conservée au musée Condé}}
Si la collection de peintures anciennes est la plus connue, le musée abrite aussi des collections dans presque tous les domaines de l'art ancien : [[archéologie]], [[dessin]], [[gravure]], [[sculpture]], [[photographie]], [[arts décoratifs]].

=== Peintures ===
{{Article détaillé|Collection de peintures du musée Condé}}
Il s'agirait de la deuxième collection de peintures anciennes (avant 1850) de [[France]] après le [[musée du Louvre]]<ref>{{Lien web|url=http://www.musee-conde.fr/|titre=Les Collections du musée Condé|consulté le={{1er}} janvier 2011}}.</ref>. 800 peintures sont en effet présentes dans le musée, dont 500 exposées en permanence, réparties dans presque toutes les salles selon le goût et les volontés du duc d'Aumale. Les tableaux sont présentés les uns contre les autres et superposés, comme le voulait l'habitude dans les musées au {{XIXe siècle}}.

==== École italienne ====
La collection italienne du musée Condé comporte 98 tableaux, ce qui en fait l'une des mieux représentées. Le duc d'Aumale avait en effet une prédilection pour la [[Renaissance italienne]] : 22 tableaux datent du {{XVe siècle}}, 38 du {{XVIe siècle}}. Parmi les [[Primitifs italiens|primitifs]], on note surtout la présence de [[Toscane|Toscans]] : [[Sienne]] avec [[Sassetta (peintre)|Sassetta]] (''[[Le Mariage mystique de saint François d'Assise]]'') et [[Florence]] avec [[Fra Angelico]] (trois tableaux : ''Saint Marc'', ''Saint Matthieu'' et ''Saint Benoît en extase dans le désert''), [[Filippino Lippi]] ou [[Piero di Cosimo]] (''[[Portrait de Simonetta Vespucci]]''). Le {{s-|XVI}} se concentre sur les trente premières années avec beaucoup de peintres de l'Italie du Nord dont [[Ludovico Mazzolino]] ou [[Bernardino Luini]], mais aussi des peintres romains comme [[Raphaël (peintre)|Raphaël]], le musée Condé étant le seul musée de France, avec le Louvre, à conserver trois de ses tableaux (''[[Les Trois Grâces (Raphaël)|Les Trois Grâces]]'', ''[[La Madone d'Orléans]]'', ''[[La Vierge de Lorette (Raphaël)|La Vierge de Lorette]]''), [[Jacopino del Conte]] ou [[Scipione Pulzone]]. Pour le {{XVIIe siècle}}, les deux principaux peintres représentés sont [[Annibale Carrache|Annibale Carracci]] et [[Salvator Rosa]] avec chacun huit œuvres mais on trouve aussi un [[Le Dominiquin|Dominiquin]] et un [[Giovan Francesco Barbieri Guercino|Guerchin]]. Les sujets traités sont pour l'essentiel des sujets religieux, à l'exception d'une dizaine de portraits{{sfn|Boissard|Lavergne|1988|p=14-15}}.

Ces tableaux italiens proviennent principalement de deux achats en bloc de grandes collections : la collection de son beau-père, le [[Léopold de Bourbon-Siciles|prince de Salerne]], en 1854 et celle du conservateur du musée du Louvre, [[Frédéric Reiset]], en 1879. La première représente 72 tableaux, soit plus de la moitié des collections italiennes. Le duc a d'ailleurs vendu rapidement 70 toiles pour ne garder pour l'essentiel que des peintures des {{sp-|XVI|e|et|XVII|e}}s. Ces œuvres ont été achetées par [[Ferdinand Ier des Deux-Siciles|Ferdinand {{Ier}} des Deux-Siciles]], qui tenta entre 1799 et 1805 de récupérer une partie des collections vendues par les grandes familles romaines à l'arrivée des [[Campagne d'Italie (1796-1797)|troupes françaises]]. Frédéric Reiset, pour sa part, a constitué sa collection par des achats successifs tout au long de sa carrière de conservateur au [[musée du Louvre]] puis de directeur des musées nationaux. Il vend ses 40 tableaux dont 24 de l'école italienne à son départ à la retraite. Les autres tableaux sont des acquisitions ponctuelles réalisées à l'occasion de ventes aux enchères{{sfn|Boissard|Lavergne|1988|p=15-17}}.

<gallery caption="Peintures italiennes du musée" mode="packed" heights="200px">
Dormition-zoom.jpg|''La Dormition de la Vierge'', [[tempera]] sur bois, [[Maso di Banco]] ({{XIVe siècle}})
Piero di Cosimo - Portrait de femme dit de Simonetta Vespucci - Google Art Project.jpg|''[[Portrait de Simonetta Vespucci (Piero di Cosimo)|Portrait de Simonetta Vespucci]]'', [[détrempe]] sur bois, [[Piero di Cosimo]] (vers 1480)
Le Tre Grazie.png|''[[Les Trois Grâces (Raphaël)|Les Trois Grâces]]'', [[Peinture à l'huile|huile]] sur bois, [[Raphaël (peintre)|Raphaël]] (1504-1505)
Guercino Pietà 2.jpg|''La Pietà'', huile sur toile, [[Giovan Francesco Barbieri Guercino|Le Guerchin]] (1640)
</gallery>

==== École flamande ====
La peinture flamande est essentiellement représentée par deux genres : la peinture religieuse et surtout les portraits. Au premier genre, appartient un [[diptyque]] anonyme dit de [[Jeanne de France (1435-1482)|Jeanne de France]], sœur de [[Louis XI de France|Louis XI]], autrefois attribué à [[Hans Memling]] mais sans doute réalisé par un peintre de l'entourage de [[Rogier van der Weyden]]. Également une ''Sainte Marie-Madeleine'' (autrefois désignée sous le nom de ''Portrait de Marie de Bourgogne'') attribuée au [[Maître de la Légende de sainte Marie-Madeleine]]{{sfn|Garnier-Pelle|2009|p=114-115}}. Deux autres tableaux religieux datent du {{s-|XVII}}, l'un représentant ''{{Langue|la|Noli me tangere}}'' signé [[Denis Calvaert]] et un ''{{Langue|la|Ecce homo}}'' de [[Frans II Francken]]. Un portrait du {{s-|XV}} reste anonyme et représente ''Antoine, Grand bâtard de Bourgogne''. Pour le {{s-|XVII}}, il s'agit pour la plupart de portraits de la famille Condé et Orléans, réalisés pour certains à l'occasion d'exils en [[Comté de Flandre|Flandre]], transmis au duc d'Aumale par héritage : ''[[Portrait de Gaston de France]]'' par [[Antoine van Dyck]] et deux autres œuvres du portraitiste flamand, ainsi que des portraits du Grand Condé signés [[David Teniers le Jeune]] ou [[Juste d'Egmont]]<ref>{{Base Joconde|champ=REQ|((PEINTURE) :DOMN ET (('FLAMANDE') :LIEUX,ECOL ET ((MUSEE CONDE) :LOCA )))|Notice des peintures flamandes du musée Condé}}.</ref>.

<gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="200px" caption="Peintures flamandes du musée">
Weyden-Diptych of Jeanne of France 1452-70.jpg|<center>''Diptyque'' dit ''de Jeanne de France'' (vers 1465)<br>entourage de [[Rogier van der Weyden]]</center>
Maria van Bourgondi.jpg|<center>''Sainte Marie-Madeleine''<br>fin du {{s-|XV}}<br> [[Maître de la Légende de sainte Marie-Madeleine]]<ref>L'inscription est apocryphe</ref></center>
Full length portrait painting of Gaston of France, Duke of Orléans in 1634 by Anthony van Dyck (Musée Condé).jpg|<center>''[[Portrait de Gaston de France]]'' (1634)<br>[[Antoine van Dyck]]</center>
Louis, Grand Condé.PNG|<center>''Portrait du Grand Condé'' (1654-1658)<br>[[Juste d'Egmont]]</center>
</gallery>

==== Autres écoles étrangères ====
La collection du musée comprend 16 tableaux de peintres hollandais. En dehors d'un tableau d'[[Antonio Moro]], il s'agit de tableaux datant du [[Siècle d'or néerlandais|siècle d'or]] : on retrouve un grand nombre de portraits (la moitié), ainsi que des marines, de [[Jacob van Ruisdael]] et de [[Willem Van de Velde le Jeune]] notamment, des peintures d'histoire avec [[Matthias Stom|Mathias Stomer]] ou des scènes de genre avec [[Melchior d'Hondecoeter]]<ref>{{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle | prénom2 = David | nom2 = Mandrella | titre = Peintures hollandaises du musée Condé à Chantilly | éditeur = Institut Randstad-Domaine de Chantilly | année = 2010 | pages totales = 62 | isbn = 978-2-9532603-1-1 }}.</ref>.

Les peintres allemands de la [[Renaissance artistique|Renaissance]] sont représentés par [[Hans Holbein le Jeune]], mais aussi [[Bartholomaeus Bruyn le Vieux]] et [[Heinrich Aldegraver]]. Pour les époques plus récentes, le duc d'Aumale a acquis plusieurs tableaux de paysage allemands et autrichiens du {{s-|XIX}} présents au sein de la collection du duc de Salerne signés [[Joseph Rebell]], [[Oswald Achenbach]] ou [[Jacob Philipp Hackert]]. Le musée possède, en outre, deux tableaux de [[Franz Xaver Winterhalter]]<ref>{{Base Joconde|champ=REQ|((PEINTURE) :DOMN ET (('ALLEMANDE') :LIEUX,ECOL ET ((MUSEE CONDE) :LOCA )))|Notice des peintures allemandes du musée Condé}}.</ref>.

Bien que l'attachement de la maison d'Orléans à l'Angleterre remonte avant même la Révolution, les peintures anglaises sont presque absentes des collections. La notable exception est le portrait des ''Deux Waldegrave'' de [[Joshua Reynolds]]. Le ''Portrait de Louis-Philippe d'Orléans'' du même peintre n'est qu'une copie d'un original perdu. Les autres tableaux sont des paysages signés [[Edward Lear]] ou [[Samuel William Reynolds]]<ref>{{Ouvrage | prénom1 = Olivier | nom1 = Meslay | directeur1 = oui | titre = L’Art anglais dans les collections de l’Institut de France | éditeur = Musée Condé / Somogy | lieu = Paris | année = 2004 | pages totales = 208 | isbn = 978-2-85056-783-4 | isbn10 = 2-85056-783-3 | lccn = 2004624146 }}.</ref>.

La peinture espagnole, outre trois portraits anonymes, se réduit à deux tableaux religieux de [[Antonio de Pereda]] et un de [[Bartolomé Esteban Murillo]]<ref>{{Base Joconde|champ=REQ|((PEINTURE) :DOMN ET (('ESPAGNOLE') :LIEUX,ECOL ET ((MUSEE CONDE) :LOCA )))|Notice des peintures espagnoles du musée Condé}}.</ref>.

<gallery caption="Peintures des autres écoles" style="text-align:center" mode="packed" heights="200px">
Mor-Christ-Condé.jpg|''Jésus-Christ ressuscité entouré de saint Pierre, saint Paul et deux anges'', huile sur toile, [[Antonio Moro|Anthonis Mor]] (1564).
Château de Chantilly, Jacob van Ruisdael, the beach of Scheveningen.JPG|''La plage et les dunes de Scheveningen'', huile sur toile, [[Jacob van Ruisdael]] (vers 1660).
HenriEugenePhilippeEmmanueldOrleansWinterhalter1840.jpg|''Portrait du duc d'Aumale en chef de bataillon du {{XVIIe}} léger'', huile sur toile, [[Franz Xaver Winterhalter]] (vers 1840).
Maria Walpole Reynolds.jpg|''Les Deux Waldegrave'', huile sur toile, [[Joshua Reynolds]] (1762).
</gallery>

==== École française ====
===== {{sp-|XV|e|et|XVI|e}}s =====
Outre ''[[La Vierge de miséricorde de la famille Cadard]]'', attribuée en 1904 à [[Enguerrand Quarton]] et Pierre Villate, les peintures des {{sp-|XV|e|et|XVI|e}}s comprennent 85 portraits représentant des personnages célèbres de cette période, principalement des rois de France, leur famille et leur entourage. Seuls deux d'entre eux sont attribués à [[François Clouet]] lui-même (un ''Portrait d'Odet de Coligny'' ainsi qu'un ''Portrait de Jeanne d'Albret'') ; la vingtaine de portraits restant provient de l'atelier ou de l'entourage du peintre de la cour. Trois sont attribués à [[Corneille de Lyon]] et six à son atelier, et huit à d'autres peintres portraitistes de la période tels que [[Jean Decourt]], [[Germain Le Mannier]]. Au total, 43 tableaux restent anonymes. Un très grand nombre de ces portraits proviennent de la collection d'[[Alexandre Lenoir]] et l'autre moitié de la collection d'Armand de Biencourt donnée en 1939<ref name="CPF-XV-XVII"/>.

<gallery caption="Peintures françaises des {{s2-|XV|XVI}}" style="text-align:center" mode="packed" heights="200px">
Enguerrand Quarton, La vierge de miséricorde de la famille Cadard (1452).jpg|''[[La Vierge de miséricorde de la famille Cadard]]'', huile sur bois transposée sur toile, [[Enguerrand Quarton]] (1452)
François 1515.jpg|''Portrait de François {{Ier}}'', huile sur bois, d'après [[Jean Clouet]] (vers 1515-1520)
Anjou 1570louvre.jpg|''Henri III avant son avènement'', huile sur bois, attribué à [[Jean Decourt]] (seconde moitié du {{s-|XVI}})
Margot.JPG|''Portrait de Marguerite de Valoys, royne de Navarre'', huile sur bois, anonyme (seconde moitié du {{s-|XVI}})
</gallery>

===== {{s-|XVII}} =====
Les tableaux français de ce siècle, au nombre de 82, sont pour 57 d'entre eux des portraits. Ils proviennent en partie de la collection d'Alexandre Lenoir dont un [[Philippe de Champaigne]] (''La Mère Angélique Arnaud'') et trois [[Pierre Mignard]] (''Le Cardinal Mazarin'', ''Madame Deshoulières'', ''Molière''). D'autres proviennent des collections de {{Louis-Philippe Ier}}, le père du duc d'Aumale, et comprennent un [[Philippe de Champaigne]] (''Le Cardinal Mazarin''). La collection de portraits comprend par ailleurs cinq réalisations de [[Nicolas de Largillierre]] dont quatre sont des achats précoces du duc. Dans les autres thématiques, domine la peinture de bataille, représentant des victoires du Grand Condé par des élèves de [[Adam François van der Meulen]] dont [[Jean-Baptiste Martin (peintre)|Martin des Batailles]]. Les tableaux les plus célèbres de cette collection sont sans doute les œuvres de [[Nicolas Poussin]], au nombre de sept, représentant des scènes du [[Nouveau Testament]], dont ''[[Le Massacre des innocents (Poussin)|Le Massacre des innocents]]'', de la mythologie ou des paysages comme ''[[Paysage aux deux nymphes]]''<ref>{{ouvrage|prénom1=Pierre|nom1=Rosenberg|lien auteur1=Pierre Rosenberg|prénom2=Nicole|nom2=Garnier-Pelle|titre=Nicolas Poussin|édition=éditions Faton|collection=Les Carnets de Chantilly|année=2017|pages=96|isbn=978-2-87844-233-5}}.</ref>. Le [[caravagisme]] n'est représenté que par ''Le Repas d'Emmaüs'' de [[Trophime Bigot]]<ref name="CPF-XV-XVII"/>.

<gallery caption="Peintures françaises du XVIIe siècle" style="text-align:center" mode="packed" heights="200px">
Nicolas Poussin - Le massacre des Innocents - Google Art Project.jpg|''[[Le Massacre des innocents (Poussin)|Le Massacre des Innocents]]'', huile sur toile, [[Nicolas Poussin]] (vers 1628-1629)
Nicolas Poussin - Paysage aux deux nymphes.jpg|''[[Paysage aux deux nymphes]]'', huile sur toile, Nicolas Poussin (vers 1658)
Mazarin-mignard.jpg|''Portrait du Cardinal Mazarin'', huile sur toile, [[Pierre Mignard]] (1658-1660)
Bigot, Trophime - Le repas d'Emmaüs - 17th century.jpg|''Le Repas d'Emmaüs'', huile sur toile, [[Trophime Bigot]] (première moitié du {{XVIIe siècle}})
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===== {{s-|XVIII}} =====
Le musée conserve 137 tableaux de l'école française datant de ce siècle. Pour près de la moitié, il s'agit de portraits, le duc d'Aumale consacrant une bonne partie de sa collection à des représentations de sa famille et des grands noms de l'histoire de France. On trouve parmi les plus célèbres peintres de cette époque : deux œuvres de [[Jean-Marc Nattier]], une de [[Charles-Joseph Natoire]], trois de [[Joseph Siffrein Duplessis]], et quatre de [[Jean-Baptiste Greuze]]. À l'inverse, on ne trouve presque aucune peinture religieuse ou d'histoire. La peinture mythologique est uniquement représentée par ''[[L'Amour désarmé (Watteau)|L'Amour désarmé]]'' d'[[Antoine Watteau]]. La collection compte au total quatre œuvres de ce dernier. On trouve par ailleurs de nombreuses scènes de chasse dont deux tableaux de [[Jean-Baptiste Oudry]] (''Hallali du renard'', ''Hallali du loup''). Deux pièces majeures sont deux commandes royales concomitantes, en 1735, sur des sujets voisins : ''[[Le Déjeuner d'huîtres]]'' de [[Jean-François de Troy]] et ''[[Le Déjeuner de jambon]]'' de [[Nicolas Lancret]] qui devaient orner la salle à manger des petits appartements du roi [[Louis XV de France|Louis XV]] au [[château de Versailles]]. Le château est enfin réputé pour les peintures décoratives de ses appartements, signées [[Christophe Huet (II)|Christophe Huet]] : une grande et une petite singerie, ainsi qu'un ensemble de toiles représentant des paysages et des animaux{{sfn|Garnier-Pelle|1995|p=13 et 22-23}}.

<gallery caption="Peintures françaises du XVIIIe siècle" style="text-align:center" mode="packed" heights="200px">
Troy, Jean-François de - Die Austernmahlzeit - 1734.jpg|''[[Le Déjeuner d'huîtres]]'', huile sur toile, [[Jean-François de Troy]] (1735)
Déjeuner de jambon - Nicolas Lancret - musée Condé.jpg|''[[Le Déjeuner de jambon]]'', huile sur toile, [[Nicolas Lancret]] (1735)
Watteau L'Amour désarmé Musée Condé.jpg| ''[[L'Amour désarmé (Watteau)|L'Amour désarmé]]'', huile sur toile, [[Antoine Watteau]] (vers 1715)
Marie-Anne de Bourbon, Mademoiselle de Clermont.jpg|''Portrait de Marie-Anne de Bourbon-Condé, aux eaux minérales de Chantilly'', huile sur toile, [[Jean-Marc Nattier]] (1729)
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===== {{s-|XIX}} =====
Tous les styles de la peinture du {{s-|XIX}} sont représentés à la notable exception de l'[[Impressionnisme]]. Le duc d'Aumale ne fait pas preuve d'avant-gardisme dans l'art qui lui est contemporain et a tendance à suivre de quelques années la mode de l'époque comme le montre le décalage général entre la date d'exécution des œuvres et leur date d'achat. La [[peinture néoclassique]] est bien représentée par deux des plus grands peintres du genre : cinq tableaux de [[Jean-Auguste-Dominique Ingres]] (dont la ''[[Vénus Anadyomène (Ingres)|Vénus Anadyomène]]'', le ''[[Portrait de Madame Duvaucey]]'' et un ''[[Autoportrait à vingt-quatre ans]]'' achetés avec la collection Reiset et ''[[La Maladie d'Antiochus]]'') et quatre de [[François Gérard]] (dont ''Les trois âges de la vie'' et un ''Portrait de Napoléon Bonaparte''). La [[peinture romantique]] est représentée notamment par [[Théodore Géricault|Géricault]] et son ''Cheval sortant de l'écurie'', trois tableaux d'[[Eugène Delacroix]] dont ''[[Les deux Foscari]]'' ainsi que par cinq portraits d'[[Ary Scheffer]]. La [[peinture académique]] est présente en grand nombre avec plusieurs toiles de [[Paul Baudry]], pour certaines commandées pour décorer le château, mais aussi [[Jean-Louis-Ernest Meissonier|Ernest Meissonier]], [[Léon Bonnat]], [[Édouard Detaille]]. La présence abondante de la [[peinture orientaliste]] s'explique par le séjour du duc en Afrique du Nord et son goût pour cette région. Elle est représentée par des œuvres d'[[Alexandre-Gabriel Decamps]], [[Prosper Marilhat]] ou [[Eugène Fromentin]]. L'[[école de Barbizon]] est présente par des œuvres de [[Théodore Rousseau]], [[Charles-François Daubigny]] et [[Jules Dupré]]. Le [[Réalisme (peinture)|réalisme]] et le [[Naturalisme (peinture)|naturalisme]] ne sont véritablement représentés que par une peinture de [[Rosa Bonheur]], ''[[Berger des Pyrénées donnant du sel à ses moutons|Bergers de Pyrénées]]'', commandée en 1864 par le duc d'Aumale. Celui-ci a réalisé par ailleurs plusieurs acquisitions d'œuvres de [[Salon de peinture et de sculpture|salons]]. Ainsi, deux œuvres du salon de 1857 sont présentes dans les collections : ''[[Suites d'un bal masqué]]'' de [[Jean-Léon Gérôme]] qu'il acquiert en 1858, Gérôme étant devenu par la suite l'ami du duc d'Aumale et son collègue à l'[[académie des beaux-arts (France)|académie des beaux-arts]], ainsi que ''[[Le Concert champêtre]]'' de [[Jean-Baptiste Corot|Jean-Baptiste Camille Corot]] qu'il acquiert en 1890{{sfn|Garnier-Pelle|1997|p=23-26}}.

<gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="200px" caption="Peintures françaises du XIXe siècle">
Théodore Géricault - Das Pferd geht aus dem Stall - ca1810.jpeg|''Le Cheval sortant de l'écurie'', huile sur toile, [[Théodore Géricault]] (vers 1810)
Talleyrand, Charles-Maurice - Vieux.jpg|''Portrait de Talleyrand'', huile sur toile, [[Ary Scheffer]] (1828)
Ingres Venere Anadiomene.jpg|''[[Vénus Anadyomène (Ingres)|Vénus Anadyomène]]'', huile sur toile, [[Jean-Auguste-Dominique Ingres]] (1808-1848)
Corot concert champêtre Condé Chantilly.jpg|''[[Le Concert champêtre (Corot)|Le Concert champêtre]]'', huile sur toile, [[Jean-Baptiste Corot]] (1857)
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=== Dessins ===
[[Fichier:Musée Condé - cabinet des dessins.jpg|thumb|alt=Grande salle aux murs couverts d'étagères de livres, parcourues par une galerie. Au centre, un grand meuble en bois contenant de grands registres|Le cabinet des dessins, au centre de la bibliothèque du Théâtre, surmonté d'un buste du duc d'Aumale en bronze de [[Paul Dubois (sculpteur français)|Paul Dubois]]]]
Environ {{nombre|2500 [[dessin]]s}} sont dénombrés dans les collections du musée. Après les premières acquisitions de quelques dessins liées à son histoire ou celle de sa famille, le duc d'Aumale devient véritablement collectionneur de dessins lors de son exil en Angleterre. Il commence par effectuer quelques achats ponctuels, notamment deux dessins de [[Raphaël (peintre)|Raphaël]] (''La mise au tombeau'' et ''Sainte Cécile et autres saints'', et deux [[Michel-Ange]] (''Le Jugement Dernier'' et ''La résurrection de Lazare'') en 1860. C'est surtout par l'acquisition de la totalité de la collection de [[Frédéric Reiset]], le conservateur du [[musée du Louvre]] en 1861, pour {{nombre|140000 francs}}, qu'il constitue une véritable collection complète. Il s'agit de {{nobr|381 dessins}} au total, du {{XVe siècle}} au {{XVIIIe siècle}}, dont {{nobr|158 dessins}} italiens, 17 de [[Claude Gellée]] (dont des paysages de [[Rome]] et des alentours), une centaine de [[Nicolas Poussin]], ainsi que des [[Albrecht Dürer]] (''L'Annonciation'', ''Vierge à l'Enfant entourée d'anges et de saints''), des études d'[[Eustache Lesueur]] et autres esquisses de [[Léonard de Vinci]], Raphaël (dont ''[[Deux enfants nus montés sur des sangliers jouant à la lance en présence de six autres enfants nus|Deux enfants nus montés sur des sangliers]]''), [[Pierre Paul Rubens]], Watteau. En 1862, il achète ''La Mona Vanna'', appelée aussi ''La Joconde nue'', attribuée alors à Léonard de Vinci (et depuis réattribuée à son école). En 1866, le duc achète à la vente après-décès d'[[Eugène Delacroix]] un des sept albums de voyage au [[Maroc]] et en [[Algérie]]. À la vente Wellesley, il achète de nouveau quatre dessins du Lorrain et un [[Canaletto]]. Avec l'achat de la collection du marquis Maison, il fait rentrer dans ses collections des dessins de Watteau, Greuze, [[Pierre-Paul Prud'hon]]<ref name="DPDessins">{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DPresse-26.pdf|titre=Dossier de presse de l'exposition « Trésors du cabinet des dessins du musée Condé à Chantilly »|site=chateaudechantilly.com|consulté le=18 décembre 2010}}.</ref>{{,}}<ref name="DessinsJoconde">{{Lien web|url=http://www.culture.gouv.fr/documentation/joconde/fr/decouvrir/expositions/chantilly/expo_chant_des.htm|titre=Trésors du cabinet de dessins du musée Condé à Chantilly, exposition virtuelle de la base Joconde|site=ministère de la Culture|consulté le=23 janvier 2011}}.</ref>.

En 1876, revenu en France, le duc d'Aumale continue ses achats de l'autre côté de la Manche pour faire revenir des œuvres d'art françaises dans leur pays d'origine. Il achète ainsi la collection de portraits français du {{s-|XVI}} du [[Liste des titres de duc dans la pairie du Royaume-Uni|duc de Sutherland]], formée par [[Alexandre Lenoir]] pendant la Révolution soit 148 portraits aux crayons de couleur et au pastel. En 1877, pour la somme de {{unité|112500|francs}}, il achète 450 portraits de [[Carmontelle]] auxquels s'ajoutent par la suite 34 autres, ce qui porte à 484 cette série de portraits de personnages célèbres du {{s-|XVIII}} réalisés par le lecteur de [[Louis Philippe d'Orléans (1725-1785)|Louis Philippe d'Orléans]], l'arrière-grand-père du duc d'Aumale. En juin 1880, il achète 600 portraits de soldats signés [[Auguste Raffet]] qui lui rappelle sa carrière de militaire. Il achète ensuite vingt-cinq dessins hollandais ([[Albert Cuyp]], [[Lambert Doomer]], [[Willem Van de Velde le Jeune]]) à la vente Visser en 1881. En 1884, le château achevé, le duc d'Aumale fait accrocher aux murs, à demeure, plusieurs de ses dessins, notamment au salon d'Orléans, malgré les conseils des conservateurs de musée craignant pour leur conservation. En 1889, il parachève sa collection par l'acquisition auprès du comte de Carlisle de 363 dessins crayonnés du {{s-|XVI}} alors attribué à [[Jean Clouet|Jean]] et [[François Clouet]], ayant appartenu à [[Catherine de Médicis]]. Après la mort du duc, les dessins sont rapidement enlevés des espaces d'exposition permanente et ne ressortent depuis qu'à l'occasion d'expositions temporaires. Ils sont conservés au sein du cabinet des dessins situé, depuis les [[années 1970]], au centre de la bibliothèque du théâtre<ref name="DPDessins"/>{{,}}<ref name="DessinsJoconde"/>. Depuis 2017, ils sont exposés régulièrement au sein du cabinet d'art graphique installé au rez-de-chaussée du Petit Château à l'occasion d'expositions temporaires<ref>{{lien web|url=http://www.domainedechantilly.com/fr/event/cabinet-darts-graphiques/|titre=Exposition inaugurale du cabinet d’arts graphiques|site=Domaine de Chantilly| date=24 mars 2017|consulté le=31 mars 2017}}.</ref>.

<gallery caption="Dessins du musée" style="text-align:center" mode="packed" heights="200px">
Michelangelo, Study of a Seated Woman.jpg|''La Prudence assise'', plume et encre brune sur papier, [[Raffaello da Montelupo]] d'après [[Michel-Ange]] (1514-1516)
Anne de Montmorency (1530).jpg|''Portrait d'Anne de Montmorency'', [[Pierre noire (dessin)|pierre noire]] et [[sanguine]] sur papier, école de [[Jean Clouet]] (vers 1530)
Aachen Rathaus 1520.jpg|''Hôtel de ville d'Aix-la-Chapelle'', [[pointe d'argent]] sur papier, [[Albrecht Dürer]] (1520)
D'Holbach.jpg|''Portrait du baron d'Holbach'', [[mine de plomb]], sanguine, [[aquarelle]] et [[gouache]] sur papier, [[Carmontelle]] (1766)
</gallery>

=== Livres anciens, enluminures et archives ===
La bibliothèque du musée, parfois aussi appelée « bibliothèque Condé », est mondialement connue pour ses {{nombre|13000|livres}} anciens. Le duc d'Aumale hérite dans un premier temps des collections des Condé, soit 800 manuscrits et seulement deux imprimés. Il commence ses achats d'ouvrages lors de son exil en 1850. La collection est constituée par les achats successifs auprès de libraires ou en vente publique. Quelques collections ont été aussi acquises en bloc dont celle du collectionneur anglais [[Frank Hall Standish]], en 1851, soit {{nombre|3504 volumes}}, dont {{nobr|250 incunables}} pour {{unité|133000|francs}} et celle du bibliophile Armand Cigongne, en 1859, {{nombre|2910 ouvrages}} pour {{unité|375000|francs}}. Il rachète aussi un certain nombre d'ouvrages ayant appartenu aux collections de son père Louis-Philippe lors de leur vente en 1852<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DPresse-01.pdf|titre=Le Cabinet des livres du duc d’Aumale. Livres imprimés rares : {{sp-|XV|-|XIX|s}}|site=Château de Chantilly|année=2000|consulté le=2 mars 2011}}.</ref>. C'est le duc d'Aumale en personne qui a rédigé le premier catalogue des manuscrits de sa collection, publié en 1907. Il acquiert enfin {{nombre|30000 ouvrages}} contemporains pour sa bibliothèque de travail, actuellement conservés dans la bibliothèque du théâtre<ref name="CollBib&Arch">{{Lien web|url=http://www.bibliotheque-conde.fr/collections.asp|titre=Collections et catalogues|site=Bibliothèque et Archives du Château de Chantilly|consulté le=13 décembre 2010}}.</ref>.

Parmi les ouvrages anciens, on compte environ {{Unité|1500|[[manuscrit]]s}}. 200 de ces manuscrits sont [[Enluminure|enluminés]] ; 300 datent du Moyen Âge dont le plus ancien est une enluminure du {{s-|X}} tirée du ''[[Registrum Gregorii]]''. Il s'agit pour la moitié d'entre eux d'ouvrages religieux — comme le [[psautier d'Ingeburge]] — d'histoire, mais aussi de théologie, de littérature (dont l'[[L'Enfer de Dante avec le commentaire de Guido da Pisa|un des plus anciens manuscrits de l'''Enfer'' de Dante]]), d'art — comme le recueil de chants du {{s-|XIV}} connu sous le nom de ''[[Codex Chantilly]]'' — et de science. Parmi les imprimés anciens, sur un total d'environ {{Unité|10000}}, on trouve {{Unité|700|[[incunable]]s}} (imprimés avant 1501) et {{formatnum:2500}} du {{sp-|XVI|et autant du|XVII}}<ref name="CollBib&Arch"/>.

Le plus célèbre des ouvrages est sans conteste ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]'' enluminé par les [[frères de Limbourg]] entre 1411 et 1416, date de la mort de son commanditaire [[Jean de Berry|Jean {{Ier}} de Berry]]. Il est achevé et complété par d'autres artistes dont peut-être [[Barthélemy d'Eyck]] dans les années 1440 et [[Jean Colombe]] avant 1485. Le duc d'Aumale l'acquiert en Italie en 1856 auprès du baron Félix Margherita pour la somme de {{unité|18000|francs}}. Le manuscrit n'a été exposé au grand public qu'une seule fois lors d'une exposition temporaire en 2004<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DPresse-22.pdf|titre=Les Très Riches Heures du duc de Berry et l'enluminure en France au {{s-|XV}}. Dossier de presse de l'exposition|site=Château de Chantilly|année=2004|consulté le=22 février 2011}}.</ref>. Le duc achète aussi 40 enluminures auprès de la famille allemande Brentano en 1891. Ces feuillets sont extraits d'un ancien ''[[Livre d'heures d'Étienne Chevalier]]'' peint par [[Jean Fouquet]] dans les [[années 1450]] et aujourd'hui démembré. Seules sept autres miniatures de ce manuscrit sont conservées par ailleurs dans d'autres musées et bibliothèques dans le monde. Elles sont exposées en permanence dans des caissons hermétiques dans le ''{{langue|it|Santuario}}''<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DPresse-18.pdf|titre=L’enluminure en France au temps de Jean Fouquet. Dossier de presse de l'exposition|site=Château de Chantilly|année=2003|consulté le=22 février 2011}}.</ref>. La bibliothèque contient également 38 manuscrits provenant de la [[Bataille de la Smala|Smala d'Abd el-Kader]]<ref>{{ouvrage|auteurs=Marie-pierre Dion, Ismail Warscheid, Muriel Roiland|titre=Les Manuscrits de Tagdemt|éditeur=Invenit|année=2022|pages=112|isbn=9782376800804}}.</ref>. 

<gallery caption="Enluminures du musée" mode="packed" heights="300">
Meister des Registrum Gregorii 001.jpg|Enluminure représentant l'empereur [[Otton II (empereur du Saint-Empire)|Othon II]], la plus ancienne enluminure du musée (983).
Ingeborg Psalter2.jpg|Le ''[[Psautier d'Ingeburge]]'' : ''L'Annonce aux bergers'' et ''La Présentation au temple'' (vers 1200).
Les Très Riches Heures du duc de Berry aout.jpg|''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]'' : le mois d'août, les [[frères de Limbourg]] (1411-1416).
La Mort de la Vierge.jpg|''[[Livre d'heures d'Étienne Chevalier]]'' : ''La Mort de la vierge'', [[Jean Fouquet]] (1452-1460).
</gallery>

Depuis l'ouverture du musée, {{nb|15000 ouvrages}} ont été acquis. Après la mort du duc d'Aumale, d'autres dons d'importance ont été concédés au musée : la collection de {{nobr|500 livres}} anciens de l'architecte [[Louis Bernier]] en 1919, la collection de {{nobr|82 livres}} anciens sur la famille Montmorency-Luxembourg par Marguerite Montaigne de Poncins (1859-1954) en 1939 au même moment que la collection de portraits, et enfin la collection de {{nb|3000 ouvrages}} documentaires sur l'histoire de l'[[Oise (département)|Oise]] par Jean Vergnet-Ruiz (1896-1972), conservateur du musée du [[château de Compiègne]]<ref name="CollBib&Arch"/>.

Le musée Condé conserve les archives du domaine de Chantilly transmises pour l'essentiel avec la donation. Les documents les plus anciens remontent au {{s-|XIV}} et l'acquisition du domaine par [[Pierre d'Orgemont]]. Gustave Macon classe ces documents et les sépare en deux catégories : le cabinet des titres d'un côté et le cabinet des lettres de l'autre. Le premier fonds représente 31 séries réparties en {{nombre|1019 cartons}} et {{nombre|1809 registres}} concernant des propriétés situées dans toute la France. Le second, constitué des correspondances des princes, comprend {{nobr|16 séries}} comprenant {{nobr|663 volumes}}, soit {{nombre|80000 lettres}}<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.bibliotheque-conde.fr/pdf/archives_cabinet_titres.pdf|titre=Introduction au catalogue Chantilly : Les archives : le Cabinet des titres|site=Bibliothèque du musée Condé|année=1927|consulté le=22 février 2011}}.</ref>. Ces fonds sont complétés par des acquisitions effectuées par Gustave Macon et ses successeurs. Celles-ci datent d'après 1815 et avaient été exclues de la donation par le duc d'Aumale. Il s'agit des archives personnelles du duc, concernant sa famille et ses domaines, répartis en quatre séries. À ces fonds, s'ajoutent les archives de la famille Montmorency-Luxembourg issues du don Montaigne de Poncins, constituées de {{nobr|47 cartons}} datés de 1497 à 1904. Les cartes ont par ailleurs été classées à part, au sein d'un cabinet des cartes, comprenant notamment {{nombre|3000 cartes}} manuscrites des {{sp-|XIV|au|XIX}}s et {{nombre|5000 plans}} du château au {{s-|XIX}}<ref name="CollBib&Arch"/>.

Ces documents, en dehors des expositions temporaires, sont accessibles aux chercheurs sur rendez-vous et après autorisation du conservateur. Un certain nombre d'entre eux ont été numérisés et sont consultables sur le site internet de la bibliothèque<ref name="CollBib&Arch"/>. Le catalogue est aussi accessible par le biais de la base de données CALAMES, le catalogue des archives et des manuscrits des bibliothèques universitaires françaises, développée par l'[[Agence bibliographique de l'enseignement supérieur]] (ABES)<ref>{{Lien web|url=http://www.calames.abes.fr/pub/presentation.html|titre=Présentation|site=CALAMES|consulté le=23 mars 2011}}.</ref>.

=== Gravures ===
Les collections du musée recensent environ {{nombre|2500 [[estampe]]s}}. Pour un très grand nombre d'entre elles, il s'agit de portraits gravés de personnages célèbres du {{sp-|XVI|e|au|XIX|e}}. Plusieurs grands graveurs allemands sont tout de même présents avec {{nobr|34 estampes}} d'[[Albrecht Dürer]] dont les célèbres ''[[Melencolia I]]'' et ''[[Saint Jérôme dans sa cellule]]'' ainsi qu'une série de la petite passion du Christ, [[Martin Schongauer]] dont ''Saint Laurent'' et ''Le couronnement d'épines'', ou encore [[Albrecht Altdorfer]], [[Heinrich Aldegraver]] ou [[Hans Sebald Beham]]<ref>{{Ouvrage | nom1 = Collectif | titre = Albrecht Dürer et la Gravure allemande | sous-titre = Chefs-d’œuvre graphiques du musée Condé à Chantilly | éditeur = Somogy | lieu = Paris | année = 2003 | mois = octobre | pages totales = 111 | isbn = 978-2-85056-665-3 }}.</ref>. Plusieurs gravures du {{s-|XVII}} représentent des vues de [[Paris]] ou de divers châteaux et monuments dont [[Château de Chantilly|Chantilly]] signées [[Israël Silvestre]], [[Jean Marot (architecte)|Jean Marot]], [[Nicolas de Fer]] ou [[Adam Pérelle]]<ref>{{Base Joconde|champ=REQ|(('ESTAMPE') :DOMN ET (('MUSEE CONDE') :LOCA ))|Notices des estampes}}.</ref>.

Dès avril 1855, le duc d'Aumale achète chez [[Colnaghi]], ''Le Peintre-Graveur'' d'[[Adam von Bartsch]], publié à Vienne de 1802 à 1821, indispensable à tout amateur d'estampes. De 1858 à 1864, le duc d'Aumale achète systématiquement ses estampes au grand marchand londonien Dominic Colnaghi (dont en 1558, ''[[La Prédication de saint Paul à Athènes]]'' de Marcantonio Raimondi d'après Raphaël{{sfn|Deldicque|Vrand|2022|p=173}}) , qui semble avoir alors le monopole de la constitution du cabinet d'estampes du collectionneur. A partir de 1864, Colnaghi semble avoir été en concurrence avec Holloway, marchand anglais spécialisé dans l'estampe, à la différence de Colnaghi qui vend au prince aussi bien des tableaux que des dessins ou des miniatures. Après mai 1869, il reçoit encore Holloway, mais ne doit plus, semble-t-il faire d'acquisitions importantes par son intermédiaire<ref name=":0">''Albrecht  Dürer. Gravure et Renaissance'', Nicole Garnier-Pelle, ''Les collections de Dürer au musée Condé'', pp 19-23</ref>.

<gallery caption="Estampes du musée" heights="200px" mode="packed">
6383bassenge2 schongauer.jpg|''Crucifixion'', [[Burin (gravure)|burin]], [[Martin Schongauer]] (vers 1480)
Dürer-Hieronymus-im-Gehäus.jpg|''Saint Jérôme dans sa cellule'', burin, [[Albrecht Dürer]] (1514)
Dürer Melancholia I.jpg|''[[Melencolia I]]'', burin, [[Albrecht Dürer]] (1514)
SchlossChantillyAussenansichtDuCerceau.png|''Chantilly, l'elevation du bastiment'', [[eau-forte]], graveur anonyme ({{s-|XVI}})
</gallery>

==== Albrecht Dürer dans les collections du musée Condé ====

[[File:Albrecht Dürer - Annunciation - WGA07112.jpg|thumb|Albrecht Dürer, ''L'Annonciation''.]]
Les premières acquisitions du duc d'Aumale sont des pièces de Dürer d'une importance majeure et proviennent pour la plupart d'anciennes collections très prestigieuses : le duc d'Aumale considère en effet  Albrecht Dürer comme l'un des plus grands artistes de la Renaissance. Parmi les premiers achats du duc, ''La Grande Fortune'' est acquise le 17 juin 1858, provenant de Thomas Miller Whitehead (1821-1897), et le ''Saint Hubert'' et ''le [[Saint Eustache (Dürer)|Saint Eustache]]''{{sfn|Deldicque|Vrand|2022|p=228}} de la vente Johnson du 19 avril 1860, preuves de l'importance que le duc accorde aux provenances des épreuves. Avec l'achat de la collection de dessins de [[Frédéric Reiset]], conservateur des dessins du [[musée du Louvre]], pour 140 000 francs le 27 décembre 1860, six dessins originaux entrent dans la collection du duc d'Aumale, dont le ''[[L'Adoration de la Sainte Trinité|Retable Landauer]]'' (cat.52), ''[[L'Annonciation (Dürer)|L'Annonciation]]'' (cat.83)<ref name=":0" />, ''[[Vierge à l'Enfant entourée d'anges et de saints]]'' et trois feuilles de l'album de voyage aux Pays-Bas (''[[Hôtel de ville d'Aix-la-Chapelle (Dürer)|Hôtel de ville d'Aix-la-Chapelle]], [[Caspar Sturm devant un paysage]], [[Portrait devant l'abbaye Saint-Michel d'Anvers]], Vue de Berg-op-Zoom, [[Une jeune et une vieille femme de Berg-op-Zoom]], [[Une jeune femme de Berg-op-Zoom et une fille de Goes]])''{{sfn|Deldicque|Vrand|2022|p=262-265}}.

Le 8 janvier 1863, le duc d'Aumale acquiert de Colnaghi le portrait de ''[[Philipp Melanchthon (Dürer)|Philipp Melanchthon]]'' pour 10,10 livres{{sfn|Deldicque|Vrand|2022|p=275}}. Le 14 juillet 1864,  il achète par l'intermédiaire de Holloway la ''[[Petite Passion]]'' sur cuivre, provenant de la vente Julian Marshall (1836-1903) du 30 juin, au prix de 60 livres. En août 1866, selon l'inventaire des estampes de Chantilly, il achète chez Holloway six épreuves de Dürer : ''La Vierge allaitant l'Enfant Jésus'', ''[[Le Petit courrier|Le Petit Courrier]]'' (cat.22), ''La Dame à cheval'' (cat.23), ''L'Hôtesse et le Cuisinier'', ''Les Trois Paysans'', ''[[Le Monstre marin]] ou L'Enlèvement d’Amymoné'' (cat.28.b)<ref name=":0" />.

En juin 1869, il acquiert par l'intermédiaire de Dominic Colnaghi un lots très important de gravures allemandes dont ''[[Saint Jérôme dans sa cellule]]'' (cat.81), ''Saint Georges'' et ''[[Vierge à l'Enfant au singe]]'' (cat.50.a). Au printemps 1870, il lui confie le soin d'acquérir pour lui des œuvres à la vente Brentano du 16 mai 1870 à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], dont un deuxième état du ''Saint Sébastien'' portant la célèbre marque BB pour Brentano-Birkenstock. Le duc a donc acquis la majorité, sinon la totalité, de ses œuvres de Dürer avant son retour en France<ref name=":0" />.

À la mort du duc, dessins et estampes de Dürer sont en réserve au salon d'Orléans, aucune des feuilles prestigieuses n'est montrée au public, sans doute pour les préserver de la lumière. Le prince conserve dans sa bibliothèque plusieurs livres sur l'artiste publiés de son temps dont ''L'Œuvre d'Albert Dürer'' de [[Georges Duplessis]] (1878) et ''Albert Dürer et ses dessins'', un exemplaire dédicacé de [[Charles Ephrussi]] (1882) où est détaillé la genèse du ''Retable Landauer''<ref name=":0" />.

Le fonds légué à l'Institut de France comprend des épreuves de grande qualité portant la marque de prestigieux amateurs, également réparties entre pièces profanes et pièces religieuses, petites scènes de genre et grandes pièces allégoriques<ref name=":0" />.

=== Photographies ===
Le musée conserve environ {{nombre|1400 tirages}} sur papier et contrecollées sur carton datant de la deuxième moitié du {{XIXe siècle}}. La collection comprend un certain nombre de pionniers de la photographie parmi les plus célèbres. Le duc d'Aumale s'intéresse en effet très tôt à la [[Histoire de la photographie|photographie]] en collectionnant quelques [[daguerréotype]]s dans les années 1840, aujourd'hui disparus. Cet intérêt pour la photographie s'explique par la volonté du duc de conserver une trace de son pays lors de son exil en Angleterre avec plusieurs vues de Paris dont celles d'[[Édouard Baldus]] ou des [[frères Bisson]] par exemple ; un intérêt de soldat pour les événements militaires avec les reportages de [[Roger Fenton]] lors de la [[guerre de Crimée]] ou d'[[Alexander Gardner (photographe)|Alexander Gardner]] lors de la [[Guerre de Sécession]] (''L'État-Major de l'armée du Potomac'') ; un intérêt d'esthète pour les représentations d'œuvres d'arts célèbres (''La Joconde par Léonard de Vinci'' de [[Gustave Le Gray]]). Le duc d'Aumale possédait un intérêt propre à l'esthétisme de cet art naissant, collectionnant les célèbres marines de Le Gray ou les vues de glaciers suisses d'[[Adolphe Braun]]. La collection comprend enfin de nombreuses représentations du château et du domaine de Chantilly, des photos de famille ainsi que les premières photographies amateurs du neveu du duc, [[Robert d'Orléans]], duc de Chartres. Ces photographies sont présentées à l'occasion d'expositions temporaires<ref>{{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle | titre = La photographie du {{s-|XIX}} à Chantilly | sous-titre = chefs-d'œuvre du musée Condé | éditeur = Artlys | année = 2001 | mois = juin | pages totales = 81 | isbn = 2-85495-178-6| passage = 6-9 }}.</ref>.

<gallery caption="Photographies du musée" heights="200px" mode="packed">
Gustave Le Gray - Brig upon the Water - Google Art Project.jpg|''Le Brick'', papier salé [[Impression à l'albumine|albuminisé]] à partir de deux négatifs verre, [[Gustave Le Gray]] (1856 ou 1857)
Gen-brown-and-staff-crimea-1855-by-roger-fenton.jpg|''Le général Brown et son état-major en Crimée'', tirage au [[collodion humide]], [[Roger Fenton]] (1855)
Chantilly - Château avant reconstruction.jpg|''Le petit château et le pont de la Volière'', technique inconnue, Claudius Couton (entre 1850 et 1875)
</gallery>

=== Sculptures ===
La collection de sculptures (305 sont recensées dans la [[Joconde (catalogue)|base Joconde du ministère de la Culture]]) est constituée essentiellement de [[Buste#En sculpture|bustes]] et de [[statue]]s en pied de personnages célèbres. On trouve aussi des représentations de personnages mythologiques et d'animaux de vénerie dans le style néo-classique et académique. Un certain nombre de ces statues ont été acquises par le duc d'Aumale pour décorer le parc du château. Il s'agit de statues présentes dans le parc au {{s-|XVII}} et rachetées par le duc ou de créations commandées pour évoquer des personnages importants de l'histoire du château. Parmi les sculpteurs représentés, figurent [[Guillaume Dupré]] (buste d'Henri IV), [[Gilles Guérin]] (''Louis XIV terrassant la Fronde'') [[Antoine Coysevox]] (buste du Grand Condé) pour le {{s-|XVII}}, [[Louis Pierre Deseine]], [[James Pradier]], [[Lorenzo Bartolini]], [[Antoine-Louis Barye]], [[Auguste Cain]] (pour les chiens de chasse à l'entrée du château), [[Henri-Michel-Antoine Chapu|Henri Chapu]] (''Jeanne d'Arc écoutant ses voix''), [[Paul Dubois (sculpteur français)|Paul Dubois]] (buste du duc d'Aumale dans la grande galerie) pour le {{s-|XIX}}<ref>{{Base Joconde|champ=REQ|((SCULPTURE) :DOMN ET (('MUSEE CONDE') :LOCA ))|Notices des sculptures}}.</ref>.

<gallery caption="Sculptures du musée" style="text-align:center" mode="packed" heights="200px">
Chateau de Chantilly 017.JPG|Buste de Cicéron, marbre, anonyme ({{s-|XVII}})
DépartdePhaëton-Goujon-Musée Condé.jpg|''Le Départ de Phaéton'', [[bas-relief]] de pierre, attribué à [[Jean Goujon]] (vers 1567)
Jeanned'Arc-Chapu-MuséeCondé.jpg|''Jeanne d'Arc écoutant ses voix'', marbre, [[Henri-Michel-Antoine Chapu|Henri Chapu]] (1873)
Museo condé, cane in bronzo.JPG|''Loup'', [[Bronze d'art|bronze]], [[Auguste Cain]] (1894)
</gallery>

=== Antiquités ===
Les antiques du duc d'Aumale représentent {{nobr|150 pièces}} de diverses origines : [[Égypte antique|égyptiennes]], [[étrusques]], [[Grèce antique|grecques]], mais surtout [[Rome antique|romaines]] et [[Gaule romaine|gallo-romaines]] pour plus de la moitié. Certains de ces antiques — bronzes, verreries, céramiques — proviennent des excursions du [[Henri d'Orléans (1822-1897)|duc d'Aumale]] sur le chantier de fouilles de [[Pompéi]] et offerts par son hôte, [[Ferdinand II des Deux-Siciles|Ferdinand II, roi des Deux-Siciles]]. En 1854, il rachète les collections de son beau-père [[Léopold de Bourbon-Siciles]], qui comprennent notamment des mosaïques intégrées depuis dans la décoration du château (''Mosaïque de la chasse'', ''L'Enlèvement d'Europe''), ainsi que de petits marbres. Le duc achète aussi quelques pièces à l'occasion de ventes : des [[Tanagra (statuette)|statuettes Tanagra]], une [[Céramique attique à figures rouges|amphore grecque à figures rouges]] de [[Nola (Italie)|Nola]], attribuée au peintre grec [[Aison (peintre)|Aison]], une statuette de [[Minerve (mythologie)|Minerve]]. Quelques pièces sont aussi des découvertes locales, issus de sites gallo-romains, tels que la petite statuette en bronze d'un [[Faune (mythologie)|faune]] provenant de [[Buironfosse]] ou une statuette d'un sanglier gaulois. À noter qu'une dizaine d'objets sont des faux fabriqués au {{s-|XIX}} et vendu au duc à ses dépens<ref>{{pdf}}{{lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DPresse-14.pdf|titre=De l'Égypte à Pompéi. Le cabinet d'antiques du duc d'Aumale à Chantilly - Dossier de presse|site=Château de Chantilly|consulté le=16 novembre 2009}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.culture.gouv.fr/documentation/joconde/fr/decouvrir/expositions/aumale/chantilly.htm|titre=La collection d'antiques du duc d'Aumale, exposition virtuelle de la base Joconde|site=ministère de la Culture|consulté le=23 janvier 2011}}.</ref>.

<gallery caption="Antiquités du musée" style="text-align:center" mode="packed" heights="200px">
VitrineAntiques-MuséeCondé.jpg|Vitrine consacrée aux antiques située entre la salle du Giotto et la salle de la Minerve
Mosaique-enlevementEurope-chateauChantilly.jpg|''L'Enlèvement d'Europe'', mosaïque issue des fouilles de [[Stabies]], ''{{langue|la|[[opus tessellatum]]}}'' ({{s-|I}}, placée au-dessus de la cheminée dans la salle des gardes)
Ariane&Bacchus-salleminerve-muséeCondé.jpg|''Ariane et Bacchus'', [[haut-relief]] en marbre, fragment d'un sarcophage ({{s-|II}})
Antiquesfaux-muséeCondé.jpg|Partie de la vitrine consacrée aux objets faux des collections
</gallery>

=== Arts décoratifs ===
Le musée possède une collection de vaisselles en [[porcelaine]] autrefois à l'usage des anciens habitants du château mais aussi issues aux collections accumulées par le duc d'Aumale. On retrouve notamment l'une des plus grandes collections de [[porcelaine de Chantilly]], puisque la manufacture fut fondée en 1725, dans un premier temps pour approvisionner les [[Liste des seigneurs de Chantilly|seigneurs de Chantilly]]. Une centaine de pièces proviennent par ailleurs de la donation Lefébure-Solacroup, effectuée en 1957 et constituée essentiellement de pièces de style dit « [[Kakiémon]] », c'est-à-dire imitant la [[Porcelaine d'Imari|porcelaine japonaise d'Imari]]{{sfn|Broglie|1964|p=233 et 266}}. La collection de céramiques est aussi constituée de [[Manufacture nationale de Sèvres|porcelaine de Sèvres]] des {{s2-|XVIII|e|XIX|e}}, soit collectionnées par le duc d'Aumale, à une époque où elles sont à la mode en Angleterre, soit commandées par le duc auprès de la manufacture dont un ensemble de surtouts des chasses inspiré des peintures cynégétiques de [[Jean-Baptiste Oudry]]<ref>{{Base Joconde|00000105444}}.</ref>. On retrouve par ailleurs des ensembles de [[porcelaine de Limoges|porcelaines de Limoges]] et [[porcelaine de Bayeux|de Bayeux]] ainsi que d'autres manufactures françaises et notamment parisiennes des {{s2-|XVIII|e|XIX|e}}. En provenance de l'étranger, les collections comportent des porcelaines de [[Naples]], [[Vienne (Autriche)|Vienne]], de [[porcelaine de Saxe|Meissen]] et de la manufacture [[Mintons]]<ref name="DPPorcelaine2005">{{pdf}}{{lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DP_Porcelaine.pdf|titre=Porcelaines du musée Condé à Chantilly, dossier de presse|site=Château de Chantilly|consulté le=15 novembre 2009}}.</ref>.

Le musée conserve par ailleurs plusieurs pièces de mobilier exceptionnelles, datant essentiellement des {{sp-|XVIII|e|et|XIX|e}}s. Il s'agit en général de meubles de famille ayant appartenu à la [[maison de Condé]], récupérés sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]] ou acquis à cette époque et légués au duc d'Aumale. Les collections comprennent aussi des meubles issus de collections prestigieuses dont la commode de la chambre de [[Louis XVI de France|Louis XVI]] à [[Château de Versailles|Versailles]] ou un bureau et son cartonnier ayant appartenu au [[Étienne François de Choiseul|duc de Choiseul]]. Il s'agit de meubles signés notamment [[André-Charles Boulle]], [[Jean-Henri Riesener]], [[Joseph Baumhauer]], [[Georges Jacob (ébéniste)|Georges Jacob]], [[Pierre-Antoine Bellangé]] ou [[Frères Grohé|Grohé Frères]]. On trouve aussi un abondant mobilier datant de la [[monarchie de Juillet]], époque de l'emménagement du duc d'Aumale au château<ref>{{Ouvrage | prénom1 = Anne | nom1 = Forray-Carlier | titre = Le Mobilier du château de Chantilly | lien éditeur = Éditions Faton | éditeur = Éditions Faton | lieu = Dijon | année = 2010 | mois = septembre | pages totales = 310 | isbn = 978-2-87844-131-4 | passage = 14-33 }}.</ref>.

<gallery caption="Mobilier du musée" style="text-align:center" mode="packed" heights="200px">
Tablecepdevigne-chateauchantilly.jpg|Table en cep de vigne massif aux armes des [[Maison de Montmorency|Montmorency]] ({{s-|XVI}})
Table-boulle-ChateauChantilly.jpg|Table, chêne, noyer, écaille, laiton et bronze doré, attribuée à [[André-Charles Boulle]] (début {{s-|XVIII}})
Bureau-baumhauer-chateauchantilly.jpg|Bureau et cartonnier, chêne, ébène, bronze doré et cuir, signé [[Joseph Baumhauer]] (vers 1740)
Ecran-GrandSingerie-ChateauChantilly.jpg|Écran de cheminée en bois de la Grande Singerie décoré d'une toile de [[Christophe Huet (II)|Christophe Huet]], Chobert (1880)
</gallery>

=== Portraits miniatures ===
Le musée conserve près de 350 portraits [[Miniature (portrait)|miniatures]] qui constituent une collection à part entière mêlant le dessin, la peinture et les arts décoratifs. Il s'agit de représentations de personnages destinées à marquer un attachement sentimental — familial ou amoureux — entre le modèle et le propriétaire du portrait. Le duc d'Aumale collectionne ces œuvres par des achats de portraits historiques mais surtout par des héritages : la majeure partie par sa mère la reine [[Marie-Amélie de Bourbon-Siciles]] à sa mort en 1866, une soixantaine de portraits de famille des [[Maison de Condé|Bourbon-Condé]], ainsi que des portraits autrichiens et napolitains de sa belle-mère [[Marie-Clémentine de Habsbourg]]. D'autres miniatures ont été acquises depuis l'ouverture du musée, par dons, legs ou achats. Ces miniatures prennent des formes très variées : médailles avant tout mais aussi boites ou bijoux. Les plus anciennes remontent aux années 1520, avec l'apparition de ce type d'œuvres. Héritières des enluminures, elles sont réalisées à la [[gouache]] ou l'[[aquarelle]] sur [[vélin]]. Elles sont aussi parfois réalisées en [[émail (verre)|émail]], certaines sont signées [[Léonard Limosin]] (portraits de [[Henri II de Navarre|Henri d'Albret]], [[Antoine de Bourbon]], [[Catherine de Guise, duchesse de Montpensier|Catherine de Lorraine]], [[Louis III de Montpensier|Louis de Bourbon]]). Les portraits du {{s-|XVII}} sont réalisés sur des supports plus diversifiés : cuivre, papier et surtout l'émail qui devient prépondérant avec des artistes spécialisés comme [[Jean Petitot (peintre)|Jean Petitot]] (18 portraits). Les miniatures de la seconde moitié du {{s-|XVIII}} sont réalisées essentiellement en ivoire, technique venue d'Italie mais installée en France par des artistes comme [[Pierre Adolphe Hall]], d'origine suédoise (portrait du futur {{Louis-Philippe Ier}}) ou [[Jean-Baptiste Isabey]] (portrait de [[Marie-Louise d'Autriche]]). Des miniatures sont exposées en permanence dans le cabinet des gemmes. Une exposition exclusivement consacrée à ces objets, restaurés pour l'occasion, a été organisée en 2007-2008<ref>{{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier | prénom2 = Bernd | nom2 = Pappe | prénom3 = Nathalie | nom3 = Lemoine-Bouchard | titre = Portraits des maisons royales et impériales de France et d'Europe | sous-titre = Les miniatures du musée Condé à Chantilly | éditeur = Somogy | lieu = Paris | année = 2007 | pages totales = 303 | isbn = 978-2-7572-0098-8 | lccn = 2008359010 }}.</ref>{{,}}<ref>{{pdf}}{{lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DP_Petits%20Portraits.pdf|titre= Petits portraits, grands personnages. Miniatures du {{sp-|XVI|e|au|XIX|e}} - Dossier de presse|site=Château de Chantilly|consulté le=3 mars 2011}}.</ref>.

<gallery caption="Portraits miniatures du musée" style="text-align:center" mode="packed" heights="200px">
GabrielledEstreesMiniature.jpg|Portrait de Gabrielle d'Estrées, bois (fin {{s-|XVI}}, début du {{s-|XVII}})
Élisabeth Thérèse Alexandrine de Bourbon.jpg| Portrait d'Élisabeth de Bourbon-Condé, ivoire (vers 1730)
Larue - Bathilde d’Orléans.jpg|Portrait de Bathilde d'Orléans, ivoire (quatrième quart du {{s-|XVIII}})
Maria Carolina Borbone Due Sicilia Berry Amazone.jpg|Portrait de [[Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1822-1869)|Marie-Caroline]] en amazone, papier (avant 1820)
</gallery>

== Gestion et politique culturelle ==
=== Fonctionnement administratif ===
Le musée Condé est considéré comme musée d'une fondation privée, la fondation d'Aumale, créée par la donation du duc et dépendant d'un établissement public, l'[[Institut de France]]. Il n'est pas considéré comme un musée national<ref>{{Ouvrage | prénom1 = Florian | nom1 = Marco | titre = Musées, gestion déléguée et curiosité institutionnelle de l'Institut de France | lien éditeur = École du Louvre | éditeur = mémoire de muséologie de l'École du Louvre | année = 2007 | pages totales = 66 | passage = 16 et 37 | lire en ligne = http://issuu.com/florian.marco/docs/institut-de-france-museum/ | consulté le = 3 février 2011 }}.</ref>. Il obtient le label [[Musée de France]] le {{date|19 février 2020}}<ref>{{lien web|url=https://www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Musees/Actualites/Le-musee-Conde-de-Chantilly-obtient-l-appellation-musee-de-France|titre=Le musée Condé de Chantilly obtient l’appellation musée de France|site=Ministère de la Culture|consulté le=3 mars 2020}}.</ref>. Sa direction est assurée par un [[Conservateur de musée|conservateur d'État]], mis à disposition par le [[ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]]. Il s'agit de Nicole Garnier-Pelle depuis 1998<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.culture.gouv.fr/culture/dmf/Liste%20010709.pdf|titre=LES AFFECTATIONS DES CONSERVATEURS GENERAUX ET CONSERVATEURS DU PATRIMOINE SPECIALITE "MUSEES"|site=Ministère de la Culture et de la Communication|consulté le=14 janvier 2011}}.</ref>. La conservation de la bibliothèque et des archives est assurée en parallèle par un conservateur d'État mis à disposition par l'Institut de France, en la personne de Marie-Pierre Dion depuis {{date|janvier 2019}}<ref>{{lien web|url=https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/le-tresor-du-duc-d-aumale-l-un-des-plus-grands-bibliophiles-de-son-temps/96272|titre=Le trésor du duc d’Aumale, l’un des plus grands bibliophiles de son temps|site=Actualitté|consulté le=3 mars 2020}}.</ref>. Le suivi et le contrôle du musée Condé au nom de l'Institut sont toujours assurés par le collège des conservateurs, constitué de trois personnalités désignées parmi les académiciens.

Le personnel d'accueil, de surveillance, d'entretien et de conservation est employé directement par la Fondation pour la sauvegarde du domaine de Chantilly, gestionnaire du domaine depuis 2005. Celle-ci emploie environ {{nobr|150 personnes}}. Elle assure par ailleurs l'ensemble de la commercialisation des offres du musée, sa communication ainsi que la [[maîtrise d'ouvrage]] des restaurations du bâtiment et des collections<ref name="ArtMondeFondation2005">{{article|prénom1=Grégoire|nom1=Allix|prénom2=Emmanuel|nom2=de Roux|titre=L'Aga Khan remet en selle le domaine de Chantilly|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=27|mois=mars|année=2005|pages=|url texte=http://www.ismaili.net/timeline/2005/20050326monde.html|consulté le=14 janvier 2011}}.</ref>.

=== Fréquentation ===
Même si les statistiques de fréquentation du musée ne sont pas agrégées avec les statistiques des autres musées suivis par le ministère de la Culture, le musée se place au {{28e|rang}} des musées français pour sa fréquentation annuelle, tout type de musée confondu et dans les quinze premiers musées de [[beaux-arts (disciplines)|beaux-arts]]. C'est, par ailleurs, le premier musée de [[Picardie (ancienne région administrative)|Picardie]]<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www2.culture.gouv.fr/culture/deps/chiffres-cles2010/03-musees-2010.pdf|titre=Chiffres clés 2010 - musées|site=Ministère de la Culture|consulté le=16 janvier 2011}}.</ref>. On constate une fréquentation en hausse depuis que le domaine est géré par la fondation de l'[[Karim Aga Khan IV|Aga Khan]], cependant, on reste loin des objectifs de {{nombre|600000|visiteurs}} fixés à sa création<ref name="ArtMondeFondation2005"/>. Au palmarès des musées établi par ''Le Journal des Arts'', le musée se classe {{37e}} en 2010, mais {{3e}} pour les musées situés dans des villes de moins de {{nombre|20000|habitants}}<ref name="PalmarèsJdesA"/>.
<center>
{| class="wikitable" style="text-align:center; width:80%;"
|+ Chiffres de fréquentation du musée 2000-2009<ref name="Stats-touriscopie2009"/>{{,}}<ref name="Stats-touriscopie2005">{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.oisetourisme-pro.com/var/picardie/storage/original/application/cfa4283b4fbaa0ac0976eb9362e130d8.pdf|titre=Touriscopie 2005|site=Comité départemental du tourisme de l'Oise|consulté le=16 janvier 2011}}.</ref>{{,}}<ref name="Stats-touriscopie2008">{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.oisetourisme-pro.com/var/picardie/storage/original/application/22ac91f5b70f6dfa5405a2439e319853.pdf|titre=Touriscopie 2008|site=Comité départemental du tourisme de l'Oise|consulté le=16 janvier 2011}}.</ref>
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|}
'''Courbe de la fréquentation annuelle du musée depuis 2000'''<ref name="Stats-touriscopie2005"/>{{,}}<ref name="Stats-touriscopie2008"/>{{,}}<ref name="Stats-touriscopie2009"/><br><!--
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  color:black width:3 # points du nombre de spectateurs
  points:(49,158)(49,160) # 2000: 267 911 s.
  points:(99,157)(99,159) # 2001: 266 648 s.
  points:(149,156)(149,158) # 2002: 263 917 s.
  points:(199,169)(199,171) # 2003: 289 637 s.
  points:(249,154)(249,156) # 2004: 260 298 s.
  points:(299,141)(299,143) # 2005: 235 970 s.
  points:(349,146)(349,148) # 2006: 244 634 s.
  points:(399,153)(399,155) # 2007: 258 850 s.
  points:(449,151)(449,153) # 2008: 255 439 s.
  points:(499,162)(499,164) # 2009: 275 775 s.

# échelle de temps: le graphe commence à 2000 = 49 px, ensuite chaque année fait 50 px jusqu'à 2010 = 49+3x10 = 79 px
# échelle du nombre de spectateurs : le graphe va de 20px à 240px, donc 0 hab. = 20px et 1 habitant fait 220/425000 = 0.000518 pixel
# et donc l'ordonnée (nombre de spectateurs) des points est y = 20 + nb(habitants) × 0.000518
# Courbe réalisée avec l'aide du modèle [[Modèle:Générateur de code de courbe d'affluence]]
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=== Politique de restauration et d'acquisition ===
Le musée fait effectuer régulièrement la restauration de ses œuvres ainsi que des salles historiques du château. Il fait pour cela appel à des restaurateurs indépendants. Des [[Mécénat|mécènes]] interviennent régulièrement pour aider financièrement la Fondation pour la sauvegarde du domaine à leur réalisation<ref>{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/fr/la-politique-de-restauration-du-chateau-et-ses-collections.p5.html|titre=La politique de restauration du château et ses collections|site=Château de Chantilly|consulté le=20 janvier 2011}}.</ref>. Au sein du château, plusieurs pièces ont été restaurées telles que, pour les exemples les plus récents, la grande singerie en 2007, avec l'aide financière du [[Fonds mondial pour les monuments]], une fondation privée basée à [[New York]], ou la loggia, le débotté et le salon violet des petits appartements en 2009 avec l'aide des « Amis du musée Condé ». Parmi les collections, les peintures italiennes de la tribune et de la grande galerie ont été restaurées en 2007 ainsi que quelques miniatures du cabinet des gemmes<ref>{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/fr/realises.p71.html|titre=Les grands projets de restauration réalisés|site=Château de Chantilly|consulté le=20 janvier 2011}}.</ref>. Les restaurations sont parfois effectuées simultanément à des expositions thématiques telles que huit peintures hollandaises à l'occasion d'une exposition sur ce thème en 2010.

Le principal mécène du musée est l'association des « Amis du musée Condé ». Fondée en 1971 et [[Reconnaissance d'utilité publique en France|reconnue d'intérêt public]] en 1988, elle réunit {{nombre|2000|membres}} environs. Cette association contribue à financer les restaurations mais aussi les éventuelles acquisitions du musée. L'association édite une revue annuelle ou bi-annuelle, intitulée ''Le Musée Condé'', destinée à faire connaître les dernières recherches sur les collections et l'actualité des restaurations et acquisitions<ref>{{Lien web|url=http://cths.fr/an/societe.php?id=2661|titre=Les Amis du musée Condé|site=CTHS - Sociétés savantes de France|consulté le=22 février 2011}}.</ref>.

Les nouvelles acquisitions d'œuvres pour le musée se font toujours en lien étroit avec les œuvres déjà présentes dans les collections ou avec l'histoire du château. Un mécène privé aide systématiquement à leur acquisition lorsque celle-ci se fait à titre onéreux. En 2006, une aquarelle d'[[Adam François van der Meulen]] représentant le château est achetée pour {{euro|175000}} avec l'aide d'une grande surface des environs de Chantilly<ref>{{Lien web|url=http://www.latribunedelart.com/restaurations-et-acquisition-au-musee-conde-article001180.html|titre=Restaurations et acquisition au Musée Condé|site=La Tribune de l'Art|date=12/2/07|consulté le=20 janvier 2011}}.</ref>. En 2008, le musée a acquis par le biais de la fondation Lefort-Beaumont, un ''Portrait du Grand Condé'' signé [[Juste d'Egmont]] (le musée possédait déjà deux portraits du même peintre)<ref>{{Lien web|url=http://www.latribunedelart.com/restaurations-acquisition-expositions-actualite-du-musee-conde-article002462.html|titre=Restaurations, acquisition, expositions : actualité du Musée Condé|site=La Tribune de l'Art|date=1/3/10|consulté le=20 janvier 2011}}.</ref>. Les acquisitions peuvent aussi être des dons, tels que la donation de plans et dessins de l'île d'Amour et de l'île des Jeux des jardins du château de l'architecte [[Claude-Mathieu Delagardette]], effectuée en 2010 par ses descendants<ref>{{article|prénom1=Nicole|nom1=Garnier-Pelle|titre=Donation Offenstadt de dessins et plans de l'île d'Amour et de l'île des Jeux par Delagardette (1787)|périodique=Le Musée Condé|numéro=67|mois=décembre|année=2010|pages=42-47}}.</ref>.

=== Expositions temporaires ===
[[Fichier:GaleriePsyché-expositionCassone-MuséeCondé.jpg|thumb|alt=Longue galerie sombre éclairée de fenêtres par la droite et présentant de grands panneaux sur le mur de gauche|La Galerie de Pysché lors de l'exposition dossier sur le ''{{langue|it|[[cassone]]}} Esther et Assuerus'' peint par [[Filippino Lippi]], {{Date||février|2011}}]]
Les expositions du musée Condé ont longtemps été réalisées quasi exclusivement avec les collections du musée, le plus souvent sorties des réserves pour l'occasion. Elles se déroulent alors dans la galerie de Psyché et la galerie des Cerfs. Le cabinet est des gemmes est parfois vidé de ses collections pour abriter une section des plus grandes expositions. Le commissariat de ces expositions est assuré en général par le conservateur du musée. Le cabinet des Livres accueille les expositions de reliures et d'ouvrages dont le commissariat est assuré par le conservateur de la bibliothèque<ref>{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/fr/en-cours.p52.html|titre=Les expositions temporaires en cours|site=Château de Chantilly|consulté le=20 janvier 2011}}.</ref>. Voici une liste des expositions organisées par le musée entre 2005 et 2010 :
{{boîte déroulante/début|titre=Expositions organisées par le musée depuis 2005}}
* {{date|18 mars 2005}} au {{date|13 juin 2005}} : « Les trésors du cabinet des dessins du musée Condé à Chantilly », sélection de dessins représentatifs des collections du duc d'Aumale<ref name="DPDessins"/> ;
* {{date|27 avril}} au lundi {{date|25 juillet 2005}} : « De la dominoterie à la marbrure. Papiers et reliures », sur les techniques de [[reliure]] au cabinet des livres<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DPresse-27.pdf|titre=Dossier de presse de l'exposition « Papiers et reliures »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|22 juin}} au {{date|19 septembre 2005}} : « Porcelaines dures de Sèvres, Paris, Vienne et Capodimonte au musée Condé à Chantilly » sur les collections de [[porcelaine]]s autres que [[Porcelaine de Chantilly|celles de Chantilly]]<ref name="DPPorcelaine2005"/> ;
* {{date|28 septembre 2005}} au {{date|9 janvier 2006}} : « Lagneau, un artiste méconnu du {{s-|XVII}} », dessins d'un artiste français du début du {{s-|XVII}} avec des prêts de la [[Bibliothèque nationale de France]] et du [[musée du Louvre]]<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DP_Lagneau.pdf|titre=Dossier de presse de l'exposition « Lagneau »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|22 mars 2006}} au {{date|26 juin 2006}} : « Daniel Dumonstier "le plus excellent crayonneur de l'Europe" (1574-1646) », rétrospectives de dessins et peintures sur ce [[Daniel Dumonstier|dessinateur des {{sp-|XVI|e|et|XVII|e}}s]] avec des prêts de la [[Bibliothèque nationale de France]] et du musée du Louvre<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/CPexpoDumonstier.pdf|titre=Communiqué de presse de l'exposition « Daniel Dumonstier »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|16 septembre 2006}} au {{date|8 janvier 2007}} : « Tables princières à Chantilly », arts de la table, arts décoratifs et documents d'archives sur les réceptions au château de Chantilly du {{sp-|XVII|e|au|XIX|e}}<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DP2_tables_princieres.pdf|titre=Dossier de presse de l'exposition « Tables princières »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|19 septembre 2007}} au {{date|7 janvier 2008}} : « Petits portraits, grands personnages, miniatures des {{sp-|XVI|e|au|XIX|e}}s du musée Condé », les portraits [[Miniature (portrait)|miniatures]] des collections<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DP_Petits%20Portraits.pdf|titre=Dossier de presse de l'exposition « Petits portraits, grands personnages »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|9 avril 2008}} au {{date|21 juillet 2008}} : « Marie d’Orléans (1813-1839), princesse et artiste romantique », sculptures et objets personnels de la [[Marie d'Orléans (1813-1839)|sœur du duc d'Aumale]] en partenariat avec une exposition au musée du Louvre<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/DossierDePresse_MarieDOrleans_210108.pdf|titre=Dossier de presse de l'exposition « Marie d’Orléans »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|19 mars 2008}} au {{date|4 août 2008}} : « Mignonne, allons voir… La bibliothèque poétique Jean Paul Barbier-Mueller », livres de poésie française du {{s-|XVI}} issus de la collection du [[Jean Paul Barbier-Mueller|banquier suisse]]<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/pdf/Exposition_Mignonne_allons_voir.pdf|titre=Dossier de presse de l'exposition « Mignonne, allons voir… »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|15 septembre 2008}} au lundi {{date|2 février 2009}} : « Marie Stuart, le destin français d'une reine d'Écosse », estampes et objets d'art sur le thème de la [[Marie Ire d'Écosse|reine]] en partenariat avec une exposition au [[château d'Écouen]]<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/53/marie-stuart.pdf|titre=Communiqué de presse de l'exposition « Marie Stuart »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|20 septembre 2008}} au lundi {{date|2 février 2009}} : « Chantilly pendant la guerre de 14-18. Photographies inédites de Marcel Vicaire », photographies déposées au musée représentant [[Chantilly]] lors de la [[Première Guerre mondiale]]<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/53/chantilly-14-18.pdf|titre=Dossier de presse de l'exposition « Chantilly pendant la guerre de 14-18 »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|11 février 2009}} au {{date|30 mars 2009}} : « De Michel-Ange à Chapu. Dessins de sculpteurs dans les collections du musée Condé », sélection de dessins des collections sur le thème de la [[sculpture]]<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/53/de-michel-ange-a-chapu.pdf|titre=Communiqué de presse de l'exposition « De Michel-Ange à Chapu »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|4 avril 2009}} au {{date|12 octobre 2009}} : « Les Jardins de Le Nôtre à Chantilly », documents d'archives, dessins et estampes sur les [[Château de Chantilly#Le jardin de Le Nôtre|jardins du château]] au {{s-|XVII}}, à l'occasion de la restauration du grand parterre<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/53/jardin-le-notre.pdf|titre=Communiqué de presse de l'exposition « Les Jardins de Le Nôtre à Chantilly »|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|29 mai 2009}} au {{date|31 août 2009}} : « Le Mythe de Psyché », vitraux, dessins, estampes et arts décoratifs sur ce thème mythologique<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/53/mythe-de-psyche.pdf|titre=Communiqué de presse de « La Photographie au {{s-|XIX}} »|site=Château de Chantilly|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|16 septembre 2009}} au {{date|4 janvier 2010}} : « Van Dyck dans les collections du musée Condé », sur les tableaux, copies anciennes, dessins et estampes du [[Anton van Dyck|maître flamand]]<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/53/van-dyck.pdf|titre=Dossier de presse de « Van Dyck dans les collections du musée Condé »|site=Château de Chantilly|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|21 octobre 2009}} au {{date|4 janvier 2010}} : « La Photographie au {{s-|XIX}} dans les collections du duc d'Aumale », sélection de tirages photographiques anciens<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/53/la-photo-au-XIXieme.pdf|titre=Dossier de presse de « La Photographie au {{s-|XIX}} »|site=Château de Chantilly|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|13 janvier}} au {{date|5 avril 2010}} : « Petites marques, grands collectionneurs. Les marques de collection dans le dessin du {{sp-|XVI|e|au|XIX|e}} au musée Condé à Chantilly », sélection de dessins des collections et sur les marques des collectionneurs apposées dessus<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/53/petites-marques-grands-collectionneurs.pdf|titre=Dossier de presse de « Petites marques, grands collectionneurs »|site=Château de Chantilly|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|12 mai}} au {{date|16 août 2010}} : « Henri IV. Portrait d'un règne », autour de l'iconographie du [[Henri IV de France|roi]] et de son règne à l'occasion du {{400e|anniversaire}} de son assassinat<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/51/henry-4-dp.pdf|titre=Dossier de presse de « Henri IV, portrait d'un règne »|site=Château de Chantilly|consulté le=3 février 2011}}.</ref> ;
* {{date|15 septembre 2010}} au {{date|2 janvier 2011}} : « L'art hollandais au musée Condé », sur les [[École hollandaise|tableaux et dessins hollandais]] des collections<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/img/page/51/DplarthollandaisFINAL130910.pdf|titre=Dossier de presse de « L'art hollandais »|site=Château de Chantilly|consulté le=3 février 2011}}.</ref>.
{{boîte déroulante/fin}}

En 2012, à la suite de la restauration de la salle du Jeu de Paume, celle-ci est utilisée de nouveau pour l'exposition d'œuvres d'art. Une exposition temporaire de grande ampleur y est organisée chaque année. Voici les expositions qui y ont été organisées :
* ''Delacroix et l'aube de l'orientalisme'', {{date|octobre 2012}} à {{date|janvier 2013}}. Elle bénéficiait, outre des collections de peintures et de dessins orientalistes du musée, de prêts de peintures du [[musée du Louvre]]<ref>{{lien web|url=http://picardie.france3.fr/info/les-couleurs-orientales-de-delacroix-a-chantilly-75590359.html|titre=Les couleurs orientales de Delacroix à Chantilly|site=France 3 Picardie|consulté le=21 octobre 2012}}.</ref>.
* ''André Le Nôtre et les Jardins de Chantilly aux {{s mini-|XVII}} et {{s-|XVIII}}s'', {{date|12 avril}} au {{date|7 juillet 2013}}
* ''Fra Angelico, Botticelli, chefs-d'œuvre retrouvés'', {{date|6 septembre 2014}} au {{date|4 janvier 2015}}
* ''Le siècle de François {{Ier}}'', du {{date|7 septembre}} au {{date|7 décembre 2015}}
* ''Le Grand Condé, le rival du roi soleil ?'', du {{date|5 septembre 2016}} au {{date|2 janvier 2017}}
* ''Poussin, Picasso, Bacon : Le Massacre des Innocents'', du {{date|11 septembre 2017}} au {{date|7 janvier 2018}}
* ''Peindre les courses'', du {{date|16 juin}} au {{date|14 octobre 2018}}
* ''La Joconde nue, le mystère enfin dévoilé'', du {{date|1 juin}} au {{date|6 octobre 2019}}<ref>{{lien web|url=https://www.domainedechantilly.com/fr/event/la-joconde-nue/|titre=La Joconde nue|site=Domaine de Chantilly|consulté le=15 mars 2019}}.</ref>
* ''Albrecht Dürer. Gravure et Renaissance'', du {{date|4 juin}} au {{date|2 octobre 2022}}<ref>{{lien web|url=https://chateaudechantilly.fr/evenement/albrecht-durer-gravure-et-renaissance/|titre=Albrecht Dürer|site=Château de Chantilly|consulté le=17 juillet 2022}}.</ref>
* ''Ingres, l’artiste et ses princes'', du {{date|3 juin}} au {{date|1 octobre 2023}}<ref>{{article|auteur=Véronique Bouruet-Aubertot|titre=Le château de Chantilly révèle les secrets des chefs-d’œuvre d’Ingres|périodique=Connaissance des arts|jour=6|mois=juin|année=2023|lire en ligne=https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/neoclassicisme/le-chateau-de-chantilly-revele-les-secrets-des-chefs-doeuvre-dingres-11182867/}}.</ref>

=== Politique tarifaire et services aux publics ===
L'entrée au Domaine de Chantilly (Château, parc et Grandes Écuries) se fait au prix de {{euro|12}} en 2010 passé à {{euro|13}} en 2011 puis {{euro|14}} en 2012, {{euro|16}} en 2015, {{euro|17}} en 2016 et enfin {{euro|18}}  en 2024, en tarif plein ({{euro|14.50}} euros en tarif réduit). Les visites guidées coûtent {{euro|7}} supplémentaires<ref>{{Lien web|url=http://www.domainedechantilly.com/fr/billet-tarifs/|titre=Tarifs 2015|site=Château de Chantilly|consulté le=21 février 2015}}.</ref>. Il s'agit d'un des cinq musées aux tarifs d'entrée les plus élevés en France<ref>{{Lien web|url=http://www.louvrepourtous.fr/Tarifs-des-principaux-musees-et,553.html|titre=Tarifs des principaux musées et monuments de France|site=Louvre pour tous|date=27 juin 2010|consulté le={{1er}} février 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|prénom1=Pierre|nom1=Tubiana|titre=Les musées et monuments les plus chers de France|périodique=Le Figaro|jour=4|mois=juin|année=2015|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/voyages/2015/06/04/30003-20150604ARTFIG00070-les-musees-et-monuments-les-plus-chers-de-france.php|consulté le=8 juin 2015}}.</ref>.

Le musée propose des fiches d'aides à la visite en libre-service ainsi que des [[audioguide]]s, pour adultes et enfants, en location mais aussi gratuitement téléchargeables sur le site du château. Des visites thématiques sont par ailleurs organisées chaque semaine<ref>{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/fr/visiteurs-individuels.p39.html|titre=Activités : Visiteurs individuels|site=Château de Chantilly|consulté le={{1er}} février 2011}}.</ref>. Un service éducatif et culturel, commun au musée, au parc et aux Grandes Écuries, propose des activités à destination des scolaires et centres de loisirs<ref>{{pdf}}{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/media/brochure-scolaire-2010-2011.pdf|titre=Brochure scolaires|site=Château de Chantilly|consulté le={{1er}} février 2011}}.</ref>. Le musée participe chaque année aux [[Journées européennes du patrimoine]] avec des animations spécifiques ce jour-là mais sans pour autant accorder la gratuité d'entrée comme c'est l'habitude lors de cette manifestation<ref>{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/fr/journees-du-patrimoine.p61.html|titre=Journées du patrimoine|site=Château de Chantilly|consulté le=23 mars 2011}}.</ref>.

Le Musée est labellisé tourisme et handicap pour les handicaps visuels, auditifs et mental<ref>{{Lien web|url=http://www.oisetourisme.com/Culture-et-patrimoine/Les-chateaux-de-l-Oise/Le-domaine-du-chateau-de-Chantilly/Le-Chateau-de-Chantilly-accessible-a-tous-!|titre=Le Château de Chantilly accessible à tous !|site=Destination Oise|consulté le={{1er}} février 2011}}.</ref>. Le château abrite un restaurant, « La Capitainerie », et une boutique<ref>{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/préparez-votre-visite/infos-pratiques/restaurants-et-hôtels/restaurant-la-capitainerie-les-cuisines-|titre=Restaurant La Capitainerie|site=Château de Chantilly|consulté le=21 juin 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.chateaudechantilly.com/billetterie-et-boutique/découvrez-nos-boutiques|titre=Découvrez nos boutiques|site=Château de Chantilly|consulté le=21 juin 2012}}.</ref>. On trouve également un restaurant dans le parc, Aux goûters Champêtres, dans le Hameau.

En {{date||avril|2012}}, quarante-huit œuvres issues des collections du musée et numérisées en haute définition sont ajoutées au [[Google Art Project]]<ref>{{Lien web|url=http://www.francetv.fr/culturebox/le-musee-de-conde-de-chantilly-sur-google-art-project-90609|titre=Le musée Condé de Chantilly sur Google Art Project|site=Culturebox|consulté le=21 avril 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.googleartproject.com/fr/collection/chateau-de-chantilly/|titre=Château De Chantilly (sic)|site=Google Art Project|consulté le=21 avril 2012}}.</ref>.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Annexes ==
=== Bibliographie ===
{{légende plume}}
==== Histoire du musée ====

* {{ouvrage | prénom1=Gustave | nom1=Macon | lien auteur1=Gustave Macon | titre=Musée Condé : Itinéraire | éditeur=Braun, Clément et {{Cie}}, successeurs (Paris) | lieu=Paris | année=1899 | pages totales=124 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62268760/f13.image | consulté le=4 janvier 2013}}
* {{ouvrage | prénom1=Gustave | nom1=Macon | lien auteur1=Gustave Macon | titre=Chantilly et le musée Condé | éditeur=Henri Laurens | lieu=Paris | année=1910 | pages totales=300 | lire en ligne=http://www.bibliotheque-conde.fr/pdf/bibliotheque/bibliotheque-de-chantilly--4-VR-0446.pdf | consulté le=4 janvier 2013}} {{plume}}.
* {{Ouvrage | prénom1=Raoul de| nom1=Broglie | titre=Chantilly | sous-titre=Histoire du château et de ses collections | collection=Châteaux, décors de l'histoire | lien éditeur=Calmann-Lévy | éditeur=Calmann-Lévy | année=1964 | pages totales=273 }}. {{plume}}
* {{Ouvrage | prénom1=Jean-Pierre | nom1=Babelon | lien auteur1=Jean-Pierre Babelon | titre=Le Château de Chantilly | éditeur=Scala-Domaine de Chantilly | lieu=Paris | année=1999 | pages totales=247 | isbn=978-2-86656-413-1 }}. {{plume}}

==== Les collections ====
* {{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle | titre = Les Tableaux de Chantilly, la collection du duc d'Aumale | éditeur = SkiraFlammarion - Domaine de Chantilly | année = 2009 | pages totales = 295 | isbn = 978-2-08-122828-3 }}
* {{Ouvrage | prénom1 = Albert | nom1 = Châtelet | lien auteur1 = Albert Châtelet | prénom2 = François-Georges | nom2 = Pariset |lien auteur2=François-Georges Pariset| prénom3 = Raoul | nom3 = de Broglie | titre = Chantilly, musée Condé. Peintures de l'École française {{s mini-|XV}} - {{s-|XVII}}| collection = Inventaire des collections publiques de France | numéro dans collection = 16 | lien éditeur = Réunion des musées nationaux | éditeur = Réunion des musées nationaux | année = 1970 }} {{plume}}
* {{Ouvrage | prénom1 = Elisabeth de | nom1 = Boissard | prénom2 = Valérie | nom2 = Lavergne | titre = Chantilly, musée Condé. Peintures de l'École italienne | collection = Inventaire des collections publiques de France | numéro dans collection = 34 | lien éditeur = Réunion des musées nationaux | éditeur = Réunion des musées nationaux | année = 1988 | pages totales = 212 | isbn = 978-2-7118-2163-1 | isbn10 = 2-7118-2163-3}} {{plume}}
* {{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle | titre = Chantilly, musée Condé, Peintures du {{s-|XVIII}} | collection = Inventaire des collections publiques françaises | lien éditeur = Réunion des musées nationaux | éditeur = RMN | année = 1995 | pages totales = 222 | isbn = 978-2-7118-3285-9 | isbn10 = 2-7118-3285-6 }} {{plume}}
* {{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle | titre = Chantilly, musée Condé, Peintures des {{sp-|XIX|e|et|XX|e}}s | collection = Inventaire des collections publiques françaises | lien éditeur = Réunion des musées nationaux | éditeur = RMN | année = 1997 | pages totales = 445 | isbn = 978-2-7118-3625-3 | isbn10 = 2-7118-3625-8 }} {{plume}}
* {{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle|directeur1=oui | titre = Les Peintures italiennes du musée Condé à Chantilly | éditeur = Generali / Institut de France | lieu = Trieste | année = 2003 | pages totales = 320 | isbn = 978-88-7412-007-9 | isbn10 = 88-7412-007-9 | lccn = 2004476843 }}.
* {{Ouvrage | prénom1 = Ludovic | nom1 = Laugier | prénom2 = Anne-Marie | nom2 = Guimier-Sorbets | titre = Le cabinet d’antiques du duc d’Aumale à Chantilly | sous-titre = De L’Égypte à Pompéi | éditeur = Éditions d’Art Somogy | année = 2002 | pages totales = 143 | isbn = 978-2-85056-551-9 | isbn10 = 2-85056-551-2 }}
* {{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle | titre = Trésors du cabinet des dessins du Musée Condé à Chantilly | sous-titre = Histoire de la collection du duc d’Aumale | éditeur = Somogy éditions d’Art | lieu = Paris | année = 2005 | pages totales = 135 | isbn = 978-2-85056-866-4 | isbn10 = 2-85056-866-X | lccn = 2005431934 }}
* {{Ouvrage | prénom1 = Anne | nom1 = Forray-Carlier | titre = Le Mobilier du château de Chantilly | lien éditeur = Éditions Faton | éditeur = Éditions Faton | lieu = Dijon | année = 2010 | mois = septembre | pages totales = 310 | isbn = 978-2-87844-131-4 }} {{plume}}
* {{Ouvrage | prénom1 = Nicole | nom1 = Garnier-Pelle | titre = La photographie du {{s-|XIX}} à Chantilly | sous-titre = chefs-d'œuvre du musée Condé | éditeur = Artlys | année = 2001 | mois = juin | pages totales = 81 | isbn = 978-2-85495-178-3 | isbn10 = 2-85495-178-6 }} {{plume}}

==== Catalogues d'expositions ====
* {{Ouvrage|auteur1=Mathieu Deldicque |directeur1=oui|auteur2=Caroline Vrand |directeur2=oui|titre=Albrecht Dürer. Gravure et Renaissance|éditeur=In Fine éditions d'art et musée Condé, Chantilly|date=2022|pages totales=288|isbn=978-2-38203-025-7}}. {{plume}}
* {{Ouvrage |langue= |auteur1=Mathieu Deldicque|auteur2=Nicole Garnier-Pelle |titre=Ingres |sous-titre=L'artiste et ses princes |lieu= |éditeur=In Fine éditions d'art, château de Chantilly |collection= |année=2023 |volume= |tome= |pages totales=289 |passage= |isbn=978-2-38203-119-3 |lire en ligne= }}.					
* {{Ouvrage |langue= |auteur1= Baptiste Roelly |titre=Par-delà Rembrandt|sous-titre=estampes du siècle d'or néerlandais |lieu= |éditeur=Éditions Faton |collection=Les Carnets de Chantilly |année=1923 |volume= |tome= |pages totales=128 |passage= |isbn= 978-2-87844-342-4|lire en ligne= }}.

=== Articles connexes ===
* [[Château de Chantilly]]
* [[Henri d'Orléans (1822-1897)]]
* [[Institut de France]]
* [[Musée vivant du cheval]]
* [[Liste des musées de Picardie]]

=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:Musée Condé}}
{{catégorie principale}}
* {{Lien web|url=https://chateaudechantilly.fr|titre=Le site officiel du château de Chantilly|consulté le=26 juillet 2021}}
* {{Lien web|url=http://musee-conde.fr/fr/accueil|titre=Les collections du musée Condé|consulté le=26 juillet 2021}} ({{unité|13005|notices}} au 26 juillet 2021)
* {{Lien web|url=http://www.bibliotheque-conde.fr/|titre=Bibliothèque et archives du musée Condé|consulté le=27 janvier 2011}}
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* {{Base Joconde|champ=LOCA|'MUSEE CONDE'|Liste des œuvres du musée}} ({{nb|10989}} notices)

{{Portail|musées|histoire de l'art|Oise|Picardie}}
{{Article de qualité|oldid=64772532|date=27 avril 2011}}

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[[Catégorie:Musée Condé|*]]