« Hooper: You were on the Indianapolis?
Brody: What happened?
Quint: Japanese submarine slammed two torpedoes into our side, chief. It was comin' back, from the island of Tinian to Leyte, just delivered the bomb. THE Hiroshima bomb. Eleven hundred men went into the water. Vessel went down in 12 minutes. Didn't see the first shark for about a half an hour. Tiger. Thirteen-footer. You know, you know that when you're in the water, Chief? You tell by lookin' from the dorsal to the tail. Well, we didn't know, 'cause our bomb mission had been so secret, no distress signal had been sent. Huh-huh. They didn't even list us overdue for a week. Very first light, chief. The sharks come cruisin'. So we formed ourselves into tight groups. You know it's...kinda like 'ol squares in a battle like a, you see on a calendar, like the Battle of Waterloo. And the idea was, the shark would go for nearest man and then he'd start poundin' and hollerin' and screamin' and sometimes the shark would go away. Sometimes he wouldn't go away. Sometimes that shark, he looks right into you. Right into your eyes. You know the thing about a shark, he's got...lifeless eyes, black eyes, like a doll's eye. When he comes at ya, doesn't seem to be livin'. Until he bites ya and those black eyes roll over white. And then, ah then you hear that terrible high-pitch screamin' and the ocean turns red and in spite of all the poundin' and the hollerin' they all come in and rip you to pieces. Y'know by the end of that first dawn, lost 100 men. I don't know how many sharks, maybe 1,000. I don't know how many men, they averaged six an hour. On Thursday mornin', Chief, I bumped into a friend of mine, Herbie Robinson from Cleveland. Baseball player, bo'sun's mate. I thought he was asleep, reached over to wake him up. Bobbed up and down in the water, just like a kinda top. Up ended. Well...he'd been bitten in half below the waist. Noon the fifth day, Mr. Hooper, a Lockheed Ventura saw us, he swung in low and he saw us. He's a young pilot, a lot younger than Mr. Hooper, anyway he saw us and come in low. And three hours later a big fat PBY comes down and start to pick us up. You know that was the time I was most frightened? Waitin' for my turn. I'll never put on a life jacket again. So, 1,100 men went in the water, 316 men come out, the sharks took the rest, June the 29, 1945. Anyway, we delivered the bomb. »
— Source : [1]
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« Hooper : Vous étiez sur l'Indianapolis ?
Brody : Qu'est-ce qui s'est passé?
Quint : Un sous-marin japonais nous a mis deux torpilles par le travers avant, voilà Chef. Ça s’oublie pas, ça. On rentrait d’une mission de l’île de Tinian où on avait livré une bombe, celle d’Hiroshima. LA bombe. Onze cents marins à la mer. Le navire a coulé en douze minutes. On est resté sans voir un seul requin pendant près d’une heure. Tout d’un coup, un quatre mètres. Vous savez comment ça s’évalue quand on est dans l’eau? À la distance entre la dorsale et la queue. Mais nous on savait rien. Le coup de la bombe avait tellement été gardé secret qu’aucun signal de détresse n’était parti. On est resté huit jours sans être portés manquants. Aux premières lueurs de l’aube, les requins commencent à rôder, alors on a formé des espèces de groupes compacts, comme, comme les carrés qu’il y avait dans l'ancien temps, vous voyez, celles qu'ils ont fait à Waterloo. Alors on s’est dit, si un requin approche de trop près, le premier rang se débattra dans l’eau, il gueulera, il se remuera, des fois ça suffit, le requin il fout le camp. Mais des fois ça marche pas, il reste là. Si vraiment il s’incruste, alors là, attention, il vous regarde droit dans les yeux et je vais vous dire, moi, ça a des yeux sans vie, sans rien, une paire d’yeux tous noirs, des yeux de nounours. Quand il s’approche de vous, le requin, il est pas vivant. Jusqu'à ce qu’il vous happe. Là, ses p’tits yeux noirs, il deviennent blancs et alors, ah on entend des cris terribles qui vous percent les tympans, et l’océan est tout rouge, et malgré qu’on se débatte, qu’on gueule, qu’on hurle, ça grouille de partout et ça vous met en pièces. À l’aube de c' premier jour, cents hommes étaient morts. Y avait ch'sais pas combien de requins, peut-être un millier, ch'sais pas combien d’hommes, mais il en partait six à l’heure en moyenne. Le matin du jeudi, je me retrouve tout près d’un vieux copain. Il s’appelait Robinson, un type de Cleveland, maître d’équipage, joueur de base-ball. J’ai cru qu’il faisait un somme, alors je me suis dit ’faut que je le réveille. Il faisait des bonds dans l’eau, des bonds dans l'eau comme un jouet de celluloïd. Il était debout...complètement cisaillé à partir de la taille. Le cinquième jour à midi, monsieur Hooper, un Lockheed Ventura nous a survolés à basse altitude et nous a vus. Ç'était un jeune pilote le gars, plus jeune que monsieur Hooper, enfin bref, ils nous a vus, il est reparti, puis on a attendu encore trois heures, puis y a un hydravion qui s’est pointé, qui nous a pris à son bord. Vous voulez que je vous dise? C’est à ce moment-là que j’ai eu les foies. En attendant mon tour. De ma vie, jamais plus je ne remettrai un gilet de sauvetage. Sur onze cents naufragés, 316 survivants furent repêchés. Les requins avaient eu les autres, en ce jeudi 19 juin 1945. Enfin, on avait livré la bombe. »
— Source : [2]
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