Voir la source de Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti

{{à wikifier|date=avril 2024}}
{{Infobox Missions ONU
 |type              =
 | image            =MINUSTAH peacekeepers load an ijured person into a truck (12 january 2010).jpg
 | abréviation      =MINUSTAH
 | résolution       =
 | adoption         =
 | durée            =1er juin 2004 - 15 octobre 2017
 | siège            =Log Base (Boulevard Toussaint Louverture, [[Port-au-Prince]])
 | représentant     ={{drapeau|Canada}} Nigel Fisher
 | commandement     ={{drapeau|Brésil}} Edson Leal Pujol
 | finance          =
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 | observateurs mil =
 | troupe           =
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 | suivant          = [[Mission des Nations unies pour l'appui à la justice en Haïti]]
}} 
La '''Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti''', en abrégé '''MINUSTAH''', est une mission de [[maintien de la paix]] de l’[[Organisation des Nations unies]] en [[Haïti]] en opération de 2004 au {{date|15 octobre 2017}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Philippe Chapleau|titre=La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) a pris fin|url=http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2017/10/17/la-mission-des-nations-unies-pour-la-stabilisation-en-haiti-18661.html|date= 18 octobre 2017|site= [[Ouest-France]]|consulté le=18 octobre 2017 }}.</ref>. La composante militaire de la mission est dirigée par l’[[armée de terre brésilienne]]. Le commandant de la force est brésilien.

En {{date|mai 2008}}, la force était composée d'un total de {{formatnum:9055}} personnels en uniforme, qui comprenait {{formatnum:7174}} soldats et {{formatnum:1881}} policiers, appuyés par un personnel civil international, un personnel civil et des volontaires des Nations unies<ref>{{Lien web | url = http://www.un.org/depts/dpko/missions/minustah/facts.html | titre = Haïti - MINUSTAH - Faits et chiffres | éditeur = un.org | consulté le = 14 août 2007}} </ref>.

Le {{date|15 octobre 2017}}, la mission de la Minustah est terminée, la [[Mission des Nations unies pour l'appui à la Justice en Haïti|Minujusth (Mission des Nations Unies pour l'appui à la justice en Haïti)]] prend le relai sur le volet des actions de soutien de l’ONU aux forces de l’ordre et la justice haïtienne<ref>[https://minustah.unmissions.org/ Clôture de la MINUSTAH, minustah.unmissions.org, consulté le 05 septembre 2019]</ref>.

== Historique ==
Conformément à son mandat, la MINUSTAH est requise de concentrer l'utilisation de ses ressources, y compris la police civile, sur le renforcement de la sécurité et la protection durant la période électorale et d'aider à la restauration et au maintien de l'État de droit, de la sécurité publique et l'ordre public en Haïti<ref>{{Lien web | url = http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=17082&Cr=Haiti&Cr1 | titre = Haiti: former Senator detained after UN mission finds illegal weapons| éditeur = un.org | consulté le = 14 août 2007}} </ref>. La MINUSTAH est créée par la résolution 1542 du Conseil de sécurité des Nations unies du {{date|30|avril|2004}}<ref name="2013_J._Coulon_page85">{{ ouvrage
   | auteur1=Jocelyn Coulon
   | titre=Dictionnaire mondial des opérations de paix : 1948-2011
   | éditeur=Athéna Editions
   | année=2013
   | pages totales=313
   | isbn=978-2924142080
   | passage=85}}</ref>. Le déploiement de la MINUSTAH a démarré le 1er juin 2004<ref name="2013_J._Coulon_page85" />.

La communauté haïtienne était confrontée à une réalité instable d’ordre public<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=français|prénom1=Christopher|nom1=Wargny|titre=Haïti n'existe pas : 1804-2004, deux cents ans de solitude|lieu=Paris|éditeur=Éditions Autrement|année=2004|pages totales=196}}</ref>. Dans les rues des marchés centrales, des étudiants ont organisés des manifestations pour réclamer la destitution du président Jean Bertrand Aristide<ref name=":0" />. Les manifestants ont réussi à prendre en otage un commissariat de police dans la ville de Gonaïve<ref name=":0" />. Les protestations se poursuivaient, si bien que le secteur de la chambre des commerces et des industries se sont dits vivement préoccupés par la détérioration du climat de sécurité à Port-au-Prince, notamment la chambre des commerces et de l’industrie d’Haïti (CCIH) a lancé l’alerte à la communauté internationale quant aux climats d’insécurité politique et civil<ref name=":1">{{Lien web |langue=français |auteur=s.a |titre=Haïti : Le Secteur Patronal Alarmé Par La Détérioration Du Climat de Sécurité - Haiti |url=https://reliefweb.int/report/haiti/ha%C3%AFti-le-secteur-patronal-alarm%C3%A9-par-la-d%C3%A9t%C3%A9rioration-du-climat-de-s%C3%A9curit%C3%A9 |site=ReliefWeb |date=1 juillet 2005 |consulté le=16 novembre 2023}}</ref>. D'après ce qu'ils disaient, les responsables de parti politique ou de regroupement revendiquaient ouvertement leur appartenance à un parti et commettaient des actes de terreur, de vandalisme et d'attaques répétées<ref name=":1" />. Le 11 février, des partisans armés et illégaux de Jean-Bertrand Aristide ont assassiné cinquante personnes membres de la RAMSICOM dans le quartier de la Scierie, à Saint-Marc, ils sont connus sous le nom d’hommes de main qui terrorisaient la population<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=Belleau |prénom=Jean-Philippe |titre=Liste chronologique des massacres commis en Haïti au XXE siècle |url=https://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/liste-chronologique-des-massacres-commis-en-haa-ti-au-xxe-siacle.html |site=SciencesPo |date=11 décembre 2009 |consulté le=16 novembre 2023}}</ref>. Le 16 février, des rebelles armés sous le commandement de l’ex-dictateur Raoul Cédras prennent le contrôle de la ville de Hinche au centre est du pays. Le 20 février, au cours d’une manifestation de l’opposition à Port-au-Prince, des journalistes ont été blessés en raison des violences perpétrées par les partisans du président Aristide. Le 22 février, le Cap-Haïtien tombe aux mains des rebelles.

En 2004, les Casques bleus de l'ONU prennent d'assaut [[Cité Soleil]] dans une tentative de s'emparer du contrôle de la région et de mettre fin à l'anarchie<ref>{{Lien web | année = 2004 | mois = 15 décembre | url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/4096841.stm | titre = UN peacekeepers storm Haiti slum| éditeur = BBC News | consulté le = 16 août 2007 }}</ref>.
 
En 2004, des organisations indépendantes pour la protection des Droits de l'Homme accusent la MINUSTAH et la [[Police nationale d'Haïti]] (PNH) de collaborer à de nombreuses atrocités contre les civils<ref>{{Lien web | url = http://www.law.miami.edu/cshr/CSHR_Report_02082005_v2.pdf | format = PDF | titre = Haiti: Human Rights Investigation November 11 - 21, 2004| éditeur = Miami loi | consulté le = 15 août 2007 }} {{pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url          = http://web.amnesty.org/library/Index/ENGAMR360602004?open&of=ENG-HTI |titre        = Haïti: Amnesty International appelle le gouvernement de transition à mettre en place une commission d'enquête indépendante sur les exécutions sommaires attribuées à des membres de la police nationale haïtienne |éditeur     = Amnesty International |consulté le = 15 août 2007 }} </ref>.

En 2004 à Cité Soleil, l’anarchie régnait parmi les civils après le départ d’Aristide. Des brigands ont organisé des regroupements prétendant partisans du président Aristide, leurs actes de violence qu’ils ont commis étaient d’une ampleur démentielle, car des jeunes âgés de douze à vingt ans étaient lourdement armés<ref name=":0" />. Les pays voisins et le Conseil de la sécurité nationale ont été marqués par cet épisode en Haïti, ils ont considéré l’envoi de l’armée MINUSTAH comme indispensable pour stabiliser les émeutes<ref name=":3">{{Lien web |langue=français |auteur=s.a |titre=Haïti : nouvelle opération sécuritaire de la MINUSTAH à Cité Soleil |url=https://news.un.org/fr/story/2005/07/75832 |site=ONU Info |date=5 juillet 2005 |consulté le=16 novembre 2023}}</ref>. Cependant, l’opération de MINUSTAH a suscité des controverses, car on le reproche d’action irrationnelle<ref name=":3" />.Cette dernière était le résultait d’un manque d’effectifs et d’autre part, des victimes haïtiennes blessées lors d’interventions policières<ref name=":3" />. En juillet 2005, le porte-parole de la force militaire, colonel El Ouafi Boulbars, a répondu aux accusations de violence irrationnelle envers des innocents. Dans un communiqué de presse en Haïti, il déclare que les criminels ont essayé tout leur possible pour s’opposer à l’opération militaire et certains ont été tués ou blessés<ref name=":4">{{Lien web |langue=français |auteur=ONU |titre=Haïti : nouvelle opération sécuritaire de la MINUSTAH à Cité Soleil |url=https://news.un.org/fr/story/2005/07/75832 |site=ONU Info |date=5 juillet 2005 |consulté le=16 novembre 2023}}</ref>. Cette opération faisait partie des efforts déployés de la MINUSTAH afin de mettre fin à la violence à la capitale, Port-au-Prince<ref name=":4" />. Leur principale préoccupation fut de réaffirmer leur engagement à assurer la sécurité et la stabilité de Port-au-Prince<ref name=":4" />.

L'ONU, après avoir à maintes reprises nié d'avoir pris la vie de tous les civils, a plus tard annoncé que des civils aient pu avoir été tués, mais a fait valoir que ce n'était pas intentionnel, et que cela s'était produit comme une conséquence de leur répression à l'égard de ce qu'ils ont appelé des « gangs ». Ils ont également déclaré que les Nations unies et la MINUSTAH regrettait profondément toute perte de vie lors de l'opération<ref>{{Lien web | url = http://news.independent.co.uk/world/americas/article337553.ece | titre = UN admits civilians may have died in Haiti peacekeeping raid | éditeur = The Independent | consulté le = 15 août 2007}} </ref>{{,}}<ref>{{Lien web | url = http://www.un.org/Depts/dpko/missions/minustah/pb060705e.pdf | format = PDF | titre = MINUSTAH Déclaration relative à l'opération menée le 5 juillet 2005 à Cité Soleil | éditeur = Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti | consulté le = 15 août 2007}} {{pdf}}</ref>.

Au début de l’année [[2005]], le lieutenant-général [[Augusto Heleno Ribeiro Pereira]] commandant des forces de la MINUSTAH a témoigné devant une commission du Congrès du [[Brésil]], que « nous sommes sous une pression extrême de la communauté internationale à recourir à la violence », citant le Canada, la France, et les États-Unis<ref>{{Lien web | url = http://www.zmag.org/content/print_article.cfm?itemID=6995&sectionID=55 | titre = Canada plays big role in propping up Haiti regime| éditeur = ZNet | consulté le = 15 août 2007}} 
</ref>. Plus tard dans l'année, il a démissionné, et le {{date|1|septembre|2005}}, il a été remplacé par le [[général]] [[Urano Teixeira da Matta Bacellar]] en tant que commandant des forces de la MINUSTAH. Le {{date|7|janvier|2006}}, Bacellar a été retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel<ref>{{Lien web | url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/4590700.stm | titre = Haiti UN mission chief found dead| éditeur = BBC News | consulté le = 15 août 2007}} </ref>. Son remplaçant par intérim était le général Eduardo Aldunate Hermann du [[Chili]].

Le {{date|17|janvier|2006}}, il est annoncé que le général brésilien José Elito Carvalho de Siqueira serait le remplaçant permanent pour Bacellar à la tête de l'Organisation des Nations unies en Haïti<ref>{{Lien web | url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/4624962.stm | titre = New peacekeeping head for Haiti| éditeur = BBC News | consulté le = 15 août 2007}} </ref>.

Le {{date|14|février|2006}}, par la résolution 1658 du Conseil de sécurité, le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies a prorogé le mandat de la MINUSTAH jusqu'au {{date|15|août|2006}}<ref>{{Lien web | url = http://news.xinhuanet.com/english/2006-02/15/content_4180775.htm | titre = Le Conseil de sécurité appelle les Haïtiens à renoncer à la violence | éditeur = Xinhua Net | consulté le = 15 août 2007}} </ref>.

[[Image:UN Haiti - MINUSTAH HQ after 2010 earthquake.jpg|thumb|right|200px|Ruines de l'[[Hôtel Christopher]] siège de la MINUSTAH à Haïti en janvier 2010.]]
La MINUSTAH est également un précédent pour la première mission de la région à être dirigée par les militaires brésiliens, et presque entièrement composé de forces d’[[Amérique latine]], en particulier du [[Brésil]], de l’[[Argentine]], du [[Chili]], de [[Bolivie]], de l’[[Équateur (pays)|Équateur]] et de l’[[Uruguay]]<ref>{{Lien web | url = http://www.focal.ca/pdf/Latam_military.pdf | format = PDF | titre = L'évolution du rôle des militaires en Amérique latine | éditeur = Focal | consulté le = 15 août 2007}} {{pdf}}</ref> (environ 900 hommes<ref>[http://www.larepublica.com.uy/politica/396635-continua-la-febril-busqueda-de-oficial-del-ejercito-entre-escombros-de-base-de-onu Continúa la febril búsqueda de oficial del Ejército entre escombros de base de ONU], ''[[La República (Uruguay)|La República]]'', 14 janvier 2010</ref>). Depuis le {{date|1|septembre|2007}}, la mission est dirigée par le Tunisien Hédi Annabi<ref>{{Lien web | url = http://www.minustah.org/articles/639/1/Prise-de-fonction-du-nouveau-Representant-special-du-Secretaire-general-des-Nations-Unies-pour-Haiti-et-Chef-de-la-MINUSTAH/PIOPR347FR2007.html | titre = Prise de fonction du nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour Haïti et chef de la MINUSTAH | éditeur = MINUSTAH | consulté le = 31 août 2007}}</ref>.

Lors du [[tremblement de terre d'Haïti de 2010]], son [[quartier général]] situé à l'[[hôtel Christopher]] a été en partie détruit et plusieurs dizaines de membres de son personnel sont portés disparus dans cet hôtel ainsi que dans l'[[hôtel Montana]].

Le tremblement de terre a été enregistré de magnitude 7,3 sur l'échelle de Richter, près de 102 personnes de la MINUSTAH ont perdu la vie. L’état d’urgence a été proclamé à l’intérieur du pays, mais en dépit de cette situation tragique, la MINUSTAH a joué un rôle primordial dans la sécurisation des zones urbaines et des camps haïtiens en mouvement. Le rapport du représentant spécial du secrétaire général de la MINUSTAH, Edmond Mulet, fournit un rapport sur la situation géographique après le séisme<ref name=":6">{{Lien web |langue=français |auteur=ONU |titre=Haïti : Le Conseil de sécurité se penche sur le rôle de la MINUSTAH dans la gestion de l’après-séisme et en vue des élections générales de 2011 |url=https://press.un.org/fr/2010/cs9915.doc.htm |site=ONU Info |date=29 avril 2010 |consulté le=16 novembre 2023}}</ref>. Selon son témoignage, une personne sur 10 aurait été tuée dans le capital et qu’au cours des jours qui ont suivi, Haïti a vécu les moments les plus sombres de son histoire tumultueuse<ref name=":6" />. Il a salué le rôle crucial de la mission des Nations unies, ils ont fait preuve d’assistance humanitaire sur des terrains à très haut risque de glissement de terrain<ref name=":6" />. Après le séisme, la MINUSTAH a sévèrement été touchée sur le plan effectif<ref name=":6" />. Par la résolution 1908 et 1927 du 19 janvier et du 4 juin 2020, le Conseil de sécurité des Nations unies augmente les effectifs de la MINUSTAH à la suite du tremblement de terre<ref name="2013_J._Coulon_page87">{{Ouvrage|auteur1=Jocelyn Coulon|titre=Dictionnaire mondial des opérations de paix : 1948-2011|éditeur=Athéna Editions|année=2013|pages totales=313|isbn=978-2924142080|passage=87}}</ref>. Sur le plan humanitaire, le système de santé, les services d’approvisionnement ainsi que le gouvernement ont besoin d’être organisés<ref name=":6" />. De ce fait, Elisabeth Byrs, porte-parole à Genève du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), a déclaré que cette tragédie était la plus grave que les [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] avaient connue jusqu’à présent. Selon ce que rapportent les secouristes internationaux, ils ont l’impression d’intervenir dans un climat d’émeute. Ainsi, l’organisation non gouvernemental (ONG), le Comité de secours internationaux (COSI), provenant de l’Ardèche, ont été la cible de tirs le 20 janvier, ils expriment leur gratitude envers les forces de sécurité de l’armée brésilienne qui les avoirs sauvé la vie et ont annoncé leur retrait opérationnel.

== L'objectif des collaborations entre les Nations unies et les autorités internationales ==
La MINUSTAH a été l’une des premières missions onusiennes où la restauration de la démocratie justifiait une action militaire en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies. Avant l'adoption de la résolution no1542 du Conseil de sécurité en 2004, la MINUSTAH était le résultat stratégique du président Jean Bertrand Aristide et de son parti Fanmi Lavalas pour maintenir un pouvoir politique en place<ref name=":0" />. Les États-Unis, le Canada et la France furent les principaux acteurs extérieurs d’Haïti<ref name=":7">{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Heine|prénom1=Jorge|auteur2=Thompson|prénom2=Andrew|titre=Fixing Haiti: MINUSTAH and Beyond|éditeur=United Nations University Press|année=2011|pages totales=279}}</ref>. Ils ont offert au peuple haïtien du soutien en envoyant des soldats pour le maintien de la paix<ref name=":7" />. Les Nations unies et l'Organisation des États américains (OEA) ont salué leur efforts après le premier coup d’État militaire contre Aristide qui a duré 3 ans depuis 1991<ref name=":7" />. En 2004, le chaos en Haïti qui a conduit la fuite du président Aristide en exil indiqua à l’organisation internationale (ONU) qu’une intervention humanitaire était nécessaire<ref name=":7" />. En réponse à la demande des autorités intérimaires et du président Aristide, l'ONU a mis en place une intervention de la Force multinationale intérimaire en Haïti (FMI)<ref name=":7" />. Puis, depuis 2004, ce sont l'Argentine, le Brésil et le Chili qui ont été chargés de maintenir la stabilité en Haïti<ref name=":7" />. Le Brésil s'était engagé à coopérer en matière de sécurité internationale, étant donné sa stabilité économique et politique<ref name=":7" />. Le Chili a exprimé son soutien à la MINUSTAH en offrant des soldats militaires aux opérations de paix lors de l’instabilité civile du dimanche 29 février 2004. L’ONU a été intéressée par l’initiative du Chili d’intégrer une force multinationale avec la France, le Canada et les États-Unis<ref name=":7" />. L’ONU a également exprimé son souhait de s’appuyer sur les puissances régionales, en partie à cause des missions militaires précédentes qui étaient d’une grande importance, étrangères à la réalité haïtienne, mais avaient échoué<ref name=":7" />. Cependant, l’Argentine était la moins enthousiaste à prendre part à la mission<ref name=":7" />. Dans une large mesure, l’hésitation traduisait l’opinion populaire qui rattachait les [[Maintien de la paix|OMP]] (opérations de maintien de la paix) à l’administration Menem<ref name=":7" />. Sous le gouvernement Menem, qui était impopulaire à l’époque, l’Argentine a participé à 22 OMP dans les années 1990<ref name=":7" />. Néanmoins, après ces hésitations initiales, l’opinion a évolué au fur et à mesure que la coopération de l’Argentine avec les forces armées voisines et l’opinion sur la politique de défense passée a été modifié<ref name=":7" />.

== Rapports et résolutions de l’Organisation des Nations unies ==
[[Fichier:Casco azul con una niña.jpg|thumb | 180px | right | Un soldat brésilien de la MINUSTAH avec une jeune fille d'Haïti.]] 
Le {{date|23|février|2004}}, le [[Conseil de sécurité des Nations unies]] a été convoquée à la demande de [[CARICOM]] pour la première fois en quatre ans pour traiter de la détérioration de la situation en Haïti<ref>Rapport du Conseil de Sécurité du 26 février 2004. S-PV-4917. Consulté le 18 octobre 2007</ref>.

Le {{date|29|février|2004}}, le [[Conseil de sécurité des Nations unies|Conseil de sécurité]] a adopté une résolution prenant acte de la démission de [[Jean-Bertrand Aristide]] en tant que président d'Haïti et de la prestation de serment du président [[Boniface Alexandre]], comme le président d'Haïti, conformément à la Constitution d'Haïti et a autorisé le déploiement immédiat d'une force multinationale intérimaire<ref>Résolution 1529 du Conseil de sécurité du 29 février 2004. S-RES-1529 (2004). Consulté le 18 octobre 2007</ref>.

Le {{date|30|avril|2004}}, la MINUSTAH a été établie avec une composante militaire d'un maximum de {{formatnum:6700}} soldats<ref>Résolution 1542 du Conseil de sécurité du {{date|30|avril|2007}}. S-RES-1542 (2004). Consulté le = 18 octobre 2007</ref>.

En juillet [[2004]], l'Assemblée générale a autorisé le financement de la mission avec 200 millions de dollars<ref>Résolution 311 de la {{58e}} Session de l’Assemblée générale du 30 juillet 2004. A-RES-58-311. Consulté le 18 octobre 2007</ref>, qui fait suite à une conférence des donateurs à [[Washington (district de Columbia)|Washington DC]]<ref>Déclaration présidentielle du 10 septembre 2004 du Conseil de sécurité, p.2. S-PRST-2004-32. Consulté le 18 octobre 2007</ref>.

Le premier rapport d’activités de la MINUSTAH a été déposé à la fin du mois d'août<ref>Document 698 du {{date|30|août|2004}} du Conseil de sécurité. S-2004-698. Consulté le 18 octobre 2007</ref>.

En septembre, le président par intérim d'Haïti, Boniface Alexandre, a parlé devant l’[[Assemblée générale des Nations unies]] pour confirmer son appui de la MINUSTAH<ref>Compte rendu ''in extenso'' du 22 septembre 2004 de la {{6e|réunion}} de la {{59e|session}} de Assemblée générale, p.8. A-59-PV.6. Consulté le 18 octobre 2007</ref>.

En novembre, un deuxième rapport a été produit<ref>Rapport 908 du Secrétaire général sur la Mission des Nations unies de stabilisation en Haïti {{date|18|novembre|2004}} au Conseil de sécurité. S-2004-908. Consulté le 18 octobre 2007</ref>, et le mandat du Conseil de sécurité de la MINUSTAH<ref>Compte rendu in extenso du {{date|29|novembre|2004}} de la réunion 5090 du Conseil de sécurité. S-PV-5090. Consulté le 18 octobre 2007</ref>.

Le mandat a récemment été étendu par le Conseil de sécurité jusqu'à octobre [[2008]]<ref>Résolution 1780 {{date|15|octobre|2007}} du Conseil de sécurité. S-RES-1780(2007). Consulté le 18 octobre 2007</ref>.

Le {{date|18 janvier 2010}}, à la suite du séisme, la résolution 1908 du Conseil de sécurité de l'ONU décide une MINUSTAH comprendra une composante militaire comptant jusqu'à {{formatnum:8940}} militaires, tous grades confondus, et une composante de police comptant jusqu'à {{formatnum:3711}} policiers.

== Actions ==
[[Fichier:US Navy 100316-N-9116F-001 A Brazilian U.N. peacekeeper walks with Haitian children during a patrol in Cite Soleil.jpg|thumb|Casque bleu brésilien.]]
Bien que la Mission de stabilisation des Nations unies (MINUSTAH) est en Haïti depuis 2004, à compter de 2007, elle continue de lutter pour le contrôle des bandes armées. Elle maintient un contrôle à l'entrée du [[bidonville]] de [[Cité Soleil]], et la route est bloquée par des véhicules armés<ref Name="redcross.int">{{Lien web | url = http://www.redcross.int/EN/mag/magazine2006_2/10-11.html | titre = L'espoir du changement en Haïti, Cité-Soleil | = Editeur International de la Croix-Rouge | consulté le = 16 août 2007}}.</ref>.

En {{date|janvier 2006}}, deux soldats [[Jordanie]]ns de maintien de la paix ont été tués à Cité Soleil<ref>{{Lien web | année = 2006 | mois = 18 janvier | url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/4622772.stm | titre = Two UN soldiers killed in Haiti| éditeur = BBC News | consulté le = 16 août 2007}}.</ref>. En {{date|octobre 2006}}, un groupe lourdement armé de la [[Police nationale d'Haïti]] a été en mesure d'entrer dans Cité Soleil pour la première fois en trois ans et a été capable de rester une heure avec des troupes blindées de l'ONU pour patrouiller dans la zone. Ce quartier servant de repère pour cacher les victimes de kidnapping des bandes armées, la capacité de la police de pénétrer dans la zone, même pour un bref laps de temps a été considérée comme un signe de progrès<ref name="police">{{Lien web | url = http://www.bbc.co.uk/caribbean/news/story/2006/10/061004_soleil.shtml | titre = Haïti police visit gang bastion | éditeur = BBC Caraïbes | consulté le = 2 août 2007}}.</ref>. La situation de la persistance de la violence est similaire à [[Port-au-Prince]]. Des ex-soldats, partisans de l'ex-président, ont occupé la maison de l'ex-président [[Jean-Bertrand Aristide]] contre la volonté du gouvernement haïtien<ref>{{Lien web | année = 2004 | mois = 16 décembre | url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/4100091.stm | titre = Ex-soldats occupent la maison d'Aristide | éditeur = BBC News | consulté le = 16 août 2007}}.</ref>. Avant Noël 2006, les forces des Nations unies ont annoncé qu'elles allaient prendre une position plus sévère contre les membres de gangs à Port-au-Prince, mais depuis lors, l'atmosphère ne s'est pas améliorée et les barrages routiers et les barricades de barbelés de l’armée n'ont pas été déplacés. Après que quatre personnes aient été tuées et six autres blessés lors d'un échange de coups de feu avec des criminels de Cité Soleil lors d’une opération des Nations unies à la fin de {{date|janvier 2007}}, les [[États-Unis]] ont annoncé qu'ils contribueraient à hauteur de 20 millions de dollars pour créer des emplois dans Cité Soleil<ref>{{Lien web | url = http://ipsnews.net/news.asp?idnews=36772 | titre = HAITI:  Poor Residents of Capital Describe a State of Siège| éditeur = IPS News | consulté le = 2 août 2007}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | url = http://www.bbc.co.uk/caribbean/news/story/2007/02/070202_citesoleilaid.shtml | titre = US aid for Cite Soleil| éditeur = BBC Caraïbes | consulté le = 2 août 2007 }}.</ref>.

Au début du mois de {{date|février 2007}}, 700 hommes de l'ONU pénétré à Cité Soleil donnant lieu à des tirs d’armes à feu dans une grande bataille. Bien que les forces fassent régulièrement des entrées de force dans le quartier, un porte-parole a déclaré que celle-ci était la plus importante tentative à ce jour par les troupes de l'ONU<ref>{{Lien web | url = http://www.bbc.co.uk/caribbean/news/story/2007/02/070211_unhaiti.shtml | titre = UN troops flood into Haiti slum| éditeur = BBC News | consulté le = 14 août 2007}}.</ref>. Le {{date|28|juillet|2007}}, Edmond Mulet, le représentant spécial des Nations unies en Haïti et chef de la MINUSTAH, a prévenu d'une forte augmentation des [[lynchage]]s et d'autres attaques de gangs en Haïti. Il a dit que la MINUSTAH, qui compte maintenant {{formatnum:9000}} troupes, lancerait une campagne pour rappeler aux gens que les lynchages sont un crime<ref>{{Lien web | url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/6920240.stm | titre = UN concerned at Haiti lynchings| éditeur = BBC News | consulté le = 2 août 2007}}.</ref>.

Le {{date|2|août|2007}}, le [[secrétaire général des Nations unies]] [[Ban Ki-moon]] est arrivé en Haïti pour évaluer le rôle des forces de l'ONU, en annonçant qu'il allait visiter Cité Soleil au cours de sa visite. Il a dit que c’est le plus grand bidonville d'Haïti et en tant que tel le plus important objectif pour les gardiens de la paix des Nations unies afin d’avoir un contrôle sur les gangs armés. Au cours de sa visite, il a annoncé une extension du mandat des forces de l'ONU en Haïti<ref>{{Lien web | url = http://www.bbc.co.uk/caribbean/news/story/2007/08/070802_haitun.shtml | titre = UN chief visits Haiti| éditeur = BBC Caraïbes | consulté le = 15 août 2007}}.</ref>.

Le président, [[René Préval]], a exprimé des sentiments ambivalents à propos de la présence de sécurité de l'ONU, en déclarant « si le peuple haïtien voulaient que les forces de l'ONU quittent le pays, il dirait oui<ref>{{Lien web | url = http://www.bbc.co.uk/caribbean/news/story/2007/08/070802_haitun.shtml | titre = UN chief visits Haiti| éditeur = BBC Caraïbes | consulté le = 2 août 2007 }}.</ref> ». Des survivants blâment souvent les gardiens de la paix des Nations unies pour les décès de leurs proches<ref>{{Lien web | url = http://observer.guardian.co.uk/world/story/0,,2047451,00.html | titre = Haiti's children die in UN crossfire| éditeur = Guardian Unlimited | consulté le = 2 août 2007}}.</ref>.
[[Fichier:2012년 1월 25일 진료사각지역 순회진료 (7390838210).jpg|thumb|Unité médicale [[Forces armées de la République de Corée|sud-coréenne]] de la MINUSTAH en 2012.]]
En avril 2008, Haïti a été confronté à une grave crise alimentaire et gouvernementale ainsi que la déstabilisation à la suite de l'échec du Parlement à ratifier le choix du président d'un Premier ministre. Il y a eu de graves émeutes et les forces de l'ONU ont tiré des balles en caoutchouc, à Port-au-Prince et l'émeute s’est calmée<ref>{{Lien web | url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/7341683.stm | titre = Calm returns to Haiti after riots| éditeur = BBC News | consulté le = 13 juillet 2008}}.</ref>. Le chef de la MINUSTAH a demandé qu’un nouveau gouvernement soit formé dès que possible. Pendant ce temps, l'ONU fournit une aide alimentaire d'urgence<ref>{{Lien web | url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/7353712.stm | titre = UN appeals to Haitian politicians| éditeur = BBC News | consulté le = 13 juillet 2008}}.</ref>.

Le mandat de la Minustah s’est terminé le {{date|15 octobre 2017}}, une nouvelle mission de l’Onu dédiée au soutien des forces de l’ordre et la justice haïtienne : la [[Mission des Nations unies pour l'appui à la Justice en Haïti|Minujusth (Mission des Nations Unies pour l'appui à la justice en Haïti)]] en a pris le relai<ref>[https://minujusth.unmissions.org/à-propos , À propos de la Minujusth, consulté le 05 septembre 2019]</ref>.

== Composition ==
[[Fichier:Minustah.png|thumb|upright=1.2|Carte de déploiement de la MINUSTAH en décembre 2006.]]
Chefs de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti : 
* Juan Gabriel Valdés, du [[Chili]], d'{{date|août 2004}} à {{date|mai 2006}}<ref>{{Lien web | url = http://www.un.org/News/Press/docs/2004/sga881.doc.htm | titre = Gabriele Juan Valdes nommé représentant spécial et chef de la Mission des Nations unies en Haïti | éditeur = www.un.org | consulté le = 13 juillet 2008}}</ref> ;
* [[Edmond Mulet]], du [[Guatemala]], de {{date|juin 2006}} à {{date|août 2007}}<ref>{{Lien web | url = http://www.un.org/News/Press/docs/2006/sga1007.doc.htm | titre = Le Secrétaire général nomme Edmond Mulet du Guatemala de son représentant spécial en Haïti | éditeur = www.un.org | consulté le = 13 juillet 2008}}</ref> ;
* [[Hédi Annabi]], de [[Tunisie]], de {{date|septembre 2007}} à sa mort lors du [[tremblement de terre d'Haïti de 2010]]<ref>;{{Lien web | url = http://www.un.org/News/Press/docs/2007/sga1081.doc.htm | titre = Le Secrétaire général nomme M. Hédi Annabi, représentant spécial de la Tunisie, chef de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti | éditeur = www.un.org | consulté le = 13 juillet 2008}}</ref>.
* [[Edmond Mulet]] renommé le {{date|31 mars 2010}}.
* [[Mariano Fernández Amunátegui]], du [[Chili]], nommé le {{date|16 mai 2011}}<ref>[http://www.un.org/News/fr-press/docs/2011/SGA1293.doc.htm "Le secrétaire général nomme M. Mariano Fernandez, du Chili, comme représentant spécial et chef de la Mission de stabilisation en Haïti (MINUSTAH)"] sur le site de l'ONU.</ref>, il entre en fonction le {{date|26 juin}} suivant<ref>[http://minustah.org/?p=30859 Communiqué de presse] sur le site de la MINUSTAH.</ref>.
 
Commandants des forces de la composante militaire de la MINUSTAH : 
* Général Augusto Heleno Ribeiro Pereira, du [[Brésil]], de 2004 à {{date|août 2005}} ;
* Général Urano Teixeira da Matta Bacellar, du Brésil, de {{date|septembre 2005}} à {{date|janvier 2006}}<ref>{{Lien web | url = http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/4205630.stm | titre = New commander leads Haiti force| éditeur = BBC News | consulté le = 13 juillet 2008}}</ref> ;
* Général Eduardo Aldunate Herman, du Chili, en {{date|janvier 2006}} (nomination intérimaire) ;
* Général José Elito Carvalho Siqueira, de Brésil, de {{date|janvier 2006}} à {{date|janvier 2007}}<ref>{{Lien web | url = http://www.unis.unvienna.org/unis/pressrels/2006/sga975.html | titre = Le Secrétaire général nomme le lieutenant-général José Elito Siqueira Carvalho nouveau commandant de la Force de la Mission des Nations unies en Haïti | éditeur = www.unis.unvienna.org | consulté le = 13 juillet 2008}}</ref> ;
* Général Carlos Alberto dos Santos Cruz, du Brésil, de {{date|janvier 2007}} à {{date|avril 2009}}<ref>{{Lien web | url = http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=21192&Cr=haiti&Cr1  | titre = Haiti: Brazilian general to be new Force Commander for UN peacekeeping mission| éditeur = www.un.org | consulté le = 13 juillet 2008}}</ref>.
* Général Floriano Peixoto Vieira Neto, du Brésil, d'{{date|avril 2009}} à {{date|mars 2010}}.
* Général Luiz Guilherme Paul Cruz, du Brésil, d'{{date|avril 2010}} à {{date|mars 2011}}.
* Général Luiz Eduardo Ramos Pereira, du Brésil, depuis {{date|avril 2011}}<ref>[http://www.un.org/News/fr-press/docs/2011/SGA1287.doc.htm "Le Secrétaire général nomme le général de division Luiz Eduardo Ramos Pereira, du Brésil, au poste de commandant de la force de la MINUSTAH"] sur le site de l'ONU</ref>.

{{refnec|À la date du {{date|19 octobre 2011}}, l'effectif de la MINUSTAH est de {{formatnum:12994}} hommes dont {{formatnum:8756}} militaires et {{formatnum:3550}} policiers<ref>[http://www.operationspaix.net/MINUSTAH Page de la MINUSTAH sur le réseau de recherche francophone sur les opérations de paix]</ref>. Voici le détail de ces effectifs par pays :
* {{Afrique du Sud}} : 2 policiers ;
* {{Algérie}} : 1 policier ;
* {{Bangladesh}} : 483 policiers ;
* {{Bénin}} : 43 policiers ;
* {{Bolivie}} : 207 militaires ;
* {{Brésil}} : {{formatnum:2188}} militaires et 4 policiers ;
* {{Burkina Faso}} : 63 policiers ;
* {{Burundi}} : 15 policiers ;
* {{Cameroun}} : 25 policiers ;
* {{Canada}} : 11 militaires et 136 policiers ;
* {{République centrafricaine}} : 15 policiers ;
* {{Chili}} : 500 militaires, et 40 policiers ;
* {{Chine}} : 143 policiers ;
* {{Colombie}} : 37 policiers ;
* {{Corée du Sud}} : 242 militaires ;
* {{Côte d'Ivoire}} : 113 policiers ;
* {{Croatie}} : 5 policiers ;
* {{Danemark}} : 1 policiers ;
* {{Égypte}} : 26 policiers ;
* {{Équateur}} : 67 militaires ;
* {{Espagne}} : 28 policiers ;
* {{États-Unis}} : 8 militaires et 82 policiers ;
* {{France}} : 2 militaires et 49 policiers ;
* {{Grenade}} : 3 policiers ;
* {{Guatemala}} : 148 militaires ;
* {{Guinée}} : 32 policiers ;
* {{Inde}} : 456 policiers ;
* {{Indonésie}} : 20 militaires et 10 policiers ;
* {{Jamaïque}} : 4 policiers ;
* {{Japon}} : 225 militaires ;
* {{Jordanie}} : 612 militaires et 513 policiers ;
* {{Kirghizistan}} : 2 policiers ;
* {{Lituanie}} : 2 policiers ;
* {{Madagascar}} : 26 policiers ;
* {{Mali}} : 59 policiers ;
* {{Mexique}} : 6 militaires ;
* {{Népal}} : {{formatnum:1075}} militaires et 168 policiers ;
* {{Niger}}: 82 policiers ;
* {{Nigeria}} : 148 policiers ;
* {{Norvège}} : 5 policiers ;
* {{Oman}} : 2 policiers ;
* {{Pakistan}} : 298 policiers ;
* {{Paraguay}} : 131 militaires ;
* {{Pérou}} : 372 militaires ;
* {{Philippines}} : 173 militaires et 31 policiers ;
* {{Portugal}} : 1 policier ;
* {{République dominicaine}} : 4 militaires ;
* {{Roumanie}} : 24 policiers ;
* {{Russie}} : 5 policiers ;
* {{Rwanda}} : 189 policiers ;
* {{Salvador}} : 16 policiers ;
* {{Sénégal}} : 174 policiers ;
* {{Serbie}} : 5 policiers ;
* {{Sierra Leone}} : 4 policiers ;
* {{Slovaquie}} : 6 policiers ;
* {{Sri Lanka}} : 960 militaires et 15 policiers ;
* {{Suède}} : 3 policiers ;
* {{Tchad}} : 23 policiers ;
* {{Thaïlande}} : 10 policiers ;
* {{Togo}} : 2 policiers ;
* {{Turquie}} : 40 policiers ;
* {{Uruguay}} : {{formatnum:1090}} militaires et 8 policiers ;
* {{Yémen}} : 25 policiers.}}

== Controverses ==

Un certain nombre d'incidents et l'objectif de la mission de l'ONU lui-même ont donné lieu à de vives critiques de son action et l'appel à son départ.

=== Partialité politique ===

La Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti est la seule mission militaire importante de l'Organisation des Nations unies à avoir été envoyée dans un pays confronté à un conflit interne sans [[accord de paix]] entre les parties<ref>Lindsay, Reed. ''Peace despite the Peacekeepers in Haiti''. ''NACLA Report on the Americas'' 39:6 (mai 2006) : 31-6, p.34</ref>. Beaucoup considèrent la MINUSTAH comme une tentative par les États-Unis, le Canada et la France pour évincer d'Haïti le président populiste démocratiquement élu [[Jean-Bertrand Aristide]], pour neutraliser ses partisans du [[Fanmi Lavalas]], et pour garantir la stabilité du gouvernement pro-occidental de [[Gérard Latortue]]. En 2005, un rapport accablant par les Harvard Law Student Advocates for Human Rights montre en détail que la [[force de stabilisation]] des Nations unies a pour objet de couvrir de manière efficace une campagne de terreur menée par la police dans les bidonvilles de Port-au-Prince<ref>Harvard Law Student Advocates for Human Rights and Centro de Justica Global. [http://www.fidh.org/IMG/pdf/KeepingthepeaceJusticiaGlobal-4.pdf ''Keeping the Peace in Haiti? An Assessment of the UN Stabilization Mission In Haiti''], mars 2005 {{pdf}}</ref>, qui constituent un bastion de soutien indéfectible à Aristide et au parti Lavalas<ref>Hallward, Peter. ''Damming the Flood: Haiti, Aristide and the Politics of Containment'', p.280. Verso 2007</ref>. Cette manipulation totalement inappropriée de la part des États membres de dire à l'ONU de choisir un parti en Haïti, a non seulement été dénoncée par les Occidentaux, mais aussi ressentie par la population locale.

=== Incident du 6 juillet 2005 ===
[[Fichier:Riot PetionVille.jpg|vignette|Un hélicoptère Puma des forces chilien de la MINUSTAH pendant les élections de 2006 à [[Pétion-Ville]] (Photo: Patrick André Perron).]] 
Le {{date|6|juillet|2005}}, la MINUSTAH a effectué un raid dans [[Cité Soleil]] à [[Port-au-Prince]]<ref>{{article |langue=en |prénom1=Naomi |nom1=Klein |titre=My date with Aristide Ousted Haitian prez reveals he was tossed because he refused to privatize |url=http://www.nowtoronto.com/news/story.cfm?content=148513&archive=24,47,2005 |périodique=Now Toronto |jour=21-28 |mois=7 |année=2005 |consulté le=20 avril 2009 |archiveurl=https://web.archive.org/web/20091014042005/http://www.nowtoronto.com/news/story.cfm?content=148513&archive=24,47,2005 |archivedate=14 octobre 2009 }}</ref>. Le porte-parole de la MINUSTAH a affirmé que le raid a ciblé une base de rebelles illégalement armés dirigé par [[Dread Wilmé]]. Les rapports de sources pro-[[Lavalas]], ainsi que des journalistes comme [[Kevin Pina]], soutiennent que le raid avait pour cible des civils et une tentative de détruire le soutien populaire en faveur de l'ancien chef en exil d’[[Haïti]], [[Jean-Bertrand Aristide|Aristide]], avant l'élection.

Les estimations sur le nombre de décès varient de cinq à près de quatre-vingts, pour ceux qui considèrent que l’offensive avait pour cible des civils. Toutes les sources ne s'accordent pas pour savoir si des membres des forces de la MINUSTAH ont été tués. Toutes les sources conviennent également que [[Dread Wilmé]] a été tué dans le raid. Le porte-parole de la MINUSTAH a appelé [[Dread Wilmé|Wilmé]] de « gangster ». D'autres sources, telles que le Haitian Lawyers Leadership Network pro-Aristide considère [[Dread Wilmé|Wilmé]] comme un dirigeant de la communauté et un [[martyr]]<ref>{{Lien web | url = http://www.margueritelaurent.com/pressclips/haitianlawyers.html | titre = Haitian Lawyers Leadership Network | consulté le = 15 août 2007}} </ref>.

L'incident est devenu un point focal pour les groupes qui s'opposent à l'occupation de la MINUSTAH en [[Haïti]], et qui soutiennent le retour du président Aristide<ref Name="redcross.int"/>. La MINUSTAH a également été accusé de permettre à la Police nationale haïtienne de commettre des atrocités et des massacres contre des partisans Lavalas et des citoyens haïtiens opposés à l'occupation actuelle.

Le {{date|6|janvier|2006}}, chef de mission des Nations unies, Juan Gabriel Valdés, a annoncé que les forces de la MINUSTAH lanceraient un autre raid sur Cité Soleil. Dans une tentative de dissipation des craintes légitimes des associations de défense des Droits de l'Homme conscientes des conséquences possibles pour la population civile, Valdés a déclaré : « Nous allons intervenir dans les prochains jours. Je pense qu'il y aura des dommages collatéraux mais nous devons imposer notre force, il n'y a pas d'autre moyen<ref>{{Lien web | url = http://www.ijdh.org/articles/article_halfhourforhaiti_1-10-06.htm | titre = Half-Hour for Haiti: Stop “Collateral Damage” in Cite Soleil| éditeur = Institute for Justice and Democracy in Haiti| consulté le = 15 août 2007}} </ref> ».

=== Incident du 18 juin 2009 ===
Le Fanmi Lavalas, le plus grand parti politique et mouvement populaire en Haïti, a célébré l’enterrement du prêtre catholique Père Gérard Jean-Juste, le {{date|18 juin}} accompagné par des milliers de pleureuses. La procession a été brutalement interrompue par des coups de feu qui pouvaient être entendus au coin de la rue. Des témoins rapportent que des soldats brésiliens de la mission militaire des Nations unies ont ouvert le feu après avoir tenté d'arrêter l'un des participants en deuil. L'ONU a refusé cette accusation et affirme que la victime a été tuée par l'une des pierres lancées par la foule ou par un objet contondant. Des témoins oculaires ont rétorqué que l'ONU tente de dissimuler l'incident<ref>[http://www.topix.com/world/haiti/2009/06/a-funeral-and-a-boycott-the-combat-continue A funeral and a boycott : The combat continues in Haïti], Topix News</ref>.

=== Procédures judiciaires ===
Un procès impliquant le contingent brésilien de la force militaire de la MINUSTAH est actuellement en cours à la [[Cour interaméricaine des droits de l'homme]] (CIDH). L'affaire, représentée par Me [[Mario Joseph]] de la [[Bureau des Avocats Internationaux (BAI)]] et Brian Concannon de la [[Institute for Justice and Democracy in Haiti (IJDH)]], défend le cas de Jimmy Charles, un militant de base qui a été arrêté par les troupes de l'ONU en 2005, et remis à la police haïtienne. Son corps a été retrouvé quelques jours plus tard à la morgue, rempli d’impacts de balles<ref>{{Lien web | url = http://www.ijdh.org/Charles1.JPG | titre = Photo de Jimmy Charles à la morgue | éditeur = Institute for Justice & Democracy in Haiti| consulté le = 26 juin 2009}} </ref>. La BAI a déposé une plainte devant les tribunaux haïtiens, en vain, et au début de 2006, il a déposé une requête auprès de la CIDH. La CIDH a accepté l'affaire concernant l'État d'Haïti, et a rejeté la plainte contre le Brésil<ref>[http://www1.umn.edu/humanrts/cases/65-06.html Recevabilité Jimmy Charles c. Haïti, Case 81-06, Report No. 65/06, Inter-Am. C.H.R., OEA/Ser.L/V/II.127 Doc. 4 rev. 1 (2007)]</ref>, montrant un vide juridique quant à la responsabilité de l'ONU.

=== Autres ===
La MINUSTAH a également été l'objet de polémiques relatives à des crimes sexuels perpétrés dans le pays par son personnel ainsi que par l'importation du choléra par certains de ses soldats népalais<ref>« Fin de mission de l'ONU en Haïti, malgré des tensions », ''[[Le Figaro]]'', samedi 7 / dimanche 8 octobre 2017, page 9.</ref>. La propagation de la maladie fit près de 10 000 morts à partir d’{{date|octobre 2010}}<ref>{{Lien web|titre=Pour comprendre la révolte des Haïtiens|url=http://www.cadtm.org/Pour-comprendre-la-revolte-des-Haitiens#nh2|site=www.cadtm.org|date=15 mars 2019}}</ref>.

== Information relative à la fermeture de la MINUSTAH ==
Le Conseil de sécurité des Nations unies a développé sa motivation à mettre fin au mandat de la MINUSTAH<ref name=":8">{{Lien web |langue=français |auteur=ONU |titre=Haïti: la fermeture prochaine de la MINUSTAH motivée par « le retour à l’ordre constitutionnel » conduit le Conseil de sécurité à réfléchir à une mission plus petite |url=https://press.un.org/fr/2017/cs12789.doc.htm |site=ONU Info |date=11 avril 2017 |consulté le=16 novembre 2023}}</ref>. Selon le conseil, cette décision n’engendre pas d’impact important en Haïti, car depuis l’inauguration du cinquantième président (Jovenel Moïse), de la désignation du premier ministre Jack Guy Lafontant et de son cabinet en 2017, le pays est en structure de gouvernance<ref name=":9">{{Lien web |langue=français |auteur=Matheo |prénom=Malik |titre=Après l’assassinat de Jovenel Moïse : « Aucun signe d’accalmie en Haïti » {{!}} Le grand continent » |url=https://legrandcontinent.eu/fr/2021/07/09/apres-lassassinat-de-jovenel-moise-aucun-signe-daccalmie-en-haiti |accès url=libre |site=Le Grand Continent |date=11 juillet 2021 |consulté le=16 novembre 2023}}</ref>. Sandra Honoré, la chef de la MINUSTAH annonce qu’une petite force d’accompagnement de l’ONU restera en Haïti pour le maintien de l’État de droit<ref name=":8" />. La MINUSTAH a alors été remplacée par la mission des Nations unies pour l’appui à la justice jusqu’en 2019<ref name=":8" />. Cependant, à la suite de l’assassinat du président Jovenel Moïse, la sécurité et le soutien font alors défaut<ref name=":8" />. Le désespoir de la population se traduit par des troubles sociaux et des violences civiles<ref name=":8" />. Sandra Honoré, représentante spéciale du secrétaire général pour Haïti, fit allusion à la tenue des scrutins du 20 novembre 2016 et du 29 janvier 2017 pour estimer qu’une fenêtre d’opportunité s’était ouverte pour résoudre les problèmes profonds qui affectent le pays<ref name=":8" />. Selon elle, le pays acquiert un niveau de responsabilité avec l’inauguration du cinquante-huitième président d’Haïti, Jovenel Moïse, la désignation du premier ministre, M. Jack Guy Lafontant, et de son cabinet<ref name=":8" />.

== La crise multidimensionnelle en Haïti a-t-elle été résolue après le passage de la MINUSTAH ? ==
La dernière mission de l’ONU, la MINUSTAH a laissé des désagréments<ref name=":9" />. En avril 2017, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé qu’il était temps pour la MINUSTAH de quitter Haïti, le transfert du commandement de la sécurité a été passé dans les mains de l’autorité de la police haïtienne, mais elle ne dispose pas assez de membres armés pour une population de 11 millions d’habitants<ref name=":9" />. Aussi, lors de l’épidémie de Choléra le peuple haïtien blâme l’implication de l’ONU de les avoir contaminés et causés plus de 800 000 malades depuis 2010<ref name=":10">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Lanave|prénom1=Jean-Marc|titre=Haïti ou l'histoire d'un peuple|lieu=Paris|éditeur=Société des écrivains|année=2012}}</ref>. La situation d’Haïti ne présente aucun signe d’amélioration pour Jean-Marie Théodat, professeur de géographique et spécialiste d'Haïti. Les civils sont généralement les principales victimes des conflits intraétatiques<ref name=":10" />. La situation économique du pays se dégrade de plus en plus, car les quelques investisseurs qui ont tenté l’aventure ne restent pas longtemps<ref name=":10" />. Les activités économiques qui sont censées contribuer au développement du pays ne sont pas organisées de manière cohérente, ils ne participent pas à la réduction de la pauvreté ou à la diminution du taux de chômage<ref name=":10" />. L’instabilité politique du pays, à la fois politique et structurelle, demeure un facteur déterminant dans l’immobilisme qui caractérise le pays<ref name=":10" />.

== Références ==
{{références|colonnes=2}}

== Annexes ==
{{Autres projets|commons=Category:United Nations Stabilization Mission in Haiti (MINUSTAH)}} 
=== Articles connexes ===
'''Généralités :'''
* [[Organisation des Nations unies]]
* [[Doctrine Monroe]]
* [[Histoire d'Haiti]]
'''Missions de maintien de la paix de l’ONU :'''
* [[Opérations de maintien de la paix]]
* [[Liste des opérations de maintien de la paix]]

'''Précédentes missions de l'ONU en Haïti :'''
* [[MINUHA]] (1993-1996)
* [[MANUH]] (1996-1997)
* [[MITNUH]] (1997)
* [[MIPONUH]] (1997-2000)

* [[Radio Minustah]]

=== Liens externes ===
* [http://www.haitiaction.net/News/HIP/7_12_5.html HaitiAction.net], un site pro-[[Jean-Bertrand Aristide|Aristide]] 
* [http://outofhaiti.ca/ Canada hors d'Haïti], un site anti-occupation 

* Un [http://www.williambowles.info/haiti-news/2005/soleil_update.html rapport] de la délégation en Haïti de l’US Labor and Human Rights 
* [http://www.thepowerhour.com/news/haiti_killings.htm The Power Hour], un autre site pro-Lavalas

{{Palette|Missions paix ONU|Tremblement de terre d'Haïti en 2010}}
{{Portail|Organisation des Nations unies|Haïti|paix}}

[[Catégorie:Mission des Nations unies]]
[[Catégorie:Défense et sécurité en Haïti]]
[[Catégorie:Opération de maintien de la paix]]