Voir la source de Kurdistan occidental

{{À wikifier|date=novembre 2020}}

[[Fichier:Kurdish_languages_map.svg|vignette| Localisation des communautés de langue [[kurde]] au [[Moyen-Orient]] (''[[Le Monde diplomatique]]'', 2007)]]
[[Fichier:Map detail showing Syrian Kurdistan in 1935.jpg|vignette|Kurdistan occidental (hachures horizontales vertes) au temps du [[Mandat français en Syrie et au Liban|mandat français]] (1935)]]
[[Fichier:1951 CIA map of Syria – principal Arab and Kurdish tribes, 1951 (Syrian Kurdistan detail).jpg|vignette|Détail du Kurdistan occidental à partir d'une carte de la [[CIA]] des tribus de Syrie, avec les noms des tribus kurdes marqués en vert (1951)]]
Le '''Kurdistan syrien''' ou '''Kurdistan occidental''' ({{Lang-ku|Rojavayê Kurdistanê}}) souvent nommé '''Rojava''' {{En français|l'Occident}} est la partie du [[Kurdistan]] dans les limites de la [[Syrie]]. La région se compose de trois zones jouxtant la frontière syrienne avec le [[Kurdistan turc]] ({{En langue|ku|Bakurê Kurdistanê}}, en [[Turquie]]) et le [[Kurdistan irakien]] ({{En langue|ku|Başûrê Kurdistanê}}, en [[Irak]])<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Brendan|nom1=O’Leary|titre=The Kurds, the Four Wolves, and the Great Powers|périodique=The Journal of Politics|volume=80|numéro=1|date=2018-01|issn=0022-3816|issn2=1468-2508|doi=10.1086/695343|lire en ligne=https://www.journals.uchicago.edu/doi/10.1086/695343|consulté le=2021-11-20|pages=353–366|extrait={{lang|en|the Kurdish names of the Lesser Kurdistans: Rojava Kurdistanê (where the sun sets) is western Kurdistan (northern Syria); Bakurê Kurdistanê is northern Kurdistan (southeast Turkey); Başûrê Kurdistanê (southern) Kurdistan is the Kurdistan Region of Iraq; and Rojhilatê Kurdistanê (where the sun rises) is eastern Kurdistan (the northwestern border region of Iran)}}}}</ref>{{,}}<ref name=":1">{{Chapitre|langue=en-GB|prénom1=Sirwan|nom1=Kajjo|titre chapitre=Syrian Kurds: Rising from the Ashes of Persecution|auteurs ouvrage=Hilly Moodrick-Even Khen, Nir T. Boms et Sareta Ashraph|titre ouvrage=The Syrian War|éditeur=Cambridge University Press|année=2020|isbn=978-1-108-76801-6|doi=10.1017/9781108768016.013|lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/product/identifier/9781108768016%23CN-bp-13/type/book_part|consulté le=2021-11-20|passage=268–286}}</ref>{{Rp|273}}{{,}}<ref name=":2">{{Chapitre|langue=en|prénom1=Jordi|nom1=Tejel|titre chapitre=The Complex and Dynamic Relationship of Syria’s Kurds with Syrian Borders: Continuities and Changes|auteurs ouvrage=Matthieu Cimino|titre ouvrage=Syria: Borders, Boundaries, and the State|éditeur=Springer International Publishing|date=2020|isbn=978-3-030-44876-9|doi=10.1007/978-3-030-44877-6_11|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/978-3-030-44877-6_11|consulté le=2021-11-20|passage=243–267}}</ref>{{Rp|261}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ofra|nom1=Bengio|titre=Kurdish Awakening|sous-titre=Nation Building in a Fragmented Homeland|éditeur=University of Texas Press|date=2014-11-15|pages totales=385|isbn=978-0-292-75813-1|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=caCDBAAAQBAJ|consulté le=2021-11-20}}</ref>{{Rp|2}}. Le Kurdistan syrien est composée de trois enclaves non contiguës le long des frontières turque et irakienne : [[Afrine]] au nord-ouest, [[Kobané]] au nord, et la [[Haute Djézireh]] de Syrie au nord-est<ref name=":2" />{{Rp|251–252, 259}}{{,}}<ref name=":1" />{{Rp|279, 284}}{{,}}<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Katharina|nom1=Lange|titre chapitre=Syria|auteurs ouvrage=Sebastian Maisel|titre ouvrage=The Kurds: An Encyclopedia of Life, Culture, and Society|lieu=Santa Barbara|éditeur=ABC-Clio|année=2018|isbn=978-1-4408-4257-3|oclc=1031040153|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=QAFeDwAAQBAJ|passage=275–287}}</ref>{{Rp|275–276, 285}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=David L.|nom1=Phillips|titre=The Kurdish Spring|sous-titre=A New Map of the Middle East|éditeur=[[Routledge]]|année=2015|pages totales=244|isbn=978-1-315-13284-6|doi=10.4324/9781315132846|lire en ligne=https://www.taylorfrancis.com/books/9781351480376|consulté le=2021-11-20}}</ref>{{Rp|67}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Harriet|nom1=Allsopp|titre=The Kurds of Syria|sous-titre=Political Parties and Identity in the Middle East|lieu=Londres|éditeur=I. B. Tauris|année=2015|année première édition=2014|pages totales=320|isbn=978-0-85772-644-5|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=fh6QDwAAQBAJ|consulté le=2021-11-20}}</ref>{{Rp|29}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael M.|nom1=Gunter|titre=Out of Nowhere|sous-titre=The Kurds of Syria in Peace and War|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2014|pages totales=184|isbn=978-1-84904-435-6|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=c8SHCwAAQBAJ|consulté le=2021-11-20}}</ref>{{Rp|8}}.

Anciennement partie de l'[[Empire ottoman]], les régions kurdes de la [[Haute Mésopotamie]] et du nord de la Syrie ont été divisées par les frontières tracées lors de la [[partition de l'Empire ottoman]], l'une des [[Conséquences de la Première Guerre mondiale|conséquences]] de la [[Première Guerre mondiale]]. Le Kurdistan syrien fait partie des terres attribuées à la France par le [[mandat français en Syrie et au Liban]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Carl|nom1=Dahlman|titre=The Political Geography of Kurdistan|périodique=Eurasian Geography and Economics|volume=43|numéro=4|date=2002-06|issn=1538-7216|issn2=1938-2863|doi=10.2747/1538-7216.43.4.271|lire en ligne=https://www.tandfonline.com/doi/full/10.2747/1538-7216.43.4.271|consulté le=2021-11-20|pages=271–299}}</ref>{{Rp|276–279}}.

== Histoire du terme ==
Bien que [[Mouvement national kurde|le nationalisme kurde]] ait une longue histoire{{Sfnp|Tejel|2009|p=69}} l'étendue du [[Kurdistan]] a été contestée au fil du temps{{Sfnp|Tejel|2009|p=95}}. Kurdes ont vécu dans un territoire qui fait maintenant partie de la République arabe syrienne pendant des siècles{{Sfnp|Meri|2006|p=445}}{{Sfnp|Vanly|1992|pp=115–116}}, et à la suite du [[Partition de l'Empire ottoman|partitionnement de l'Empire ottoman]], la population kurde ottomane a été divisée entre ses états successeurs, la Turquie, l' Mandat britannique de Mésopotamie et le [[Mandat français en Syrie et au Liban|Mandat pour la Syrie et le Liban]]<ref>Gunter, Michael M. (2016), p.87</ref>. Avant les années 1980, les régions kurdes de Syrie étaient généralement considérées comme des "régions kurdes de Syrie".{{Sfnp|Tejel|2009|p=95}} Les partis kurdes locaux ont généralement maintenu des idéologies qui sont restées dans un cadre [[Nationalisme syrien|nationaliste]] fermement [[Nationalisme syrien|syrien]] et n'ont pas aspiré à un État kurde indépendant.{{Sfnp|Tejel|2009|p=86}} Dans les années 1920, il y avait deux demandes distinctes d'autonomie pour les régions à majorité kurde, de Nouri Kandy, un Kurde influent des montagnes kurdes, et une autre des chefs tribaux kurdes de la confédération Barazi. Ni l'un ni l'autre n'a été pris en considération par les autorités françaises du Mandat, qui incluait le Kurdistan occidental dans son [[État d'Alep|état]] éphémère, l'[[État d'Alep]]{{Sfnp|Tejel|2009|pp=27–28}}.

Les références au territoire syrien faisant partie du Kurdistan sont devenues plus répandues parmi les Kurdes occidentales dans les années 1980 et 1990,{{Sfnp|Tejel|2009|pp=93–95}} un développement alimenté par le [[Parti des travailleurs du Kurdistan|Parti des travailleurs]] du [[Parti des travailleurs du Kurdistan|Kurdistan]] (PKK), qui était basé en Syrie après que [[Hafez el-Assad|Hafez al-Assad lui]] ait donné la sécurité refuge après le [[Coup d'État de 1980 en Turquie|coup d'État turc de 1980]]. La présence du PKK a renforcé le nationalisme kurde en Syrie, où les partis kurdes locaux manquaient auparavant d'un «projet politique clair» lié à une identité kurde, en partie à cause de la répression politique du gouvernement syrien.{{Sfnp|Tejel|2009|p=93}} Malgré le rôle du PKK dans l'encouragement des aspirations vers un Kurdistan indépendant, le [[Parti de l'union démocratique|Parti de l'Union démocratique]] (PYD) (le successeur syrien du PKK) {{Sfnp|Allsopp|van Wilgenburg|2019|p=28}} et le PKK n'aspirent plus à un état kurde indépendant.{{Sfnp|Tejel|2009|p=123}} Aujourd'hui, ils appellent à la suppression des frontières des 'états en général, car les deux parties, avec le reste de l' [[Koma Civakên Kurdistan|Union des communautés]] du [[Koma Civakên Kurdistan|Kurdistan]], estiment qu'il n'est pas nécessaire de créer un état kurde séparé, comme [[Internationalisme institutionnel|le]] ferait leur projet [[Internationalisme institutionnel|international]] permettre la suppression des frontières qui séparent le Kurdistan par des moyens indirects<ref name="kaya">Kaya, Z. N., & Lowe, R. (2016). [http://eprints.lse.ac.uk/64770/1/Kaya%20and%20Lowe.pdf The curious question of the PYD-PKK relationship]. In G. Stansfield, & M. Shareef (Eds.), The Kurdish question revisited (pp. 275–287). London: Hurst.</ref>.

L'idée d'un Kurdistan syrien est devenue encore plus pertinente après le début de la [[guerre civile syrienne]], car les zones habitées par les Kurdes du nord de la Syrie sont tombées sous le contrôle de factions dominées par les Kurdes. Le PYD a établi une [[Rojava|administration autonome dans le nord de la Syrie]], qu'il a parfois appelée «Rojava» ou «Kurdistan occidental»<ref name="kaya" />{{,}}<ref name="cambridge">[https://www.cambridge.org/core/journals/japanese-journal-of-political-science/article/kurdish-regional-selfrule-administration-in-syria-a-new-model-of-statehood-and-its-status-in-international-law-compared-to-the-kurdistan-regional-government-krg-in-iraq/E27336DA905763412D42038E476BBE61/core-reader Kurdish Regional Self-rule Administration in Syria: A new Model of Statehood and its Status in International Law Compared to the Kurdistan Regional Government (KRG) in Iraq]</ref>{{,}}<ref name="Icarus">{{Lien web |titre=Flight of Icarus? The PYD’s Precarious Rise in Syria |url=https://www.justice.gov/sites/default/files/pages/attachments/2015/05/29/icg_050814.pdf |série=International Crisis Group: Middle East Report N°151 |date=8 May 2014 |consulté le=9 novembre 2020 |extrait=: "The Middle East's present-day borders stem largely from the 1916 Sykes-Picot agreement between France and the UK. Deprived of a state of their own, Kurds found themselves living in four different countries, Turkey, Syria, Iraq and Iran. The term 'rojava' ('west' in Kurdish) refers to the western area of 'Kurdistan'; today in practice it includes non-contiguous Kurdish-populated areas of northern Syria where the PYD proclaimed a transitional administration in November 2013.".}}</ref>. En 2014, de nombreux Kurdes syriens utilisaient ces noms pour désigner le nord-est de la Syrie. Les partis nationalistes kurdes, tels que le [[Conseil national kurde]] (KNC), ont commencé à réclamer la création d'un état kurde syrien, soulevant les inquiétudes des [[Nationalisme syrien|nationalistes syriens]] et de certains observateurs. Cependant, à mesure que l'administration dirigée par le PYD prenait le contrôle de zones de plus en plus diversifiées sur le plan ethnique, l'utilisation du «Rojava» pour le [[Proto-État|proto-état]] fusionnant a été progressivement réduite dans les contextes officiels{{Sfnp|Allsopp|van Wilgenburg|2019|pp=89, 151–152}}, bien que le régime politique ait continué à être appelé Rojava par les habitants et les pays du monde entier. observateurs<ref>{{Lien web |titre=Turkey's military operation in Syria: All the latest updates |url=https://www.aljazeera.com/news/2019/10/turkey-military-operation-syria-latest-updates-191013083950643.html |série=al Jazeera |date=14 October 2019 |consulté le=29 octobre 2019}}</ref>{{,}}<ref name="gurcan">{{Lien web |auteur=Metin Gurcan |titre=Is the PKK worried by the YPG's growing popularity? |url=https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2019/11/turkey-syria-pkk-worried-by-growing-popularity-of-ypg-kurds.html |série=[[al-Monitor]] |date=7 November 2019 |consulté le=7 novembre 2019}}</ref>, avec le journaliste Metin Gurcan notant que "le concept de Rojava [était devenu] une marque de plus en plus reconnue" d'ici 2019.
[[Fichier:Rojava_february_2014.png|vignette|200x200px| L' [[Rojava|administration autonome du nord et de l'est de la Syrie]] en 2014, appelée «Kurdistan syrien» par le Projet kurde<ref>{{lien web|url=https://thekurdishproject.org/kurdistan-map/syrian-kurdistan/|titre=Syria (Rojava or Western Kurdistan)|auteur=The Kurdish Project|date=|consulté le=8 novembre 2020}}</ref>]]
Le Kurdistan syrien, comme le reste du Kurdistan, n'est pas clairement défini et son étendue est sujette à des interprétations variables.{{Sfnp|Tejel|2009|p=95}} À la suite de la [[partition de l'Empire ottoman]] et à l'établissement de la République de [[Turquie]] en 1923, la population kurde ottomane a été divisée entre ses états successeurs la Turquie, le [[Mandat français en Syrie et au Liban|mandat pour la Syrie et le Liban]] et l' [[Mandat britannique de Mésopotamie]] . Le Kurdistan syrien est adjacent au [[Kurdistan turc|Kurdistan du nord]] au nord et au Kurdistan du sud à l'est<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael M.|nom1=Gunter|titre=The Kurds|sous-titre=A Modern History|lieu=Princeton|éditeur=Markus Wiener Publishers|année=2016|pages totales=88|isbn=978-1-558766150}}</ref>. En fonction de leurs différentes interprétations, la plupart des cartes ethnographiques montrent deux ou trois régions distinctes à majorité kurde le long de la [[Frontière entre la Syrie et la Turquie|frontière syro-turque]] .
[[Fichier:Rojavaye_Kurdistane_welat_ku_wkp.png|vignette|200x200px| Vision [[Mouvement national kurde|nationaliste kurde]] du Kurdistan occidental, soutenue notamment par le [[Conseil national kurde]]]]
Les représentations les plus généreuses du Kurdistan syrien sont celles des [[Mouvement national kurde|nationalistes kurdes]], qui ont produit des cartes qui montrent ce qu'ils considèrent comme le Kurdistan syrien. Il s'agit généralement d'une bande étroite le long de la frontière entre la [[Frontière entre la Syrie et la Turquie|Syrie et la Turquie]] qui s'épaissit vers l'est. Deux cartes d' ''Ekurd Daily'' de 2012 et 2013 ''couvraient'' tout le nord de la Syrie, y compris presque l'ensemble [[Gouvernorat d'Hassaké|du gouvernorat d'al-Hasakah]], le nord du [[Gouvernorat de Deir ez-Zor|gouvernorat]] de [[Gouvernorat de Deir ez-Zor|Deir ez-Zor]], le nord du [[gouvernorat de Raqqa]] et le nord [[Gouvernorat d'Alep|du gouvernorat d'Alep]], ainsi que les régions du [[Gouvernorat d'Idleb|gouvernorat d'Idlib.]] limitrophe de [[Hatay|la province]] turque de [[Hatay]], dans le «Kurdistan occidental». En 2013, le Kurdistan syrien était devenu synonyme de zones dirigées par le PYD, indépendamment des majorités ethniques. Pour l'essentiel, le terme était utilisé pour désigner les «zones non contiguës à population kurde» de la région<ref name="Icarus" />. Une carte de 2015 par Nori Brimo, membre [[Conseil national kurde|du Conseil national kurde]] (KNC), a été publiée, ''reflétant'' largement les ''cartes du quotidien Ekurd'', mais incluant également la province de Hatay, donnant ainsi à cette version du Kurdistan occidental un accès à la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]. Ces cartes incluent les vastes étendues de zones à majorité arabe entre les principales régions kurdes.
[[Fichier:Maunsell's_map_Northern_Syria.jpg|gauche|vignette| 1910 carte ethnographique britannique de la répartition ethnique en Syrie]]

== L'histoire démographique et ses effets sur la politique gouvernementale ==
[[Fichier:Kurdish-inhabited_area_by_CIA_(1992).jpg|droite|vignette|200x200px| Carte 1992 CIA des zones habitées par les Kurdes]]
[[Kurdes|Les Kurdes]] sont la plus grande minorité ethnique en [[Syrie]] et représentent entre 5 et 16% de la population syrienne en 2011 - entre 1,6 et 2,5 millions de personnes, bien que ces chiffres n'incluent pas les Kurdes [[Arabisation|arabisés]]<ref name="Balanche">{{Ouvrage|nom1=Fabrice Balance|titre=Sectarianism in Syria's Civil War|lieu=Washington, DC|éditeur=[[The Washington Institute for Near East Policy]]|année=2018|isbn=|lire en ligne=https://www.washingtoninstitute.org/uploads/Documents/pubs/SyriaAtlasCOMPLETE.pdf|consulté le=25 juin 2019}} In this atlas, French geographer Balanche suggests that "As of 2010, Syria’s population was roughly 65% Sunni Arab, 15% Kurdish, 10% Alawite, 5% Christian, 3% Druze, 1% Ismaili, and 1% Twelver Shia." (page 13) "The number of Kurds in Syria is often underestimated by analysts, who tend to cap them at 10% of the population. In fact, they are closer to 15%."(page 16) The 2018 breakdown is 1% Sunni Arab, 16% Kurdish, 13% Alawite, 3% Christian, 4% Druze, 1% Ismaili, 1% Twelver Shia, 1% Turkmen (page 22) Balanche also refers to his ''Atlas du ProcheOrient Arabe'' (Paris: Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2011), p. 36."</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Diana|nom1=Darke|titre=Syria|éditeur=Bradt Travel Guides|date=2010-01-01|pages totales=342|isbn=978-1-84162-314-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=jv2jHT_GRe0C}}</ref>{{,}}<ref name="BBC-Who_are_the_Kurds">{{Lien web |titre=Who are the Kurds? |url=https://www.bbc.com/news/world-middle-east-29702440 |éditeur=[[BBC News]] |date=31 October 2017 |consulté le=25 novembre 2017}} Kurds make up between 7% and 10% of Syria's population.</ref>{{,}}<ref name="SBS">{{Lien web |titre=Who are Syria's minority groups? |url=http://www.sbs.com.au/news/article/2015/09/11/who-are-syrias-minority-groups |éditeur=[[Special Broadcasting Service]] |date=11 September 2015 |consulté le=25 novembre 2017}} Kurds are the largest ethnic minority in Syria, constituting around 10 per cent of the population - around 2 million of the pre-conflict population of around 22 million.</ref>{{,}}<ref name="Sahipkiran">{{Lien web |titre=Kurdish Population in Syria |url=http://sahipkiran.org/2014/08/05/kurdish-population-in-syria/ |date=5 August 2014 |consulté le=25 novembre 2017 |archive-url=https://web.archive.org/web/20181022130115/http://sahipkiran.org/2014/08/05/kurdish-population-in-syria/ |archive-date=22 October 2018}} Various proportions are predicted for Kurds. For example McDowall[8] and O’shea[9] predict 8%, Bruinessen predicts 8.5%,[10] Chailand predicts 10%[11]. Vanly, Kurdish writer, stated that Kurds must be at least 7% of Syrian population</ref>. La population kurde de Syrie est relativement petite par rapport aux populations kurdes des pays voisins, comme la [[Turquie]] (14,4–16 millions), l' [[Iran]] (7,9 millions) et l' [[Irak]] (4,7–6,2 millions). La majorité des Kurdes syriens parlent le [[Kurmandji|kurmanji]], un dialecte kurde parlé en Turquie et dans le nord-est de l'Irak et de l'Iran<ref name="Tejel1">{{Ouvrage|prénom1=Jordi|nom1=Tejel|titre=Syria's Kurds|sous-titre=History, Politics and Society|lieu=Londres|éditeur=[[Routledge]]|année=2009|passage=8|isbn=0-203-89211-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=g4f54qsU618C}}</ref>. De nombreux Kurdes de Syrie vivent à [[Alep]] et à [[Damas]], qui ne sont pas considérés comme faisant partie du Kurdistan.

On estime qu'au début du {{s-|XX}}, un nombre inconnu de Kurdes vivaient dans la région du Kurd-Dagh; 16,000 Kurdes vivaient dans la région de [[Jarablous|Jarabulus]]; et un nombre inconnu vivait dans la [[Djézireh de Syrie|province de Jazira]], où ils étaient probablement majoritaires<ref name="Tejel2">{{Ouvrage|prénom1=translated from the French by Emily Welle|nom1=Jordi Tejel|nom2=Welle, Jane|titre=Syria's Kurds|sous-titre=History, Politics and Society|lieu=Londres|éditeur=1. publ.|année=2009|pages totales=[https://archive.org/details/syriaskurdshisto00teje/page/n24 10]|isbn=0-203-89211-9|lire en ligne=https://archive.org/details/syriaskurdshisto00teje}}</ref>. Dans les années 1920, après l'échec [[Révoltes kurdes|des rébellions kurdes]] en Turquie kémaliste, il y a eu une importante migration de Kurdes vers la province syrienne de Jazira. On estime que 25,000 Kurdes ont fui à ce moment vers la Syrie<ref name="McDowell">{{Ouvrage|prénom1=David|nom1=McDowell|titre=A Modern History of the Kurds|lieu=London u.a.|éditeur=3. revised and upd. ed., repr.|année=2005|pages totales=469|isbn=1-85043-416-6}}</ref>. Selon Stefan Sperl, ces nouveaux arrivants kurdes ne représentaient pas plus de 10% de la population kurde de Jazira à l'époque. Tous ont obtenu la citoyenneté des autorités Mandataires françaises, qui ont reconnu leurs compétences agricoles<ref name="Kreyenbroek1">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Philip G.|nom1=Kreyenbroek|nom2=Sperl, Stefan|titre=The Kurds|sous-titre=A Contemporary Overview|lieu=Londres|éditeur=[[Routledge]]|année=1992|pages totales=[https://archive.org/details/kurds00pkre/page/147 147]|isbn=0-415-07265-4|lire en ligne=https://archive.org/details/kurds00pkre/page/147}}</ref>. Les rapports officiels français montrent l'existence de 45 villages kurdes à Jazira avant 1927. Une nouvelle vague de réfugiés est arrivée en 1929. Les autorités mandataires ont continué à encourager la migration kurde vers la Syrie et, en 1939, les villages comptaient entre 700 et 800<ref name="tejel3">{{Ouvrage|prénom1=Jordi|nom1=Tejel|titre=Syria's Kurds|sous-titre=History, Politics and Society|lieu=Londres|éditeur=[[Routledge]]|année=2009|passage=144|isbn=0-203-89211-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5lh9AgAAQBAJ&pg=PT250}}</ref>. L'estimation de Sperl contredit les estimations des géographes français Fevret et Gibert<ref name="fevret">{{Article |langue=fr |auteur1=Fevret |prénom1=Maurice |auteur2=Gibert, André |titre=La Djezireh syrienne et son réveil économique |périodique=Revue de géographie de Lyon |numéro=28 |année=1953 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113x_1953_num_28_1_1294 |consulté le=2012-03-29 |pages=1–15 }}</ref>, qui estimaient qu'en 1953 sur les {{nombre|146000|habitants}} de Jazira, les Kurdes agricoles représentaient 60.000 (41%), les Arabes nomades 50,000 (34%) et un quart de la population était chrétienne.

Même si les Kurdes ont une longue histoire en Syrie, le [[Politique en Syrie|gouvernement syrien]] a utilisé le fait que de nombreux Kurdes ont fui en Syrie dans les années 1920 pour affirmer que les Kurdes ne sont pas indigènes du pays et pour justifier ses politiques discriminatoires à leur encontre<ref name="Yildiz1">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Kerim|nom1=Yildiz|titre=The Kurds in Syria|sous-titre=The Forgotten People|lieu=London etc.|éditeur=1. publ.|année=2005|pages totales=[https://archive.org/details/kurdssyriaforgot00yild/page/n29 25]|isbn=0-7453-2499-1|lire en ligne=https://archive.org/details/kurdssyriaforgot00yild}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|nom1=Youssef M. Choueiri|titre=A Companion to the History of the Middle East|éditeur=[[Wiley-Blackwell]]|année=2005|passage=475|isbn=1-4051-0681-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=qgKE_-HtfoAC&pg=PA475&dq=kurds+in+Syria}}</ref>. De nombreux Kurdes de langue [[arabe]] sont classés comme Arabes par le [[Politique en Syrie|gouvernement syrien]] [[Nationalisme arabe|nationaliste arabe]]<ref>https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/rojavas-sustainability-and-the-pkks-regional-strategy</ref>.
[[Fichier:Syria_Ethno-religious_composition..jpg|gauche|vignette|200x200px| Carte de composition ethnique de la Syrie (les zones habitées par les Kurdes sont ombrées en rose)]]
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== Controverses ==
Le terme Kurdistan syrien est souvent utilisé dans le contexte du [[Mouvement national kurde|nationalisme kurde]], ce qui en fait un concept controversé parmi les partisans du nationalisme [[Nationalisme syrien|syrien]] et [[Nationalisme arabe|arabe]].  Les nationalistes kurdes extrémistes ont utilisé le concept du Kurdistan syrien pour dépeindre les [[Arabes]] de la [[Haute Mésopotamie]] comme des «troupeaux de colons» étrangers, utilisant parfois la migration relativement petite des années 1970 impliquée dans la ceinture arabe (similaire à l'utilisation par le gouvernement de la migration kurde des années 1920) comme justification, contribuant ainsi aux tensions ethniques régionales. Une critique de livre par le candidat au doctorat Mustapha Hamza sur ''La question des Kurdes en Syrie: faits, histoire et mythe a'' fait valoir que le «problème kurde syrien» ne peut être résolu que dans le cadre d'une solution nationale purement syrienne, en dehors des inventions de «Kurdistan occidental », et d'une manière qui place les Kurdes syriens dans le contexte de leur appartenance à la société syrienne et de sa forme d'État institutionnalisée en tant que République arabe syrienne», une position [[Nationalisme arabe|nationaliste arabe]] commune aux citoyens arabes de Syrie<ref name=":0">Hamza Mustapha, 2018 [https://www.jstor.org/stable/pdf/10.31430/almuntaqa.1.3.0111.pdf?refreqid=excelsior%3A46c7429c40b6fc8dd5021b2dffe56bde Review: The Issue of the Kurds in Syria: Facts, History and Myth]</ref>.

== Références ==
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== Liens externes ==
* [https://thekurdishproject.org/kurdistan-map/syrian-kurdistan/ Syrie (Rojava ou Kurdistan occidental)] par The Kurdish Project
* [https://core.ac.uk/download/pdf/46172541.pdf Examen de l'expérience au Kurdistan occidental] par le LSE Middle East Center
* [https://link.springer.com/chapter/10.1057/9781137409997_12 L'émergence du Kurdistan occidental et l'avenir de la Syrie] par Robert Lowe
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