Voir la source de Jérôme Kerviel

{{voir homonymes|Kerviel}}
{{Infobox Biographie2}}
{{Terme défini|Jérôme Kerviel}}, né le {{date|11|janvier|1977}} à [[Pont-l'Abbé]] ([[Finistère]]), est un ancien [[opérateur de marché]] [[France|français]], [[Salariat|salarié]] de la [[Société générale]] entre 2000 et 2008.

Jérôme Kerviel est un acteur majeur des [[Crise financière de janvier 2008 à la Société générale|pertes de la Société générale découvertes en janvier 2008]] (c'est-à-dire concomitante à la [[Crise économique mondiale des années 2008 et suivantes|crise économique de 2008]]) et résultant de la [[Liquidation forcée des positions courtes|liquidation]] de ses prises de positions sur des [[contrat à terme|contrats à terme]] sur [[Indice boursier|indices d'actions]] s'élevant à cette époque à environ {{Unité|50|milliards|}} d'euros<ref>{{lien web
|auteur=Samuel Laurent, Mathilde Damgé
|url=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/01/18/comprendre-l-affaire-kerviel-en-3-questions_4635986_4355770.html
| titre=Comprendre l’affaire Kerviel en 3 questions
| site =[[Le Monde]].fr
| date = 18 mai 2015
| consulté le = 25 mai 2021
}}.</ref>.

Pour [[abus de confiance]], [[Faux en droit pénal français|faux et usage de faux]] et introduction frauduleuse de données dans un système informatique, il est condamné à 3 ans de prison ferme et 2 ans avec [[Sursis en procédure pénale française|sursis]]. Après 5 mois, sa peine est aménagée en [[Placement sous surveillance électronique en France|liberté sous bracelet électronique]]<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2014/09/08/jerome-kerviel-libere-sous-bracelet-electronique_1095771 Jérôme Kerviel libéré sous bracelet électronique].</ref>.

À l'issue de la liquidation de ses positions, Jérôme Kerviel est jugé responsable de la totalité des [[Moins-value|pertes enregistrées]] par le groupe bancaire<ref>{{lien web|langue=en
| url = http://www.ft.com/cms/s/1/9875e748-ca5f-11dc-a960-000077b07658.html
| titre = Rogue traders
| éditeur = ''[[Financial Times]]''
| date = 24 janvier 2008
| consulté le = 28 janvier 2008
}}.</ref>, soit 4,9 milliards d'euros. L'arrêt rendu par la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]] en {{date-|mars 2014}} partage les responsabilités entre Jérôme Kerviel et la Société générale et supprime le montant de 4,9 milliards d'euros réclamé au titre des [[Dommages-intérêts|dommages et intérêts]]<ref>{{Lien web| url=https://www.huffingtonpost.fr/2014/03/19/proces-kerviel-cassation-prison-5-milliards_n_4992423.html?utm_hp_ref=france| titre=Procès Kerviel: la Cour de cassation confirme la prison mais casse les 5 milliards de dommages et intérêts| auteur=Jean-Baptiste Daubié| date=19 mars 2014| site=[[Huffington Post]]}}</ref> ; la [[cour d'appel de Versailles]], statuant sur les intérêts civils l'a condamné le {{date-|23 septembre 2016}} à verser 1 million d'euros de dommages et intérêts à la Société générale.

Plus tôt en 2016, la Société générale avait été condamnée à payer à Jérôme Kerviel {{unité|455000|euros}} de [[Dommages-intérêts en droit français|dommages et intérêts]] par le [[Conseil de prud'hommes (France)|conseil des prud'hommes]] de Paris pour [[Cause réelle et sérieuse du licenciement en droit du travail français|licenciement sans cause réelle et sérieuse]] dans des conditions vexatoires.
En {{date-|décembre 2018}}, la cour d'appel de Paris annule la décision du conseil des prud'hommes<ref>https://finance.orange.fr/actualite-eco/article/licenciement-de-kerviel-la-condamnation-de-la-societe-generale-aux-prud-hommes-annulee-en-appel-CNT000001bdAk3.html</ref>.
{{Sommaire|niveau=2}}

== Éléments personnels ==
Jérôme Kerviel est né à [[Pont-l'Abbé]], dans le [[Finistère]] en [[Région Bretagne|Bretagne]]<ref>''[http://actu.orange.fr/articles/dossier/Jerome-Kerviel-genie-informatique-pour-les-uns-etre-fragile-pour-d-autres.html Jérôme Kerviel, génie informatique pour les uns, être fragile pour d'autres]'', Orange / AFP, 28 janvier 2008.</ref> où sa mère tenait un salon de coiffure. Son père fut artisan forgeron, puis maître dans un centre d'apprentissage professionnel de chaudronnerie, avant de décéder en [[2006]].
Il poursuit ses études au collège-lycée Laënnec et obtient en [[1995]] son [[Baccalauréat en France|baccalauréat]] ES<ref name="LeTelegramme_260108">{{Article
 | titre=Société générale. L'onde de choc
 | journal=[[Le Télégramme]]
 | date=26 janvier 2008
 | texte=http://www.letelegramme.com/gratuit/generales/france/societe-generale-londe-de-choc-20080126-2405857_1197902.php
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref>.
Après son baccalauréat, il suit un DEUG en sciences économiques au Pôle [[Pierre-Jakez Hélias]] de Quimper où il se passionne pour les chiffres. Il passe ensuite une [[Maîtrise (France)|maîtrise]] à l'IUP banque et finances de l'[[université de Nantes]] avant d'obtenir en 2000 et avec la mention « assez bien », un master management des opérations de marché à l'[[université Lyon 2]] en alternance<ref name="LeMonde_280108" /> ; pour cela il est étudiant quatre mois à l'université et apprenti huit mois en entreprise (dont six au sein de [[BNP Paribas|BNP]] Arbitrage<ref name="LeMonde_280108" />). Cette formation est destinée à former des contrôleurs des opérations de traders plutôt que des traders<ref name="LeMonde_280108" />.

La Société générale le recrute dès août [[2000]] au sein de la division [[banque d'investissement]] et de financement ([[Société générale Corporate and Investment Banking|SG CIB]]) à [[La Défense]] à [[Puteaux]]. Il travaille d'abord au « [[middle office]] » avant de passer en [[2005]], au « [[Front office (économie)|front office]] ». Il est alors chargé de l'[[Arbitrage (finance)|arbitrage]]<ref name="Reuters_240108">{{Lien web
 |url          = https://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34043281@7-37,0.html
 |titre        = Le trader de la Société générale, "un génie de la fraude"
 |auteur       = [[Reuters]]
 |éditeur     = LeMonde.fr
 |date         = 24 janvier 2008
 |consulté le = 29 janvier 2008
 }}.</ref> sur des [[contrat à terme|contrats à terme]] portant sur des [[indice boursier|indices boursiers]].
Il résidait à [[Neuilly-sur-Seine]] au moment de l'affaire de la Société générale<ref name="LeMonde_280108">
{{Article
 | titre=Jérôme Kerviel ou l'itinéraire d'un trader presque ordinaire
 | journal=[[Le Monde]]
 | date=28 janvier 2008
 | texte=https://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/28/jerome-kerviel-ou-l-itineraire-d-un-trader-presque-ordinaire_1004323_3234.html
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref>.

Lors des [[élections municipales françaises de 2001|élections municipales de 2001]], il figure sur la liste [[Union pour un mouvement populaire|UMP]] de [[Pont-l'Abbé]]. En 2015, il déclare qu'il ne vote plus depuis longtemps : {{Citation|pas envie de participer à une mascarade}}<ref>Stéphanie Marteau, « Jérôme Kerviel, comment il va (re)faire sauter la banque », ''[[GQ (magazine)|GQ]]'', février 2015, pages 54-57.</ref>.

== Découverte de la fraude ==
Le {{date|24|janvier|2008}}, à l'occasion de la publication des résultats de son exercice 2007, la direction de la Société générale organise une conférence de presse afin de dévoiler l'affaire dont elle se dit victime. D'après [[Daniel Bouton]], [[PDG]] de la banque, un opérateur de marché, faisant partie de ses effectifs, aurait exposé la banque à un risque de marché alors que ce n'était pas dans ses attributions. Il aurait accumulé des positions acheteuses sur les contrats à terme portant sur indice et dissimulé ces opérations faites sur le marché en introduisant dans le système informatique de la Société générale des opérations inverses fictives les compensant{{Référence souhaitée}}.

En {{date|juin 2007}}, le trader aurait affiché une valorisation négative de {{nombre|2.2|milliards}} d'euros sur la position de {{nombre|30|milliards}} d’euros qu’il avait accumulée et le trader aurait pris ensuite des positions plutôt heureuses pour réaliser au {{date|31 décembre 2007}} un gain cumulé sur l’année 2007 d’{{Unité|1,4|milliard}} d'euros en réussissant à masquer l'importance et le risque des positions qu'il avait prises grâce à sa connaissance des [[Procédure d'entreprise|procédures]] de contrôle interne. Il n'y aurait eu, selon les dirigeants de la banque, aucun enrichissement personnel<ref name="Liberation_250108">{{Article
 | titre=L’homme qui «volait» 5 milliards
 | auteur=Nicolas Cori
 | journal=[[Libération (journal)|Libération]].fr
 | date=25 janvier 2008
 | texte=http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/306062.FR.php
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref>. Selon la banque, il aurait reconnu lors de l'enquête interne de la Société générale au moment de la découverte de ses malversations, avoir effectué les opérations litigieuses et les avoir masquées.

Lorsque les positions secrètes ont été découvertes le {{date|18 janvier 2008}}, la perte latente enregistrée était assez faible au vu des montants engagés, mais la Société générale a estimé que cela l'exposait à des risques considérables. Le PDG de la banque, Daniel Bouton a ainsi déclaré que « Si une guerre avait éclaté lundi ou si les marchés avaient chuté de 30 %, la Société générale (GLE) risquait le pire avec une telle exposition ». La banque a donc préféré déboucler dans le secret les positions au plus vite en vendant pour {{nombre|60|milliards}} d'euros de contrats à terme du lundi au mercredi suivant, mais jouant alors de malchance avec la chute des places financières en ce début de semaine, enregistre une [[moins-value]] nette record de {{nombre|6.3| milliards}} d'euros<ref name="LCI">{{Lien web|titre=Jérôme Kerviel, le trader qui gagnait 1,4 milliard d’euros|url=https://www.amazon.fr/Jérôme-Kerviel-trader-gagnait-milliard/dp/1533658927/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1523038886&sr=8-1&keywords=dans+la+tete+de+Jerome+Kerviel+le+trader+qui|site=amazon|éditeur=amazon|date=08/06/2016}}.</ref> (sur un bénéfice annuel 2007 estimé préalablement à {{nombre|7|milliards}} d'euros)<ref name="Liberation_250108" />. C'est après soustraction des gains du trader de {{nombre|1.4|milliard}} d'euros qu'est apparu le montant d'une perte de {{nombre|4,9|milliards}} d'euros. Selon le [[Liste des procureurs de la République de Paris|procureur de Paris]], [[Jean-Claude Marin]], les ventes colossales de titres de la banque n'ont pas contribué à la chute des cours<ref name="Reuters_280108">{{Lien web
 |url          = https://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34080198%407-37,0.html
 |titre        = Mandat de dépôt requis contre le trader de la Société générale
 |auteur       = Reuters
 |éditeur     = LeMonde.fr
 |date         = 28 janvier 2008
 |consulté le = 29 janvier 2008
 }}.</ref>. Le {{date-|21 janvier}}, soit le {{lang|en|[[Martin Luther King Day]]}}, un jour férié où la bourse est fermée aux États-Unis, la Société générale a procédé au débouclage de ses positions en respectant les seuils de volumes maximum recommandés par les autorités financières. Le manque d'acheteurs ce jour-là a fortement contribué à creuser la perte issue du débouclage total des positions en obligeant le trader chargé de l'opération à brader les titres.

Pour pouvoir atteindre une telle perte, les montants engagés étaient de l'ordre de {{nombre|50|milliards}} d'euros<ref name="LeMonde_250108">{{Article
 | titre=Société générale : six questions sur une fraude
 | auteur=Claire Gatinois, Anne Michel
 | journal=LeMonde.fr
 | date=25 janvier 2008
 | texte=https://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/25/societe-generale-six-questions-sur-une-fraude_1003634_3234.html
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref> concentrés sur des futures à fort [[effet de levier]] portant sur les indices [[Eurostoxx 50|Eurostoxx]], [[DAX]] et [[FTSE 100|Footsie]]. Les produits dérivés négociés par Kerviel étaient compensés par [[Newedge]], ex-[[Fimat]], la filiale commune de courtage et de [[Compensation (finance)|compensation]] de la [[Société générale]] et du [[Crédit agricole]]<ref>[http://mobile.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/complement-d-enquete/complement-d-enquete-du-jeudi-14-janvier-2016_1257859.html Complément d'enquête. Kerviel : au cœur du mensonge].</ref>.

La banque envisage le [[licenciement]] de son opérateur de marché et dit l'avoir mis à pied à titre conservatoire le dimanche {{date|20 janvier 2008}}<ref>PV de son audition.</ref>.
{{Article détaillé|Crise financière de janvier 2008 à la Société générale}}

== L'affaire dans les médias ==
Au moment de la révélation de la fraude, la Société générale lors de sa conférence de presse, ne nomme pas expressément Jérôme Kerviel. Ce n'est qu'en fin d'après-midi que son nom est lâché au public, et rapidement confirmé par un cadre dirigeant de la banque. La direction des ressources humaines du groupe évoque alors « un être fragile », « sans génie particulier », traversant des « difficultés familiales »<ref name="FT_LEXPRESS">{{Article
 | titre=Société générale: Jérôme Kerviel, un vrai krach
 | journal=lexpress.fr
 | date=24 janvier 2008
 | texte=http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=464895
 | consulté le=8 mai 2008
}}.</ref>. Le PDG [[Daniel Bouton]] lui a attribué lors d'une interview sur France Info le {{date|24|janvier|2008}}, la responsabilité de la fraude, sans parvenir à le qualifier : « cet escroc, ce fraudeur, ce terroriste, je ne sais pas »<ref name="LeMonde_250108_2">{{Article
 | titre="Un jeune homme posé, un peu réservé"
 | auteur=Claire Gatinois, Anne Michel
 | journal=Le Monde
 | date=25 janvier 2008
 | texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/2008/01/25/un-jeune-homme-pose-un-peu-reserve_1003635_0.html
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref>.

[[Christian Noyer]], [[gouverneur de la Banque de France]], a accentué la pression le {{date|24|janvier|2008}} sur le jeune trader affirmant qu'« il s'est enfui mais il n'est pas près d'être réembauché par des banques, croyez-moi »<ref name="LeFigaro_240108">{{Article
 | titre=Le trader reste introuvable
 | auteur=Perrine Créquy, Alexandre Panizzo
 | journal=Le Figaro.fr
 | date=24 janvier 2008
 | texte=http://www.lefigaro.fr/societes-francaises/2008/01/24/04010-20080124ARTFIG00375-un-seul-trader-a-l-origine-de-la-fraude.php
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref> et ajoutant qu'il s'agit d'un « génie de la fraude »<ref name="Reuters_250108_3">{{Lien web
 |url          = https://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34056413@7-37,0.html
 |titre        = Jérôme Kerviel, trader solitaire introuvable
 |auteur       = Reuters
 |éditeur     = LeMonde.fr
 |date         = 25 janvier 2008
 |consulté le = 29 janvier 2008
 }}.</ref>. Il a également lancé le même jour une enquête au nom de la [[Banque de France]] sur l'affaire.

Le {{date|25|janvier|2008}} l'[[avocat (métier)|avocate]] choisie par Jérôme Kerviel lance une contre-attaque [[média]]tique : ni lui, ni son avocate ne contestent les faits reprochés et indiquent simplement que Jérôme Kerviel n'était pas en fuite, qu'il attendait la convocation à un entretien préalable à un éventuel licenciement<ref>{{Lien web
 | url=http://lci.fr/infos/economie/entreprises/0,,3694615-VU5WX0lEIDUzNg==,00-jerome-kerviel-serait-cavale-.html
 | titre=Jérôme Kerviel ne serait "pas en cavale"
 | éditeur=Alice.fr
 | date=25 janvier 2008
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref> et qu'il était à la disposition de la justice pour être entendu.

L'ampleur des pertes imputées par la Société générale surprend. Certains s'étonnent qu'une telle exposition aux risques ait pu durer si longtemps sans être détectée, voire s'interrogent sur l'existence de complicités<ref name="LeMonde_fr_240108_Doutes">{{Lien web
 | url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/24/interrogations-et-incredulite-apres-la-fraude-a-la-societe-generale_1003378_3234.html
 | titre=Doutes, interrogations et incrédulité chez les professionnels et les actionnaires
 | éditeur=Le Monde.fr
 | date=25 janvier 2008
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref>.

En {{date-|mai 2010}}, Jérôme Kerviel publie un ouvrage, ''L'engrenage : mémoires d'un trader'' aux [[Groupe Flammarion|éditions Flammarion]]. Il reconnait ses erreurs mais les relativise et rejoint les [[Histoire des bourses de valeurs#Les entreprises cotées réduisent leurs capitaux propres|critiques contre le pouvoir croissant de la finance]] et la [[Histoire des bourses de valeurs#Les crises 2007-2011 poussent les taux d'intérêt au plus bas depuis deux siècles|responsabilité des banques dans les crises financières qui ont lieu de 2007 à 2011]].

=== Popularité ===
Les pertes de Jérôme Kerviel ont eu un retentissement si important, en raison de l'importance des fonds engagés qui s'élèvent à 50 milliards d'euros, soit 1,8 fois le montant des [[capitaux propres|fonds propres]] de la banque, que son nom était, le {{date|25|janvier|2008}}, l'un des termes les plus recherchés sur [[Internet]]<ref>[https://www.lemonde.fr/technologies/article/2008/01/28/jerome-kerviel-l-homme-le-plus-recherche-du-web_1004451_651865.html L'homme le plus "recherché" du Web], ''Le Monde'', 28 janvier 2008</ref>.

Mais si Kerviel est souvent qualifié, selon l'expression popularisée par le [[Trader (film)|film]], de ''[[rogue trader]]'' (opérateur de marché voyou), il bénéficie paradoxalement d'une {{refnec|importante popularité sur internet}} : la médiatisation de « l'affaire Kerviel » lui permet de devenir l'objet d'un site de blagues<ref>[http://www.france-info.com/spip.php?article161252&var_recherche=kerviel&theme=81&sous_theme=306 "Jérôme Kerviel", France Info, David Abiker - 29 juillet 2008].</ref> sur son implication prétendue dans diverses affaires tels que les Kerviel Facts<ref>{{lien brisé|consulté le=2013-04-08|url=http://kervielfacts.pestoprod.com/factsList.php?start=1&type=1|titre=Kerviel Facts}}.</ref>.

{{refnec|Des blogs de discussion et de soutien, un fan club vendant des T-shirts à son nom, un autre proposant des goodies indispensables pour le « livestyle Jérôme » avec des portables, des montres Patek et des judogis à sa marque, plusieurs vidéos parodiques ont été créées<ref>[http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=465102 « Jérôme Kerviel sacré roi de l'internet »], ''L'Express'', 29 janvier 2008</ref>. Sur [[Facebook]] en particulier, les internautes ont été nombreux à manifester un soutien humoristique à Kerviel. Des [[T-shirt]]s « petite amie de Jérôme Kerviel » sont également en vente<ref>[http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/306586.FR.php « JK, nouvelle star du web »], ''Libération'', 28 janvier 2008.</ref>.}}

Un [[sondage d'opinion]] fait le {{date|31|janvier|2008}} à la demande du journal ''Le Figaro'' montre que les Français estiment que Jérôme Kerviel n'est pas le premier à incriminer pour ces pertes. En effet, seuls 13 % des sondés considèrent qu'il est le premier à incriminer tandis que 50 % estiment que c'est la direction de la banque qui est responsable et 27 % que c'est l'[[Autorité des marchés financiers (France)|Autorité des marchés financiers]]<ref>''Le Figaro'', 31 janvier 2008, voir aussi [http://www.7sur7.be/7s7/fr/1536/Economie/article/detail/155398/2008/02/01/Les-Francais-exonerent-le-trader-Jerome-Kerviel.dhtml « Les Français exonèrent le trader Jérôme Kerviel »] sur ''7sur7''.</ref>.

Le système des marchés financiers engendre tant de défiance en France que Kerviel apparaît comme un héros, notamment dans sa ville natale, pour y avoir provoqué une catastrophe, même si elle ne profite à personne<ref>[https://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=82058 « Jérôme Kerviel, ce héros… »] sur ''courrierinternational.com''.</ref>. Cette analyse est fortement critiquée par le journaliste économique du ''Monde'' Pierre-Antoine Delhommais qui a écrit le livre ''Cinq milliards en fumée : Les dessous du scandale de la Société générale''. Il souligne la responsabilité du trader qui a violé les contrôles internes et truqué ses engagements : « le système capitaliste incarné par la Société générale a été victime de Kerviel ».

De même, [[Jean Veil]], avocat de la Société générale, a déclaré que la banque « a été victime de quelqu'un qui lui a menti, qui a triché, qui a présenté des faux pour mettre à mal son fonds de commerce dans un but qui est un but purement lucratif, puisque c'était pour obtenir des bonus »<ref>[http://www.lefigaro.fr/economie/2008/01/30/04001-20080130ARTFIG00379-dans-l-intimite-spartiate-de-jerome-kerviel-.php « Dans l'intimité spartiate de Jérôme Kerviel »] sur ''lefigaro.fr'', 30 janvier 2008.</ref>.

À l'automne 2009 au théâtre national de Nice, est représentée la pièce ''Le Roman d'un trader'', de Jean-Louis Bauer, avec dans le rôle principal [[Lorànt Deutsch]], pièce « librement inspirée » de l'affaire Kerviel<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iWoRI7PFmcyCMWwL9sOlB0fzZqjw « L'affaire Kerviel au théâtre avec Lorànt Deutsch en trader »], AFP, 27 août 2009.</ref>{{,}}<ref>[https://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/08/28/quand-l-acteur-lorant-deutsch-s-inspire-de-kerviel-au-theatre_1232859_1101386.html « Quand l'acteur Lorant Deutsch s'inspire de Kerviel au théâtre »], Claire Gatinois, ''Le Monde'', 29 août 2009.</ref>.

En [[2014]], il est soutenu par [[Jean-Michel Di Falco]] qui le considère comme {{citation|coupable idéal}}<ref>[http://www.lepoint.fr/invites-du-point/monseigneur-di-falco/video-monseigneur-di-falco-jerome-kerviel-coupable-ou-victime-16-03-2014-1801567_803.php Voir sur ''lepoint.fr''.]</ref>. La journaliste Olivia Dufour dénonce quant à elle les inexactitudes grossières et les erreurs diffusées dans les médias par les défenseurs de Kerviel, contribuant selon elle à alimenter l'image de martyr que Kerviel a lui-même cherché à se donner<ref>voir Olivia Dufour, ''Kerviel, enquête sur un séisme financier''</ref>.

Le {{date|19|février|2014}}, en marge d'une cérémonie publique à [[Rome]], alors qu'il fait partie, grâce à l'intervention du journaliste suisse Arnaud Bédat, du carré réservé aux personnes présentées officiellement au pape en fin d’audience<ref>{{Lien web |titre=Kerviel et le pape François, les dessous de la rencontre |url=https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Kerviel-et-le-pape-Francois-les-dessous-de-la-rencontre-719486 |site=www.parismatch.com |date=3 mars 2015 }}</ref>, il peut parler au pape [[François (pape)|François]] sur la place Saint-Pierre<ref>[http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-pape-Francois-irrite-par-l-instrumentalisation-de-la-rencontre-furtive-avec-Jerome-Kerviel-2014-03-05-1115828 « Le pape François irrité par l’instrumentalisation de la rencontre furtive avec Jérôme Kerviel »].</ref>, et rentre à pied, accompagné du père [[Patrice Gourrier]], jusqu'à la [[Frontière entre la France et l'Italie|frontière franco-italienne]] où il est arrêté le {{date|19|mai|2014}} pour être incarcéré<ref>[https://www.lemonde.fr/societe/article/2014/05/18/jerome-kerviel-goliath-mediatique_4420871_3224.html Voir sur ''lemonde.fr''.]</ref>.

En 2016, un film retraçant son histoire sort, et porte le nom ''[[L'Outsider (film, 2016)|L'Outsider]]'' ; son rôle est joué par [[Arthur Dupont (acteur)|Arthur Dupont]].

Alors qu’en 2010, l'homme politique [[Jean-Luc Mélenchon]] jugeait que Jérôme Kerviel était un {{Citation|voleur}} et qu'il était juste qu'il soit {{Citation|puni}}, les révélations qui ont jalonné le procès et une rencontre de Mélenchon avec Kerviel et son avocat [[David Koubbi]] l'ont fait changer d'avis. En 2013, il publie sur son blog une tribune intitulée « Kerviel est innocent », en dressant un parallèle avec l'[[affaire Dreyfus]]. Pour sa part, Jérôme Kerviel, qui avait jusque-là toujours voté à droite a déclaré qu'il le soutiendra lors de l'[[élection présidentielle française de 2017|élection présidentielle de 2017]]. Ils se sont rendus ensemble à la [[Fête de l'Humanité]]<ref>[[Marie-France Etchegoin]], « Le cas Koubbi », ''[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair]]'' n°37, juillet 2016, pages 90-97 et 134-135.</ref>.

== Procédures judiciaires ==
=== 24 janvier 2008 : plainte de la Société générale et déroulement de l'instruction ===
[[Image:La-Sante-Prison-MCB.jpg|vignette|Jérôme Kerviel était incarcéré à la [[prison de la Santé]] ([[Paris]]).]]
La Société générale a déposé [[plainte]] le {{date|24|janvier|2008}} après-midi à l'encontre de son courtier Jérôme Kerviel pour « faux en écriture de banque, usage de faux et atteinte au système de traitement automatisé des données » auprès du Tribunal de Nanterre, le site de [[La Défense]], où travaillait son trader, dépendant de cette juridiction<ref name="La Tribune">{{Lien web
 |url          = http://www.latribune.fr/info/Societe-generale--une-enquete-sensible-de-tres-grande-complexite-~-IDF43E0F04867C5381C12573DB0046476C
 |titre        = Société générale: une enquête sensible de très grande complexité
 |éditeur     = La Tribune.fr
 |date         = 25 janvier 2008
 |consulté le = 29 janvier 2008
 }}.</ref>. Le [[Parquet en droit français|Parquet]] de Paris, a été également saisi par un actionnaire individuel d'une [[plainte]] contre la Société générale pour « escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux, complicité et recel » et a ouvert une information préliminaire le même jour et l'a confiée à la [[brigade financière]]<ref name="La Tribune"/>. Par ailleurs, une association de petits porteurs, l'Appac, Association des petits porteurs d'actifs, a indiqué avoir également déposé une plainte auprès du parquet parisien pour « diffusion de fausses informations ou trompeuses ayant agi sur le cours de Bourse des titres»<ref name="La Tribune"/>. À la demande du [[parquet de Paris]], le tribunal de Nanterre s'est dessaisi de la plainte afin qu'il n'y ait qu'une seule instruction<ref name="Challenge">{{Lien web
 | url=https://www.challenges.fr/actualites/business/20080125.CHA6590/comment_deux_parquets_se_disputent_laffaire.html
 | titre=Société générale : le parquet de Paris traitera toutes les plaintes
 | éditeur=Challenges.fr
 | date=25 janvier 2008
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref>.

Convoqué, Jérôme Kerviel s'est spontanément présenté et a été placé en [[Garde à vue en droit français|garde à vue]] le {{date|26|janvier|2008}} à fins d'[[Interrogatoire policier|interrogatoire]] dans les locaux de la [[brigade financière]] et remis en liberté sous [[Contrôle judiciaire en France|contrôle judiciaire]] le {{date|28|janvier|2008}}<ref>''[[Le Parisien]]'' {{n°|19718}} du 29 janvier 2008, {{p.|2}}.</ref>. À l'issue d'une garde à vue de 48 heures, il a été présenté devant le [[pôle financier du tribunal de Paris]] avec une demande de [[mise en examen]] par le Parquet de Paris de « tentative d'escroquerie » (art. 313-1)<ref>{{citation|... le fait par l'abus d'une qualité vraie, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d'un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque...}}.</ref>, « faux et usage de faux », « abus de confiance aggravée », et d'« atteinte à un système de données informatiques ». Sa [[détention provisoire]] a été demandée afin de « protéger le suspect des risques de pression » jusqu'au procès<ref name="Les Échos">{{Lien web
 | url=https://www.lesechos.fr/info/finance/300237204.htm
 | titre=Société générale: selon Sarkozy, l'affaire "ne peut être sans conséquences" pour les responsables
 | éditeur=Les Échos.fr
 | date=29 janvier 2008
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref>. Les [[Juge d'instruction en France|juges d'instruction]] chargés de l'affaire, [[Renaud Van Ruymbeke]] et Françoise Desset, n'ont pas suivi le parquet et ouvert l'instruction, en ce qui concerne Jérôme Kerviel, pour un simple « abus de confiance » (art. 314-1)<ref>{{citation|... le fait pour une personne de détourner, au préjudice d'autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui a été remis ou qu'elle a acceptés à charge de les rendre, de les représenter, ou d'en faire un usage déterminé}}.</ref>, pour « faux et usage de faux » en écriture privées (art. 441-1)<ref>{{citation|... toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice à autrui ... qui a pour objet ou peut avoir pour effet d'établir la preuve d'un droit ou d'avoir des effets juridiques.}}.</ref> et pour « introduction dans un système informatisé de traitement automatisé de données informatiques » (art. 323-1)<ref>{{citation|Le fait d'accéder ou de se maintenir, frauduleusement, dans tout ou partie d'un système de traitement informatisé de données...}}.</ref>{{,}}<ref name="Boursorama">{{Lien web
 | url=http://www.boursorama.fr/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?&news=5083083
 | titre=Le trader Jérôme Kerviel est mis en examen mais reste libre
 | éditeur=Boursorama.fr
 | date=28 janvier 2008
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref>.

Le même jour, [[Jean-Claude Marin]], [[Procureur de la République (France)|procureur de la République]], qui exige la mise en détention immédiate de Jérôme Kerviel jusqu'à la date du procès, a décidé de faire appel de celle de remise en liberté à l'issue de la garde à vue<ref name="Reuters_290108">{{Lien web
 | url=https://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-34093201@7-37,0.html
 | titre=Placement en détention de Kerviel réexaminé dans 15jours/1 mois
 | auteur=Reuters
 | éditeur=Le Monde.fr
 | date=29 janvier 2008
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref>. Le {{date|29|janvier|2008}}, dans un entretien accordé à [[France Info]], [[Rachida Dati]], ministre de la justice, explique cette détermination à l'emprisonner sans attendre le jugement en déclarant qu'{{citation|il est nécessaire aussi pour des raisons d'[[ordre public]] de pouvoir maintenir sous la main de la justice Jérôme Kerviel}}, et que {{citation|c'est une infraction d'une telle ampleur}} (5 milliards d'euros) qui a {{citation|choqué}} les Français. Par ailleurs, elle indique que la responsabilité de M. [[Daniel Bouton]] peut être engagée, sans évoquer d'information pénale contre lui<ref name="Le Nouvel Observateur">{{Lien web
 | url=http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/economie/20080129.FAP3032/societe_generale_la_responsabilite_de_daniel_bouton_peu.html
 | titre=Société générale : la responsabilité de Daniel Bouton "peut être engagée", selon Rachida Dati
 | éditeur=tempsreel.nouvelobs.com
 | date=29 janvier 2008
 | consulté le=29 janvier 2008
}}.</ref>.

Selon les dépositions faites au cours de l'enquête préliminaire et rapportées par M. Jean-Claude Marin, Jérôme Kerviel n'a soustrait aucune somme d'argent, mais a engagé des fonds de la banque au-delà du seuil auquel il était autorisé, en abusant certaines procédures de contrôle avec de fausses informations, mais sans sortir du cadre de ses fonctions. D'autre part, les profits ou les pertes générés par ces dépassements, qui ont commencé à intervenir dès 2005-2006, étaient faits pour le compte de la banque qui les encaissait. Cette dernière en a plusieurs fois tenu compte pour le calcul de ses [[rémunération]]s. C'est pour augmenter sa part de rémunération professionnelle, que M. Kerviel a pris plus de risques<ref name = "Les Échos_2">[https://www.lesechos.fr/info/finance/300237204.htm ''Les Échos'' 28 janvier 2008], lesechos.fr, 29 janvier 2008.</ref>. ''Le Monde'' publie le {{date|30|janvier|2008}} une partie du procès-verbal de l'audition faite par le parquet de Paris durant l'information préliminaire<ref name = "Le Monde">[https://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/30/extraits-des-proces-verbaux-des-auditions-de-jerome-kerviel_1005363_3234.html "Extraits des procès-verbaux des auditions de Jérôme Kerviel"], lemonde.fr, 30 janvier 2008.</ref>.

Pour M{{e}} Élisabeth Meyer, la première avocate de Kerviel<ref name="figaro">[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/10/24/01016-20121024ARTFIG00339-jerome-kerviel-chronique-d-une-defense-evolutive.php Jérôme Kerviel: chronique d'une défense évolutive].</ref>, il n'est plus question des fraudes et de l'escroquerie reprochées par M. Bouton. La question qui reste à déterminer, est celle de savoir dans quelle mesure le caractère pénal des fautes reprochées à M. Kerviel s'applique à des procédures et à des documents internes à une entreprise dans le cadre des relations entre employés, et dans quelle mesure ces pratiques étaient courantes et ont été tolérées, ratifiées voire encouragées plusieurs fois par ses supérieurs hiérarchiques. Auquel cas il ne s'agirait pas de fautes pénales, mais de fautes professionnelles sanctionnables, en fonction de l'appréciation de leur gravité, par un licenciement<ref name = "France 2 Info">[http://info.france2.fr/economie/38748202-fr.php info.france2.fr], 29 janvier 2008.</ref>.

Dès la mise en examen de son employé connue, la Société générale s'est portée [[partie civile en France|partie civile]] le {{date|30|janvier|2008}}. Convoqué pour demander des explications sur les motifs de cette requête, le [[juge d'instruction]] [[Renaud Van Ruymbeke]] a entendu le secrétaire général de la banque, « M. Schricke (qui) a fourni au juge des explications sur l'[[Organigramme (organisation)|organigramme]] de la Société générale en précisant notamment quel était le positionnement de M. Kerviel à la banque »<ref name = "Le Parisien">[http://www.leparisien.fr/home/info/faitsdivers/articles/LE-SECRETAIRE-GENERAL-DE-LA-SOCGEN-ENTENDU-COMME-PARTIE-CIVILE_296017796 "Le secrétaire général de la Société générale entendu comme partie civile"], leparisien.fr, {{1er}} février 2008.</ref>.

Une seconde perquisition a été menée le {{date|30|janvier|2008}} au domicile de son frère à Paris où il habitait et où son ordinateur personnel a été saisi<ref name = "Le Point_300108">
{{Article
 | titre=Le domicile du frère de Jérôme Kerviel perquisitionné
 | auteur=Jamila Aridj, Ségolène de Larquier
 | journal=Le Point.fr
 | date=30 janvier 2008
 | texte=http://www.lepoint.fr/actualites-economie/le-domicile-du-frere-de-jerome-kerviel-perquisitionne/916/0/221270
 | consulté le=8 mai 2008
}}.</ref>.

Le {{date|8|février|2008}}, il est placé en [[détention provisoire]] à la [[prison de la Santé]] à [[Paris]], les juges suivant les réquisitions du parquet général qui avait argué des « nécessités de l'instruction puisque les actes d'investigation se poursuivent ». Commis par les juges d’instruction [[Renaud Van Ruymbeke]] et Françoise Desset, c’est [[Jean-Pierre Bouchard]] qui réalise l’expertise psychologique de Jérôme Kerviel pendant son incarcération. Emprisonné en « cellule VIP » (sans codétenus), ses demandes de mise en liberté échouent jusqu'au {{date|18|mars|2008}}. C'est après 37 jours de détention que la [[cour d'appel de Paris]] ordonne la remise en liberté de Jérôme Kerviel. Il reste soumis à un « [[Contrôle judiciaire en droit français|contrôle judiciaire]] extrêmement strict » d'après le parquet de Paris, opposé à la remise en liberté, mais qui n'a pas fait appel de cette décision.

Le {{date|26|janvier|2009}}, les juges ont terminé leur instruction<ref>[https://www.lemonde.fr/economie/article/2009/01/27/les-juges-ont-mis-fin-a-leur-enquete-sur-l-affaire-kerviel_1146920_3234.html « Les juges ont mis fin à leur enquête sur "l'affaire Kerviel" »], ''Le Monde'', 27 janvier 2009.</ref>. Fin {{date-|août 2009}}, Jérôme Kerviel est renvoyé en [[Tribunal correctionnel (France)|correctionnelle]]<ref>[http://www.france24.com/fr/20090831-trader-jerome-kerviel-correctionnelle-justice-societe-generale-perte-france "Jérôme Kerviel est renvoyé en Tribunal correctionnel"], France24, 31 août 2009</ref>.

=== 31 août 2009 : ordonnance de renvoi ===
Le {{date|31 août 2009}}, les [[Juge d'instruction en France|juges]] [[Renaud Van Ruymbeke]] et Françoise Desset établissent leur ordonnance de renvoi de {{nombre|76|pages}}, appuyée sur les investigations de la [[Brigade financière]] et cherchant à répondre aux sept questions suivantes ({{I}}) : quelle était l'activité dévolue à {{M.|Kerviel}} par la banque ? ({{II}}) : comment Jérôme Kerviel a-t-il réussi à sortir de ce cadre ? ({{III}}) : pourquoi la banque n'a t-elle pas réagi au vu de ces signaux ? ({{IV}}) : pourquoi les contrôles internes de la banque n'ont-ils pas abouti ? ({{V}}) : dans quelles circonstances l'affaire s'est-elle dénouée ? ({{VI}}) : la question des qualifications pénales ({{VII}}) : la personnalité de {{M.|Kerviel}}<ref name="ordo">[http://fr.scribd.com/doc/30933877/Affaire-Kerviel-l%E2%80%99ordonnance-de-renvoi-du-31-aout-2009 L'ordonnance de renvoi des juges Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset, appuyée sur l'enquête de la Brigade financière], [[Scribd]], {{nombre|76|pages}}, {{date-|31 août 2009}}.</ref>.

=== 8 juin 2010 : procès en première instance ===
Son procès commence le {{date-|8 juin 2010}}<ref>{{article|langue=en|url=http://www.latimes.com/news/nationworld/world/la-fg-france-trader-20100609,0,3877077.story|titre=French trader goes on trial over Societe Generale losses|année=2010|journal=[[Los Angeles Times]]|prénom=Devorah|nom=Lauter}}.</ref>. Jérôme Kerviel est poursuivi pour « faux, usage de faux, abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système informatique » et encourt jusqu'à cinq ans de prison et {{Unité|75000 euros}} d'amende<ref>[https://www.lesechos.fr/info/finance/reuters_00262629-prison-requise-contre-kerviel-au-nom-de-l-ordre-public.htm « Prison requise contre Kerviel au nom de l'ordre public »], ''Les Echos'', 24 juin 2010.</ref>. Le {{date-|24 juin}}, le procureur requiert contre lui une peine de cinq ans d’emprisonnement dont un an avec sursis<ref>[http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2010/06/24/quatre-ans-ferme-requis-contre-jerome-kerviel/ « Quatre ans ferme requis contre Jérôme Kerviel »], 24 juin 2010.</ref>. Kerviel a alors changé d'avocat et de ligne de défense, et {{Me}} [[Olivier Metzner]] s'efforce maintenant de montrer que « la banque savait »<ref name="figaro" />. Le {{date|5|octobre|2010}}, il est reconnu coupable par la {{11e|chambre}} correctionnelle du [[tribunal de grande instance de Paris]] présidée par [[Dominique Pauthe]] de tous les chefs d'accusation et est condamné à cinq ans de prison dont deux ans avec sursis. Il doit en outre payer la somme de {{Unité|4915610154 euros}} de dommages et intérêts à la Société générale<ref>{{article|titre=Le jugement intégral du Tribunal correctionnel|périodique=Blog de Pascale Robert Diard|année=2010 |url=http://www.calameo.com/books/000007912f58b262fb3df}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article
 | titre=Jérôme Kerviel condamné à payer pendant {{Unité|177536 années}}
 | auteur= François Krug
 | journal=Eco89
 | date=5 octobre 2010
 | texte=http://eco.rue89.com/2010/10/05/jerome-kerviel-condamne-a-payer-pendant-177-536-annees-169612
 | consulté le=5 octobre 2010
}}.</ref>. Le jugement rendu dédouane intégralement la Société générale de toute responsabilité. Cependant, des carences graves du système de contrôle interne ont été confirmées à Bercy par plusieurs hauts fonctionnaires de la direction du Trésor<ref>[http://blogs.lexpress.fr/les-couloirs-de-bercy/2010/10/05/jerome-kerviel-et-les-carences-de-la-societe-generale/ ''L'Express'', Jérôme Kerviel et les carences de la Société générale, Thomas Bronnec, 5 octobre 2010].</ref> et par la commission bancaire<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/economie/quatre-millions-d-amende-pour-la-societe-generale_522876.html.php Quatre millions d'amende pour la Société générale] ''L'Express'', 4 juillet 2008.</ref>.

=== 4 juin 2012 : procès en appel ===
Un procès en appel a lieu du 4 au {{date-|28 juin 2012}}. Kerviel change une troisième fois d'avocat et de ligne de défense : {{Me}} [[David Koubbi]] accuse la banque d'avoir tout organisé et comploté contre Kerviel<ref name="Cartes">[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/06/08/01016-20120608ARTFIG00657-la-defense-de-jerome-kerviel-abat-ses-cartes.php La défense de Jérôme Kerviel abat ses cartes].</ref> : les opérations illégales de Kerviel auraient été couvertes par une cellule grise qui aurait tout récupéré secrètement, n'entraînant ainsi aucune perte pour la banque<ref name="figaro" />.

Par un arrêt du {{date|24|octobre|2012}}, la [[cour d'appel de Paris]] confirme en tous points le jugement de première instance.

=== 2013-2014 : prud'hommes ===
Le {{date-|12 février 2013}}, Kerviel saisit les [[Conseil de prud'hommes (France)|prud'hommes]] pour demander une expertise sur les pertes qui lui sont imputées par la Société générale, estimant que ces pertes n'existent pas et que la banque n'a jamais perdu 4,9 milliards, mais les a récupérés secrètement tout en complotant contre lui<ref name="Cartes" />. Il est débouté le {{date-|3 juillet 2013}}<ref>[http://www.liberation.fr/economie/2013/07/04/jerome-kerviel-deboute-aux-prud-hommes_916080 / Libération, 4 juillet 2013].</ref>.

Il a également saisi les prud'hommes pour licenciement abusif. L'audience a eu lieu le {{date-|24 mars 2014}} mais le juge a refusé le renvoi demandé par l'avocat de Kerviel et a décidé que l'affaire était radiée. Jérôme Kerviel doit donc recommencer une nouvelle procédure aux prud'hommes depuis le début<ref>[http://www.lepoint.fr/societe/kerviel-le-conseil-des-prud-hommes-refuse-la-demande-de-renvoi-24-03-2014-1805038_23.php ''Kerviel : le conseil des prud'hommes refuse la demande de renvoi''], AFP et Le Point, 24 mars 2014.</ref>.

=== 19 mars 2014 : Cour de cassation ===
Le {{date|19|mars|2014}}, la Cour de cassation confirme la condamnation de Jérôme Kerviel à la prison mais annule les dommages et intérêts de 4,9 milliards d'euros. En effet, la cour relève l’existence de fautes commises par la Société générale ayant concouru au développement de la fraude et à ses conséquences financières<ref>[https://www.huffingtonpost.fr/2014/03/19/proces-kerviel-cassation-prison-5-milliards_n_4992423.html?utm_hp_ref=france Voir sur ''huffingtonpost.fr''.]</ref>.

=== 28 juillet 2014 : tribunal de grande instance d'Évry ===
Le juge d'application des peines accède à la demande d'aménagement de sa peine en placement sous [[surveillance électronique]], le parquet fait appel de ce jugement mais la décision est confirmée et Jérôme Kerviel bénéficie de cet aménagement à partir du {{Date-|8 septembre 2014}}.

Il passe donc sous régime de [[Placement sous surveillance électronique en France|bracelet électronique]] après 150 jours de prison, sa [[détention provisoire]] ayant été prise en compte pour déterminer la date d'aménagement de peine<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/jerome-kerviel-sort-de-prison-aujourd-hui_1573721.html Jérôme Kerviel sort de prison aujourd'hui]</ref>.

=== 17 janvier 2016 : enregistrement d'une magistrate à son insu ===
Le {{date-|17 janvier 2016}}, la presse annonce qu'en {{date-|juin 2015}}, dans un entretien enregistré à son insu, Chantal de Leiris, ancienne vice-procureure du parquet de Paris qui avait suivi l’enquête sur les pertes de la Société générale imputées à Kerviel, a déclaré que l'enquête avait été manipulée par la Société générale, avec l'assentiment de certains supérieurs hiérarchiques de Chantal de Leiris<ref>Vincent Vantighem, « Kerviel: Coup de théâtre, un enregistrement pourrait faire basculer l’affaire », ''20 minutes'', 17 janvier 2016, [https://www.20minutes.fr/societe/1767131-20160117-enregistrement-clandestin-pourrait-faire-basculer-affaire-kervielsociete-generale en ligne].</ref>{{,}}<ref>« Un enregistrement clandestin pourrait relancer l'affaire Kerviel », ''Le Figaro'', 17 janvier 2016, [http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/01/17/97001-20160117FILWWW00204-un-enregistrement-pourrait-relancer-l-affaire-kerviel.php en ligne].</ref>.

=== 7 avril 2016 : Panama Papers ===
La Société générale compte poursuivre Jérôme Kerviel pour diffamation<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/panama-papers-la-societe-generale-poursuit-en-diffamation-melenchon-et-kerviel_1780570.html#xtor=AL-447 Voir sur ''lexpress.fr''.]</ref> après qu'il a déclaré que la Société générale était multirécidiviste des infractions<ref>[http://fr.senejet.net/article/33232/news/jerome-kerviel-charge-la-societe-generale-elle-est-multirecidiviste-des-infractionse-22.html?href=inner_website Voir sur ''fr.senejet.net''.]</ref> et qu'il a insisté sur les mensonges de la banque quant à sa présence dans les [[paradis fiscal|paradis fiscaux]]<ref>[https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/021823881845-panama-papers-kerviel-attaque-les-mensonges-de-la-societe-generale-1212252.php « “Panama papers”  : Kerviel dénonce les «“mensonges”  de la Société générale »], ''Les Échos'', 7 avril 2016.</ref>. En effet, l'une des filiales de la Société générale, la TNS Service limited, est implantée aux [[îles Vierges britanniques]]<ref> [http://ccfd-terresolidaire.org/infos/partage-des-richesses/paradisfiscaux/rapport-sur-la-piste-5405 Voir sur ''ccfd-terresolidaire.org''.]</ref> qui figurent dans la liste noire française des paradis fiscaux<ref> [http://www.paradisfiscaux20.com/liste-noire-paradis-fiscaux-etats-territoires-non-cooperatifs.htm Voir sur ''paradisfiscaux20.com''.]</ref>. En 2012, une autre de ses filiales, la Societe Generale Manila Offshore Branch, était implantée aux Philippines alors que ce pays était également considéré comme un paradis fiscal<ref>[http://www.societegenerale.com/sites/default/files/documents/Implantations_pays_activit%C3%A9s_2013_publication_loi_bancaire_vdef.pdf Voir sur ''societegenerale.com''.]</ref>{{,}}<ref>[http://www.leparticulier.fr/jcms/p1_1422408/la-liste-des-paradis-fiscaux-pour-2012-vient-de-paraitre Voir sur ''leparticulier.fr''.]</ref>.

=== 7 juin 2016 : licenciement « sans cause réelle et sérieuse » ===
Le mardi {{date-|7 juin 2016}}, le conseil de prud’hommes de Paris condamne la Société générale à verser à Jérôme Kerviel plus de {{unité|450000|euros}} pour licenciement sans « cause réelle ni sérieuse » et dans des conditions « vexatoires ». Par l'intermédiaire de son avocat, la Société générale annonce faire immédiatement appel contre la décision qu'elle juge {{citation|scandaleuse<ref>[https://www.huffingtonpost.fr/2016/06/07/societe-generale-jerome-kerviel-prudhommes-condamnation_n_10334092.html?utm_hp_ref=france « Les Prud'hommes condamnent la Société générale à payer plus de {{Unité|450000 euros}} à Jérôme Kerviel »], ''Huffington Post'', 7 juin 2016.</ref>}}. Malgré cet appel, une partie des sommes allouées à Jérôme Kerviel doit être payée immédiatement par la Société générale.

=== 23 septembre 2016 : Cour d'appel de Versailles ===
En {{date-|septembre 2016}}, un nouveau procès concernant seulement la demande d'indemnisation de la Société Générale se tient devant la Cour d'appel de [[Versailles]]<ref>[http://mobile.lemonde.fr/police-justice/article/2016/09/23/jerome-kerviel-va-etre-fixe-sur-le-remboursement-des-4-9-milliards-d-euros-a-la-societe-generale_5002438_1653578.html Voir sur ''lemonde.fr''.]</ref>.

Il fait suite à la décision de la Cour de cassation du {{date-|19 mars 2014}} de casser le volet civil de la décision.

Le {{date-|23 septembre 2016}}, la Cour d'appel de Versailles condamne l'ancien employé de la banque à verser à cette dernière un million d'euros de dommages et intérêts<ref>https://actu.dalloz-etudiant.fr/fileadmin/actualites/pdfs/10_2016/CA_versailles.pdf</ref>.

=== 20 septembre 2018 : Cour de révision et de réexamen ===
Le {{date|20|septembre|2018}}, la requête en révision du procès de Jérôme Kerviel, déposée le {{date|15|mai|2015}} et qui s'appuyait notamment sur l'enregistrement de Chantal Colombet de Leyris, est rejetée par la [[Cour de révision et de réexamen]], celle-ci estimant que les propos de Nathalie Le Roy, ex-commandante de la [[Brigade financière]], étaient {{citation|des impressions d’un enquêteur qui ne reposent sur rien de précis}}<ref>{{Article
 | titre=La demande de révision du procès Kerviel rejetée
 | auteur= Emmanuel Jarry
 | journal=Reuters
 | date=20 septembre 2018
 | texte=https://reuters.com/article/topNews/idFRKCN1M01V2-OFRTP
 | consulté le=26 septembre 2018
}}.</ref>.

=== 19 décembre 2018 : Cour d'appel, chambre sociale ===

La cour d'appel de Paris infirme la décision du Conseil des Prud'hommes et considère que le licenciement de M. Kerviel est fondée sur une faute grave (sans aller jusqu'à la faute lourde néanmoins, qui était la qualification utilisée par l'employeur, les manipulations auxquelles s'est livré M. Kerviel n'ayant pas pour objet de nuire à la Société générale).{{Référence souhaitée|date=27 juillet 2023}}

=== 6 février 2019 : information judiciaire pour concussion ===

Une [[plainte contre X]] pour [[concussion]] est déposée le 6 février 2019, avec [[constitution de partie civile]], par le porte-parole d’[[Europe Écologie Les Verts]] [[Julien Bayou]], et fait l'objet d'une ouverture d'[[information judiciaire]] d'abord restée confidentielle. L’information est devenue publique lorsque l'association [[Anticor]] s’est à son tour constituée partie civile dans cette affaire le 18 mai 2020. Le fait visé est la décision d'accorder un [[crédit d’impôt]] exceptionnel de 2,2 milliards d’euros à la [[Société générale]] à la suite de l'affaire Kerviel, pour en compenser une partie des pertes financières. Cette décision n'ayant pas de base légale claire, elle semble aux plaignants relever d'un délit de concussion de la part de ses décideurs, hauts-fonctionnaires ou politiques, qui restent à identifier<ref>{{Lien web|nom=Michel|prénom=Anne|titre=Affaire Kerviel : une information judiciaire ouverte pour « concussion » sur le volet fiscal|périodique=[[Le Monde (journal français)| Le Monde]]|année=2020|mois=juin|jour=16|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/16/affaire-kerviel-une-information-judiciaire-ouverte-pour-concussion-sur-le-volet-fiscal_6042966_3224.html|consulté le=25 mai 2021}}</ref>.

=== 17 mars 2021 : Cour de cassation, chambre sociale ===

Le pourvoi de Jérôme Kerviel relatif à la décision de la cour d'appel de Paris est rejeté par la chambre sociale de la Cour de cassation<ref>{{Ouvrage|titre=Cour de cassation, civile, Chambre sociale, 17 mars 2021, 19-12.586, Inédit|date=17 mars 2021|lire en ligne=https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000043302283|consulté le=2024-09-20}}</ref>.

== Publications ==
* ''L'Engrenage : mémoires d'un trader'', Flammarion, 2010
* ''J'aurais pu passer à côté de ma vie'', avec Richard Amalvy, Les Presses de la Renaissance, 2016

== Conférences ==
* Le {{date-|5 novembre 2015}}, Jérôme Kerviel donne une conférence gratuite : « Le financement participatif une bonne alternative ? »<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=im6HJKLMsik Voir sur ''youtube.com''.]</ref> lors des Finance-Fiction organisées par l'association Popfinance lors des deuxièmes rencontres euroméditerranéennes du crowdfunding à Marseille<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Jérôme Kerviel : "Le financement participatif peut être un pied de nez au financement traditionnel"|url=http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/jerome-kerviel-le-financement-participatif-peut-etre-un-pied-de-nez-au-financement-traditionnel-520094.html|consulté le=2016-08-08}}.</ref>.

== Références à Jérôme Kerviel ==
* Dans le jeu de carte [[Blanc-manger Coco]].
*Dans le roman ''Cendrillon'' d'[[Éric Reinhardt]], paru en {{date-|août 2007}}, un des personnages a le même destin que Jérôme Kerviel.
* En [[2012]], la bande-dessinée Mediaentity de Simon Kansara et Emilie Tarascou, met en scène Eric Magoni, un jeune trader opérant pour la SCG à la Défense, découvrant que son compte de trading professionnel affiche une perte de 5 milliards d'euro. Commence alors un polar dans lequel Eric Magoni, se disant innocent du crime dont on l'accuse, tente d'échapper au complot qui a été monté contre lui.
* En [[2013]], l'artiste [[Quentin Spohn]] le représente dans l'une de ses œuvres, sur un tas de billets, un clavier d'ordinateur à l'arrière-plan<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Catherine Malaval|titre=Quentin Spohn. Lapis niger|lieu=Paris|éditeur=La nouvelle école française|année=2017|pages totales=117|passage=51|isbn=979-10-97320-02-7}}.</ref>.
* En [[2017]], le rappeur parisien Kekra sort dans son album ''VRéel 2'', un son intitulé UZI, où il lie Kerviel et [[Christophe Rocancourt]] : {{citation|On mélange pas les torchons et les serviettes, Les Rocancourt et les Kerviel.}}
* Jérôme Kerviel fait également l'objet d'un film, ''[[L'Outsider (film, 2016)|L'Outsider]]'', sorti en 2016.
* Dans la web-série «Before» (S1E2), disponible sur la plateforme [[Youtube]] un pigeon est nommé Jérôme en référence à Jérôme Kerviel<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=LE PIGEON DE NOEL (Before S1E2) |url=https://www.youtube.com/watch?v=zcxjORDTuWI }}</ref>.

== Notes et références ==
=== Sources ===
{{sources à lier|date=octobre 2016}}
* [http://fr.scribd.com/doc/30933877/Affaire-Kerviel-l%E2%80%99ordonnance-de-renvoi-du-31-aout-2009 L'ordonnance de renvoi des juges Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset, appuyée sur l'enquête de la Brigade financière, page 6 sur 76], [[Scribd]], {{date-|31 août 2009}}
* [https://www.lemonde.fr/economie/article/2008/01/24/fraude-a-la-societe-generale-les-premiers-elements-sur-l-identite-du-responsable_1003358_3234.html Fraude à la Société générale : les premiers éléments sur l'identité du responsable], ''[[Le Monde]]'', {{date-|24 janvier 2008}}
* [http://www.france-info.com/spip.php?article69219&theme=22&sous_theme=24 Fraude à la Société générale : une enquête est ouverte], ''[[France Info]]''
* [https://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/france/2518724/Rogue-trader-Jerome-Kerviel-becomes-cartoon-star.html Le journal de Jérôme Kerviel chez Thomas Éditions]", ''[[The Daily Telegraph]]'', {{date-|24 août 2008}}
* [http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2010/10/05/jerome-kerviel-bras-croises-face-a-la-justice-2/ Le jugement intégral du Tribunal correctionnel de Paris] disponible sur le blog de Pascale Robert Diard
* [http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1692060 « What Governance Lessons Should be Learnt from the Société générale's Kerviel Affair ? »], article d'[[Éric Pichet]]

=== Notes ===
{{Références nombreuses|taille=30}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Paul-Éric Blanrue]] |auteur2=[[Chris Laffaille]] |titre=Le Joueur |sous-titre=Jérôme Kerviel, seul contre tous |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Scali|éd. Scali]] |année=2008 |mois=avril |jour=10 |pages totales=150 |format livre=22 cm |isbn=978-2-35012-247-2 |bnf=412419862}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=William Emmanuel |titre=Trader |sous-titre=l'affaire Kerviel ou la folie du système financier |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions du Toucan|éd. du Toucan]] |année=2008 |mois=mai |jour=14 |pages totales=126 |format livre=21 cm |isbn=978-2-8100-0107-1 |bnf=41259822p}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Mélanie Delattre]] |auteur2=[[Emmanuel Lévy]] |titre=L'Homme qui valait cinq milliards |lieu=Paris |éditeur=[[Editis|éd. First]] |année=2008 |mois=juin |jour=19 |pages totales=207 |format livre=23 cm |isbn=978-2-7540-0893-8 |bnf=41296077v}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Hugues Le Bret |titre=La semaine où Jérôme Kerviel a failli faire sauter le système financier mondial |sous-titre=journal intime d'un banquier |lieu=Paris |éditeur=[[Les Arènes|éd. Les Arènes]] |année=2010 |mois=octobre |jour=7 |pages totales=333 |format livre=21 cm |isbn=978-2-35204-127-6 |bnf=42364448k}} ; rééd. [[Éditions Points]] (P3160), 2013, 278 p. {{isbn|978-2-7578-3799-3}} {{bnf|43704694w}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Patricia Chapelotte |titre=De Kerviel à Clearstream |sous-titre=l'art de communiquer lors des grands procès |lieu=Paris |éditeur=[[Eyrolles|éd. Eyrolles]] |année=2012 |mois=mai |jour=31 |pages totales=v-160 |format livre=21 cm |isbn=978-2-212-55389-5 |bnf=42695622t |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=TVWxbOwDxSAC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Olivia Dufour |titre=Kerviel, enquête sur un séisme financier |sous-titre=une catastrophe qui peut se reproduire n'importe où, n'importe quand |lieu=Paris |éditeur=[[Eyrolles|éd. Eyrolles]] |année=2012 |mois=mai |jour=31 |pages totales=297 |format livre=23 cm |isbn=978-2-212-55401-4 |bnf=42695615j |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=1RsWxjWAFu0C&printsec=frontcover}}
*[[Julien Bayou]], ''Kerviel, une affaire d'État : 2 milliards pour la société en général'', préface d'[[Eva Joly]], éditions [[Arcane 17]], 2016 {{ISBN|978-2-918721-55-0}}

=== Cinéma ===
* [[2016 au cinéma|2016]] : ''[[L'Outsider (film, 2016)|L'Outsider]]'' de [[Christophe Barratier]]

=== Articles connexes ===
* [[Crise financière de janvier 2008 à la Société générale]]
* [[Nick Leeson]], [[Opérateur de marché|trader]] [[Royaume-Uni|britannique]] qui a causé, du fait de ses spéculations boursières, la ruine de la plus prestigieuse banque britannique, la [[Barings]]
* [[Armin S.]], un [[Opérateur de marché|trader]] indépendant, qui a réclamé à [[BNP Paribas]] plus de {{unité|160|M€}} du fait de « [[Transaction erronée|mistrade]] » et de manquements dans la [[gestion des risques]] de la banque [https://www.youtube.com/watch?v=jyFNBw4SWhA&t]
* [[Liste de pertes de trading|Liste des plus grandes pertes financières de traders]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}

{{Portail|finance|records|France}}

{{DEFAULTSORT:Kerviel, Jerome}}
[[Catégorie:Naissance à Pont-l'Abbé]]
[[Catégorie:Naissance en janvier 1977]]
[[Catégorie:Homme d'affaires français]]
[[Catégorie:Société générale]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université de Nantes]]
[[Catégorie:Trader]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université Lumière-Lyon-II]]
[[Catégorie:Affaire financière]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université de Lyon]]
[[Catégorie:Prisonnier à la prison de la Santé]]
[[Catégorie:Personnalité détenue au centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis]]