Cacatov
Cacatov | |
![]() Cacatov dans une manifestation d'opposition | |
Présentation | |
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Pays d'origine | Venezuela |
Caractéristiques techniques | |
Variantes | Pipitov |
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Un cacatov (contraction de caca et cocktail Molotov, poopotov en anglais, puputov en espagnol, cocotov en portugais[1]) est une sorte de grenade artisanale formée principalement d'excréments humains ou animaux et d'eau ou d’urine.
Historique
Les cacatov sont utilisés la première fois début mai 2017 au Venezuela[2]. La première présence documentée de cacatov en France est faite en avril 2018 sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes[2].
Fabrication et utilisation
Un cacatov est créé en remplissant un contenant en verre (pot, bouteille) ou en plastique[3] avec des excréments (urine et matière fécale)[4], coupés ou non à l'eau[3]. Ces excréments ont auparavant été collectés auprès de volontaires[2] ou proviennent d'autres sources (crottes de chien[5]). Ces projectiles sont ensuite lancés sur des cibles.
Certains observateurs mettent en avant la facilité de fabrication[6], le prix, l'aspect « bio » et l'efficacité des cacatov comme une explication de leur succès[3]. D'autres en dénoncent l'aspect insalubre[3].
Un « pipitov » est un cacatov uniquement rempli d'urine[7].
Conséquences liées à l'utilisation
Certaines personnes touchées par des cacatov ont été prises de vomissements[4],[6].
L'utilisation de bouteilles en verre est sujette à critiques car elles causent parfois des blessures[3] en plus de l'humiliation provoquée par les excréments[8].
Les bactéries présentes dans les excréments peuvent contaminer les personnes touchées[5].
Utilisation en manifestation
Au Venezuela
L'utilisation des cacatov (appelés puputov en espagnol) est rapportée par l'Agence France-Presse au Venezuela le week-end précédant le 10 mai 2017[9].
Les cacatov sont utilisés à la place des cocktails Molotov[10], ou en réaction aux cocktails Molotov employés par l'armée envoyée face aux manifestants[2]. L'objectif est d'humilier les forces de l'ordre au lieu de les blesser[8].
Leur utilisation est notée en premier lieu lors de manifestations à Los Teques, et leur utilisation s'accroît par les réseaux sociaux[4]. Leur utilisation est rapportée à San Cristobal, Merida, Valencia ou Caracas[6]. Une marche organisée le 10 mai 2017 a même été dénommée « la marcha de la mierda » (la marche de la merde)[11].
Les cacatov sont considérés comme des « armes biochimiques » par les autorités vénézuéliennes[7] et leur utilisation est répréhensible[8]. La chaîne de télévision publique Venezolana de Televisión parle de « bioterrorisme »[3].
En France
Les cacatov sont utilisés en 2018 sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes[2], puis en 2019 lors de l'acte XV (26 février 2019) du mouvement des Gilets jaunes[7].
Le jet de projectiles de type cacatov est puni par trois ans de prison et 45 000 euros d'amende en sus des éventuelles réparations[5].
Notes et références
- (pt) « As 'bombas de cocô' que se tornaram 'último recurso' de manifestantes contra Maduro na Venezuela », BBC, (lire en ligne, consulté le )
- « Cette technique peu ragoûtante des opposants vénézuéliens arrive à NDDL », sur Le Huffington Post, (consulté le )
- « Le "puputov", la nouvelle arme des manifestants vénézuéliens à base… d’excréments », sur Les Observateurs de France 24 (consulté le )
- « Venezuela : les "cocktails cacatov" d'excréments, nouvelle arme des manifestants anti-Maduro », sur LCI (consulté le )
- www 20minutes ch, 20 Minutes, 20 Min www.20min.ch, « L'arme redoutable des gilets jaunes: le «cacatov» », sur 20 Minutes (consulté le )
- BFMTV, « Manifestations au Venezuela: des « cacatov » contre les forces de l'ordre », sur BFMTV (consulté le )
- BFMTV, « Le « cacatov », nouvelle arme des gilets jaunes », sur BFMTV, (consulté le )
- (es) Redacción, « "Puputov": las bombas de excrementos que son el último recurso de algunos manifestantes en Venezuela », BBC, (lire en ligne, consulté le )
- « Venezuela : nouveaux heurts, des «cacatov» à la place des «Molotov» », sur Libération.fr (consulté le )
- « Vidéo. Venezuela : des « cacatov » dans les manifestations anti-Maduro », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (es) Ewald Scharfenberg, « Cócteles de excrementos, la nueva arma de la oposición al chavismo », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )